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17 sept. 2019, 22:56
Désillusions matinales  PV 
Jeudi 1er septembre 2044
@Katherine Bailey et @Deamon Bellartis


Ainsley ne savait pas si elle devait en vouloir à Eshu, Jésus ou Merlin, mais l’un d’entre eux était responsable de la situation dans laquelle elle se trouvait. Alors qu’elle montait dans le Poudlard Express, à destination de sa belle Écosse natale, elle n’avait jamais autant eu le sentiment de se diriger vers l’inconnu. La fillette n’avait qu’une envie : rentrer chez elle, retrouver la familiarité de sa maison, le réconfort des bras de son père. À la place, elle était confrontée à la froide nouveauté du monde magique. Si pendant des années les mots « magie » et « poudlard » avaient su susciter chez la jeune enfant curiosité et impatience, ce n’était pas le cas aujourd’hui. Aujourd’hui, elle avait peur. Ce n’était pas grave si elle n’apprenait pas la magie et ne la pratiquait jamais de sa vie, les sciences, l’histoire et le latin sauraient étancher sa soif de connaissances. Tant pis pour les mystères de la magie, tant pis pour Poudlard et toutes les aventures qu’elle avait prévu d’y vivre, elle irait au collège communal près de chez elle. Elle s’y ennuierait très certainement, mais au moins elle s’y sentirait en sécurité. Parce que là, tout de suite, si elle devait être parfaitement honnête, elle ne pensait pas que la magie valait la peine de ressentir la terreur qui lui serrait le ventre alors qu’elle faisait ses premiers pas dans le Poudlard Express. Là, tout de suite, elle voulait rentrer chez elle.

C’était à cause de ces pensées que la fillette n’offrit pas un dernier regard au seul parent que la société magique semblait prêt à lui reconnaitre, de peur que les larmes qu’elle retenait si péniblement depuis qu'elle avait quitté son père ne lui échappent, la poussant à rejoindre sa mère sur le quai, repartir avec elle et tourner définitivement le dos au monde magique. Ainsley était tellement effrayée, qu’elle n’arrivait même pas à apprécier la merveille qu’était le sortilège de « poids plume » jeté sur sa malle, le poids de son angoisse compensant largement celui de son matériel scolaire. Après plus de trois ans, dont une année entière passée à décompter quotidiennement l’approche du grand départ, elle était déçue. Pire, elle était désabusée. Là où elle s’était imaginée un début de journée stressant mais joyeux et excitant, marqué par l’anticipation de découvrir enfin la fameuse Poudlard et l’appréhension de découvrir un nouvel univers et de rencontrer de nouvelles personnes, elle n’avait droit qu’à une matinée fatigante où les vagues de peur se succédaient les unes aux autres, la nouvelle toujours plus forte que la précédente.

Inspirant un grand coup, la fillette se mit à avancer dans le couloir du train, à la recherche d’un wagon vide où s’installer.

S’il était vrai que la discussion qu’elle avait eu en début de semaine avec ses parents, au sujet du nouveau gouvernement sorcier l’avait interrogé, Ainsley restait une enfant. Le sérieux de la conversation ne lui avait pas échappé, mais le calme apparent de ses parents et l’approche imminent de son départ pour l’école de sorcellerie, avait suffit à faire taire les sonnettes d’alarmes dans son esprit. Le silence avait cependant été de courte duré, l’insouciance et l’excitation laissant place à l’anxiété au moment des aurevoirs à son père. Cela avait été un atterrissage brutale dans une réalité que l’enfant ne comprenait pas : pourquoi est-ce que la quantité de magie de son papa était un argument pour briser une tradition établie depuis sa première rentrée scolaire, à savoir, toujours avoir ses deux parents pour le premier jour de la nouvelle année scolaire? D’autant plus qu’il ne s’agissait pas de n’importe qu’elle rentrée, c’était sa rentrée à Poudlard, une rentrée que père et fille appréhendaient et anticipaient depuis trois ans. Cela n’était pas juste. C’était à ce moment qu’Ainsley avait commencé à retenir ses larmes et les choses n’avaient fait qu’aller de mal en pire.

L’accès au Chemin de Traverse ayant été interdit aux nés-moldu et le Chaudron Baveur n’étant plus, il été impossible au Ur’Quhart d’utiliser le réseau de cheminées magiques, seul moyen de locomotion sorcier que la fillette avait utilisé jusqu’alors. Sa rencontre avec le magicobus révéla une incompatibilité fondamentale entre le véhicule et l’estomac de l’enfant, qui conduisit à une visite en pharmacie embarrassante : porter une robe de sorcier qui sentait le vomi, parmi des moldus et deux mois avant Halloween était désormais inscrit au palmarès des moments gênants de son existence. Et c’était triste, barbouillée et embarrassée que la fillette avait vécu l’expérience la plus effrayante de la matinée, celle à l’origine de la peur qui continuait à lui nouer le ventre : un contrôle d’identité par les manteaux noirs. Juste le souvenir de la froideur avec laquelle les papiers de sa mère avait été demandé la fit frissonner. La rigueur de l’examen des documents, la peur dans le regard de sa mère, le dégout dans celui du policier du conseil, le hochement de tête sec qui les avait autorisé à poursuivre leur chemin vers la partie magique de la gare. Ce n’était pas la première fois qu’Ainsley assistait à un contrôle d’identité, fait assez commun chez les moldus lorsqu’il était question de voyages et de frontières, cependant l’atmosphère lors de ce contrôle particulier, associé à l’absence de son père, mais surtout à la cause de cette absence avaient fini par faire réaliser à la jeune sorcière la gravité de la situation dans le monde dans lequel elle faisait son entrée.

Après trois voitures occupées par des enfants joyeux, souriants et heureux de se revoir, Ainsley finit par trouver ce qu’il lui fallait : un compartiment vide et silencieux dans lequel elle allait enfin pouvoir verser les larmes qu’elle retenait à grand-peine. Son entrée dans le monde magique s’annonçait sous de funestes hospices.
Dernière modification par Ainsley Ur'Quhart le 27 sept. 2019, 18:31, modifié 1 fois.

Serdaigle, et fière de l'aigle ! Hum... de l'être !
Ur'Quhaël, membres originels du mouvement Azaëlien. Présidente et membre émérite du fanclub.
Darkolivegreen | #556B2F

21 sept. 2019, 19:48
Désillusions matinales  PV 
Nouvelle année. Nouveau départ. Nouveau voyage. Nouvelles rencontres ?
Aujourd'hui aurait dû être une grande journée. Elle aurait dû sourire, sauter de joie, se précipiter à la vitesse de l'éclair sur son meilleur ami pour un câlin de retrouvailles. Mais rien ne se passait comme prévu.
Déjà, sa mère, sa Grand-Maman Lee et son frère Chan auraient dû les accompagner son père et elle. De loin, leur famille aurait eu l'air soudée, malgré la distance qui séparait fille et parents. Soit. Pourtant, il manquait bien ces trois personnes à l'appel. Deux de ces personnes étaient très importantes pour elle. Et ces deux personnes allaient mal. Physiquement ou mentalement. Par une santé fragile. Un joie de vivre envolée. Un bonheur disparu.
Et il y avait la peur, alors qu'aucun d'eux n'avait rien à craindre. Aucun d'eux n'aurait pu se faire refuser l'entrée sur le quai. Aucun d'eux n'aurait eu à se faire effacer la mémoire. Rien n'aurait pu les empêcher de venir, de la soutenir mentalement, de lui donner du courage. Rien si ce n'est la peur.
Sa Grand-Maman Lee... C'était la fin, elle le savait. Rien n'aurait pu la sauver, l'empêcher de se laisser aller, de se laisser mourir.
Chan. Il la détestait. Tellement. Tellement. Tellement. Ça la rendait folle. De chagrin. De rage. De rancœur.
Sa mère. La douleur cuisante de la gifle lui revint en mémoire. Ne pas crier. Ne pas pleurer. Impassible, froide, normale en fait. Voilà comment la fillette de douze ans aurait dû être. C'était censé être son caractère. Mais plus rien n'était censé.

Ensuite, il y avait eu les Manteaux Noirs. Le contrôle d'identité. L'haleine fétide de l'un d'eux. L'air sournois d'un autre. Ce qui se dégageait d'eux tous. Elle aurait voulu les frapper, leur hurler dessus, les agonir d'injures, faire plus que de leur lancer un regard noir. Elle n'avait pas pu faire plus que ça, elle n'en avait pas eu le droit. Son père avait été clair. Pas de crise. Pas d'esclandre. Pas de paroles du tout, c'était encore mieux. Selon lui. Pour elle... c'était l'enfer. Ne pas pouvoir dire ce qu'elle pensait, voilà quelque chose qui lui était quasi inconnu. Sa lèvre inférieure était en sang, résultat d'une morsure particulièrement violente alors qu'elle se retenait de donner un coup de pied à l'un des Manteaux Noirs. Il l'aurait vraiment mérité, pourtant. Ça plus un bon tirage de cheveux et un coup de genoux placé à un endroit stratégique. Un sourire machiavélique se dessina sur ses lèvres. Puis se fana, deux secondes plus tard. Elle ne pouvait rien faire. Rien du tout, alors que ça la démangeait. Rien, rien, rien.

Et à la fin... Deamon. Deamon et sa famille. Ou plutôt, son absence de famille. Seule sa mère se tenait sur le quai avec lui. Voir ça lui retourna l'estomac. Voir l'air triste de son meilleur ami lui donna envie de pleurer. Elle avait amorcé un demi-tour pour mettre son projet de coup de pied bien placé à exécution, quand une main la retint par le col de son manteau, la soulevant de terre. Ses pieds patinèrent dans le vide et ses bras s'agitèrent en tous sens pour tenter d'échapper à cette poigne de fer. Son père la reposa sans douceur et la tira d'un coup sec pour qu'elle lui fasse face.

-Non.

Sa tentative de fuite fut veine et une grande paluche lui enserra le poignet, coupant la circulation sanguine.

-J'ai dit, non.

-Mais...

-Non c'est non, tu m'as compris ? Je sais très bien ce que tu as l'intention de faire et si ces hommes le remarque je ne donne pas cher de notre peau. Cette situation me tue autant que toi, mais on ne peux rien y faire. Tu ne peux rien faire. Rien ne va changer pour l'instant, en tout cas pas comme ça. Alors fait profil bas en attendant. Deamon a besoin de toi et tu ne vas lui être d'aucune utilité si tu décides de faire une idiotie pareille. Pense à ta mère, pense à Chan, pense à ta grand-mère. Pense à eux tous et dis-moi que tu veux leur faire subir ça. Vas-y, dis-le. Et si après ça tu as toujours l'intention de continuer, libre à toi. Tu te débrouilleras avec les Manteaux Noirs, siffla-t-il entre ses dents.

-Ils le méritent, pourtant. Un bon coup là où je pense.

Il l'avait convaincue. Elle ne protestait que pour la forme et il le savait.

-Je sais. Et je sais aussi que tu n'es pas censée connaître "l'endroit où tu penses". Aller viens maintenant.

Elle avait envie de lui rétorquer qu'elle n'était plus une enfant, mais elle se retint, préférant analyser ses précédentes paroles et ce qu'elles impliquaient. Ce qu'il suggérait à demi-mot. Qu'un évolution était possible. Que tout irait mieux. Bientôt, peut-être.

Alors qu'ils s'approchaient de Dee et de sa mère, Katherine jeta un coup d'œil surpris à son père. Avec ses paroles, cette possible amélioration, une sorte de respect envers lui la gagnait. Il venait de montrer qu'il n'était pas l'homme glacial qu'elle côtoyait habituellement. Qu'il voulait, qu'il allait agir. Que ça le touchait vraiment. Peut-être qu'il avait un cœur, après tout. Peut-être.

La mère de son ami n'avait pas l'air très heureuse, même si elle essayait de faire un effort pour son fils. Le petite brunette lui sourit, une sourire qui se voulait réconfortant, promesse que tout ça ne durerait pas, que bientôt tout serait comme avant. Mais comment une gamine comme elle pourrait changer quoi que ce soit ? Elle ne connaissait rien à la politique, les rouages du pouvoir lui étaient inconnus. Sa volonté pourrait-elle changer quelque chose ? Si tout le monde voulait retrouver le système d'avant, réussiraient-ils à faire que les dirigeants actuels soient destitués. Et qui les remplaceraient ? Qui pourrait faire que tout ailler mieux ?

De brèves salutations, quelques phrases du type «Vous allez bien ?», «Ça va et vous ?» furent échangée par les adultes. Phrases inutiles, mensongères, presque hypocrites. Rien n'allait. Ça se voyait sur les visages. Dans les larmes. Les regards. Les sourires forcés. La crispation des épaules. Les au revoir. Les lieux était empli de ça. Les adultes étaient de vrais menteurs. Ils passaient leur temps à bassiner les enfants pour qu'ils arrêtent de fabuler, inventer, berner, pourtant, ils n'étaient pas mieux eux-mêmes. Étais-ce ça être adulte ? Faire comme si tout allait bien, promettre une monde meilleur, un futur merveilleux ? Ça existait, existerait vraiment ?

Deamon et elle ne bougèrent pas, se comprenant sans même échanger un mot. Katherine lui effleura la main pour lui apporter du réconfort. Elle ressentit aussitôt l'oppressante sensation qui lui serrait la poitrine, lui broyait le cœur, s'alléger. Un peu.
Et bientôt, ils durent monter dans le train. Partir, quitter la seule famille présente, la seule personne présente. Les seules personnes à être là pour eux, une dernière fois. À peine une embrassade, un mot échangé avec son père. Elle ne se retourna pas. Ne cherchait pas les silhouettes de personnes qui n'étaient pas là. Son esprit souffrait, pourtant. Les adieux faits chez elle lui semblaient loins. Tellement rapides. Elle n'avait même pas eu le temps de dire à sa Grand-Maman et à Chan à quel point elle les aimait. De lui dire que leur absence lui ferait mal, lui faisait déjà mal sur le moment. Qu'elle voulait les avoir avec elle, pour toujours. Que tout redevienne joyeux, simple, parfait entre eux. Elle aurait aimé s'excuser une dernière fois auprès de son frère. De lui demander pardon de l'avoir abandonné, d'avoir été aussi têtue. Elle aurait aimé qu'il accepte ses excuses, qu'il fasse plus que de lui donner une simple bise sur la joue, forcé par leur mère. Et par dessus tout, elle aurait voulu que sa grand-mère aille mieux. Qu'elle soit sûre de pouvoir la revoir. Juste une fois. Mais tout était allé trop vite, bien trop rapidement pour qu'elle ait le temps de faire tout ça, de vivre tout ça. Trop tard.

Ses pensées la torturait. C'était comme si son cœur s'était brisé en mille morceaux. Elle allait pleurer. Il ne fallait pas qu'elle pleure. Sinon, elle ne pourrait plus s'arrêter, ne pourrait plus endiguer le flot de tristesse qui menaçait de la submerger. Sinon, elle descendrait du train se jeter dans les bras d'un père qu'elle haïssait encore, le suppliant de la ramener chez eux. Mais il y avait Deamon. Lui non plus, elle ne pouvait pas le laisser. Pour elle et pour sa santé mentale. Et puis pour lui, parce qu'il avait besoin d'elle autant qu'il avait besoin de lui. Elle regrettait qu'il soit Sang-Mêlé. Ça aurait été bien plus simple si il avait été Né-Sorcier, comme elle.

Elle avança parmi les autres élèves, évitant de les observer en face. Un seul air triste l'aurait faite craquer. Un seul air triste l'aurait vomir, en plein milieu du couloir. Aucun des compartiment ne lui faisait envie. Trop remplis. Elle avait besoin d'espace, elle étouffait. Et soudain, elle n'eut plus la force d'aller plus loin. Pénétra aussi sec dans un compartiment.

-On peut se mettre ici ? demanda-t-elle sans même regarder qui était là.

Elle attendit dans l'encadrement. Puis observa la fille assise face à elle. De ses yeux vairons ou de ses cheveux en pétard, elle n'aurait su dire ce qui l'a surprenait le plus. Teint sombre, tâches de rousseur. Yeux, cheveux, peau. Joli mélange entre tout ça. La connaissait-elle ? Sa tête ne lui disait rien. Elle l'examina plus attentivement. Air triste. Une sonnette d'alarme résonna dans son crâne. Un haut le cœur la secoua. Mauvaise pioche. Pour autant, elle resta là où elle était. Par paresse ? Parce que l'apparence de l'inconnue la surprenait ? Parce qu'elle aussi allait mal, parce qu'un instinct protecteur bien enfoui lui donnait envie de l'aider ? Elle n'avait pas les réponses. Elle ne les avait jamais.

Actions de Deamon et de sa mère vues avec lui par hibou.

Rien n'est plus semblable à l'identique que ce qui est pareil à la même chose.
Peut-être bien qu'il se passe quelque chose avec Edmund.
#0F144D — 5ème Année RP — 16 ans

21 sept. 2019, 19:53
Désillusions matinales  PV 
Pour lui, ça aurait dû être un beau jour. Il allait retrouver sa meilleure amie, entrer en deuxième année, remplir sa fonction de démon avec assiduité et pouquoi pas faire peur à quelques élèves. Un progamme qui, quelques minutes plus tôt lui remontait le moral. Il avait vite déchanté en traversant le mur qui menait au quai de la voie 93/4. Il uarait déjà dû se rendre compte que sa mère était bien trop tendue, qu'il y avait une bonne raison au fait que son père et ses soeurs n'avaient pas pu venir. Mais jamais il n'aurait pensé à ça, jamais il n'aurait pensé que c'était aussi... surveillé. Le choc avait été brutal, il n'avait pas prononcé un mot pendant le contrôle d'identité et sa mère avait dû le pousser pour le faire avancer.

Puis, la colère avait passé le pas sur le reste. Comment les gens pouvaient-ils laisser passer ça ? Les Moldus n'avait rien fait de mal ! Pourquoi ces restrictions ? Il n'y avait eu aucun problème avec eux depuis des années, à quoi cela servait-il de faire ça ? Toutes ces questions étaient inutiles, car il savait bien que certaines personnes ne les supportait pas, les trouvaient impurs, inutiles. L'histoire ne leur avait donc elle rien appris avdc Hermione Granger ? Deamon n'était pas fort en histoire, malgré le métier de son père, mais tous les autres, les Sang-Purs ? Ces aristocrates avaient bien dû ouvrir un manuel d'Histoire de la Magie au moins une fois, non ? Ça lui donnait envie de pleurer. De rage, de tristesse, d'impuissance.

Prêt à dire tout haut ce qu'il pensait tout bas, le garçon commença à ouvrir la bouche. Mais une silhouette bien connue apparut dans son champ de vision et il la referma aussitôt. Kat était là. Et son père aussi, si on en jugeait par l'homme qui l'accompagnait. Intimidé par la haute taille et l'air sévère du père de son amie, il baissa un peu les yeux et glissa ses mains dans ses poches.

-Ils sont là, dit-il à sa mère en les désignant de la tête.

Toujours perturbé par les Manteaux Noirs, le contrôle d'identité et par le père de sa Petite Kat, il hésita à aller la rejoindre aussitôt pour la serrer dans ses bras. Et il y avait autre chose aussi. Ce qu'il ressentait pour elle. Il ne savait plus qu'elle attitude adopter avec elle, ni si il devait lui faire part de son béguin pour elle. Avant, il se serait pris un coup. Maintenant, Katherine avait changée et était devenue gentille. Peut-être réagirait-elle différement, à présent.

Il se décida à l'interpeller, mais elle l'avait repéré. Pourtant, elle ne s'approcha pas de lui, recula même. Il eut le temps d'apercevoir son regard dur avant qu'elle ne se retourne. Qu'allait-elle donc faire ? Il le compris en quand il vit qu'elle s'était tournée dans la direction des Manteaux Noirs. Elle et son esprit de vengeance... Deamon rit en la voyant soulevée par son père et gesticuler en tous sens.

-Ton amie à l'air particulière, sourit sa mère. Je comprends pourquoi tu l'apprécie... autant.

La façon dont elle avait insisté sur le dernier mot l'informa qu'elle avait remarqué qu'il faisait plus que de simplement l'apprécier. Il lâcha un "mamaaan" faussement scandalisé. Ce n'était pas le moment de dire des choses pareilles. D'ailleurs, l'air amusé de sa mère disparu bientôt, remplacé par une infinie tristesse. Chez eux, il parvenaient à oublier tout ça, mais ici c'était impossible. Il tenta de chasser ses pensées alors que Katherine arrivait avec son paternel. Il ne dit rien. Elle non plus. Juste une main frôlée montra leur affection.

Et il fallu partir. Quitter sa mère. Tout allait trop vite. Il n'avait pas le temps d'assimiler une chose qu'une autre se présentais face à lui. Mais il avança, un pied devant l'autre, avec Katherine pour guide. Cela l'aidait de l'avoir avec lui. C'était un roc, elle saurait faire face à tout ça. Elle saurait faire face pour lui.
Il grimpèrent dans le train. Il traversèrent des wagons, passèrent devant des compartiments. Et puis, sa meilleure amie s'arrêta. Elle avait trouvé ce qu'elle cherchait, mais... que cherchait-elle exactement. Depuis quasiment un an qu'ils se connaissaient, Deamon n'aurait sû répondre. Katherine était très souvent incompréhensible. Et elle fut de nouveau. Pourquoi voulait-elle s'installer avec cette fille. Certes, son apparence était déconcertante, mais l'air malheureux qui émanait d'elle aurait dû la fuir. Il n'y comprenais vraiment rien.

-On peut se mettre ici ? demanda-t-il tout de même.

Le deuxième année haussa les épaules. Le voilà de nouveau entrainé dans une excentricité. Autant s'y faire. Il connaissait l'instinct protecteur de son amie, mais ne pensait pas qu'il se manifesterait là, aujourd'hui. Il fallait faire avec.

-S'il te plait, ajouta-t-il avec un regard faussement sévère à son acolyte. La politesse, tu connais ?

4eme Année RP

03 oct. 2019, 15:49
Désillusions matinales  PV 
Installée dans le sens qu’elle espérait être celui de la marche du train, car elle n’avait aucune envie d’être à nouveau malade, Ainsley avait le visage tournée vers la fenêtre de la cabine, l’esprit plongée dans une intense réflexion concernant l’année scolaire à venir. Elle n’aurait su dire si c’était la luminosité de la voiture, la chaleur que dégageait son style vieillot, le confort de la banquette sur laquelle elle était assise ou les trois en même temps, quoiqu’il en était, les sanglots silencieux par lesquels s’était manifestée sa crise avait fini par cesser, la laissant avec les yeux rouges et gonflés et la gorge douloureuse.

Les coudes posés sur sa malle, qu’elle n’avait pas eu l’énergie de ranger, passant de nouveau à coté de l’opportunité d’être impressionné par les effets du sortilège « poids plume », elle repensait à la conversation qu’elle avait eu avec sa mère juste avant de monter dans le train, aux derniers conseils que cette dernière lui avait glissé alors qu’elle la serrait fortement dans ses bras. Malgré l’insistance avec laquelle madame Ur’Quhart n’avait cessé de lui répéter que Poudlard était le lieu magique le plus sûr du pays et qu’elle y serait en sécurité, la force avec laquelle elle l’avait embrassé n’avait fait que communiquer à la fillette la frayeur que l’adulte ressentait à l’idée de laisser son enfant partir pour la quasi totalité des dix mois à venir.

D’ailleurs, maintenant qu’elle était en direction de Poudlard et seule avec ses pensés, la jeune sorcière ne pouvait s’empêcher de s’interroger sur la véracité des propos de sa mère. Comment garantir que l’insécurité liée au nouveau gouvernement ne pénètrerait pas Poudlard ? Après tout, la première bataille de Poudlard avait eu lieu car un élève avait permis à des mangemorts d’entrer dans le château. Du moins, c'était ce qui était consigné dans l'Histoire de Poudlard. Comment garantir qu’un autre moyen ne serait pas trouvé pour réitérer l’exploit et permettre à ses terribles manteaux noires de venir au sein du collège? Et, dans l’hypothèse, elle l’espérait certaine, que l’exploit ne puisse être répété, rien ne garantissait que cela rendrait son séjour à Poudlard de tout repos. Après tout, si la particularité de sa famille faisait que le nouveau gouvernement était pour eux synonyme d’insécurité, elle se doutait bien que ce n’était pas le cas pour tout le monde. Après tout, le Conseil des Sorciers n’était pas arrivé au pouvoir par chance. Non, il avait du soutien parmi la population magique, des sorciers d'accord avec les idées haineuses que ce nouveau gouvernement représentait. Comment saurait-elle différencier les élèves partageant la position du Conseil des autres ? Était-elle destinée à être de nouveau l’objet de moqueries et de méchancetés, cette fois parce qu'elle était l'enfant d'un cracmol ? Comment choisir en qui elle pouvait avoir confiance? Après tout, comme aimait à répéter son père, l’habit ne faisait pas le moine. Une nouvelle vague de larmes fraiches lui monta aux yeux au souvenir de son père, vague qu’elle s’apprêtait à sécher d’un coup de manche lorsque la porte de son compartiment fut ouverte à la volée, la faisant sursauter.

« On peut se mettre ici ? ». Dans l’encadrement de la porte, une jeune fille d’a peu près son âge, qu’Ainsley fut tentée de comparer à un elfe : un teint clair rendu plus lumineux encore par des cheveux noir jais longs et ondulés qui encadraient un visage aux traits fins et délicats. Un regard perçant. Perdu dans l’estimation de la longueur des cheveux de l’inconnue, ce ne fut qu’en entendant sa voix qu’Ainsley s’aperçut que cette dernière était accompagnée. « S'il te plait. La politesse, tu connais ? » Le ton utilisé permis à Ainsley de comprendre rapidement que les deux étaient proches. Le garçon, du moins le peu que la première année pouvait en voir, était d'une taille similaire à son amie, avec des cheveux et des yeux bruns. Pas un visage aussi saisissant que celui de la fille, juste un visage normal.

Les yeux allant de l’un à l’autre, pareil à un lapin pris dans un phare, Ainsley hésita. Elle aurait préféré voyager avec ses pensées et un livre pour seuls compagnie, mais le ton sur lequel la demande initiale avait été faite laissait présager qu’un refus ne serait pas toléré par la sorcière en face d’elle. Hochant la tête, la fillette croassa un faible « oui » que les sifflements annonçant le départ du train recouvrirent.

J'ai mis tellement de temps à répondre, j'ai honte !! Désolé, promis la prochaine fois je dépasse pas une semaine !! :sweatingbullets:
Et bien sûr s'il y a quoique ce soit de pas claire ou qui ne vous convient pas dites le moi pour que je puisse faire des modifications ^^

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Ur'Quhaël, membres originels du mouvement Azaëlien. Présidente et membre émérite du fanclub.
Darkolivegreen | #556B2F

08 oct. 2019, 18:56
Désillusions matinales  PV 
Elle haussa un sourcil face à la remarque de son ami. Elle n'était pas impolie. Pas du tout. Peut-être un peu brusque mais pas de quoi en faire un fromage. Si ?
Surement que oui, en effet. Mais la fille ne l'avait pas mal pris. Enfin, elle espérait. Elle eut l'impression de lui avoir fait un peu peur. À moins que son ton sans réplique ne l'ait intimidée. Zut. Elle obtint pourtant un oui, assourdit par le sifflement soudain du train. Elle dû lire sur ses lèvres pour la comprendre. La fille n'avait vraiment pas l'air emballée.

- Désolée. Je suis polie, hein. J'ai juste oublié le "s'il te plait", ajouta-t-elle, grimaçante, à son meilleur ami. C'est pas un drame, non ? Ça arrive à tout le monde.

N'est-ce pas ? Sans doute pas. Mais elle avait seulement oublié. D'habitude, elle la disait cette formule de politesse. Pas plus tard que... Mmm... Quand l'avait-il pour la dernière fois ? Eh bien il y a eu... et puis... Mouais. Peut-être bien qu'elle n'était pas polie. Froncement de sourcils. Tant pis, elle se rattraperait plus tard. En espérant qu'elle n'oublie pas.
Elle laissa passer Deamon pour qu'il s'assoie près de la fenêtre et prit place à ses côtés. Elle referma la porte du compartiment. Pria pour que personne ne décide soudain de s'installer eux. Trois dans un même compartiment, c'était déjà bien assez. Elle aurait mieux aimé que Dee et elle ne soient que tous les deux, mais c'était trop tard. D'autant qu'il n'y avait surement plus de places ailleurs. Mais la fille n'avait pas l'air trop embêtante. Pas de risque qu'elle veuille leur casser les pieds. Enfin... Les apparences pouvaient être trompeuses. Elle observa l'autre d'un œil inquisiteur. Fut de nouveau frappée par son physique étrange. On en croisait pas tous les jours, des personnes comme ça. La deuxième année se sentit un peu fade. Terne. Elle n'avait qu'une chose qui sortait de la normale. Ses cheveux. Leur longueur, plus précisément. Mais elle n'était pas la seule, à les avoir aussi longs. C'était certes rare, mais beaucoup moins. Deamon avait un peu plus de "chance" avec ses yeux dorés. C'était aussi peu fréquent que les yeux vairons associés à un teint caramel. Sinon plus. Elle se rappela que certains asiatiques pouvaient avoir les yeux jaunes ou dorés. Étant à moitié japonaise, la jeune anglaise se sentit un peu coupable. Comme si c'était sa faute. Et comme si créer un concours d'apparences étranges était vraiment une idée de génie. En plus, elle perdrait ce fichu concours. Inutile. Elle sortit de sa transe. Cessa d'observer l'autre fille. Jeta un coup d'œil par la vitre. Eut un pincement au cœur en voyant son père. Seul. La mère de Dee. Seule aussi.

Une silhouette attira un peu son attention. Elle lui fit penser à son oncle. C'était ridicule. Il ne pouvait pas être là. Son père lui en aurait parlé. Qu'irait-il faire ici, de toute manière ? L'évidence l'a frappa de plein fouet. Évidemment. Sa cousine faisait sa rentrée cette année ! Elle avait complètement oublié. Se sentit honteuse de n'avoir quasiment pas pensé à son oncle et à sa famille de toutes ses vacances. Elle avait eu d'autres soucis en tête, mais ce n'était pas une excuse. Elle jeta un nouveau coup d'œil. La silhouette avait disparu. Elle sursauta en sentant le train s'ébranler. Pendant un instant, son esprit avait fait abstraction des bruits alentours. Elle retourna bien vite à ses pensées.
Son père ne lui avait rien dit. Il n'avait pas voulu s'afficher aux côtés de son frère, amoureux notoire des moldus. Ça aurait nuit à la couverture de son père. Tout le monde aurait su qu'il était contre le régime actuel. Il aurait eu des problèmes. Des problèmes. C'était une raison pour éviter Oncle Arthur ? Au final, son père n'avait pas de cœur. Il servait ses propres intérêts. Comme d'habitude. Pathétique.

Elle se détourna. Ré observa l'inconnue. Oui, décidemment, celle-ci ne lui disait rien. Elle s'en serait souvenue, quand même. Même si elle n'avait fait que l'apercevoir, ça l'aurait suffisement marquée pour qu'elle s'en rappelle. C'était sans aucun doute une première année. Enfin, techniquement, elle ne le serait pas encore. Il lui faudrait passer la cérémonie de Répartition avant. La cérémonie. Elle se sentit plus vieille. Elle vivrait tout ça différemment, sous un autre angle. Pourrait voir à quoi ressemblait les nouveaux. Ses futurs camarades. Sa répartition à elle lui laissait un souvenir brumeux. Elle s'était surtout focalisée sur son admission à Serpentard, délaissant le reste. Admission qui avait capoté. Gryffondor, comme toute sa famille, depuis un siècle. Elle n'avait pas suppliée le Choixpeau, persuadée d'aller dans la maison des Serpents. Si elle avait supplié, il en aurait été autrement. Elle n'aurait pas rencontrée Deamon. Serait devenue encore plus peste. N'aurait jamais pensé à changer. De comportement, d'état d'esprit. N'aurait jamais donné un coup de poing dans un miroir. Bon, ça, ça aurait peut-être été une bonne chose. Ça lui avait fait un mal de chien, ce truc-là. Elle se souvint du bandage imbibé de sang. D'où s'en détachait presque des gouttes d'hémoglobine. Elle toucha les cicatrices sur sa main droite. Elle avait eu de la chance de ne pas se la casser. Mais c'était quand même une chouette cicatrice. Très impressionnant. Elle n'en était pas peu fière. Et la rencontre que sa blessure avait occasionnée avait été plutôt sympathique. Elle sourit. Puis réfléchit. Elle avait vraiment dérivé. Comme souvent. À quoi pensait-elle, au départ ? Ah oui, la cérémonie du Choixpeau.

-Tu vas entrer en première année, c'est ça ?, demanda-t-elle à brûle-pourpoint. Hum, je ne me rappelle pas t'avoir vue l'année dernière, c'est pour ça, ajouta-t-elle comme tentative d'explication.

Elle avait sans doute été un peu brusque. Si c'était bien une première année et qu'elle était timide, elle risquait de l'effrayer. Elle se souvint de son premier voyage. Elle y avait rencontrée une future Serdaigle et l'avait trouvée gentille. À l'époque, elle ne se liait pas avec les gens et avait donc décidé d'en rester là. Comment s'appelait-elle, déjà ? Adulith Wen. Oui, c'était ça. Joli prénom, peu fréquent. Elle avait le don de rencontrer des personnes peu communes qui la faisait se sentit plate. Insignifiante. Banale. Insipide. Soupir. Elle n'était pas tous ces adjectifs, elle le savait. Son caractère de cochon et son mordant faisait d'elle une personne peu ordinaire. Mais son changement brusque de personnalité changeait à présent la donne. Elle était censée être gentille, serviable, amicale. Censée. Elle n'était pas encore entièrement cette personne-là. Elle y travaillait. Quand elle y parviendrait, réussirait-elle à garder sa personnalité ? Discernerait-on la vivacité, la détermination qui la caractérisait sous les sourires et les bonnes paroles ?
Elle se sentait schizophrène, entre sa vraie nature qui bouillait, s'agitait en elle et celle qu'elle affichait. Peut-être qu'un jour, tout ceci lui viendrait naturellement. Qu'elle n'aurait plus à feinter, à mentir. Qu'elle ne se sentirait plus comme un imposteur.

Ses yeux se voilèrent un instant. Ses poings se serrèrent. Toutes ces tromperies, c'était pour le mieux. Plus tard, elle en serait fière. Vraiment fière. Elle attrapa la main de Deamon. La serra doucement. Le contact l'apaisa. Elle sourit.
Elle ne le méritait pas. Pas encore. Qui d'autre serait resté après toutes ces crises de colère, son refus de se livrer au départ, celui de l'accompagner quand il allait voir d'autres personnes ? Qui d'autre lui aurait permis d'arrêter de penser à sa famille, à son passé, qui lui aurait permis de s'amuser ? Qui d'autre aurait pu, aurait voulu être son ami et faire un pacte de sang pour authentifier leur amitié ? Personne n'aurait plus le remplacer. Elle le considérait comme un frère, bien plus que Chan. Dee était sa moitié, son alter-ego. Les Bellartis accepteraient-ils de l'adopter si elle le leur demandait ? Ce serait cool si elle pouvait devenir sa sœur - l'une de ses sœurs, plutôt. Ils passeraient leurs journées à faire les quatre cents coups. Elle aurait de nouveaux parents, des parents vraiment affectueux, adorables.
Un nom la retint, l'empêcha d'envisager cette idée, si merveilleuse fut-elle. Chan. Son vrai frère. Elle l'aimait, autant qu'elle le jalousait. Le fils prodigue, l'enfant parfait. Pourrait-elle, elle - le prototype, comme elle se surnommait - le quitter pour une autre famille ?

Pas de soucis pour le retard, vraiment. Ne t'en fais pas pour ça. ^^
Deamon répondra bientôt. ;)

Rien n'est plus semblable à l'identique que ce qui est pareil à la même chose.
Peut-être bien qu'il se passe quelque chose avec Edmund.
#0F144D — 5ème Année RP — 16 ans

09 oct. 2019, 16:15
Désillusions matinales  PV 
Surpris par le sifflement du train, Deamon sursauta. Il ne s’était pas rendu compte que c’était déjà l’heure. Un peu affolé, il essaya d’apercevoir sa mère par la vitre. Il ne l’a vit pas tout de suite et commença à paniquer. Elle ne serait pas partie, quand même ! Les Manteaux Noirs l’avaient-ils arrêtée ? Non !

-Oublié ? Mon œil, oui ! dit-il machinalement, essayant d’avoir l’air normal. T’es bien la seule à « oublier », tiens !

Inconsciente de ce qui se passait, Katherine le fit passer devant elle. Il marcha comme une automate, fouillant du regard le quai. Et il l’a vit. Juste à côté du père de Kat. Il était idiot. Il aurait dû regarder là en premier. Il soupira de soulagement. Il avait vraiment eu peur. Les Manteaux n’avaient pas de réel motif contre elle à part le fait qu’elle ait épousé un moldu, mais c’était quand même mal vu. Même ses parents s’en étaient inquiétés. Il ne comptait plus le nombre de discussion animés que ses parents avaient sur ce sujet, quand ils croyaient que leurs enfants dormaient. Lui, Ella et Snow avaient tout entendu, assis sur la première marche des escaliers. Tous les trois s’étaient regardés, les larmes aux yeux. Leur monde s’effondrait. S’ils espéraient encore avant ça, à présent, ils n’avaient plus aucun doute. L’heure était grave, vraiment grave. Ella et Snow l’avaient compris, malgré leur jeune âge. Ils ne le avaient pas vues rire de tout l’été. Elles qui d’habitude s’amusaient à crier et courir partout étaient devenues silencieuses, quittant rarement les jambes d’Ava et Olliver Bellartis. Lui était resté prostré dans sa chambre pendant des jours. Il n’avait pratiquement pas parlé. Autant dire que le son de sa voix lui était devenu quasi inconnu au bout d’une semaine.
Il s’était vite repris. Sa famille avait besoin de lui et il ne pouvait pas rester comme ça indéfiniment. Le monde ne se changerait pas tout seul parce qu’il le désirait. Ce n’était pas comme ça que ça fonctionnait. Il aurait bien aimé, pourtant.

Le garçon agita la main en direction de sa mère. Celle-ci pleurait. Beaucoup. Lui aussi. Il garda son visage rivé à la vitre, pour éviter que les deux filles ne remarquent ses larmes. Ce n’était pas le moment d’avoir l’air faible. Même si il ne reverrait pas sa famille avant… la fin de sa scolarité, si rien ne changeait d’ici là. Son père avait été intransigeant. C’était difficile pour tout le monde, mais c’était plus sûr aussi. Deamon resterait à Poudlard pendant les six prochaines années. Six ans. Deux-mille-cent-quatre-vingt-dix jours. Moins soixante si on enlevait les vacances de sa septième année.
Deux-mille-cent-trente jours. Il ne digérait toujours pas. Dans sa tête, il avait l’impression qu’il les reverrait bientôt. Mais le bientôt mettrait cinq ans et trois-cent-cinq jours à arriver. Il essuya rageusement ses pleurs. La meilleure solution ? N’importe quoi ! Il aurait été prêt à courir le risque ! Tant pis pour les conséquences. Mais ça ne concernait pas que lui. C’était ça le problème.

Katherine parla. Il sécha les dernières larmes restantes et afficha un sourire de façade. Il devenait de plus en plus doué pour jouer la comédie. Son amie demanda à l’autre fille si c’était sa première année. Quelle importance ? On s’en foutait bien, non ? C’était pas comme si Kat allait être amie avec elle ! Avec qui était-elle amie à part lui, en plus ? Elwing, la Poufsouffle, peut-être. Ulysse, c’était plus son pote à lui, donc ça ne comptait pas. Et Max, le Serdaigle qu’elle avait rencontré quand elle s’était blessée ? Mouais… Ils devaient être plus connaissances qu’autre chose. En tout cas, c’était lui son véritable ami ? Qu’est-ce qu’elle irait faire avec d’autres puisqu’elle pouvait l’avoir lui ? Personne ne pourrait l’aimer comme lui il l’aimait elle. Mais il fit bonne figure, car la fille avait l’air gentille. Toute gentille. Comme Ella. Comme Snow. Il pouvait bien être sympa, lui aussi. La main de Kat trouva la sienne et il rougit. Son cour battit à toute allure. Oui, il pouvait bien être gentil.

-Comment tu t’appelles ? Ne t’en fais pas pour elle, ajouta-t-il en désignant du doigt son amie. Elle est parfois un peu… vive. Impulsive. Et elle est givrée. Elle se fait même des petits concours bizarres dans sa tête. Qu’elle ne gagne jamais, en plus.

Il rit. Tira la langue à sa Petite Kat. Lui pressa la main. Rougit encore. Tant qu’elle voulait être avec lui, il pouvait bien laisser les autres l’approcher. Mais pas trop près quand même.

4eme Année RP