Améline trainait en soufflant sa grosse malle à la suite de son frère. Ils arrivèrent devant la voie 9 3/4. Améline sentit son cœur faire un petit bond dans sa poitrine en apercevant le panneau qui indiquait que c'était bien ici, dans ce simple mur de briques, que se trouvait une sorte de portail magique, une porte vers un monde encore inconnu. Elle regarda son père. Yeux émeraudes dans yeux émeraudes. La fille et le père. Il lui sourit et posa un main sur son épaule, comme pour la rassurer. Hugo, plein d'entrain, demanda d'une voix qui trahissait l'impatience:

- On y va?

Sa mère le regarda un instant avec bienveillance et lui fit signe d'y aller. Hugo poussa un glapissement de joie et enfonça sans ménagement son chariot (lui, avait prit le dernier, laissant aimablement à sa sœur l'opportunité unique de tirer sa malle) dans le mur. Lorsqu'il eut totalement disparu, Lucia se tourna vers sa fille:

- A toi.

Améline prit une grande inspiration et,tirant toujours sa lourde malle, traversa sans encombre le mur de briques. Elle reparut de l'autre coté, tarifiée, à coté de son jumeau. Celui-ci lui jeta un regard enchanté. La jeune fille n'eut pas le temps de reprendre son souffle que déjà il l'entrainait dans la foule. Elle se débattit, le fusilla du regard et s'en retourna vers ses parents. Hugo, de son coté, fendit la foule de parents et enfants amassés devant le train pour se diriger vers de vieilles connaissances. Améline le regarda tristement rire d'une plaisanterie avec ses amis. Oui, elle était un peu jalouse. Son frère, depuis tout petit, avait toujours, sauf aux yeux de leurs parents, représenté l'ultime perfection. Beau, gentil, travailleur, courageux... il possédait absolument toutes les qualités. Améline faisait tache à coté de lui. Elle se tourna vers le train. C'était un imposant serpent de fer rouge. De la fumée acre s'élevait de façon régulière au dessus de la cheminée, du moins au dessus de ce qui ressemblait à une cheminée. Améline se demanda si, avec sa timidité légendaire, elle parviendrait à se faire des amis. Oui, sans aucun doute... Son frère y était bien parvenu, lui... alors pourquoi pas elle? Une petite voix lui chuchota qu'elle était trop faible. Une petite boule se forma dans sa gorge. Un sifflement perça les cris du quai et Améline sut que c'était là le signe du départ imminent. Vers Poudlard. Ce merveilleux endroit dont on lui avait conté mille et une qualités, cet endroit féerique, magique. Une grande main se glissa dans celle d'Améline et l'attira à l'écart. Edward se baissa à la hauteur de sa fille.

- Nulla dies...

- Sine linea.compléta Améline dans un souffle.

La devise familiale, depuis des générations. Cela lui redonna courage. La jeune fille se releva, sourit à son père, l'embrassa sur la joue gauche, repartit en direction de Lucia.

- Au-revoir Mama! fit-elle avec un grand sourire.

Puis elle poussa sa valise jusqu'en haut des marches du Poudlard Express et entra à l'intérieur. L'aventure pouvait commencer!