Inscription
Connexion

05 janv. 2016, 22:28
Phobie serpentesque  PV: Ysalyne Benett 
*Mais qu’est-ce qui m’a pris d’afficher cette annonce !*

Isaya ne parvenait pas à tenir en place. Attablée devant un bon chocolat chaud, elle trépignait sur sa chaise, son pied battant la mesure contre les pieds de la table. Malheureusement, il était trop tard pour faire marche-arrière, sa camarade devait arriver d’un instant à l’autre et il serait très impoli de lui faire faux bon. Elle se demandait encore ce qui avait bien pu lui passer par la tête deux semaines auparavant. Pour être honnête, elle savait très bien ce qui lui était arrivé. Elle était passée devant les sabliers, ou plus exactement devant la bannière des Serpentards. Lorsqu’elle avait croisé le regard vicieux de leur animal totem, elle n’avait pu retenir un frisson, comme à chaque fois qu’elle croisait un de ces maudits animaux. Elle détestait les serpents, non, elle les haïssait mais, pire que tout, elle en avait une peur bleue. Il lui suffisait de voir une forme sombre serpenter entre les hautes herbes pour qu’elle pousse un cri d’effroi, une branche d’une forme suspecte et elle partait en courant. Cela faisait des années qu’elle n’avait pas franchi le seuil d’un vivarium, que l’on puisse vouloir voir ses affreuses créatures pour le plaisir lui paraissait complétement incompréhensible, insensée ! De plus, elle était certaine que la sécurité y était insuffisante et qu’un de ses monstres pouvait s’échapper sans effort. L’idée qu’un python soit en liberté dans les rues lui donnait des sueurs froides. Si l’un de ces psychiatres moldus s’était penché sur son cas, il aurait probablement mis cette phobie sur le compte d’une expérience malheureuse qu’elle aurait vécu durant son enfance. Peut-être cette fameuse fois où, enfant, courant sur la lande, elle s’était retrouvée face à une vipère. Ses parents l’avaient rattrapée in extrémis mais il lui arrivait encore de se réveiller en hurlant après avoir rêvé de ces yeux jaunes. Elle avait fini par se décider à vaincre sa phobie. Elle ne pouvait pas passer son temps à trembler à l’idée de croiser l’un de ses reptiles. Seulement, elle ne savait pas par où commencer. Elle s’était donc résolue à rédiger des annonces à afficher un peu partout sur les murs de l’école dans l’espoir que quelqu’un ait une âme suffisamment charitable pour lui venir en aide. Elle s’était dit que les Serpentards, au vu de leur mascotte, seraient plus compétents dans cette entreprise et avait, par conséquent, ciblé son approche. Après de nombreux infructueux essais, elle avait fini par écrire les phrases suivantes :

« Chers amis serpentesques,
Je vous appelle à l’aide. Je cherche une bonne âme qui accepterait une tâche qui, je vous préviens, risque de s’avérer ardue. Si l’un d’entre vous est prêt à sacrifier quelques-unes de ses heures de loisir, je suis prête à le payer en chocolat chaud et en jus de citrouille.
Si vous êtes intéressé, contacter Isaya Descartes par hibou. »


Quelques jours plus tard, elle avait reçu une réponse positive d’une deuxième année et elle avait profité des vacances scolaires pour planifier un rendez-vous au Chaudron Baveur. Elle s’y était rendue de bonne heure et, après avoir fait quelques emplettes sur le Chemin de Traverse, elle s’était attablée devant un chocolat chaud fumant, surmonté d’une couche de crème fouettée tout simplement indécente et attendait de pied ferme sa camarade. Elle espérait que cette dernière pourrait lui venir en aide. Elle aurait l’air malin si elle tombait sur la seule Serpentarde allergique aux serpents. Avec un peu de chance, Ysalyne aurait déjà été confrontée à une situation similaire et saurait quoi faire. Après tout, sa phobie était répandue.
La porte d’entrée s’ouvrit et une jeune fille d’un âge proche de celui d’Isaya s’avança dans la salle. Son visage encore juvénile et ses yeux expressifs donnèrent aussitôt confiance à la jeune Poufsouffle. Elle se leva et lui fit un signe de la main :


« Bonjour ! Merci d’être venue, je suis Isaya. Tu as du trouver mon annonce un peu étrange, non ? »

Poufsouffle du mois de novembre 2015 et janvier 2016 ~ Élève du mois de janvier 2016
Gardienne des Frelons
"It does not do dwell on dreams and forget to live" - Albus Dumbledore

15 févr. 2016, 19:21
Phobie serpentesque  PV: Ysalyne Benett 
En ce matin, Ysalyne se leva avec un petit sourire aux lèvres, ainsi que, bizarrement, une petite appréhension. Aujourd'hui, elle avait rendez-vous avec une certaine Isaya Descartes, qu'elle ne se souvenait pas avoir déjà croisé quelque part – elle avait plutôt bonne mémoire, et pourtant, ce nom ne lui disait vraiment rien. Et si la Serpentard se rendait aujourd'hui au Chaudron Baveur pour rencontrer la Poufsouffle, c'était par un étrange signe du destin, et une étrange annonce aussi.

Il y avait quelques jours, elle avait vu une annonce sur le panneau d'affichage de la Grande Salle qui l'avait amusé et qui avait retenu son attention plus que les autres. Elle disait :

Image

Ysalyne avait répondu positivement à la proposition, mais étrangement, Isaya ne lui avait pas dit en quoi consisterait l'aide qu'elle attendait d'elle. Aussi, la petite Serpentard allait à ce rendez-vous avec amusement, sans vraiment savoir ce qu'elle ferait pendant les prochaines heures.

Ce qui l'intriguait, c'était le fait que la Poufsouffle ait fait appel aux Serpentard pour l'aider. Ysalyne soupçonnait bien une petite histoire de vengeance derrière tout ça, ou de mauvais coup à préparer. Dans le premier cas, elle serait bien embêtée de devoir refuser, mais elle le ferait, car une récente expérience avec une certaine Gryffondor lui avait prouvé que se mêlé de se qui ne la regardait pas en matière de vengeance ne lui apporterait que des ennuis – ou une bonne dose d’adrénaline – et dans le second cas, et bien, temps qu'Isaya pourrait lui assurer que personne ne serait blessé, d'une manière ou d'une autre, elle serait ravie de l'aider à élaborer un plan facétieux.

Ysalyne se prépara donc, partagée entre l'excitation et l'appréhension, et prit le bus moldu jusqu'au Chaudron Baveur. Maintenant qu'elle et ses parents avaient emménagé dans Londres, tous ses déplacements pour voir ses amis étaient devenus bien plus faciles : pour être honnête, avant, lorsqu'elle vivait encore avec sa grand-mère dans la campagne écossaise, elle ne voyait jamais personne. Et même si la cohabitation avec ses parents était quelque peu compliquée, elle vivait au moins dans la capitale de l'Angleterre, du Royaume-Uni, et était à côté de tout et de tout le monde.

En entrant dans le pub sorcier, Ysalyne sentit aussitôt une bouffée de chaleur la saisir. Cette chaleur, elle la ressentait dans son ventre chaque fois qu'elle retournait à Poudlard, ou chaque fois qu'elle mettait les pieds dans la petite maison de sa grand-mère : c'était la sensation d'être chez elle, entouré du monde auquel elle appartenait.

Ysalyne retira son écharpe émeraude en balayant l'endroit du regard. Quelques personnes étaient assises à des tables, et un doux bruit de discussion flottait dans l'air, ainsi qu'une excellente odeur de chocolat chaud. C'est alors qu'une jeune fille se leva d'une chaise et agita sa main au-dessus de sa tête, le regard rivé sur Ysalyne qui répondit à son signe d'un sourire.

Elle s'approcha d'Isaya, et la Poufsouffle se présenta aussitôt.


« Bonjour ! Merci d’être venue, je suis Isaya. »

« Salut, moi c'est Ysalyne. Et il n'y a pas de quoi, j'ai été plutôt tentée par ta proposition de chocolat chaud gratuit alors... »

Ysalyne laissa échapper un petit rire qui, elle l'espérait, mettrait Isaya à l'aise, car elle semblait un peu tendu. D'ailleurs, la réflexion qu'elle lui fit la conforta dans cette impression :

« Tu as du trouver mon annonce un peu étrange, non ? » 

« Oui, forcément un peu. En même temps, tu dois avouer que c'est étrange aussi. » Elle eut un nouveau rire. « Mais pour tout t'avouer, je suis assez pressée de savoir ce que tu vas me demander comme service – c'est là que tu es installée ? » demanda Ysalyne en désignant la table d'où s'était levé Isaya, plus par convention qu'autre chose, car elle connaissait bien entendu déjà la réponse.

La petite Serpentard s'assit en face de la place laissé par Isaya et enleva son manteau pour le poser sur le dossier de sa chaise.


« Autant se mettre à l'aise, non ? » expliqua-t-elle à la Poufsouffle avec des yeux brillants. « D'ailleurs, je prendrais bien un chocolat, moi. Mais dis-moi, vas y : pourquoi est-ce que tu avais besoin d'un Serpentard pour t'aider ? Aurais-tu quelques plans machiavéliques à mettre à exécution ? »

15 févr. 2016, 22:10
Phobie serpentesque  PV: Ysalyne Benett 
En observant la jeune fille s’avancer, Isaya se creusait les méninges pour trouver un moyen de lui expliquer la situation. Elle avait préparé son discours une bonne centaine de fois, répétant les mêmes mots encore et encore avant de s’endormir. Le matin même, plantée devant son miroir, elle avait récité son texte une nouvelle fois, racontant à ses parents qu’elle s’entraînait pour une pièce de théâtre. Mais devant sa camarade, elle perdait tous ses moyens et ne savait plus comment s’y prendre pour exposer son problème. Ne voulant risquer de se couvrir de ridicule en bégayant d’embarras, elle répondit d’un simple hochement de tête aux salutations d’Ysalyne et à sa question concernant sa place. Elles s’assirent et la fillette tenta de se calmer.

« D'ailleurs, je prendrais bien un chocolat, moi. »


La Poufsouffle sursauta, réalisant qu’elle avait manqué le début de la phrase de son interlocutrice. Avec un peu de chance, il ne s’agissait que de banalités et son impolitesse passerait inaperçue. Pour se rattraper, la fillette fit signe à l’un des serveurs et commanda un chocolat chaud pour son invitée. Alors que la boisson fumante était déposée sur la table, la Serpentard reprit :


« Mais dis-moi, vas y : pourquoi est-ce que tu avais besoin d'un Serpentard pour t'aider ? Aurais-tu quelques plans machiavéliques à mettre à exécution ? »


Et voilà, le moment était venu. Il était temps d’affronter ses peurs et d’y mettre un terme. Elle prit une gorgée de son propre breuvage, désormais tiède, pour se donner du courage. Appréciant le fort arôme et les douces notes de cannelle, elle prit la parole, croisant les doigts pour que la sympathie dégagée par sa camarade ne soit pas qu’une façade.


« Et bien… Je ne pensais pas utiliser cette facette de ta Maison mais plutôt son emblème. »


C’était loin d’être gagné… A ce rythme-là, Ysalyne allait la prendre pour une folle et déguerpir à toute jambe. Elle n’osait imaginer la réputation qui allait lui coller à la peau. Elle n’était pas particulièrement inquiète pour sa popularité mais elle ne sautait pas de joie à l’idée que ses camarades ne la croient échappée du service psychomagique de Saint-Mangouste et vu comme la conversation avait commencée, elle était mal barrée.

*Si elle comprend quoi que ce soit à mes explications, sa place est à Serdaigle. Dommage que je n’aie pas peur des oiseaux… *

« Pardon, je ne suis pas très claire. Pour être honnête, je suis un peu gênée… Bon, je me lance : j’ai une peur bleue des serpents et j’espérais qu’un Serpentard pourrait m’apprendre à apprécier, ou du moins supporter ces créatures parce que ce n’est plus vivable. Surtout dans un château comme Poudlard où les bannières leurs font honneur. »


Rien que d’énoncer le nom de ces maudites bestioles donnait à Isaya l’impression que le sol était couvert de formes mouvantes. Elle pouvait presque les sentir s’enrouler autour de ses jambes. Ses poils se hérissaient sur ses bras, les petits cheveux qui ornaient sa nuque se dresser. Elle était persuadée que, si elle se retournait, deux yeux jaunes aux pupilles verticales la fixeraient. Elle se pinça le dos de la main, sous la table, pour chasser ses cauchemars éveillés et reprit une gorgée de chocolat avant de continuer ses explications.

« Je sais que beaucoup de gens les craignent et que c’est une réaction normale. L’instinct de survie, tout ça… Mais dans mon cas, c’est un peu différent… »


Elle entreprit alors de lui décrire la peur panique qui l’envahissait lorsqu’elle croisait l’une de ces créatures, que cela soit dans un film ou même au détour des pages d’un roman. Elle lui raconta ses promenades sur la lande, quand elle fixait le sol jusqu’à ce que sa vision se trouble afin de s’assurer que la voie était libre, que l’une de ces racines apparemment inoffensives n’était pas une vipère endormie. Elle lui expliqua, finalement, qu’elle n’osait même plus entrer dans un vivarium sans que les reptiles n’envahissent ses rêves. Cela lui faisait du bien de parler si ouvertement. Jamais elle n’avait osé exposer ainsi ses craintes à ses parents qui croyaient que leur fille était simplement mal à l’aise face à ses créatures. Ils ne s’en inquiétaient pas vraiment, considérant plutôt que ses peurs étaient saines et qu’elles lui assuraient une prudence suffisante lors de ses balades.

« Je pense que tu as compris l’ampleur du problème… J’espère que tu as du temps devant toi. »


Elle attendait avec une appréhension mêlée d’impatience la réponse de la Serpentard, priant pour qu’elle lui apporte une solution. Elle avait tout le temps qu’il lui fallait. Sa mère, qui l’avait déposée sur le chemin de Traverse en se rendant au travail, serait coincée à l’hôpital jusqu’à 17 heures et Isaya ne pouvait rentrer seule. Si par chance, sa phobie s’était évaporée avant, elle n’aurait qu’à faire un petit tour à Fleury et Bott en attendant le transplanage d’escorte qui la ramènerait à la maison. Mais elle ne faisait pas vraiment d’illusions. Elle savait que la tâche qui l’attendait serait ardue et qu’elle devrait probablement revoir plusieurs fois sa camarade avant de pouvoir croiser un serpent sans partir en courant. Elle soupira, se commanda une nouvelle tasse et demanda :


« Tu penses que tu peux m’aider ? »

Poufsouffle du mois de novembre 2015 et janvier 2016 ~ Élève du mois de janvier 2016
Gardienne des Frelons
"It does not do dwell on dreams and forget to live" - Albus Dumbledore

24 févr. 2016, 17:22
Phobie serpentesque  PV: Ysalyne Benett 
Ysalyne haussa les sourcils, intriguée au plus haut point, lorsque Isaya avoua que son problème était lié aux serpents. Enfin, elle ne l'expliqua pas de cette façon, mais en désignant l'animal comme « l'emblème de sa maison », comme si elle était gênée, voir honteuse. Se rendant sans doute compte que sa phrase était quelque peu alambiquée pour quelque chose de simple en vérité, la jeune Poufsouffle s'excusa.

« Pardon, je ne suis pas très claire. Pour être honnête, je suis un peu gênée… »

La Serpentard sourit à cet aveu. Elle avait au moins eu raison sur ce point, et se promis de tout faire pour qu'Isaya soit à l'aise. Car elle se doutait bien de ce qui allait suivre, et de la nature véritable de sa demande. Ysalyne porta son chocolat à ses lèvres et en bu une gorgée sans pour autant quitter Isaya des yeux.

« Bon, je me lance : j’ai une peur bleue des serpents et j’espérais qu’un Serpentard pourrait m’apprendre à apprécier, ou du moins supporter ces créatures parce que ce n’est plus vivable. » finit par débiter la Poufsouffle d'une traite. « Surtout dans un château comme Poudlard où les bannières leurs font honneur. » 

* A ce point-là ? * pensa Ysalyne en observant son interlocutrice, ahurie. Et son étonnement ne fit que s’amplifier lorsque sa cadette lui décrivit ses angoisses, devenues quotidiennes. Elle avait peur de croiser un reptile presque à chaque détours de couloir, guettait le moindre mouvement rampant lorsqu'elle mettait un pied dehors, en était même venue à frissonner lorsqu'elle croisait une bannière de Serpentard.

Pendant le petit monologue de la Poufsouffle, Ysalyne ne put s'empêcher de se féliciter de ne pas avoir ce genre de phobies. Elle avait grandit depuis toute petite dans une maison, dans un petit village d'une cinquantaine d'habitants, entouré de champs, en pleine campagne écossaise, et où la plus grande ville était à presque quarante minutes de marche. Non loin du regroupement de maison en pierres – car pouvait-on vraiment appeler cela un village ? - était une forêt, et Ysalyne, ne passait pas une journée sans s'y rendre, que ce soit pour aller jouer près du ruisseau qui y coulait, pour dessiner ce qu'elle voyait, pour ramasser des fleurs ou encore tout simplement pour s'asseoir sur un rocher et écouter les oiseaux chanter.

Aussi, elle avait très vite été familière avec toutes sortes de bestioles et d'animaux potentiellement effrayant pour certaines personnes : des araignées, grandes, grosses, rapides aussi, avec des couleurs magnifiques – elle se souvenait que certaines avaient des dos bleutés – ou bien de souris. Mais aussi, bien sûr des serpents, surtout avec les champs qui les entouraient.Bien sûr, elle avait appris à s'en méfier, et à reconnaître les dangereux des inoffensifs – les plus petits étaient d'ailleurs souvent ceux à évier.

Ysalyne continua d'observer Isaya, songeuse. La Poufsouffle était-elle vraiment en train de lui demander de l'aider à vaincre sa phobie des serpents ? En serait-elle juste capable ?


« Je pense que tu as compris l’ampleur du problème… J’espère que tu as du temps devant toi. » 

« J'ai tout mon temps... » répondit Ysalyne, tout de même hésitante.

Ce n'était pas qu'elle ne voulait pas l'aider, c'était simplement qu'elle ne savait vraiment pas comment elle devrait s'y prendre. Et puis, elle doutait grandement de réussir en une après-midi, alors qu'elles étaient assises là, toutes les deux dans le Chaudron Baveur...

Isaya soupira et et fit un signe à une serveuse pour commander une autre tasse de chocolat chaud. Ysalyne elle, bu à nouveau une gorgée de son propre breuvage, en pleine réflexion.

« Tu penses que tu peux m'aider ? » finit tout de même par demander Isaya.

La Serpentard planta son regard dans celui de la Poufsouffle par-dessus le rebords de sa tasse et la posa lentement sur la table.


« Je ne sais pas si je vais pouvoir t'aider. » commença-t-elle doucement, en prenant son temps pour choisir ses mots. « Je n'ai jamais fait ça avant, et sincèrement, ce n'est pas parce que je suis une Serpentard que je suis mieux placée qu'un autre pour te débarrasser de tes peurs. »

Ysalyne soupira puis sourit, rassurante.

« Mais je veux bien essayer. Je ne te promet pas de résultat cela-dit ! » s'empressa-t-elle de tempérer avant qu'Isaya ne s'emballa trop vitre. « Je te l'ai dit, c'est la première fois que je vais faire quelque chose comme ça, et je n'ai aucune idée de comment je vais pouvoir t'aider. »

La jeune fille marqua un temps, se mordilla la lèvre inférieur, puis jeta un coup d'oeil autours d'elle avant de revenir sur Isaya.

« Mais, oui, je vais essayer. »

09 avr. 2016, 14:54
Phobie serpentesque  PV: Ysalyne Benett 
Isaya retenait son souffle, croisant les doigts pour ne pas voir sa camarade s'écrouler de rire devant sa confession des plus farfelues. Elle priait pour ne pas devenir la risée de l'école à cause de sa phobie. Elle fut toutefois rassurée en voyant qu'Ysalyne semblait l'écouter avec la plus grande attention, sans poser le moindre jugement. Mais son appréhension retomba tout à fait lorsque la jeune fille lui indiqua qu'elle avait tout son temps. Ainsi, elle était prête à l'aider.
La jeune Poufsouffle sourit franchement, peut-être qu'elle allait finalement trouver une solution à son problème, du moins, elle l'espérait de tout son cœur. Néanmoins, elle ne put s'empêcher de s’inquiéter de plus belle lorque la Serpentarde reprit d'un ton hésitant :

« Je ne sais pas si je vais pouvoir t'aider. Je n'ai jamais fait ça avant, et sincèrement, ce n'est pas parce que je suis une Serpentard que je suis mieux placée qu'un autre pour te débarrasser de tes peurs. »

Isaya voyait tous ses espoirs disparaître à nouveau. Décidément, aujourd’hui, ses émotions et sa confiance avaient décidé de jouer aux montagnes russes, ces attractions que les Moldus aimaient tant. Elles passaient d'un extrême à l'autre sans que la jeune fille ne puisse les contrôler. Ysalyne dut s’en apercevoir puisqu'elle compléta d'un ton rassurant :

« Mais je veux bien essayer. Je ne te promet pas de résultat cela-dit ! Je te l'ai dit, c'est la première fois que je vais faire quelque chose comme ça, et je n'ai aucune idée de comment je vais pouvoir t’aider. Mais, oui, je vais essayer. »

A cette dernière phrase, la jeune fille ne put dissimuler une exclamation de joie. Elle se serait presque levée pour serrer sa camarade dans ses bras tant elle était soulagée. Elle se contenta donc de boire une gorgée de chocolat chaud qui lui laissa une jolie petite moustache brune sur la lèvre supérieure. Elle l’essuya en rougissant avant de répondre :

« Je crois que tu ne réalises pas à quel point tu me sauves la vie. Je n’en peux plus de cette maudite peur qui me noue le ventre. J'en étais presque à me dire que j'allais émigrer en Réunion. Là au moins, il n’y a aucune trace de ces maudites bestioles ! »

Elle fixa à nouveau sa sauveuse et se demanda comment cette dernière allait bien pouvoir s’y prendre pour la débarrasser de sa phobie. Elle espérait juste qu’elle n'allait pas tout de suite commencer la phase pratique comprenant des papouilles de pythons et autres joyeusetés du genre. C’est donc avec une légère hésitation qu'elle reprit la parole :

« Tu as une idée ? Sur la manière de commencer ? Peut-être pourrais-tu m'expliquer pourquoi toi tu n'as pas peur des serpents ? Peut-être que si je comprends ton point de vue, j’arriverai davantage à me raisonner… »


Elle n'était pas très convaincue mais il fallait bien un début à tout. Tout en tapotant sur la table du bout des doigts pour évacuer son stress, Isaya priait silencieusement pour que toute cette entreprise ne soit pas vaine. Oh ! Elle ne se faisait pas d’illusions, elle savait pertinemment qu'elle ne serait jamais de ceux qui remplissent leur maison de vivarium remplis d’animaux rampant mais elle apprécierait grandement de pouvoir penser à un serpent sans avoir des sueurs froides… Rien que d’y songer, elle sentait des formes se mouvoir au pied de sa chaise et releva discrètement les jambes, feignant de s’asseoir plus confortablement.

*C'est pas gagné…*

Reducio
Je suis vraiment navrée pour cet immense retard... J'ai honte...


Poufsouffle du mois de novembre 2015 et janvier 2016 ~ Élève du mois de janvier 2016
Gardienne des Frelons
"It does not do dwell on dreams and forget to live" - Albus Dumbledore

09 mai 2016, 23:46
Phobie serpentesque  PV: Ysalyne Benett 
Ysalyne ne s'était pas rendu compte du fardeau qui pesait sur les épaules d'Isaya avant que celle-ci ne pousse une petite exclamation entre la joie et le soulagement lorsqu'elle lui promis de l'aider à essayer de vaincre sa phobie. Cela devait vraiment la peser, à longueur de journée... Ne lui avait-elle pas dit plus tôt qu'elle devait même se faire violence pour ne pas trembler à la vu des étendards de Serpentard ? Le cas était plus que grave, et visiblement très handicapant.

D'ailleurs, Isaya, ponctua cette impression de soudaine délivrance :


« Je crois que tu ne réalises pas à quel point tu me sauves la vie. Je n’en peux plus de cette maudite peur qui me noue le ventre. J'en étais presque à me dire que j'allais émigrer en Réunion. Là au moins, il n’y a aucune trace de ces maudites bestioles ! » 

Ysalyne sourit, puis laissa échapper un léger rire. Il n'y avait plus aucun doute, Isaya avait besoin d'aide. Avait-elle besoin de son aide à elle, en revanche, c'était un point qu'il restait encore à déterminer, mais la petite Serpentard allait tout faire pour essayer de la débarrasser de cette phobie qui lui pourrissait la vie.

« Tu as une idée ? » s'enquit presque aussitôt Isaya, apparemment impatiente. « Sur la manière de commencer ? Peut-être pourrais-tu m'expliquer pourquoi toi tu n'as pas peur des serpents ? Peut-être que si je comprends ton point de vue, j’arriverai davantage à me raisonner… » 

Ysalyne reconnu que ce n'était pas une mauvaise idée, de commencer par tout simplement lui parler de ces bestioles qu'elle avait en horreur. D'ailleurs, Isaya se dandina sur sa chaise, visiblement pour s'asseoir plus confortablement, comme impatiente de commencer.

La Serpentard ne put s'empêcher de se demander si la Poufsouffle ne mettait pas trop d'espoir en elle. Après tout, elle n'avait que douze ans, et elle n'était pas sûr de réussir à l'aider. Elle ne cessait de le répéter, mais elle n'avait jamais fait ça auparavant, et à vrai dire, maintenant que cette idée lui traversait l'esprit, elle avait peur que sa « thérapie » est l'effet complètement inverse sur Isaya. Elle s'en voudrait tellement si c'était le cas...

Mais non ! Elle devrait tout simplement s'y prendre avec précaution, et douceur, c'était tout !


« Tu as raison. » approuva-t-elle. « En parler, c'est déjà un bon début. Alors... euh... »

Ysalyne se mordilla la lèvre. La problème c'est que là, comme ça, rien ne lui venait. Pourquoi elle n'avait pas peur des serpents ? Et bien parce qu'elle avait grandis avec des serpents autours d'elle, qu'elle avait apprit à ne pas les brusquer pour ne pas prendre de risque. Jamais elle n'irait jusqu'à câliner à un serpent, mais elle savait rester parfaitement calme en leur présence, ils ne l'affolaient pas du tout.


« Et bien... »

Elle ne savait pas quoi dire, et cela la mettait vraiment mal à l'aise, car elle avait promis à Isaya d'essayer de l'aider, mais elle n'arrivait même pas à mettre des mots sur ce qu'elle voulait lui apprendre.


« Je t'avoue que je ne sais pas trop par où commencer... » bredouilla-t-elle avec précaution, ne souhaitant aucunement décevoir sa camarade. « Et bien, je... je les considère comme tous les autres animaux. Je veux dire, qu'est-ce qui fait que tu as peur des serpents et pas... je ne sais pas moi, des crapauds ? »


Reducio
Désolée pour le retard monstre, vraiment... :/

09 juil. 2016, 17:14
Phobie serpentesque  PV: Ysalyne Benett 
La conversation commençait à se fluidifier. Apparemment, la Serpentarde avait compris l’ampleur du problème de la Poufsouffle et elle semblait prête à lui venir en aide. Isaya en était soulagée et que plus motivée à travailler d’arrache-pied pour mettre un terme à cette phobie ridicule. Elle attendait donc avec impatience la réponse de sa camarade. Celle-ci ne tarda pas à venir :

« Tu as raison. En parler, c'est déjà un bon début. Alors... euh. Je t'avoue que je ne sais pas trop par où commencer...Et bien, je... je les considère comme tous les autres animaux. Je veux dire, qu'est-ce qui fait que tu as peur des serpents et pas... je ne sais pas moi, des crapauds ? »


Pour toute réponse, elle soupira longuement avant de reprendre avec hésitation :

« Si seulement je le savais… Ce serait déjà un premier pas… »


Elle se força à réfléchir, à tenter de déterminer pourquoi sa terreur était exclusivement destinée à ces saletés de bestioles rampantes et pas à toutes les créatures réputées pour leur dangerosité. En même temps que des idées, des pistes à creuser lui traversaient l’esprit, elle les expliquait à sa camarade. Penser à voix haute l’avait toujours aidée à organiser sa réflexion, à faire le tri entre ses impressions et ressentis purement émotionnels et ceux qui avaient pour origine un véritable raisonnement reposant sur des faits avérés et vérifiables.

« Et bien… Je n’ai pas peur des crapauds car même le plus agressif ne me fera jamais le moindre mal, alors que les serpents sont venimeux. Mais d’un autre côté, il existe des dizaines d’animaux au moins aussi dangereux qui me laissent parfaitement de marbre. Les araignées par exemple. Je ne dis pas que je serais prête à adopter une tarentule pour lui faire des câlins toute la journée, par contre, je pourrais en croiser une sans me mettre à hurler ou à paniquer. En plus, même les serpents qui ne sont pas dangereux, comme les couleuvres, me terrorisent… »

Isaya réalisait que mettre des mots sur ses peurs était une entreprise bien plus difficile que ce qu’elle aurait pu imaginer. Une phobie n’était pas une peur rationnelle et c’était bien pour cela qu’il était aussi difficile de s’en débarrasser. Et même si la sienne se rapprochait d’avantage d’un instinct de survie que la Butyrophobie, par exemple (elle n’osait imaginer la vie des personnes perdant tous leurs moyens devant une plaque de beurre…), elle savait qu’elle n’avait que très peu de chance de se faire mordre par un reptile.

« J’ai failli être mordue par une vipère petite, peut-être que c’est pour cela que j’ai l’impression d’en voir partout… Mais j’ai aussi été attaquée par un pigeon une fois, ce n’est pas pour ça que je pars en courant à chaque fois que je croise un oiseau ! »

A peine ces derniers mots échappés de ses lèvres, Isaya devint rouge pivoine. Mais qu’est-ce qui lui avait pris d’évoquer cette stupide histoire ? Déjà qu’elle devait sembler bien pathétique à sa camarade… Ce n’était vraiment pas le moment d’en rajouter ! Elle reprit donc rapidement, tentant de faire oublier sa mésaventure :

« Hem… Les serpents sont traîtres… Ils se faufilent partout… Se dissimulent… Ils peuvent surgir de n’importe où et ils se retrouvent partout sur le globe… Soit ils sont petits et agiles et leur morsure peut s’avérer mortelle, soit ils sont imposants et peuvent nous étouffer à mort. Franchement, je ne vois pas ce qui pourrait les rendre sympathique ! Quand je pense que des gens en ont chez eux, comme animaux de compagnie… »

Elle frissonna et reporta son regard sur Ysalyne, se demandant si son explication lui avait donné des idées.



Reducio
Encore navrée pour le retard...

Poufsouffle du mois de novembre 2015 et janvier 2016 ~ Élève du mois de janvier 2016
Gardienne des Frelons
"It does not do dwell on dreams and forget to live" - Albus Dumbledore

11 juil. 2016, 19:21
Phobie serpentesque  PV: Ysalyne Benett 
A sa question, la Poufsouffle poussa un profond soupire, et hésitante, amorça une réponse. Ysalyne comprenait qu'il soit difficile pour elle de mettre des mots sur ses peurs. Les phobies étaient souvent inexplicables aux premiers abords. La plupart du temps, lorsqu'on ne pouvait mettre le doigt sur ce qui les avait déclenché, c'était que le lien n'était pas directe.

Par exemple, elle, avait depuis peu une peur bleue du lac de Poudlard, ou de tout endroit où une baignade était possible. La faute en était a son humeur beaucoup trop joyeuse pendant l'hiver, à une envie de patinage un peu trop importante. Résultat, si Kaeyann, une Gryffondor, n'était pas intervenue pour la sortir de l'eau glacée, elle se serait très certainement noyée, emmitouflée comme elle l'était.

Ysalyne frissonna. Elle se souviendrait toujours de cette sensation d'impuissance, de panique silencieuse et immobile, tandis qu'elle était attirée vers le fond...

Isaya la ramena à la réalité en sortant elle aussi de sa réflexion.


« Et bien… Je n’ai pas peur des crapauds car même le plus agressif ne me fera jamais le moindre mal, alors que les serpents sont venimeux. »

La Serpentard ouvrit la bouche pour l'interrompre mais décida finalement de la laisser parler et d'ensuite lui expliquer quelques petites choses.

« Mais d’un autre côté, il existe des dizaines d’animaux au moins aussi dangereux qui me laissent parfaitement de marbre. Les araignées par exemple. Je ne dis pas que je serais prête à adopter une tarentule pour lui faire des câlins toute la journée, par contre, je pourrais en croiser une sans me mettre à hurler ou à paniquer. En plus, même les serpents qui ne sont pas dangereux, comme les couleuvres, me terrorisent… » 

Ce n'était donc pas le danger qu'ils représentaient qui la faisait paniquer ? Ysalyne ne comprenait pas tellement qu'on puisse craindre un animal qu'on savait inoffensif, bien qu'elle sache également que ces choses-là, si elles pouvaient se combattre, ne s'expliquaient bien souvent pas.

« Mais tu as déjà eu une mauvaise expérience avec un serpent ? » demanda-t-elle tout de même.

« J’ai failli être mordue par une vipère petite, peut-être que c’est pour cela que j’ai l’impression d’en voir partout… »

Peut-être ? Ysalyne sourit légèrement. Elle était presque sûre qu'elles avaient mis la le doigt sur un point très important qu'il lui faudrait réutiliser dans sa tentative de thérapie.

« Mais j’ai aussi été attaquée par un pigeon une fois, ce n’est pas pour ça que je pars en courant à chaque fois que je croise un oiseau ! » ajouta Isaya d'un air songeur, avec de devenir soudain extrêmement rouge. De honte.

La petite Serpentard pencha la tête sur le côté, se retenant de pouffer, par respect pour sa camarade qui semblait plus qu'embarrassée de lui avoir fait cette révélation. Il n'y avait pourtant pas de quoi, elle avait elle-même été attaquée par un couple d'écureuil quand elle avait dix ans. Mais il était vrai que ce n'était pas le genre de choses qu'elle disait aux personnes qu'elle venait de rencontrer.

Sûrement pour camoufler son trouble, la Poufsouffle enchaîna vite.


« Hem… Les serpents sont traîtres… Ils se faufilent partout… Se dissimulent… Ils peuvent surgir de n’importe où et ils se retrouvent partout sur le globe… Soit ils sont petits et agiles et leur morsure peut s’avérer mortelle, soit ils sont imposants et peuvent nous étouffer à mort. Franchement, je ne vois pas ce qui pourrait les rendre sympathique ! Quand je pense que des gens en ont chez eux, comme animaux de compagnie… » 

« Oui, sur ce point, je te rejoins. Les serpents sont des animaux sauvages, et leur place est dans la nature. » Ysalyne bût une gorgée de chocolat. « Mais tu vois, je le vois de la même façon pour les oiseaux. Je ne sais pas, un oiseau, c'est fait pour voler, pour être libre... Pas pour rester dans une cage à peine assez grande pour qu'il étende ses ailes... »

La petite ne put s'empêcher de s'imaginer la courbe du vol d'un oiseau totalement libéré dans le ciel. C'était une des images préférées quand il s'agissait d'invoquer des visions apaisantes.

« Sinon, désolée, mais je suis dans le devoir de te dire que ta vision des crapauds est totalement erronée ! Ils sont tout aussi venimeux que certaines espèces de serpents, tu sais ? Mais tant que tu ne les touches pas, tout va bien hein ! » s'empressa-t-elle d'ajouter, de peur d'ajouter une nouvelle phobie à Isaya.

Ysalyne ne savait pas trop quoi ajouter. Elle avait bien quelques idées qui lui passait par la tête, mais elle avait besoin de plus d'informations.


« Qu'est-ce que tu ressens au juste, quand tu vois un serpent ? Je veux dire, sur une échelle de l'angoisse qui va de un à dix, tu te situes à peu près à combien quand tu croises un serpent ? »

Puis, se souvenant d'un détail que lui avait confié Isaya un peu plus tôt, elle ajouta dans un souffle :

« Et sur cette même échelle, à combien tu te situes quand tu croises une image de serpent ? »

12 juil. 2016, 15:07
Phobie serpentesque  PV: Ysalyne Benett 
Ysalyne l’avait écoutée sans l’interrompre et semblait vraiment s’intéresser à ce qu’elle racontait. Elle avait même eu la délicatesse de ne pas relever cette malencontreuse histoire avec ce satané pigeon. Maintenant qu’elle y pensait, Isaya trouvait qu’elle pouvait s’estimer heureuse de ne pas avoir développé une peur panique des oiseaux, vu la régularité avec laquelle il lui arrivait d’avoir avec eux des petits… accrochages. Mais la Poufsouffle, si on excluait sa phobie des serpents, n’était pas peureuse. Elle ne craignait ni les araignées, ni les abeilles, ni les guêpes… Elle jouait au Quidditch (et il suffisait de se retrouver face à un cognard arrivant à toute allure pour comprendre le calme dont les joueurs devaient faire preuve une fois montés sur un balai). Elle aurait presque pu se qualifier de courageuse si les bannières de Serpentard ne la terrorisait pas autant.

Ysalyne revenait maintenant sur certains points que la bretonne avait abordé :

« Oui, sur ce point, je te rejoins. Les serpents sont des animaux sauvages, et leur place est dans la nature. Mais tu vois, je le vois de la même façon pour les oiseaux. Je ne sais pas, un oiseau, c'est fait pour voler, pour être libre... Pas pour rester dans une cage à peine assez grande pour qu'il étende ses ailes... »

Isaya ne pouvait qu’être d’accord concernant les cages et les oiseaux. Elle détestait devoir enfermer sa chouette même pour un trajet court. Elle n’osait imaginer ce que le rapace, privé de liberté, devait ressentir lors du voyage jusqu’à Poudlard. Pourtant, pour les serpents, c’était une autre histoire. Elle ne supportait pas l’idée de les voir piégés dans une cage non pas par crainte pour leur bien-être mais parce qu’elle ne pouvait s’empêcher de songer aux conséquences si ces satanées bestioles parvenaient à s’échapper. De son point de vue, on pouvait bien tous les enfermer du moment qu’on les expédiait dans un coin isolé et, si possible, à bonne distance d’elle… Vraiment, pour elle, les serpents n’étaient pas des animaux, juste des nuisibles dont il faudrait se débarrasser. Elle avait beau savoir que seule sa peur parlait quand elle se laissait aller à de telles pensées, elle ne parvenait pas à changer d’avis.

« Sinon, désolée, reprit la Serpentarde, mais je suis dans le devoir de te dire que ta vision des crapauds est totalement erronée ! Ils sont tout aussi venimeux que certaines espèces de serpents, tu sais ? Mais tant que tu ne les touches pas, tout va bien hein ! »

Isaya ne put s’empêcher de sourire devant la mine de sa camarade. Apparemment, elle craignait de la voir partir en courant pour aller se terrer dans un trou.

« J’en avais déjà entendu parler mais encore une fois, je ne crois pas que ce soit le danger qui me fasse vraiment peur. Et puis, comme tu le dis, un crapaud n’est pas dangereux tant qu’on ne le touche pas. Un serpent par contre… Tu n’as pas besoin d’aller jusqu’à lui faire des papouilles avant de te faire mordre… »

Sa camarade prenait son nouveau rôle de thérapeute très au sérieux et elle commença tout de suite à lui poser des questions :

« Qu'est-ce que tu ressens au juste, quand tu vois un serpent ? Je veux dire, sur une échelle de l'angoisse qui va de un à dix, tu te situes à peu près à combien quand tu croises un serpent ? »

La Poufsouffle réfléchit un instant avant de répondre :

« Et bien… C’est difficile à dire parce que pour être honnête, je ne croise pas souvent de serpents. C’est bien pour cela que ma peur est si ridicule… Si je vivais entourée de bestioles rampantes, je pourrais comprendre… mais là, il m’est arrivé d’en croiser sur la lande mais normalement je prends suffisamment de précaution pour les faire fuir bien avant qu’elles entrent dans mon champ de vision… Mais… la dernière fois que j’en ai vu un, c’était il y a plus ou moins deux ans. On était partit faire un pic-nique avec mes parents et ma mère a failli marcher sur une vipère. Je l’ai vu à la dernière seconde et j’ai hurlé, ce qui l’a fait fuir. Sur le moment, je crois que je n’ai pas vraiment réalisé. Je n’ai pas crié de peur mais simplement pour avertir ma mère. Par contre, je n’ai pas dormi de la nuit. J’étais convaincue qu’elle était dans mon lit… Donc je dirai 5 ou 6 sur le moment et 8 ou 9 pendant la nuit.»

Elle frissona à ce souvenir. Elle se revoyait encore, se lever de son lit, tirer toutes les couvertures pour s’assurer qu’elle n’avait pas de compagnie et recommencer dix minutes plus tard…

« Et sur cette même échelle, reprit Ysalyne, à combien tu te situes quand tu croises une image de serpent ? »

La question était encore plus compliquée que la précédente.

« Je ne crois pas avoir peur de l’image. Je dois admettre qu’il y a toujours un moment où je commence à paniquer parce que je n’ai pas réalisé que ce n’était pas un vrai serpent. Mais le véritable problème que me posent ces images, c’est qu’elles me rappellent que les serpents existent… A Poudlard, je pourrais facilement les oublier si je ne tombais pas régulièrement sur une bannière de ta maison. Je ne sais pas trop comment noter ça… »

Elle espérait que ses réponses avaient donnés des pistes à sa camarade.

Poufsouffle du mois de novembre 2015 et janvier 2016 ~ Élève du mois de janvier 2016
Gardienne des Frelons
"It does not do dwell on dreams and forget to live" - Albus Dumbledore

10 août 2016, 16:01
Phobie serpentesque  PV: Ysalyne Benett 
Isaya prit son temps avant de répondre et Ysalyne en profita pour repousser sa tasse désormais vide et se caler plus confortablement encore sur la chaise en bois du pub. La Poufsouffle avait réellement piquée sa curiosité, et son instinct de protection maternel surdimensionné. Elle avait envie de l'aider à se sortir de cette peur sui semblait réellement lui gâcher la vie.

« Et bien… C’est difficile à dire parce que pour être honnête, je ne croise pas souvent de serpents. C’est bien pour cela que ma peur est si ridicule… Si je vivais entourée de bestioles rampantes, je pourrais comprendre… mais là, il m’est arrivé d’en croiser sur la lande mais normalement je prends suffisamment de précaution pour les faire fuir bien avant qu’elles entrent dans mon champ de vision… »

Ysalyne ne trouvait pas que sa phobie soit ridicule, mais elle la laissa dire. Si c'était ce qu'elle pensait, il faudrait sûrement lui faire comprendre d'abord que chaque peur avait sa raison d'être. C'était comme de pleurer. Ca n'était jamais ridicule. A partir du moment où l'on a envie de pleurer, c'était que pour nous, il y a une bonne raison, peu importe ce qu'en pense les autres.

« Mais… la dernière fois que j’en ai vu un, c’était il y a plus ou moins deux ans. » reprit Isaya. « On était partit faire un pic-nique avec mes parents et ma mère a failli marcher sur une vipère. Je l’ai vu à la dernière seconde et j’ai hurlé, ce qui l’a fait fuir. Sur le moment, je crois que je n’ai pas vraiment réalisé. Je n’ai pas crié de peur mais simplement pour avertir ma mère. Par contre, je n’ai pas dormi de la nuit. J’étais convaincue qu’elle était dans mon lit… Donc je dirai 5 ou 6 sur le moment et 8 ou 9 pendant la nuit.»

Ça, par contre, c'était étrange. Quoi que non, a bien y penser...

« Et sur cette même échelle, à combien tu te situes quand tu croises une image de serpent ? » questionna Ysalyne, curieuse de la réponse.

« Je ne crois pas avoir peur de l’image. Je dois admettre qu’il y a toujours un moment où je commence à paniquer parce que je n’ai pas réalisé que ce n’était pas un vrai serpent. Mais le véritable problème que me posent ces images, c’est qu’elles me rappellent que les serpents existent… A Poudlard, je pourrais facilement les oublier si je ne tombais pas régulièrement sur une bannière de ta maison. Je ne sais pas trop comment noter ça… »

« Je comprend que ce soit compliqué. » acquiesça Ysalyne.

Mais si Isaya elle-même n'arrivait à comprendre, comment, elle, Ysalyne Benett, qui ne connaissait Isaya Descartes que depuis environ une heure et demie, le pourrait ? Malgré cette réflexion, Ysalyne se refusa à abandonner. Elle se devait d'essayer. Premièrement parce qu'elle l'avait promis, et secondement parce que ce serait bien trop cruel d'annoncer maintenant à la pauvre Poufsouffle qu'elle allait devoir se débrouiller toute seule après s'être confié.


« Ecoute, je t'ai bien écouté, et je pense qu'il va falloir qu'on fasse ça en douceur. »


Un coup d'oeil à sa montre lui indiqua qu'il serait bientôt temps pour elle de partir et elle se pencha vers son sac pour attraper de quoi payer ses consommations.

« Tu penses pouvoir attendre la rentrée pour commencer ta dé-phobéisation ? » demanda la petite Serpentard avec un sourire.

Ysalyne farfouilla dans son porte-monnaie et en ressortit quelques pièces qu'elle posa sur la table avant de le ranger dans son sac.

« Rassure-toi, j'ai déjà quelques idées. Ne m'en veux pas si je ne te dis pas ce que je prépare tout de suite, hein. Je voudrais me renseigner sur tout un tas de choses avant qu'on se lance. Mais je prends ça très au sérieux, tu es tombé sur la bonne personne. » La Serpentard lança un clin d'oeil. « En tout cas, je pense vraiment qu'on ne va pas se précipiter, et je pense aussi qu'on fera ça sur plusieurs jours. Je te dis, j'ai déjà plusieurs idée en tête. »