Mercredi 18 Octobre dans l'après midi,
Avec @Mahaud Joyce au Cromlech,
Suite de ce RP,
Première année.

Charlotte avait rangé toutes ses affaires dans son sac et avait couru dans son dortoir. Il lui fallait un sujet d'entrainement pour sa camarde. Elle avait ensuite regardé partout dans les recoins de ses rangements et avait tout chamboulé. Elle se souvenait avoir vu une mouche morte proche de la fenêtre aux côtés de son son lit. Elle trainait ici depuis plusieurs jours, et avait glissé dans un recoin près de la panière à linge sale d'une de ses camarades. Elle l'avait remarquée en étant maladroite comme à chaque fois en trébuchant sur un bibelo échoué au sol.

La petite avait donc récupéré sa mouche et elle espérait qu'il y en aurait d'autres dans le parc ou encore des petits insectes qu'elles pourraient récupérer. Elle était certaine en effet que sa mouche ne suffirait pas mais il fallait quelque chose d'extensible pour pouvoir le faire gonfler. *Peut-être qu'un ballon suffirait ?* Le problème c'est qu'elle n'avait pas non plus de ballon à portée de main. Alors, elle enferma sa mouche dans un bout de tissu qu'elle gardait avec elle pour transporter des choses variées et elle abandonna ses affaires sur son lit avant de se précipiter vers l'extérieur.

Une fois sur le pont couvert, la petite admira le paysage brumeux qui leur était fourni en cette journée d'entrainement. Il allait être difficile de repérer des insectes par ce temps... De plus, il ne sortaient souvent que lorsque les températures étaient plus clémentes et cela faisait plusieurs jours que la pluie tombait sur le parc. Depuis le match de Quidditch, elle n'avait plus vraiment envie de se tremper. La petite blonde s'était dit qu'un sortilège d'imperméabilité lui serai vraiment utile dans ces cas là. Pourtant, elle avait appris que ce n'était pas de son niveau et cela la rendait triste. Elle voulait apprendre tous les sortilèges possibles tant qu'ils étaient utiles ! Il n'y avait pas de raison à ce qu'un sortilège soit plus difficile qu'un autre. Elle ne comprenait définitivement pas.

Sans s'en rendre compte, perdue dans ses pensées, elle était arrivée en face du Cromlech. Cet endroit avec quelque chose de reposant même si elle préférait définitivement l'arbre géant qui lui donnait l'impression de dominer le monde. Elle appréciait se rendre compte que la nature était puissante et puis, elle avait hâte de le découvrir en été lorsque de belles feuilles vertes le recouvriront. La petite soupira d'aise en sortant sa mouche morte de sa poche pour la déposer sur une grosse pierre sur laquelle elle s'assied pour attendre celle qu'elle pouvait peut-être considérer comme son amie. Elle se mit à chantonner un peu une mélodie qui sortait tout droit de son esprit. Elle était joyeuse, et on ne savait comment sa baguette atterrit dans ses mains.

La résonance de cet endroit lui plaisait, elle retint dans un coin de sa tête de ramener sa trompette dans ce lieu pour une prochaine fois. Le son qui en sortirait ne serait que sublimé par le lieu.

Je voulais attendre d'avancer un peu dans mes RPs pour écrire vite (ça devrait le faire maintenant ). J'espère que mon pas te convient !

ssoufflée, quelques mèches de cheveux collées sur son visage en sueur malgré la fraîcheur des cachots, Mahaud déposa sur son lit les lourds et encombrants manuels. Elle en profita pour prendre une écharpe bien chaude que son papy lui avait offerte l’an passé, et passer par la salle de bain. S’observant dans le miroir, elle soutint son regard pendant quelques minutes avant de baisser les yeux. Sa confiance s’était presque évanouie maintenant qu’elle se trouvait seule. Charlotte était bien gentille, mais elle n’allait pas pouvoir l’aider, c’était sûr. Elle s’était renseignée et il arrivait parfois qu’un sorcier ne soit pas suffisamment puissant pour lancer de vrais sorts, elle était peut-être de ceux-là.

Un nouveau regard à travers la surface réfléchissante et un frisson glacé envahit son corps d’enfant. Si elle pensait ainsi dès maintenant, il était toujours temps et de faire ses valises. Adieu monde sorcier, bonjour la monotonie moldue.

C’était hors de question.

Elle bondit hors de la salle de bain, récupéra sa baguette et courut à travers la salle commune puis le dédale du sous-sol. Ses souliers souples caressaient le sol, tandis qu’elle esquivait les groupes d’élèves dans le hall. Sa vision troublée par des épaisses mèches de cheveux, elle longeait les murs pour ne heurter personne. Puis le monde extérieur, loin du brouhaha estudiantin, lui ouvrit grand les bras.

Le pont suspendu, immense, tordu surplombait le vide, jouant avec la gravité, narguant le sol. Mahaud adorait ce pont à l’architecture bancale mais solide. Si ce pont était vivant, il s’entendrait à merveille avec Pénélope. Il y avait quelque chose de grave dans ce lieu, comme dans la maison de son père, tour solitaire face à la mer comme attendant un Ulysse qui jamais ne viendrait.

Ses pas se firent plus doux et lents à mesure qu’elle dérivait dans ses pensées. Mais le bout l’attendait bientôt, et devant elle le cercle de pierre tendait ses crocs vers le ciel voilé. Un soleil dardait péniblement ses rayons lumineux sur les rochers, et une mélodie atteignait Mahaud en plein cœur. Elle y ressentait de l’espoir, de la joie, comme une pâtisserie sucrée et inattendue, une de celle qui réchauffe l’âme. La jeune serpentard ne voulait pas déranger ce tableau étrange, et attendit quelques instants, tendant l’oreille vers le chant émouvant et les échos que les pierres faisaient ricocher. On aurait dit un chœur venu de nul part, dont elle était la seule spectatrice.

Alors qu’elle était en train d’oublier ce pourquoi elle était venue, la Joyce aperçut soudain, derrière le mouvement de la brume, la source de la mélopée assise sur un bloc. Elle s’approcha silencieusement de Charlotte, essayant de ne pas trop la surprendre. Par Merlin, elle-même détestait être surprise alors qu’elle se pensait seule. Elle fit un signe de la main en annonçant sa présence.

« Me voilà ! »

Elle fit un sourire gêné à sa nouvelle amie, et raide comme un inferius, elle se posta près d’elle regardant avec curiosité le bout de tissu sur lequel un point noir contrastait.

« Qu’est-ce que c’est ? Ton goûter ? »

La fillette s’approcha un peu plus avant d’éclater de rire. Il s’agissait d’une mouche morte, qu’elle avait prise pour une malice réglisse.

La baguette entre ses doigts virevoltait. Depuis qu'elle l'avait, elle se posait beaucoup de questions à son sujet et avait pris pour habitude de la manipuler dans tous les sens sans vraiment s'en rendre compte. Et c'est de la sorte qu'elle se trouvait assise sur la pierre en rêvassant de sa trompette qu'elle pourrait bien sûr emmener ici un jour. Elle devrait le faire, c'était obligé. Est-ce qu'elle pourrait un jour emmener quelqu'un danser en ces lieux ? Elle ne s'était pas encore fait assez d'amis pour le savoir, mais elle allait bien pouvoir trouver quelqu'un qui aimait danser la farandole sur un air de trompette. Elle abandonna son étrange pensée et laissa les notes la porter.

Elle s'étira vaguement en songeant que Mahaud ne devrait plus tarder maintenant après tout, elle avait un peu attendu sans que cela ne devienne trop long. Elle avait hâte de faire de la magie. Sans non plus être une pro, préférant surtout la métamorphose à la défense contre les forces du mal, elle savait qu'elle ne serait pas un professeur très qualifié pour ce qu'on lui avait demandé mais elle se doutait que cela allait être amusant. Elle promena vaguement son regard autour d'elle à la recherche d'un insecte qui trainait pour le faire gonfler. Les insectes c'était moins gros que les lutins et utiliser quelque chose comme une mouche morte était parfait pour l'exercice. Seulement, une fois la mouche gonflée, elle ne saurait que faire pour la faire revenir à sa taille normal. Elle avait un peu oublié.

Un petit bruissement se fit entendre derrière elle et elle se retourna en entendant la voix de sa camarade. Immédiatement, elle arrêta ses sifflements. C'était toujours moins simple de parler et de siffler en même temps... Sa camarade avait l'air un peu trop tendue pour la rencontre qu'elles faisaient. Pour la détendre un peu, elle se leva d'un bond et fixa sont regard dans celui de la verte. Sa voix était éclatante. Elles n'avaient plus qu'à répéter le sortilège toutes les deux, comme la musique, la magie était si belle ! Sa voix était débordante de confiance. Aucun moyen que cela ne fonctionne pas.

- Alors t'es prête ?

Avec un éclat de rire face à la réflexion de Mahaud, Charlotte déclara.

- Une mouche ! Je l'ai trouvé dans un coin de mon dortoir ! J'ai eu de la chance de la trouver parce qu'il y a des chats partout dans le château ils auraient pu l'avoir avant moi ! M'enfin faut bien qu'on ait un truc à faire gonfler ! On devra en trouver d'autres quand on aura lancé le sortilège !

Elle attrapa une mèche de cheveux dans sa main et se rapprocha encore de l'autre fille. Sa baguette était brandit devant elle.

- Dis moi, tu fais comment pour lancer le sortilège ? Tu penses à quoi ?

« Oh ! Je croyais que c'était un réglisse ! »

La joie et l’entrain de Charlotte étaient contagieux, la serpentard, dont le doute était une caractéristique permanente et envahissante, se sentait presque en confiance devant l'assurance de la jeune blonde. Elle lui rendit un regard à peine moins enthousiaste que celui, clair et gris de Charlotte.

La mouche, raide morte sur le mouchoir, lui semblait cependant un moyen très étrange de réussir un sortilège. Ce n'est que grâce aux paroles de la Poufsouffle que Mahaud tilta enfin : elle allait gonfler une mouche morte ! Bien sûr, en Défense contre les Forces du Mal, il lui fallait une cible ! Mais c’était tout de même chelou de vouloir faire gonfler cette petite bestiole alors qu’elle était morte. Surtout pour Gonflus qui nécessitait comme objectif un être vivant, lui semblait-il. Une mouche morte était-elle un être vivant ? La suite de leur expérience allait certainement répondre à cette question – à part si elle échouait. Mais si elle voulait progresser, il lui fallait se donner les moyens, tout donner quoi. Un regain de vigueur l’envahit.

« Tu as pensé à tout ! J’avais oublié qu’il fallait lancer le sort sur quelque chose … ça t’informe de mon niveau … »

À force de rester plongée dans la théorie, la jeune Joyce oubliait fréquemment que la magie ne s’étudiait pas comme l’Histoire – chose qu’elle regrettait. Agiter sa baguette dans tous les sens la lassait. Au début, pendant les premières semaines de cours, elle avait été ravie d’apprendre à utiliser son précieux bâton de bois, mais avait vite déchanté en voyant que cela était beaucoup plus difficile que cela ne le présageait. Dans toutes les matières pratiquant la magie : sortilège, métamorphose, défense contre les forces du mal, elle était à la traine. Et plus elle échouait, et moins elle s’entrainait, et moins elle avait envie de réussir, et plus elle échait. Sacré cercle vicieux. Elle s’était presque faite à l’idée qu’elle n’était qu’une demi-sorcière, comme son statut de sang le prouvait. Aujourd’hui était un jour décisif, c’était le moment ou jamais de se prouver à elle-même qu’elle pouvait le faire, sinon … Sinon quoi ? Elle retournerait chez les moldus ? Hors de question.

« Je pense que je suis pas douée en magie… Mais qui ne tente rien, sa voix s’arrêta, laissant en suspens le reste de l’expression. Elle se racla la gorge. En théorie, il faudrait que je visualise ma cible en train de gonfler, je crois. Mahaud sortit sa baguette de sa poche et fixa le mouchoir blanc et l’insecte posé dessus. Que je cible précisément la mouche, à peu près comme ça. Elle tendit son bras droit, tenant sa baguette, vers le banc. Et que je prononce la formule, distinctement… »

Elle baissa son bras et se tourna vers Charlotte.

« C’est bien ça, non ? Tout le monde parle "d’étapes" mais j’ai comme l’impression qu’il faut faire tout ça à la fois, et du coup, j’m’emmêle les pinceaux. Du coup, ça ne fonctionne jamais comme il faut : soit il se passe rien, soit j’fais exploser des trucs ! »

Et se retrouver couverte de morceaux d’insectes c’était pas ce que la verte & argent appelait une partie de plaisir. Elle espérait que cela n’arriverait pas ce jour, surtout devant Charlotte ! Mahaud avait repris son souffle et sourit à la blonde, elles étaient là pour s'entraider, morceaux de mouche morte sur le visage ou non, elle allait forcément réussir à lancer ce fichu maléfice surtout avec une si joyeuse coach à ses côtés. Non ?

La magie était juste magnifique. Charlotte adorait la pratiquer et enseigner quelque chose à sa peut-être future amie la ravissait. Elle se sentait tellement à l'aise qu'elle aurait pu laisser tomber toutes ses affaires sur le sol et s'allonger en compagnie de la verte dont elle trouvait la compagnie très appréciable.

Aussitôt que la verte déclara ses pensées sur son faible niveau en magie, le regard de Charlotte s'assombrit. Quelle négativité ! Les deux derniers mois, elle avait essayé d'aborder la magie comme si c'était quelque chose de délicat à utiliser mais de très sympathique et amusant. Mahaud avait l'air, elle de voir la chose d'une manière bien différente qui la perturbait quelque peu... il était certain qu'une chose était nécessaire et que la verte ne l'avait pas. Du moins... Elle en avait l'impression...

- T'sais on est qu'en première année et ça fait même pas deux mois qu'on est là ! De là à dire qu'on puisse déjà être douées en magie... Je ne sais pas si c'est possible ! Mais vu comme tu pars j'suis pas sûre que ça soit la bonne méthode...

Un air un peu triste s'afficha sur son visage.

- J'te dirais bien que t'as oublié des étapes mais en fait y'a un truc hyper important que t'as pas dit... T'sais les profs en parlent souvent et puis c'est assez logique. Pour faire de la magie il faut y croire !

Une lueur enthousiaste s'illumina dans ses yeux.

- C'est pas bien compliqué en fait ! Tu m'as d'jà dit que tu allais pas y arriver alors que t'avais même pas essayé ! C'est pas comme ça que ça va marcher !

Elle sauta trépignait sur place. Complètement subjuguée par ce qu'elle était en train de dire, elle se sentait incapable de s'arrêter. C'est pourquoi elle s'exclama.

- C'est clair qu'il faut faire un peu tout en même temps et j'trouve pas ça facile aussi mais j'pense que l'but c'est qu'après ça vienne tout seul ! C'est pour ça qu'il faut qu'on s'entraine beaucoup au début et après on deviendra super forts en sortilège ! Déjà j'ai l'impression que tu visualise pas mal ! Mais après t'as pas parlé de tes sentiments !

Elle se souvenait que Miss Holloway avait parlé de colère lorsqu'ils avaient pratiqués le sortilège pendant les cours.

- La prof a dit qu'il fallait pas être énervé quand on lançait ce sort sinon c'était pour ça que la mouche éclatait. Du coup c'est peut-être ça ton problème ? Tu crois que ça t'énerve de lancer des sorts ?

Elle avait déjà bien trop parlé, tant qu'elle en était essoufflée. Elle psalmodia ensuite comme un mantra qu'elle avait appris par cœur. La magie s'était frayé un chemin jusqu'à son cœur même si pour le moment elle préférait nettement aller grimper aux arbres que s'entrainer.

- Concentration, sentiments, visualisation, formule et gestuelle ! C'est les cinq choses auxquelles il faut penser ! Tu t'en souviens ?