Plusieurs heures. Cela faisait plusieurs heures. Plusieurs heures qu'elle cherchait. Sans relâche. Au point de croire qu'il était devenu pierre, faisant corps avec le sol.
Ou feuille dans le creux du grand et fier pin.



La panique l'avait prise à la gorge quand il avait disparu.
Le dortoir fut fouillé de fond en comble.
La malle reversée sur le sol froid des cachots.
Les poches des manteaux fouillés, les vestes avec.
Le sac vu son intérieur être vidé pour lui être rendu dans les secondes qui suivaient.
Les couloirs fut arpentés sans arrêt, ses yeux rivés sur le sol.
Quelques tableaux grognons interrogés. Mais comment voulez je vois l'objet de vos recherches ? Je voie à peine votre visage !
Les brins d'herbe du parc on été inspecté.
Les arbres, escaladés.

Elle y tenait. Il comptait pour elle. Elle ne pouvait pas le perdre.

Elle sentit les larmes. Avant qu'elles entament leurs courses effrénées, la jeune sorcière prit sur elle. Elle ne pouvait baisser les bras maintenant.
Pas après avoir passé des heures à sa recherche.



Il restait des possibilités. Dans le Lac. Dans les couloirs. Que quelqu'un l'ai trouvé. Et l'est emmené dans le bureau devant lequelle elle se trouvait.

Elle espérait qu'il était là. Elle voulait qu'il soit là. Elle avait trop vu ses couloirs.

Prenant une inspiration, elle frappa. Premier coup. Ses cheveux étaient légèrement en bataille. Deuxième coup. Son souffle se calma lentement. Troisième coup. Pour s'arrêter quelque secondes après.

‌Craig était occupé à concierger conciergement dans son bureau. En bref, il ne faisait rien de bien brillant si ce n’était trier des papiers : feuilles de retenue, rapports d’intervention. Il détestait froidement et rationnellement le désordre et l’éliminait jusque dans ses moindres traces, triant sans pitié les tas qui lui avaient été apportés. Son bureau était peuplé par les papiers laissés pour compte par le fantôme de Rusard, qui n’était vraiment pas une star du rangement, nom d’un classeur à triple intercalaire.

Il lui était important d’organiser l’espace en le hiérarchisant, pour que son esprit lui aussi soit départi de toute forme de désordre dérangeant. Un léger froncement posé sur le nez, il feuilletait ainsi des parchemins qui n’atteignaient pas du tout l’intérêt qu'il trouvait à un livre d’histoire des hommes ou des objets. *Adams. Brown. Caldin. Carter. Daley. (…)* Il était même prêt à se lancer dans un abécédaire de tous les propriétaires historiques d’affaires interdites.

Sa mécanique systématique du succès de l'entreprise était en marche : un, classer (sans oublier) ; deux, consigner (dans l’ordre de l’alphabet) ; trois, caractériser (par inscription soigneusement notée juste à côté) ; résultat : tout allait être catalogué.

Il conciergea tant et si bien qu’il n’entendit pas le premier coup porté contre la porte de son bureau. Il releva la tête au deuxième, favorablement surpris. Une personne polie qui avait appris à frapper. Et qui attendait qu’on lui dise d’entrer. *90% de chances pour que ce soit un adulte* se dit-il. Aussi tutoya-t-il logiquement le nouvel arrivant : « Entre, je t’en prie. ».

Mais pour une fois... son esprit de de(von)tective s’était trompé. Son corps se tendit insensiblement. Il lui était terriblement irritant d’avoir tort. Et il refusait de s'abaisser à s'y habituer. Et cela le dérangeait, ce fait que cette fille incarne la faiblesse de son discernement d'il y a quelques instants. D'autant que vu la taille de l’élève qui venait d’entrer, il s’était vraiment mis le château de Poudlard dans l'oeil cette fois-là...

C’était très certainement une première année. Dans tous les cas, elle était bien élevée et le concierge qui n’était pas habitué aux élèves sans difficulté de comportement commença d’entrée à nourrir pour elle un soupçon d’estime. « Bonjour. » commença-t-il quand elle fut face à lui. Son regard se posa, impassible, aguerri dans l’observation, sur le regard de l’élève, cherchant le sonder au plus profond de son expression : *Miss, je vous écoute.*

La jeune Figne fronça les sourcils une micro-seconde. Le concierge l'a tutoyait ? Bon, on n'allait pas s'arrêter à ça. Sa voix devait ressembler à une autre. Alors, elle poussa la porte.

La Serpentard fit quelques pas de le bureau. C'était sombre mais pas comme dans une grotte. C'était comme si les murs aspiraient la lumière. C'était un endroit qu'on ne pouvait pas définir comme lugubre mais la chaleur n'était pas présente à ses yeux.

-Bonjour. Dit-elle d'un ton neutre qui contrastait avec ses quelques mèches folles. Excusez-moi de vous déranger. Dit-elle d'une façon presque automatique. Les vielles habitudes restaient. J'ai perdu un petit miroir et je me demande s'il était pas là.

Ella fit rencontrer son regard brun dans celui bleu de concierge. Ses yeux bruns étaient indifférents. Elle ne voulait pas montrer d'émotions. C'était un jeu drôle pour l'enfant qu'elle était.

Des fois, souvent tard dans la nuit, elle essayait de se définir. Définir l'enfant qu'elle était. La jeune Serpentard se trouvait déterminé, sa recherche éperdu en était la preuve, curieuse, on pouvait le voir à la façon qu'elle a de fouiller discrètement des yeux le bureaux du concierge et loyale. Celui là elle n'arrivait pas à le trouver de justification. Elle l'était simplement. Mais ce qui l'a perturbait était le fait de ne pas se trouver de caractéristique serpentardesque.

Alors, dans ses moments de doute, elle se regardait dans ce petit miroir. Elle pouvait se trouver d'autres qualités comme des défauts.

Ses yeux pouvait témoigner de sa réverie temporaire. Ils s'étaient radoucie.

Craig désigna d'un mouvement de main le siège : "Asseyez-vous, je vous en prie.". Fixant son regard dans celui de la jeune fille, il articula de ce ton neutre qui accompagnait son regard profond : "Il va falloir être plus précise, Miss, je le crains. A quelle date l'avez-vous égaré ? Avez-vous une idée du lieu où il a pu être trouvé ? Quelles sont ses dimensions ?"

Craig disposait en effet de collections d'objets dans son bureau, et certains des tiroirs étaient ensorcelés pour contenir des allongements. C'était à la fois une chance et une difficulté pour cette jeune fille. La chance, car elle trouverait potentiellement son miroir - dans un tel stock. Une difficulté, car si elle ne précisait pas sa requête, le concierge n'allait pas passer plusieurs heures à chercher. Il avait ordonné par taille et par semaine de récupération les objets, ce n'était pas pour du beurre. Aussi, il entendait bien la demande mais son regard était dans l'attente d'éclairages complémentaires et nécessaires.

Il serait envisageable de lui donner un objet de nature et de dimension équivalentes parmi ceux trouvés avant l'arrivée de Craig - dans ce tiroir mal classé par un Rusard soigneux et délicat comme un troupeau de dragons lancé à pleine vitesse sur une colonie d'oeufs de doxy. Craig l'avait surnommé le tiroir "Waterloo" en l'honneur de cet ami de Beauxbâtons avec qui il avait entretenu une correspondance en étant à Poudlard. Ou par ironie à son égard, pour être plus exact. Comme Craig le disait *Rusard dispersait les objets avec autant de faculté qu'il dispersait les troupeaux de garnements effrayés. Avec largesse et générosité.*

Craig, en envisageant ainsi l'hypothèse d'une substitution d'objet, n'avait aucune idée de la valeur affective que pouvait avoir un objet. Il pensait d'abord à l'utilité. Et trouver un nouveau miroir dont la description correspondait à l'ancien ou trouver l'ancien correspondait aux deux reflets d'une même réussite, à deux valeurs résultats égales et substituables dans une même équation dont l'opération était la quête de l'objet.

La jeune fille avait l'air curieuse. Aussi, ayant le plaisir rare d'être en présence d'une personne polie, dont le regard comme la position ne donnaient pas l'impression d'agitation de farfadets que renvoyait certains, il ajouta : "Je peux vous faire visiter le bureau, si vous le souhaitez.". Pas qu'il soit prolixe en paroles au point d'exposer les mille recoins de manière spontanée. Mais il aimait faire dans les règles de l'art plutôt que de capter ces regards dérobés.

Ella s'installa sur le siège désigné. Être plus précise. La jeune Serpentard chercha dans ces souvenirs. Quand elle l'avait perdu ? Pas sûre... Le lieu ? Le château et la parc... Quant à ses dimensions, elle en avait rien à faire !

-Pour la date, je ne suis pas sûre... Entre la semaine dernière et aujourd'hui, sûrement. dit-elle en haussant les épaules. Vous êtes sûr de vouloir la réponse pour le lieu ? demanda-t-elle avec un petit sourire gêné. Parce que... Comment dire ? Je n'ai pas vraiment de réponses précises... Ha ! Pour la taille je sais ! Il est rond et un peu plus petit que ma paume ! Elle dessina avec son doigt un cercle sur sa paume droite. Niveau couleur, il est doré mais ancien. Il a quelques motifs de feuille sur le contour et sur le centre, il y a un arbre. Bref, je suppose que vous avez compris !

Au fond d'elle, elle ajouta : J'espère que vous l'avez, je n'ai pas passez tout mon après-midi à chercher ce miroir pour rien. La première année posa son regard sur le bureau et vis une boule de cristal. De sa place, elle pouvait la déformation que provoquait la sphère. Ella gloussa légèrement de rire face à son reflet. Son yeux droit avait doublé de volume. Elle aurait jouer plus longtemps si le concierge n'avait repris la parole.

-Avec plaisir ! dit-elle avec un sourire. Ella se mit debout, jetant un dernier regard à la boule de cristal.

M. j'ai déjà effectué un service où j'ai gagné quelques PR avec vous. Je doute que ça change beaucoup de chose, a part qu'il est déjà vu ma protégée