Tenant mes livres sous le bras, je me dirigeais à petits pas vers le parc. Le parc.
Ce lieu où j'était tombée dans le Lac noir parce que j'avais cru entendre un bruit. Rien qu'en y pensant, je pouffais.
Comment ai-je pu croire, ne serait-ce qu'une seule seconde, qu'il y avait un monstre sanguinaire dans l'eau, prêt à me sauter dessus d'une seconde à l'autre ?! Ridicule.
Je promenais mon regard sur les élèves, qui étaient assis de par et d'autres, et discutaient.
J'enviais leur calme habituel, car moi, même avec mes cinquante couches de vêtements, j'étais transis de froid.
Qu'est-ce qui m'avait pris de vouloir me promener dans le parc, déjà ? Rien, probablement la folie passagère. Pourtant, j'était resté suffisamment enfermée dans notre dortoir, et j'avais envie de prendre l'air - si glacial soit-il -.
Par contre, une question résonnait toujours dans ma tête, pourquoi diable, avais-je pris tant de
chose ?
Je portais une sacoche pleine à craquer de livres, mon carnet à dessins, et quelques créations non-terminées.
Et je tenais dans ma main mes bouquins. Absorbé dans mes pensées, je cognais brutalement un arbre.
Je tombais sourdement sur le derrière, et fermais les yeux par reflexe.

- Ouille ! m'écriais-je

Une douleur atroce me vrillait le derrière. Je tentais plusieurs fois de me relever, et tombais nez à nez avec mon agresseur, en l'occurrence non pas un arbre, mais une jeune fille.
Puis seulement après, je réalisais le désastre. Mes carnets et livres étaient éparpillés pas terre, et certains, gisaient, déchirés. Je déglutis péniblement, refoulant mes larmes. Ces carnets, ces livres c'étaient toute ma vie, et une espèce de... folle les avait déchiré ! Je fus en proie à une véritable crise de panique, et me tournais vers mon agresseur.

- Ca t'arrive souvent de bousculer les gens ?! Parce que si oui, tu ne dois avoir aucun ami...

Ravalant tout ma colère, je continuais sur ma lancé :

- Enfin, à voir comment t'es, ça n'a rien d'étonnant !

Ce n'était pas moi, et pourtant les mots avaient franchis mes lèvres, je lui les avaient littéralement crachés à la figure, et elle les méritaient, non mais pour qui se prenait-elle ?

- Et si tu imagine une seule seconde que tu va t'en tirer avec un minable "désolé", tu t'rompe, tu vas tout ramasser, et ce que tu as déchiré tu vas le recoller, et si c'est pas possible, tu repayes !

Cette fois, les larmes me masquaient la vue, le vent faisant battre mes cils à une vitesse incroyable.
Cette fille, je la haïssais à cet instant du plus profond de mon cœur, j'aurais été capable de la gifler, si il n'y avait pas tout ses gens dans le parc. Je lui jetais un regard qui aurait pu décimait une armée entière.

@Louise Leench à toi, j'espère que le post te plait

" À plus tard. On se voit en salle commune".

Louise laissée derrière elle un petit groupe d'amis aiglons. Un dernier signe de main et la voilà partie en direction du château.
Il faisait particulièrement froid ce jour-là. Son bonnet lui tombait presque sur les yeux et son écharpe remontée jusqu'en dessous de son nez. Elle était si bien cachée que l'on ne voyait que ses yeux derrière de grands verres teintés par la buée.
*Quelle idée de venir dans le parc par ce temps*, pensa-t-elle, * La prochaine fois je resterais dans la tour, ça m'évitera de perdre un doigt.*
Perdue dans se pensées, elle remontait la pente douce qui reliait le lac à la grande porte en bois. Évidemment, la majorité de son esprit était occupé par le devoir qu'elle avait à rendre en fin de semaine. Le reste imaginait à la fois une bonne douche chaude, un chocolat chaud au coin du feu et un bon livre à lire. Elle hâta le pas à l'idée de toutes les marches qui la séparait de sa chambre.

*BAM*
Elle venait de rentrer dans quelque chose. Ce n'était de toute évidence pas un arbre. Le choc avait été si violent que Louise en avait fermé les yeux, presque sonnée.

- Ca t'arrive souvent de bousculer les gens ?!
Une jeune fille gisait à ses pieds. Tout autour d'elle, des dessins et des carnets tapissaient la pelouse gelée.
- Parce que si oui, tu ne dois avoir aucun ami...

Encore sonnée, Louise tendit la main à sa camarade sans faire attention à ses remarques désobligeantes.

- Tu vas bien ? Personnellement je suis sonnée. On devrait peut-être aller faire un tour à l'infirmerie, histoire de vérifier que tout est en place.
- Enfin, à voir comment t'es, ça n'a rien d'étonnant !

La jeune rousse ne l'avait même pas écouté. Elle crachait maintenant son venin comme un serpent apeuré. Louise retira tranquillement sa main. La proposition n'était plus valable. Pas si elle continuait à lui parler sur ce ton. Elle la regarda dans les yeux et dit de sa voix la plus calme.

- Je suis désolée pour tes livres. Je peux t'aider à ranger si tu veux. On pourrait aller se mettre au chaud et ensuite voir l'état de tes affai...
- Et si tu imagine une seule seconde que tu va t'en tirer avec un minable "désolé", tu t'rompe, tu vas tout ramasser, et ce que tu as déchiré tu vas le recoller, et si c'est pas possible, tu repayes !

L'aiglonne détestait par-dessus tout qu’on lui coupe la parole. Cette impolitesse en disait beaucoup sur le personnage qu'elle avait en face d'elle. La jeune fille méritait bien sa capuche verte au vu de son tempérament.
Malgré tout, des larmes se dessinaient dans ses yeux. Louise ne pouvait pas se résigner à la laisser seule dans ce froid. Elle se pencha vers les livres et entreprit de les regrouper.

- Tu parles souvent comme ça aux gens que tu viens de rencontrer ? Écoute, je n'ai pas fait exprès pour tes affaires et je peux comprendre que tu m'en veuilles. Mais me hurler dessus devant tout le monde au milieu du parc n'arrangera rien. En plus je suis transi de froid. Tu arrives à te lever ?

@Emma Pan J'espère que ça te plaira autant que le tien m'a plu

Mes épaules étaient secouées de tremblements incontrôlable. J'étais tombées sur une une plaque de je-ne-sais-quoi et il fallait absolument que je me lève ou j'allais finir moulée dans le sol.
Je me redressais, avant de distinguer à travers le froid et mes larmes, cette... Fille qui ramassait mes carnets !
Je me levais brusquement, et stoppais net sa main, avant de la regarder dans les yeux et de dire d'une voix étrangement calme, et mielleuse :

- Très bien miss, je crois que tu n'a pas bien compris, je vais te réexpliquer calmement : tu vas ramasser TOUT ce qui est à terre, et ensuite ce qui est irréparable, tu vas le racheter, ça y est, tu as saisis ?

Je lui jetais un regard meurtrier, un long frisson me parcourus des pieds à la tête et je continuais :

- En fait on va faire différemment, je vais aller me mettre au chaud, à l'intérieur, et tu vas ramener ce qui peut être ramasser, puis tu me le rapportera et ce que tu a déchiré tu va le payer, c'est compris ?!

Mes cheveux battaient mon visage et mes tremblements se faisaient de plus en plus fréquents, je sentais que j'allais me liquéfiais sur place si je restais une seconde de plus. Toute façon, a voir ce qui restaient elle allait devoir beaucoup payer. Mais était seulement payer ? C'était plus des souvenirs, que de l'argent à l'état pur, et je... Non, non, elle l'es avait déchirés, j'en était sure, elle avait osé le faire, elle avait osé souillé des lambeaux de mon passé, elle allait le payer, coute que coute.
Mes membres engourdis, je m'éloignais, sans cesser de la quitter des yeux, elle semblait surprise. Surprise ! Cette fille était encore plus dérangée que je ne le pensais. J'aurais presque ris, si elle n'avait pas réduis en charpie le seul présent qui me rattachais à ma famille.

- Tu n'imagines même pas ce que tu as détruit...

@Louise Leench à toi, j'espère que mon post te convient

Louise regarda la jeune fille remonter vers le château. Elle avait l'air tétanisée, horrifiée … détruite. Aussi déchirée que les pages de ses carnets. Que pouvaient-ils bien représenter pour elle ? De toute évidence, il y avait quelque chose de cacher entre leurs pages. Personne ne se mettait dans un état pareil pour de simples carnets de travail.
Elle rassembla les dernières feuilles volantes. Puis, elle sortit de son sac à dos un sac en lin beige, et y glissa tout ce qu'elle avait pu récolter. Ces feuilles avaient une valeur sentimentale. Elle ne pouvait pas les remplacer. Au mieux, elle pourrait trouver de l'aide pour les réparer. Elle n'avait pas suffisamment d'argent pour tous les rembourser, pire encore, elle ne pourrait jamais leur rendre leurs valeurs émotionnelles.

Elle remonta vers le château où l'attendait la jeune Serpentard. Louise lui tendit le sac en lin et s'adressa à elle de sa voix la plus calme :
- Écoute, je n'ai pas l'argent de rembourser tes carnets, si c'est ce que tu veux. Je n'ai pas non plus le pouvoir de leur rendre leurs valeurs sentimentales. Je suis désolée de ce qu'il est arrivé. Ce n'est ni ta faute, ni vraiment la mienne.
Elle marqua une pause. Elle voyait très clairement l'état de la jeune fille et ne voulait en aucun cas la laisser seule.
- La seule chose que je peux faire c'est te proposer mon aide pour les réparer. Si tu acceptes, nous pouvons trouver quelqu'un qui saura rafistoler au mieux tous ces souvenirs. Sinon je ne te suis plus d'aucune utilité.

Louise finit sa phrase avec une boule au ventre. Il y avait tant de possibilités pour aider la jeune fille. Aller voir le bibliothécaire, qui connaissait surement une méthode pour tout arranger. Ou mieux, aller chez Fleury et Bott dès les prochaines vacances. La seule condition était que la jeune rousse accepte sa proposition.

Je me sentais faible. Faible. J'avais réussis à faire détruire un présent qui comptais à mes yeux plus que tout l'or du monde, en seulement quelques secondes. Qu'est-ce que je lui en voulais !

Ma mâchoire avait beau trembler, j'étais persuadée que ce n'étais pas à cause du froid. Je tamponnais mes cils pour qu'ils ne restent pas collés entre eux, mais je ne pouvais empêcher mes larmes de déferler. Ravalant ma salive, je serrais les dents en regardant la fille toucher mes carnets, enfin... débris de carnets.

Ella s'avança vers moi, et je du me faire violence pour ne pas la pousser au sol. Je croisais fermement mes bras contre ma poitrine pour empêcher le froid d'y pénétrer, ce qui n'était pas une mince affaire.

Elle me tendis son sac et je lui arrachais des mains, avant de constater les dégâts. Relevant les yeux vers le brune, je lui jetais un regard haineux dont elle ne se formalisa pas avant de me dire d'une voix parfaitement calme :

- Écoute, je n'ai pas l'argent de rembourser tes carnets, si c'est ce que tu veux. Je n'ai pas non plus le pouvoir de leur rendre leurs valeurs sentimentales. Je suis désolée de ce qu'il est arrivé. Ce n'est ni ta faute, ni vraiment la mienne.

Je faillis m'étouffer, pas sa faute ! Nooooon, ce n'étais aucunement elle qui m'avais poussée avant de faire l'innocente avec un jolis petite sourire et des jolies petites joues roses, non, c'était entièrement sa faute, quoi qu'elle dise. Mes ongles pénétraient dans mes paumes, laissant de vilaines petites marques rouges.

Elle continua :

- La seule chose que je peux faire c'est te proposer mon aide pour les réparer. Si tu acceptes, nous pouvons trouver quelqu'un qui saura rafistoler au mieux tous ces souvenirs. Sinon je ne te suis plus d'aucune utilité.

Ses derniers mots résonnèrent dans ma tête. Quelqu'un qui pourrait m'aider, quelqu'un qui pourrait m'aider... Le bibliothécaire pouvait m'aider, ou encore aller chez Fleury et Bott, ils s'y connaissaient mieux non ? Mais avais-je seulement envie d'y aller avec elle ? La réponse me vint clairement à l'esprit : non. Non, elle ne m'y accompagnerais pas.

J'ouvrais ma bouche, quand un éclair traversa mon esprit. Même si j'aurais voulu l'égoger, le brune avait été assez gentille et ne s'était pas emportée, ce qui était rare quand on avait affaire à Emma Pan. Les yeux froids, je la détaillais rapidement, peut-être n'était-elle pas si méchante et cruelle ?
Peut-être même qu'elle voulait sincèrement m'aider ? Bien que j'étais beaucoup moins sure de la deuxième, j'hochais la tête.

- D'accord. Aux prochaines vacances ?

Et comme ça, je ne la reverrais plus jamais après, ou alors, si elle parvenait à m'aider, je pourrais lui offrir quelque chose en retour. Non. Chaque chose en son temps, il n'était même pas sur qu'ils puissent être réparés. A ces mots, j'enfouis les restes de mes lignes contre mon cœur, et une larme coula sur le coin de ma joue.

@Louise Leench à toi, c'est donc la fin de la première partie.

- D'accord. Aux prochaines vacances ?

Ces quelques mots sonnaient comme un soulagement à ses oreilles. Elle prit une grande inspiration. Tout allait s'arranger. Elle tendit la main vers Emma :

- Aux prochaines vacances, c'est promis

Le pacte était passé, il ne pourrait plus être rompu. Elle sentit une pointe de conscience dans ce pacte. Elle ne connaissait même pas le nom de la jeune Serpentard, mais elle était prête à remuer ciel et terre pour l'aider.
Elle avait deux semaines pour trouver quelqu'un qui sache réparer un livre. Ou deux semaines pour éplucher tous les livres de la bibliothèque sur le sujet. Elle irait, dès demain matin, demander à Mr O'Lake les méthodes connues. Peut-être qu'en deux semaines, elle aurait le temps de les apprendre et de les maitriser. Peut-être qu'en deux semaines, elle trouverait le sort qui permettrait de rendre ses souvenirs à la jeune verte. Si le bibliothécaire ne connaissait aucune méthode, elle n'hésiterait à aller voir Miss Riley Harrison, la gérante de Fleury et Bott.

Louise s'éloigna dans les couloirs de l'école. Elle était pleine d'espoir. La jeune fille paraissait moins pleine de rage que lors de leur rencontre. La situation pouvait encore changer. Pour le moment, elle devait réfléchir au moyen d'arranger les choses. Les hiboux partiraient dès demain.