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01 janv. 2020, 18:50
 Pensine   Glasgow, Ecosse  Je ne veux pas y aller!
Souvenirs de Mike...


5 septembre 2039
Ecole primaire de Lorne Street,
Glasgow, Ecosse.
Mike est alors âgé de 9 ans.



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Mike traînait des pieds, il n'avait vraiment pas envie de faire comme tous les autres enfants : c'est-à-dire aller à l'école. Il avait réussi à y échapper car lui et ses parents habitaient trop loin de la ville pour l'y emmener et sa mère qui ne travaillait pas, se chargeait de son éducation. Mais tout cela avait changé : ils avaient maintenant déménagé à Glasgow, grande ville d'Ecosse. Sa mère avait trouvé un emploi dans une librairie du quartier sorcier et ils avaient dû trouver une école pour leur fils. C'était beaucoup de changement pour le garçon qui avait grandi dans la campagne profonde et n'avait jamais vraiment sociabilisé avec les gens de son âge. Les récents événements n'avait guère favorisé le bien-être du rouquin qui s'en  voyait perturbé : en effet, il avait perdu son oncle l'hiver dernier et sa perte restait toujours dans un creux de sa tête, et l'enfant qui était déjà peu sociable, se renfermait d'avantage. Suite à cela, son père avait eu un accident au travail, et son patron avait dû le licencier pour faute professionnelle ; pensant qu'il trouverait plus vite du travail en ville, ils avaient donc emménagé à Glasgow. Mais Mike n'avait pas encore eu le temps de prendre ses repères : ils étaient arrivé il y a seulement deux semaines et avait à peine fait le tour du quartier. Glasgow n'était pas une ville désagréable : longer le River Clyde était plutôt délectable ; mais Mike n'aimait pas! Il n'aimait pas le bitume sur lequel il devait marcher, il n'aimait pas les parcs et leur fausse nature, il n'aimait pas les gens qui le dévisageaient comme s'ils étaient des moins que rien, pauvres campagnards des Highlands. Il pensait que tout le monde le méprisait. Son coin de paradis, ses prairies aux herbes hautes comme lui, tout ça lui manquait. Il ne savait plus où aller courir après les papillons... il n'y avait pas de papillons en ville, pas d'insectes ni d'oiseaux, à part de pauvres pigeons idiots qui se jetaient sur la moindre petites miettes de pain rassi qu'ils voyaient. Les odeurs des égouts, de cigarettes et d'autres fumées nauséabondes avaient remplacé les parfums des fleurs qui autrefois tapissaient les grandes étendues vertes qui formaient son terrain de jeu. Les bruits de klaxon et les cris des gens, des hommes qui traversaient nonchalamment les ruelles le soir, après avoir fait la tournée des bars, avaient remplacé les doux bruits de l'eau qui serpentait entre les arbres et les rochers, et que Mike, bien qu'il en ait peur, adorait écouter. Il n'avait plus de jeu, la maison qu'ils habitaient à Elphinstone Street était toute petite, et la cour qui se trouvait à l'arrière n'était pas assez grande pour qu'il s'y dégourdît les jambes. Il restait dans sa chambre, se plongeant dans les livres, dévorant toutes ces lignes de mots, ces récits d'aventures qui le portaient en dehors de ces murs qu'il voyait comme une prison dans une ville de prison.


Mike continuait de traîner des pieds dans le parc qu'ils traversaient, lui et sa mère, pour rejoindre cette école. Mike n'avait clairement pas envie d'y aller. Etudier dans une école moldue... Il ne voulait surtout pas! Et ce n'était pas le fait de se retrouver avec des enfants moldus qui le gênait, mais il n'avait juste pas envie d'aller à l'école. Il préférait l'époque où sa mère lui enseignait. Il avait peur des autres enfants, peur qu'ils se moquent de lui, le campagnard et son accent du nord de l'Ecosse, de ses habitudes si différentes... D'ailleurs, il n'était pas comme eux... Ce n'était pas un moldu mais un sorcier, et il devait le cacher. Son père lui avait longuement expliquer la veille : il ne devait rien dire sur le monde sorcier, c'était important, mais Mike n'en comprenait pas vraiment l'enjeu. Il obéissait, comme ça lui arrivait parfois de le faire, c'est tout.

Sa mère lui tira le bras, pour qu'il avance un peu plus vite. Elle lui fit la remarque :

"Avance plus vite Mike, tu vas être en retard!
- Mais maman, j'ai pas envie d'y aller! Je veux rester à la maison!"

Sa mère le prit dans ses bras pour le consoler.

"Je sais que tu n'as pas envie, mais nous n'avons pas le choix, tu le sais. Puis ce n'est que temporaire, un jour tu recevras ta lettre pour aller en école de sorcellerie, et là tu t'y plairas."

Mike avait tellement hâte de recevoir cette lettre, lui qui n'avait toujours pas découvert ses pouvoirs. Il savait déjà lire, écrire et compter... pourquoi fallait-il donc qu'il aille en école moldue? Que lui apprendraient-ils? Lui, il voulait apprendre la magie, comme ses parents! Savoir transformer des objets en d'autres, s'occuper des dragons comme son père... Il n'avait que faire de savoir faire des divisions ou de savoir qui était le Roi d'Angleterre en 1550!

"Et si je n'ai pas de pouvoirs?
- Mais ne t'inquiète pas pour ça, ça viendra! Allez, avance!"

Des doutes et des tonnes de questions subsistaient dan la tête du garçon. Mais sa mère continua d'avancer, l'emmenant en direction de l'école. Ils traversèrent la rue à la sortie du parc puis y arrivèrent finalement.


Devant la porte d'entrée se tenait une dame, une institutrice sans aucun doute. La mère de Mike s'arrêta et lui demanda d'attendre. Mike la regarda s'éloigner et parler à l'institutrice. Il attendit le temps de leur discussion, puis les deux femmes vinrent à lui.

"Mike, c'est ton institutrice. Elle s'abaissa et lui parla plus doucement, comme s'il s'agissait d'un secret. Elle a l'air très gentille, ne t'en fais pas. Je reviens te chercher ce soir, sois sage."

Elle l'embrassa, et partit. L'institutrice agrippa l'épaule de Mike pour le guider dans l'école et lui souhaita la bienvenue. Elle l'emmena dans sa classe où se trouvaient déjà une vingtaine d'élèves. Elle le plaça à côté d'un autre garçon et attendit que les élèves retardataires finissent par arriver. Elle se leva ensuite de son bureau et se présenta. Elle ajouta ensuite:

"Pour cette nouvelle année, nous avons le plaisir d'accueillir un nouvel élève qui nous vient des Highlands. Elle montra du bras le rouquin. Alors soyez gentil et souhaitez la bienvenue à Mike Table."

A l'écoute de son nom, quelques ricanements étouffés se firent malgré tout entendre. L'institutrice toqua quelques coups sur son bureau pour faire le calme et l'ensemble des élèves chantèrent en chœur la bienvenue au jeune écossais. L'institutrice commença son cours. Le voisin de Mike se tourna vers lui.

"Table!?... Dit-il en ricanant. Ça te dérangera pas si je t'écris dessus du coup!"

L'élève prit son stylo et l'approcha du visage de Mike qui recula, faisant crisser les pattes de sa chaise sur le sol. Le tintamarre attira l'attention de l'institutrice qui remarqua la scène. Elle fit une remarque à l'élève dissipé et continua la présentation du cours.

Après quelques heures à supporter les remarques chuchotées par son voisin, une sonnerie retentit indiquant l'heure de la pause. Mike se leva, accompagné de ses camarades de classe, et se dirigea vers la sortie. Il fut arrêté par son institutrice qui lui fit signe de venir.

"Si tu as des problèmes, dit-elle, viens me voir. Je sais qu'il est difficile de s'adapter à une nouvelle école."

Une nouvelle école?... C'était la seule école dans laquelle Mike avait mis les pieds. Il acquiesça d'un mouvement de tête pour signifier qu'il avait compris et marcha en direction de la cour de récréation. Là-bas, il se colla à un mur et commença à lire. Il n'avait pas envie de parler, il y avait trop de monde et tous les élèves étaient déjà entre amis. Il commença à parcourir les lignes qui s'étalaient sur les pages de son bouquin, plongé dans l'histoire qu'il lisait. Quand d'un coup, le livre lui vola à la figure. Il sursauta. C'était son voisin de classe qui avait tapé dans son livre. Il était accompagné d'autres élèves de son âge. Mike ramassa son livre qui avait chuté au sol.

"Alors... une table ça lit pas!
- Laisse-moi tranquille. Rétorqua Mike.
- Une table, ça parle pas non plus. Rajouta l'autre garçon. D'ailleurs, une table ça se tient à quatre pattes. Mets-toi à quatre pattes, la table!"

Le garçon passa sa main derrière le cou de Mike pour le forcer à se plier. Mike le repoussa violemment et son opposant faillit tomber dans sa projection. Il cria un bref "Il est malade lui..." avant d'avancer en faisant signe à ses amis de le suivre. Sentant qu'il ne faisait pas le poids, Mike commença à courir pour se réfugier dans les toilettes. Suivi par le groupe d'enfants, il s'enferma dans l'une des cabines pour échapper aux autres garçons. Toujours le même, celui qui était aussi son voisin en classe, entra et tapa sur la porte de la cabine en criant. Il était seul, ses amis attendaient à la sortie.

"Allez, sors, c'est pas drôle!"

Il tapa une nouvelle fois sur la porte de la cabine.

"Allez, je suis tout seul, je ne vais rien te faire. Je compte jusque 3 et si tu sors avant, je ne te ferai rien, promis."

1... Mike ne savait pas s'il devait faire confiance à ce garçon, après tout il n'était pas gentil avec lui. Mais d'un autre côté, il faudrait qu'il sorte un jour.
2... Le garçon continuait de compter en attendant qu'il déverrouille la porte et ose se montrer. Mike savait que, quoiqu'il arrivait, le garçon ne se montrerais pas docile.
3...

"D'accord, je sors. Dit Mike au moment où le garçon finit son compte à rebours."

Mike posa doucement ses doigt sur le verrou. Il le tourna lentement et entrouvrit la porte pour voir où se trouvait l'autre élève. Il le vit un peu plus loin, adossé au mur fait de carrelage, l'attendant. Il n'avait pas l'air offensif cette fois-ci. Peut-être avait-il soudainement changé? Honorait-il sa promesse? Il décida de sortir.

Ils étaient seuls, les compagnons de l'autre garçon étaient partis l'attendre dehors. Son voisin de classe le regardait avancer lentement, avec méfiance. Mais soudainement, il chargea sur Mike le poussant contre un mur.

"T'es sorti trop tard, j'avais déjà dit 3!"

L'assaillant passa de nouveau son bras autour de son cou pour le faire tomber. Mike se retrouva par terre... à quatre pattes.

"Ça c'est une vraie table!"

Mike sentit la colère l'envahir. Le sang lui montait à la tête. Il se leva alors en serrant les poings, fronçant les sourcils et arborant un regard des plus sombres. Il poussa violemment le garçon en direction du mur opposé dans la pièce. L'élève se cogna près d'une fenêtre. Mike continuait de le fixer avec une grande colère imaginant la fenêtre se fracturer sur le garçon. Tout d'un coup, la vitre se brisa, sans qu'il en comprit les raisons. Comme il l'avait pensé. Comme si l'énergie emmagasinée dans sa colère avait ébranlé le carreau de verre. Mike fut surpris, il ne pensait pas avoir poussé l'autre garçon aussi fort, il ne pensait pas que l'on pouvait casser un objet en le regardant.

Un silence régna, l'autre élève n'était pas blessé, le verre ne lui avait pas éclaté dessus, seul des petits morceaux avaient grouillé dans ses cheveux avant de retomber au sol, pour la plupart. Un adulte accourut, en criant des mots que Mike n'écouta pas, encore sonné par ce qui venait d'arriver. L'autre élève pleurait, l'adulte le prit et l'emmena ailleurs. L'institutrice de Mike arriva à son tour. Elle demanda à Mike de raconter ce qu'il s'était passé, mais il ne répondit pas. Il fut emmené dans le bureau de la directrice, sa mère fut convoquée. La direction de l'école décida d'une mise à pieds d'une journée. Faible punition pour les dégâts causés, sans doute. Cependant, Mike n'osa plus mettre les pieds dans l'école. Sa mère avait beau essayer de le forcer, il finissait par pleurer et l'implorer de ne pas y aller. De nouveau, Mike se retrouva chez lui, sans école, mais au moins, il savait qu'il était bel et bien sorcier. Ses parents embauchèrent une nourrice sorcière, qui lui enseigna ce qu'il avait à savoir de l'éducation moldue et lui apprit aussi les choses qu'on apprend aux jeunes sorciers, avant d'entrer à Poudlard.

Compte-élève de monsieur le sous-directeur.
8è Année RP (je sais, ça n'existe pas). Ex-Préfet de Serdaigle (entre janvier et août 2045).