Alors voilà, je m'appelle Endow, Weddy Endow. Mon prénom est peu commun, et je crois que c'est ma mère qui l'a choisi. Elle m'a raconté un jour que lorsque j'étais venue au monde des Moldus, elle n'avait pas hésité une seule fois, pas bredouillé pour le prononcer, et elle ne s'était concertée à aucun moment et avec personne pour le choisir. Il est venu comme ça, c'est tout.
Aujourd'hui je vis avec elle, dans un village que j'aime bien, Bibury. C'est là que j'ai toujours vécu, enfin je crois. Je l'aime pour l'herbe, pour les arbres et les fleurs que j'ai toujours envie de toucher, sentir, respirer. On faisait toujours des balades avec ma mère dans les sentiers, on allait voir son château, qui me faisait rêver, sans mon père. Ma mère ne m'a jamais dis et ne me dira jamais où il est. Elle me dit qu'il est parti un jour, sans qu'elle ne sache pourquoi. Quand je voulais en savoir plus, elle me coupait la parole pour échanger sur autre chose.
Elle me dit tout le temps que je lui ressemble. Mes cheveux vénitiens entre le lisse et l'ondulé et mes tâches de rousseur sur mon nez le lui rappelle. Mes yeux, quant à eux, sont ceux de ma mère : en amande, bleu gris, pétillants.
Mon frère, quant à lui, est mort depuis déjà quatre ans, je crois. Il ressemblait à mon père aussi, d'après ma mère. Il avait six ans de plus que moi, et il était à Poudlard, l'école des sorciers, dans la famille la plus redoutée : Serpentard. Ma mère m'a toujours dit qu'il avait été atteint d'une grave maladie. Ravageuse, meurtrière. J'ai toujours un peu douté sur sa nature, depuis le jour où j'étais à côté de lui, à son chevet. Je le fixais, pas un mot dans ma bouche, et des larmes dans mes yeux. Il se tordait de douleur, si bien que des blessures sorties de nulle part lui couvraient de plus en plus le corps.
Depuis qu'il est mort, ma mémoire essaye tant bien que mal de mettre du brouillard sur mon mystérieux frère.

Ma mère me dit que je souris tout le temps, aussi, que j'ai la joie de vivre, qu'un rien me fait rire : j'aime tout partager, tout raconter, et lorsque je ne suis pas dans mon assiette, je m'enferme entre mes murs rose pâle pour rester seule, penser, les yeux fermés sur mon lit, laissant apparaître une tâche de naissance plus foncée que ma peau claire, sous mon sourcil droit.
J'écris dans mon journal intime et je fais de la danse, la plupart du temps. Sinon, je vais au parc avec ma mère, pour retrouver mes meilleures amies et m'amuser sous le soleil.
J'adore le soleil. Il me rend heureuse. Sans lui, je me sens seule.

Je veux apprendre sur les sortilèges, pour savoir.
Pour mon frère.