La métamorphose, ce n'était pas la tasse de thé de Narcisse. Vraiment pas. Pour dire, même la démonstration du professeur lors du premier cours l'avait laissé de marbre, il avait déjà vu des spectacles de magie plus impressionnant que ça. La seule différence, était que ces métamorphoses étaient réelles, et pas de la prestidigitation. Narcisse fut horrifié de constater qu'une matière, une matière magique, ne le passionnait pas, lui qui avait été toujours intéressé par tout, surtout depuis qu'il était à Poudlard. Tout le passionnait ici, le moindre cours de Défense jusqu'au plus petit sortilège, mais la métamorphose... Elle ne rentrait pas. Il n'arrivait pas à comprendre.

L'année avait passé, et il n'avait pas accumulé de retard, mais il n'avait pas pris d'avance, et il se maintenait à niveau, E, c'était pas mal. Mais ce n'était pas sa manière de faire. Il travaillait, encore et encore, assimilant les connaissance comme une éponge, se passionnant du sujet jusqu'à le maîtriser ou découvrir qu'on pouvait aller encore plus loin. Et là, l'indifférence. Il comptait bien réparer cela aujourd'hui. Entraînement à la métamorphose dans le parc, et hop ! Translatio était son sortilège aujourd'hui, malgré l'affreuse inutilité de ce sort selon lui. Vraiment, il ne voyait pas l'intérêt quand on pouvait déplacer à la main les objets, ou les faire voler, n'importe quoi qui ne requérait pas ce tour de passe-passe pompeux.

Une pierre était posée sur une souche, une branche de bois sur une autre, et il allait les interchanger. Sa baguette vibra entre ses doigts, et il pris une inspiration, visualisant, comme il savait si bien le faire, le transfert. Il se vit prendre les objets avec les mains pour les échanger de place, il se mit à rire. Il secoua la tête.

- Allez... Concentre-toi.

Quelques secondes s'écoulèrent, il prenait cela au sérieux.

- Translatio !

Il eut un agréable retour de sa baguette, mais le résultat ne fut pas à la hauteur de ses espérance. Il obtint un sublime caillou fusionné au bout du bâton. Narcisse ne put s'empêcher de rire, jetant l'objet plus loin avant d'en reprendre deux autres. Tout à l'heure, après ses multiples échecs, il s'entraînerait à lancer Réparifagex. En attendant, il reprit deux objets pour recommencer.

Le vendredi 3 avril 2048,
En fin de journée,
5^ème année


Mes pieds me trainent jusque dans le parc. Le vendredi après-midi est de plus en plus éprouvant, à mesure que la fatigue s'accumule. Pourquoi t'as des poches noires sous les yeux ? M'a demandé mon cousin Owen ce matin, au petit-déjeuner. Je lui ai adressé un regard noir - mais les regards noirs n'ont aucun effet sur lui, sinon celui de le faire éclater de rire au beau milieu d'une tablée de sorciers pas assez réveillés. Tu devrais pas travailler autant qu'il m'a dit. Je ricane en pensant à ces mots, alors que le soleil déclinant au fond du parc illumine mon visage et me fait fermer les yeux.

Cette bouffée d'air frais me fait oublier mes pieds fatigués, mes fesses endolories et mes doigts engourdis. Histoire de la magie signifie souvent des tas de parchemins noircis de tous petits mots, aujourd'hui qui sont enroulés bien soigneusement et glissé dans le sac qui est sur mon dos.

Bien, une petite promenade et je remonte. J'ai promis à mon cousin de manger avec lui pour cette dernière soirée ensemble avant d'être séparés pour les vacances. Il m'a demandé un milliard de fois de tout faire pour convaincre grand-mère de m'emmener à la Citadelle, pas que je n'en ai pas envie mais j'ai du travail pendant les vacances. Envoie-lui un hibou, je lui ai dis en plaisantant, pour qu'il arrête de me poser cette fichue question - mais je crois qu'il l'a pris au pied de la lettre, et qu'il a envoyé la sienne jusqu'au Hameau. Bon, je vais profiter de cette promenade avant de dire adieu au silence pour toute la soirée.

De grandes bouffées d'air, le calme dans mes oreilles, rien d'autre que la symphonie du vent et le spectacle du soleil qui menace de se coucher.

Jusqu'à ce que je tombe sur un spectacle différent, en contrebas dans la grande étendue d'herbe un garçon dos à moi fait de la magie. Je ralentis ma descente (heureusement que l'herbe n'est pas mouillée) jusqu'à m'accroupir à plusieurs mètres de lui pour l'observer. Alors comme ça, il fait de la métamorphose. Les sourcils froncés, je le regarde lancer un Translatio qui a toutes ses chances de fonctionner.

De là où je suis, assise à quelques mètres sur la colline derrière lui, je ne vois pas le résultat mais je le vois un truc bizarre. Probablement le résultat de sa métamorphose.

Pas que Translatio soit un sortilège particulièrement intéressant, mais un sorcier de première année n'a pas accès à une grande palette de sorts pour s'amuser. Pas non plus que ce qu'il soit en train de faire me passionne, j'ai toujours pensé que le plus intéressant dans ce sortilège c'est les résultats des échecs. Mais je décide quand même que je suis curieuse et que j'ai le droit de voir le résultat qu'il a obtenu et qu'il a jeté sans ménagement.

Je sors de la poche de ma robe ma baguette pour la pointer sur le bout de bois (enfin je crois) qu'il a jeté.

« Accio résultat de la métamorphose. »

Prononcé-je à voix basse en agitant ma baguette.

Comme je l'ai visualisé, l'objet glisse dans l'herbe avant de décoler sur sol pour rejoindre ma main tendue. Je me retrouve avec un bout de bois dont l'extrémité a fusionné avec un caillou. Un joli caillou ! J'esquisse un sourire, presque moqueur, avant de lever les yeux vers le garçon.

Allez encore un essai, le début de nombreux. Narcisse ne ressentait pas les mêmes émotions passionnelles qui le traversaient lorsqu'il pratiquait d'autres formes de magie. La métamorphose, il la vivait réellement comme un travail pénible et laborieux. Mais ce n'était pas un travailleurs acharné pour rien, et il comptait se donner à fond dans tout ce qu'il entreprenait. Désormais, il allait simplement échanger de place deux pierres.

- Translatio !

Sa baguette lui renvoya à nouveau un bon retour, le sort avait fonctionné, mais le résultat n'était, encore une fois, qu'un échec. Il obtint une unique pierre, parfaitement mélangée entre les deux qui l'avait précédé. Il la prit entre ses doigts pour l'observer, et ne put s'empêcher de pouffer de rire. Le sortilège de fusion, c'était quelque chose de rigolo, peut-être qu'il pourrait s'en servir plus tard. Soudainement, un sourire grandit lentement sur ses lèvres, tenant sa pierre dans la main.

Voilà quelque chose d'amusant ! Échouer plus ou moins volontairement Translatio et voir les résultats qu'on obtenait !

- Haha ouais ça va être marrant !

Il jeta sa pierre à l'endroit où sa précédente métamorphose aurait dû se trouver, sans prêter à attention à rien à part à sa nouvelle idée géniale ! Mais à peine cette idée avait-elle fleurie dans sa tête qu'une autre arriva : Et s'il tentait de transférer plus de deux objets ?

- Oh...

Il se frotta le menton avant de disposer cinq objets : des branches, des cailloux et des feuilles, et se prépara à jeter le sort.

- Translatio !

Rien ne se passa pendant une seconde, avant que deux objets au hasard se mélangèrent à nouveau, avant d'éclater. Narcisse se protégea le visage en poussant un cri de surprise. Il semblait que les pierres se soient davantage heurté extrêmement violemment au lieu de fusionner. Bon... Les dégâts semblent être suffisant pour le moment, il voulait voir s'il n'avait pas perdu la main pour Réparifagex, et chercha sa première création de Frankenstein.

- Beh... J'l'avais j'té par là... Non ?.. Attends... C'était là plutôt ?..

Accroupi tel un canard, il fouilla la zone alentour, cherchant sa pierre au bout de son bâton.

Bon et bien... Narcisse n'a RIEN remarqué

Mon regard passe successivement du garçon à sa métamorphose ratée. Le sourire sur mon visage ne me quitte pas, surtout que l'énergumène continue son spectacle. Je ne prive pas de regarder, tant que je reste à distance, ça ne peut pas me taper sur les nerfs ou me donner envie de le secouer par les pieds - parce que j'en connais un qui me fait cet effet et que je vais devoir me coltiner. Il est même plutôt marrant, il me fait un peu oublier mes révisions, mes membres engourdis, et le fait que je doive quitter le château en rendant ma baguette.

Il fait une deuxième tentative, et il met tellement de coeur à l'effort que j'entends son sortilèges. Le résultat semble convaincant, puisqu'il se lance tout de suite sur un troisième Translatio. Je soupire doucement, rien qu'en entendant le ton de sa voix, je sais que son sortilège est raté. Il est trop... pas assez...

Je secoue la tête avant de me figer net. Le garçon est en train de chercher ce que je lui ai pris.

Oui, il regarde tout autour de lui, il s'accroupit bizarrement, il se tourne et se retourne - sans jamais lever la tête vers moi. Je croyais que ça sentait mauvais pour moi, quelques instants encore auparavant, mais je suis une sorcière de cinquième cycle. Un petit haussement de sourcils et mes pensées ne font qu'un tour dans ma tête.

Ma baguette pointée sur la métamorphose, je ferme les yeux un instant pour me concentrer et prendre la peine de visualiser quelque chose de bien.

« Canifors. »

Lancé-je assez bas pour ne pas être entendue.

Bientôt, sa métamorphose ratée se transforme. Elle prend un tout autre aspect, grossit, grandit, des pattes poilues poussent au nombre de quatre, une queue touffue émerge de son derrière, une tête s'élève à laquelle s'accrochent bientôt deux oreilles tombantes. Un labrador beige. C'est la seule espèce de chien moldu que je connaisse et dont je me souvienne assez bien - à cause des amis moldus que ramenaient ma grand-mère.

C'est un chiot qui apparaît et qui dévale déjà la pente pour se faufiler entre les jambes du garçon. Je le regarde en riant, satisfaite de cette métamorphose, impatiente de constater l'effet de surprise.

Narcisse continue de chercher avec obstination et attention, se grattant le sommet du crâne d'une main et écartant les touffes d'herbe de l'autre. Ses recherches commençaient à le pousser vers des endroits où il savait que sa création n'avait aucune chance d'être, mais qu'il valait mieux ne pas négliger. On ne savait jamais.

Il poussa un petit cri de surprise lorsque le chiot magique arriva de derrière lui. En se redressant brusquement, sa surprise laissa immédiatement place à une joie extrême, et il se pencha pour prendre le chiot dans ses bras, les yeux brillants.

- Oh bah ! Coucou toi ! T'es trop mignon !

Il frotta son visage contre le petit chien, au comble du bonheur avant de lui gratter le ventre, le bas de son visage coupé du haut par un sourire immense. Mais après quelques instants de bonheur pur, il redressa les yeux pour regarder autour de lui. Tenant toujours le chien contre lui, il cherchait des yeux le potentiel propriétaire. Aucune chance qu'un petit chien puisse se balader librement dans le parc sans surveillance, pas vrai ?

- Euh, yo ? Y'a quelqu'un ?

Il leva le chiot pour le poser sur sa tête.

- J'ai trouvé un p'tit chien ! Il est à qui ? Vous inquiétez pas il va bien !

Rapidement, un début d'inquiétude commença à grandir dans sa poitrine alors qu'il continuait de chercher aux alentours du regard. Si ça se trouve, le pôti chien avait été abandonné... Non, impossible ! Il refusait d'envisager cette possibilité, et il n'allait pas abandonner ses recherches !

Continuant de tenir le chien, il se pencha pour observer les alentours, peut-être qu'il pourrait retracer le chemin de l'animal ? Si l'herbe était écrasée par ici, ça devait vouloir dire qu'il venait de là... Probablement, sans doute, peut-être ? Il avança lentement dans la direction d'Adaline, toujours sans se douter qu'elle l'observait discrètement, son attention focalisée sur l'herbe foulée par le chien. S'il continuait dans cette direction, il allait tomber nez à nez avec la jeteuse du sort, sans le moindre doute.
Vraiment ne t'inquiète pas c'est pas grave ! J'adore ce que tu as écris c'est super comme idée !

Le spectacle continue. Le garçon ne se rend pas compte que ce chiot ne peut pas vraiment se trouver là, parce que posséder un chiot (ou même un Croup) n'est pas autorisé à Poudlard. Alors il s'agite et il caresse le chien, avant de le prendre dans ses bras. Son air excité se transforme en inquiétude, je secoue la tête, comment ne peut-il pas voir la supercherie ? Là où je trouvais ses entraînements amusants, je trouve sa bêtise plutôt agaçante.

Et le voilà qui marche dans ma direction, sans lever le menton, et moi je me contente de souffler. Toujours assise dans l'herbe, dans cette petite colline en pente à quelques mètres du garçon, je souffle. Il s'approche, pas à pas, et je vais devoir lui donner des explications. Ou pas...

« Il est à moi. »

Je lance assez fort pour qu'il m'entende, en espérant que ça stoppe son avancée jusqu'à moi et qu'il s'arrête là. Lorsqu'il lève le menton vers moi, je lui fais un signe de la tête. Pose le chiot, je lui dis avec les yeux, pose le par-terre. Alors en voyant mon air un peu sévère - pour cacher un sourire malicieux - le gamin obéit et le chien s'assied entre lui et moi.

En un instant, je mets la suite de mon plan à exécution : lui faire comprendre que ce n'est pas un véritable chiot. Je brandis ma baguette que je pointe sur le labrador beige. Je visualise le pelage de l'animal se couvrir d'un bleu ciel.

« Colovaria ! »

Lancé-je devant le gamin, et ses yeux ébahis (je l'espère).

Le chiot change de couleur, toujours sans bouger. Le processus prend quelques instants durent lesquels on peut voir le pelage se métamorphose presque poil après poil. Le beige est complètement remplacé par un bleu très peu naturel.

Narcisse fut totalement pris par surprise et sursauta en protégeant le petit chien par réflexe. Toujours les autres avant lui-même, telle était sa nature. Puis après un petit instant, un grand sourire naquit sur ses lèvres, et il se sentit immensément soulagé d'avoir retrouvé la propriétaire du petit animal ! Il ne se voyait pas devoir aller le rapporter à Miss Fleming et risquer que le ou la propriétaire se retrouve puni. Il n'ignorait pas que les chiens faisaient parti des animaux qu'on ne pouvait pas avoir à Poudlard, mais il s'en moquait, tout ce qui lui importait, c'était que ce petit bonhomme aille bien. Narcisse hocha la tête avec un sourire.

- Oh purée j'suis bien content d't'avoir trouvé !

Il le déposa sans hésiter, après lui avoir gratouillé l'espace entre les deux oreilles, il posa ses mains sur ses hanches pour le regarder s'assoir par terre. Il s'apprêta à se présenter, comme le veut son habitude, mais l'inconnue fut plus rapide que lui. Inquiet au début, ses yeux finirent par s'écarquiller et il termina bouche bée.

- Woooow...

Il s'approcha doucement du petit chien, le regard fixé sur lui, regardant avec grande impression sa transformation. Il s'accroupit même à côté de lui, les coudes sur ses genoux, un sourire jusqu'aux oreilles, totalement bluffé. Son index désigna le chiot.

- Wow, purée d'pommes de terre ! C'est trop fort !!

Il se serait inquiété pour le chien s'il avait manifesté le moindre signe de douleur ou de peur, mais en l'occurrence, comme tout semblait aller bien (à part l'évidente anormalité de couleur), il laissa toute la place à sa curiosité dévorante. Il leva les yeux vers la Gryffondor, des étoiles au fond de ses iris noirs.

- Sérieux c'est dingue ! Et tu peux faire ça pour toutes les couleurs !! T'es trop forte !

Il abaissa les yeux vers le chien, avant de les relever, un petit sourire heureux et innocent sur les lèvres.

- Et il s'appelle comment au fait ?

Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire satisfait en constatant que mon sortilège a fait son effet. Impressionner les gens, c'est assez satisfaisant, même si ce n'est pas difficile d'impressionner un premier année dans ce château. Mais je profite quand même de ce boost à l'égo que ses yeux pleins d'étoiles m'offent, en m'entraînant à jeter spontanément des sortilèges de métamorphose.

Je hoche la tête, oui mon petit, je peux le faire avec toutes les couleurs !

Quand il me demande le nom de l'animal, mes sourcils se lèvent instinctivement. C'est vrai que les chiots ont des noms, généralement, mais je n'ai pas assez travaillé mon scénario - comme quoi la spontanéitié ne me va pas si bien. Alors je prends un instant pour réfléchir, les yeux fixés sur le chiot, mes bras appuyés sur mes genoux relevés, les fesses dans l'herbe, et ma baguette toujours pointée vers la métamorphose.

« Il s'appelle Translatio. »

Répondis-je avec un air de malice. Après tout, ce n'est pas faux, cet animal est issu de son sortilège raté. En constatant que les connexions n'ont pas l'air de se faire assez vite dans l'esprit du gamin, je réfléchis à un autre indice à lui donner.

« Il est un peu à toi, aussi. »

Dis-je, en tentant de teinter ma voix de mystère. Désormais, je le fixe discrètement en attendant de voir son visage s'illuminer lorsqu'il aura trouvé. S'il ne trouve pas, je lui montrerai un autre sortilège.

Narcisse se plongea rapidement dans l'admiration sans retenue du petit chien. Son sourire innocent et pur, la joie simple qui brillait au fond de ses yeux et son amusement manifeste transparaissaient sans dissimulation. Il était particulièrement heureux de la situation dans laquelle il se retrouvait, et sans la moindre hésitation ni la moindre méfiance, il s'assit en tailleur sur l'herbe, tapotant le sol pour tenter de faire venir à lui le petit chien. Lorsqu'elle hocha la tête pour répondre positivement à sa question, il prit une grande inspiration avec une moue malicieuse, l'idée de voir ce chien prendre les couleurs de l'arc-en-ciel l'amusait toute particulièrement !

Un fragment lucide de son inconscient tenta de se frayer un chemin jusqu'à son esprit, cherchant à lui signaler que quelqu'un qui se proclamait propriétaire du petit chien, mais qui mettait autant de temps à le nommer, c'était suspect. Ce fragment ne vit jamais la lumière du jour, il se perdit dans la naïveté et l'inattention simple de Narcisse. Il releva la tête lorsqu'elle lui répondit, et il ne tilta pas davantage, son sourire s'effaçant au profit d'une moue dubitative. Il réfléchit un instant, avant d'à nouveau regarder l'animal, puis haussa les épaules en souriant et en rougissant.

- C'est un super joli nom, j'adore !

Il ne perçut pas non plus la malice dans la voix de la Gryffondor, mais lorsqu'elle enchaîna sur cette mystérieuse phrase, là, quelque chose gratta les portes de son inconscient. Il fronça les sourcils, ses lèvres bougeant doucement au rythme de sa réflexion. Sa main se posa doucement sur son genou, lorsque, incrédule, il se redressa lentement. Il se mordit la lèvre inférieure rapidement, avant de lever un regard confus, et un peu égaré, vers son aînée. Son index désigna ensuite le chien, un drôle de frisson lui picota le dos.

- Je... c'est... Tu veux, comment ça, il est un peu à moi aussi ?

Il lui posait la question, car non seulement il ne faisait pas confiance dans l'idée qui venait de germer dans sa tête, et l'infinie tristesse qui venait d'empoigner son coeur le poussa à demander. Il lui semblait avoir déjà lu quelque chose sur un sort qui pouvait changer les objets en chien, mais, il n'en était pas sûr... Mais, si c'était le cas, cela voulait dire que le petit chien face à lui, n'avait jamais été réellement en vie ?

Mince, je crois qu'il commence à comprendre. Mais ce n'est pas tant de la surprise que de la tristesse qui teinte désormais son visage. Mes sourcils se froncent, alors que je commence à triturer ma baguette entre mes doigts. Je n'aime pas beaucoup ce genre de réactions, surtout que je ne fais pas souvent ce genre de blagues... les gamins ne peuvent-ils pas se mettre à rire ou à avoir peur ? Plusieurs fois j'ai vu les yeux d'Owen se gonfler de larmes après lui avoir fait croire que j'avais discuté avec des fées - heureusement qu'il a grandi.

Comment est-ce que je vais faire pour faire passer cette tempête qui commence à gronder ?

Ce serait bien ma veine de me retrouver avec un mioche qui chiale parce que le petit chiot qu'il a caressé n'existe pas vraiment. La seule option que j'ai c'est de continuer sur ma lancée - enfin je crois que c'est la seule - et de m'entraîner à lancer un autre sortilège de métamorphose.

Ma baguette retourne pointer le chiot, avant de me lancer dans la visualisation. Je vois le petit chien se transformer, devenir plus petit encore, ses poils s'allonger et se teinter de noir, ses oreilles pointer vers le ciel, ses moustaches pousser autour d'un museau rétreci et une queue s'élever au dessus d'un corps félin. J'agite ma baguette et...

« Felifors ! »

Lancé-je à nouveau sur l'animal, enfin sur le bout de bois.

En réalisant qu'avoir désormais un chat noir sous les yeux peut être choquant pour un gamin de son âge, je mordille ma lèvre. Quelques instants passent, quelques petits instants, et je réalise que mon idée n'était probablement pas la meilleure : j'opte pour la pédagogie.

« J'ai métamorphosé le truc que t'as créé avec un Translatio. Tu vois, on peut tout faire avec la métamorphose. »