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24 févr. 2020, 14:40
 Birmingham  Les réprouvées  solo 
3 Novembre 2044


« Tout ! Tu m’auras TOUT fait !
Mais c’est bon putain c’est pas si grave ! 
PAS SI GRAVE ?
 

Mais qu’est-ce qui ne va pas avec cette gamine ? Qu’est-ce que j’ai foutu pendant 17 ans pour que ma fille me dise, les yeux dans les yeux, qu’être renvoyée de son école c’est pas si grave ? C’est même pas ça, le pire. C’est la raison de son renvoi. Quelque chose déconne chez elle depuis quelque temps, ça je l’ai bien compris, mais j’avais mis ça sur le compte de la puberté. Finalement, c’est plus insidieux. Et j’ai rien vu.

Mettre en danger la vie de tes camarades et de tes professeurs, ça te semble pas si grave ?  demandais-je en agitant le courrier de Poudlard entre les doigts.   Ça te semble normal toi, tout ce qui est écrit sur ce foutu papier ? 
Il fallait que quelqu’un fasse quelque chose ! Et on a fait quelque chose !
Mais ça va vraiment pas dans ta tête là ! T’as attaqué des gamins ! Mais Maggie bordel, tu t’entends parler ?


Maggie souffle bruyamment à ma question, ses cheveux blonds balayés devant ses yeux se soulèvent pour retomber aussitôt. Elle ne réalise pas les conséquences de ses actes, j’ai l’impression de parler à une gamine de seulement quelques années. Sauf qu’en face de moi se tient une sorcière en devenir qui aurait, à la fin de l’année, passé ses ASPIC, passé son diplôme et rejoint l’Institut des sports magiques d'Irlande. Mais nan. En quelques conneries plus grosses qu’elle, Maggie a balayé son avenir d’arbitre de Quidditch pourtant si prometteur. J’en reviens pas. Voir ma fille devenir l’exact opposé de ce que j’ai cherché à faire d’elle me fout en l’air.

Le geste furieux, je me saisis de mon paquet de clope dépassant de ma veste pour en extraire une.

 — T’as l’air d’oublié que ton grand-père et toute sa famille sont des moldus ! ajoutais-je en passant une clope à mes lèvres. Allumée, j’en pris immédiatement une bonne bouffée. C’est salvateur, alors que mon corps menace d’imploser.   T’es peut-être toi même une moitié de moldue, qu’est-ce-que vous condamnez les autres pour leur sang, avec tes copains débiles ? »

Maggie se raidit, ses yeux bleus se plantent sur moi. Elle n’aime pas que je mentionne son père, plutôt son absence de père, mais là, pour le coup, j’en ai rien à cirer. Elle doit se mettre dans la tête que ce qu’elle semble détester pourrait faire partie de son sang.
Je soutiens son regard menaçant, jusqu’à ce qu’elle se décide à détourner les yeux pour aller s’aplatir contre le mur dans son dos, ses bras croisés sur sa poitrine. Elle ne dit rien, rumine, tapant du pied avec frénésie. Elle m’insulte dans sa barbe, j’en suis certaine.

Ma cigarette meurt rapidement à force de tirer dessus comme une mort de faim. Je ne quitte pas la fenêtre pour autant, observant la marche des nombreux moldus depuis mes hauteurs. Ce sera bientôt le bordel dans les rues, tous les sorciers le savent, et ceux qui l’ignorent sont des abrutis. Ce qui s’est passé à Londres signe la fin d’une époque, et je crains celle qui s’annonce.
Dernière modification par Marian Laszlo le 06 mars 2020, 22:58, modifié 1 fois.

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24 févr. 2020, 17:48
 Birmingham  Les réprouvées  solo 
Pendant de longues minutes, ni Maggie ni moi n’avons prononcé le moindre mot. Je fume, et elle dresse certainement la liste de tout ce qui fait de moi une horrible mère.
Enfin, la porte d’entrée s’ouvre, et Connor pénètre dans la pièce. Maggie fait un pas dans la direction de son oncle, mais le regard mauvais qu’il lui jette indique à ma fille qu’il n’est pas vraiment d’humeur à la câliner. Et sans grande surprise, Maggie est touchée dans son orgueil : son allié de toujours se dresse contre elle.

« —Nan mais c’est bon là ! Tu vas pas t’y mettre non plus !
C’est très grave ce que tu as fait. Vraiment très, très grave. T’as conscience des horreurs que t’as fait au moins ?
À force de me le répéter, ouais je crois que je commence à enregistrer.
Baisse d’un ton Margaret ou ça va vraiment mal se passer. 


Et encore une fois, Maggie s’enfonce contre son mur, souffle et rumine. Je déteste devoir menacer ma fille, et je suis contre la violence éducative. Mais là, il faut le reconnaître, elle mériterait de se prendre ma main dans la figure. Pour éviter de craquer, je tire une nouvelle clope de mon paquet et l’allume aussitôt.

C’est pas bon ce qui se passe dans les rues, annonce Connor en me rejoignant à la fenêtre. Il s’appuie sur le rebord, observant l’extérieur à son tour. Les sorciers vont bientôt devenir des cibles à abattre, la vidéo des Obscurus de Londres est diffusée sur toutes les plateformes possibles. T’as lu la Gazette, ce matin ?
Nan, pas eu l’occasion. Qu’est-ce qu’il y a ? Encore un attentat ?
Pas un attentat. Des dénonciations. Une sorcière est maintenue captive par l’armée. 


« Bordel » soufflais-je en écrasant mon visage dans main. Ça tombe vraiment, mais alors vraiment pas au bon moment. Avec ce qu’a fait Maggie, c’est sûr, on va avoir des problèmes, de gros problèmes. Je pensais que la galère serait seulement de savoir quoi en faire, mais non, je vais peut-être devoir affronter les dénonciations qu’il pourrait y avoir des parents d’élèves vengeurs. Les gens deviennent débiles quand on s’en prend à leur marmaille, moi la première.

 — Après ce qu’a fait Maggie ...
Je sais, le coupais-je en relevant mon visage sur le sien. Je sais. Elle risque de se faire dénoncer.
Ouais ... je suis contente que maman ne porte plus son nom de jeune fille, ça aurait pu remonter jusqu’à elle.
Putain, j’avais pas pensé à maman !
Maman, je m’en occupe. Toi, concentre toi sur ta fille. »


Sa grande main vient se poser sur mon épaule dans un geste de réconfort. Ça fait du bien après tout ce qui s’est dit, tout ce que j’ai appris aujourd’hui. Je sais qu’il en reste encore à apprendre, mais au moins mon grand frère est présent.
J’en reviens toujours pas de ce bazar. Maggie a vraiment déconné, je ne sais pas comment on va pouvoir se tirer d’affaire. La Bonne Fiole porte mon nom, j’ai pour clients un sacré paquet de parents d’élèves, on pourrait venir me débusquer alors que je suis coincée entre quatre murs. Mes employés, bon sang faut que je les prévienne, c’est pas le tout qu’ils payent pour moi. Il y a trop de choses auxquelles je dois penser, et je ne sais même pas par où commencer. Ma priorité, c’est ma fille, mais que faire pour la mettre en sécurité ? Par dessus mon épaule, je jette un coup d’œil à Maggie qui n’a pas bougé de son mur. Son pied tape toujours le sol, comme si elle piétinait l’univers. Il y a tant de colère en elle. J’aimerais pouvoir dire que je la comprends, et si je le pouvais je prendrait toute cette haine qui la grignote... mais je n’accepte pas ce qu’elle est devenu. Cette répulsion à l’égard des Moldus qu’elle côtoie depuis bébé, je ne peux décemment pas l’ignorer, et lui dire que quoi qu’il arrive, je la comprend. Rien ne justifie ses agissements. Rien de ce qui appartient à notre passé n’excuse ce que ma fille, mon sang, ma chaire est devenue.

— Va dans ta chambre, lui demandais-je sans hausser le ton.

Maggie roule des yeux comme à son habitude, et traverse le salon sans un regard pour Connor ou moi. Elle s’arrête cependant dans l’encadrement de la porte et se tourne face à nous.

C’est pas nous les méchants, ce sont eux , dit-elle en pointant la fenêtre du doigt.  Ouvrez les yeux, Ursula est notre seule chance de nous en sortir face aux Moldus. 
Miss Parkinson, corrigea Connor. Ce n’est pas ta copine
Elle me comprendrait, elle. 


C’est à mon tour de rouler des yeux face à la réponse de ma fille. Si elle avait encore quatre ans, elle aurait dressé sa liste des « préférées » et m’aurait classé juste derrière la pire crevure de ce siècle. Je n’ai pas créé un monstre, mais c’est tout comme.

J’entends la porte de la chambre de Marian claquer avec autant de colère que possible. Connor soupire, sa main passant et repassant sur son visage mal rasé.

 — J’te paye un coup à boire ? 

Comme dirait mon grand père : trinquer avec le désespoir permet de mieux y voir.
Dernière modification par Marian Laszlo le 06 mars 2020, 23:00, modifié 2 fois.

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24 févr. 2020, 23:16
 Birmingham  Les réprouvées  solo 
Ma chope retombe lourdement sur la table en projetant quelques éclats de mousse. Je souffle de satisfaction, mon nez empli de l’odeur de ma bière brune, mon palais flatté par son goût prononcé. Le pub est calme aujourd’hui, après tout il n’est pas encore dix heures. Les habitués de cette heure sont quelques vieillards, regroupés en petits groupes d’amis. J’entends les verres se choquer, les rires s’élever. J’entends l’insouciance, et ça me fait mal. Eux ont passé l’âge de s’inquiéter du quotidien, ils se contentent de picoler entre copains devant une partie de cartes. Ça c’est la belle vie. J’en reviens pas, j’en suis à envier la vie des vieux soûlards de mon quartier.

« 17 ans, soupirais-je. 17 ans, et virée de son école... T’y crois, toi ?
Difficilement.
Je vais en faire quoi ? Avec tout ce qui se passe en ce moment ...


Je me laisse aller dans ma chaise, focalisée sur le vieux folk irlandais que murmurent les enceintes du pub. Je suis dans la bouse de dragon, et jusqu’au cou. Si j’en avais les tripes, je laisserai Maggie assumer les conséquences de ses actes, de quelques manières que ce soit. Le problème, c’est que j’aime ma fille, et jamais je ne laisserai qui que ce soit lui faire du mal, et cela même si elle a montré être capable des pires atrocités. C’est mon bébé, et elle le sera même si elle venait à devenir la bête noire de Grande-Bretagne.

Peut-être qu’on se fait du mouron pour rien, me dit Connor en reposant sa chope.
Je pense pas.
Je veux dire, Maggie c’est une gamine, les parents des élèves qu’elle a blessé peuvent comprendre ça. Ils vont pas dénoncé une adolescente, quand même.
Ne sous-estime pas la cruauté des gens. Gamine ou pas, ils s’en foutent les parents. Un truc pareil arrive à ma gosse, je vais moi même amener les coupables aux autorités.


Connor grimasse. Il a pas d’enfant, il peut pas comprendre. Moi je sais comment peut réagir une mère qui doit consoler son enfant chaque soir après qu’il ai fait des cauchemars terribles. Les élèves que Maggie a blessé, et même ceux qui n’ont fait qu’assister au bal, n’oublierons jamais la nuit d’horreur qu’ils ont passé. Les parents feront payés les coupables, même si ils sont âgés de 17 ans.

Faut que je la fasse partir, dis-je en récupérant ma chope. Je vois pas trente-six solutions. Faut que je l’éloigne.
Tu te vois, vivre sans ta fille ?
- Je partirai avec elle.
Et la boutique ?


La boutique. Le voilà, le point noir de mon plan. La Bonne Fiole, le rêve de toute ma vie. J’ai pleuré des larmes de sang pour en faire la boutique que c’est aujourd’hui, je ne peux pas, et je ne veux pas tout abandonner. Je ne supporterai pas de me retrouver sans activité. Fabriquer des potions, les commercialiser et voir la satisfaction sur le visage de ma clientèle, c’est ce qui me fait vibrer.

Mari, pour une fois, ne fonce pas tête baissée. Réfléchis à tout ça la tête reposée.
— A tête reposée, à tête reposée … T’en a de bonnes, toi. Comment veux-tu que je fasse une pause pour réfléchir avec ce qui nous tombe dessus ?
Je vais dormir chez toi ce soir. Si quelque chose devait arriver, tu ne serais pas toute seule avec Maggie.
Merci Connor. Je ne sais pas ce que je ferai sans toi.
»

Son bras vient entouré mes épaules pour m’attirer à lui. Je l’enlace moi aussi, j’en ai besoin. Pour la première fois de la journée, je souffle un peu. C’est un petit repos avant une grande bataille, nous le savons tous les deux, mais au moins je ne suis pas seule.
Dernière modification par Marian Laszlo le 06 mars 2020, 23:01, modifié 1 fois.

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26 févr. 2020, 14:34
 Birmingham  Les réprouvées  solo 
8 Novembre


Cinq jours se sont écoulés depuis le renvoi de Maggie. Cinq jours pendant lesquels Marian s’attendait à recevoir la visite de quelques Moldus armés, mais rien, pas l’un chat. Tant mieux, c’est ce qu’elle devrait se dire, et c’est ce que Connor lui dit également. Lui continue à penser qu’elle s’inquiète trop quand il s’agit de sa fille, et que dans ce cas présent, sa petite sœur se montre particulièrement pessismiste. Oui, peut-être que c’est le cas, mais peut-être aussi que ce qu’il appelle pessimisme est en fait de la prudence. La vie des Laszlo-Jones a basculé, et pas seulement à cause des actes de Maggie. Chaque jours des sorciers disparaissent sans laisser de traces, les Moldus savent à présent que le monde magique existe, aucun danger plus grand n’aurait pu leur tomber dessus. Marian n’est pas pessimiste, Marian est prévoyante. Qu’il devienne père, Connor. Il saura ce que c’est que la peur, la vraie, celle qui prend aux tripes.

Les journées sont longues, Marian tuerait pour que les heures passent plus vite. Les clients ne se bousculent pas, ils sont rares, aussi bien du côté sorcier que du côté moldu. Ils ont peur, bien sûr, les sorciers craignent les Moldus et les Moldus les sorciers. A ce train là, la boutique sera contrainte de fermer. Enfin, même si le chiffre d’affaire promet de se casser la figure, Marian s’estime heureuse : aucun moldu ni parent furieux n’a eu l’idée de saccager sa boutique. Avec toutes les mixtures et remèdes miracles qu’elle leur propose, ça pourrait bien arrivé, et c’est ce que craint la jeune qui s’occupe des ventes de la boutique côté moldu. « Patronne, il faut qu’on ferme » qu’elle dit à longueur de journée. Ça ne changerait pas grand chose, la galloise se tue à lui dire. Marian et des deux vendeuses utilisent leur nom et prénom tous les jours, si quelqu’un doit leur tomber dessus pour sorcellerie, ça arrivera sans qu’aucune ne soit au travail. C’est le problème de travailler dans les deux milieux, on est exposé à la merde d’un côté et de l’autre sans pouvoir s’en protéger

Ses jambes croisées sur son bureau, Marian profite que des deux vendeuses soient occupées pour s’octroyer une pause clope non pas méritée mais nécessaire. Marian ne va plus au contact de la clientèle depuis quelques semaines à présent, se consacrant seulement à l’élaboration et la création de nouvelles potions pour ses compères sorciers. Malheureusement, ce n’est plus le cas depuis ces derniers jours : la concentration est absente et Marian fout en l’air de précieuses ressources à force de se mélanger les pinceaux. Elle râle, explose et détruit son matériel à grand coup de pied, perdant toujours un peu plus d’argent. C’est pas une vie que d’être potionniste sans pouvoir créer. Alors Marian fume, au moins là elle n’a pas besoin de se concentrer. Il est très probable qu’à force elle en tombe gravement malade, mais dans ce cas Ursula Parkinson et ses conneries auront son cancer sur la conscience. Enfin, si elle en a une.

Marian s’étrangle avec sa fumée lorsqu’un bruit de verre brisé vient inondé ses oreilles. Oh c’est pas une fiole ça, c’est bien plus gros ! La sorcière se redresse sur ses pieds, toussant bruyamment à cause de sa gorge douloureuse. Mais qu’est-ce qu’elles ont foutu ?
Elle ne prend pas la peine d’éteindre sa clope ou d’apaiser sa toux et quitte le bureau aux pas de course. A coup sûr, ça vient de la boutique moldu, et la voix de sa jeune vendeuse qui l’appelle lui confirme. Elle est terrifiée la pauvre gamine, ça s’entend, ça tremblote. D’un geste du bras sec, Marian ouvre le rideau qui sépare le couloir de la boutique.

« — Mais qu’est-ce que tu ... »

Sa voix s’interrompt lorsqu’elle franchit l’encadrement de la porte. La réponse est juste sous ses yeux, éparpillée sur le sol lilas de la boutique. La vitrine est en mille morceaux aux pieds de sa vendeuse tremblante. Ses petites mains regroupées sur son visage son indemne, aucune goute de sang ne franchi ses doigts. C’était la principale peur de Marian, voir sa vendeuse blessée.
Elle ne prête que peu d’attention aux gros débris de verre qui macule son sol et rejoint la jeune pour la prendre dans ses bras avec force. La gamine explose en sanglot dans le cou de Marian qui la berce avec force pour la rassurer, mais pour se rassurer elle aussi. Son regard ambré passe de la vitrine brisé et l’extérieur de la boutique au sol. C’est une brique qui l’a fracassé, elle est là, au milieu de la merde formée par les fioles brisées et les poudres renversées. Le sang de Marian ne fait qu’un tour.

— Les enfoirés !
Rien de casser à l’intérieur ?
 

Marian relève les yeux sur le visage sympathique d’un grand père qui s’apprêtait à franchir la vitre absente. Il se ravise bien vite en voyant qu’au premier pied posé, il glisserait.

 — C’est pas le terme que j’aurai choisi, mais non, nous ça va, répondit Marian en relâchant la vendeuse qui fut récupérée par la seconde de la boutique sorcière. Vous avez vu qui a pété ma vitrine ?
Non ma petite dame, j’étais au café du coin avec les copains, on a entendu le boucan


D’autres l’ont entendu, les Moldus se regroupent autour du vieillard, le visage horrifié et curieux. Quelle merde.

 — Les filles vous rentrer chez vous, ordonne Marian en se tournant vers elles. Allez hop ! »

Inutile de le répéter, les jeunes filles franchissent prestement le rideau. Son cœur lui est douloureux, elle n’aime pas ce qui vient de se passer, et la suite qu’elle suppose est pire encore.
Sous les murmures des Moldus agglutinés devant sa boutique, Marian se penche pour récupérer non pas la brique qui a fait voler sa vitrine en morceaux, mais le bout de parchemin qui y a été accroché. Elle l’arrache d’un geste furieux, révoltée par la brutalité de celui ou celle qui a décidé de lui passer un message. Pas foutu de passer la porte pour venir lui dire les choses en face. C’est dégueulasse.

Mais en lisant le contenu du message, Marian réalise qu’il est parfois plus sage de ne pas chercher une confrontation direct, car cette brique là aurait pu lui être éclatée dans la tête.
Vacherie ...
Dernière modification par Marian Laszlo le 06 mars 2020, 23:02, modifié 1 fois.

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02 mars 2020, 22:26
 Birmingham  Les réprouvées  solo 
NB : Ma plume est encore incertaine et je la sais pas franchement agréable à lire :sweatingbullets: . Je me cherche encore, elle finira par me devenir jolie.

La porte frappe violemment le mur, et se referme avec autant de brutalité. Le dos contre elle, Marian frappe son crâne une fois, puis une fois encore. « Merde, merde, merde ! » . Entre ses doigts est froissé ce parchemin annonciateur de mauvaises nouvelles, serré avec toute la rage du monde. « Merde, merde, merde ... »
A l’autre bout de la pièce, Connor lève sa tête de la Gazette du Sorcier. Il quitte immédiatement son fauteuil pour rejoindre Marian. De ses deux grandes mains, il vient se saisir de la tête de sa sœur pour l’empêcher de frapper encore une fois.

« —Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Mari, dis moi !
La boutique à été attaquée ! Voilà ce qu’il y a !
Comment ça "attaquée" ? Tu vas bien ? Et les filles ?
Ça va. Mais c’est pas le cas de la vitrine !

Sa si jolie vitrine décorée avec soin, « La bonne fiole » floquée avec amour, le rêve de sa vie, tout ça éclaté par quelques abrutis pas foutus de calmer leur nerfs autrement que par la violence. Le pied de Marian vient violemment heurter une chaussure solitaire.
Connor s’écarte, l’air d’essayer de comprendre. Marian n’a pas le courage de lui expliquer, ce serait relancer sa colère encore un peu plus. Alors elle lui tend le bout de parchemin humide de la moiteur de ses mains.

— Nan mais ça va là avec la porte ? Je vous rappelle que mon lit est juste contre le mur, hein ! Vous pourriez un peu penser aux autres !

Maggie qui décide de faire sa casse bonbons au pire moment, s’en est trop pour Marian. Ses grands yeux furieux se lèvent sur sa fille, toute droite dans le couloir et encore en pyjama. La gamine ne baisse pas les yeux, veut jouer à celle qui est la plus en colère. Marian n’a pas envie de jouer. Marian fait face à un problème bien plus grand que les crises émotionnelles de son adolescente. Une claque dans le museau et ça serait terminé, mais même ça c’est trop d’effort pour elle.

Connor reste silencieux, ses yeux ne quittant pas le bout de parchemin. Il déglutit, Marian sait pourquoi. Elle ne veut pas en parler, veut seulement calmer ce monstre qui hurle en elle.
Ses chaussures retirées en quelques jets de jambes, la galloise rejoint son canapé pour s’y laisser tomber en avant. Ni la foi de parler de cette nouvelle merde, ni la foi d’y penser. C’est trop pour elle, qu’on la menace de balancer sa "mangemort de fille dans une fosse pleine de Moldus", c’est la grosse goutte d’eau qui fait déborder le vase. Rien que de repenser à ce parchemin, elle avait des envies de retourner à la boutique pour y confronter ces monstres, et le tout à grand coup de pelle. Des lâches, voilà ce qu’ils sont. S’en prendre au matériel, menacer une gamine, c’est quoi ces tordus ?

Maman, qu’est-ce qu’il y a ? demande enfin Maggie en s’approchant lentement.
La boutique à été attaquée visiblement, répond Connor.
Par des Moldus ?
Non, pas des Moldus.

La jeune se fige, ça crève le cœur de la mère. Elle sait qu’à ce moment précis, Maggie prend toute conscience de ses actes. C’est de sa faute, elle le comprend, elle n’est pas idiote. Bornée, imprévisible, casse pied, mais pas idiote.

Mari, tu comptes faire quoi ?

Marian se retourne sur son canapé, et tend le bras pour se saisir d’un paquet de clope laissé sur la table basse. Elle en glisse une entre ses lèvres, et l’allume. Marian ne répond pas, et Connor ne repose pas sa question. Elle ne sait pas ce qu’elle peut faire. Quitter la ville, cela voulait dire abandonner la boutique et donc tirer un trait sur toute rentrée d’argent. Continuer à travailler ici, ce serait tenter le diable, on finirait par lui tomber dessus. Rester cloîtrée ici, impossible. Aller chez papa et maman, ce serait les mettre en danger. Vivre chez Connor, pareil. Des solutions il y en a à la pelle mais elles sont toutes mauvaises.

Marian tire une fois, deux fois, trois fois sur sa clope avant de la tapoter dans le cendrier. La journée est déjà bien assez pourri sans avoir à en rajouter en foutant de la cendre sur le canapé. Au sol s’étend la Gazette du Sorcier, toute mouvante des images de la rubrique des petites annonces. Les gens continuent à vendre leurs balais d’occasion, leurs baguettes magiques faites maisons, leurs commerces ...
Leurs commerces ? Sa clope pincée entre ses lèvres, Marian s’empare du journal pour vérifier quelques mots qu’elle semblait avoir mal lu.
La Tête de Sanglier - une auberge historique à vendre.
Ses yeux s’arrondissent. La Tête de Sanglier, cette auberge tant rustique que puante perdue dans les rues de Pré-au-lard ? Marian se souvient y avoir vécu ses premiers déboires alcoolisés, en compagnie de ses lascars, tous sous potion de vieillissement. En réalité, Marian se souvient plus nettement de la crasse que de la boisson et ses résultants. Elle sent mauvais cette auberge, mais au moins elle est loin du danger que représente les Moldus.
En voilà une idée. Elle n’est pas bonne, ni mauvaise, c’est seulement une idée, une solution de repli. C’est une cachette qui préserverait son enfant des menaces et des passages à l’acte.

Maggie, fais tes bagages, lança Marian à sa fille tout en se jetant assise. On part pour Pré-au-lard, et c’est pas la peine de faire la gueule. »

Fin du RP

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