Son souffle s’éleva dans un nuage de fumée qui disparut devant ses yeux. Yeux rougis par les larmes qui avaient osé s’échapper du corps de ma jeune fille, mais heureusement pour elle elles avaient attendu d’être dehors et que le froid saisisse la chair de la jeune Delphillia et l’empêcher de les contrôler encore un peu. Assise par terre au pied d’un arbre qui lui permettait de ne pas avoir les fesses dans l’herbe gelée du parc, elle observait devant elle. Déçu, perdue, elle ne savait pas ce qu’elle allait faire, mais elle savait que ce duel avait été un vrai fiasco et elle avait laissé la victoire à un Serdaigle qui se croyait déjà plus fort que les autres. Elle c’était ridiculisée par la même occasion. Un duel… Elle aurait dû se battre à main nues comme quelqu’un de normal, sans magie en lui, elle aurait gagné, c’était sûr. Alors pourquoi était-elle sorcière si elle n’était pas capable de lancer correctement un sortilège ? Elle et sa baguette, elles n’avaient jamais eu ce lien dont avait parlé le professeur de sortilèges de sa première année. Une vaste blague… Elle soupira de nouveau, laissant son menton tomber sur ses bras croisés autour de ses genoux. Elle ne valait rien comme sorcière. Si, il y avait un truc qu’elle savait faire : voler.

Le regard de la jeune fille dévia automatiquement en direction des anneaux qui se dessinaient un peu plus loin. Son balai, lui elle le comprenait, le vent, l’air, la liberté. Elle commençait même à comprendre les courants et comment faire pour gagner de la vitesse en fonction des vents. C’était presque inné chez elle. Mais lancer un sort ? C’était comme si sa magie ne voulait pas d’elle, qu’elle se refusait à écouter Aliénor à collaborer avec elle, comme si elle était une personne enfermé en Aliénor qui ne cherchait qu’à s’échapper.

Elle an avait raz-le-bol. Marre de faire des efforts, de s’entrainer pour rien, elle avait passé tout son été entre sa deuxième et sa troisième année à s’entrainé et cette année, alors qu’elle croyait que ça allait mieux grâce à un meilleur contrôle des émotions, et bien comme si on venait de souffler sur un château de carte, tous ses espoirs venaient de tomber en ruine lors de ce duel. Duel qui traduisait parfaitement son niveau en magie, nul. Elle ne voulait plus s’épuiser à essayer, à quoi bon, c’était dans ses gênes, elle n’était clairement pas faite pour ça, alors autant arrêter les frais et ne pas s’obstiner dans un art qui ne serait jamais le sien. Elle excellait dans le sport, ça c’était fait pour elle, ses dessins aussi étaient bien, alors voilà, tout le monde ne pouvait pas réussir partout et bien elle, elle n’était pas faite pour lancer des sortilèges. Elle serra les poings, ses doigts s’enfonçant dans les bandelettes qui couvraient ses paumes et ses avant-bras. La colère montait peu à peu en elle, mais c’était très certainement la déception qui prenait le plus de place en son cœur actuellement. Elle s’en voulait, elle en voulait à ses parents d’avoir fait d’elle une sorcière, elle en voulait au monde sorcier aux élèves ici, à ses amis d’être venus regarder ce carnage, elle en voulait à tout le monde. La colère montait doucement jusqu’à exploser en elle, comme un barrage qui viendrait de céder sous la force des eaux.

Elle grogna et se retrouva à genoux, le poing planté dans l’arbre qui l’abritait. La douleur irradia son bras et de nouveau les larmes coulaient sur ses joues. Sa tête tomba en avant et quelques mèches échappées de sa queue de cheval couvrirent ses joues et balayèrent autant qu’elles ne le pouvaient les larmes de la quatrième année. Quand l’air passa de nouveau entre le tronc et son poing la jeune Delphillia sentit un picotement maintenant devenu habituel. Elle s’était encore fait mal. Sa canine vint immédiatement se planter dans sa lèvre inférieure. Bien entendu elle n’avait pas sa baguette… Elle lui était utile finalement. Elle secoua la tête de droite à gauche, non, elle ne voulait plus rien avoir avec ça, au diable sa baguette son corps saurait très bien guérir cette blessure qui était très certainement superficielle. Elle appuya son front contre le tronc maintenant face à elle, son regard fixait le sol et ses mains virent se placer devant celui-ci. Elle était capable de magie, mais c’était toujours imprévisible, dangereux. Elle était un danger pour les autres avec sa magie. Elle en a brisé des choses, mais si un jour ça se passait avec un être humain ? Non elle ne pouvait pas risquer ça.

Elle prit une grande inspiration avant de se retourner de nouveau et cette-fois poser son dos contre le tronc. Ses yeux volèrent sur le paysage, il n’y avait presque personne qui trainait dehors en cette saison et c’est pour ça qu’elle aime tant l’hiver. L’impression que tout est préservé dans le froid et réserve sa beauté pour des jours plus cléments. Ça lui donnait envie de dessiner. Oui, elle voulait dessiner ! Ça faisait si longtemps, elle était passé à côté de ce talent, de ce line avec sa mère. Voilà qui était bien mieux à développer plutôt que de s’acharner sur des sorts, elle ferait mieux de s’entrainer en dessin !

Elle passa une main dans ses cheveux pour les détacher alors d’un fin sourire étirait ses lèvres. Ça faisait si longtemps qu’elle n’avait pas ressenti le besoin de dessiner, d’entrer dans ce monde qu’elle aime tant et le coucher sur le papier. Elle admira encore quelques temps le paysage alors que le soleil entamait à peine sa descente. Il devait bientôt être 17h pour qu’il décline ainsi. Elle se releva, avant de passer sa main gauche sur ses phalanges droites. Une grimace passa sur son visage, ça allait passer, elle était forte, elle le savait. Alors elle prit le chemin de la salle commune de Poufsouffle, le gouter était toujours sacré, elle pourrait dessiner dans la salle commune sans que personne ne le remarque, bien trop occupé à engloutir des biscuits en tout genre.