Inscription
Connexion
AVATAR
 
Abygaïl Etheridge
Statut :
Né-Moldu
Naissance :
27 juin 2034
Nationalité :
Anglaise
Résidence :
Garston, Angleterre
Fonction :
Première année, Serpentard
Baguette :
31,9 cm en bois de cerisier et crin de licorne
Étouffant un énième bâillement, Abygaïl s’étira de tout son long. Après avoir passé des heures dans son lit, incapable de s’endormir, l’adolescente finit par extirper son corps longiligne de la prison de draps créée par son agitation. Agitation physique qui n’était que le reflet d’une tempête émotionnelle qui l’avait tiraillé tout l’été : abasourdissement, curiosité, joie, espoir, agacement, excitation, colère, ahurissement, crainte, anxiété, impatience. La pauvre enfant ne savait plus quoi ressentir.

D’un côté, elle était extatique : non seulement la magie était réelle, mais elle la concernait directement. La magie existait et elle était une sorcière. Cela faisait plus d’un mois que la nouvelle lui avait été annoncée et pourtant la fillette parvenait encore à imaginer chaque jour une nouvelle chose impossible que la magie pouvait rendre faisable. Léviter ? Voler ? Se téléporter ? Devenir invisible ? Changer d’apparence à volonté ? L’existence de toutes sortes de créatures magiques et mythologiques : les dragons, les licornes, les sphinx, les centaures, les sirènes, les phœnix, les gobelins, les fées, les fantômes,… Marcher sur l’eau, dans le vide ? Maitriser le feu ? Lire les pensées ? Voir l’avenir ? Et encore, il ne s’agissait là que des choses auxquelles son esprit avait été capable de penser, qu’en était-il des choses que son esprit n’était pas en mesure de concevoir, comme, comme… Elle n’en savait trop rien - et pourtant l’imagination ne lui manquait pas - mais en tout cas, elle ne doutait pas un instant que le mot impossible méritât d’être banni de son vocabulaire. Tout ce qu’elle pouvait affirmer sans crainte, c’était son impatience d’assouvir sa soif de connaissance et de compréhension, de découvrir ce monde nouveau.

D’un autre côté, elle était totalement terrorisée : la magie existait, elle était une sorcière et dans quelques heures, elle allait intégrer l’une des plus grandes écoles de magie au monde, Poudlard.
Une fois de plus, son imagination était sans limite dans la création de scénarios catastrophes résultant de cette nouveauté. Il y avait tellement de choses qui allait changer et pas forcément pour le mieux. Après tout, être en pensionnat n’avait jamais été dans la liste des choses qu’elle voulait faire. Elle aimait le confort de sa maison, le fait de ne pas avoir à partager sa chambre, la proximité de sa famille. Rien qu’imaginer passer plus des ¾ de l’année loin de ses parents lui donnait envie de pleurer. Et ses amis ? Resteraient-ils ses amis ou vivraient-ils comme une trahison impardonnable le fait qu’elle aille dans un collège à des milliers de kilomètres d’eux si soudainement ? Et si la distance n’était pas un obstacle à leur amitié, est-ce que la magie le serait ? Et une fois à Poudlard, parviendrait-elle à se faire de nouveaux amis ou bien finirait-elle seule, isolée, ignorée, trop différente des autres enfants sorciers pour s’intégrer ? Saurait-elle faire de la magie, lancer des sorts, préparer des potions ou allait-elle au contraire être tellement mauvaise qu’elle se ferait renvoyer avant même la fin du premier trimestre ? La fillette habituellement si sûre d’elle et de ses compétences intellectuelles et sociales disparaissait face à ces interrogations.

On avait beau le lui avoir annoncé, elle ne se sentait pas particulièrement sorcière et cela minait terriblement sa confiance en elle. Un changement de nature aussi important aurait dû être plus visible, non ? C’était peut-être stupide de sa part, mais elle s’était attendue à ce que la magie qui coulait dans ses veines soit plus physiquement visible. Après tout, si l’annonce n’était faite qu’à onze ans, c’est qu’il devait se passer quelques choses de spéciale à cet âge là, non ? C’est pourquoi, depuis son onzième anniversaire, elle avait passé de nombreuses soirées à s’observer attentivement dans la glace pour vérifier sa théorie, mais rien n’avait changé de façon magique. Elle était toujours elle, Abygaïl Etheridge, une fillette somme toute assez banale. De taille et de corpulence moyenne, avec des membres longs et graciles. On devinait encore les rondeurs de l’enfance sur son visage encadré par un amas indomptables de boucles noires. Ses yeux en amande, quelque peu grossis par des verres épais, révélaient des iris dont il était difficile de déterminer avec certitude la couleur : noisette, ils étaient un étrange mélange de différentes teintes de bruns et de vert. Quelques taches de rousseur rebelles résidaient sur ses pommettes et son petit nez légèrement retroussé. Sa peau caramel avait la fâcheuse tendance à virer aussi écarlate que le peuvent les peaux métissées dans les situations gênantes.

La jeune fille soupira. Peu importait qu’elle se sente sorcière ou non, dans quelques heures elle monterait dans un train, en direction de l’Écosse. Déterminée, l’enfant se dirigea vers sa malle. Il fallait qu’elle s’occupe, et elle ne voyait rien de mal à vérifier une fois de plus qu’elle n’avait rien oublié. Elle ne savait pas ce qui l’attendait à Poudlard, mais rien n’empêchait qu’elle soit aussi prête que possible.