Moïrann était la septième enfant de sa fratrie, mais autour d'elle, personne n'en faisait de cas - après tout, sa mère avait elle aussi été la septième et dernière enfant de sa propre mère. Autant dire qu'être la septième n'avait plus rien d'extraordinaire chez les Murray.

En fait, la seule personne qui était convaincue de Moïrann était exceptionnelle était son grand-oncle par alliance. Le vieil homme, veuf depuis la mort de sa femme, une des sœurs de la grand-mère de Moïrann, avait toujours répété à la petite qu'être la septième de la septième la rendait unique, spéciale, magique.

Mais ce grand-oncle avait toujours eu la réputation peu flatteuse d'être un excentrique, un fou, et donc Moïrann, bien qu'elle appréciât beaucoup pour toutes les histoires fabuleuses qu'il se plaisait à lui raconter, avait pris l'habitude de prendre ses affirmations pour ce que tout le monde pensait qu'elles étaient, de simples fabulations...

Ce ne fut que le jour des onze ans de Moïrann que les Murray furent confrontés à l'étonnante vérité ; le grand-oncle loufoque était en réalité parfaitement lucide, et, pendant toutes ces années, il n'avait pas raconté que des histoires, loin de là. Ses récits de balais volants, de potions enchantées et d'école de magie étaient tous fondés sur une vérité cachée, sur un monde qui existait à l'abri des regards et uniquement pour ceux qui avaient la chance de le côtoyer, d'y appartenir...

Et Moïrann, la septième de la septième, avec ses yeux turquoise et son extraordinaire facilité avec les animaux de toutes sortes, était une sorcière, un être magique, et était destinée à entrer à l'école de sorcellerie de Poudlard...