Il fait encore beau dehors mais pourtant, c'est bien en salle d'étude que tu te trouves.
Ton devoir de Défenses contre les Forces du Mal devant toi.
Une matière que tu apprécies sans plus.
Juste un devoir de plus à faire.
Mais pourtant, il te faut absolument le finir pour demain après-midi.
Et, tu comptes bien avoir une bonne notes.
Les notes, sans trop te mettre la pression, c'est bien quelque chose que tu supportes mal lorsqu'elles sont mauvaises.
Aussi, tu es là. Ce fameux devoir planté devant les yeux.
D'autant plus que tu souhaites le finir dans l'après-midi pour ensuite pouvoir profiter du Parc.

Mais avec si peu de concentration, c'est bien dure de ce concentrer.
Alors, tu laisses glisser ton regard dans la Salle d'études.
Après quelques allés-retours, ils se posent sur une silhouette familière.
D'abord tu ne la reconnait pas malgré la couleur jaune de son uniforme.
Puis, tu comprends enfin à qui elle appartient.
Eugène.
Un Poufsouffle de la même année que toi.
Et aussi déconcertant que cela puisse paraitre, la première fois que tu lui as parlé, tu étais en confiance et tu ne parlais pas sous la force de la Tristesse.
A la fin de ce repas, tu avais voulu le questionner sur la présence d'une canne pour l'aider à marcher.
Mais, ne sachant comme t'y prendre, il était partis sans même que tu n'y es vraiment réfléchie.
Aussi, aujourd’hui serait l'occasion rêvé de lui demander ?


Tu glisses tes feuilles de parchemin dans ton manuel.
Tu refermes ton pot d'encre avant de la glisser dans ton sac.
Tu attrapes ta plume que tu poses sur la couverture de ton livre.
Et, attrapant ces derniers éléments, tu hisses ton sac à dos sur ton épaules gauches et tu te lèves.
Doucement, pour ne pas déranger les autres travailleurs, tu marches jusqu'à la table où est Eugène.
Puis, tu avises une place à sa droite alors tu t'y assoies.
Pourtant, alors que tu poses ton manuel avec tes parchemins et ta plumes sur la table, tu es assaillie d'un doute.
*Il est surement là pour bosser. Comment va-t-il le prendre que j'le dérange ?*
Tu en as aucune idée mais maintenant ce qui est fait et fait.
Tu t'es déplacer pour aller le voir, si tu n'en fais rien, à quoi bon ?
Aussi, tu prends ton courage à deux mains avant de te lancer.

- Heu.. salut Eugène ! Ça va ?

Décidément, tu es réellement la Reine des Maladroites en manière de communication.
Pourtant, tu ne t'arrêtes pas là et tu continues.

- Heu... C'est une questions maladroites et p't-être que tu veux pas y répondre, j'comprendrais mais... heu... pourquoi t'as une canne ?

Ces mots sortent que tu te rends comptes de la violence et de la dureté de tes propos.
Alors, tu te dépêches d'ajouter.

- 'Fin t'es pas du tout obligé d'répondre surtout...

Septembre 2045
Feat @Julie Jing

Eugène vivait mal cette rentrée, un cran au-dessus que sa première. Revenir au domaine avait été un mauvais choix. Un autre parmi d'autres, se moqua la voix. Elle n'en ratait pas une, comme d'habitude, mais elle avait rarement tort.

Elle crachait la vérité, alors qu'il se complaisait dans le déni.

Sans plus de motivation, Eugène poussa la porte qui menait à la salle d'étude. Pas boiteux et canne battant la mesure contre le sol, il s'approcha d'une table vide. Eugène glissa son sac de son épaule, avant de s'attabler avec autant de détermination qu'un paresseux.

Nous n'allons pas non mentir, ce fut une sale journée.

Dans un premier temps, Eugène s'était levé trop tard – putain d'insomnie. Puis, il avait dû se changer une seconde fois – maudit bol de chocolat. Il avait oublié de faire un devoir – mémoire de merde – et, pour couronner le tout, sa boiterie lui faisait un mal de chien.

Il ferma les yeux et expira bruyamment.
Quelle journée de merde, se répéta-t-il.

Eugène sortit ses affaires et, dans la seconde, il se mit au travail. Cette fois, pas question d'oublier le moindre devoir ! Il ne voulait aucunement faire perdre des points à sa maison – et il n'avait pas besoin de ça en plus. Concentré, il griffonna sur sa feuille qui se noircit bien vite. Il boucla un premier devoir, puis un deuxième. Quand il se pencha sur son troisième et dernier devoir, quelqu'un semblait s'installer à ses côtés. Au début, Eugène ignora cette nouvelle présence, jusqu'à que l'individu décide de parler :

— Heu.. salut Eugène ! Ça va ?

Il redressa bien vite la tête en reconnaissant la voix. Sans même se rendre compte, il sourit déjà à Julie qui posait toutes ses affaires. Eugène ne fit pas cas de sa maladresse, car, après tout, il n'était pas mieux loti !

— Salut, murmura-t-il, je vais bien et toi ?

Non, au contraire même, contra aussitôt cette voix. Mais qu'importe ses états d'âmes, Eugène ne voulait guère embêter sa camarade avec ses tourments du moment. Il poussa ses affaires pour lui offrir plus de place, tandis que la jeune fille reprit la parole :

— Heu... C'est une questions maladroites et p't-être que tu veux pas y répondre, j'comprendrais mais... heu... pourquoi t'as une canne ?
Eugène marqua une pause et Julie ajouta aussitôt :
— 'Fin t'es pas du tout obligé d'répondre surtout...

Eugène mordilla sa lèvre, tandis que son attention se tourna vers sa canne. Sa troisième jambe, pour reprendre les dires de certains – qui étaient rarement bienveillant. Il bougea nerveusement et haussa les épaules.

— Pourquoi tu souhaites savoir ça ? demanda-t-il.

Au fond, Eugène ne comprenait pas ce genre curiosité, surtout venant d'inconnus. Mais il le savait, cette question allait le hantait jour comme nuit. De semaine en années. Jusqu'à sa mort. Pourquoi ? Comment est-ce arrivée ? C'est irréversible ? Pitié, infantilisation, mépris, moquerie, intérêt déplacé.

Seigneur, que cette question est angoissante, conclut-il.

*Merde !*
Tu te rends d'autant plus compte de la connerie que tu as faite à mesure que la gêne s'installe sur le visage d'Eugène.
Tu le connais à peine et voilà que tu poses déjà cette question qu'il doit, à n'en pas douter, détester.
Peut-être qu'il espérait que jamais tu ne la lui poses.
Et pourtant c'est *fichus mots* ont traversé la barrière de tes lèvres.
Tu voudrais disparaitre d'ici. Rétrécir jusqu'à la taille d'une fourmi.
Ou plus simplement retourner en arrière et ne jamais prononcer ces paroles.

Et il y a cette question.
Le Jaune a toutes les raisons du monde de la poser.
Pourtant ça ne fait qu'agrandir la gêne qui se déploie en toi.
Tu voudrais lui répondre. Le rassurer. Lui dire que tu regrettes du fond du cœur.
Pourtant, tu as si peur que parler aggrave d'autant plus les choses qu'elle ne le sont déjà.
Alors, tu attends en silence, réfléchissant à quels seraient les mots les plus adapter pour ne pas blesser Eugène plus que ça ne doit déjà être le cas et aggraver la situation.

Tu remarques alors l'importante pression de tes dents sur ta lèvre inférieur.
Ne souhaitant pas la faire saigner, tu relâches légèrement l'emprise.
Mais, ça ne change rien au fait que tu ne saches plus où te placer.
Prenant enfin conscience qu'un silence dès plus gênant s'est installé entre vous, tu décides de finalement répondre à la question du garçon.

- Heu... je sais pas... Par curiosité je pense ?

Pourquoi avoir dit ça ?
Ce ne sont pas les mots qui sont le plus adapté à la situation.
Sans vraiment réfléchir, tu ajoutes :

- Et p't-être parce que j'suis la personne la plus conne du monde à t'avoir demandé ça. Alors que j'aurais jamais du...

Il y a de la sincérité dans tes mots.
Comme ce sentiment qui, parfois, nous pousses à faire confiance aux enfants.
Mais, il n'y a aucune raison de te l'accorder.
Ça te déroute.
Décidément, tu n'es pas très adroite.

Septembre 2045
Feat @Julie Jing

Il n'y aucun problème, je suis heureux de continuer cette danse !

Le silence suivit sa question, où l'ambiance sonore se mêlait à ce bruit blanc. Tout comme sa camarade de classe, Eugène ne pipait aucun mot, attendant sagement son temps de parole. Il ne portait aucun jugement à l'égard de Julie ; bien que sa question fut déplacée, il savait parfaitement que, de sa part, il n'y avait rien de mal. Du moins, c'était ainsi qu'il le ressentait. Elle ne semblait pas méchante et, comme lors de leur première rencontre, Eugène se sentait bien à ses côtés. Il ne saurait pas dire pourquoi, mais elle dégageait quelque chose qui l'attirait et le poussait loin de sa petite bulle. Aussi rassurante qu'elle était, Eugène se sentait seul dans son petit monde.

Julie mâchouilla sa lèvre dans sa réflexion. Elle devait sûrement peser les mots dans le souhait de se rattraper. L'embarras et Eugène voulut prendre la parole pour chasser la gêne, histoire de dériver sur autre chose. Seulement, Julie fut bien plus rapide que lui :

— Heu... je sais pas... Par curiosité je pense ?
Elle rajouta aussitôt :
— Et p't-être parce que j'suis la personne la plus conne du monde à t'avoir demandé ça. Alors que j'aurais jamais du...
Il y avait de la sincérité et Eugène en avait jamais douté. Le garçon lui offrit un sourire timide, tandis qu'il triturait ses doigts.
— Ce n'est rien... tu n'es pas la première et sûrement pas la dernière à me poser cette question. Après tout, l'humain n'est-il pas curieux ?
Mais ce fait excusait-il la curiosité malsaine qu'une minorité faisait preuve sans montrer la moindre gêne ? Il regarda sa jambe, puis sa canne qui le suivait au quotidien et sans doute jusqu'à sa tombe.
— J'ai... une boiterie.
Les mots coulèrent d'eux même, c'était si naturel, trop sans doute.
— Un accident de la route.

Les souvenirs étaient décousus. Les cris et les rires étaient, par contre, bien net. Une mélodie chaotique dans une série d'images sans queue ni tête. Il se souvenait du choc, de la boue, le goût rance dans sa bouche et de la douleur infâme.

Tu ne sais plus trop quoi penser de tout ça.
Il est évident que ta question gêne le jeune garçon.
Mais en même temps, il t'offre ce sourire timide.
Pour te rassure ? Te mettre un peu plus à l'aise ? Peut-être.
Tu ne sais pas vraiment.
Heureusement, très vite, il reprend la parole.
"Ce n'est rien..."
*Mais quand même !*
"L'humain n'est-il pas curieux ?"
Si. Il a raison.
Tu hoches timidement la tête.
Et c'est alors que le Jaune et Noir baisse la tête pour observer, tour à tour, sa jambe puis sa canne.

- J'ai... une boiterie.

Il te faut quelques secondes pour assimiler cette information.
Et il ne faut pas plus de temps au jeune garçon pour répondre à la question que tu te n'es même pas encore posé.

- Un accident de la route.

Les mots sortent de la bouche d'Eugène.
Ils s'envolent pour rejoindre tes oreilles.
Puis ton cerveau.
De délicats papillons dans le silence travailleur de la salle d'étude.

Tu ne sais pas trop quoi penser de cette raison.
Comment dois-je réagir ?
Tu ne sais pas.
Surement en a-t-il rien à faire des "oh !", des "je suis désolé", des "c'est regrettable" ou tout autre choses, mots, phrases idiotes capables de sortir de la bouche d'un humain.
Toi, tu ne dis rien.
Tu restes juste là, en silence.
Tu ne dis rien.

D'autres mots pointent bientôt le bout de leur nez sous ton crane.
Pourquoi ? Comment ? Quand ? Qu'est-ce qu'il c'est passé ?
Tu pourrais laisser tous ces mot s’échapper. Ou juste un. Ne serait-ce qu'un tout petit, dans un minuscule souffle.
Mais tu ne fais rien de tout ça non plus.
Tu as conscience que tu es déjà allée bien trop loin il y a quelques minutes.
Il n'est pas l'heure de recommencer.

Septembre 2045
Feat @Julie Jing

Pas besoin de t'excuser, prend le temps qu'il te faut pour répondre

Le silence qui suivit ses mots était étonnement agréable. Il s'attendait à une série de questions auquel il n'aimait pas répondre. Seulement, sa mère l'avait bien éduqué. Selon elle, ne pas répondre était impoli. Le fait qu'elle ne posait aucune question était un soulagement et Eugène la regardait avec reconnaissance, avant de passer à autre chose. Il fouilla son sac et mit la main sur le manuel de Potion. Les pages glissaient entre ses doigts, tandis que sous ses yeux, différents dessins et recettes défilaient. Il finit par mettre le doigt sur la bonne page. Sans perdre plus de temps, Eugène se mit au travail. Après tout, il était ici pour cela, mais il n'oubliait pas Julie pour autant :

— Mais assez parlé de moi...
Il regarda la jeune fille du coin de l'œil.
— Cela évolue comment avec ta mère ? Du moins, si ce n'est pas indiscret de ma part

S'il se souvenait bien, sa mère était secrète. Elle parlait peu de ce monde à sa fille, la tenant à distance de ses origines. Julie avait mentionné une correspondance entre elles qui avait aidée la susnommé. Mais quatre mois s'étaient écoulés depuis leur première rencontre, les choses ont forcément changé entre temps que cela soit en bien ou en mal.

En attendant une réponse de sa part, Eugène se plongea dans ses parchemins. Il relut le cours, glanait des informations dans son manuel et, petit à petit, il répondit aux différentes questions posées. Il aimait les potions, c'était certainement sa matière préféré avec la métamorphose et l'Histoire de la Magie.

Le silence calme est là, bien présent.
Il pourrait être gênant comme parfois le sont ces silences.
Mais pas là.
Il est de ceux où l’absence de mots n'est pas horrible. Loin de là, même.
Ils sont pas très loin pourtant, près à surgir à tout instants.
Mais tu sais qu'il ne le faut pas alors tu ne le fait pas.
Telle une petite fille bien sage.

Assez parlé de lui ?
Oui, tu comprends qu'il ne veuille pas.
Toi même, tu n'es pas des plus à l'aise lorsque le sujet de conversation tourne vers toi.
Pourtant, sa question se dirige vers la relation que tu entretiens avec ta mère.
Tu pourrais ne pas répondre.
Être le contraire de la petite fille sage.
*Mais j'lui ai posé une question bien plus indiscrète et il m'a répondu...*
Aussi, tu vas lui répondre. Oui.

Tu vois le jeune Jaune et Noir se replonger alors dans son devoir.
Cet instant te permet de réfléchir. De prendre le temps.
Laissant un peu Pensées vagabonder.
Les vacances d'été passés.
La nouvelle. Moins bonne. Triste.
Le déménagement.
Cette étrange impression qu'ils aient brisés sa mémoire.
La marque toujours présente dans ton cœur que tu pensés qu'elle allait partir avec le temps.
Et la relation avec ta mère dans tout ça ?
Tu ne sais pas trop.
Vous avez partagé un peu plus de temps, ensemble, dans certains lieux qui ne sont accessibles qu'à vous.
Mais à part. C'est tout.
Tu as pensés, bien des fois, à partir sur le sujet pentu du contexte qui vous entoure.
Mais la peur te retenait de faire le pas.
A chaque fois, tu t'es trouvée une excuse pour toi-même afin de garder le silence.
Elle aussi elle t'en a fourni, parfois. Est-ce parce qu'elle sentait que tu allais sauter le pas ?
Peut-être.
Tu ne sauras jamais tant que tu ne lui auras pas clairement demandé.

Revenant à la réalité du moment, la seule réponse que tu trouves adéquat est un simple hochement des épaules accompagné d'un mouvement de tête.
Mais, tu ajoutes malgré tout, ne sachant pas s'il t'as vue car il est plongé dans son devoir :

- On a put partagé quelques moments auquel je n'aurais jamais pensé auparavant mais... il y a encore un point qui bloque entre nous... le contexte, les événements qu'il se passe en ce moment...

Septembre 2045
Feat @Julie Jing

Je ne suis tellement pas mieux concernant le délais de réponse xD Pardonne-moi !

Il ratura et griffonna son parchemin, appréciant le son qui s'en dégageait. La page blanche faisait place à la noirceur des mots et à son argumentation qui se construisait dans sa tête. Longtemps, Eugène avait été un mauvais élève, mais dans cette nouvelle école, il se plaisait à se surpasser et à être fier de ce qu'il construisait. À côté de lui, Julie réfléchit et Eugène se sentit coupable sur l'instant. Cette question était trop personnelle, si intime. Ce n'était pas sa vie, ils n'étaient même pas proches, comment pouvait-il prétendre à une telle proximité ?

Pourtant, aussi surprenant que cela puisait paraître, Julie répondit :

— On a put partagé quelques moments auquel je n'aurais jamais pensé auparavant mais... il y a encore un point qui bloque entre nous... le contexte, les événements qu'il se passe en ce moment...

Sa plume resta en suspension, marquant son hésitation. La curiosité pointait le bout de son nez et, Seigneur Dieu, il aimerait en savoir plus. Non pas pour assouvir ladite curiosité, mais pour apporter une aide quelconque. Mais le pouvait-il ? Après tout, ils n'étaient pas proches. Pour Julie, il n'était qu'une connaissance sûrement sympathique et Eugène savait qu'il n'avait rien d'un ami à ce stade de leur relation.

Le garçon posa sa plume et fit mine de relire ses notes. À son tour, il réfléchit et pesa ses mots qui, soudainement, alourdissait sa langue. À ce stade de leur relation, que pouvait-il se permettre ? Où se trouver la ligne à ne pas franchir ?

Eugène acquiesça, pas confiant pour deux sous. Il reprit sa plume et finit d'écrire sa phrase, avant de regarder sa camarade.

— La situation finira par se débloquer, mais ça prendra sûrement du temps ?

Il n'était pas sûr de ses mots et de leurs utilités. Sur le coup, Eugène se sentait bête. C'était bancale, trop facile, n'importe qui aurait dit la même chose. Cela revenait à faire de la philosophie de comptoir.

Eugène baissa les yeux et murmura :

— Pardonne-moi, c'était maladroit et je n'aurais pas dû te poser cette question.

La plume en suspension, au-dessus de son parchemin déjà remplit d’écritures, tu observes Eugène marquer un temps d’hésitation.
Ne voulant aucunement le presser de répondre ou le gêner, tu détournes le regard à l’opposer.
A la recherche de quelque chose à observer, ton regard vient se déposer sur l’angle de la table.
Tes yeux parcours les rainures de ladite table de bois tandis que tout ton corps garde le silence nécessaire en salle d’étude pour ne pas déranger les autres élèves quoiqu’ils ne soient pas bien nombreux.
Le Temps a dessiné des arabesques à la surface de la table.
Aussi, tu les suis unes à unes, lentement, laissant ainsi le temps à ton cerveau de les analyser.

Après quelques instants à avoir parcourus en long, en large en travers les dessins du Temps sur le bois, tu décides de te retourner vers le Jaune et Noir.
Et c’est dans l’angle périphérique de ton regard que tu le vois acquiescer.
Il te suffit juste de finir ton rapide quart de tour pour que le garçon trace quelques mots de plus sur son parchemin avant qu’il ne reprenne la parole.

- La situation finira par se débloquer, mais ça prendra sûrement du temps ?

Face au garçon, désormais, tu ne sais pas trop quoi répondre.
Prendre du temps ?
Oui, ça, tu es loin d’en douter.
Elle garde tant de secret aussi, *ne pourrait-elle pas être plus transparente et limpide avec moi ?*.
Tu aimerais plus que tout.
Mais la vie n’est pas toujours facile…
Et que ce soit envers elle et ses secrets. Ou envers eux et leur décision qui a encore bien du mal à passer.
Tu ne sais plus quoi faire.
Se mélanger à ça des événements incertain à l’école et dans le monde sorcier.

Perdue dans tes pensées, tu entends à peine Eugène s’excuser.
Ne voulant pas que t’être replongé dans des souvenirs et des questionnements l’ait embarrassé, tu t’empresses de répondre :

- Oh non, ne t’inquiète pas…

Puis, après le laps de temps nécessaire pour que tu trouves tes mots, tu ajoutes :

- Oui, tu as raison, ça devrait bien se débloquer…

Ne sachant plus quoi dire et avisant tes affaires à côté de toi, tu hésites quelques instants avant de prendre la décision de te lever.

- Heu… Je crois que je vais y aller et te laisser travailler… dis-tu hésitante.

Tu fais un pas dans la salle avant de te retourner pour ajouter, plus confiante :

- On aura bien l’occasion de se revoir, à plus tard !

Septembre 2045
Feat @Julie Jing

C'est également tout pour moi Merci pour cette danse ! On rp de nouveau quand tu le souhaite

La conversation s'embourbait dans la maladresse et la futilité, une tournure sûrement inévitable au vu de son commencement. Julie s'était empressée de lui répondre avec un simple "Ne t'inquiète pas" et ajouta après un temps de pause :

— Oui, tu as raison, ça devrait bien se débloquer…

Eugène croisait les doigts pour elle. Les relations humaines étaient une chose bien complexe et qui, de ce fait, demandait énormément de temps. Il se souvenait de la tension entre son père et lui. Eugène lui en voulait pour tout et sûrement pour rien et longtemps, l'enfant s'était sentit abandonné. Reconstruire leur relation avait été pénible, mais bénéfique sur le long terme et il espérait que Julie aurait cette chance avec sa mère.

La susnommé dévisageait ses affaires et elle semblait hésitante. À côté, Eugène avait mis de côté son devoir pour trouver un sujet de conversation. Quelque chose de moins lourd pour eux deux et qui, d'une mesure, pourrait les rapprocher. Après tout, ils ne savaient rien de l'autre. Malheureusement, Julie avait déjà réuni ses affaires et s'était levée. Soit, songea Eugène, une autre fois peut-être.

— Heu… Je crois que je vais y aller et te laisser travailler… dis-tu hésitante.

Eugène se contentait d'acquiescer tout en souriant poliment.

— On aura bien l’occasion de se revoir, à plus tard !

Sans aucune hésitation, Eugène accepta cette main tendu :

— Avec plaisir !

Et il ajouta pour appuyer son propos :

— J'aimerais bien qu'on fasse connaissance.

Sa voix était gonflée par la sincérité. Oui, leur rencontre était teintée de maladresse et sûrement de délicatesse, pour autant, Eugène appréciait sa compagnie et il espérait pouvoir la croiser de nouveau.