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AVATAR
 
Ernest Stevens
Statut :
Sang-Mélé
Naissance :
19 septembre 2035
Nationalité :
Anglaise
Résidence :
Camden Town, Angleterre
Fonction :
Sixième année, Serpentard
Baguette :
32,7 cm en bois de charme et plume de phénix
Filière :
Pratique et ouverture
De Poudlard, Ernest n’en découvrait encore que la partie émergée. Lui qui avait pourtant lu tant de livres, retenu tant d’anecdotes et posé tellement de questions à sa mère. En franchissant pour la première fois les grandes portes du Hall d’entrée, il avait découvert que la réalité était tout autre que ce qu’il s’était imaginé. À commencer par cette rencontre déstabilisante avec un chapeau fou. Ou alors était-ce lui le chapelier ? Et le Choixpeau, flou. Dans sa tête, ce n’était pas seulement la voix d’un artefact magique qu’il avait entendu, mais toutes celles qui murmuraient à ses oreilles et dont l’emprise l’empêchait d’être jamais serein. Comme un strangulot qui aurait planté ses longs doigts fins dans son épaule et l’entraînerait irrémédiablement vers des abysses sans fond.

Et malgré le verdict. Malgré l’énoncé tonitruant du patronyme du Seigneur des Serpents, Ernest avait eu du mal à y croire. À présent, il s’accrochait à ce mot qui avait résonné dans la Grande Salle, le faisant tourner en écho dans sa tête pour s’en convaincre. Il l’avait souhaité si fort. Ce qui n’empêchait pas le doute d’infuser ses veines quotidiennement. Et dans tous ses actes, dans toutes ses quêtes, et dans chaque regard qui se posait sur lui, il cherchait confirmation. Savoir où était sa place, à lui. Dans un monde sorcier ou dans un monde de moldus ? Dans une maison de détermination ou dans une maison d'ambition ? Était-il seulement capable de faire la différence entre les deux ?

Était-ce réellement un verdict ? Ou une sentence qui le conjurait à présent à adopter une mue dans laquelle il n’arrivait pas à se glisser malgré tous ses efforts. Allait-il réussir à se fondre dans le moule ? Des questions qui n’étaient pas nouvelles. Qui s’enroulaient autour de lui à la manière d’un boa constrictor, exerçant une pression constante et progressive. Est-ce qu’on pouvait être le serpent et la proie à la fois ? Ernest était à la recherche de réponses, comme une solution à sa fuite. Et quand il ne les trouvaient pas, quand il sentait que l’air commençait à lui manquer, c’était dans la serre qu’il trouvait refuge. Les plantes, elles, n’étaient pas compliquées.

L’attention qu’elles demandaient, la beauté simple qu’elles dégageaient par leur simple existence, qui n’en demeurait parfois pas moins complexe, lui permettaient de se tenir éloigné de ses propres pensées. Leur aura l’emballait avec douceur comme les bras de sa mère. Lucy n’était peut-être pas une sorcière, mais elle lui avait transmis une autre sorte de magie. Celle qui fait se mouvoir les plantes, monter la sève. Celle qui fait battre le cœur d’une forêt et les arbres à l’unisson. L’adolescent se confortait dans cette idée bien plus grande que lui, bien plus grande que tout ce que pouvait produire son esprit. La vie, c’était déjà une sorte de magie.