“ " What if I fall ? "
Oh, but my darling,
What if you fly ? ”
Oh, but my darling,
What if you fly ? ”
21 MAI 2044, 8h02
PARC, POUDLARD
Alyona, 14 ans
PARC, POUDLARD
Alyona, 14 ans
Le Ciel est sans limites. Le Ciel est si beau. Le Ciel est si grand. J'aimerai que ce face à face soit éternel. Juste lui et moi. Pas d'Autres. Pas de Sons. Pas de Colère. *Juste lui et moi.* On s'regardera sans s'parler car les mots n'ont plus de sens avec lui. On s'aimera sans s'le dire car les secrets sont des tempêtes. On s'quittera plus des yeux car les regards bouleversent tout. On s'sourira tout simplement car les sourires sont des soleils. On s'ra juste à deux. En face à face. Débordant de lumière. Le Ciel et moi on est comme deux aimants, peu importe où je vais, je me dirigerai toujours vers lui.
Putain joli Ciel, quand est-ce que tu me prends dans tes bras ?
Je suis allongée dans l'herbe encore humide. Le Soleil embrasse ma peau de ses lèvres chaudes. Le vent souffle légèrement sur mes cheveux, comme pour me chatouiller les yeux. Il n'y a pas de bruits et d'Autres à cette heure, juste le chant des oiseaux et leurs aller-retours gracieux dans le ciel. J'les envie les oiseaux. Ils ne sont pas dérangés. Ils sont beaux. Ils sont loin. Ils vivent sans frontières. Ils sont libres ; si libres. Libres de penser, d'agir, d'aller où ils veulent, de faire ce qu'ils veulent. Et puis, ils dansent avec le Ciel. Ils virevoltent avec lui. Les jolis acrobates. Les doux voltigeurs. Laissez-moi vous rejoindre. Offrez-moi des ailes pour voler, j'vous offrirai tout c'que j'ai.
Le regard encore perdu dans le ciel, je ne peux m'empêcher de penser, de rêver. D'ailleurs, j'crois que si mes songes avaient une couleur, ils seraient bleus comme le ciel découvert. Des rêves bleus. Mes rêves bleus. Y'en a qui voient la vie en rose et moi j'la vois en bleu. *Bleu comme l'eau ? Bleu comme la mer ?* Non. La mer ce ne sont que des vagues bruyantes, écrasantes et épuisantes. La mer étouffe. La mer noie. La mer tue. Le ciel fait vivre. Le ciel fait rêver. Le ciel fait penser. C'n'est pas la même chose. C'est différent. Comme le bruit est différent du silence. Tout s'oppose. La mer s'oppose au ciel. Le ciel s'oppose à la mer. *Et moi, j'm'oppose à quoi ?*
Un oiseau tourne dans le ciel. Il me fait penser à un arbre dans un pré. Si différent lui aussi. Si différent mais si semblable. Si semblable à moi. Je me retrouve un peu dans cet oiseau. Perdue quelque part dans l'Infini. Errant dans les rêves bleus. Volant vers le futur sans savoir où il m'emmènera. Oui, je suis un peu comme cet oiseau. Mais il a des ailes pour se réceptionner, et moi je n'ai rien. Moi je chute. J'vois pas l'sol, pourtant je sais que je m'en rapproche. Tel un oisillon qu'on pousse de son arbre, je tombe. J'm'écroule vers les abîmes. J'ai peur de m'écraser. J'ai tellement peur de ce choc. Ça me réveille en sursaut la nuit. Par Merlin, tellement peur. Peut-être que l'oiseau avait peur lui aussi, quand il tombait. Peut-être que lui aussi rêvait de cette chute, de ce choc. Oui, peut-être bien. Mais lui il a des ailes. Il les a ouvertes en chemin. Et moi je n'ai pas d'ailes. Et moi je n'ai rien. Juste mes pensées pour me noyer. *Est-ce qu'un jour je trouverai mes ailes ?* Je ne sais pas. J'espère. Mais c'est est-ce suffisant, l'espoir ?
Un nuage apparait au coin de mes yeux. Aussitôt, je me tourne vers lui. Ils sont beaux les nuages. Tout dans le ciel me semble beau. *Sauf les étoiles.* J'continue de suivre son chemin du regard. Lui, il est un peu comme les Autres. Si étrange avec sa forme. Si terne par sa couleur. Si rare avant mais si présent maintenant. Pourtant, j'ressens comme une attirance pour lui. Comme une envie vitale de le regarder, de le transpercer d'un regard. J'ai envie d'l'attraper pour qu'il m'entoure de ses bras. Comme s'il pouvait m'empêcher de chuter. *Chuter vers quoi ? Y'a quoi en bas ?* Mais il ne fait rien, joli nuage. C'est peut-être pour cela qu'il me semble si proche des autres. Et puis, il cache mon ciel le joli nuage. Mon joli ciel et mes oiseaux. *Dégage nuage.*
Sourire immense. Par Merlin, je me sens si bien à te regarder, mon Ciel immense. Prends-moi avec toi. Emporte-moi ailleurs. Peu importe où. Peu importe avec qui. J'veux juste naviguer sur ton océan bleu avec tes Voltigeurs. Attrape ma main joli ciel. Attrape-la, j'suis plus rien sans toi.
*Putain joli Ciel, quand est-ce que tu me prends dans tes bras ?*
Aller, viens Jolie Plume d'@Elyna Oak. Viens Valser.
Dernière modification par Alyona Farrow le 04 mars 2023, 10:43, modifié 2 fois.
#466962 ‖ Étudiante à l'IMSM — filière botanique, spécialité enseignement
ELYNA, 12 ans
8h11, Samedi 21 mai 2044
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8h11, Samedi 21 mai 2044
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Il apaise. Son Souffle calme, rafraîchit chaque Pensée un peu trop sombre. Il leur redonne de la couleur pour qu'elles arrêtent de s'attacher à l'ennuyeux. Au noir, au gris. Le noir, il t'accorde de temps à autre sa bonté. Il endort et aide la Nuit. Alors, Il doit être aimable pour que l'aime la Nuit. Et puis tu sais que la vie ne serait jamais toute noire. Une couleur percera. Il suffit d'avoir la patience pour l'attendre. Elle le mérite. Ce gris, non. Ce gris explose la joie. Il la réduit à un tas de cendres à la teinte gris argile, sans éclats, sans reflets. Juste gris. Tu n'aimes pas. Ca te détruit ; fichue apparence. Tu aimerais pouvoir la changer, d'un coup de baguette - ou même sans. Lui redonner sa vie d'avant. Avant d'être réduite en cendres d'argile. Quand elle reluisait encore de toutes parts, comme toutes ces choses auxquelles plus personne ne fait attention. Mais Toi, tu la regarderais. La contemplerais. Jusqu'à ce que ton Être entier se désintègre avec Elle. Elle a le droit d'être regardée. Qu'on lui porte de l'attention et qu'on la traite avec délicatesse. Parce qu'avant elle était. Belle.
L'appel du ciel bleu te fait relever la tête vers Lui. La chance, il n'est pas accompagné de ses cendres aujourd'hui. Il est tout seul, avec son ami Soleil. Beau Soleil qui embrase les Âmes. Beau Soleil qui éclaire les Cœurs. Beau Soleil, ô Beau Soleil. Il laisse de jolis baisers colorés sur ta peau. Tu t'en sens si honorée. Tu ne cesses de te répéter que s'il fait cela, c'est qu'il trouve ton Toi attirant, en quelques sortes. Pour une fois, quelqu'un t'apprécie et c'est agréable de se le dire.
Mais Il aime aussi le Ciel. Ce Ciel qu'Il suit comme son ombre lorsque vient son moment de gloire. Il va embraser les Âmes, il aime ça. Ciel lui montre le chemin. Il attire d'abord les Êtres dans un espace où il est facile de les apercevoir avant d'appeler son Soleil. Brûlons sous le Soleil.
Nuage. Tu le vois. Tu le sens. Il arrive dans ton sens. Fichu Nuage, il va détruire cet univers de Bleu. Il va éparpiller ses graines de cendres dans tout le Ciel. Il va le détruire, le salaud. On ne va plus voir que ce gris qui va déteindre sur le moral des Autres. De l'Autre, plutôt. Il n'y en a qu'une seule, couchée là comme une imbécile à ignorer le danger. Son Âme s'anéantira sans même qu'elle ne s'en rende compte. Elle finira dans les tréfonds de ce Nuage ou d'un autre s'il est d'humeur généreuse. Tu ne peux pas laisser faire ça. Pas à cause de ces foutues cendres grises. Alors, tu t'approches en marche rapide, silencieuse, de l'Autre une moue agacée et inquiète sur le visage. Tes longs bras aux allures fragiles s'agitent au-dessus de sa chevelure rousse.
— Hé, ho ! Toi ! 'Faut absolument qu'tu bouges de là !
Depuis le Temps que j'attendais de t'écrire ce Pas... Allez Plume, Dansons jusqu'à ne plus en sentir nos Membres...
#426b80 // sixième année
grandiose
grandiose
“ I am in the mood to dissolve in the sky ”
Virgina Woolf
Virgina Woolf
T'es si beau. Mon regard se perd dans tes mille teintes bleutées. Et j'crois qu'il pourrai s'y perdre pour Toujours si on lui en donnait l'occasion. J'pourrai passer ma vie à rêver de toi. Des rêves comme les Autres n'en ont jamais vu. Des rêves peints en bleu. Des rêves débordant de bonheur. J'vois pas l'temps passer à tes côtés. J'crois qu'il nous laisse de côté pour qu'on puisse se regarder sans s'arrêter. Y'a qu'à toi que je souris. Mon plus beau sourire. Il est pour toi. Comme tout ce que tu désireras. Ah joli Ciel, si tu savais tout ce que je pourrai donner pour vivre à tes côtés. Par Merlin, si tu savais. J'voudrai naviguer sur ton océan. J'voudrai me perdre dans ton Infini. J'voudrai voler à tes côtés. J'voudrai caresser tes nuages. J'voudrai m'effacer dans ton horizon. J'voudrai embrasser ton éclat bleu. Putain joli Ciel, si tu savais tout ce que je donnerai pour que tu m'emportes avec toi.
Quand je te regarde, mon souffle s'envole vers des horizons inconnus, j'souris comme une idiote, mon coeur s'affole en silence de ta beauté éblouissante, tous mes cauchemars disparaissent, la Vie me semble plus belle, tout devient plus simple. Quand je te regarde joli Ciel, il n'y a plus que toi. Tous les Autres ont disparu ; comme envolés. Il ne reste plus que nous deux. Mon coeur affolé qui tambourine dans ma poitrine. Mon sourire idiot qui flotte sur mes lèvres. Mes Pensées comme des bulles de savon s'envolant vers toi. Et mes émotions qui m'entourent dans leurs puissantes étreintes. 'Paraît que ça porte un nom particulier, ce que je ressens pour toi. 'Paraît que ça s'appelle *l'Amour*. Mais peu importe le nom, il ne change rien. J'ressens la même béatitude à tes côtés. Le même étrange bonheur qui illumine mon coeur comme les rayons du soleil. Avec toi, j'voudrai que tout soit Eternel et Infini car tout est si beau quand je te regarde.
Le nuage dérive doucement sur l'océan bleu. Il s'installe bientôt dans mon champ de vision. Une pointe de colère goutte sur le tableau bleu de mes sentiments. Qu'il s'en aille ce nuage. Je ne veux voir que le Ciel. Qu'il me laisse l'Aimer. L'Aimer pendant des heures. L'Aimer jusqu'à ce que le Temps arrête de s'écouler inlassablement. Oui, qu'il me laisse, que le Vent l'emporte vers d'autres horizons. J'veux juste rester en tête à tête avec le Ciel Immense. Juste cela. Rien d'autre. Lui et Moi. Comme la Lune et le Soleil. Lui et Moi. Comme le Silence et le Bruit. Lui et Moi. Juste Lui et Moi. À l'Infini. Spirale inarrêtable. J'me sens si bien à ses côtés. J'pourrai y rester jusqu'à ce que nous ne soyons plus que Poussières. J'aurais dû être un Oiseau. J'aurais dû avoir des ailes. J'aurais dû apprendre à naviguer dans les nuages. J'voudrai décrocher le Ciel pour le garder dans mes bras. On s'aimera jusqu'à la Fin. J'prendrai soin de Lui. J'lui offrirai mon Âme. Laissez-moi avoir mes propres ailes. Laissez-moi rejoindre le Ciel. Laissez-moi retrouver mon Bonheur.
Je sens sa présence peu de temps avant de l'entendre. L'Autre. *Qu'est-ce qu'elle veut ?*Ses bras viennent obscurcirent le tableau. Elle les agite au-dessus de moi. Elle les agite devant le Bleu Infini. C'est comme si elle venait de me réveiller. Je cligne plusieurs fois des yeux, réflexe inutile. Ai-je bien entendu ? Elle me demande de partir ? De me bouger ? De rompre le lien qui m'unit au Ciel ? Non, elle doit s'être trompée de personne. Elle devrait s'excuser. *Elle n'a pas vu la beauté du Ciel.* Quelle enfant stupide. Jamais je ne quitterai le Ciel. On ne peut séparer deux aimants si puissants. Le sourire quitte mes lèvres en silence. Mes sourcils se froncent. Le tableau est envahi de petites taches rouges. Agacement. Pourquoi me déranger pour cela ? Il y a de la place partout. Elle n'a qu'à aller s'installer ailleurs. Elle a osé placer ses bras entre le Ciel et Moi. Elle a oser couper de ses bras le lien qui m'unissait au Ciel. Tsss ... *L'Inconsciente.*
« Laisse-moi … »
Ma voix trahit mon agacement. Qu'est-ce qu'elle a cru cette Autre ? Elle pensait que je bougerai comme elle me l'a demandé ? D'un geste de la main, je balaye les bras de l'Autre de mon champ de vision. J'veux pas qu'elle m'empêche de regarder les teintes bleues. Personne ne le peut. Le sourire revient doucement. *Personne ne pourra nous séparer joli Ciel. Personne ne pourra s'interposer entre Nous.* L'étrange sentiment revient lui aussi. Il me réchauffe doucement, d'une manière aussi belle que celle de l'Astre du Jour. J'ressens comme une agréable chaleur prendre possession de mon corps. Et tout de suite, tout va mieux. Il n'a suffi que de replonger mes yeux dans son Infinité. Il n'a suffi que de me perdre dans ses reflets pour que tout aille mieux. Que c'est agréable, cette chaleur. Que c'est rassurant. Cette Autre a été idiote de croire qu'elle pourrait nous séparer. Je souris de nouveau, de toute mes forces. Le Bonheur vient s'installer dans mon coeur. Il s'enroule autour du Ciel et Moi. Ah, tout est si beau quand t'es là mon Joli Ciel.
« Laisse-moi l'Aimer. »
#466962 ‖ Étudiante à l'IMSM — filière botanique, spécialité enseignement
Inspirée tout autant que la Plume a été
Aspirée
Aspirée
Ton visage ovale s'est interposé entre Elle et Eux. Tes cheveux sauvagement détachés pendant comme des lianes au-dessus de son Corps, l'interdisant d'observer le Ciel. Et surtout, de regarder le Nuage qu'inconsciemment Elle aurait dévisagé. Parce qu'Elle ne se rend pas compte du danger qu'il représente. De tous ces cendres qui obscurcissent le magnifique tableau de Bleu ; horrible vision qu'Elle n'a probablement jamais pu observer. La Chanceuse. L'inconsciente. L'idiote. Tu lui envoies des signaux indicatifs, mais Elle ne comprend pas. Faudrait-il lui coller une claque pour lui faire enregistrer ce S.O.S ? Bien sûr, tu n'oserais jamais, mais dans ces moments-là le Doute te secoue. Ingénieux, Il est. Il peut te convaincre de quelque chose d'irréel et d'impensable en t'obligeant à renoncer à une autre. Parfois, tu aimerais échanger ta place d'Être contre celle du Doute. Il arrive à tout décider, à mener une vie comme Il le désire. Ca semble si génial. Si inatteignable...
Tu te demandes encore pourquoi Elle reste immobile. Perd son sourire avant de le faire réapparaître contre ses joues aussi blanches que le coton. T'imite en reproduisant des gestes de bras, comme pour te commander de quitter ce tableau de Bleu. Et de Gris. Pourtant, tu ne te déferas pas de cette position. N'abandonneras pas cette Autre, là. Même si Elle est idiote, inconsciente, imprudente, ignorante et un tas d'autres mots tranchants. Tu ne peux pas l'abandonner. Tu n'abandonneras pas. Plus jamais.
Bien que son Regard divague, le tien reste plongé dans ses yeux bleu céleste. De cette même teinte qui recouvre la surface du En-Haut. C'est peut-être pour ça qu'Elle l'aime tant, qu'Elle ne veut plus s'en détacher. Elle lui a trouvé un point de ressemblance avec son Elle-même. Peut-être bien pour se sentir moins seule. Hélas pour Elle, Elle ne semble pas très observatrice. Après l'invisible Nuage, l'invisible Signal, voilà que se pointe l'invisible Attachement. Elle l'aime, ça se voit. Ca se lit dans le Profond de ses yeux. Dans son Regard. Sur ses lèvres est attaché un Amour. A sens unique. Elle l'aime. Ouais, Elle l'aime. Mais Lui, Lui il s'en fout. Il ne porte d'importance qu'à son Soleil.
— J'vois bien qu'tu l'aimes, le Ciel. J'dois t'avouer que son Bleu, je le trouve éblouissant et captivant. Toi aussi, non ?
Cette discussion autour du Ciel pourrait durer des heures si tu ne devais pas l'interrompre à un moment donné. De toute ton Âme tu espères avoir la chance d'en reparler plus tard. De ce splendide Ciel, de son arrogance et de tout ce Bleu qui l'entoure. Parce que ça ferait tellement de bien d'en parler avec quelqu'un qui l'aime autant que Toi. Voire bien plus. Elle le regarde d'un œil encore différent du tien. Plus amoureux. Alors, Elle doit savoir. Sans ça, elle restera insouciante toute sa vie, jusqu'à ce que les cendres l'emportent. Ce ne serait pas juste.
— Il faut que tu saches, si tu l'aimes. 'Faut que tu m'écoutes.
#426b80 // sixième année
grandiose
grandiose
Et alors que la Nuit a déposé son voile noir sur le monde,
Je rêve de toi, bel Azur.
Je rêve de toi, bel Azur.
Je ne vois plus le ciel immense qui se reflétait dans mes yeux et mes pensées. Je ne vois plus l'Azur que j'aime tant et qui m'offre de si belles sensations de *liberté*. Je ne vois plus cet Infini magnifique dans lequel je voulais me perdre jusqu'au coucher du Soleil *sauf si je cours après le Soleil pour ne jamais quitter le ciel des yeux.*. Je ne vois plus que l'Autre. L'enfant envahissante qui se croit importante au point de décider ce que je dois et ce que je ne dois pas faire. L'enfant qui n'enlève pas ses bras et son visage au-dessus de moi malgré mes paroles et mes gestes. L'enfant qui reste, têtue et obstinée, entre le Ciel et moi. Sait-elle au moins qu'elle n'est pas transparente ? Et pourquoi veut-elle me séparer de lui, par Merlin ? Pourquoi cet entêtement dérangeant ? N'est-elle là que pour gâcher ma matinée avec ses caprices d'enfant ? Mais je n'ai pas besoin de ces caprices et de sa présence. Je n'ai pas besoin de la voir dans mon champ de vision, ni de savoir qu'elle est là pour briser les liens. Je n'ai pas besoin d'elle *si j'ai besoin d'ailes pour ne plus quitter le ciel*.
Je fronce les sourcils, dérangée et agacée par cette présence qui se tient face à moi. Mes yeux se plissent dans l'espoir de distinguer plus clairement son visage, comme une pitoyable envie de pouvoir se souvenir des traits de l'enfant qui me gêne. J'aimerai qu'elle me laisse avec lui, juste lui. J'aimerai qu'elle m'explique au moins les raisons de ce dérangement : est-ce simplement parce qu'elle voulait s'amuser -même si cela n'a rien de drôle, mais c'est une enfant, tout est drôle pour une enfant- à m'embêter ou alors a-t-elle quelque chose de sérieux à me dire -ce dont je doute. Je me relève sur mes coudes et place une main en visière contre le soleil. Je fixe la fille dans les yeux. Mon regard trahi cet agacement qui fait froncer mes sourcils mais aussi la curiosité qui vient remuer mes pensées à l'idée que cette fille ait réellement quelque chose d'important à me dire. *Peut-être que c'est quelqu'un qui l'envoie.* Quelqu'un qui souhaiterai me parler ? Envoyer une fille pour cela ? Et ne pas venir directement ? Et puis, j'ai du mal à penser à quelqu'un qui voudrait me parler maintenant.
Elle comprend que je l'aime. *Oh !* Mes sourcils se lèvent sous la surprise qui saisit mon cœur. Elle aussi le trouve beau. Elle aussi le trouve captivant. Tout-à-coup, l'Autre me semble soudain plus intéressante. Une Autre qui comprend, qui aime, qui partage mes pensées : ce n'est pas une Autre. Je me retiens de lui sourire et de lui murmurer que oui, l'Azur est éblouissant et captivant, qu'il m'intrigue depuis longtemps, que cela me rappelle ces fois où je suis tombée en arrière et que mon regard a croisé le sien pour ne plus jamais le quitter. Oui, j'ai envie de lui murmurer tout cela et bien plus encore, sans m'arrêter, comme de jolies confidences que je pourrais faire à une amie. J'ai envie de l'inviter à s'allonger à côté de moi pour que nos regards plongent dans cet océan de bleu et que nos pensées dérivent sur ces vagues reposantes. J'ai envie de lui raconter sa beauté qui me coupe le souffle, sa présence qui me rassure quand tout va mal, le bien qu'il me procure, la chaleur qui s'installe dans mon ventre quand je sais qu'il est là, au-dessus de moi, pour chasser les étoiles. Je pourrai lui raconter des milliers de choses et lui murmurer des millions de mots pour lui parler de *mon* ciel.
Et pourtant je ne le fais pas. Mes yeux continuent à la fixer comme pour deviner ce qu'elle me cache tandis que le nuage gris ne cesse pas sa course dans le ciel. La fille est-elle comme le nuage, venue simplement pour attirer mon regard vers elle ? Ou peut-être est-elle là pour me prévenir que quelque chose d'important se passe et que l'on a besoin de moi ? Mon cœur palpite plus fort à cette pensée. Je ne veux pas que quelque chose de terrible se passe. S'est-il passé quelque chose d'important ? Après la chute du Ministère, Ursula Parkinson a-t-elle décidé de s'attaquer à autre chose ? Mais dans ce cas, personne n'aurait besoin de moi. Ce ne sont que des peurs infondées. Rien d'important ne se passe, j'en suis certaine. Cette Autre -oui, ce doit être une Autre, mon esprit m'a trompé un instant- n'est là que pour me déranger, malgré l'intérêt certainement faux qu'elle dit avoir pour le ciel. C'est une menteuse, j'en suis certaine. Elle n'est là que pour faire son intéressante, j'en ai vu d'autres comme elle, des enfants stupides. Celle-ci ne m'aura pas avec ses demandes naïves, je sais très bien qu'elle n'est là que pour me gêner et qu'elle n'a rien d'important à me dire. *Stupide Autre.*
« Qu'est-ce que tu me veux ? »
Ma voix trahie une partie de ma colère. *L'n'avait qu'à pas nous séparer.* Pourtant, je respire calmement et me retiens de lui dire clairement qu'elle me dérange, comme si je n'osais pas ou que je croyais encore à ces paroles et à ce qu'elle a dit. Comme si je croyais encore qu'elle trouvait réellement le ciel captivant. Peut-être qu'une partie de moi souhaite encore y croire. Peut-être que j'espère encore qu'elle n'est pas comme les Autres à toujours avoir le regard fixé vers l'horizon et non pas vers le ciel aux teintes bleutés ou vers la terre et toutes les formes de vie extraordinaires qu'elle permet. Selon moi, la Vie est *extraordinaire* et presque magique. Non, pas presque, la Vie est magique. La Terre est fantastique. Et, par Merlin, que je suis heureuse de vivre pour pouvoir Rêver et plonger mes yeux dans cet infini de bleus si beau ! Peut-être que l'Autre aussi est heureuse de pouvoir se perdre dans l'Azur, qui sait ?
Je suis navrée pour ce retard terrible... mais tu le sais déjà.
J'espère que ce Pas pourra m'excuser.
J'espère que ce Pas pourra m'excuser.
#466962 ‖ Étudiante à l'IMSM — filière botanique, spécialité enseignement
TW le début du premier paragraphe fait (vaguement) allusion au sang
Petit à petit, patientant dans le silence et l'ombre qu'a apporté le Tas de Cendres, de frêles morceaux de ton Âme, bien trop fragiles, éclatent en un feu d'artifice trop rouge pour que ce ne soient que des colorants industriels, de ceux qu'on injecte dans ces particules de feu qui explosent ensuite dans les Airs. Habituellement, les feux d'artifices sont extasiants à regarder et aucun Être ne pourrait s'empêcher de se délecter avec les yeux de ces pétillants pigments. Ce que tu ressens, au plus profond de toi, n'a absolument rien à voir avec ces spectacles. Ceux-ci apaisent, le tien pique plus fort qu'une épine de ronce — et Merlin sait que la Douleur t'avait semblée insurmontable, ce jour-là, lorsque tu t'étais risquée à enfoncer ton doigt sur cette épine, après avoir regardé « La Belle au bois dormant ». Ce que tu ressens est une puissante piqûre à l'Âme, la vidant progressivement de toute Vie. La Rousse ne t'écoute pas, ne te croit pas. Ô que ça te blesse lorsqu'on te pense colporteuse de mensonges, petite vermine, gamine, à qui ça amuse bien de raconter des bobards ! Si l'Autre était plus jeune, peut-être lui aurais-tu asséné un coup de pied dans les côtes. Non pas dans le but de la faire souffrir mais pour qu'Elle comprenne enfin que les Mensonges ne font pas partie de ce que tu valorises et que tu ne les utiliserais jamais pour un Mal — se réjouir d'une interruption avec l'Azur et l'Astre du Jour encore moins. Tu veux l'aider mais Elle ne souhaite pas l'entendre. Elle croit aux Mensonges, lui invente des bienfaits qui ne satisfont que les malhonnêtes. Tu n'es pas capable de tendre de tels pièges, encore bien trop innocente au goût de la Vie. C'est calomnieux de t'accuser de cela.
Tes bras ont cessé de s'agiter depuis un temps maintenant. Cet arrêt intense, silencieux, donnerait presque l'impression qu'une quelconque personne t'aurait donné un calmant. Les Mots tranchants et les Émotions visibles sur le visage l'Autre, loin d'être impénétrable pour une Observatrice comme toi, font-ils cet effet à tout le monde ? Elle te vide de tes forces, rien qu'en te regardant de son Regard distant trahissant agacement puis intérêt. Elle te perd.
Cette fois-ci, son ton se fait encore plus cassant. Incapable de rester de marbre, ton visage exprime une petite grimace. Son semblant de supériorité t'exaspère. Bruyamment, tu soupires, en même temps qu'Elle inspire profondément et que son visage retrouve de sa finesse. Tu ne la comprends pas, n'arrives pas à la cerner. Elle ressemble à une boussole abîmée par le Temps, meurtrie, n'indiquant plus la bonne direction qu'une fois sur douze, changeant constamment de choix. Comment savoir quelle direction suivre ?
— J'veux que personne ne te veule de mal.
Cette réponse t'étonne toi-même, n'étant pas même certaine qu'elle provienne de ta propre bouche. Qui aurait pu imaginer que tu portais en toi l'altruisme si proche de ton Cœur ? Pas même toi. Aider volontairement une Autre ne te serait jamais venu à l'idée si cette Autre ne s'était pas retrouvée si proche du Danger caché du Ciel. Le Ciel est si spécial que n'importe quel acte pour Lui est gratifiant, réchauffant ton Cœur.
Soudain, le Soleil perce. Certes, ce ne sont qu'une poignée de rayons, mais ça suffit à te redonner le sourire. La force d'aider cette Autre qui croit tout savoir. Tu lèves la tête, pleine d'Espoir que le Tas de Cendres ait disparu. Quelques secondes plus tard, confrontée à la terrifiante réalité, tu plonges à nouveau tes yeux dans ceux de l'Autre, plus aveuglée par l'Astre qu'auparavant.
— Regarde-le. Tu ne remarques rien ?
Après tout, Elle n'a qu'à constater le Mal par Elle-même si elle ne te pense pas capable de lui livrer des Vérités, non ?
Pardon, pardon, pardon. Cette attente était interminable. Je suis là, à présent.
Et j'espère que ce Pas te plaira
#426b80 // sixième année
grandiose
grandiose
L'Azur est-il vraiment infini ? Un voyage sans retour à travers les teintes célestes. N'a-t-il aucun commencement et aucune fin ? Une étendue à perte de vue de Bleu envoûtant. Ne possède-t-il donc pas de limites ? Plonger dans ses Profondeurs pour ne plus jamais en ressortir, ce doit être formidable. Une éternelle douceur, une perpétuelle beauté ; et ce pour toujours ! Mais *tout a des limites*. Pourtant, le royaume d'Ouranos semble réellement n'en avoir aucune quand je le regarde et le temps lui-même me paraît plus rapide, comme si ses aiguilles commençaient une course folle lorsque mon regard se posait sur l'Azur si grand. Celui-ci est tellement magnifique et me paraît immense, j'ai du mal à m'imaginer qu'il puisse se terminer quelque part et qu'il puisse exister un endroit précis où le Bleu n'est plus. Cependant, si tel est le cas, j'aimerais bien m'approcher de ce quelque part pour contempler dans le silence cette fin ou ce commencement de cette merveille indescriptible qu'est l'Azur. Le temps me paraîtra-t-il alors plus rapide ou plus lent ? Merlin seul possède la réponse à cette question. Oh, par Circé, si seulement tout ce dont je rêve était possible, ma Vie serait tellement plus belle.
Mon regard dérive sur le visage de l'Inconnue qui me fait face et mes pensées le suivent étrangement. *Comment un Océan peut-il s'embarquer sur un chemin mené par un regard ?* Pourtant, je n'ai pas le temps d'y réfléchir davantage car mon Océan, même s'il n'est pas aussi immense que l'Océan céleste, est puissant et indomptable. Une fois emportée, je ne peux plus faire demi-tour. Alors, me voici de nouveau noyée par mes questions insolubles, mes pourquoi innombrables, mes comment qui fleurissent si vite dans mon esprit et tous ces autres questionnements qui ne s'arrêtent jamais comme si eux aussi ne connaissaient pas la fin. Est-ce que la fille est également prise au piège par ses pensées trop nombreuses ? Tout le monde se pose-t-il autant de questions que moi ? D'ailleurs, pourquoi cette Inconnue est-elle venue me déranger moi et pas quelqu'un d'autre ? Est-ce un hasard ? A-t-elle besoin de mon aide pour quelque chose ? Mais alors, pourquoi cette arrivée si brusque et ces mouvements si gênants ? Et par Merlin, quelle est donc la raison de sa venue ? Le Ciel est beau, l'air est frais, la journée paisible et les élèves avec qui discuter, nombreux. Pourquoi donc venir me voir quand on peut faire tant d'autres choses ? J'étais heureuse sous la voûte céleste sans autres compagnies que mes pensées et mes rêves, mais voici que l'Inconnue est arrivée avec ses grands mots et ses grands gestes, sans m'expliquer pourquoi, comme si finalement, elle n'avait aucune raison pour justifier sa venue. Par Circé, je ne comprends pas pourquoi elle est là et je lui en veux de m'avoir ainsi dérangé.
Je prends une profonde inspiration et ferme les yeux un instant pour chasser la frustration et la colère de mon esprit. Si l'Inconnue est venue vers moi, alors elle doit avoir une bonne raison. Il ne faut pas que je lui en veuille, elle n'avait peut-être pas compris en me voyant mon amour pour le royaume d'Ouranos et ma plaisance à regarder cet Azur splendide illuminer l'Univers. Et puis, se mettre en colère pour cela est stupide et inutile. Elle a dit qu'elle voulait que je parte. Mais pour aller où ? Et pourquoi ? Peut-être devrais-je me concentrer dessus pour comprendre la raison de sa venue. Peut-être devrais-je essayer de saisir ce qui l'a amené à me demander de partir. Elle ne semble pas avoir besoin de moi et peut très bien s'asseoir ailleurs dans le parc, de multiples endroits sont vide. Alors, pourquoi partir ? Quelque chose d'important a-t-il lieu en ce moment ? Est-ce que je dois partir pour aller ailleurs ou pour libérer ma place ? Je ne comprends pas, Merlin. Cette Inconnue n'est pas claire et je ne parviens pas à chasser le brouillard épais qui l'entoure, elle et ses paroles.
« J'veux que personne ne te veule de mal. »
Mes yeux se réouvrent pour se plonger dans les siens. Sa réponse est tellement inattendue que deux Vagues successives me noient brutalement après sa prise de parole.
Ma première Vague déborde d'un plaisir étrange. *Je comprends !* La fille veut mon bien et c'est tellement doux comme sensation. Aucun inconnu ne m'avait dit quelque chose d'aussi agréable et sincère. Mais elle, cette Bleue déchirant l'Azur, a décidé de prendre le rôle de Protecteur auprès de moi. C'est pourtant un rôle que peu d'Inconnus veulent prendre envers d'autres Inconnus. Cependant, Elle et moi avons choisi ce rôle et je souhaite comme elle que tout le monde soit épargné par le Mal et que leur bonheur brille dans l'Univers. *C'est beau, Comprendre* Un sourire dévore doucement mon visage.
Ma deuxième Vague est bien différente et plus bouleversante. Elle se résume en une seule question : *qui me veut du mal ?* Si l'Inconnue s'est approchée de moi et m'a prié de partir, c'est parce qu'elle pense que quelqu'un ne veut pas mon bien. Mais, par Merlin, qui pourrait-ce être ? Pourquoi ne le vois-je pas ? Pourquoi cette personne dont je ne connais pas l'identité me veut du mal ? Et si elle me veut du mal, en veut-elle par conséquent à la fille en face de moi ? *Alors moi aussi j'dois la protéger*
L'Inconnue lève les yeux vers le royaume d'Ouranos. Y cherche-t-elle quelque chose ou veut-elle simplement le contempler et s'enivrer de sa beauté ? Je l'observe faire sans rien dire et sans suivre son regard. Le Ciel est magnifique mais si je plonge mes yeux dedans, je risque de m'y noyer et de perdre le fil de mes réflexions. Or, je dois découvrir ce qui me menace et ce pour quoi la fille est venue me voir. C'est important, surtout si ce danger menace d'autres personnes. Il faut que je reste sur mes gardes. Je dois m'assurer que l'Inconnue ne soit pas touchée par cette menace.
*Regarder qu...?* Ses paroles me surprennent un bref instant avant que l'évidence ne m'atteigne brutalement. Merlin, le Ciel ! Il est en train de se faire dévorer par le nuage cendré ! J'en reste étonnée, presque choquée. Comment ai-je pu passer à côté d'un tel fait ? Comment ai-je pu oublier ce nuage et son danger ? Ce nuage, d'ailleurs, semble être la menace dont l'Inconnue voulait me prévenir. S'il dévore le Ciel, il nous expose à sa noirceur et à ses colères. Maintenant, j'ai l'impression de comprendre davantage l'Inconnue venue me mettre en garde. Elle souhaite que je parte avant que le Ciel ne soit entièrement assombri par cet amas noirâtre. Elle veut m'aider. Cependant, ce danger la touche également car si je décide de rester pour affronter les tourments de Zeus avec l'Azur, elle voudra peut-être rester, elle aussi ; et ce serait difficile pour cette fille d'affronter de tels tourments. Alors, il me faut fuir. *Et abandonner l'Azur ?*
Oh, Merlin, rester est impossible mais partir est lâche.
« Merci. Moi aussi j'veux pas qu'on te veule du mal. » Je me relève en m'appuyant sur le sol. Il m'est compliqué d'imaginer que le Bleu aux mille teintes sera bientôt dissimulé derrière ce nuage terne ; cela trouble mon esprit. « Mais... Je ne peux pas fuir, le Ciel est courageux, moi aussi je dois l'être. » J'accroche mes yeux aux siens. Étrangement, l'inquiétude et la force semblent se mêler dans mon regard.
Mon regard dérive sur le visage de l'Inconnue qui me fait face et mes pensées le suivent étrangement. *Comment un Océan peut-il s'embarquer sur un chemin mené par un regard ?* Pourtant, je n'ai pas le temps d'y réfléchir davantage car mon Océan, même s'il n'est pas aussi immense que l'Océan céleste, est puissant et indomptable. Une fois emportée, je ne peux plus faire demi-tour. Alors, me voici de nouveau noyée par mes questions insolubles, mes pourquoi innombrables, mes comment qui fleurissent si vite dans mon esprit et tous ces autres questionnements qui ne s'arrêtent jamais comme si eux aussi ne connaissaient pas la fin. Est-ce que la fille est également prise au piège par ses pensées trop nombreuses ? Tout le monde se pose-t-il autant de questions que moi ? D'ailleurs, pourquoi cette Inconnue est-elle venue me déranger moi et pas quelqu'un d'autre ? Est-ce un hasard ? A-t-elle besoin de mon aide pour quelque chose ? Mais alors, pourquoi cette arrivée si brusque et ces mouvements si gênants ? Et par Merlin, quelle est donc la raison de sa venue ? Le Ciel est beau, l'air est frais, la journée paisible et les élèves avec qui discuter, nombreux. Pourquoi donc venir me voir quand on peut faire tant d'autres choses ? J'étais heureuse sous la voûte céleste sans autres compagnies que mes pensées et mes rêves, mais voici que l'Inconnue est arrivée avec ses grands mots et ses grands gestes, sans m'expliquer pourquoi, comme si finalement, elle n'avait aucune raison pour justifier sa venue. Par Circé, je ne comprends pas pourquoi elle est là et je lui en veux de m'avoir ainsi dérangé.
Je prends une profonde inspiration et ferme les yeux un instant pour chasser la frustration et la colère de mon esprit. Si l'Inconnue est venue vers moi, alors elle doit avoir une bonne raison. Il ne faut pas que je lui en veuille, elle n'avait peut-être pas compris en me voyant mon amour pour le royaume d'Ouranos et ma plaisance à regarder cet Azur splendide illuminer l'Univers. Et puis, se mettre en colère pour cela est stupide et inutile. Elle a dit qu'elle voulait que je parte. Mais pour aller où ? Et pourquoi ? Peut-être devrais-je me concentrer dessus pour comprendre la raison de sa venue. Peut-être devrais-je essayer de saisir ce qui l'a amené à me demander de partir. Elle ne semble pas avoir besoin de moi et peut très bien s'asseoir ailleurs dans le parc, de multiples endroits sont vide. Alors, pourquoi partir ? Quelque chose d'important a-t-il lieu en ce moment ? Est-ce que je dois partir pour aller ailleurs ou pour libérer ma place ? Je ne comprends pas, Merlin. Cette Inconnue n'est pas claire et je ne parviens pas à chasser le brouillard épais qui l'entoure, elle et ses paroles.
« J'veux que personne ne te veule de mal. »
Mes yeux se réouvrent pour se plonger dans les siens. Sa réponse est tellement inattendue que deux Vagues successives me noient brutalement après sa prise de parole.
Ma première Vague déborde d'un plaisir étrange. *Je comprends !* La fille veut mon bien et c'est tellement doux comme sensation. Aucun inconnu ne m'avait dit quelque chose d'aussi agréable et sincère. Mais elle, cette Bleue déchirant l'Azur, a décidé de prendre le rôle de Protecteur auprès de moi. C'est pourtant un rôle que peu d'Inconnus veulent prendre envers d'autres Inconnus. Cependant, Elle et moi avons choisi ce rôle et je souhaite comme elle que tout le monde soit épargné par le Mal et que leur bonheur brille dans l'Univers. *C'est beau, Comprendre* Un sourire dévore doucement mon visage.
Ma deuxième Vague est bien différente et plus bouleversante. Elle se résume en une seule question : *qui me veut du mal ?* Si l'Inconnue s'est approchée de moi et m'a prié de partir, c'est parce qu'elle pense que quelqu'un ne veut pas mon bien. Mais, par Merlin, qui pourrait-ce être ? Pourquoi ne le vois-je pas ? Pourquoi cette personne dont je ne connais pas l'identité me veut du mal ? Et si elle me veut du mal, en veut-elle par conséquent à la fille en face de moi ? *Alors moi aussi j'dois la protéger*
L'Inconnue lève les yeux vers le royaume d'Ouranos. Y cherche-t-elle quelque chose ou veut-elle simplement le contempler et s'enivrer de sa beauté ? Je l'observe faire sans rien dire et sans suivre son regard. Le Ciel est magnifique mais si je plonge mes yeux dedans, je risque de m'y noyer et de perdre le fil de mes réflexions. Or, je dois découvrir ce qui me menace et ce pour quoi la fille est venue me voir. C'est important, surtout si ce danger menace d'autres personnes. Il faut que je reste sur mes gardes. Je dois m'assurer que l'Inconnue ne soit pas touchée par cette menace.
*Regarder qu...?* Ses paroles me surprennent un bref instant avant que l'évidence ne m'atteigne brutalement. Merlin, le Ciel ! Il est en train de se faire dévorer par le nuage cendré ! J'en reste étonnée, presque choquée. Comment ai-je pu passer à côté d'un tel fait ? Comment ai-je pu oublier ce nuage et son danger ? Ce nuage, d'ailleurs, semble être la menace dont l'Inconnue voulait me prévenir. S'il dévore le Ciel, il nous expose à sa noirceur et à ses colères. Maintenant, j'ai l'impression de comprendre davantage l'Inconnue venue me mettre en garde. Elle souhaite que je parte avant que le Ciel ne soit entièrement assombri par cet amas noirâtre. Elle veut m'aider. Cependant, ce danger la touche également car si je décide de rester pour affronter les tourments de Zeus avec l'Azur, elle voudra peut-être rester, elle aussi ; et ce serait difficile pour cette fille d'affronter de tels tourments. Alors, il me faut fuir. *Et abandonner l'Azur ?*
Oh, Merlin, rester est impossible mais partir est lâche.
« Merci. Moi aussi j'veux pas qu'on te veule du mal. » Je me relève en m'appuyant sur le sol. Il m'est compliqué d'imaginer que le Bleu aux mille teintes sera bientôt dissimulé derrière ce nuage terne ; cela trouble mon esprit. « Mais... Je ne peux pas fuir, le Ciel est courageux, moi aussi je dois l'être. » J'accroche mes yeux aux siens. Étrangement, l'inquiétude et la force semblent se mêler dans mon regard.
Tes Pas me plairont toujours
#466962 ‖ Étudiante à l'IMSM — filière botanique, spécialité enseignement
Qu'on doute de ce que tu présentes comme une Vérité à laquelle tu crois dur comme fer, convaincue de sa dangerosité te blesse profondément. Non pas comme une entaille, déclenchée par un coup de couteau insignifiant et presque indolore. Plutôt comme une déchirure, plaie béate, striée de toutes part. Mais la ressemblance s'arrête là. La Déchirure se transforme lentement, insupportablement en une Brisure. L'impression que ton Monde s'écroule. Qu'il se brise lui aussi, et ce, de tous les côtés. Cette impression que plus rien ne va et qu'il sera difficile — si pas impossible — de revenir en arrière. De rembobiner le film, le tourner une nouvelle fois avec des images plus étincelantes, plus belles. Lorsqu'un producteur n'est pas satisfait du travail de ses employés, il peut les renvoyer filmer, écrire, jouer la comédie. Il en a le pouvoir, d'une certaine façon. En les menaçant, peut-être. Les employés ne sont alors généralement pas heureux de revenir sur le travail, de recommencer tout à zéro. Tu donnerais absolument tout pour en avoir la possibilité. Pour te sentir mieux. Pour ne plus avoir les larmes qui te montent aux yeux et ce cri pressé dans ta gorge, impatient de pouvoir se libérer de ce piège guttural. Ce déferlement d'émotions n'a qu'une seule et unique source possible : l'Autre. C'est Elle qui devrait éprouver ces mille ressentiments, ce sentiment de ne pas être crue et d'être prise de haut par une Grande. Et si tu étais plus mature qu'Elle ? Serait-ce toi qu'on surnommerait la Grande ?
Tu n'es plus et l'instant d'après tu es de nouveau. Comme les fleurs dont les pétales fanent mais ne meurent pas vraiment. Elles renaissent. Alors, tu te dois d'être cette fleur aux pétales fanés, puisant tout ce dont elle a besoin dans les tréfonds de la Terre pour donner une couleur encore plus éclatante à ses pétales. Te le répétant plusieurs fois pour garder ton calme et alimenter cette vivace flamme déterminée par le dynamisme et une bienveillance bien réelle, cachée derrière un rideau de vexation, un détail te retient. Les fleurs puisent des choses exaltantes dans la terre. Pas dans le Ciel. Le Ciel ne leur est d'aucune utilité. Il les nargue en pataugeant dans ses eaux claires, s'amusant avec le Soleil à jouer à cache-cache derrière les Nuages. Fichus Nuages. Fichu Soleil. Fichu Ciel. Non, non. Le Soleil n'est pas si inutile que cela. Il donne l'énergie aux plantes. L'énergie solaire. Et solaire est bien un adjectif synonyme de chaleureux, non ? Le Soleil produit donc de l'énergie chaleureuse, tu en déduis. Une énergie dont tout le monde aimerait se nourrir. L'Astre du Jour nourrit, donc. Et une fois encore, le Tas de Cendres l'empêche de remplir sa mission. Oh que tu le détestes, ce Nuage !
Bon, maintenant, il te faut tenir ta couverture. Il te faut prouver ta crédibilité auprès de l'Autre, à quel prix tu risques de perdre ses yeux bleus enjôleurs et ses cheveux d'une rousseur ambre. Mais surtout, tu risques de la perde Elle. Cette Âme qui vit dans son Être, qui fait d'Elle ce qu'Elle est. Celle qui ne veut que ta protection. « Que personne ne te veule de mal ».
Tandis que ton Regard embrase chacune de ses parties du corps tour à tour en la dévisageant, Elle se relève. Elle est... majestueuse. En fin de compte, Elle mérite son titre de Grande. Autant que toi, du moins. Ta frustration se transforme peu à peu en admiration. Elle a des cheveux aussi enflammés que s'ils avaient été brûlés par une trop longue observation du Soleil — au vu de son ignorance au sujet du Ciel et de ses dangers, cela ne t'étonnerait même pas. Elle est une protectrice, comme Toi. Elle se porterait certainement volontaire s'il fallait sauver des vies au péril de perdre la sienne, aussi instinctivement que toi.
Mais il faut croire qu'Elle n'est pas si investie auprès d'une Inconnue souhaitant sauver son moral et la projeter hors de la pénombre certaine que lui apportera la présence d'un Tas de Cendres dans son — non, votre — Océan couleur hématome. Hématome ? Une violente douleur à la poitrine te prend. Nouvelle déchirure. Puis brisure. Les éclats qui virevoltent en une danse irrégulière, accompagnée de spots de lumière teintés. Les yeux. Ça fait mal. Le cœur. Ça fait mal. La peau. Ça fait mal... Le Ciel a mal. Tout comme Toi. Qui peut soigner deux Âmes vagabondes ? Âmes qui seront bientôt englouties par les cendres si elles n'agissent pas très vite. Le Ciel, certes, ne peut se déplacer. Il ne peut que subir. Il ne doit pas être le seul à le faire. Ce serait lâche. L'Autre avait raison. Vous devez être courageuses, l'accompagner dans son supplice, qui deviendra très vite le vôtre également. La pression de tes poings serrés — dont tu ne te souviens pas avoir commandé la contraction — te ramène à la réalité. Ta vision s'obscurcit, le Tas de Cendres gagne du terrain. Mais ce sera l'unique chose qu'Il gagnera.
— Tu as raison. Je me permets cependant de te corriger sur un point : le Ciel est courageux, et nous devons l'être toutes les deux, insistes-tu.
Ta colère est retombée. Pour autant, tu ne lui avoueras pas avoir d'abord mal compris ses intentions. D'avoir cru qu'Elle prioriserait son Amour du Ciel sur la protection d'une fillette innocente qui n'a demandé qu'à sauver une autre fillette innocente. D'avoir cru que tu ne rentrais pas en ligne de compte. Ton désir de te montrer plus mature qu'Elle tient toujours. De ce fait, tu es convaincue que le meilleur moyen de te montrer crédible est de se montrer plus maligne et encore plus impassible qu'Elle et le calme olympien dont Elle fait preuve dans cette situation on ne peut plus angoissante. Il te faut quelques minutes pour trouver un rythme respiratoire apaisé, sans en faire trop et attirer sa pitié. Tu ne le supporterais pas. Pendant ce temps, tu te laisses glisser comme sur du coton, contre le sol d'herbes. Elles sont déjà humides. Elles ont prévu les Larmes du Ciel.
La tête balancée contre ta nuque, tu observes les mouvements volatiles du Au-Dessus. Des oiseaux passent à une vitesse phénoménale, laissant derrière eux un vide fantomatique. Le Vent déplace le Tas de Cendres par bouffées. Dire qu'en arrivant tout à l'heure tu trouvais son souffle apaisant et qu'il représente à présent une menace. Il te fait penser à l'Autre qui se tient à quelques centimètres de Toi. Tu ne pourrais pas la qualifier d'apaisante, mais il se trouve qu'elle est une Protectrice. Une Protectrice très intelligente. Une Protectrice qui ne croit pas en Toi. Une Protectrice qui vexe et devient ainsi une Menace à écarter. Pourtant, sa compagnie pulvérise ta solitude. Elle te fait un effet. Ce que tu entends par-là, c'est que sans Elle, tu n'aurais pas agi. Tu n'aurais pas prévenu car il n'y aurait eu personne à prévenir. Tu ne serais pas restée, accoudée, là, au beau milieu du parc à attendre le Danger, démunie d'Armes si ce n'est ton Toi-même. Et son Elle-même.
"J'suis plus mature qu'elle.
J'suis plus mature.
J'suis plus.
J'suis."
J'suis plus mature.
J'suis plus.
J'suis."
Tu n'es plus et l'instant d'après tu es de nouveau. Comme les fleurs dont les pétales fanent mais ne meurent pas vraiment. Elles renaissent. Alors, tu te dois d'être cette fleur aux pétales fanés, puisant tout ce dont elle a besoin dans les tréfonds de la Terre pour donner une couleur encore plus éclatante à ses pétales. Te le répétant plusieurs fois pour garder ton calme et alimenter cette vivace flamme déterminée par le dynamisme et une bienveillance bien réelle, cachée derrière un rideau de vexation, un détail te retient. Les fleurs puisent des choses exaltantes dans la terre. Pas dans le Ciel. Le Ciel ne leur est d'aucune utilité. Il les nargue en pataugeant dans ses eaux claires, s'amusant avec le Soleil à jouer à cache-cache derrière les Nuages. Fichus Nuages. Fichu Soleil. Fichu Ciel. Non, non. Le Soleil n'est pas si inutile que cela. Il donne l'énergie aux plantes. L'énergie solaire. Et solaire est bien un adjectif synonyme de chaleureux, non ? Le Soleil produit donc de l'énergie chaleureuse, tu en déduis. Une énergie dont tout le monde aimerait se nourrir. L'Astre du Jour nourrit, donc. Et une fois encore, le Tas de Cendres l'empêche de remplir sa mission. Oh que tu le détestes, ce Nuage !
Bon, maintenant, il te faut tenir ta couverture. Il te faut prouver ta crédibilité auprès de l'Autre, à quel prix tu risques de perdre ses yeux bleus enjôleurs et ses cheveux d'une rousseur ambre. Mais surtout, tu risques de la perde Elle. Cette Âme qui vit dans son Être, qui fait d'Elle ce qu'Elle est. Celle qui ne veut que ta protection. « Que personne ne te veule de mal ».
Tandis que ton Regard embrase chacune de ses parties du corps tour à tour en la dévisageant, Elle se relève. Elle est... majestueuse. En fin de compte, Elle mérite son titre de Grande. Autant que toi, du moins. Ta frustration se transforme peu à peu en admiration. Elle a des cheveux aussi enflammés que s'ils avaient été brûlés par une trop longue observation du Soleil — au vu de son ignorance au sujet du Ciel et de ses dangers, cela ne t'étonnerait même pas. Elle est une protectrice, comme Toi. Elle se porterait certainement volontaire s'il fallait sauver des vies au péril de perdre la sienne, aussi instinctivement que toi.
Mais il faut croire qu'Elle n'est pas si investie auprès d'une Inconnue souhaitant sauver son moral et la projeter hors de la pénombre certaine que lui apportera la présence d'un Tas de Cendres dans son — non, votre — Océan couleur hématome. Hématome ? Une violente douleur à la poitrine te prend. Nouvelle déchirure. Puis brisure. Les éclats qui virevoltent en une danse irrégulière, accompagnée de spots de lumière teintés. Les yeux. Ça fait mal. Le cœur. Ça fait mal. La peau. Ça fait mal... Le Ciel a mal. Tout comme Toi. Qui peut soigner deux Âmes vagabondes ? Âmes qui seront bientôt englouties par les cendres si elles n'agissent pas très vite. Le Ciel, certes, ne peut se déplacer. Il ne peut que subir. Il ne doit pas être le seul à le faire. Ce serait lâche. L'Autre avait raison. Vous devez être courageuses, l'accompagner dans son supplice, qui deviendra très vite le vôtre également. La pression de tes poings serrés — dont tu ne te souviens pas avoir commandé la contraction — te ramène à la réalité. Ta vision s'obscurcit, le Tas de Cendres gagne du terrain. Mais ce sera l'unique chose qu'Il gagnera.
— Tu as raison. Je me permets cependant de te corriger sur un point : le Ciel est courageux, et nous devons l'être toutes les deux, insistes-tu.
Ta colère est retombée. Pour autant, tu ne lui avoueras pas avoir d'abord mal compris ses intentions. D'avoir cru qu'Elle prioriserait son Amour du Ciel sur la protection d'une fillette innocente qui n'a demandé qu'à sauver une autre fillette innocente. D'avoir cru que tu ne rentrais pas en ligne de compte. Ton désir de te montrer plus mature qu'Elle tient toujours. De ce fait, tu es convaincue que le meilleur moyen de te montrer crédible est de se montrer plus maligne et encore plus impassible qu'Elle et le calme olympien dont Elle fait preuve dans cette situation on ne peut plus angoissante. Il te faut quelques minutes pour trouver un rythme respiratoire apaisé, sans en faire trop et attirer sa pitié. Tu ne le supporterais pas. Pendant ce temps, tu te laisses glisser comme sur du coton, contre le sol d'herbes. Elles sont déjà humides. Elles ont prévu les Larmes du Ciel.
La tête balancée contre ta nuque, tu observes les mouvements volatiles du Au-Dessus. Des oiseaux passent à une vitesse phénoménale, laissant derrière eux un vide fantomatique. Le Vent déplace le Tas de Cendres par bouffées. Dire qu'en arrivant tout à l'heure tu trouvais son souffle apaisant et qu'il représente à présent une menace. Il te fait penser à l'Autre qui se tient à quelques centimètres de Toi. Tu ne pourrais pas la qualifier d'apaisante, mais il se trouve qu'elle est une Protectrice. Une Protectrice très intelligente. Une Protectrice qui ne croit pas en Toi. Une Protectrice qui vexe et devient ainsi une Menace à écarter. Pourtant, sa compagnie pulvérise ta solitude. Elle te fait un effet. Ce que tu entends par-là, c'est que sans Elle, tu n'aurais pas agi. Tu n'aurais pas prévenu car il n'y aurait eu personne à prévenir. Tu ne serais pas restée, accoudée, là, au beau milieu du parc à attendre le Danger, démunie d'Armes si ce n'est ton Toi-même. Et son Elle-même.
Oh, j'aime tant cette Danse...
Et... joyeux anniversaire à notre RP héhé Non non, ce Pas n'a pas attendu trois jours dans mes brouillons
pour être posté en surprise aujourd'hui pour concorder avec l'anniversaire de notre Danse, c'est une illusion
Et... joyeux anniversaire à notre RP héhé Non non, ce Pas n'a pas attendu trois jours dans mes brouillons
pour être posté en surprise aujourd'hui pour concorder avec l'anniversaire de notre Danse, c'est une illusion
#426b80 // sixième année
grandiose
grandiose
L'Azur et le Nuage sombre forment-ils une seule et même chose ? Le Ciel est-il le Bleu ou le Bleu et les nuages ? L'Azur est-il le Ciel et le Ciel est-il l'Azur ? Mes réflexions complexes font se froncer mes sourcils mais je ne parviens pas à les chasser de mon crâne, comme si elles y étaient ancrées. Pourtant, je sais qu'elles ne font que me dévorer comme des parasites et qu'elles ne me servent à rien. Elles surgissent par centaines, remuent l'Océan de mes pensées pour faire tanguer mon bateau et disparaissent pour mieux revenir plus tard. Elles sont insaisissables. Tiens, les teintes bleutées ne peuvent pas être saisies dans une main, elles aussi, comme les nuages. Cela leur fait donc un point commun. Sont-ils donc si semblables ? Le Ciel les a-t-il englobés car il voyait en eux des similitudes ? Ne sont-ils pas au même endroit, naviguant dans les mêmes espaces ? *C'est stupide, ces questionnements sont idiots.* Tout cela n'est qu'une question de Hasard et de Destin. Les Nuages et l'Azur ne sont bien sûr pas pareils, et ce Ciel et le Nuage également. Le royaume des Oiseaux n'est que douceur quand le Nuage n'est, lui, que douleur. Ils s'opposent. Alors, pourquoi l'amas noirâtre a-t-il le pouvoir de voler parmi les teintes de Bleu infinies tandis que moi je ne le peux pas ? Suis-je si différente d'eux ? Ne sommes-nous donc pas semblables, pas compatibles ? Peut-être, après tout, je suis saisissable, humaine et non-dotée d'ailes. Je n'ai rien en commun avec l'Azur et les Nuages, et je ne suis pas un oiseau. Serai-je donc incapable de voler ? N'y-a-t-il aucun moyen pour que je navigue avec eux dans l'océan céleste ? Pincement dans mon cœur, boule de maux dans ma gorge ; ô terribles réflexions qui m'étreignent sans pitié.
Je me tourne vers l'Inconnue qui me scrute de la tête aux pieds de son regard insondable. Le doute saisit mon cœur avec violence. Et si le Nuage cendré apportait avec lui un orage tonitruant et sonore, une averse puissante et douloureuse, pourrais-je résister face à tout cela ? Serais-je aussi forte que le Ciel et la Terre, aussi courageuse, impassible et téméraire ? Pourrais-je rester sous cette démonstration terrifiante de colère sans faiblir et m'enfuir ? Étrangement, un deuxième enjeu s'ajoute tout à coup dans mon esprit à ce défi que je me suis fait : si je parviens à rester pendant que le Nuage passe et à ne pas fuir le Parc, alors j'aurais vécu le même événement que l'Azur et nous aurions cette expérience en commun, je pourrai me vanter d'avoir su résister à la colère de Zeus aussi longtemps que le Ciel et sans trembler ni pleurer. Alors, je serai forte de ce moment, grandie par cette tourmente et victorieuse d'avoir vaincu le déchaînement du Dieu des Dieux sans frémir. *Et Maman comprendra que je suis forte*, jolie pensée.
*J'ai raison !* La surprise liée à cette révélation de l'Inconnue me déstabilise un instant — raison de quoi ? Passager, mon étonnement s'efface bien vite de mes pensées pour être remplacé par une appréhension douloureuse. La fille veut rester avec moi et le Ciel sous l'averse. Elle souhaite affronter cela avec nous ; ou plutôt, elle souhaite que nous affrontions cela avec le Ciel. Ce n'est plus l'Azur et moi, c'est Elle et moi. Étrangement, je crois que je suis réconfortée à l'idée que je ne serai pas la seule folle allongée sous les teintes bleues, bientôt grises, à me dresser face à un nuage incontrôlable. Pourtant, penser à ce qu'elle va vivre avec moi m'inquiète. Est-elle capable de résister à tout cela sans partir en courant, découragée par les éléments ? M'abandonnera-t-elle sous le Nuage sombre sans un regard en arrière ? Ne risque-t-elle pas de se blesser en glissant ou de tomber malade à cause de l'humidité qui s'infiltrera dans nos habits durant cette période épuisante ? Mon regard trahit mon inquiétude quand je viens le plonger dans celui de la brune. « T'es sûre que c'est ce que tu veux ? Tu n'veux pas te mettre au chaud dans le château pendant le passage du nuage ? Tu sais, nous finirons peut-être trempées et malades. » *mais fortes* Pourquoi essayer de la décourager alors qu'au fond de moi, je suis soulagée qu'elle reste pour affronter tout cela avec moi ? Merlin, je ne me comprends pas moi-même.
L'Inconnue s'assied sur l'herbe humide et je la regarde faire, hésitante. Ne devrai-je pas lui mentir et lui dire que je ne veux plus rester ici et tenter d'être aussi courageuse que l'Azur ? Peut-être choisira-t-elle alors de partir avec moi et nous rentrerons sèches et sauves ; mais je passerai pour une lâche et une menteuse si je lui disais cela. Alors, peut-être est-ce mieux de ne rien dire, de dresser la tête et de se préparer à la colère de Zeus et aux tourments des éléments.
Je m'assieds en tailleur à côté de la brune et prends une grande inspiration. Je crois que j'ai un peu peur. Cela m'inquiète de savoir que nous n'aurons rien pour nous protéger et que nous serons démunies face à ce nuage. En même temps, une étrange excitation navigue dans mon corps. Nous allons vivre une sorte d'aventure toutes les deux, une aventure que je n'ai jamais vécue et que Maman ne m'aurait jamais laissé vivre si elle était là. Ce sera complètement nouveau ; une nouvelle expérience, de nouvelles sensations. Une part de moi a hâte que ce nuage noir arrive pour pouvoir affronter ses caprices en souriant, forte face à sa colère, insensible à ses larmes luisantes et immobile sous le déluge de ses émotions. Pourtant, il y a toujours un peu de peur en moi, je crains que le nuage soit plus fort que je ne le pense et que je ne parvienne pas à résister face à lui.
« Comment tu t'appelles ? Moi c'est Alyona. » Mes paroles ne sont que murmures. Mon cœur bat à un rythme effréné dans ma poitrine, je n'arrive plus à contrôler ses pulsations et à cacher mon inquiétude grandissante. Je n'ai jamais affronté les averses et les tempêtes d'aussi près. L'instinct humain pousse tout le monde à fuir cela car il sait que cela n'apporte rien de bon. Cependant, nous sommes en train de résister à cet instinct qui nous prie de partir avant que le nuage ne vienne. *Pour être fortes comme le Ciel et la Terre.*
Je laisse un long soupir m'échapper et ferme les yeux. Je le sens qui arrive, menaçant, dangereux, incontrôlable ; mais je n'ai pas peur de lui. Qu'il vienne ; je suis prête.
Je me tourne vers l'Inconnue qui me scrute de la tête aux pieds de son regard insondable. Le doute saisit mon cœur avec violence. Et si le Nuage cendré apportait avec lui un orage tonitruant et sonore, une averse puissante et douloureuse, pourrais-je résister face à tout cela ? Serais-je aussi forte que le Ciel et la Terre, aussi courageuse, impassible et téméraire ? Pourrais-je rester sous cette démonstration terrifiante de colère sans faiblir et m'enfuir ? Étrangement, un deuxième enjeu s'ajoute tout à coup dans mon esprit à ce défi que je me suis fait : si je parviens à rester pendant que le Nuage passe et à ne pas fuir le Parc, alors j'aurais vécu le même événement que l'Azur et nous aurions cette expérience en commun, je pourrai me vanter d'avoir su résister à la colère de Zeus aussi longtemps que le Ciel et sans trembler ni pleurer. Alors, je serai forte de ce moment, grandie par cette tourmente et victorieuse d'avoir vaincu le déchaînement du Dieu des Dieux sans frémir. *Et Maman comprendra que je suis forte*, jolie pensée.
*J'ai raison !* La surprise liée à cette révélation de l'Inconnue me déstabilise un instant — raison de quoi ? Passager, mon étonnement s'efface bien vite de mes pensées pour être remplacé par une appréhension douloureuse. La fille veut rester avec moi et le Ciel sous l'averse. Elle souhaite affronter cela avec nous ; ou plutôt, elle souhaite que nous affrontions cela avec le Ciel. Ce n'est plus l'Azur et moi, c'est Elle et moi. Étrangement, je crois que je suis réconfortée à l'idée que je ne serai pas la seule folle allongée sous les teintes bleues, bientôt grises, à me dresser face à un nuage incontrôlable. Pourtant, penser à ce qu'elle va vivre avec moi m'inquiète. Est-elle capable de résister à tout cela sans partir en courant, découragée par les éléments ? M'abandonnera-t-elle sous le Nuage sombre sans un regard en arrière ? Ne risque-t-elle pas de se blesser en glissant ou de tomber malade à cause de l'humidité qui s'infiltrera dans nos habits durant cette période épuisante ? Mon regard trahit mon inquiétude quand je viens le plonger dans celui de la brune. « T'es sûre que c'est ce que tu veux ? Tu n'veux pas te mettre au chaud dans le château pendant le passage du nuage ? Tu sais, nous finirons peut-être trempées et malades. » *mais fortes* Pourquoi essayer de la décourager alors qu'au fond de moi, je suis soulagée qu'elle reste pour affronter tout cela avec moi ? Merlin, je ne me comprends pas moi-même.
L'Inconnue s'assied sur l'herbe humide et je la regarde faire, hésitante. Ne devrai-je pas lui mentir et lui dire que je ne veux plus rester ici et tenter d'être aussi courageuse que l'Azur ? Peut-être choisira-t-elle alors de partir avec moi et nous rentrerons sèches et sauves ; mais je passerai pour une lâche et une menteuse si je lui disais cela. Alors, peut-être est-ce mieux de ne rien dire, de dresser la tête et de se préparer à la colère de Zeus et aux tourments des éléments.
Je m'assieds en tailleur à côté de la brune et prends une grande inspiration. Je crois que j'ai un peu peur. Cela m'inquiète de savoir que nous n'aurons rien pour nous protéger et que nous serons démunies face à ce nuage. En même temps, une étrange excitation navigue dans mon corps. Nous allons vivre une sorte d'aventure toutes les deux, une aventure que je n'ai jamais vécue et que Maman ne m'aurait jamais laissé vivre si elle était là. Ce sera complètement nouveau ; une nouvelle expérience, de nouvelles sensations. Une part de moi a hâte que ce nuage noir arrive pour pouvoir affronter ses caprices en souriant, forte face à sa colère, insensible à ses larmes luisantes et immobile sous le déluge de ses émotions. Pourtant, il y a toujours un peu de peur en moi, je crains que le nuage soit plus fort que je ne le pense et que je ne parvienne pas à résister face à lui.
« Comment tu t'appelles ? Moi c'est Alyona. » Mes paroles ne sont que murmures. Mon cœur bat à un rythme effréné dans ma poitrine, je n'arrive plus à contrôler ses pulsations et à cacher mon inquiétude grandissante. Je n'ai jamais affronté les averses et les tempêtes d'aussi près. L'instinct humain pousse tout le monde à fuir cela car il sait que cela n'apporte rien de bon. Cependant, nous sommes en train de résister à cet instinct qui nous prie de partir avant que le nuage ne vienne. *Pour être fortes comme le Ciel et la Terre.*
Je laisse un long soupir m'échapper et ferme les yeux. Je le sens qui arrive, menaçant, dangereux, incontrôlable ; mais je n'ai pas peur de lui. Qu'il vienne ; je suis prête.
Moi aussi je l'aime cette Valse
Merveilleux anniversaire (avec un peu de retard) à notre RP !
Merveilleux anniversaire (avec un peu de retard) à notre RP !
#466962 ‖ Étudiante à l'IMSM — filière botanique, spécialité enseignement
Le Danger se rapproche à chaque goulée d'oxygène aspirée. Il est proche, très proche à présent. Serais-tu capable, en tendant ton Corps en une torsion insupportable, de le saisir de tes maigres doigts habiles ? T'approprier une partie, même infime, de ce Tas de Cendres te rendrait peut-être la valeur que l'Autre t'a fait perdre avec ces quelques Mots maladroits ? Cela te donnerait une force supplémentaire, une arme factice de plus pour lui montrer qu'Elle n'est pas la seule Protectrice dans ce Monde et que tu prends ta préposée mission très au sérieux et qui plus est, à cœur. Tu ressens le besoin de te distinguer de tous ces gens qui peuplent la — ta — Terre. Il faut être quelqu'un pour vivre, pour ne pas être pris à la légère et pour être aimé, pas vrai ? Parfois, le sentiment que le Temps passe si vite t'écrase. Est-ce trop facile à dire ? Le Temps ne ralentirait-il pas, plutôt ? C'est ce genre de questions auxquelles il t'est si difficile de trouver remède. Ce qui est certain est que le Temps passe et qu'il est préférable d'être accompagné pour triompher. Ce qui te ramène à ta supposition... « Être pour exister. »
Sa Voix t'arrache à ta contemplation du En-Haut et de ses Merveilles volantes, les Pensées virevoltant aussi vite que les beaux Oiseaux qui le décorent de battements d'ailes, s'accordant avec les battements de ton Cœur, à l'unisson. Cette interruption t'aide brutalement à comprendre l'agacement de cette Autre, innocente et maladroite. Dans un tel cheminement de réflexions, croisements entre psychologique et physique et ébullition des sens, se faire ainsi déranger provoque une certaine frustration, plus ou moins forte.
Te concentrant sur le contenu de ce qui sort de sa bouche après l'avoir détaillée un peu plus tôt, tu fronces les sourcils. Pourquoi remet-elle en question ta décision ? Trouve-t-elle que c'est un mauvais choix et si c'est le cas, pour quelle raison a-t-elle pris la même direction ? Souhaiterait-elle garder le Ciel pour Elle seule, même si ça comporte des risques ? Ce serait si égoïste et insensé ! Merlin, qu'est-ce qu'Elle est étrange cette fille !
— Tu doutes de moi ?
Ce ton qui accompagne ces quatre mots prononcés en un murmure est bien plus enivré de déception que tu ne l'aurais voulu, mais nous ne pouvons tout contrôler, tout le temps. Soudain, tu remarques que son attitude, son visage se mue. Est-ce de la peur que tu décèles en Elle ? Malgré toi, tu sens naître de la joie qui risque d'éclabousser sur ce qui se trouve auprès de toi à tout moment. Dommage pour elle, elle n'est pas si invincible qu'elle le laisse croire finalement. Probablement que tu te trompais lorsque tu pensais qu'elle insistait, te laissait une deuxième chance de retourner ta veste, de baisser les armes et éviter les Larmes parce qu'elle était convaincue que tu étais incapable d'affronter ce qui risquera de suivre. En réalité, elle espérait peut-être que tu lui annonces, qu'en fin de compte tu rentrerais au château, ce qui lui aurait permis de te suivre sans montrer ses faiblesses ; sa peur. Il n'y a aucune honte à avoir peur, toi-même tu appréhendes l'avancée de plus en plus rapide du terrifiant Nuage car personne ne peut prévoir ce qui pourrait arriver. Les Hommes cachent le plus souvent leurs faiblesses, leurs défauts et mettent en avant leurs qualités. On ne se présente jamais à quelqu'un en lui faisant fi de ce qu'on sait faire de mieux. On dit rarement qu'on a peur avec de tels mots. Sûrement est-ce parce que ça fait peur d'avoir peur.
— Si on termine trempées, ce sera comme si on avait pris une bonne douche. Ce n'est pas si grave, on pourra résoudre ça en un claquement de doigts ou un tour de baguette, contrairement à d'autres choses qu'on ne peut résoudre de la sorte..., tu marques une pause, l'hésitation à continuer marquée sur ton visage, comme la peur.
Tu détournes le regard, le reportant sur le Tas de Cendres qui a déposé une traînée de poussière d'étoiles tout autour de Lui. Il fait si sombre et il commence à rafraîchir. Tes sweats te manquent et tu songes à retourner dans le dortoir en chercher l'un d'eux, laissant seule l'Autre, juste avant d'en prendre conscience et d'écarter cette idée à laquelle tu ne veux porter aucune importance, te sentant presque énervée qu'elle ait traversé ton esprit un instant. Imaginer que cette fille étrange, amoureuse du Ciel, aux Pensées altérées par l'inconscience doive affronter seule l'Anéantissement te rend malade d'inquiétude. Et puis, avouons-le, c'est en quelques sortes un privilège d'être aux premières loges d'un tel Déluge. Seules contre tous, dépourvues d'armes préhensibles mais armées d'un courage particulier.
Tu crois entendre le premier Hurlement du Ciel avant de reconnaître le timbre de voix de celle qui te surplombe de plusieurs centimètres. Avec toute cette agitation, tu en avais complètement oublié les présentations. Mettre un nom sur un visage et un comportement est chaque fois un moment important et mémorable à tes yeux. Aussi, en riant à la suite, tu brises ce côté-là, rendant la situation ridicule.
— Alyona t'as dit ?, les yeux écarquillés, un sourire en coin, tu poursuis, J'aime beaucoup !
Elle doit se demander ce qui, dans cette ambiance de tension, peut te passer dans le cerveau pour que tu te mettes à sourire et à rire à l'entendre prononcer son prénom. C'est pourtant tellement idiot, pas de quoi se tracasser, ce doit être en partie la pression qui retombe un peu. Le comique du moment te déstabilise mais tu n'en laisses rien paraître. La maturité passe aussi par le contrôle de soi et de ses Émotions. C'est pour ça qu'on dissimule sa peur sous des éclats de rire. Ce qui est drôle n'est pas, en soi, son prénom. Non, ce qui est drôle, c'est le Hasard, cette pure coïncidence pour que deux fillettes aux prénoms quasi-identiques se rencontrent dans un cadre tellement peu adapté. Ça, c'est bigrement comique.
— Je ne me moque pas de toi, t'empresses-tu d'ajouter.
Tu préfères la rassurer avant qu'elle ne se fasse les mêmes fausses idées de toi que toi d'elle tout à l'heure. Ce serait dommage de se braquer sur des malentendus, on passe à côté de beaucoup, d'expérience.
— J'aime vraiment beaucoup ton prénom. Tu comprendras pourquoi j'ai souri, mais d'abord, j'aimerais que tu devines mon prénom.
Détendre l'ambiance permettra, tu croises les doigts, d'éloigner momentanément l'angoisse qui monte en Toi par Vagues. Éteindre ces Pensées, anesthésier ces questions laissées sans réponses, oublier ce Ciel qui attend impatiemment d'être aseptisé.
— Tu peux me poser n'importe quelle question ou faire des propositions, comme tu veux !
La première Larme du Ciel glisse sur ta peau, lentement, comme pour te forcer à profiter du Calme avant la Tempête.
Sa Voix t'arrache à ta contemplation du En-Haut et de ses Merveilles volantes, les Pensées virevoltant aussi vite que les beaux Oiseaux qui le décorent de battements d'ailes, s'accordant avec les battements de ton Cœur, à l'unisson. Cette interruption t'aide brutalement à comprendre l'agacement de cette Autre, innocente et maladroite. Dans un tel cheminement de réflexions, croisements entre psychologique et physique et ébullition des sens, se faire ainsi déranger provoque une certaine frustration, plus ou moins forte.
Te concentrant sur le contenu de ce qui sort de sa bouche après l'avoir détaillée un peu plus tôt, tu fronces les sourcils. Pourquoi remet-elle en question ta décision ? Trouve-t-elle que c'est un mauvais choix et si c'est le cas, pour quelle raison a-t-elle pris la même direction ? Souhaiterait-elle garder le Ciel pour Elle seule, même si ça comporte des risques ? Ce serait si égoïste et insensé ! Merlin, qu'est-ce qu'Elle est étrange cette fille !
— Tu doutes de moi ?
Ce ton qui accompagne ces quatre mots prononcés en un murmure est bien plus enivré de déception que tu ne l'aurais voulu, mais nous ne pouvons tout contrôler, tout le temps. Soudain, tu remarques que son attitude, son visage se mue. Est-ce de la peur que tu décèles en Elle ? Malgré toi, tu sens naître de la joie qui risque d'éclabousser sur ce qui se trouve auprès de toi à tout moment. Dommage pour elle, elle n'est pas si invincible qu'elle le laisse croire finalement. Probablement que tu te trompais lorsque tu pensais qu'elle insistait, te laissait une deuxième chance de retourner ta veste, de baisser les armes et éviter les Larmes parce qu'elle était convaincue que tu étais incapable d'affronter ce qui risquera de suivre. En réalité, elle espérait peut-être que tu lui annonces, qu'en fin de compte tu rentrerais au château, ce qui lui aurait permis de te suivre sans montrer ses faiblesses ; sa peur. Il n'y a aucune honte à avoir peur, toi-même tu appréhendes l'avancée de plus en plus rapide du terrifiant Nuage car personne ne peut prévoir ce qui pourrait arriver. Les Hommes cachent le plus souvent leurs faiblesses, leurs défauts et mettent en avant leurs qualités. On ne se présente jamais à quelqu'un en lui faisant fi de ce qu'on sait faire de mieux. On dit rarement qu'on a peur avec de tels mots. Sûrement est-ce parce que ça fait peur d'avoir peur.
— Si on termine trempées, ce sera comme si on avait pris une bonne douche. Ce n'est pas si grave, on pourra résoudre ça en un claquement de doigts ou un tour de baguette, contrairement à d'autres choses qu'on ne peut résoudre de la sorte..., tu marques une pause, l'hésitation à continuer marquée sur ton visage, comme la peur.
Tu détournes le regard, le reportant sur le Tas de Cendres qui a déposé une traînée de poussière d'étoiles tout autour de Lui. Il fait si sombre et il commence à rafraîchir. Tes sweats te manquent et tu songes à retourner dans le dortoir en chercher l'un d'eux, laissant seule l'Autre, juste avant d'en prendre conscience et d'écarter cette idée à laquelle tu ne veux porter aucune importance, te sentant presque énervée qu'elle ait traversé ton esprit un instant. Imaginer que cette fille étrange, amoureuse du Ciel, aux Pensées altérées par l'inconscience doive affronter seule l'Anéantissement te rend malade d'inquiétude. Et puis, avouons-le, c'est en quelques sortes un privilège d'être aux premières loges d'un tel Déluge. Seules contre tous, dépourvues d'armes préhensibles mais armées d'un courage particulier.
Tu crois entendre le premier Hurlement du Ciel avant de reconnaître le timbre de voix de celle qui te surplombe de plusieurs centimètres. Avec toute cette agitation, tu en avais complètement oublié les présentations. Mettre un nom sur un visage et un comportement est chaque fois un moment important et mémorable à tes yeux. Aussi, en riant à la suite, tu brises ce côté-là, rendant la situation ridicule.
— Alyona t'as dit ?, les yeux écarquillés, un sourire en coin, tu poursuis, J'aime beaucoup !
Elle doit se demander ce qui, dans cette ambiance de tension, peut te passer dans le cerveau pour que tu te mettes à sourire et à rire à l'entendre prononcer son prénom. C'est pourtant tellement idiot, pas de quoi se tracasser, ce doit être en partie la pression qui retombe un peu. Le comique du moment te déstabilise mais tu n'en laisses rien paraître. La maturité passe aussi par le contrôle de soi et de ses Émotions. C'est pour ça qu'on dissimule sa peur sous des éclats de rire. Ce qui est drôle n'est pas, en soi, son prénom. Non, ce qui est drôle, c'est le Hasard, cette pure coïncidence pour que deux fillettes aux prénoms quasi-identiques se rencontrent dans un cadre tellement peu adapté. Ça, c'est bigrement comique.
— Je ne me moque pas de toi, t'empresses-tu d'ajouter.
Tu préfères la rassurer avant qu'elle ne se fasse les mêmes fausses idées de toi que toi d'elle tout à l'heure. Ce serait dommage de se braquer sur des malentendus, on passe à côté de beaucoup, d'expérience.
— J'aime vraiment beaucoup ton prénom. Tu comprendras pourquoi j'ai souri, mais d'abord, j'aimerais que tu devines mon prénom.
Détendre l'ambiance permettra, tu croises les doigts, d'éloigner momentanément l'angoisse qui monte en Toi par Vagues. Éteindre ces Pensées, anesthésier ces questions laissées sans réponses, oublier ce Ciel qui attend impatiemment d'être aseptisé.
— Tu peux me poser n'importe quelle question ou faire des propositions, comme tu veux !
La première Larme du Ciel glisse sur ta peau, lentement, comme pour te forcer à profiter du Calme avant la Tempête.
Ouaaah ! Quel pavé ai-je écrit
J'aime bien le côté "enfantin" qui ressort d'Ely sur la fin, il est rare à observer
J'aime bien le côté "enfantin" qui ressort d'Ely sur la fin, il est rare à observer
#426b80 // sixième année
grandiose
grandiose