Inscription
Connexion
AVATAR
 
Ada Bentley
Statut :
Né-sorcier
Naissance :
15 mai 2036
Nationalité :
Anglaise
Résidence :
London, Angleterre
Fonction :
Deuxième année, Responsable des dortoirs, Poufsouffle
Baguette :
33,2 cm en bois de frêne et ventricule de snallygaster
Disponibilité :
Hiboux : de 1 à 4 jours - n'hésitez pas à me relancer ;)
Rps : une semaine / deux semaines
Texte de validation :
Reducio
Ada Bentley avait onze ans, et c'était une jeune fille brune, aux yeux vert clair. Son visage, encadré de cheveux courts qui bouclent sur sa nuque, avait encore les rondeurs de l'enfance, et son nez retroussé et ses lèvres minces semblaient manifester à la fois de la gentillesse et une certaine réserve. Elle était petite, à l'image des enfants de son âge, et peu musclée. Si elle passait son temps à courir, elle aurait été en revanche bien en peine de soulever plus de quatre dictionnaires à la fois - à sa décharge, la langue anglaise, comme toutes les langues d'ailleurs, était d'une consistance assez effroyable, surtout quand il s'agissait de la porter à bout de bras.
Ada parlait d'une voix faible mais claire, à l'articulation irréprochable, car elle avait très jeune constaté la beauté des mots et le plaisir de les prononcer dans leur entièreté. Lectrice occasionnelle, elle aimait rester chez elle, à boire un bon chocolat chaud, les journées de mauvais temps ; habitant dans la magnifique mais capricieuse capitale de l'Angleterre, elle y restait donc souvent. - Non pas qu'elle dépréciait la nouveauté : d'un caractère aventureux, elle savait apprécier le bonheur d'une maison chauffée comme celui d'un sentier sylvestre à demi effacé par les herbes folles. Il pleuvait souvent, à Londres, et depuis son appartement, où elle vivait avec ses parents et ses quatre frères, elle regardait les gouttes d'eau glisser sur les carreaux de la cuisine. La pluie allait bien à son humeur : pensive et réfléchie, elle n'exprimait pas beaucoup ses émotions, et gardait beaucoup de choses pour elle, comme le bac rond qui, posé sur le petit balcon, récoltait l'eau de pluie - à ceci près qu'elle n'avait jamais, elle, débordé. Elle souriait peu ; mais cela ne signifiait pas qu'elle n'était pas heureuse, simplement que son visage ne retranscrivait pas tout ce qu'elle ressentait.
Ada, enfin, était quelqu'un avec beaucoup d'espoir : sans trop savoir quoi faire de sa vie, elle voyait les études à Poudlard comme un moyen d'avancer vers la sphère des "grands", et de comprendre enfin le monde qui l'entoure. Ses parents étaient tous deux sorciers, mais la magie restait encore une notion vague pour elle, n'ayant expérimenté que ces objets qui tombent sous le coup de la colère, ou la bougie qui s'allume toute seule quand, à 7 ans, maman et papa t'interdise de toucher aux allumettes. Née un moi de mai, elle avait parcouru jusqu'alors la vie tranquillement, n'étant ni géniale ni mauvaise aux yeux de ses instituteurs, et s'attachant à assez d'amis pour que personne ne s’inquiétât, sans pour autant pouvoir dire qu'elle fût particulièrement sociable. Étant la troisième d'une fratrie de cinq, elle était l'enfant responsable du milieu, qui ne demandait pas grand chose - surtout depuis la naissance des deux jumeaux qui accaparaient l'attention de tous, car deux bébés sont toujours plus fatiguant qu'un seul. Poudlard était pour elle l'occasion de s'isoler un peu du brouhaha constant d'une famille nombreuse, tout en s'échappant d'une routine confortable mais ennuyeuse. C'était aussi la porte d'entrée à un futur peut-être plus radieux que celui de ses parents, qui, issus d'un milieu populaire, n'étaient pas devenus, une fois adultes, des plus fortunés.
Sa famille était assez conventionnelle : deux parents blancs, avec quatre enfants (enfin, c'était le plan, mais le quatrième c'était révélé être aussi le cinquième) aux prénoms traditionnels voir même quelque peu désuets (comme le témoignaient les trois prénoms inscrits sur son acte de naissance : "Ada Carmen Ophelia", que ses parents proféraient les jours de grandes colères, comme s'ils voulaient lui rappeler qu'ils avaient eu un jour le contrôle absolu sur ce qui contenait, au final, toute son identité). Son père s'appelait Arthur Henry Bentley, et, n'ayant pas fini ses études à Poudlard, avait fini paysagiste, et entretenait avec soin - puis avec passion, qui avait mis du temps a venir - les jardins de sorciers plus riches que lui. De conviction chrétienne, il avait tenu à ce que ces enfants soit baptisé, même s'il n'était pas lui-même très pratiquant. Quant à sa mère, Molly Grace Williams (du 3ème nom le plus commun au Royaume-Uni selon Wikipédia), elle avait été employée dans un magasin de retouches (il faut dire que concernant les ourlets des pantalons et les ajustements de capes, elle avait un œil sans nul autre pareil), avant de devenir mère au foyer à la naissance des jumeaux. Ayant toujours regretté ses mauvaises notes scolaires, elle avait pris la décision d'emmener ses enfants une fois par semaine à la bibliothèque, pour un rendez-vous culturel qui devait les amener à développer leur langage et leurs compétences en matière d'écriture - rendez-vous hebdomadaire qui s'était réduit, au fil du temps et des bébés à charge, à une seule visite à la bibliothèque par mois, quand ce n'était pas aucune. Aussi, l'aîné, Benedict, avait pris l'habitude, fort de ses 18 ans et de son maigre salaire en tant que serveur dans un bar, d'acheter à ses cadets, Hector (15 ans) et Ada, des livres d'occasions, d'ailleurs pas toujours indiqué pour leur jeune âge, que ces derniers s'empressaient de lire puis de relire, faute d'autres choses dans leurs étagères. Enfin il y avait les deux jumeaux, Victor et Otis, de 8 ans, qui commençaient à peine à sortir de leur phase de dépendance extrême à l'autorité parentale. Pleins de vie - parfois trop, de l'avis général du reste de la famille -, c'était les chouchous de tous, et même de la vieille voisine, qui avait été ravie de les accueillir la journée pendant quelques mois, quand le salaire des parents n'étaient plus suffisant pour payer une crèche (Arthur s'étant retrouvé quelques temps sans travail, suite à la faillite de sa petite entreprise de jardinage). Bref, c'était là une famille hétéroclite, nombreuse, et sympathique comme peuvent l'être les gens ordinaires, et qui plaçaient beaucoup d'espoir en leur trois plus jeunes pour s'échapper du fameux déterminisme social de Durkheim, un français qu'ils citaient avec fierté, sans être bien sûr de comprendre toute sa thèse...
Voilà les Bentley, et voilà Ada ; Ada Carmen Ophelia Bentley.