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25 févr. 2017, 17:52
Les faux facétieux  Pv 
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Jack fermait les yeux mais ne dormait pas. Il n'arrivait pas à croire que Octavia Peters était venue lui rendre visite le plus naturellement du monde, après tant d'années. Elle avait changé ; physiquement, elle faisait bien moins adolescente rebelle, contrairement à lui, qui avait gardé ce côté indomptable. Mais Jack avait également l'impression qu'à l'intérieur, tout s'était bousculé en elle ; Octavia semblait moins provocatrice, plus posée. Pourtant, elle gardait ce petit trait indescriptible, celui qui avait attiré Jack à l'époque. Vous savez, elle vous donnait l'impression de tout contrôler, mais quand on y faisait un peu attention, elle avait également l'air de patauger. Impossible de savoir si elle savait ce qu'elle faisait, si elle était maître d'elle-même, si elle avait tout planifié, ou si elle était désorientée, prête à craquer. Elle avait une assurance intimidante et la fragilité d'une branche d'arbre. En même temps.

En huit ans, Jack avait eu bien d'autres amours, et Octavia n'était plus qu'un souvenir particulièrement mauvais. Il repensait au goût amer du jour où elle l'avait laissé sans explications, juste parce qu'elle n'avait plus envie d'être avec lui. Comme si, pour elle, quatre ans ne signifiaient rien de plus qu'une amourette de vacances. Jack savait que leur relation avait été un peu immature, parfois bornée, et même insolente, mais tout n'avait pas toujours été noir. Au-delà de leurs disputes virulentes, de leurs négligences, de tout ce qui aurait séparé un couple normal, ils s'étaient aimés. Alors oui, lorsque Octavia Peters était partie sans justification, Jack avait été blessé, et avait laissé grandir une rancœur à son égard.

Il repensa à ce qu'elle lui avait dit, à propos de sa résidence actuelle ; Poudlard. Il n'arrivait pas à y croire. Avait-elle changé à ce point qu'elle avait décidé de revenir en ces lieux qu'elle avait haïs ? Jack savait à quel point Octavia avait pu détester cet endroit, et apprendre qu'elle vivait désormais là-bas l'enfermait dans un état de colère assez étrange. Il repensa également à la petite blonde, qui était venue visiter l'autre geignarde du coin. Cette gosse était-elle sous la tutelle de son ancienne petite-amie ? C'était possible.

Alors que Jack se perdait dans ses pensées, la jeune adolescente poussa la porte de sa chambre d'hôpital. Il tourna sa tête vers elle, hésita quelques secondes, puis il toussota pour attirer son attention. Apparemment pas complètement idiote, la jeune fille comprit ce qu'il essayait de faire, et elle fit demi-tour, le regardant. Jack lui fit un signe de tête, lui demandant silencieusement de s'approcher, et lorsque ce fut fait, il lui dit :


« Petite, j'ai un truc pour toi. »

Il fouilla dans sa poche et en sortit le bijou que Peters lui avait rendu. Il la tendit à l'adolescente aux cheveux blonds, s'expliquant :

« J'ai pas besoin de cette bague affreuse. J'en ferai rien. Elle t'ira mieux qu'à moi. »

Il ne pouvait s'empêcher de se dire que Peters serait probablement effarée si elle voyait ce bijou au doigt d'une de ses élèves. C'était peut-être pour ça, d'ailleurs, que Jack avait décidé de la donner à la gamine.

Sur le ciel de nos blessures je te peindrai un idéal,
Et si nous sommes cernés de murs, moi j'en ferai des cathédrales.

09 juil. 2017, 20:47
Les faux facétieux  Pv 
Maintenant que l'occasion se présentait à elle, la verte et argent scruta, avec un regard analytique, la figure allongée. Il fallait dire que celle ci n'était pas à son meilleur état mais contrairement à d'autres hospitalisés, il ne lui manquait pas un bras. L'homme en question devait tâter la trentaine, ses cheveux bruns ne trahissant aucune trace de cheveux blancs. Son teint pâle, sûrement aggravé par les circonstances, était tiré par un air de fatigue. Mrs.Peters en était peut-être la source, mais cela n'était que pure supposition de la part de la Serpentard. Un signe de la tête insistant encouragea Mary à s'approcher un peu plus. D'ordinaire elle ignorait les inconnus, en particulier ceux qu'elle jugeait douteux. Néanmoins, le fait qu'il soit une connaissance de sa Directrice de Maison supposait qu'elle n'avait pas grand chose à craindre de l'inconnu. Elle tourna légèrement la tête en direction du lit caché de sa tante, où les voix féminines se faisait entendre puis, assurée d'être tranquille encore quelques courtes minutes, rejoignit le chevet de l'homme.

Elle écouta très attentivement l'homme, ignorant le surnom qu'il venait de lui donner. Mary était particulièrement intriguée par la démarche de l'inconnu dont elle ne saisissait pas encore l'intention. Ses yeux aciers glissèrent le long du bras de l'homme. Il cherchait quelque chose. Mary patienta, en silence. Trouvant ce qu'il cherchait, il leva lentement son poing vers la verte qui, maintenant sincèrement curieuse, attendait de découvrir la surprise. Et quelle surprise ! Une main maintenant ouverte laissait trôner, sur la paume, une bague simple mais d'une grande élégance. L'adjectif "affreuse" était bien absurde face à un objet d'une telle qualité. Cela n'avait même aucun sens. Enfin, les adultes, souvent, ne faisaient aucun sens.

Elle approcha sa propre main de celle de l'homme et l'observa y déposer le bijou. Franchement stupéfaite, elle leva sa main vers son visage, afin d'étudier le bijou de plus près. Toute cette situation était étrange. Allait-elle refuser un objet d'une telle valeur, qui pouvait être lié à sa Directrice ? Certainement pas. Elle était une Serpentard, après tout.

" Merci, Monsieur. Je prendrai soin d'y accorder l'attention qu'elle mérite. ", dit-elle d'une voix très basse, de sorte à ce que ni sa mère, ni sa tante, n'aient à entendre l'échange.

Le regard acier de Mary reposait sur celui, éreinté de l'homme encore quelques secondes puis finalement, lui adressa un signe d'adieu, sa tête penchée comme le respect l'exigeait. Des mouvements du côté de sa tante lui fit hâter son départ du chevet. S'assurant de ranger la bague dans une de ses poches, elle se détourna en silence puis rejoignit sa mère. Il était l'heure de quitter Sainte-Mangouste.