Le jeune homme est euphorique. Aethebel va s'en sortir, c'est officiel ! Cela fait un mois qu'Hagrid et lui travaillent pour la remettre sur patte, et voilà qu'elle va mieux. L'apprenti ne se remet toujours pas de la nouvelle. Il en a passé des nuits à son chevet, à la nourrir à la becquée, à la réchauffer, à lui coincer les ailes pour ne pas qu'elles s'abîment de trop, à lui chuchoter des petits mots rassurants... Ce matin, elle a poussé son premier cri, après près d'un mois de silence.

C'est un ukrainien qui a confié l'Augurey à Hagrid, et il faut bien avouer que son nom est sorti de l'esprit de Samy aussi vite qu'il y est rentré. Tout ce qui lui importe, c'est de soigner l'animal, et c'est chose faite aujourd'hui ! Le sorcier ne cesse de courir en tous sens et de piailler comme un enfant hystérique. Il sort courir pour extérioriser la joie, et croise en chemin plusieurs élèves - quatre, précisément. Il va tous les voir, un immense sourire aux lèvres, et leur dit plus ou moins la même chose à chaque fois :

« Coucou toi ! Ce que je suis content de te croiser ! On a fini de soigner un Augurey avec Hagrid, elle est a-do-rable, tu veux passer la voir cet après-midi ? Tu pourras essayer de t'en occuper un peu si ça te tente ? Partante ? Oh super, ça va être une journée de foliiiie ! Donne moi juste ton prénom ? Merci beaucoup, du coup si tu veux passer, viens après le repas dans la cabane, tu verras, elle est ma-gni-fique, t'en croiras pas tes yeux. A tout à l'heure ! »

Et puis, de retour dans la cabane, l'apprenti se rend compte qu'il vient d'inviter quatre personnes sans y réfléchir. Qu'importe, il leur demandera de rester assez calmes et tout devrait bien se passer !



Ca y est, Samy est préparé à recevoir ses visiteuses. Il a conseillé à Hagrid d'aller se promener, et a la cabane pour lui tout seul pendant une bonne heure et demi, ce qui n'est pas pour lui déplaire. Il aime bien le demi-géant, mais ce dernier est si ému par leur réussite qu'il pleure et se mouche depuis ce matin, et ces bruits ne sont pas des plus agréables à entendre.

Bref, tout est prêt, l'eau dans la bouilloire est brûlante, Aethebel se tient mi-couchée au centre de la table, et elle piaille. Lorsqu'on toque à la porte, le sorcier s'empresse d'aller ouvrir à la première venue et l'accueille chaleureusement à l'intérieur, en chuchotant cependant.

« Hello ! Rentre vite, l'Augurey chante, il va bientôt pleuvoir. Vas-y, mets-toi à l'aise, sers-toi une tasse, les différents thés sont sur l'étagère là-bas dans le fond. D'ailleurs, merci d'être venue, Aethebel appréciera cette attention, c'est certain ! »

Depuis plusieurs minutes déjà Irene et Laurence se baladaient dans le parc, Irene exposant avec passion ses idées de tactique autour du poursuiveur avec Laurence. La cruelle défaite du dernier match planait encore dans l'esprit de la capitaine aussi passait-elle beaucoup de temps à réfléchir autour de différentes stratégies quand elle n'imposait pas des entraînements supplémentaires à toute ou partie de son équipe. Depuis son arrivée au capitanat, elle s'était découvert une passion pour ces réflexions, mais bien qu'exigeante, la jeune fille essayait d'écouter un maximum ses joueurs, que ce soit leurs ressentis ou leurs idées et elle préférait leur en parler avant de prendre une décision et de donner des indications à son équipe. C'était comme un engrenage à ses yeux : il fallait vérifier que la ou les pièces qu'on souhaitait utiliser puissent se placer correctement sur l'axe de rotation avant de vérifier qu'elles entraient bien dans le reste de l'engrenage avant d'exposer un quelconque plan puis de construire et mettre en œuvre l'engrenage.

Mais alors qu'elle était en plein milieu d'une phrase lorsque le nouvel apprenti garde-chasse, surexcité, l'interrompit. Quoi qu'agacée, Irene ne protesta pas, son regard tombant sur la tache en croissant de lune au dessus du sourcil droit du garçon. C'était la première fois qu'elle la remarquait, d'un autre côté, la jeune fille l'avait assez peu croisé de près, bien qu'elle se débrouillait pour participer au plus de cours de Soins aux Créatures Magiques possibles, elle passait au final assez peu de temps du côté de la cabane du Garde-Chasse. Son intérêt pour les créatures relevait purement et quasiment uniquement de la curiosité du monde magique et du besoin de se fondre facilement dedans en des périodes où le statut de née-moldue lui était plus ou moins préjudiciable. Bien sûr ça ne l'empêchait pas de nouer un lien avec sa chouette et d'apprécier le Boursoufflet de la famille, mais elle n'allait pas d'elle même beaucoup plus loin, d'autres sujets l'importaient plus. La proposition du jeune homme charismatique l'intéressa donc, l'adolescente acquiesça donc avant de donner son prénom, d'un ton relativement neutre :
- Irene.

Elle l'observa repartir tout joyeux en s'interrogeant sur le pourquoi elles, Laurence ayant également été conviée, avant de reprendre rapidement là où elle en était avec sa joueuse, ne lui laissant pas le temps de rester distraites très longtemps par cette interruption.


Irene était descendue dans la Grande Salle avec tout ce qu'elle pensait qui lui serait utile pour cette sortie de l'aprés-midi : plume, encre et parchemin, gants de protection (on ne savait jamais, il y avait des rumeurs étrange sur Hagrid et les créatures qu'il appréciait), sa baguette qui ne la quittait jamais, cape d'hiver, bonnet à pompon, gants et écharpe en laine violette et bleue (ses vêtements chauds d'uniforme étaient partis à la laverie ce matin même) et bottes épaisses. Elle avait déjeuné très rapidement, regrettant de ne pas avoir bien retenu exactement le nom de la créature qu'elle allait rencontrer cet après-midi et de ne pas avoir pu se renseigner un peu dessus au préalable. Elle aurait aimé avoir au moins une idée de ce que c'était...

Son repas avalé et ses dents brossées dans les toilettes les plus proches, Irene prit la direction de la cabane du Garde Chasse d'un bon pas. Veillant à ne pas glisser sur les plaques de verglas survivant encore au soleil de midi, Irene croisa Hagrid qui se mouchait bruyamment. Elle le salua poliment et continua sa route en s'interrogeant. Elle serait seule avec Laurence et l'apprenti ? ou y aurait-il d'autres personnes ?

Arrivée devant la porte de la cabane, la jeune fille se retourna pour embrasser le parc des yeux, personne en vue. L'air froid et vivifiant qu'elle sentait sur ses joues, l'odeur glacée qui emplissait son nez, la buée qui s'échappait de ses lèvres, le givre qui couvrait encore l'herbe que le soleil n'était pas encore venu caresser, tout était annonciateur d'un hiver qui s'installait bien. Irene emplit ses poumons d'air pur et froid, en fermant les yeux, apaisée. Puis elle fit volte-face et toqua à la porte. Laurence était peut-être déjà à l'intérieur ?

Presque immédiatement, le battant de bois pivota sur l'apprenti Garde-Chasse qui l'invita à entrer en murmurant. La jeune fille s'exécuta, retirant calmement cape, gants, bonnet et écharpe tout en écoutant les informations du jeune passionné, son regard curieux dirigé vers la table d'où s'échappait une musique peu joyeuse. Elle s'approcha du meuble doucement pour poser son sac au pied d'une chaise trop grande pour elle, malgré sa propre taille quasiment stabilisée depuis quelques mois, puis alla farfouiller les thés, avant d'en choisir rapidement un aux arômes de cannelle, orange et bergamote, dont elle préleva quelques copeaux sombres pour emplir une grande boule à thé. La jeune fille versa de l'eau bouillante dans une tasse dont la contenance était aberrante et se dirigea doucement vers la table pour la poser dessus et de grimper sur sa chaise, ayant l'étrange sensation d'avoir rajeunit d'une dizaine d'année dans les dimensions de la cabane. Enfin installée, elle observa avec curiosité, sans le toucher ni trop s'approcher, l'oiseau qui se dévoilait presque entièrement à ses yeux. Il n'était pas "beau", semblable à un vautour rachitique, mais son plumage vert foncé avait un certain charme. Pendant son observation, Irene entendit qu'au moins une autre personne venait d'entrer, mais elle n'y prêta guère attention, continuant de s'intéresser au volatile et à son chant de lamentation. Elle tourna alors la tête vers Samuel et demanda, toujours en chuchotant :
- Pourquoi chante-t-il quand vient la pluie ?

Laurence écoutait attentivement ce qu'Irene lui disait, parler stratégie avec sa capitaine était toujours intéressant et l'aiglonne ne manquait pas de se creuser les méninges pour essayer de trouver une solution. Le dernier match avait été une véritable catastrophe alors elle faisait son maximum pour progresser et trouver une solution. Elle ne vit même pas le garde chasse approcher et sursauta. Sa bonne humeur fit sourire Laurence, il était tellement enthousiasme qu'elle n'hésita pas une seconde et après Irene, elle donna son prénom.

- Et moi Laurence ! enchaina t-elle.

Elle n'avait absolument aucune idée de ce qu'était un "Augurey", ni même pourquoi se serait la "folie", mais avait hâte de savoir ce que le garde-chasse leur réservait. *Probablement un animal, pourvu qu'il soit pas sauvage*. N'ayant jamais eu cours de soins au créatures magiques, elle s’apprêta à questionner Irene mais celle-ci reprit la discussion sur le quidditch alors Laurence n'eut d'autre choix que de l'écouter. A vrai dire, elle n'écoutait plus que d'une oreille et se posait bien trop de question pour être attentive mais fit de son mieux pour rester concentrée. Elle ne voulait pas décevoir sa capitaine, mais en même temps... C'était tellement excitant !



Après le déjeuner, Laurence sortie un peu "les mains dans les poches" pour rejoindre la cabane. N'ayant aucune idée de ce qui allait se passer elle avait seulement enfilé des vêtements bien chauds. Elle avait une tonne de questions. Est ce que Hagrid serait là ? Non pas qu'elle en ait peur, mais il fallait dire qu'il était drôlement imposant et ne l'avait encore jamais. Est ce que Irene était déjà arrivée ? Était-elle en retard ? Et surtout, qu'est ce qu'était un Augurey ? *J'aurais du passer à la bibliothèque, mais j'ai pas eu le temps*. Arrivée à la cabane, elle toqua à la porte et attendit qu'on vienne lui ouvrir. Le garde-chasse lui ouvrit la porte et Laurence entra.

-Bonjour M'sieur dit-elle poliment avec un grand sourire. De la buée vint envahir ses lunettes et l’empêcha d’apercevoir quoi que se soit. Elle les essuya sur son pull avant de faire un petit coucou de la main à Irene et de voir l'Augurey sur la table.

- Waaa, c'est ça un Augurey ? demanda t-elle en parlant doucement avant d'enlever ses affaires comme demandé par le Garde-Chasse sans détacher son regard de l'oiseau. *C'est trop cool*. Elle prit ensuite le temps d'observer la cabane. C'était peut-être impoli, mais elle était très curieuse, c'était la première fois qu'elle était invitée ici alors... Son regard se posa alors à nouveau sur l'Augurey.

Dites moi si il y a un soucis

Même en cette saison où le temps commençait à se refroidir assurément et ou manteau épais et grosse écharpe étaient de mise, Lilly profitaient du parc le plus possible. Ces balades du week-end lui permettait de se libérer un peu l'esprit

Elle avait préféré laisser Jyal bien au chaud dans les Dortoirs. La petite boule de poils était encore plus frileuse que sa maîtresse et la Poufsouffle n'avait pas envie que cette dernière ne tombe malade.

C'est donc tout emmitouflé que Lilly profitait de ce samedi pour prendre un grand bol d'air bien frais. Les joues rosies par le froid et les mains bien au chaud dans ses gants moelleux, elle marchait sans penser à rien. Profitant du paysage et de la beauté qu'il offrait.

Perdue dans ses pensées, elle faillit percuter le nouveau garde chasse, enfin apprenti garde chasse, qui courait visiblement avec beaucoup d'entrain. Elle n'avait pas encore eut l'occasion de le rencontrer et cette première rencontre laissa la jeune fille assez surprise. Elle n'eut même pas le temps de rougir de s'être faite apostrophé de la sorte qu'il débita tout une suite de phrase, un énorme sourire plaqué sur son beau visage. Elle écouta le discours de ce dernier avec de grands yeux qui s'ouvraient de plus en plus que les phrases se suivaient. Son discours semblait à la fois décousu et véridique.

Dubitative la Poufsouffle analysa ce qu'elle venait d'entendre. Il était vraiment en train de l'inviter à venir voir un Augurey ? Pensant à une blague elle répondit tout de même par l'affirmative, donnant son prénom et assurant de sa présence. L'apprenti reparti aussi vite qu'il était arrivé, toujours avec le même entrain, débordant de bonheur et de joie de vivre. Lilly resta coincé quelques secondes sur place, ne sachant comment réagir à ce qu'il venait de se passer. Avait-elle vraiment eut la chance de se trouver au bon endroit au bon moment, par un pur hasard ? Serait-elle chanceuse pour une fois? Ou tout ceci n'était peut être qu'une grande et énorme blague ?

Dans le doute elle rentra rapidement au château, et avala tout son repas en pensant à l'oiseau qu'elle allait peut être rencontrer. Un Augurey... Allait-elle vraiment en rencontrer un ? L'excitation commençait à grandir et elle était plus qu'impatiente de se rendre à la cabane du garde chasse. Elle ne connaissait cette créature que de nom et n'avait bien sûr jamais eut l'occasion d'en croiser un. Cela serait incroyable d'en voir un pour de vrai. Lilly ne tenait plus en place et alla se préparer rapidement en chargeant son sac de tout un tas d'affaires qui pourraient potentiellement être utiles, avant de se mettre en route vers le parc, pour la deuxième fois de la journée. Et cette fois ci son esprit bien occupé avec tout un tas de pensées à plumes. Elle était ravie d'avoir fait autant de recherches sur les créatures magiques en tout genre. Son temps passé à la bibliothèque à feuilleter et contempler les nombreux ouvrages lui permettait d'imaginer avec précision la créature qu'elle allait rencontrer, ce qui ne faisait que grandir son envie de la voir.

Lilly arrive juste après deux autres filles qu'elle connaissait de vue. Elle n'avait pas pensé qu'ils seraient plusieurs à être invité, mais après tout, cela lui semble logique. L'apprenti semblait vraiment très emballé par son oiseau et avait probablement proposé à la moitié de l'école de venir l’admirer. Samy l’accueille très chaleureusement en lui proposant de prendre un thé. Mais son regard est directement attiré par l'Augurey qui trône au milieu de la table. Scotchée elle n'en oublie pourtant pas les bonnes manières et se présente rapidement après avoir remercié l'hôte.

- "Re-bonjour et Merci beaucoup pour l'invitation, c'est vraiment super gentil ! Je m'appelle Lilly" Dit-elle en regardant à tour de rôle les deux jeunes filles. Très vite son regard se repose sur l'oiseau juvénile. Elle se débarrasse rapidement de ses couches de vêtements superficielles, la cabane étant relativement bien chauffé et sa petite marche jusqu'ici avait également permit à son corps de se réchauffer un peu. Elle garda son sac avec elle et s'installa doucement en face des deux jeunes filles.

Une grande force et une certaine fragilité se dégageait de la créature. Lilly la scrutait des yeux, essayant de capter son regard tout en lui souriant. Elle releva ensuite la tête vers l'apprenti et le questionna d'une voix presque chuchotant, ayant peur d'effrayer l'oiseau.

- "Excusez moi mais je n'ai pas retenu son nom, c'est comment encore? Et c'est un mâle ou une femelle?"

Ce n'était que le début d'une longue liste de questions que l'adolescente avait en tête. Sa curiosité faisant bouillir son esprit et une quantité phénoménale de questions semblaient fourmiller dans sa tête. Ce n'était pas tous les jours qu'elle avait la chance de découvrir une nouvelle créature. Elle se sentait vraiment heureuse.

Je ne faisais que me promener.
J’étais seule,
Comme à mon habitude.
Il faisait froid dehors,
Pourtant je n’étais pas la seule à être sortie pointer mon bout du nez.
Une capuche sur la tête,
Je décide de m’asseoir au pied d’un arbre.

J’étais recroquevillée sur moi même,
Si bien que je ne vis tout d’abord pas qui m’adressait la parole.
Lorsque je relevais la tête,
J’aperçus un jeune homme.
Je n’arrivais pas vraiment à lui donner un nom mais il me sembla qu’il était garde-chasse.
Il me demanda mon nom alors je lui murmure en me relevant, afin de voir son visage :

- Léna. J’suis Léna.

J’adresse un sourire timide à l’homme bien que ce sourire n’était pas joyeux.
L’homme avait parlé d’un Augurey.
J’en avais déjà entendu parler mais je n’en avais jamais vu.
C’était un animal.
Il me semble.
Quelque chose devant moi défila alors que l'homme s’approchait d’une autre jeune fille.
Cette chose,
C'était une traînée noire.
C’était une ombre.
Mais pas celle de l'homme.
Celle d’un autre homme.
Qui a disparu il y a des années.
Je rentrais à l’intérieur pour la fuir à nouveau,
Cette ombre.
J’espère tant que l’homme n’a pas vu cette peur qui se lit dans mes yeux.



J’avais déjeuné.
A présent,
Je marchais vers la cabane du garde chasse.
Lorsque j’arrive enfin,
Je remarque qu’il y a déjà trois enfants.
Deux d’entre elles sont à Serdaigle,
Je n’en connais seulement qu’une :
Laurence.
Elle était là lorsque l’urne était arrivée.
Elle était là et avait vu dans mes yeux la peur qui régnait.

Je souris a l’homme et aux enfants :

- Bonjour ! Euh bah merci de m’avoir invitée.

Il me propose une tasse de thé que j’accepte volontiers.
Mon regard est de suite attiré par l’oiseau.
Je ne me rappelle plus si l’homme a dit son nom.
Une autre enfant pose cette question,
Mes doutes disparaissent alors,
Il ne doit pas l’avoir dit.
Je regarde l’homme et lui demande :

- Euh, c’est ... c’est un Augurey c’est ça ? Euh est-ce que cet animal il a des capacités particulières ?

Pardonnez moi cet affreux retard ...

La première à entrer est Irene. Elle apporte avec elle son lot de questions, et les joues du jeune apprenti en rosissent de plaisir d'avance. Il aime les élèves curieux, c'est pourquoi il s'entend si bien avec les Serdaigle. Il aurait pu y être réparti s'il n'était pas si peu assidu.

Irene prend son temps et observe chaque recoin avant de parler. Elle semble fixer Aethebel, ce que l'apprenti conçoit tout à fait. C'est vrai qu'elle est intrigante, et vraiment magnifique. Son sublime plumage vert, son long cou alambiqué, ses yeux globuleux, son cri qui transperce le cœur, l'Augurey est impressionnant, n'importe qui resterait estomaqué devant sa beauté à couper le souffle. La jeune fille, sans même saluer l'apprenti, le questionne. Le remarquant à peine, l'homme s'empresse de lui répondre, désireux de partager son savoir à la Terre entière.

« L'Augurey chante parce qu'il la sent venir. C'est un oiseau adoré des météorologues, on ne parvient pas à expliquer qu'il soit un des seuls animaux à percevoir son arrivée, mais c'est le cas. On pense qu'il est sensible aux variations d'humidité, et qu'il y a longtemps, cette humidité lui était douloureuse, au niveau des articulations sans doute. »

Quelqu'un frappe à la porte. Samy s'en approche pour l'ouvrir, tout en continuant de répondre à la question.

« Bonjour bonjour, entre, fais comme chez toi. Et du coup Irene, il chantait car il souffrait. A présent, son corps s'est adapté à cela, et il chante plus par reflexe qu'autre chose. On voit même parfois des Augureys s'amuser sous la pluie, preuve que ça ne les fait plus souffrir. Bien sûr, ce ne sont que des hypothèses, mais c'est à mon sens la plus plausible. »

Puis, il regarde la nouvelle arrivante. Il s'agit de Laurence. Il lui sourit lorsqu'il l'entend chuchoter, et lui répond sur le même ton.

« Oui, c'est ça un Augurey. Elle est belle hein ? On vient de lui faire prendre une "douche", elle est toute propre et sent la forêt. Tu peux la caresser si tu veux ! »

Comme pour inciter l'adolescente à l'imiter, Samy pose sa main entre les plumes qui couvrent le bas du cou de l'oiseau. Avec ses petits ongles, il caresse la chair de la créature, qui dodeline de le tête pour montrer qu'elle adore ce qui est en train de lui arriver.

Tandis qu'il invite les deux adolescentes à faire de même, une troisième personne toque à porte. Par Merlin, vont-ils tous rentrer dans la petite cabane ? Il va néanmoins ouvrir et tombe sur Lilly. Elle est souriante, et très polie. Elle semble vraiment ravie d'être là, ses petits yeux brillent, et elle s'empresse de le saluer en le remerciant chaleureusement. Son tic revient au grand galop, et Samy adresse à la jeune fille sa spécialité : le clin d'œil.

« Bienvenue Lilly ! Content de te voir ! Donne ton manteau, je vais aller le pendre. »

Il attrape le gros manteau de la jeune fille et va l'accrocher au porte manteau de la porte. Il en profite pour sortir d'une malle trois gros plaids, qu'il pose sur le canapé miteux. L'air commence à se refroidir peu à peu, il ne faudrait pas que quelqu'un attrape froid. Samy ne se fait pas de souci pour Hagrid, il ira sans doute se réfugier dans les cuisines pour papoter avec un ou deux elfes et engloutir quelques succulents mets.

« Servez-vous en couvertures si vous avez froid. »

La nouvelle arrivante reprend la parole, et le garde-chasse lui répond du tac au tac.

« Tût tût tût, tu me dis tu et tu m'appelles Samy, pas de manières ici, j'étais encore élève ici il y a deux ans ! Ca ne fait pas un si grand changement de devenir adulte tu sais ? Viens, approche, fais comme les filles, tu peux la caresser. Son nom c'est Aethebel, c'est une femelle. »

La dernière invitée arrive avec un peu de retard, pendant que le sorcier est occupé de se verser de l'eau chaude dans son thé réglisse-menthe. Comme précédemment, il va ouvrir, et accueille Léna comme il se doit.

« Je t'en prie, c'est la choupinette qui est par ici qui va être ravie d'être au centre de l'attention comme ça ! Il faut juste pas hurler, ça pourrait la stresser. »

En écoutant la question de l'aiglonne, l'apprenti y voit l'occasion rêvée pour commencer son petit exposé. Il ne veut pas les abreuver de connaissances qu'elles auront oubliées dans dix minutes, pas du tout. Il souhaite juste partager un petit bout de sa passion avec des élèves motivées, avant de leur expliquer comment cette bestiole se soigne, ce qu'elle mange, et comment s'en occuper. Il espère que les filles vont rester assez longtemps pour tester plein de choses en rapport avec le soin aux créatures magiques, cela sera en quelque sorte une initiation au métier, et, sait-on jamais, ça pourrait les inspirer pour l'avenir, si elles ne savent pas dans quelle voie s'orienter.

« Oui, c'est un Augurey. Au masculin ou au féminin, le nom reste identique. Aethebel a, comme tous les autres membres de son espèces, des capacités extraordinaires et fascinantes. Déjà, elle prédit la pluie. Tenez, qu'est-ce que je vous disais tout à l'heure ? »

En effet, des gouttes commencent à pointer le bout de leur nez de l'autre côté de la fenêtre.

« Si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'interrompre ! On a longtemps pensé que le chant de ces oiseaux étaient annonciateur de mort, et apportait avec lui une pluie mortuaire. Heureusement, des études de brillants magizoologistes ont permis de nier cette idée, et de redorer le blason de cette bestiole. Ca me fait penser à une rumeur... Avez-vous entendu parler de la plume d'Acceptation ? »

Il observe les réactions des élèves, et sourit lorsque des visages se hochent.

« Ce serait une plume d'Augurey, qu'on trouve ici à Poudlard. Elle a été enchantée pour noter le nom de tous les sorciers naissant en Grande Bretagne, pour qu'on n'ait plus qu'à leur envoyer une lettre le jour de leurs onze ans. »

Irene fit un sourire à Laurence quand elle arriva à la hauteur de la table, mais sans rien dire de plus, trop absorbée dans les explications que lui fournissaient l'apprenti Garde-chasse. Quelle étrange idée... Mais du coup cela signifiait-il que leur chant n'avait aucune autre fonction que celle annonciatrice de pluie et que ces oiseaux étaient parfaitement silencieux autrement ? Mais avant qu'elle ai pu poser sa question, le jeune homme les invita toutes les deux à caresser l'oiseau. Curieuse de savoir si tous les oiseaux étaient aussi doux que sa petite Dahana, Irene se tut et suivit le mouvement, reproduisant les mouvement de leur "professeur" du jour. La sensation était étrange, presque comme si les plumes étaient huilées, mais elle n'en restait pas moins agréable, d'une douceur certaine.

Une Poufsouffle de son année, Lilly Zarbi, les rejoignit également. Irene et Laurence n'étaient donc pas les seules invitées ? A combien se retrouveraient-ils dans la cabane de bois autour du volatile ? Enfin, au moins la jeune fille posait-elle des questions, peut-être en aurait-elle elle aussi des intéressantes ? Mais l'arrivée d'une autre fille, une Serdaigle qu'Irene avait déjà dû croiser dans la salle commune, et ses questions lancèrent définitivement l'apprenti du Garde-chasse, Samy. Qui, aussi étrange que ça paraissait à Irene, avait probablement assisté à sa répartition. Comment pouvait-on passer apprenti garde-chasse dans un collège en étant aussi jeune ? Enfin, il fallait se concentrer sur ce qu'il leur transmettait ! Irene tourna la tête vers la fenêtre pour constater également qu'il commençait à pleuvoir.

- Si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'interrompre !
Voilà qui n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde. Presque immédiatement après qu'il eu parlé de la plume d'acceptation, Irene demanda dans un flot de question qui lui était habituel :
- Comment fonctionne cette plume ? Qu'elle provienne d'un Augurey est important ou ça pourrait être une plume normale ? Elle existe depuis toujours ? Il ya des différences de pouvoirs entre les mâles et les femelles ? Si oui, croyez qu'elle vient d'un mâle ou d'une femelle ? Comment on reconnait une femelle d'un mâle ?
Irene s'interrompit aussi brusquement qu'elle avait commencé.

Peu m'importe pour l'ordre pour ma part

La caresser ? Comment ça ? C'est pas dangereux ? Laurence regarda le garde-chasse faire hésitante puis voyant que sa capitaine allait la caresser, elle la suivit en ce mettant de l'autre côté avant d'essayer d'imiter les même mouvements qu'eux. Voyant qu'elle ne risquait rien, Laurence observa l'oiseau qui se trouvait à côté d'elle, curieuse, c'était la première fois qu'elle voyait une créature magique. Une poufsouffle arriva et se présenta immédiatement. Laurence lui sourit, mais n'osa pas décocher un mot de peur d'effrayer l'oiseau.

Elle continua de caresser l'oiseau en souriant, alternant son regard sur l'oiseau et le garde chasse qui faisait tout pour qu'elle soient à leur aise. Léna arriva et Laurence lui sourit chassant le souvenir qui lui venait en tête en la voyant. *Pas question de se prendre la tête maintenant* Elle aimait bien le garde chasse, il avait le talent pour mettre les personnes à l'aise. Le clin d’œil et la manière d'appeler l'augurey "choupinette" la fit sourire. Elle s'écarta un peu de l'oiseau pour que les filles qui venaient d'arriver puisse caresser Aethebel.

Lorsqu'il annonça qu'il pleuvait, Laurence regarda par la fenêtre étonné, en effet il pleuvait. Elle regarda l'oiseau, c'était donc vrai, l'augurey prédisait la pluie. *C'est génial*. Elle écouta ensuite ce que le garde chasse avait à dire avec attention, elle trouvait ça super interessant. Elle écouta les questions d'Irene toujours souriante et se permit d'en rajouter une.

- Est ce qu'il existe beaucoup d'Augurey ? Et vou... Tu, se reprit-elle rapidement. as dis que les magizoologistes avaient redoré leurs blasons... Mais ils ont quand même pas été chassé si ? demanda t-elle inquiète à cette idée. *Les pauvres, ils indiquent la météo et qu'on ne les aime pas pour ça...*

*digère mal le pavé* (je rigole)
L'ordre ne m'importe pas non plus mais je crois qu'on est bien parti pour le respecter

Lilly attrapait avec plaisir une couverture, tant pour s'adapter à la température que pour se mettre à l'aise. Elle n'était jamais entrée dans la cabane et ne connaissait les personnes qui s'y trouvait que de vue. Sans parler de l'Augurey, cela faisait déjà beaucoup de nouveautés. Un petit plaid bien chaud ne pouvait donc faire que du bien.

La prédiction de l'oiseau à propos de la météo était vraie. C'était fascinant. L'adolescente posait un regard émerveillé sur cette créature qu'elle découvrait avec curiosité et plaisir. Par contre elle n'avait jamais entendu parlé ni lu au sujet de la Plume d'acceptation, cette info était passé à la trappe est elle bien contente d'en prendre connaissance dans ce contexte.

Irene, que Lilly ne connaissait que de réputation, semblait être un puit sans fin de questions. Celles ci étaient d'ailleurs extrêmement intéressantes et elle sentait qu'ils allaient vraiment en apprendre beaucoup aujourd'hui. C'était vraiment une très belle opportunité qu'ils avaient là et Lilly se sentait extrêmement chanceuse et reconnaissante. Comme quoi parfois dans la vie une seule rencontre à un moment donné, un concours de circonstance, pouvait permettre bien des choses. Et il fallait savoir s'en rendre compte.

Dès que Lilly eut le feu vert pour toucher la créature elle n'hésita pas, toujours enroulée de sa couverture. Elle attendit que les deux Serdaigle aient fini et s'approcha doucement de l'oiseau, qui malgré le monde qui l'entourait ne semblait pas effrayé. D'un mouvement doux elle passa ses mains à travers les plumes vertes qui recouvraient son corps. Le contact était très agréable. La Poufsouffle, initialement intimidé par la possibilité de la déranger, se sentait apaisé par la chaleur de l'animal. Elle ne put s'empêcher d'interagir avec elle, Lilly avait toujours du mal à résister quand il s'agissait de créatures magiques. Elle chuchota doucement à son attention en s'étant rapproché.

- "Coucou Aethebel, tu es magnifique tu sais. Et pas farouche visiblement." Dit-elle en rigolant doucement tout en cherchant du regard les yeux de l'Augurey. Imitant l'apprenti, elle tente même de lui gratouiller le cou, espérant mettre la créature en confiance.

Concentré sur ce moment d'échange avec l'Augurey, elle ne posa pas d'autres questions pour le moment. L'apprenti garde-chasse, Samy, avait déjà de quoi bien leur répondre. Celui ci semblait prendre beaucoup de plaisir à partager ce qu'il savait avec eux. C'était très agréable de pouvoir profiter de ses connaissances et de la compagnie de cet oiseau. Elle l'enviait lui qui avait la chance de pouvoir côtoyer des créatures magiques toute la journée.

Je regardais autour de moi,
Je fuyais les regards des élèves,
Mais pourtant j’aimerais tellement aller chercher le regard de quelqu’un,
Juste pour ne pas me sentir seule, ou perdue.

J’écoute ce que raconte le garde-chasse et hoche la tête en signe de compréhension.
Je n’ai juste jamais entendu parler de cette plume,
J’aimerais en apprendre plus dessus mais Irene pose déjà son sachet de question.
Je souris intérieurement,
Cette adolescente semble être bien plus curieuse que moi !
Je ne m’intéresse pas vraiment aux choses,
Pourtant j’essaie de me faire plaisir
Même s’il est dur pour moi de me faire plaisir.

Le garde-chasse nous désigne des plaids,
Je m’approche et en attrape un afin de me couvrir les épaules.

- Merci Msieur.

J’entends la pluie tomber dehors,
J’aime bien la pluie.
Cela me réconforte presque.
J’écoute les questions qui fusent,
Moi, je n’ose vraiment en poser une autre, par peur de passer pour une ignorante.
Pourtant,
Je le suis,
Ignorante.
Je suis ignorante.

Je m’approche de l’Augurey,
J’avance ma main vers lui,
Le garde-chasse sourit pourtant, moi, j’ai peur.
J’essaie d’attirer son regard et demande :

- Je ... il est dressé ?

J’approche ma main,
Sans attendre la réponse du garde-chasse ...

- Salut toi, tu prédis la pluie, t’en a une de ces chances !

J’essaie d’afficher un sourire à l’Augurey,
Pourtant je me sens bête,
Bête, stupide et ignorante
.
J’espère que ce post vous convient