Lexie recule d'un pas pour laisser le garçon sortir et jette un coup d’œil au groupe de garçon qui reprennent leur discussion en l'observant de temps en temps.
Elle pose ensuite ses yeux verts sur le garçon face à elle et entrouvre la bouche, surprise, en entendant les paroles du garçon.
Elle le détail rapidement. C'est vrai qu'il était mignon... Mais ce n'est pas le sujet!

-tu... Quoi? non! Enfin... non ce n'est pas le sujet!

Elle rougit sans s'en apercevoir. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui dise ça. Elle passe une main dans ses ondulations brunes pour les remettre derrière ses épaules et ne le quitte pas des yeux.

-C'est à propos de ta sœur. Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. C'est juste que depuis le début du voyage, elle parait froide, apeurée. J'ai l'impression que tout ce que je dis la terrifie et elle se replie toujours sur elle même...

Elle lance un coup d’œil aux amis de Max qui les observent à travers la vitre et roule des yeux avant de se concentrer sur le garçon.

-Est-ce que tu crois que j'ai dis des choses de mal? Non parce que certes, je ne me qualifie pas de très sociable mais tout de même... J'ai l'impression que chaque action la fait entrer dans une boule de stress et je n'ai pas vraiment envie de la voir aussi apeurée durant toute notre scolarité... Rien que pour elle. Je ne peux pas laisser une telle chose se produire...

Elle se mord légèrement la lèvre en observant l'élève devant elle.

Jamais je n’aurais imaginé une situation aussi ridicule. Moi, camouflée derrière une paroi en espionnant la conversation entre mon frère et une future camarade qui se soucie de mon bien-être. Ça n’a aucun sens.
Aucun.
Je ne sais même pas pourquoi je suis là. Mais, au final, ça me change les idées.

Je tends l’oreille au moment où Lexie commence à expliquer la raison de sa venue. « Je ne veux pas mêler de ce qui ne me regarde pas », hein ? À d’autres. C’est clairement ce qu’elle fait.
Mes paupières s’ouvrent et mes sourcils se froncent. J’ai les bras croisés sur ma poitrine et je regarde le Vide. C’est marrant à quel point elle a exactement expliqué ce que je ressens. Tellement bien, que ça me fout les boules encore plus.
Mon pied commence à taper frénétiquement sur le sol.

Je n’ai pas entendu Max dire quoique ce soit avant les dernières paroles de Lexie. Elle est gentille, de se soucier de moi.
Je ne pense pas mériter tant de soucis. Vraiment.


Il rit légèrement, et j’ai justement envie de le frapper.


Tout ira mieux. Tout ira mieux.
N’empêche que maintenant, j’ai juste envie de rentrer. Loin de tout ce raffut, loin de tout cet air inconnu qui me bouffe de l’intérieur.
Je regarde par terre et une goutte tombe sur le sol. Je ne la quitte pas des yeux, elle brille sur le sol.

J’entends un léger bruissement de tissus. Max a sans doute posé délicatement l’une de ses mains sur l’épaule de Lexie, pour la rassurer. Trop tactile, cet idiot. S’il se prend une baffe, ce sera bien fait pour lui.


Je renifle, car les gouttes se sont transformées en petits ruisseaux. Je crois n’avoir jamais tant éprouvé le besoin d’être avec lui. Il me protège, et surtout m’aime comme je suis. Il me connaît par coeur.
Alors comme une enfant égarée, je cours dans sa direction et me jette dans ses bras, cachant mon visage dans ses vêtements.
Il me sert dans ses bras et me caresse les cheveux.


Chuchote-t-il dans un sourire à l’attention de Lexie.

Ce câlin, j’en avais réellement besoin. Je ne sais pas ce que je ferai sans lui. Rien, sans doute.
Je me détache de ses bras et m’essuie le visage de ma manche.
Lexie est là, et je m’adresse à elle. Si je le pouvais, peut-être qu’un sourire serait apparu. J’aimerais ne pas ressentir cette gêne profonde qui ne me ressemble pas. Alors je ne la regarde pas. Tout est toujours plus simple ainsi.


Lançant un dernier regard à l’encontre de Max, je me retourne et repart vers la cabine. J’entends mon frère en faire de même.
Il ne faut pas traîner, nous sommes presque à la gare. Et ma boule au ventre ne fait que grandir.

Lexie n'ose plus dire un seul mot en voyant les frères et sœurs se prendre dans les bras. Elle est presque gênée. Elle ne connait pas cet amour là. Elle reste figée, ne sachant pas si elle doit s'en aller ou non. Finalement, elle reste, les observant. Lorsque Eldarya lui adresse la parole, elle l'écoute en silence. Et dès qu'elle part, elle l’interpelle en essayant de ne pas la brusquer.

-Tu sais, je peux comprendre ce que tu ressens.

Elle plisse légèrement le nez.

-Enfin non, je ne peux pas comprendre la peur que tu peux ressentir. En fait, moi je ne suis pas du tout effrayée. Je crois même que je suis ton extrême opposé. Et crois moi, c'est pas cool non plus. Les choses qui devraient m'angoisser ne me font aucun effet et arriver à Poudlard me fait aussi peur qu'une chocogrenouille.

Elle se mord la lèvre, trouvant qu'elle parlait trop.

-Enfin bref, tout ça pour te dire que, si tu as besoin de quoi que ce soit ou que quelqu'un se moque de toi, si tu ne veux pas te réfugier au près de ton frère, tu peux venir me voir. N'ai aucune honte. Je leur donnerai une bonne raclée!

En prononçant cette phrase, elle passa une main dans ses cheveux brun en continuant de la regarder de ses yeux verts. Une grande confiance en elle brillait dans ses yeux. Une confiance en elle qui lui avait pourtant déjà causé beaucoup de soucis.

-Je dis pas ça pour te ridiculiser ou te faire sentir encore plus mal hein. Je te parle vraiment en tant que personne de confiance. Je ne veux pas laisser l'une de mes camarades vivre un cauchemar à Poudlard. Alors vraiment, n'hésite pas. Et puis... désolé tu as dû sacrifier une chocogrenouille pour rien...

Elle sourit doucement.

-Quand on en aura l'occasion, je te la rembourserait!

Elle lança un regard vers la fenêtre.

-Ah! On va arriver!

Elle fit un clin d'oeil à la fille devant elle puis entra dans son compartiment.

Bien décidé à repartir m’assoir et me morfondre dans mon angoisse, mes mains glissent dans mes poches et ma tête se baisse.
Mais tout le monde n’était pas de cet avis.


J’ai toujours détesté cette phrase. Personne ne pourra jamais comprendre les ressentis d’un Autre. Il faut être la même Âme pour ça. Les sentiments ne sont jamais identiques de l’une à l’autre.
J’ai toujours détesté cette phrase, alors mes lèvres se retroussent en un signe de dégoût.

Mais Lexie se ravise, comme si elle avait lu dans mes pensées. Elle me surprend de plus en plus. Je crois qu’elle finira par gagner mon affection, un jour ou l’autre.
L’entendant, l’écoutant me défendre dans le futur qu’elle s’est déjà établi, je baisse les yeux. Je me sens faible.
Faible au point de devoir me raccrocher à mon frère.
Faible au point de devoir me raccrocher à une personne que je viens à peine de rencontrer.
Je soupire lentement.
Le sol me paraît extrêmement intéressant, à ce moment.

Une personne de confiance ?
La confiance, c’est abstrait. À qui puis-je faire confiance ? À Lexie ? Mais je ne la connais pas, elle ne me connaît pas. Pire que ça, dans quelques jours je redeviendrai normale, toutes mes angoisses m’auront abandonnées *pas toutes*. Elle ne me reconnaîtra pas.
Peut-être est-ce une bonne chose. Je ne supporte pas ma faiblesse.

À ses dernières paroles, une vague de chaleur m’envahit. Et je crois que…
*impossible*
Un côté de mes lèvres se retrousse légèrement, laissant s’échapper un petit sourire. À son encontre.
Elle n’est que gentillesse, elle a réussi à me faire sourire. Ce qui est chose si rare que ça me surprend moi-même.
Elle a raison.


Mes yeux se détournent, les joues un peu rougies.
Gênée, faible, angoissée. Décidément.
Je déteste cette journée.


Un simple fait exprimé à voix haute, pour qu’il se grossisse de réalité.
J’espère qu’elle le sait. J’espère qu’elle s’en rend compte.

Au moment où je rentre dans le compartiment, la gare s’approche de plus en plus. Je jette un coup d’oeil à l’autre fille qui est toujours assise à la même place, et rassemble mes affaires, le coeur lourd.

Je ne parle pas, j’attends l’arrivée. J’attends mon heure.
Enfin, le train se stoppe et tout le monde s’agglutine dans les couloirs pour sortir.
Je perdrai bientôt Lexie de vue, et je n’ai pas vraiment envie qu’elle reste avec moi, pendant la répartition.
Une chose à la fois.
Alors, je me retourne vers elle, tenant ma valise si fermement que mes os de la main sont visibles.


Je souris une seconde fois. Mais celui-là est faux. Je ne peux pas sourire, j’ai trop peur.
Concentrée à retenir mon coeur à l’intérieur de ma poitrine, je n’arrive pas à penser à autre chose.
Dans quelques minutes, tout changera. Ma vie changera. J’aurais une nouvelle Famille.

En sortant du train, je pose mon pied au sol.

Je commence à rassembler mes affaires et à enfiler mon uniforme. Ça ne prend pas beaucoup de temps mais entre deux, les filles sont déjà revenues. Eldarya a l'air encore plus froide que d'habitude, je me demande se qui c'est passé, et Lexie... je n'arrive pas à deviner.

Le château commence à apparaître au loin avec un coucher de soleil à l'horizon, enfin la fin d'un coucher de soleil car lorsque l'on descend, il a déjà céder sa place à la nuit.

Je vois devant moi Eldarya qui hésite un moment puis qui se décide à sortir. Je descends derrière elle et me dirige vers la personne qui appelle les premières années.

*Voilà. On est à Poudlard.*

Cette rencontre n'est pas la plus joyeuse possible et c'est vrai que j'aurai préférer être dans un compartiment plus joyeux et drôle mais on ne peut pas tout avoir dans la vie. Au final on ne peut pas dire qu'Eldarya et Lexie sont devenue mes amies, et je ne sais pas si ça sera possible un jour.

Je les cherche toutes les deux du regard et me rapproche pour dire :

-Au revoir. J'espère que vous passerez une bonne année.

Ce n'est pas beaucoup mais j'essaie de faire des efforts. Et puis je le pense vraiment, elles n'avaient pas l'air enthousiastes de commencer cette vie, donc j'espère qu'elles vont passer une bonne année pour les satisfaire. En attendant j'ai une très bonne intuitions pour cette nouvelle vie. Je sens qu'elle va être épique !

Fin du RP pour moi aussi @Eldarya Gwyneth et @Lexie Anderson.