Je trempai le bout de ma plume dans le réservoir d'encre, et commençai à remplir le formulaire d'inscription pour Poudlard.

Je m'appelle Roselys de Pusay et j'ai aujourd'hui 11 ans. Rien qu'en lisant mon nom, on peut deviner que mes ancêtres étaient de la noblesse française. Mais je suis née et j'ai toujours habité sur le sol anglais. Mes parents aussi d'ailleurs. C'est il y a très longtemps, lors de la Révolution française, que mes aïeux furent obligés de fuir en Angleterre. Je suis donc (presque) totalement anglaise mais je porte mon nom noble français avec fierté, comme me l'ont toujours appris mes parents. Je parle aussi couramment le français, la tradition assez conservatrice de ma famille, d'apprendre le français à ses enfants, étant toujours au goût du jour. C'est d'ailleurs dans un groupe de conversation française que mes parents se sont rencontrés.
François de Pusay et Eveline d'Angemont, ont tout de suite remarqué leur histoire semblable, de descendants de réfugiés de la Révolution. Ils ont sympathisé, ont commencé à se fréquenter de plus en plus et, ils ont fini par se marier. Ma mère a commencé à exercer le métier de médecin, et mon père travaillait dans une grande entreprise de vente de meubles, à un assez haut-poste. Ils se sont installés à ce moment-là, dans un appartement dans la banlieue de Londres.

Quelques années plus tard, je suis arrivée, le 4 juillet 2027. Mes parents m'aimaient et je leur rendait leur amour. Deux ans plus tard, ma sœur Elisabeth est née et trois après, Penelope. Nous nous entendions bien, et nous nous étions donné des surnoms : Lily pour moi, Sissi pour Elisabeth et Penny pour Penelope. Nous habitions avec nos parents, qui avaient déménagé, dans une grande maison de campagne. Nous allions à l'école du village.

Bref, ma petite enfance fut heureuse. Mais quelque chose me manquait. Je ne savais pas quoi, c'était un sentiment bizarre. J'avais l'impression que mon monde était trop petit, qu'il n'était pas intéressant. Quelques fois, je ne pouvais pas m'empêcher de me trouver étrangère. J'ai souvent pensé à la possibilité que mes parents m'avaient adopté. Je m'évadais alors, d'autant plus dans mes livres. Je lisais de nombreux romans et m'inventait d'autre vies.
A 7 ans, j'ai commencé le piano. La musique, tout comme les livres me permettaient de m'évader. Non, ce n'est pas ça. La musique me permettait de libérer mes pensées, mes sentiments et problèmes, sous forme de mélodie. Alors qu' avec les livres, je me détachait, pour un moment, de mon ma vraie vie. C'est différent.
J'étais souvent rêveuse et déconnectée au monde extérieur. Certains trouvaient que j'étais bizarre, asociale. Mais j'avais quand même quelques bons amis. Nous courions à travers champs et forêts, discutant des livres qu'on avait lus, de nos vies et de l'actualité.

J'étais de taille moyenne, cheveux blonds, tirant vers le chatain, bouclés et coupés en-dessous des épaules. Je portais des lunettes et un style de vêtement assez classique.

Voilà, comment était ma vie, avant l'été de mes 11 ans

Le jour où un grand hiboux est venu apporter la lettre de Poudlard, j'ai d'abord cru à une erreur, ou une blague. Mais le nom et l'adresse inscrits sur l'enveloppe étaient bien les miens. J'ai alors réalisé que deux de mes rêves se réalisaient : La magie existait et j'allais enfin pouvoir aller dans un autre endroit et partir de ma vie tranquille. J'étais aux anges. Mes parents étaient surpris, mais pas autant que moi. Il paraît que un de mes grands-oncles était aussi un sorcier. Quand j'ai demandé à le rencontrer, mes parents m'ont répondu qu'il vivait en Allemagne. Ce n'était pas possible pour le moment mais on le préviendrait de mon départ pour Poudlard. Quelques semaines plus tard, début août, mes parents et moi nous sommes rendus au chemins de Traverse ( non sans quelques difficultés. J'ai du montrer ma lettre de Poudlard, pour qu'on nous ouvre le passage, n'ayant pas encore de baguette magique. La suite fut tout simplement merveilleuse, ou plutôt… magique. Oui, c'est ça, magique. Le chemin de Traverse est magnifique, mes premiers pas dans le monde des sorciers, inoubliables. Ma baguette, la quatrième qu'Ollivander m'a fait essayer, a littéralement vibré dans mes mains et une bouffée d'énergie, de contentement et de confiance m'a envahi. 26,75cm , bois de Poirier, cœur de crin de licorne, légèrement flexible. J'allais enfin pouvoir devenir une sorcière à part entière. En attendant la rentrée, je vivais dans un rêve éveillé. J'étais tout le temps heureuse et souriait pour un rien. J'ai dévoré tous les livres de cours acheté chez Fleury&Bott, impatiente d'entrer à Poudlard.