Inscription
Connexion
14 févr. 2016, 18:18
Les Chasseurs Blancs  PV 
Image
ARSENI STOYANOV


                          SCÈNE 102 . LES ÉPOUX PRESCOTT


Arseni cherchait. Il cherchait frénétiquement dans la ribambelle de tiroirs que comptait son bureau un objet qu'il tenait de longue date. Cadeau de vieilles connaissances.

« Je porte une considération particulière à chaque détail. Ce n'est que lorsque les détails ne parlent pas que je commence à faire des choses inconsidérées. »

Autant dire qu'il espérait ne pas en arriver là, mais il était confiant. Encore fallait-il qu'il réussisse à mettre la main sur l'objet convoité. Quand se fut le cas, Arseni s'immobilisa. Son regard se dirigea doucement vers Kristen qu'il dévisagea durant quelques secondes, réalisant le chemin parcouru. L'époque où il se tenait à son chevet dans l'infirmerie de Poudlard lui paressait bien lointaine. La Kristen d'alors existait toujours, mais celle qu'il regardait à cet instant lui paressait plus forte et plus déterminée. Plus puissante aussi. Était-ce sa propre faiblesse qui lui faisait croire que l'écart entre leur pouvoir respectif s'était considérablement réduit depuis sa fameuse fuite de Poudlard ? Difficile à dire. Mais inéluctablement, l'aura de Kristen grandissait à mesure que la sienne s'éteignait, quand bien même il réussissait jusqu'à maintenant à dissimuler sa déchéance au plus grand nombre. La savoir à côté de lui le rassurait. Pour encore quelques temps, il aurait le dessus, mais très vite les choses lui échapperaient. C'est dans ce sens qu'il lui avait cédé un objet d'une très grande valeur peu avant l'arrivée des délégations de Durmstrang et de Beauxbâtons à Poudlard. Tôt ou tard, il ne devait plus être capable de faire basculer la balance d'un côté ou d'un autre, mais tant qu'il le pouvait encore, il voulait léguer un maximum de connaissances à Kristen, dans l'espoir que cela lui serve un jour ou l'autre quand lui n'aurait plus la force de l'aider convenablement.

« J'aimerais que nous fassions un détour ensemble avant de nous rendre à Ste Mangouste... ou plutôt qu'un détour vienne à nous. »

Arseni se leva de son siège puis il contourna son bureau en tenant dans sa main ce qui s'apparentait de loin à un gallion de la taille d'un cookie. La pièce brillait d'un pâle éclat doré. Arseni la fit tournoyer dans les airs avant de la réceptionner dans sa main gauche et de pointer sa baguette sur magique sur elle.

« Kristen, je vous présente Coleen et Jeremy Prescott. Specialis Revelio ! »

L'espace qui les séparait de la porte d'entrée du bureau se métamorphosa en un fragment de seconde. Une partie du bureau du ministre se volatilisa, instantanément remplacée par une moitié de pièce carrelée du sol au plafond, sombre, au centre de laquelle un comptoir en forme de carré parfait accueillait toute sorte de dispositifs pour le moins tortueux à base de tubes à essai et de ballons de verre, et un nombre incalculable de grimoires entassés à la hâte. Un instant, on aurait pu croire à l'apparition soudaine et surprenante d'un petit laboratoire de potions, mais il n'en était rien. Les époux Prescott émergèrent de l'obscurité.

« Monsieur le ministre, quelle surprise ! »

« Accompagné de madame la directrice, plus étonnant encore. »

Jeremy Prescott était un homme au physique de bûcheron. Cheveux noirs, les yeux verts, il occupait naturellement l'espace du haut de ses deux mètres. Coleen Prescott était plus discrète. Métisse aux yeux marrons, les cheveux soigneusement tirés en arrière, elle donnait plutôt l'image d'une femme observatrice. Arseni gratifia leur apparition d'un sourire chaleureux avant de tourner son attention vers Kristen qui avait probablement remarqué la disparition de la pièce dans sa main gauche. Il fourra les mains dans ses poches. Elle finirait bien par comprendre. Il trouverait le temps de lui expliquer sur la route de Ste Mangouste.

« Je vous expliquerai plus tard. Coleen et Jeremy officient comme consultants pour le bureau des Renseignements Généraux. Ils sont les yeux et les oreilles officieux du ministère depuis mon investiture. Officiellement, ils tiennent une petite boutique d'alchimie sur le Chemin de Traverse. »

Une partie de cette boutique était matérialisée sous leurs yeux. Le procédé utilisé pour dresser un pont spatio-temporel entre ce bureau et la boutique était une invention étrangère.

« Que pouvons-nous faire pour vous ? »

« Un thé pour commencer, Jeremy. Un minimum de bienséance, tu n'accueilles pas n'importe qui. »

Jeremy parut embarrassé.

« Hm oui, tu as raison. Un thé ? »

Arseni tourna un regard amusé vers Kristen avant de reporter son attention sur les époux Prescott. Le temps était compté, il ne pouvait pas se permettre de laisser s'écouler une seule seconde de plus sans rien entreprendre.

« Non merci en ce qui me concerne. Je n'ai que peu de temps devant moi. Sofia et Eileen ont été attaquées il y a de ça quelques minutes. Je veux savoir qui est derrière cette attaque et connaître une évaluation de leurs moyens. »

Jeremy et Coleen échangèrent un regard équivoque.

« Donnez-nous... »

« ... Vingt quatre heures. »
Dernière modification par Arseni Stoyanov le 28 avr. 2017, 21:45, modifié 3 fois.
14 févr. 2016, 19:41
Les Chasseurs Blancs  PV 
Tout ce temps, Kristen ne bougea pas d’un pouce. Les bras croisés, elle observait attentivement la scène qui se déroulait sous ses yeux, prenait garde de chaque détail, ne prononçait pas un mot. Le seul geste qu’elle se permit fut un petit signe de la paume et de tête, refusant poliment le thé qui lui était proposé. Coleen et Jeremy Prescott semblaient complices, mais celle qui retint un peu plus son attention était bien cette jeune femme, qui malgré les têtes qu’elle avait en moins du géant qui l’accompagnait, semblait capable de le mener plus ou moins où elle voulait.

Pourtant, malgré toute la confiance qu’Arseni semblait accorder à ces deux personnes, il n’en restait pas moins que Kristen, elle, ne les connaissait pas. Ils n’avaient pas l’air de gens spécialement louches, et il était probable qu’ils ne le soient définitivement pas ; pour autant, la directrice de Poudlard n’avait nullement l’intention de sympathiser avec eux. Elle était là pour accompagner Arseni, c’était tout. Elle ne ferait rien de plus que ce qui était absolument nécessaire pour que tout se passe bien ; et elle était si fatiguée… Le Ministre de la Magie en tout cas, par ses sourires et ses regards fréquents à l’attention de Kristen, semblait s’amuser bien plus qu’elle.

Elle adressa aux Prescott un regard un soupçon ironique : il fallait avouer qu’elle doutait un peu de la capacité de ces gens à pouvoir résoudre si vite ce mystère, à moins bien sûr que l’acte ne fut revendiqué. Ils avaient beau être des sorciers, ils n’étaient pas forcément des faiseurs de miracles pour autant. Mais bon ! S’ils ne demandaient que vingt-quatre heures, Kristen supposa que l’ancien directeur de Poudlard ne leur accorderait pas plus de temps. Leur estimation était peut-être fondée, sinon, pourquoi prendraient-ils le risque d'en donner une ? Kristen commenta, à l’attention du Ministre :


« Vingt-quatre heures ! Eh bien, je ne saurais me passer de tels inspecteurs à Poudlard. Vous en avez, de la chance. »

Il y avait bien quelques personnes à Poudlard qui étaient censées relever quoi que ce soit de louche qui aurait pu arriver, mais elles avaient par plusieurs fois prouvé leur incapacité à percer à jour le moindre soupçon de mystère, si bien que Kristen avait dû faire le travail elle-même. A la tête de Poudlard, elle s’était découvert un talent de perspicacité qu’elle ne soupçonnait pas jusqu’alors. Pourtant, elle sentait autour d’elle graviter tant de secrets que souvent, cela la mettait mal à l’aise. Beaucoup de choses semblaient fausses, illusoires, les apparences se jouaient de tout le reste ; et cela était très déplaisant. Pourquoi le monde s’entête-t-il toujours à contourner les évidences pour prendre le chemin sinueux des bizarreries, des complots et des mystères ? Tout ne peut-il pas toujours se passer comme prévu ? Kristen pensa alors à congédier ces personnes qui semblaient plus inutiles qu’autre chose : elles seraient peut-être plus performantes ailleurs. Mais ce n’était pas le moment d’y réfléchir, elle aurait l’occasion d’y penser plus tard.

Elle s’avança de quelques pas, passa brièvement son regard sur Coleen et Jeremy Prescott, et le posa finalement sur Arseni. Elle le fit peser avec une certaine insistance, qui voulait presque dire que c’était bien beau tout ça, mais bon, on pouvait y aller, non ? Les victimes de cette attaque seraient dans un premier temps sans doute de très bons témoins. Après tout, Arseni l'avait dit lui-même : après ce détour, Sainte Mangouste. Le détour était venu, alors il était temps d'y aller. Au cas où Arseni ne l’aurait pas bien compris, d’ailleurs, elle haussa un sourcil et fit :


« Bon. »

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
~ if i wasn’t a narcissist i wouldn’t like me either ~

@Mentionnez-moi pour activer le Tabou
22 févr. 2016, 21:54
Les Chasseurs Blancs  PV 
Image
ARSENI STOYANOV


                          SCÈNE 102 . LES ÉPOUX PRESCOTT
                          SCÈNE 103 . L’ŒIL DU PHÉNIX


Feuxnoyr observait la scène depuis son perchoir suspendu au-dessus d'un tas de cendre.

Ses yeux dorés allaient tranquillement d'un protagoniste à un autre tandis que le silence s'appesantissait comme après un coup de feu retentissant. Les oiseaux n'avaient peut-être pas la faculté de sourire à la manière des humains, mais ils savaient sourire avec leurs yeux. Ainsi, Feuxnoyr souriait.

La situation s'y prêtait.

Vingt ans qu'il était lié à Arseni Stoyanov, et jamais il ne l'avait vu si mal en point. Il fallait avouer que la directrice de Poudlard possédait une arme redoutable : un franc-parler en or massif.

Arseni la regardait droit dans les yeux, sans sourciller. Feuxnoyr connaissait cette manœuvre. L'une des préférées de son propriétaire. Elle consistait à fixer quelqu'un intensément dans l'espoir que cette personne se dérobe. Une peine perdue avec cette femme. Feuxnoyr avait connu quelques propriétaires de sexe féminin – des êtres coriaces – il savait, par conséquent, que cela ne fonctionnerait pas. Et de fait, l'affaire se solda par un silence assourdissant, un brin gênant.

* C'EST LE MOMENT OÙ TU ES CENSÉ PRENDRE LES CHOSES EN MAIN. *

Les travaux magiques sont trop peu nombreux sur le sujet. Personne ne sait vraiment ni pourquoi ni comment l'esprit du phénix se lie à celui de son propriétaire, au point de pouvoir communiquer par des canaux impénétrables. Mais le fait est que ce lien privilégier existe bel et bien et qu'il ne peut être rompu que par la mort d'un des deux communicants. Une certitude qui n'était plus motif de gêne pour Arseni.

« Je compte sur vous, annonça-t-il aux Prescott, après avoir un moment embrassé le regard sondeur d'un Feuxnoyr parfaitement immobile. »

Coleen et Jeremy échangèrent un regard entendu avant que la fin de l'enchantement ne disperse leur silhouette aux quatre vents.

Arseni tâta l'espace du bout des yeux, redoutant soudain de croiser le regard de Kristen ou celui de son phénix. Être jugé par le commun des mortels était une chose, être jugé par ses proches en était une autre. Arseni n'avait, ni d'une façon ni d'une autre, le goût aux reproches à peine voilés. Il récupéra une cape de voyage noire sur le porte-manteau et, revenant près de Kristen, lui saisit la main – celle qui ne fuyait pas la lumière.

« A mon tour de mener la danse. »

En moins de temps qu'il en faut pour dire "OUF", Arseni et Kristen transplanèrent dans le hall d'accueil de l'hôpital Ste Mangouste.

L'endroit était désert si on exceptait un vieil homme avachit dans un fauteuil rongé aux mites, à qui deux cornes de bélier avaient mystérieusement poussé sur les tempes, et la petite sorcière rondelette plantée derrière le comptoir des renseignements, occupée à avaler bonbons acidulés sur bonbons acidulés en lisant un magazine sur les sorciers célèbres. Comme si quelqu'un l'avait prévenu de leur arrivée, une guérisseuse – reconnaissable à son tablier vert sur lequel se croisaient un os et une baguette magique – sortit d'une porte dérobée pour les accueillir.

« Bonsoir professeur, bonsoir monsieur le ministre.

Bonsoir Miranda.

Si vous voulez bien me suivre. Nous les avons placés au service de pathologie des sortilèges.

Au quatrième étage...

Tout à fait. »

Arseni prit une mine maussade alors qu'ils s'engouffraient tous trois dans la cabine décrépite du vieil ascenseur de service. En passant le troisième étage, la guérisseuse d'une bonne soixantaine d'années ne put s'empêcher de braquer un regard interrogateur sur lui.

« Dois-je prévenir votre sœur que vous lui rendrez visite ce soir ? »

La figure d'Arseni se renfrogna.

« Plus tard, répondit-il en évitant soigneusement le regard de Kristen. »

Quel ne fut pas son soulagement lorsqu'ils laissèrent derrière eux l'espace confiné de l'ascenseur pour s'avancer dans un large couloir où stagnait un agréable parfum d'encens. Les bras croisés dans son dos, il risqua un coup d’œil vers Kristen et, constatant qu'elle était accaparée par autre chose, lui murmura discrètement ces quelques mots :

« Êtes-vous toujours si impatiente ? »
Dernière modification par Arseni Stoyanov le 28 avr. 2017, 21:45, modifié 2 fois.
02 mars 2016, 16:01
Les Chasseurs Blancs  PV 
Moins on se rendait à l’hôpital Sainte Mangouste, plus on pouvait apprécier cet endroit de curiosités. On pouvait être un habitué du salon de thé Piedodu sans problème, mais être un habitué de Sainte Mangouste était déjà bien moins sympathique. C’est parce qu’elle avait la chance de ne pas mettre souvent les pieds dans cet endroit que la directrice de Poudlard put s’étonner d’un étrange cas qu’elle croisa : un homme avec des cornes – un mari trompé, peut-être ? Kristen se demanda si la magie pouvait aller si loin dans l'ironie et la plaisanterie. Son esprit se perdit en suppositions farfelues alors qu’Arseni discutait avec une femme au comptoir. Le Ministre de la Magie, lui, semblait malheureusement être un habitué du coin.

Le regard de Kristen, en effet, revint de lui-même vers Arseni quand elle entendit parler de la sœur de ce dernier. Pas nécessairement curieuse, elle ne s’imaginait pourtant pas cet homme dans une fratrie. Elle était donc à Sainte Mangouste, et Kristen crut comprendre que cela ne datait pas d’hier. Arseni sembla un peu gêné : il était vrai que la femme de l’accueil n’avait pas été particulièrement discrète. Comme pris en flagrant délit, il mit tout en œuvre pour alléger le poids du regard qui pesait sur lui, bien que la directrice de Poudlard tenta de faire preuve de plus de discrétion à son égard que la fameuse Miranda du comptoir. Peut-être le Ministre s'en étonnerait-il, puisqu'il avait l'air de s'attendre à devoir répondre à quelques questions dérangeantes. Kristen se rendit compte une fois de plus qu'elle ne savait pas grand chose de lui, mais au final, c'était assez réciproque. Ils auraient le temps de s'en dire plus dans un autre contexte, sans doute.

En sortant de l’ascenseur, elle observa les alentours, se demandant quel genre de malades pouvaient demeurer dans ce service et dans quel état étaient les deux membres du gouvernement. Arseni lui murmura quelques mots qui attirèrent à nouveau son attention sur sa personne, et elle lui répondit par un petit sourire, haussant un sourcil.


« Ne vous méprenez pas, je sais faire preuve de beaucoup de patience. En revanche, j’ai beaucoup de mal à perdre mon temps. »

Elle espérait que ces mots ne le blesseraient pas trop. Ils reflétaient absolument ce qu’elle pensait, mais ainsi énoncés, Arseni aurait pu penser que ce qu’il lui avait montré était tout à fait inintéressant. Elle ne le pensait pas, mais elle sentait qu’elle n’avait pas une information complète, ce qui l’agaçait un peu. Ce n’était pas tout à fait net, et elle était de plus en plus fatiguée par cette soirée qui n’en finissait pas.

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
~ if i wasn’t a narcissist i wouldn’t like me either ~

@Mentionnez-moi pour activer le Tabou
08 mars 2016, 11:07
Les Chasseurs Blancs  PV 
Image
ARSENI STOYANOV


                          SCÈNE 102 . LES ÉPOUX PRESCOTT
                          SCÈNE 103 . L’ŒIL DU PHÉNIX
                          SCÈNE 104 . RÉVULSION


La nuance le fit sourire et les laissa à bon compte. Arseni ne devait plus s'étonner de la répartie avec laquelle Kristen entendait résoudre ses affaires.

Au bout du couloir éclairé par une rangée de lampes à huile, la guérisseuse tourna sur la droite et leur ouvrit la porte de la chambre 41-C avant de s'éclipser discrètement. La figure rectangulaire de Michael Hodge fut la première chose qui leur apparut en passant le seuil de la porte. Les yeux verts légèrement enfoncés dans leurs orbites, la barbe poivre et sel en broussaille, les cheveux blancs vaguement coiffés vers l'arrière, et la cicatrice qui lui barrait un œil gauche pourtant bien portant, donnaient au secrétaire d'état un petit air revêche qui cachait en réalité un caractère beaucoup plus sociable que ne le laissait paraître son apparence. Emmitouflé dans une cape brune, l'homme se leva de sa chaise et laissa échapper un soupire résigné en les voyant entrer. Arseni ne se risqua à aucun commentaire, sachant pertinemment qu'il aurait à répondre de sa présence une fois que Kristen serait partie. Courtois, le visage animé d'un sourire tendre et protecteur, Michael souhaita le bonsoir à Kristen et la complimenta au passage sur sa tenue. Il accorda un regard infiniment plus froid à Arseni.

« Un acte inconsidéré de plus, murmura-t-il à demi-mot, les yeux baissés, en lui ouvrant le passage d'un geste de la main. »

Pour seule réponse, Arseni se contenta de tapoter le dos du quinquagénaire. Il savait que l'homme se souciait par-dessus tout de sa protection, et que cette remarque loin d'être anodine visait surtout à lui faire prendre conscience du danger auquel il s'était exposé. Arseni se jura d’apaiser sa conscience un peu plus tard dans la soirée. L'heure n'était pas encore aux justifications protocolaires.

Un regard vers le fond de la pièce lui attesta de la présence de Sofia et Eileen. Les deux femmes étaient étendues sous des couvertures chaudes, en laine, dans des lits disposés en parallèle. La chambre était sans charme malgré la lumière vive que déversait le plafonnier sur le papier peint jaune à motifs floraux. Sofia Gallagher, sous-secrétaire d'état à la Justice, était reconnaissable à son minois arrondi, son teint extrêmement pâle, et à cette opulente chevelure auburn qui s'entortillait sur ses joues. Eileen Lester, sous-secrétaire d'état à la Sécurité Intérieure, se distinguait, elle, par son teint métissé, une mélancolie certaine gravée dans chacun de ses traits, et sa chevelure blonde hérissée. Leurs paupières closes agités parfois de légers soubresauts témoignaient des souffrances qu'elles devaient endurer jusque dans leur inconscience la plus profonde. Révulser par cette vision, Arseni préféra interroger Michael du coin de l’œil.

« Les guérisseurs parlent d'une pluie de sortilèges de confusion, déclara ce-dernier en soutenant son regard. Vous n'aimeriez pas en connaître le nombre, croyez-moi. »

Kristen les dépassa, silencieuse, pour se porter au chevet des deux femmes.

« Même le plus puissant des élixirs de sommeil a manqué de ne pas les endormir. Leur pronostic vital n'est pas engagé, mais les guérisseurs pensent qu'il leur faudra plusieurs mois de traitement avant de pouvoir retrouver toutes leurs fac... »

Arseni n'écoutait plus Michael. La physionomie de Kristen venait de prendre une tournure qui l'inquiétait. Quelque chose la contrariait. Mais quoi ?

« Kristen, l'appela-t-il. Un problème ? »
Dernière modification par Arseni Stoyanov le 28 avr. 2017, 21:45, modifié 1 fois.
20 mars 2016, 18:48
Les Chasseurs Blancs  PV 
Quand Michael Hodge salua Kristen et lui adressa un compliment sur sa tenue, celle-ci lui adressa un vague regard désintéressé et hocha la tête, histoire de faire comprendre que la communication avait bien été établie, mais qu’elle se fichait assez du moindre compliment qu’on pouvait lui faire. Lorsqu’ils entrèrent dans la chambre dans laquelle reposaient les deux membres du gouvernement, Sofia Gallagher et Eileen Lester, Kristen n’écouta que d’une oreille distraite ce qui se passait autour d’elle, son regard se baladait dans tous les coins de la pièce, et finit par se poser sur les deux femmes alitées.

Alors que les deux hommes présents dans la pièce tenaient des conversations hautement intéressantes sur le pourquoi du comment, Kristen s’avança sans piper mot vers celles qui avaient été attaquées. Elle les domina de toute sa hauteur et retira doucement, du bout des doigts, une partie du drap qui les recouvrait. Elle constata en effet l’impact des sortilèges concentrés sur le buste de la première, et se retournant vers l’autre, vit qu’il en était de même. Aucune différence ne semblait avoir été faite entre les deux. En se penchant un peu, elle remarqua que les sortilèges, s’ils étaient nombreux, avaient été assez peu puissants. Il ne semblait pas y avoir de volonté d’anéantir totalement ces deux femmes, mais de les mettre hors d’état de nuire pour un moment.


« Même le plus puissant des élixirs de sommeil a manqué de ne pas les endormir. Leur pronostic vital n'est pas engagé, mais les guérisseurs pensent qu'il leur faudra plusieurs mois de traitement… »

… Avant de pouvoir retrouver toutes leurs facultés. Et la dose de cheval d’élixir de sommeil n’allait certainement pas aider le Ministère à retirer quelque information de ces deux-là. En se penchant un peu plus, elle remarqua que leurs veines étaient d’une couleur plus vive que la normale, elles ressortaient étrangement. De la bave de goule ? En associant les éléments entre eux, Kristen conclut que ceux qui avaient lancé les sortilèges à Mesdames Gallagher et Lester étaient parfaitement organisés. En remettant en place les éléments du puzzle dans son esprit, elle put imaginer ce à quoi avaient pensé les attaquants : les sortilèges de confusion agitent l’esprit, un élixir de sommeil devait être nécessairement utilisé par les médicomages de Sainte Magouste. Cela, ils l’avaient prévu : d’où la bave de goule, qui accélère l’absorption de certains élixirs. A retardement, la bave de goule n’a agi qu’après les premières doses d’élixir de sommeil, il aura donc fallu augmenter les doses d’un puissant élixir pour les endormir – au moment où la bave de goule agissait. Et maintenant, cela peut paraître étrange à dire, mais elles étaient totalement « inutilisables », et ce sans doute pour un certain temps. D’ailleurs, il était totalement inutile d’être ici près d’elles à cet instant. Peut-être se fourvoyait-elle complètement, mais c’était une des explications possibles, et puisqu’elle était celle qui donnait aux attaquants le plus de considération, elle était celle qu’il fallait privilégier.


« Kristen, un problème ? »

Fourbes. Voilà le mot qui pouvait qualifier les attaquants des deux membres du gouvernement magique. Fourbes et étonnamment bien organisés, mais il y avait avec cette conclusion l’espoir qu’ils ne soient pas si puissants que cela en face à face, s’il était possible de contourner leur fourberie. La directrice de Poudlard replaça d’un geste lent le drap sur les deux femmes et se tourna vers Arseni.

« Je pense que les attaquants de vos collègues ont minutieusement préparé cette attaque, et sont d’ailleurs allés jusqu’à prévoir le traitement qui leur serait donné ici-même. De fait, il me semble que ces personnes ne craignaient en rien que l’on retrouve Mesdames Gallagher et Lester, et cela faisait même probablement partie de leurs attentes. Il n’y a rien d’exceptionnel dans la magie qui a été utilisée contre elles, si ce n’est le nombre de sortilèges qui les a frappées. Ce que je redouterais, en revanche, c’est le pouvoir de planification rigoureuse de ceux qui ont mené cette attaque. »

Elle sourit tristement à Arseni, l’air de dire que c’était reparti pour un tour…

« Je doute que cela vous rassure, mais il semble bien que cette attaque n’avait… hum… rien de vraiment personnel. »

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
~ if i wasn’t a narcissist i wouldn’t like me either ~

@Mentionnez-moi pour activer le Tabou
11 avr. 2016, 11:30
Les Chasseurs Blancs  PV 
Image
ARSENI STOYANOV


                          SCÈNE 102 . LES ÉPOUX PRESCOTT
                          SCÈNE 103 . L’ŒIL DU PHÉNIX
                          SCÈNE 104 . RÉVULSION
                          SCÈNE 105 . LA DIVERSION


« Une attaque planifiée ? répéta Arseni, défiant. »

La mine sombre, les sourcils froncés, Arseni considéra la nouvelle sous tous les angles. Qui, à sa connaissance, pouvait planifier une attaque de cette envergure ? Qui disposait de ces moyens ? Qui pouvait prévoir, avec une telle justesse, le traitement que les guérisseurs de St Mangouste mettraient en place devant pareil cas ? Invariablement, un seul nom lui revenait en tête : Aidan Bowers. L'ex sous-secrétaire d'état à la Sécurité Intérieure connaissait tous les protocoles en vigueur dans les hautes sphères de la société magique britannique. Il disposait de surcroît d'une manne financière importante, étant le seul héritier d'une des plus vielles et riches familles de sang-pur de Grande-Bretagne. Le seul problème avec cette hypothèse — un problème de taille s'il en est — était que Bowers pourrissait actuellement au fin fond de sa cellule, à Azkaban.

« A quelle fin quelqu'un a pu préparer ces attaques et anticiper à ce point ce que nous ferions ensuite ? se demanda Hodge à haute voix. »

Arseni s'écarta pour réfléchir. Le poids de la fatigue retomba sur ses épaules ; un sentiment d'impuissance mêlé à une forte perte de repères.

Neuf mois s'étaient écoulés depuis la bataille des Puits Noirs, six depuis son élection. Arseni n'arrivait pas à croire que son action politique était demeurée sans effet. Il avait abandonné bien trop d'énergie dans la reconstruction des institutions pour accepter que des individus la menacent directement. Il avait cédé trop de forces à ce projet de paix pour accepter les moqueries qui seraient publiées sur son compte dès lors que les journaux apprendraient la triste nouvelle. Il lui semblait étonnement n'avoir jamais rien enduré de pareil au cours de sa misérable vie.

« Si ces personnes avaient prévus le cours des événements dans les moindres détails... commenta-t-il en parcourant la largeur de la pièce au pas mesuré. On peut supposer qu'ils avaient également prévus que les autres membres du gouvernement seraient rapidement mis en sécurité. Peut-être même bien qu'ils avaient prévus que nous nous précipiterions ici. Quelque chose me dit qu'ils voulaient que nous nous retrouvions ici... mais je ne devine pas encore pourquoi... »

« Pour nous humilier ? proposa Hodge avec assurance. »

Arseni observa Kristen du coin de l'oeil sans parvenir à déchiffrer ce qu'elle pensait réellement de toute cette affaire. Néanmoins, ses observations avaient permis de soulever une piste intéressante, bien que terrifiante par sa nature, et Arseni croyait assez en son jugement pour ne pas le remettre en cause.

« Non, Michael. Kristen a raison. Cette attaque n'avait rien de personnel. Il s'agit d'une démonstration de force... ou plutôt d'intelligence. »

Soudain, une évidence surgissant d'un coin sombre de son esprit le figea sur place. Ses traits se crispèrent.

« ... c'est une diversion. »
Dernière modification par Arseni Stoyanov le 28 avr. 2017, 21:45, modifié 1 fois.
24 avr. 2016, 23:04
Les Chasseurs Blancs  PV 
Kristen écouta attentivement les échanges des deux hommes du gouvernement magique. Elle essayait, elle aussi, de remettre en place les éléments du puzzle. Il y avait tant d’informations qui se chevauchaient, toutes de provenances si différentes, mais qui semblaient converger en un même point central. Résoudre des mystères, tenter de contrer des manigances, c’était apparemment cela, être directrice de Poudlard, bien plus que trier toute une paperasse administrative sans saveur.

Elle se retourna lentement vers Arseni, sondant ses traits. Il y avait en effet de grandes chances pour que le plan des attaquants ait pour but de créer une diversion, mais dans ce cas-là, aucun des trois sorciers en état se tenant dans cette chambre de Sainte Mangouste ne devrait être là. Kristen se sentit raidir, inquiète d’avoir laissé derrière elle Poudlard, qui, elle s’en rendait compte en cet instant, était bien plus cher à ses yeux qu’elle ne le soupçonnait. Elle se surprit à imaginer le pire des scenarios, un scenario comme celui qu’elle avait vécu les deux années passées. La directrice de Poudlard ne comprenait pas réellement les intentions finales de ces gens, mais une chose était sûre : elle devait protéger ce – et ceux - qu’elle pouvait protéger, et on n’est jamais trop prudent.

Il était probable que le Ministère soit visé en priorité, en témoignent les attaques contre les deux sous-secrétaires d’Etat, mais Kristen ne pouvait se permettre de prendre le moindre risque quant à la sûreté à Poudlard, surtout dans une période où ses habitants étaient si nombreux. Cependant, elle ne se sentait pas d’affoler tout le monde, et elle était de nature à tout garder pour elle – parfois un peu trop. Elle agissait seule, ne pouvant compter que sur elle-même ou presque, et elle en ferait de même ce soir, en rentrant à l'école.

S’avançant rapidement vers Arseni, les sourcils froncés et le regard étrangement animé, elle passa à côté de lui et se planta non loin de la sortie.


« La meilleure chose à faire serait d’être imprévisible… à moins, évidemment, que cela ne fasse aussi partie de leur plan. »

Elle se décida à croiser le regard de l’ancien directeur de Poudlard, et ne parvint à dissimuler son inquiétude quant à l’école, qui devait être visible dans ses propres yeux. Arseni devait connaître ce sentiment, sans doute, cet appel du devoir propre à ceux qui sont à la direction d’une si grande école, dont les murs ne suffisent presque jamais à contrer le danger.

« Vous êtes très probablement quelqu’un de détesté, Arseni, alors… »

Elle haussa doucement les épaules, expirant son sourire gêné.

« Si je vous disais de faire attention, mes paroles s’en iraient dans le vent. Mais si vous avez un jour une envie d’agir de façon impulsive et risquée, vous pourrez toujours penser à moi. Plus on est de fous, plus on rit. »

Cela, c’était l’excuse ironique et passe-partout, mais la vérité était autre : elle tenait assez à Arseni pour qu’il fasse partie des personnes pour lesquelles Kristen pourrait prendre des risques. Elle sentait que sa dette n’était toujours pas tout à fait remboursée, et il y avait aussi, quelque part, un autre petit fond de sympathie, qui pouvait être explicable par le sentiment d'être redevable, mais il semblait qu'il y avait un peu plus que cela. Peut-être juste de la sympathie, sans raison. Apparemment, ça existe aussi, ce genre de sentiments.

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
~ if i wasn’t a narcissist i wouldn’t like me either ~

@Mentionnez-moi pour activer le Tabou
03 mai 2016, 22:22
Les Chasseurs Blancs  PV 
Image
ARSENI STOYANOV


L'envolée magique


L'atmosphère de la pièce était devenue de plus en plus anxiogène au fil des minutes. Arseni ne s'y sentait plus à son aise – si seulement on pouvait envisager de se sentir à l'aise dans une chambre comme celle-ci. Ses conclusions l'agitaient intérieurement. Ses jambes ne demandaient qu'à bouger, mais quelque chose les gardait fermement enchainées au sol. Comme une mise en garde de son propre corps. Seulement voilà, son esprit bouillonnait. Les suppositions se multipliaient sans trouver ni fondements ni conclusions, mais elles se multipliaient. Sans comprendre ni comment ni pourquoi le nom d'Aidan Bowers revenait sans cesse sur le devant de sa petite scène mentale, Arseni finit par acquérir la conviction que nul autre que lui se cachait derrière toute cette affaire. Cette conviction était dangereuse, il le savait. Principalement parce qu'elle remettait en cause la confiance qu'il avait accordé à certains services du ministère chargés de prévenir ce genre d'évènements. Arseni s'était fait élire en promettant la paix, mais voilà qu'une nouvelle menace se permettait de toquer à sa fenêtre. Une menace sérieuse si elle se confirmait.

Lui, l'homme d'état, l'homme qui portait sur ses épaules le poids de l'incarnation des idéaux britanniques en matière de magie, ne pouvait plus se permettre d'emprunter les raccourcis qu'il se permettait à la tête de Poudlard. Ce n'était pas la question d'être politiquement correct car ce champ de compétences lui échappait complètement, mais une question d'honneur. On inculquait très tôt la valeur de l'honneur aux pensionnaires de Durmstrang – même si son interprétation par certains sorciers laissait clairement à désirer. En bon élève, Arseni avait toujours mis un point d'honneur à atteindre ses objectifs, quels qu'ils soient. Instaurer la paix en Grande-Bretagne n'était ni un espoir ni une utopie à ses yeux, mais une réalité à laquelle il était fermement attaché. Il avait vu sa Bulgarie natale sombrer, il ne voulait pas que son nom soit associé au même processus sur sa terre d'adoption. Dans ces conditions, il ne pouvait pas se permettre de recourir à des artifices ou pire encore, à la magie noire. Néanmoins, Kristen avait raison. L'imprévisibilité conditionnerait l'issue de cette histoire. Le tout était de doser cette imprévisibilité pour ne pas donner l'impression qu'il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il fallait faire.

Arseni se tourna complètement vers elle. Il avait reconnu dans sa lente fuite vers la porte de sortie le besoin irrépressible de retourner à Poudlard, d'assurer la sécurité des siens. Il lui sourit. Les temps avaient décidément bien changé et Kristen avait définitivement acquis la carrure d'une grande directrice.


« Je vous recontacterai quand tout sera revenu à la normale. Poudlard a besoin de vous. »

Les paroles que Kristen avait tenues à son égard représentaient beaucoup. Il n'aurait su expliquer pourquoi il avait cette impression, mais il lui semblait que Kristen comprenait sa nature et qu'elle l'encourageait, à sa façon, à ne pas s'en défaire. Arseni fondit sur Hodge et lui empoigna le bras.

« Vous avez entendu Michael ? Silencieux et rapides comme des ombres, soyons ! »

Un dernier regard à destination de Kristen. Un sourire. Un clin d'oeil...

« Merci. »

... et Arseni transplanait en entrainant son fidèle bras droit dans son giron.


- 5 -
Dernière modification par Arseni Stoyanov le 28 avr. 2017, 21:45, modifié 1 fois.
04 juin 2016, 13:08
Les Chasseurs Blancs  PV 
Après avoir observé le départ d’Arseni et de son premier secrétaire d’Etat Michael Hodge avec un sourire encourageant, Kristen se retrouva seule dans la pièce avec des corps inconscients. Toute expression quitta son visage, ses yeux se vidèrent, et elle resta bloquée tête basse sur les deux femmes étendues là pendant plusieurs longues secondes. Là où le corps de Kristen semblait mort, son esprit tournait à toute allure, de lourdes interrogations fusèrent dans sa tête. D’abord cela, et ensuite ? Cette nuit avait été le commencement de quelque chose de plus grand, une grande machine qui s’était mise en marche, et dont les roues dentées grinçaient continuellement au plus près des tympans de la directrice de Poudlard.

Sans esquisser le moindre geste, Kristen transplana à son tour, et se retrouva bien vite au beau milieu du parc de Poudlard. La nuit était noire, sans lune, et la seule lumière sur le parc était apportée par les fenêtres du château, encore animé par le bal. Une musique sourde se faisait à peine entendre, au loin, derrière ces murs épais. C’était peut-être l’une des dernières de la soirée. Kristen observa quelques secondes l’immensité du château écossais, et fut tirée de sa contemplation par de bruyants rires. Elle baissa la tête vers un groupe de jeunes élèves de Beauxbâtons et Poudlard d’une quinzaine d’années, qui avaient jugé ingénieux de se retirer du bal pour entreprendre une escapade nocture et qui couraient hors du château. Lorsque ces élèves virent la silhouette de la directrice de Poudlard, leurs rirent se turent et ils stoppèrent leur course. Le regard de Kristen était très sévère, et le calme avec lequel elle s’adressa à eux ne fit qu’amplifier cette impression de sévérité implacable.


« Puis-je savoir ce que vous faites ? »

Tous se jetèrent des regards alarmés, se demandant ce qu’il fallait répondre, car il fallait donner la même version, ne pas tous parler en même temps, rester cohérent. Leur manège était tellement visible que la directrice de Poudlard soupira profondément d’exaspération. Les élèves de Beauxbâtons, qui étaient présentement des filles, baissèrent la tête en jetant parfois quelques regards à leurs camarades de Poudlard, ici des garçons. L’un d’eux, un élève de Gryffondor, osa prendre l’initiative :

« Ah Madame, c’est marrant de vous voir ici… On avait trop chaud là-haut, et puis on voulait montrer le parc la nuit aux filles, vous savez, elles ne connaissent pas, alors c’était l’occasion, vu que cette soirée est un peu exceptionnelle, on crée des liens, et tout, on s’est dit que c’était pas trop trop grave, enfin voilà quoi… »

Les jeunes filles relevèrent les yeux, hochant la tête avec l’espoir un peu idiot que Kristen laisserait passer ça. Celle-ci expira un grand coup et observa un par un chacun des élèves présents en face d’elle.

« Vous rentrez. Maintenant. »

Le feu vert donné, le groupe s’en retourna à pas rapides vers le château, remerciant le ciel que la directrice ne leur ait pas donné de retenue dans la minute, ce qui pouvait tout à fait être son genre, à ce qu’on disait. Apparemment, elle faisait faire des dissertations trop compliquées pendant plusieurs heures. Bon, on disait aussi qu'elle enfermait les élèves punis dans une cage avec des pics à l'intérieur pour qu'on ne puisse pas bouger, et qu'elle l'accrochait dans son bureau, mais ça, c'était déjà moins probable. "La directrice est méchante et elle fait peur", mais quand même pas tant que ça. "Enfin, je crois."

Kristen observa les alentours, vérifiant que le parc était désormais bien vide. Personne aux environs. Elle se retourna, Poudlard désormais dos à elle, et sortit sa baguette. Elle la leva vers le ciel et prononça quelques incantations à voix basse. Des étincelles blanches nonchalantes s’élevèrent lentement au plus haut qu’elles pouvaient. La directrice passa la nuit à lancer des sortilèges de protection autour du château, dans le plus grand secret, changeant d’endroit fréquemment pour faire le plus grand tour possible du bâtiment. Elle ne voulait pas informer les autres du risque qui planait peut-être sur l’école. En fait, peut-être que rien n’arriverait, que Poudlard n’était pas le moins du monde en danger, et alors, il ne servirait à rien de lancer une fausse alerte. Comme d’habitude, Kristen prendrait seule la responsabilité de savoir, et se monterait la tête dans son coin.



Reducio
Merci pour ce RP !

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
~ if i wasn’t a narcissist i wouldn’t like me either ~

@Mentionnez-moi pour activer le Tabou