Une première semaine de passé, déjà.
Cela faisait une semaine que Lilly était retournée à Poudlard, en 4ième année, déjà. Le temps passait mais finalement elle regardait toujours Poudlard avec ses yeux de la première fois. Toujours admirative devant cet environnement de magie, et toujours avec ce sentiment privilégié d'en faire partie, d'y appartenir.

Pour autant cette rentrée n'avait pas le même goût que les autres pour la Poufsouffle. Les jours s'étaient enchaînés avec une certaine fluidité, mais elle avait du mal à s'y plonger totalement. Les nuits étaient beaucoup plus difficiles et impactaient ses journées. Des nuits agitées où le sommeil réparateur se faisait rare. Et elle était déjà épuisée, à peine l'année commencée.

C'est donc plus tard qu'à son habitude qu'elle s'était levée en ce samedi matin, grattant quelques heures de plus dans son lit, entre sommeil et éveil.

N'ayant pas trouvé le courage de se mettre à travailler, elle avait prit le chemin du parc. Le temps était encore clément à cette période de l'année. Pas trop de nuage, pas trop de vent. Pas encore de pluie. Un léger manteau était suffisant pour sortir prendre l'air, et elle comptait bien en profiter. Comme à son habitude. Quand le moral n'allait pas, c'était à l'extérieur qu'elle se sentait le mieux.

Ses pas l'avaient menés presque instinctivement vers cet arbre qui dominait le parc. Etash et Ojayit.
Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle s'y était assise, guettant avec envie le Paon Noir qui y nichait au sommet. Sans succès.
Mais l'arbre en lui même valait le temps passé. Peut importe les saisons, peut importe la météo, températures ou intempéries, il conservait ses feuilles. Toute l'année, avec la même densité, la même intensité, ses feuilles s'accrochaient aux branches qu'elles ne laissaient jamais nues. Cet arbre magique faisait naître en Lilly un tel sentiment d'apaisement, quelle avait du mal à le quitter à chaque fois qu'elle restait sous son feuillage protecteur. Depuis les événements de la fin d'année dernière, la sérénité et l’apaisement n'était pas un sentiment qui accompagnait la jeune fille tous les jours. Et elle était en quête de sécurité. De protection. Chose qu'elle trouvait au contact de cet arbre bicolore.

Elle s'y installe donc, non pas dos au tronc mais lui faisant face. Sur le sol en tailleur, comme à son habitude. Pour pouvoir se plonger dans l'observation de son tronc, de ses branches et de ses feuilles. Où elle peut laisser errer son regard et ne plus penser.

Sa baguette entre les doigts, elle lance un "Avifors" en direction de l'une des feuilles tombées au pieds de l'arbre. Une petite mésange huppée prends forme, Lilly laisse apparaître un léger sourire sur son visage. Petit oiseau qu'elle accompagne d'un mouvement de baguette pour la laisser s'envoler vers les hauteurs de l'arbre. Comme un clin d’œil à celui qui y habite, mais qu'elle n'a jamais eu l'occasion d'observer véritablement.

@Archibald Featherstone

Cette première semaine avait été éprouvante pour le professeur. L'enseignement n'était pas chose facile, il le savait bien : il avait déjà eu l'occasion de donner cours à des étudiants alors qu'il se trouvait en Ireland, il y avait plus de trente ans. Mais l'expérience qu'il vivait à Poudlard était bien différente, il se trouvait dans la plus grande école du Royaume-Uni, et la seule qui y accueillait des adolescents. Apprendre à des enfants de cet âge était également nouveau pour le professeur, son unique expérience de l'enseignement était face à des personnes plus âgées, ayant fini leur scolarité à Poudlard ou en réorientation professionnelle. Faire classe à des adolescents, parfois turbulents, et en aussi grand nombre était très énergivore, et le professeur, qui n'était plus jeune, était content de pouvoir avoir un peu de temps pour lui en ce weekend de rentrée.

Le professeur Featherstone avait déjà eu l'occasion de visiter le parc. Il le connaissait déjà un peu, puisqu'il avait lui-même fait ses études à Poudlard, et il était très heureux de retrouvait ces espaces verts qu'il avait tant arpentés à l'époque, il y a près de cinquante ans. Il fallait tout de même avouer que de nombreuses choses avaient changé : l'école était maintenant encerclée par l'eau, certaines plantes avaient fait leur apparition tandis que d'autres avaient disparu.

Et parmi les arbres qui étaient apparus, il y avait cet immense feuillu, qu'il avait entendu se nommer Etash et Ojayit, qui se dressait dans le Parc. Un bel individu qui s'élevait droit en direction du ciel, et dont l'incroyable stature était comparable aux plus hautes tours du château. Le professeur, qui n'était pas spécialiste des plantes d'ailleurs, bien que sa formation l'en fît connaître certaines, avait pour souhait de mieux comprendre cet arbre gratte-ciel.

Décidé, il s'était emparé d'un carnet pour prendre des notes de ses observations. Il s'était rendu ensuite auprès de l'arbre et en avait dessiné un croquis, tentant de reproduire au mieux le port de l'arbre. Il avait noté quelques indications sur sa couleur, son bois et son écorce et tentait à présent d'évaluer sa taille. Mais il n'était pas très évident de mesurer une plante de cette envergure, alors il profitait de la présence du soleil pour se baser sur l'ombre du grand arbre afin d'approcher sa taille. Cela devait sûrement marcher, après tout les grecs le faisaient bien, non?

Armé d'un bâton, il entama le chemin dans l'objectif de planter le bâton sur l'ombre de la cime, mais il abandonna vite, constatant que l'obscurité de l'arbre se répandait dans les murs du château. Il resta donc collé au tronc, prenant des notes sur la couleur et les motifs de l'écorce. Un oiseau, bleu, une mésange très certainement, attira son attention. Le professeur tourna la tête et vit l'animal monter vers les hauteurs. Cela aurait été peut-être plus facile d'être un oiseau, pour pouvoir mesurer l'arbre, se dit-il alors. Il tourna alors autour du tronc et se retrouva devant une jeune fille, une élève dont il ne se rappelait pas encore le nom. Elle était face à l'arbre comme si elle l'admirait.

"Très bel arbre, n'est-ce pas? Dit-il alors en contemplant sa cime. Vous pensez qu'il doit mesurer combien?"

Une légère brise faisait frissonner le feuillage de l'arbre majestueux. Tout plein de vie, une multitudes de petites bêtes semblaient courir et zigzaguaient parmi les rugosités de son tronc. Sa surface inégale et pleine de reliefs permettaient à de nombreux insectes d'y loger. Certains y trouvaient de quoi se cacher et se protéger, tandis que pour d'autres c'était au contraire un véritable terrain de chasse. Sans cruauté c'était là un parfait exemple du fragile équilibre naturel qu'elle admirait.

Elle eut une pensée pour Jyal qui n'était pas une grande chasseuse malgrè ses efforts pour courir après tout ce qui bougeait. Elle regrettait un peu de l'avoir laissé dormir au dortoir, elle aurait pu elle aussi profiter de la météo pour se dégourdir les pattes. Mais Lilly l'avait entendu bouger et se retourner de nombreuses fois dans la nuit, elle avait donc préféré la laisser se reposer bien au chaud au milieux des couvertures.

Tandis qu'elle était perdue dans ses pensées et sa contemplation de l'arbre, son professeur de Botanique fit irruption dans son champ de vision en provenance de l'arrière du tronc. Elle fut quelque peu surprise, pensant être seule et n'ayant jusqu'ici aucune autre compagnie que l'arbre bicolore et ses nombreux habitants à six pattes. Cependant, la présence de son professeur de Botanique ne la dérangeait pas, une certaine douceur se dégageait du vieil homme. Elle resta assise pour lui répondre d'un ton posé et souriante.

- "Oh bonjour M.Featherstone! Vous venez aussi profiter de la beauté du parc et de ses habitants sous ce petit soleil?" demanda t-elle avant de lui répondre tranquillement. "Oui en effet. Très beau. Dur de rester insensible je trouve." Elle laissa après cette phrase un petit silence et son regard se perdre encore un peu parmi les branches, observant l'oiseau s'effacer peu à peu. "Pour sa taille exacte je vous avoue que je n'en ai pas la moindre idée, je me suis même jamais posé la question. Je l'ai toujours appelé l'immense arbre. Il suffirait de savoir approximativement la taille de la plus haute tour, il n'en est pas loin finalement". Et tandis qu'elle désignait la cime de l'arbre, elle aperçu le carnet tenu dans les mains de son professeur, dont la page ouverte qu'elle pouvait discerner semblait déjà bien noircie.

- "Et bien, vous travaillez même le week-end, vous avez beaucoup plus d'énergie que moi". Ajouta - t- elle en rigolant.

- "En tout cas il a un vrai petit nom ce bel arbre: Etash et Ojayit. Et il a quelque chose d’apaisant je trouve, je viens souvent ici pour profiter du calme et de ce qu'il dégage. Surtout quand on connaît son histoire. D'ailleurs, si ce n'est pas indiscret comment c'est passé cette première semaine à Poudlard? Vous avez réussi à dompter toutes les classes?" Elle ponctua ses paroles d'un sourire franc. Elle ne savait pas si elle pouvait se permettre d'être aussi curieuse vis à vis de son professeur, pour autant elle ne trouvait pas cela déplacé. Et elle était finalement réellement curieuse de savoir si oui ou non son nouveau professeur était totalement venu à bout des élèves. En particulier les premières années qui, elle s'en souvenait, avaient une fâcheuse tendance à être dissipés lors des premiers cours notamment car pour beaucoup la Botanique n'était pas une priorité et plus une distraction qu'autre chose. Peut être que la relève était plus calme et plus studieux. Mais elle en doutait.

L'apparition du professeur semblait avoir surpris la jeune fille dont l'entière concentration était portée sur l'arbre. Le botaniste dirigea alors son regard an direction du tronc, à l'endroit même où les yeux de la poufsouffle voyageaient quelques instants plutôt, comme pour voir ce qu'elle admirait. L'arbre était plein de vie, grande maison d'une biodiversité qui lui était propre. Le professeur fut fasciné de le découvrir, lui qui n'avait pas encore porté son attention sur les interstices du grand bois qui, majestueusement, s'élevait dans le ciel.

La voix de l'adolescente emporta quelques mots à l'oreille du professeur. Il eut un peu de mal à l'entendre, puisqu'elle était assise et qu'il ne la voyait pas parler, mais il la comprit tout de même. Elle était d'une tranquillité que le vieil homme apprécia, marquant une grande différence avec d'autres adolescents de son âge, à l'habitude très bruyante. Le professeur n'aimait pas le bruit. Pire que cela, la nuisance sonore l'insupportait.

"La fin de l'été est le meilleur moment pour observer la nature. Lui répondit-il. Il y fait agréable, et la faune y est active, profitant des derniers beaux jours avant l'hiver. Et pareil pour la flore, qui porte les derniers fruits à maturité et qui commence à colorer les feuilles pour l'automne. Il y a quelque chose de poétique dans cela."

Le professeur continuait à regarder l'arbre et les insectes qui le parcouraient. Il prit son carnet pour y noter quelques observations : la couleur du bois, la forme des craquelures qui rayaient ce tronc et les insectes qui s'y cachaient. La jeune fille profita alors du silence pour répondre à la question que le professeur avait posée quelques minutes plus tôt. Cela ne l'aidait pas vraiment, il n'avait aucune idée de la mesure des tours du château.

"J'irai donc chercher cette information à la bibliothèque, elle doit s'y trouver facilement. Dit-il, d'avantage pour lui que pour l'élève."

Afin de ne pas l'oublier, le professeur Featherstone l'écrivit sur son carnet, dans un coin, comme une petite note qui lui servait de pense-bête. C'est alors que les yeux de l'adolescente se posèrent sur le cahier. Elle semblait s'en amuser. Elle continua en parlant de cet arbre avant de poser une question au professeur. Ce dernier fut surpris, ne pensant pas qu'une élève ferait preuve d'autant de proximité. Il n'en avait pas l'habitude, mais cela ne le dérangea pas, après tout l'enfant avait l'air très gentille.

"Vous savez, dit-il. L'être humain est bien plus difficile à dompter qu'une plante, c'est un travail bien plus fatigant. Un léger sourire se dessinait alors sur le visage du professeur. De l'index, il remit ses lunettes en place sur son nez. Mais cela s'est plutôt bien passé tout de même. Je profite du weekend pour mes recherches, dit-il en mettant en évidence son carnet. Je ne considère pas vraiment cela comme un travail. Ma mère disait que vivre de sa passion, c'était ne jamais travailler. Il marqua une pause. Confucius l'avait dit avant elle, elle n'a rien inventé.

Vous avez l'air d'en connaître beaucoup sur cet arbre! S'étonna-t-il en notant le nom sur son cahier. Je ne suis pas expert des plantes d'autres continents. Vous connaissez son histoire?"

Le professeur ne connaissait pas la raison de la présence de l'immense arbre, et il n'avait pas encore eu l'occasion de le demander à un collègue. Il porta son regard sur la poufsouffle.

"On a sûrement déjà eu cours ensemble, mais votre nom ne me revient pas. Vous êtes... ?"

Lilly était restée assise malgré l'arrivée de son professeur de Botanique. Elle espérait que celui ci ne prenne pas cela pour de l'irrespect. La vérité était qu'elle n'aurait pas sut comment se comporter si elle s'était levé. Elle se serait contenté d'être debout les bras ballant à ne pas savoir où se mettre. Alors que là finalement assise par terre comme elle était, elle se sentait moins intimidé et plus à l'aise. Peut être trop, elle n'avait pas hésité à questionner l'adulte sur sa première semaine. Ce qu'aurait normalement fait un collègue mais qui n'était peut être pas du fait d'une de ses élèves. Elle se sentit un peu gênée. Elle ne connaissait pas encore bien ce professeur et était peut être passée pour quelqu'un d'impoli.

Elle ne trouva donc rien à répondre à l'évocation de la poésie du moment. Elle le vivait et le ressentait également pourtant. Pour autant il n'y avait rien à rajouter. Alors elle se contenta de sourire en approuvant de la tête les paroles qu'il prononçait.

Elle hocha d'ailleurs la tête par l'affirmative à sa dernière question.

- "Oui tout à fait nous nous sommes croisés cette semaine. Zarbi, tout en fin de liste." Ajouta-t-elle en rigolant. "Et mon prénom c'est Lilly."

- "Pour être honnête je ne sais pas du tout qui est Confucius. Mais se sont de belles paroles. Et je suis totalement d'accord avec vous. J'ai tendance à préférer le calme d'une serre et de ses occupants plutôt que l'agitation d'une salle de classe remplie d'élèves." Elle laissa échapper un petit rire. Ce n'était pas totalement faux, les humains pouvaient se révéler épuisants. Tandis que les plantes, et bien les plantes avaient vraiment quelque chose d’apaisant que la Poufsouffle appréciait grandement. Lilly n'avait pas du tout commencé à réfléchir à ce qu'elle ferait par la suite. Cela lui semblait obscur et loin. Elle n'avait ni l'envie ni la force de se projeter. Choisir sa filière en troisième année avait déjà été un calvaire alors elle n'osait imaginer ce qu'il en était lorsque que l'on choisissait le métier qui allait occuper toute la suite de vie.

- "Oh je ne m'y connais pas tellement non. Mais j'aime beaucoup les plantes et celle ci est intrigante il faut l'avouer. J'ai fait quelques recherches à la Bibliothèque mais je n'ai pas trouvé grand chose. Mais peut être que vous aurez accès à plus d'ouvrages que moi."

Elle laissa un court silence le temps de se remémorer ce qu'elle savait à propos de l'arbre afin de ne pas dire de bêtise à son professeur.

- "Poudlard avait été attaqué et les tous les directeurs des treize grandes écoles de magie à l'international sont venus à l'école pour voir ce qu'il fallait faire. Enfin c'est ce que j'ai cru comprendre. Parce que je ne pense pas avoir tout compris de ce qu'il s'est passé ce jour là mais bref revenons à l'arbre. Bien sûr je ne pourrais pas vous redonner mot pour mot ce qu'il a expliqué mais de ce que j'en ai retenu, cet arbre qu'on peut observer là provient de deux graines d'arbres qui existaient avant que l'homme ne soit sur Terre. Des arbres de vie et de lumière qu'il avait dit. Ces graines furent plantés par l'un des directeurs, celui de l'école d'Inde il me semble pour participer à la protection du Château. Et tous les jeunes élèves avont put lancer un sortilège dessus afin de l'alimenter en Magie. Et pfffiou." Elle fait un grand geste en direction du ciel. "En quelques secondes l'arbre, ou plutôt les arbres, avaient atteint cette taille là." Elle avait tout enchaîné en faisant de son mieux pour modérer son débit de parole, elle qui avait tendance à parler beaucoup trop vite. Surtout quand elle était passionnée par le sujet.

Prenant conscience que son discours commençait à devenir un peu long et fouillis elle décida de prendre une pause afin de laisser à son professeur le temps de noter ce qu'il avait envie. Jadugara était une école où elle aurait bien aimé avoir la chance d'étudier. La Botanique y trouvait une place centrale. Même si elle aurait hésité avec la Nouvelle-Zhuangyán. Malheureusement ce choix ne s'était jamais posé et ne se poserait plus jamais maintenant que l'école était détruite. Elle poussa un petit soupir en y pensant.

Le jeune fille se contenta de lui sourire, tout en restant assise sur l'herbe du parc, secouant un peu sa tête en guise d'approbation. Elle se présenta ensuite, donnant son nom et son prénom. "Tout en fin de liste", voilà un moyen facile de le retenir ! Cela fit sourire le professeur.

"Miss Zarbi, ça y est, je me rappelle de ce nom ! En fin de liste effectivement, c'est plus facile à retenir !"

La Poufsouffle continua ensuite, lui disant qu'elle aussi, elle préférait le calme des serres. Le professeur trouvait cela rare de voir des personnes qui le comprenait, surtout à cet âge-là. La plupart des gens détestaient la solitude, et préféraient souvent se retrouver dans la foule. Le professeur n'aimait pas cela, le bruit l'insupportait.

"Confucius était un philosophe moldu et chinois, Expliqua-t-il. Il est assez ancien, il vivait au cinquième ou sixième siècle avant notre ère. Il a laissé certaines citations plus ou moins connues, ce sont les seules seules choses que je connais de son œuvre."

Le botaniste était un piètre philosophe, et ses connaissances de la culture moldue étaient assez limitées.

L'adolescente commença ensuite à lui raconter l'histoire de l'arbre géant. Une histoire d'attaque et de rencontre entre les treize écoles de magie. On aurait alors planté deux graines d'arbres datant de millions d'années, et demandé aux élèves de leur fournir de l'énergie magique, à l'aide d'un sortilège afin qu'ils grandissent.

Le professeur savait les instituts indiens très doués dans le domaine de la botanique. Il regrettait presque de ne pas avoir été présent pour se renseigner auprès d'eux. Il n'avait jamais vu de tels arbres grandir aussi vite, et ne connaissait pas les façons dont il fallait s'y prendre. Il resta alors étonné, contemplant les deux gigantesques arbres nés de magie.

"L'Inde est un pays pilier de la botanique, ça ne m'étonne pas d'eux. Je n'ai jamais eu la chance de voyager aussi loin, mais il est fort probable que, si je le devais le faire, j'irai là-bas, pour parfaire mes connaissances en botanique et découvrir de nouvelles méthodes !

En tout cas, c'est une histoire très intéressante. Elle me rappelle un conte moldu, je ne sais pas si vous le connaissez. Il s'appelle Harry et le Haricot Magique je crois, je me trompe peut-être. Ma mère m'avait raconté cette histoire plusieurs fois quand j'étais enfant, et dans ce conte, le personnage principal plante des graines de haricots, qui se mettent à pousser jusqu'au ciel, pour y découvrir le pays des géants.

J'aimais beaucoup ce conte, un peu trop d'ailleurs. Je m'étais mis à penser que des géants vivaient au dessus des nuages. Il est d'ailleurs fort probable que, si j'étais entré à Poudlard au moment où ces arbres se dressaient déjà, j'aurais pensé qu'ils mèneraient jusqu'au pays des géants.

Mais bon, ce sont de bien belles sottises !"

Le professeur avait un peu trop parlé. Il se tut un peu, continuant de guetter les cimes.

"On m'a dit qu'il y avait un oiseau à son sommet."

Navré pour cet énorme retard

Elle hocha la tête, intéressée par les paroles de son professeur au sujet de la philosophie et de Confucius. Ce n'était pas un sujet qu'elle maîtrisait, elle n'y connaissait d'ailleurs que très peu de chose. Mais cela semblait être un thème assez intéressant. Peut être que lorsqu'elle aurait plus de temps elle lirait à ce sujet. C'était bien le problème d'être intéressée et curieuse de tous les sujets, celui de ne jamais avoir assez de temps pour tout explorer assez.

A l'évocation du conte elle ne put retenir un franc sourire. M.Featherstone semblait lui porter beaucoup d'affection, et comme elle il avait été marqué par cette histoire qui était visiblement intemporelle. Elle ne put se retenir de rebondir sur ses propos, même si elle laissa totalement de côté les géants de l'histoire, qui n'était pas ce qui l’intéressait le plus.

- "Ah oui je connais ce conte ! Lorsque j'étais petite j'avais un exemplaire de ce livre magnifiquement illustré. C'était l'un de mes préférés car les haricots étaient vraiment bien dessinés. Je me souviens d'une page entièrement décorée de feuilles et tiges qui partaient dans tous les sens. C'était vraiment beau. Et je rêvais souvent que j'avais la chance de voir pour de vrai cet incroyable végétal. Avant la découverte du monde magique cela me semblait bien sûr impossible. Mais depuis que je suis à Poudlard forcément je vois les choses différemment et plus rien ne semble être impossible dans ce monde." Elle laisse quelques secondes de silence à la fin de sa phrase avant de reprendre, toujours avec le sourire.

- "J'aimerai également beaucoup y aller en Inde. J'ai beaucoup lu sur Jadugara ainsi que sur pleins d'autres écoles de Magie et je trouve que ça serait vraiment chouette de pouvoir voir comment se passent les études dans une autre école. Vous avez beaucoup voyagé ? Si ce n'est pas indiscret où êtes vous allé par exemple ?"

La présence du professeur ainsi que leur discussion permettait à la jeune fille de se changer les idées et cela lui faisait beaucoup de bien. Elle espérait que sa curiosité ne la dérange pas, mais elle avait bien du mal à la contenir. Etre en extérieur y était également pour beaucoup et c'est avec plaisir qu'à chaque inspiration elle se laissait porter par l'air frais qui l'entourait.

- "Le fameux Paon Noir oui. Je ne compte plus le nombre de fois où je suis restée à observer le sommet de cet arbre dans l'espoir de le voir. Et pourtant à part quelques discrets mouvements du feuillage, je n'ai jamais eu l'occasion de le voir directement. Il parait qu'il sort surtout le soir. Avec le couvre feu c'est donc un peu plus compliqué d'avoir la chance de le croiser. Et même depuis la tour d'Astronomie son observation a été toujours soldé par un échec... C'est bien dommage car une telle créature doit être vraiment magnifique à voir! " Dit-elle tout en dirigeant de nouveau son regard vers la cime de l'arbre. La curiosité de la jeune fille n'était jamais totalement satisfait, surtout en ce qui concernait les créatures magiques. Elle voulait toujours en apprendre le plus possible et en rencontrer de nouvelles étaient toujours source de joie pour la Poufsouffle.

La discussion semblait intéresser la jeune fille, qui sourit lorsque le professeur raconta un peu de son enfance, mentionnant le conte. Le professeur n'était pourtant pas de ces personnes qui se confie facilement, mais il appréciait la sympathie qui se dégageait de la Poufsouffle.

Elle raconta qu'elle connaissait également l'histoire, et cette dernière semblait porter une place importante de son enfance. Le professeur sourit lorsqu'il entendit qu'elle avait un livre décorée de feuilles et de tiges, c'était plutôt original et il était fort probable qu'il eût adoré ce livre s'il l'avait eu en main en étant enfant.

"Ça devait être un très beau livre, en effet ! Répondit-il en replaçant ses lunettes sur son nez avec son index. La découverte de la magie, lorsqu'on ne grandit pas dedans, est un moment fascinant : de nombreux rêves nous viennent à l'esprit, ainsi que de nombreuses idées sur ce à quoi pourrait nous servir cette magie. On pense bien trop souvent que la magie est comme dans les contes, mais on voit rarement les côtés plus sombres de celle-ci quand on est enfant. Et tant mieux, d'ailleurs..."

Le professeur se rappelait alors de ses premiers signes de magie. Il avait beau avoir un père sorcier, ayant été éduqué caché de la sorcellerie, cela avait été une surprise pour lui. C'est alors que ses parents lui avaient expliqué l'existence des pouvoirs et ce que cela impliquait. Mais Archibald, qui était bien plus rêveur qu'il ne l'était désormais, pensait qu'il pourrait reproduire ce qu'il lisait dans les contes, et devenir un Merlin des temps modernes. Mais cela avait bien vite changé lorsqu'il était arrivé à Poudlard, où d'autres utilisaient la magie bien mieux que lui, et pas toujours dans sa meilleure utilisation. Sa vision de la magie s'était bien noircie le long de sa scolarité, et pour cause : le retour de Voldemort lors de sa sixième année et les différents accidents qui s'étaient produits les années précédentes étaient lourds de conséquences.

Le professeur continuait de contempler les cimes des deux arbres, silencieusement. Puis il reprit en répondant à la jeune fille sur ses voyages, qui n'étaient pas nombreux. Le professeur n'avait jamais vraiment voyagé, et cela n'était pas dans ses intentions. Il sortait assez peu de sa zone de confort, un peu par peur de l'inconnu.

"Non, on peut pas dire que j'ai souvent voyagé. J'ai bien vécu en Irlande quelques années, mais on ne peut pas dire que c'était dépaysant, ni aventureux ! Et vous, avez-vous eu cette opportunité avec vos parents ?"

La jeune élève parla ensuite de ses recherches du Paon Noir. Le professeur n'avait jamais réussi à voir l'animal, mais il fallait dire qu'il n'était pas là depuis longtemps. Et même s'il avait le droit de sortir le soir, il ne le faisait pas souvent, et l'oiseau restait discret.

"Je me demande si le professeur Almeida a pu le voir, vous devriez lui demander si cela vous intéresse."

Lilly acquiesça aux dires de l'adulte sur la magie. Elle se reconnaissait dans ce qu'il racontait. A l'évocation des côtés sombres de la magie, son regard s'assombrit également, elle n'avait pas envie de s'attarder sur ce sujet et préférait se saisir de l'occasion en répondant à la question qui lui était posée, sur un sujet plus plaisant. Tout en notant dans son esprit d'aller se renseigner avec Miss Almeida à propos du volatil qui habitait cet arbre, car c'était en effet un sujet qui l'intéressait énormément.

- "Oh je suis persuadée qu'il doit y avoir des paysages merveilleux en Irlande. Avec sûrement une grande quantité de plantes intéressantes également ! Vous étiez professeur là-bas aussi? Vous y avez vu de beaux spécimens végétaux? Pour les voyages, non pas vraiment non plus. Je n'ai jamais quitté l'Angleterre ! Et j'espère avoir l'occasion de visiter d'autres pays et continents plus tard ! Pourquoi pas visiter d'autres écoles de Magie. Si jamais cette opportunité s'offre à moi, pour sûre que je n'hésiterai pas longtemps avant d'y aller !"

Une tonnes de questions lui venait en tête qu'elle rêverait de poser à son professeur. Ayant été déjà bien trop indiscrète et ne souhaitant pas submerger l'adulte par sa curiosité, elle en sélectionna une, qu'elle posa d'un ton le plus détaché possible, tout en souriant gentiment.
"En parlant d'écoles, vous avez étudié à Poudlard également ?"

Mais les questions se bousculaient, et elle ne put en retenir une autre qui lui brûlait la langue:

- "D'ailleurs vous avez déjà vu d'autres plantes aussi, je ne sais pas comment dire, mais impressionnante, ou hors du commun, comme celle-ci?" Elle désigna du regard l'arbre-géant auquel ils faisant face. Ce spécimen, bien que probablement unique en son genre, ne devait probablement pas être la plante la plus incroyable que le professeur avait croisé.

En attendant les réponses, elle jeta un coup d'oeil au ciel. La luminosité était belle, les rayons qui traversaient le feuillage de l'arbre émettaient une lueur douce et apaisante, tout en apportant un peu de chaleur sur le visage de la Poufsouffle. C'était si agréable. Du bout des doigts elle caressait l'herbe sur laquelle elle était assise. Ce contact direct avec la nature lui procurait un immense sentiment de bien-être. Elle se sentait chanceuse de pouvoir étudier dans un lieu aussi incroyable que Poudlard. L'évocation de son enfance et de ce haricot magique qui avait habité nombre de ses nuits lui laissa un goût de nostalgie. Elle en avait tant rêvé de cette magie. Elle avait peuplé nombres de ses rêves d'enfant, et voilà que maintenant, c'était son quotidien. La vie était pleine de plaisir, et l'adolescente essayait d'en profiter et de faire preuve de reconnaissance le plus possible.

L'air de rien l'heure tournait, et elle pensait à Jyal qui devait, ou de devrait probablement plus tarder, à se réveiller. Attendant la réponse de son professeur, elle n'allait certainement pas trop tarder à retourner aux Dortoirs pour prendre soin de sa petite boule de poils.

La discussion sur la noirceur de la magie ne perdura pas : la jeune fille, tout comme lui, n'avait pas l'air de vouloir s'attarder sur ce sujet. Il se demandait alors si elle avait eu de mauvaises expériences. Il était peu probable qu'elle eût connu de véritables atrocités au vu de son âge, et cela ne lui arriverait sûrement pas si vite, mais le contexte dans lequel baignait la Grande-Bretagne sorcière rendait les choses assez peu prévisibles.

La Poufsouffle parla alors de l'Irlande, le questionnant sur ce qu'il y faisait et y voyait. Le professeur se rappelait alors des grandes étendues de prairies et des plantes qu'il y avait vues.

"Oui, j'y ai enseigné. Dit-il. J'ai vu quelques espèces propres à l'Irlande, beaucoup de petites plantes de plaines, et de champignons, que j'ai étudiés pour en découvrir de nouvelles propriétés.

Vous aurez très certainement l'occasion de voyager dans votre vie. Peut-être découvrirez-vous des espèces que je ne connais pas ! Les écoles de magie doivent être bien intéressantes à visiter."

L'élève demanda alors s'il avait étudié à Poudlard. Le professeur redirigea son regard, qui scrutait la cime de l'arbre, sur la jeune fille. Il fut surpris de sa question, dont la réponse lui paraissait évidente étant donné que la grande majorité des sorciers britanniques avaient fait leur scolarité à Poudlard. Mais vu qu'il venait de lui dire qu'il avait enseigné en Irlande, la question n'était pas si sotte, et le professeur y répondit alors :

"Oui, j'ai étudié à Poudlard. L'école a bien changé depuis, mais pas tant dans son apparence."

Le professeur posa sa main sur le tronc de l'arbre. Il n'était pas là, lui, quand le professeur étudiait à Poudlard. L'écorce y était un peu rugueuse, et certains morceaux s'en détacher, comme l'eût fait celle d'un Chêne. Le botaniste en détacha alors un morceau et sortit alors un petit sachet de lin, dans lequel il déposa l'écorce. Il l'étudierait plus tard, dans la serre. Peut-être trouverait-il des propriétés à cet arbre. En attendant, la Poufsouffle continua de le questionner.

"Je ne crois pas avoir vu des arbres aussi grands. Des plantes hors du commun, il y en a plein d'autres. Mais ce n'est pas toujours leur taille qui détermine si elles sont impressionnantes. Certaines petites plantes sont toutes aussi stupéfiantes que les grandes."

Le professeur avait plein d'exemples en tête, passant du filet du diable à la Snargalouf, ou encore à l'Aconit, dont les pouvoirs étaient puissants malgré la petitesse de la plante.

Mais alors qu'ils discutaient, le soleil commençait à disparaître derrière le grand arbre, se cachant de plus en plus dans les tours du château. Il était peut-être temps d'y rentrer.

"Eh bien, je ne vais peut-être pas vous faire manquer votre dîner. Dit le professeur. C'était très agréable de discuter avec vous !"

Je répondrai si Lilly a encore d'autres questions
Si elle n'en a pas, c'est une fin de RP pour moi, je te remercie pour ce RP