Le menton appuyé contre le bois de la table, j’hésite entre m’enfoncer la plume dans l’oreille pour aller trifouiller mon cerveau, ou bien m’effondrer en pleurs jusqu’à déchirer mon parchemin avec l’humidité de mes larmes. J’aime bien les cours de Défense contre les Forces du Mal. Franchement, j’aime même beaucoup. Surtout les deux derniers cours, entre celui où l’on se bat avec notre propre morve et celui où l’on reste collé au sol jusqu’à ce que mort s’en suive, on ne peut pas dire que l’on s’ennuie !
Jusque là d’ailleurs, je n’ai toujours eu que des Optimal. Mais sur ce devoir-ci… J’ai bien peur que la roue tourne.

Pendant le cours, je n’étais pas là. Enfin si, mais mon cerveau était complètement absent. Je suis entré dans la salle de cours, je me suis assis, j’ai ouvert mon manuel et trempé ma plume dans l’encre. Et la seconde d’après, le cours prenait fin. Une absence. Un oubli total. Je me suis endormi ? Ou j’avais peut-être rêvé ? Non je sais, tout ce qu’il se passe ici n’est qu’en fait qu’un cauchemar ! Soulagé d’avoir trouvé la solution, je me pince fort le bras pour me réveiller de cet affreux sommeil absolument pas réparateur. Mais rien, à l’exception d’un couinement de douleur et d’une marque rouge sur ma peau.
Alors à nouveau, mon front rencontre le bois de la table. Par Salazar, qu’est-ce que je vais devenir ? Je lâche un sanglot sans larme qui me vaut des regards surpris et dédaigneux de la part des autres élèves qui peuplent la salle d’étude. Je baisse les yeux et pince les lèvres, honteux.
Après un énième soupir, je me force à écrire quelque chose sur mon parchemin. Bon, au moins la date, mon nom, et le titre du sujet.

LOCOMOTOR MORTIS

Qu’est-ce que c’était que ce nom barbare, encore ? Locomotor, c’est peut-être en rapport avec le train… Mortis, avec la mort ? Un train de la mort ? C’est plutôt un nom d’attraction d’Halloween…
Pourquoi n’ai-je pas écouté durant ce cours des enfers, où est-ce que j’étais c’est pas vrai…

Dépité, je lance des regards désespérés aux alentours, espérant malgré moi happer les iris d’un élève qui saurait venir en aide à un imbécile de mon genre.
Alors ça c’était la meilleur…

L'art délicat des potions... Il lui en foutrait, de l'art, à cette matière infernale ! Alors que ses devoirs de métamorphose, de sortilèges, et de Défense attendaient sagement à côté de lui, posés sur la table, il s'arrachait les cheveux sur une simple recette de potion. Ce n'était pas amusant, en fait, voilà ce qu'il pensa. Presque toutes les autres matières, à Poudlard, étaient synonyme d'amusement fou, pour lui. Pas les potions. Certes, il aimait cuisiner, mais en cuisine, on pouvait rajouter un peu de ci, un peu de ça, retirer un ingrédient, en modifier un... Pas en potions. En potions, tout devait être absolument carré, pas la moindre place pour l'imagination et la créativité. Et ça, ça ne lui plaisait pas.

Mais Narcisse avait appris de son père la passion de l'apprentissage, et l'importance d'être studieux. C'était dans sa nature, certes, mais un peu de rigueur ne faisait jamais de mal. Alors il s'écharpait à essayer de faire entrer dans son cerveau brumeux les lignes insipides de cette recette ennuyeuse. Une potion pour faire parler... Sérieux, quel intérêt ?

Klee vint mordiller le coin de son parchemin, dans un couinement de protestation. Cela faisait bien vingt minutes que le garçon n'avait pas caressé sa petite boursouflette, sa colère était légitime. C'est en relevant les yeux pour lui gratouiller la tête que Narcisse remarqua enfin la présence d'un camarade, assis face à lui. Il fronça les sourcils, pourquoi diable s'agitait-il ainsi ? Il devait avoir un problème, le pauvre.

Son regard fut happé par le devoir, la page blanche, marquée d'une simple ligne, posée devant son camarade. Si Narcisse ne savait pas le moins du monde lire à l'envers, pour une formule de Défense, là, il y arrivait, tellement elles étaient désormais ancrées en lui. Sa tête bascula sur le côté, et un sourire déforma ses lèvres, une lueur illumina son regard.

"Oh c'est un sort sympa Locomotor ! 'Fin, il a des défauts, j'l'aime pas trop, mais bien utilisé, il fonctionne super bien héhé !"

Un petit esclaffement fit rougit le haut de ses joues, alors qu'il jongla avec son stylo quatre couleurs entre ses doigts, le faisant tournoyer sans y penser autour de son pouce.

Il semblerait que Salazar ait entendu mes plaintes. Alors que j’espérais de tout mon cœur que quelqu’un me vienne en aide, l’élève assis face à moi s’esclaffe en voyant le sujet de mon devoir. Je lui envoie un grand sourire tout en soupirant de soulagement. En plus de sembler sympa, le garçon a plutôt l’air de bien connaître le sort qui me taraude l’esprit.

— Tu… Tu le connais b-bien ce sort ? Demandé-je, de l’espoir dans la voix. J’ai p-pas suivi en… en cours…

J’ai honte de dire ça à haute voix. Ça ne m’arrive jamais de ne rien suivre du tout. Je me demande à quoi je pensais durant tout ce temps.
Mon regard se pose sur la petite boule de poil rose qui gambade sur la table, près de mon sauveur. Un large sourire se forme sur mes lèvres, accompagnant mes yeux pétillants.

— T’as un b-b-boursouflet ! Il est trop mmmmmignon ! Je peux ? Dis-je en m’apprêtant à papouiller le petit animal.

J’aimerais beaucoup en avoir un. J’hésite encore avec un chat ou un lézard, mais Papa et Maman trouve que je suis encore trop jeune. Peut-être l’année prochaine ? Je croise les doigts.
En tout cas, mon esprit normalement travailleur a bien rapidement trouvé une toute autre occupation. Je suppose qu’un petit boursouflet est beaucoup plus intéressant que le sort Locomotor Mortis.

— C-Comment il s’appelle ?

Narcisse oscilla de la tête à la question de son camarade. Il n'approuvait pas, mais n'infirmait pas non plus. Il était bien trop humble pour répondre : "Oui ! Évidemment que je connais bien ce sort !" même si, effectivement il le connaissait par cœur, comme tous les sortilèges de DCFM. Mais il n'était pas non plus du genre à dire qu'il n'y connaissait rien, il y avait une petite marge de manœuvre. Il se remit à sourire en balayant doucement l'air devant lui d'un geste de la main, avant de prestement décaler sa chaise pour venir la poser à côté du Serpentard.

"J'me débrouille ! Et t'inquiètes, ça arrive à tout l'monde d'avoir des absences ! Alors voyons ça..."

Son attention fut détournée du travail par l'exclamation du Serpentard dirigée vers Klee. Le regard de Narcisse se leva, avant qu'il ne récupère sa boule de poils, qui couina de protestation lorsqu'il la pris dans ses mains pour la rapprocher. Elle était en train de se délecter du parchemin ! Narcisse leva le doigt d'un air inquiet.

"Vas-y tu peux ! Juste fais attention elle est féroce !"

Si jamais Nore papouillait Klee, elle allait lui bondir sur la main, s'enroulant autour de son index avec sa longue langue, pour ensuite le mordiller sauvagement.* Narcisse observerait la scène avec un sourire amusé, avant de gentiment réprimander Klee qui lui tirerait ensuite la langue, vexée d'avoir été disputée. Un petit éclat de rire, et elle reviendrait sur la table pour se rouler en boule.

"Elle s'appelle Klee ! Au fait, moi, c'est Narcisse, Narcisse Brando !"

Il tendit une main ouverte et chaleureuse au Serpentard, n'attendant que l'occasion de serrer la sienne, avec énergie et douce fermeté.


*Sauvagement... Tout est relatif, une morsure de boursouflet, ça chatouille, tout au plus.

Alors que mon voisin de table changeait de place pour venir à mes côtés et jeter un œil à mon devoir qui me causait soucis, mon attention se porte sur la petite boule de poil qui se roule et déroule sur le bois, devant moi. Je suis complètement attendri. Je n’en ai que très rarement vu, et je n’avais évidemment jamais osé aller voir quelqu’un pour lui demander si je pouvais papouiller son boursouflet. L’occasion était donc trop belle pour la laisser passer. Mon sourire s’élargit davantage lorsque le Poufsouffle me donne l’autorisation. Je ris légèrement en entendant la petite mise en garde. Ce petit truc ? Féroce ? Tout de même…

Je pose mes doigts dans les poils duveteux et à la couleur originale de la petite bête et sursaute légèrement lorsque celle-ci bondit sur le dos de ma main. Je l’observe en riant alors qu’elle lèche mon doigt. Puis son caractère « féroce » vient effectivement à la charge quand elle décide de me mordiller la peau. Ça ne fait pas mal, ça piquote, tout au plus. Mon sourire laisse place à une expression de surprise. L’ai-je contrariée d’une certaine manière ? La scène entre elle et son propriétaire me remet le sourire aux lèvres. Je les trouve tellement attendrissants que je me promets d’adopter une petite bête du genre aussi vite que possible.

J’empoigne timidement et avec un peu de regret la main de Narcisse, qui se présente chaleureusement. Il semble si gentil que j’espère de tout cœur qu’il ne remarquera pas mon léger frisson lorsque sa peau rencontre la mienne. Aaaaaah c’que je déteste ça… C’est chaud, c’est moite, c’est brutal… J’enlève ma main de la sienne un peu plus brutalement que ce que j’aurais souhaité, mais lui renvoie un sourire, comme si de rien n’était. Après tout, j’aurais pu refuser sa poignée de main, au lieu de me forcer…

— Na-Narcisse, comme la fleur ? En-enchanté, moi c’est Nore Winter. Co-comme l’hiver.

Mon regard se pose à nouveau sur la petite Klee qui semble s’être trouvée une place bien plus confortable que ma main, en boule sur la table. À chaque fois que je la regarde, j’ai envie de la papouiller. Elle est vraiment adorable. Papa, Maman, si vous m’entendez, par pitié, autorisez-moi à adopter un petit animal comme elle…

— J-je comprends pourquoi t’as d-dit féroce tout à l’heure. Elle a sssssson caractère ! Dis-je en riant.

Après l’avoir observé avec un sourire attendri, mon esprit se souvient que je ne suis pas venu dans cette salle pour simplement observer une boule de poil. Non… Défense contre les forces du mal… Aller, allons-y.

— B-bon… Je me repositionne face à ma copie vierge. J’ai de l-la chance d’être tom-tombé sur toi. Est-ce que t-tu crois que tu peux m’aider ?

Narcisse ne remarqua pas le moins du monde le malaise de son camarade lors de leur poignée de mains. Non pas qu'il n'en avait rien à faire, mais il n'était tout simplement pas capable de ressentir ce genre de chose. Enfin, si, il ressentit bien, physiquement, la manière dont sa main fut serrée. Il adorait serrer les mains, c'était là pour lui le meilleur premier contact qu'on pouvait avoir avec autrui. Et il n'arrivait pas à s'imaginer qu'on puisse ne pas apprécier le contact physique, à moins qu'on ne le dise expressément. Un jour, il apprendrait à lire le langage corporel, un jour. Il pouffa de rire en se frottant l'arrière de la tête, en rougissant légèrement.

"Héhé, euh, oui c'est ça ! C'est mon père qui a trouvé, quand j'suis né, j'aime trop ! Et j'adore l'hiver donc vraiment c'est trop cooool d'avoir un nom comme ça !"

On aurait presque pu croire que Klee lança un regard noir à Nore lorsqu'il eut l'audace de commenter son caractère. Quoi, qu'est-ce qu'il a mon caractère ? Elle s'empressa donc de s'éloigner de quelques pas pour aller renifler le coin de la table, beaucoup plus intéressant.

Narcisse éclata de rire derrière ses mains, le coin de ses yeux devint humide.

"Mais ouais t'as vu !? Et encore elle s'est bien calmée, avant elle était purement intenable !"

Son attention revint ensuite sur le sujet de son camarade, et toute sa concentration fut mobilisée. Son regard plongea sur la feuille, et sa main frotta son menton. Il hocha la tête, déterminé.

"Yep bien sûr, t'inquiète ! Alors dis-moi, qu'est-ce qui t'pose problème, tu comprends pas quoi ? J'vais pas faire le devoir à ta place, mais j'vais t'aider t'inquiète !"

Mes épaules affaissées se redressent quand Narcisse me confirme qu’il va m’aider. Je suis soulagé, peut-être qu’une mauvaise note sera évitée ! Il me met en garde sur le fait qu’il ne fera pas mon devoir à ma place, ce que de toute façon je n’aurais pas accepté. Hors de question que je ne sois pas l’auteur de mes devoirs. Ce serait mentir et jamais je ne mentirai sur mes capacités théoriques et pratiques. Ce serait remettre en cause mon ambition de devenir le plus grand sorcier du monde.

— B-bah tout. Je sais même… pas ce qu’il fait ce ssssort. Enfin si. Il c-colle les jambes de la c-cible l’une à l’autre. Mais le reste…

Je m’empare de mon manuel de Défense contre les forces du Mal et y cherche le sortilège en question. Locomotor Mortis… Je me souviens avoir eu l’air bête durant la pratique, je me suis simplement mis à copier et imiter mes camarades et évidemment, je n’ai pas réussi à le lancer correctement. Par contre j’ai bien retenu l’effet que ça faisait, vu que je suis tombé au sol à plusieurs reprises alors que mon co-équipier réussissait son sort plusieurs fois d’affilé.

— Il f-faut ressentir quoi ? J’ai pas réussi à… à le lancer p-pendant le cours.

De toute façon même si j’avais su quel sentiment avoir au moment du cours, je ne pense pas que j’aurais été en capacité de le ressentir correctement, tellement j’étais absent. Quelle étrange journée.

— Et… L’histoire… Le P-Professeur demande ça dans le d-devoir. Mais je sssais pas, je sais p-plus. T’as des p-pistes ?

Si seulement j’avais le retourneur de temps pour pouvoir revivre le cours.

Narcisse croisa les bras sur sa poitrine en hochant la tête, l'air professoral. On aurait presque pu apercevoir les lunettes de son père, trop grandes pour lui, se matérialiser sur son nez. Son visage extrêmement sérieux démontrait bien qu'il ne prenait pas la tâche à la légère. Un camarade en difficulté, pas en sa présence ! Il allait faire absolument tout ce qu'il pouvait pour assister autant que faire se peut, il était hors de question de le laisser tomber. Il se frotta le menton de ses doigts en réfléchissant, essayant de mettre un peu d'ordre dans ses pensées pour aborder le sujet comme il fallait.

"Mh-mh..."

Il le laissa parler en silence, refusant de l'interrompre, pour ne surtout pas briser la réflexion de son camarade. Cela pouvait parfois être délétère, et totalement ruiner la potentielle progression.

"Je vois, je vois, bien !"

Il claqua dans ses mains en faisant venir à lui un bout de parchemin et son stylo quatre-couleurs, avant de prendre une grande inspiration.

"Ok, alors, déjà, oublions l'histoire, ce n'est pas vraiment pertinent pour t'aider à comprendre le sort, surtout que c'est des infos que tu peux retrouver dans des livres ! C'qui compte là, c'est qu't'arrives à comprendre le sort."

Sa main cessa d'écrire frénétiquement, et il leva son index à côté de son visage.

"Déjà, pour les effets, t'as l'air d'avoir bien compris. Ou plus exactement, il plaque les jambes de ta cible l'une contre l'autre. Comme ça, CLAC !"

De ses mains, il mima l'action et l'effet, claquant ses bras l'un contre l'autre.

"Pas super utile, tu m'diras, puisque t'as toujours tes bras de libre. Bah figure-toi qu'en combinant ce sort avec d'autres, il peut devenir très fort ! Crocus Malis par exemple, tu peux pas bouger les jambes pour éviter de tomber, ou alors Elasticus sur le sol, tu peux pas retrouver ton équilibre, ou Flipendo, et j'en passe..."

Un petit moulinet de la main.

"Pour le sentiment, j'aime bien imaginer ressentir une urgence très importante, l'idée de ne pas laisser l'adversaire s'échapper ! Un peu comme pour Colloshoo, tu vois l'genre ? L'absolue nécessité de retenir ta cible à l'endroit où elle se trouver. Et pour la visualisation, j'aime bien m'imaginer une paire de ciseaux qu'on referme, comme ça, schlack !"

Son regard revint sur son camarade, l'air parfaitement sérieux.

"Ok, tu m'suis jusque là ?"

L'euphorie et la folie de l'érudition brillait au fond de ses yeux, la passion pour l'apprentissage et l'enseignement rendait son visage presque hystérique par moment.

Attentif aux explications que me donne Narcisse, je hoche la tête de façon très sérieuse. Il possède une aura tellement professorale que je me croirais presque en cours, aux côtés du Professeur Khan. Je me penche presqu’au-dessus de son épaule pour observer ce qu’il écrit sur son parchemin, mais je suis obligé de me reculer pour ne pas me prendre son index dans l’œil. Je me rassois sur ma chaise et continue de l’écouter, l’œil vif. Je mime à sa suite une paire de ciseaux avec mon index et mon majeur qui se referme sur elle-même. Clac.

Un O de surprise se forme sur mes lèvres alors que j’écoute la suite de ses explications. Je trouve ce sort très intéressant, finalement. Assez drôle et inutile tout seul, mais combiné à d’autres, il peut devenir très utile voire dangereux. Il me fait penser au sortilège qui colle les semelles des chaussures au sol. Colloshoo. Un sourire se dessine sur mes traits alors que je repense à ce cours que j’avais beaucoup aimé.

Vient ensuite la description des sentiments à privilégier pour le lancer du sortilège. Narcisse m’explique qu’il s’agit d’un sentiment d’urgence. J’ajouterai également une volonté et de la détermination, sentiments que je ne peux m’empêcher de ressentir durant les cours pratiques. Mon index se pointe vers lui et mes yeux pétillent alors qu’il mentionne Colloshoo. Je l’ai dit ! Je l’ai pensé ! Le soulagement transperce peu à peu mon estomac qui jusque là était encore bien noué. Je pense que je commence à comprendre les effets et la théorie du sort.
Je mime une seconde fois la paire de ciseaux avec mes doigts en l’imaginant sans mal à la place de ma main. J’aime bien cette comparaison.

— P-p-parfaitement, dis-je en souriant de toutes mes dents. Tu fais un… un très bon p-prof’ !

D’autres l’auraient comparé à un fou qui conte avec beaucoup trop d’euphorie un cours, mais de mon côté, je le trouve très inspirant. Et je pense que j’ai la même tête, celle d’un garçon qui a soif d’apprendre.

— Tout à l’heure, j’allais d-dire justement Co-Colloshoo. Ils ont un… peu le même ef-effet en fait. Ils empêchent l’autre de… de… bouger. Avec l’un tu… transformes l’autre en arbre, avec l’autre, t-tu le trans-trans…forme en… Je réfléchis à une comparaison assez visuelle et un petit rire s’échappe de mes lèvres lorsque je la trouve. En ver de… de terre !



Ils sont adorables…

Le rouge envahit brusquement le visage de Narcisse. Partant de la base du cou, avant de remonter jusqu'en haut de ses joues, il baissa immédiatement le regard en gloussant d'un rire embarrassé. Sa main vint frotter l'arrière de sa tête, tandis qu'il essayait en vain d'effacer son sourire idiot sur ses lèvres. Il ne savait pas prendre les compliments, ni les mots gentils, tout simplement car il n'avait jamais l'impression de les mériter. Aussi dissipa-t-il le compliment de son camarade d'un geste de main en se redressant.

"Oh mais non, pas du tout ! Tu verrais mon père, et puis Miss Valerion et Mister Khan sont bien meilleurs !"

Il pris ensuite grand soin d'écouter attentivement Nore, en hochant vigoureusement la tête lorsqu'il mentionna Colloshoo. La preuve que les combinaisons de sorts étaient instinctives ! Il pouffa de rire lorsqu'il rigola, avant d'écarquiller les yeux lorsque le mot ver de terre fut lancé. Un instant de silence, le temps que l'info monte au cerveau.

Puis Narcisse éclata de rire. Un rire cristallin, qui le secouait de part en part, le forçant à se tenir fermement les côtes pour ne pas chuter. Des larmes de rire roulaient sur ses joues, tandis qu'il tentait vainement de reprendre son souffle. Après plusieurs longues secondes, il réussit enfin à braquer un index sur Nore.

"Haha... ouh... oh, purée, mais oui ! C'est... c'est hihi, c'est totalement ça ! J'avais jamais vu ça comme ça, j'vais tout l'temps y penser quand j'les utiliserai !"

Encore quelques vagues de rire, avant qu'il ne puisse finalement totalement se calmer, et essuyer ses larmes avec sa manche.