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17 juil. 2019, 16:07
Le début d’une longue histoire
1er Septembre 2044, 9h50
Première Année
@Eden Windsor
Poudlard Express

Image
...

Carmen, de sa démarche assurée, sortit de sa Spyker deux places tout comme sa sœur lui en montra l’exemple, elles ne se tinrent pas la main mais marchèrent de pas identiques vers la Gare de Kings Cross. La petite ne s’était pas risquée à lui demander pourquoi c’était elle et non ses parents qui l’y accompagnaient.. Elle lui aurait certainement répondu de son ton sordide qu’elle non plus n’éprouvait aucune forme de plaisir à se trouver en cette matinée à ses côtés. De plus, ses parents n’avaient que des pouvoirs économiques.. Aucunement magiques. Peut-être ne pouvaient-ils pas traverser entre les quais 9 et 10 ?

Oh non, Octavia n’aimait pas beaucoup sa petite sœur et c’était sûrement dû au fait qu’elle passait son temps à l’imiter, alors qu’elles n’avaient au fond d’elles que peu de ressemblances.
Pourtant, Octavia le savait.. Carmen n’avait pas choisi de son plein gré cette attitude, mais elle lui en voulait quand-même. Leur mère Ariana les avaient élevées - ou plutôt, avait élevée la petite - ainsi. Malgré leurs 7 ans d’écart, Carmen seulement née que ses habits étaient accordés avec ceux de sa sœur. Qu’on lui apprenait à s’exprimer de la même façon et à avoir un comportement pareil au sien.
Au début, ce fut difficile.. elle n’avait jamais eu un caractère facile. Mais lorsque ses parents finirent par accepter de lui laisser développer son propre fond, tant qu’elle adoptait la forme qu’ils lui demandaient d’épouser en publique ; ce fut tout naturellement qu’elle endossa ce rôle. Celui d’une petite sœur absolument parfaite, se devant d’être toujours pareille à Octavia, de s’adapter et de s’accorder à elle. Pour plus de grâce. Parce que c’était la première née, celle qui était censée représenter l’avenir de la famille Blackfall, inspirer grâce et désir.

Mais pourtant, pensait souvent Carmen ; Octavia n’inspirait que peur et inaccessibilité, ce qui ne la rendait qu’à moitié gracieuse et désirée (même si on ne pouvait pas vraiment qualifier Carmen de ces mots vu son jeune âge). Elle était faible lorsqu’il s’agissait de se montrer indifférente ou de prendre des décisions, passait son temps à critiquer sa cadette, la voyant comme un démon et la qualifiant de mauvaise, de fausse et de manipulatrice alors qu’elle venait à peine d’être mise au monde. Ce n’était pas comme ça qu’elle en prendrait de la graine .. Il était certain que ce serait Carmen et non sa grande sœur qui ferait la fierté de sa famille, de son père. Et ce peu importe sa place dans la hiérarchie familiale !
C’est vrai, elle ne faisait qu’imiter sa frangine mais lorsqu’on la congédiait de ce rôle, il était impossible de ne pas remarquer qu’elle était bien plus puissante et intelligente que son ainée. Elle n’avait peut-être pas certains de ses bons côtés, Carmen n’était ni travailleuse ni compatissante, mais elle avait du potentiel qu’elle comptait bien développer à Poudlard. D’ailleurs, elle était persuadée que ses parents le savaient eux aussi au plus profond d’eux mais qu’ils étaient bien trop fiers pour l’avouer, même si son père faisait parfois quelques allusions à sa force de caractère dont CERTAINS manquaient, sous le regard courroucé de sa mère et les lèvres pincées de sa soeur. Ou peut-être Carmen rêvait-elle ? Était trop narcissique et imbue de sa personne, se créant une fausse réalité ? Peu importe, tant qu’elle avait ce qu’elle voulait en contrepartie.

Ainsi, elle observa son apparentée du coin de l’œil, Octavia avait le menton relevé et le regard dédaigneux, elle imita alors sa posture et cela lui valut un souffle agacé.
Alors qu’elles arrivèrent entre les quais 9 et 10, Octavia prit une voix particulièrement suraigüe et agaçante pour la tanner –ce qui ne fonctionna pas, elle avait un timbre qui dérangeait de base Carmen- :

- Carmie d’amour, j’espère que tu n’as pas peur du noir.


Ensuite, elle haussa les sourcils pour lui faire peur, son air de peste sûre d’elle qu’elle n’empruntait que seule avec sa petite sœur affiché sur son visage, et prit son élan pour s’élancer vers le mur.
Carmen anticipa la suite, elle serait seule et ne saurait pas comment s’y prendre. Elle l’arrêta alors d’un coup sec, le regard mauvais. Celle-ci la regarda l’air de dire « Qu’est-ce qu’il y a encore ? » mais la petiote ne prit pas le temps d’y répondre, prenant les devants et s’élançant désormais sans la moindre trace visible d’hésitation vers le mur de briques.

Une gare bien plus belle et traditionnelle apparut devant elle. De hauts plafonds, une lumière chaleureuse, un magnifique train rouge.. la voie 9 ¾.
Elle sentit la présence d’Octavia derrière elle et s’autorisa donc à avancer. Les sœurs donnèrent les bagages de Carmen au portier puis l’attente s’installa. Elles avaient été prévoyantes, 10 minutes précéderaient le démarrage du train .. mais la fillette ne comptait pas les passer en compagnie de sa sœur, elle s’éloigna alors d’elle après lui avoir lancé un bref signe de tête que celle-ci ne lui rendit pas.

Il était temps de commencer son aventure .. d’entrer dans un compartiment et de laisser sa vie se changer à jamais. Elle apprendrait comment apprivoiser ses pouvoirs, les faire grandir, choisirait avec soin ses fréquentations et serait répartie dans une maison. Pitié, pas à Gryffondor comme son ainée. Ou peut-être, pitié Gryffondor pour qu’elle puisse voir qu’on est pas obligé d’être de petites pestes candides en faisant partie du rang des lions.
Mais avant tout cela, le premier choix qu’elle devait faire était celui d’un compartiment. Ainsi, elle ouvrit une porte, puis une autre. Un garçon apparut. Tant mieux, ils étaient généralement moins barbants que les filles. Elle ne tarda pas à lui adresser quelques paroles - il ne l’impressionnait pas du tout - et ce tout en refermant d’avance derrière elle, il ne risquait pas de la repousser car son but n’était pas d’entamer une longue conversation, simplement les formalités et puis elle le laisserait tranquille.



- Bonjour. C’est ta première année à Poudlard ? Moi oui. Ainsi, j’aurai tout le temps de m’occuper avec mes pensées sans avoir besoin de t’adresser le moindre mot, ne t’en fait pas.

Du tac au tac, elle enfila ses bouchons d’oreilles et la paysage commença à défiler. Non, ce n’était pas exactement comme ça qu’elle avait compté débuter ses plus belles années, et elle ne souhaitait pas vraiment passer les semaines qui précèderaient le début de ses cours avec une solitude dévorante. Simplement, le garçon qui se trouvait en face d’elle lui paraissait dénué de tout intérêt. Un coup d’oeil lui avait suffit pour voir transparaître une naïveté certaine qui émanait de lui.
Perdue dans des pensées, les yeux transperçant la vitre, Carmen chercha sa sœur du regard .. mais celle-ci s’en était déjà allée. Elle n’avait certainement aucune envie de lancer un dernier regard à sa petite soeur. Ou peut-être même était-elle jalouse que ses plus belles années débutent alors qu’elle-même venait tout juste de les finir ?

Qu’importe ? c’est ici, dans cette cabine et accompagnée de ce garçon que tout commença pour la petite Carmie.
Au revoir Kings Cross.
Dernière modification par Carmen Blackfall le 30 juin 2020, 18:46, modifié 9 fois.

Qui n'a plus d'espoir n'aura plus de regret.
Quand il est sans remède un chagrin est fini.

20 juil. 2019, 09:02
Le début d’une longue histoire
@Carmen Blackfall



D'un pas assuré, Eden, son jeune frère et sa mère avançait dans la gare de Kings Cross. De nombreuses personnes allaient et venaient et tous semblaient extrêmement pressés ou anxieux, habillés plus ou moins élégamment, on pouvait aisément deviner la raison de leur présence en ces lieux. Son père n'avait pu les accompagner et ce n'était pas sans faire plaisir au jeune homme qui n'aurait pas vraiment apprécié les recommandations mal avisées sur sa démarche ou sur le fait de devoir être le meilleur dans sa nouvelle école, comme lui l'avait été des années auparavant. Au diable ces vilaines pensées, grand bien lui fasse d'être retenu à ses affaires au Ministère, au moins il n'empêcherait à son fils cadet de profiter de ce début d'aventure. Sa mère, elle, avait pris sa journée pour l'accompagner, d'un pas gracieux, la Guérisseur de Sainte Mangouste tenait la main de son plus jeune fils qui paraissait apeuré, tout le contraire d'Eden qui filait droit devant jusqu'à la fameuse voix 9 ¾.

Arrivé entre les voies 9 et 10, il prit une grande inspiration et c'est tout sourire qu'il poussa à vive allure son chariot emplit de son nécessaire pour Poudlard, sa nouvelle maison pour l'année scolaire à venir. L'ambiance changea radicalement, les personnes présentes revêtaient des tenues plus convenables à des sorciers, exactement comme il avait pu le constater en allant faire ses emplettes au Chemin de Traverse. Beaucoup de familles composaient ces lieux et se trouvaient devant le fameux Poudlard Express, pouvant mener les jeunes sorciers vers l'école qui leur permettait de maîtriser leurs dons. Peu après il fut rejoint par ses proches et à la suite d'une brève accolade en guise d'au revoir, il s'en alla remettre ses bagages à qui de droit. Il n'était pas vraiment la personne à se perdre dans de tonnes d'effluves d'au revoir, encore moins avec la masse de pensées le gagnant, toutes concernant sa future maison, ses futurs cours, la nouvelle histoire qu'il allait écrire en somme. Avant de grimper dans le train, il s'autorisa un dernier regard en arrière, il ne put s'empêcher de les saluer avec son plus beau sourire, pour indiquer que tout allait bien aller et qu'il ne fallait surtout pas s'inquiéter. De l'endroit où il était, il entendit distinctement sa maman, d'une voix chevrotante : 

- Prends soin de toi mon petit chat ! 

Ce à quoi il rougit mais lui fit énormément plaisir. Il sourit de plus belle avant de lui envoyer un baiser volant. De toute façon, quasiment tout le monde prenait longtemps pour se dire adieu, surtout avec les plus jeunes sorciers qui allaient prendre le train, il pouvait donc bien montrer ce petit signe d'affection, car même si il ne l'avouera pas, il savait que sa famille lui manquerait tout de même tôt ou tard. Il se retourna pour de bon et se hissa dans le train. Comme le veut la tradition familiale, il était en avance, un bon quart d'heure avant le départ de la traditionnelle locomotive rouge, ce qui lui laissait pas mal de choix pour les wagons, la plupart étant libres pour le moment. Le tout jeune sorcier parcourut le train sur quelques mètres avant de choisir un compartiment libre, il adorait l'odeur de cire qui régnait en ces lieux, bien préférable à celle de produits désinfectants atroce régnant dans les trains moldus. Il s'installa calmement, proche de la fenêtre et posa son sac à dos à ses côtés. Le moment était venu de se questionner sur les personnes qui pouvaient le rejoindre. Il se demandait, à juste titre, si la ou les personnes qui se joindraient à lui deviendraient des amis ou plutôt juste par politesse se diraient ils juste quelques mots ? En y réfléchissant, les premiers échanges sont importants, ils définissent qui vous êtes, alors comme le dirait le trop sérieux papa "tâche de faire bonne figure !", ce qu'il tenterait dans la limite du raisonnable, n'allant sûrement pas aller contre sa nature ou ses principes. 

Quelques minutes défilèrent, il entendait des jeunes gens défiler dans le wagon, certains si heureux de se retrouver qu'ils faisaient un brouhaha inconvenant, par pitié pas ce genre de personne avec lui, il haïssait les personnes trop bruyantes ou trop bavardes. Le défilé suivit son cours mais beaucoup étaient encore à quai, le train ne partant pas dans l'immédiat. À cet instant entra une jeune fille, aux cheveux châtains, longs et lisses, le teint assez pâle et semblant être un peu plus âgée que lui. Le jeune homme adorait l'assurance qu'elle dégageait, il lui balança alors un sourire qui paraissait probablement mieux dans sa tête que dans la réalité, lui donnant assurément un air plutôt niais. Il attendit patiemment qu'elle s'installe mais les premières paroles qu'elle lui adressa n'étaient pas vraiment ce qu'il avait pu imaginer d'une première rencontre avec un élève de Poudlard. Elle enfila même des bouchons d'oreille, ce qui exaspéra quelque peu le garçon. Mais il n'allait sûrement pas s'écraser, il était fier de sa nature et n'allait pas baisser la tête à la première personne qui tentait de le prendre de haut. Il posa ses yeux bleus électriques en plein dans les siens, son air ahuri effacé laissait maintenant place à une posture assurée. Il aimait les défis et cette jeune fille semblait être son tout premier, après tout il s'était installé avant elle dans ce compartiment, il se sentait un peu comme le tenant des lieux, bon peut être pas jusque là mais il fallait lui montrer qu'il n'était pas le genre de personne impressionnable aussi facilement. 

- Ahem ! Lança-t-il en se raclant la gorge, afin de lui faire retirer ses bouchons d'oreilles, il n'allait pas en prime lui faire le plaisir de parler dans le vide. Je comprends ton envie de te plonger dans tes pensées qui semblent... fascinantes, commença-t-il d'un ton légèrement railleur, mais la convenance veut que l'on se présente en s'adressant à un inconnu. 

Son père aurait été fier de lui, il n'avait pas baissé la tête et la soutenait du regard, il se montrerait plus agréable si elle faisait de même. Mais s'il fallait être tout à fait honnête, cette fille dégageait quelque chose d'attirant, il aimait les personnes sûres d'elles et il appréciait se qu'il pouvait percevoir dans ses yeux, bien qu'il ne montrait rien de tout cela, pudique et fier jusqu'au bout. Le paysage commençait à défiler par la fenêtre et il espérait sincèrement que la situation allait se détendre, n'ayant pas imaginé ce scénario de première rencontre en partant pour sa nouvelle destination. 

On impose le respect avec calme, en gardant sa prestance et non pas en s’agitant comme un lutin de Cornouaille.

20 juil. 2019, 21:51
Le début d’une longue histoire
Visiblement encore plus insistant que niais et peut-être même aussi barbant qu’une fille - c’était à voir -, le jeune homme lui montra à quel point il tenait aux formalités voire à quel point il voulait connaître son prénom, mais quelle différence ?
Lorsque Carmen le vit débuter son monologue, sa curiosité ainsi qu’un soupçon de politesse la poussèrent à retirer ses bouchons d’oreilles, avec une pointe plutôt visible d’exaspération il faut le dire.

Peut-être qu’une courte traversée de seulement deux petits mètres supplémentaires avant d’entrer dans un compartiment lui aurait épargnée de longues heures de conversation dont elle n’avait pas envie ?
A moins que tous les élèves soient aussi extravertis dans cette drôle d’école ? Dont d’ailleurs, on ne lui avait quasiment pas parlé - ce n’étaient pas ses moldus de parents qui allaient l’aider, et encore moins sa maudite de soeur - et dont elle ne connaissait par conséquent le fonctionnement en aucun point.
C’était à ça qu’elle avait compté s’atteler durant ce voyage d’une journée entière ; à lire « L’Histoire de Poudlard ». Peut-être y aurait-elle trouvé suffisamment d’informations afin de ne pas tomber de trop haut lorsqu’elle mettrai les pieds dans le château ?
De toutes façons, Carmen avait bien cru le comprendre, il ne risquait pas de la laisser tranquille de si tôt .. elle pouvait aller remettre son bouquin dans sa valise.

Et ce garçon, était-il toujours aussi curieux ? Ou voulait-il simplement la connaître ?
Carmen opta pour la deuxième option après y avoir brièvement réfléchit, tout ce qui était simplet semblait lui convenir à merveille .. Entre son envie incrédule de la connaître - je veux dire, elle, cette fille qui l’avait vilipendé quelques secondes plus tôt du haut de son mètre 60 -, son comportement, ses yeux bleus électriques vaquant entre la timidité et la fermeté, ses cheveux aux légères bouclettes blondes, son sourire béat et sa peau de bébé dénuée de toute pilosité ou rougeur ; il y avait peu de place pour que Carmen ressente une quelque forme d’intimidation à son égard. Cela adoucit d’ailleurs légèrement la virulence des pensées de la petite à son propos bien que cela ne se vit même pas passablement à travers les traits de son visage. À l’air toujours parfaitement neutre et indifférent.

Il voulait sûrement tout simplement être gentil, sans même une présence d’intérêt derrière ..
Si c’était bel et bien le cas, la fillette ne pouvait rien pour lui. Elle ne pourrait pas lui rendre sa sincère sympathie car rien - absolument rien - dans la vie de Carmen ne se produisait sans escompte .. c’était terre inconnue pour elle !

La peur d’une honte possible due à sa méconnaissance de la bonté naturelle fut donc une des raison qui poussa Carmen à éclater de rire - d’un rire moqueur, presque cynique, évidemment - contre toute attente. C’était une nouvelle fois encore non pas par sincérité mais pour quelque chose qu’elle connaissait un peu mieux ; le sarcasme.
L’absurdité de la situation était esclaffante à ses yeux, il avait eu l’air d’avoir rassemblé tout son courage afin de pouvoir se montrer aussi affirmé.
Était-ce donc pour cette unique raison -la gentillesse- qu’il s’était donné autant de mal à lui faire retirer ses bouchons d’oreilles ?
Ou pire .. la formulation de ces simples mots était-elle une épreuve pour lui ?
Carmen ne pouvait comprendre ce qu’il ressentait ; elle n’était pas curieuse des autres et n’était par conséquent quasi jamais méprisée.

C’est donc après avoir été éprise de cette succession de questions et s’être cyniquement moquée du blondinet qu’elle daigna répondre à ses reproches à propos de son manque de bienséance.
Elle ne s’emporta pas, au contraire, peut-être que le trajet s’avèrerait plus divertissant que prévu avec un cas pareil ? De plus, la confrontation menant aux disputes n’était pas le genre de Carmen et si elle en avait fait preuve dès son entrée dans le compartiment, c’était uniquement parce qu’elle pensait qu’il se tairait immédiatement ensuite.


- Oh, c’est vrai, c’est vraiment impoli de ta part. Pourquoi ne t’es-tu pas présenté ?

Elle avait dit cela d’un ton faussement offusqué, comme si son entrée imposante dans le compartiment n’était rien à côté de l’impolitesse d’un jeune homme si courtois qu’il était prêt à vouloir faire la connaissance d’une fillette l’ayant associé à du vent à peine précédemment.
Cependant, Carmen ne s’en était pas moquée uniquement par amusement. Elle voulait aussi voir comment il réagissait à ce genre de renversement de situation, à la douce pression qu’elle laissait planer. Serait-il mal à l’aise ou s’emporterait-il comme le font les gamins immatures et dénués de toute ressource intérieure ?

Ce genre de petit jeu, elle y jouait souvent avec son père .. qui n’en revenait pas de la tactique de sa fille. Il prenait plaisir à y jouer même si rares étaient les fois où il en ressortait un vainqueur. La situation était paradoxale ; c’était un homme d’affaire particulièrement renommé pour ce genre de stratagèmes et sa fillette d’onze ans peine semblait mieux s’y connaître .. bien-entendu, son apprentissage était tiré de l’observation des comportements de son père. Mais si elle avait une longueur d’avance, c’était parce qu’elle était capable d’en analyser les effets, de trier ce qui fonctionnait et ce qui n’était pas à reprendre.
Ainsi, son père d’un naturel plutôt vantard ne manquait pas de faire fréquemment remarquer à son entourage à quel point elle tenait de lui sous les regards intéressés de ceux-ci dont Carmen prenait plaisir à jouer.

En revanche, ce type de compétence ne l’aidait pas particulièrement à se faire des amis bien qu’elle ne l’ai jamais vraiment tenté .. mais s’ils etaient peu nombreux voire même inexistants, c’était parce que Carmen le voulait bien - c’était du moins ce qu’elle pensait -.
Elle était persuadée que si elle le décidait, quiconque elle trouverait intéressant d’être son ami pourrait le devenir en utilisant ces mêmes stratagèmes dans un autre but. Pas si sûr, c'était à vérifier, et peut-être que cela dépendrait même de la réaction du garçon situé juste en face d’elle.
Dernière modification par Carmen Blackfall le 23 sept. 2019, 17:43, modifié 1 fois.

Qui n'a plus d'espoir n'aura plus de regret.
Quand il est sans remède un chagrin est fini.

21 juil. 2019, 12:13
Le début d’une longue histoire
L'ambiance sembla s'électriser et gagner chaque espace du compartiment à l'instant même où elle retira ses bouchons d'oreilles d'une manière plus que dédaigneuse. Si elle cherchait tellement à rester seule et tranquille, qu'elle s'enferme dans les toilettes du train ou qu'elle se trouve un coin plutôt que de venir l'importuner avec son mauvais esprit à peine installée en face de lui. Il était donc possible de cacher un petit monstre derrière un visage si angélique ? Visiblement oui, même s'il était un peu tôt pour se faire un avis, mais pour pouvoir s'en faire un, encore fallait il qu'elle permette qu'ils fassent connaissance. Il avait imaginé bien des scénarios la nuit dernière, lorsque le sommeil se faisait dur à trouver et que Morphée lui refusait ses bras. Il avait rêvé du meilleur comme du pire, un garçon qui le rejoindrait dans sa future maison et avec qui il se lierait d'amitié ou un groupe déjà constitué qui l'ignorait totalement. Mais ce cas de figure ne faisait clairement pas partie de ses pensées nocturnes. En même temps, qui irait imaginer une jeune fille si hautaine mais sûre d'elle au point de le défier de la sorte ? Les souvenirs qu'il gardait des filles qui se trouvaient dans son école moldu étaient radicalement opposé à la personne qui se trouvait face à lui. Elles passaient plus de temps à jouer à des jeux stupides ou commérer sur qui était amoureux de qui et tout un tas d'autres inepties semblables. Il ne connaissait pas beaucoup de filles sorcière et aucune de son âge d'ailleurs mais il lui paraissait improbable qu'une telle différence de comportement s'effectue, il en déduisit qu'il était tombé sur une personne plutôt unique. Bonne ou mauvaise chose, même si il était un peu tôt pour juger, la balance penchait plutôt du côté négatif pour le moment. 

Sans réellement comprendre pourquoi, elle éclata de rire, ce qui ne manqua pas de déstabiliser le jeune garçon quelques instants. Mais qui diable sur cette terre éclaterait de rire à sa remarque ? Que l'on se mette en rogne, que l'on réponde timidement ou qu'on l'ignore étaient des possibilités envisageables mais certainement pas celle-ci. Qui plus est, ce n'était pas franchement un rire amicale, il était au contraire dénué de toute sympathie, cachait il un intense malaise ou simplement l'apathie de la jeune fille n'était pas monnaie courante chez elle ? Non vraiment, le moment n'était pas venu de se plonger dans la psychologie, encore moins dans la tête torturée de ce petit démon. Il chercha tout de même rapidement ce qui pourrait expliquer ce genre de comportent, hélas sans succès. Même dans les livres de duels qu'il avait lu, où beaucoup de coups fourrés sont évoqués, aucun lien ne se faisait entre elle et les sorciers les plus fourbes. Dans son jeune esprit, le garçon en déduisit qu'elle était simplement aigrie même si il savait pertinemment que ça ne pouvait être aussi simple. 

Elle mit un temps à répondre, ce qui lui permit également de se préparer, il était ainsi, à prévoir afin d'éviter les risques, même si trop souvent il fonçait, n'écoutant que son intuition. Il le savait, au vu de son comportement, la réponse allait être abrupte, mais personne n'arrivait à l'intimider aussi facilement. On pouvait par exemple citer son voisin, à la carrure impressionnante, qui de sa grosse voix avait maintes fois tenté de le réprimander à cause du ballon atterri dans son jardin, sans succès... Tout cela pour dire que si elle pensait lui mettre la pression aussi facilement, elle pouvait se mettre la baguette dans l’œil ! 

Enfin les mots sortirent de sa bouche et comme prévu ce ne fut pas pour répondre gentiment et se présenter docilement. Bien au contraire, elle tentait de retourner la situation, ce qui fut entièrement du goût du jeune garçon. Elle ne s'emportait pas, ne se montrait pas non plus méchante, juste cinglante. Intérieurement il était partagé entre deux sentiments, d'un côté il appréciait le côté imposant de cette jeune fille et de l'autre il bouillonnait de la voir tenter de l'exacerber de la sorte. Il fallait une réponse du même acabit, et les réponses fusaient dans son esprit. Il le savait, elle cherchait à le faire sortir de ses gonds et bien entendu il ne lui ferait pas ce plaisir.  Elle ne se montrait pas insultante, cherchait juste à tester, ce à quoi il fallait du répondant qui valait la peine et ne surtout pas craquer en s'emportant. Mais il fallait tout de même lui rendre la pareille, il appréciait ce petit jeu de ne pas répondre ce qui est attendu mais de surprendre au contraire en se montrant plus original. Il avait l'impression d'assister à ce jeu moldu : le tennis. Il avait servi en premier et avait répondu d'un revers plutôt foudroyant et lui ne s'apprêtait pas à amortir mais à l'inverse, rendre coup pour coup. C'est ainsi qu'il lâcha, totalement décontracté : 

- Tout simplement car ma galanterie et mon éducation m'obligent à te demander en premier, mais j’émets quelques doutes en te voyant révéler ton côté... strangulot.

Il avait lancé cela avec un air détaché, en insistant sur le dernier mot et avec un sourire narquois, le regard porté vers la vitre afin d'indiquer qu'il montrait plus d'intérêt pour le paysage extérieur qu'à son cynisme. Il avait saisi le duel de répartie qui se tenait en ces lieux et au même titre que lorsque son premier duel aura lieu, il ne comptait pas s'écraser aussi facilement. Il ne savait pas comment elle réagirait à sa remarque sur son apparence caractérielle avec ce petit monstre marin plutôt agressif, sa réponse en dirait beaucoup sur ses intentions et sa manière de gérer cette sorte de bataille verbale. Quoi qu'il en soit, il ne voulait pas se montrer insultant, surtout jouer avec les limites comme il aimait si souvent le faire. Ce qui comptait pour lui, c'était de garder son calme et d'apprécier le spectacle, en aucun cas montrer qu'il pouvait se montrer d'une quelconque manière. Il appréciait les personnes avec du tempérament et visiblement, il était servi avec cette demoiselle qui cachait sûrement beaucoup derrière ses allures de princesse rebelle. Mais en réponse à cela, il se remémora la devise favorite de son cher père : On impose le respect avec calme, en gardant sa prestance et non pas en s’agitant comme un lutin de Cornouaille. Le moment était déjà venu de mettre en application ses conseils, bien qu'il n'avait pas encore mis les pieds à l'intérieur de Poudlard.

On impose le respect avec calme, en gardant sa prestance et non pas en s’agitant comme un lutin de Cornouaille.

23 juil. 2019, 06:49
Le début d’une longue histoire
Carmen sourit intérieurement en remarquant que le ton de la voix du jeune homme n’avait pas haussé et que le compartiment ne s’était pas mis a trembler à cause d’un excès de colère, notons qu’elle y aurait tout de même sûrement trouvé matière à rire.
Il venait même de lui montrer qu’il était capable de détecter les invitations aux joutes verbales et qu’il ne prenait pas particulièrement à cœur les comportements hautains qu’on pouvait lui adresser, ce envers quoi la petite ressentit une pointe d’estime, méprisant plus que tout les personnes susceptibles.
Et, en fait, même si le répondant du jeune homme n’était pas aussi aiguisé qu’elle l’aurait le plus idéalement apprécié, il était suffisamment correct pour commencer une conversation plus ou moins digne de l’intérêt de la fillette.

Ça devait être sacrément pratique d’être capable de se défendre et à la fois de paraître faible au premier abord. Enfin, peut-être ne l’avait-il parut qu’à ses yeux et ne l’était pas en général ? parce qu’en fait, si vous ne l’aviez pas encore remarqué, Carmen avait une sévère tendance à assimiler sympathie à faiblesse alors que ça n’allait pas toujours de paire.
Ce n’était pas son cas et elle en était pertinemment consciente .. à peine rentrait-elle dans une pièce qu’un froid s’en emparait, qu’elle prononce ou non le moindre mot et ce en particulier en présence d’inconnus. Comme si paraître aussi impassible pourrait la protéger de n’importe quel Mangemort. C’était comme inné, même si elle savait au fond qu’elle l’avait acquis, qu’elle n’avait pas toujours été comme ça.
Parfois, elle se disait qu’elle ferait bien d’apprendre à avoir l’air naturellement agréable, de manière purement et simplement désintéressée .. et puis elle se rappelait que ça ne servait strictement à rien.
Que cela lui apporterait-il ? Mise à part d’autres personnes désintéressées, ne possédant par conséquent rien d’intéressant.

Mais tout de même, intéressant ou pas, le trajet risquait d’être long et ce garçon ne semblait pas représenter un danger pour elle. Tout ce qu’il lui demandait, c’était une brève présentation .. et elle lui aurait bien donnée s’il ne l’avait pas associé à la créature la plus irréfléchie et agitée de tout le monde Magique, c’était plus cette facette du caractère de la bête et non son agressivité que Carmen trouvait insultante. Bon, ça, ce n’était pas grand chose .. mais ajoutons à cela qu’il l’avait fait sans même la regarder, dénué d’un quelconque sourire indiquant une forme d’ironie, aussi nonchalamment que dédaigneusement, elle l’avait aperçut du coin de l’œil.
Il pouvait bien parler de son éducation et de la politesse qu’elle entraînait chez lui .. Il ne cherchait visiblement plus à se faire apprécier d’elle, bien qu’il ne l’eut pas explicitement recherché.

Mais qu’avait-il exactement dit ? De quoi doutait-il?
A propos de l’intérêt qu’avait sa galanterie maintenant que ses rêves d’avoir à ses côtés la parfaite compagne de route s’étaient envolés à l’instant où elle était entrée dans ce fichu compartiment? Était-ce cela qu’il entendait?
Et bien il y avait de quoi .. à part son nom et son prénom, il n’y avait rien d’autre d’un temps soi peu intéressant chez Carmen en ce qui concernait de passer du bon temps. Du moins, pour les enfants normaux. C’est-à-dire qu’elle, elle s’amusait très bien avec ses moqueries intérieures et ce dans n’importe quelle situation. C’était même dans ces moments qu’elle prenait le plus de plaisir, mais elle les passait toujours seule, dans sa tête car qui d’autre qu’elle jubilait tant de l’imperfection des autres ? Et aussi, qui d’autre qu’elle avait cette étrange notion de perfection ? Il y en avait-elle vraiment une à ses yeux ou aurait-elle put de toutes façons trouver un défaut en chaque chose ? Penchons plutôt pour cette deuxième option.

Quoi qu’il en soit, maintenant que la partie venait de commencer, il ne restait plus qu’à la gagner.
Mais comment faire perdre un adversaire qui est déjà au courant de notre tactique ? En le dupant. Et en s’amusant encore un peu.
C’est pour ces raison, ainsi que parce qu’elle voulait recueillir quelques informations à propos de son condisciple sans trop en dévoiler, qu’elle dit spontanément en le regardant réellement pour la première fois :


- Mmh .. un strangulot ? Tu aurais pu trouver mieux. Passons, enchantée de faire ta connaissance. Je m’appelle Huberte. Huberte Greenwitch.

Suite à la prononciation de ces paroles, elle tendit la main au jeune garçon anonyme qui se trouvait face à elle, dans l’attente du réponse.
Peut-être en savait-il un peu plus qu’elle sur Poudlard ? Il avait l’air sorcier jusqu’à la moelle, Carmen en avait-elle l’air aussi ? Parce que ce n'était vraiment pas le cas. Connaissait-il les particularités des maisons ? Et comment se déroulerait la cérémonie de répartition ? Les matières qui y étaient enseignées, quelles étaient-elles ? Et quel genre de personnes étaient assignées à Poudlard ? Tout cela, la fillette n’en savait rien .. Née-Moldu.
En effet, même si sa tante était une sorcière, elle ne la voyait pas souvent. Et elle ne s’entendait suffisamment bien avec aucun autre sorcier que pour avoir pu s’être correctement renseignée au préalable. Elle aurait pu le faire à travers des livres .. mais les courses qu’elle avait réalisées au chemin de traverses avaient été tardives, réalisées le jour précédent seulement.
Durant quasiment toute la nuit, elle s’était alors plongée dans des dizaines d’ouvrages. Et par un heureux hasard, elle s’était attardée sur un en particulier écrit par un certain Norbert Dragonneau, sans lequel elle n’aurait certainement pas comprit la référence qu’on venait précédemment de lui faire sur les Strangulot. Alors, même si elle n’avait pas vraiment été un plaisir a comprendre et qu’il aurait peut-être mieux valut qu’elle ne la saisisse pas .. merci Norbert.

Toutes ces questions, elle n’oserait sûrement jamais les poser au jeune homme, même s’ils avaient devant eux un sacré bout de temps à tuer. C’était majoritairement parce qu’après s’être montrée aussi supérieure avec lui, elle comptait encore moins lui montrer qu’elle était quasi ignorante de l’entier fonctionnement du monde qu’ils partageaient. Était-il du genre moqueur ? Carmen ne l’aurait pas risqué. Sur ce point, et sur peut-être d’autres, il avait une longueur d’avance. Il n’était peut-être pas si inintéressant, tout compte fait.

Enfin, quel diable venait-il de lui insurger ce genre de pensée ? Ça alors, un pas seulement dans le monde magique que la dureté des traits de Carmen commençait déjà à s’adoucir .. était-ce l’euphorie d’entrer dans ce nouveau monde qui était désormais le sien qui la rendait aussi affable ? A moins que ce fut la bonté naturelle de ce garçon, chose inconnue pour la petite, qui lui faisait cet effet ? L’affabilité peut vous paraître un grand mot, mais cette main, pendant dans le vide, en était clairement la victime pour que Carmen agisse ainsi. Oh oui, c’était un énorme pas qu’elle venait de réaliser, plutôt risqué d’ailleurs pour son égo s’il décidait de la laisser suspendue. Ou bien .. s’agissait-il encore d’un nouveau de ses tours ?

Qui n'a plus d'espoir n'aura plus de regret.
Quand il est sans remède un chagrin est fini.