Chapitre 1 - Declan Pennifold.

L'histoire de ce petit bonhomme au destin hasardeux fut déjà assez complexe lorsqu'il ne fut encore âgé que de onze ans.

Declan était un garçon malin et assez intelligent pour son âge. Du haut de son mètre cinquante et malgré sa carrure légèrement enrobée, il était doté d'une vivacité d'esprit à rude épreuve. Ses camarades pouvaient se moquer de son physique, avec ses joues rondes et ses cheveux roux en bataille, celui-ci se faisait un malin plaisir de les remettre à leur place par une réplique cinglante.
Élevé dans une famille de sang pur irlandaise du nom de Pennifold qui était connue dans le pays pour cacher des mangemorts à l'époque de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, Declan eut le droit à de nombreuses réflexions de la part de ses camarades sorciers. Les autres familles à proximité n'appréciaient guère leur compagnie qu'ils qualifiaient de "déplacée" et de "regrettable", si bien que ces derniers finirent par s'inviter d'eux-même aux soirées et réunions dans un pur geste de défi.
La famille de Declan était particulière. En fait, ils n'étaient ni bons, ni mauvais. Seulement quelque chose entre les deux ; ils pouvaient se montrer aussi égoïstes que charitables. Chose que peu savaient, seul son grand-oncle et ses enfants étaient devenu mangemorts par volonté, entraînant la plus grande partie de la famille avec lui. Mais la branche dont était issu Declan n'avait pas été touchée par ce virus malfaisant ; son grand-père avait été un fervent opposant, donnant sa vie lors de la bataille de Poudlard pour protéger son fils qui se maria des années plus tard à une belle sorcière irlandaise et de l'union des deux naquit Declan.

Éduqué pour être courtois et respectueux, on lui avait aussi enseigné l'art de la répartie, car leur devise était ainsi : "Qui ne parle mal d'autrui récolte les bienfaits, qui fourche la langue vers lui s'étrangle de la sienne."
Et oui, mieux vaut ne pas s'attaquer à eux sans raison car il se peut que vous trouviez des ennuis ! Declan applique le même principe ; faite lui mal et il vous rendra tout en triple, mais sans violence, tout en douceur en vous pourrissant la vie avec le sourire.
Plutôt aisé, faire des caprices n'a toutefois jamais été sa tasse de jus de citrouille. Il est certes impulsif, mais il obtenait ce qu'il voulait par le mérite.

Plus le temps passa, plus Declan fut enthousiaste à l'idée de se rendre à Poudlard. Pas obligatoirement pour y étudier, mais ne serait-ce que pour les amis qu'il s'y ferrait. Là-bas, tous ses camarades n'allaient pas forcément l'insulter de traître et l'éviter, tout bonnement parce qu'il y avait trop d'étudiants et que personne ne le connaîtrait.
Mais le jour où il reçu sa lettre cachetée des armoiries de l'école, Declan ne fut pas aussi heureux que ses parents et lui-même ne le pensaient. S'enfermant dans sa chambre avec la lettre, il se passa deux heures avant qu'il ne se décide enfin à l'ouvrir.
Car l'angoisse et le stress le prenaient souvent au dépourvu aux moments décisifs. Il se posait alors mille et unes questions qui ne cessaient de le décourager. Car malgré son caractère audacieux et déterminé, une voix ne cessait de le faire douter au fond de lui, et bien qu'il ne le sut pas encore à cette époque, le doute allait semer en lui une graine d'insécurité dans sa future vie qu'il ne pourrait combler qu'à l'aide de sa ruse et de son intelligence.
Mais lorsqu'il l'ouvrit, tout se déroula pour le mieux, et le soulagement l'envahit ; le rouquin aux yeux noisette et aux tâches de son était admis à l'école de sorcellerie.

La suite dans le prochain chapitre...