Le printemps commençait. Saison de la joie, des oiseaux, des amoureux...
Mais Sophie était loin de cet état d'esprit.
Elle avait enchaîné les mauvais moments aujourd'hui : elle ne s'était pas réveillée à l'heure, avait dû manger en cinq minutes, était arrivée en retard à son premier cours.
Elle avait ensuite eut une évaluation surprise, un professeur qui a gardé la classe plus longtemps et ayant un travail à rendre, elle avait sauté le déjeuner.
C'était donc une très, très mauvaise journée pour Sophie.

Après que tous ses cours soient finis, la jeune fille décidait d'aller se détendre et décompresser à sa place favorite, son jardin secret, un vieil arbre dans le fond du parc qui avait un creux dans son tronc, ce qui lui permettait de s'asseoir.
Elle avait l'habitude de se réfugier à cet endroit, loin de tous les élèves, pour lire, travailler, ou juste observer la nature.
Aujourd'hui, elle espérait que le calme du parc lui permettrait de retrouver sa sérénité.
Elle se réjouissait déjà de pouvoir continuer un de ses livres, Orgueil et Préjugés.
Le roman de Jane Austen l'attendait depuis quelques jours au fond de son sac, et Sophie avait hâte de commencer sa lecture pour lui permettre de s'échapper dans son propre monde.

Mais quand Sophie arriva dans le fond du parc, elle aperçut une silhouette adossée au viel arbre.



Réagissant au quart de tour, Sophie vira au ton rouge et se précipita sur la personne.
Regardant à peine son interlocuteur, elle s'indigna

-Désolé mais je crois que tu es à ma place.
J'aimerais bien que tu t'en ailles s'il te plaît, dit-elle d'un ton sec.

Goran avait passé une assez mauvaise journée. Certes elle n'était pas pire que ce jour de son enfance où il s'était ouvert le dos sur toute sa longueur, mais il avait apprit que sa soeur était gravement malade et avait été transportée à l'hopital. Elle s'en sortirai mais en attendant elle souffrait beaucoup. De plus il s'était disputé avec son frère. Ici, au Soleil, le vent dans les cheveux, il se sentait mieux et lisait tranquillement. Il n'avait en aucun cas besoin qu'on vienne le déranger, pourtant une jeune fille arriva en lui parlant d'un ton sec.

-Désolé mais je crois que tu es à ma place.
J'aimerais bien que tu t'en ailles s'il te plaît

En temps normal, Goran aurait surement réagit autrement, mais il était à bout de nerfs. Il répondit d'un ton encore plus sec que celui de la jeune fille :

- Le parc est à tout le monde que j'sache !

Il continua à lire sans lever la tête vers la première année.

- Ecoutes... j'ai eu une mauvaise journée alors je te prierai de me laisser tranquille et de pas venir m'embêter ! Tu peux très bien trouver un autre endroit pour t'installer.

Il regardait toujours son livre, mais il ne lisait plus. Qu'est ce qu'elle avait cette pauvre folle ? Il avait parfaitement le droit d'être là, pour qui elle se prenait ? Non mais !

Surprise par ce qu'elle venait de dire, Sophie regrettait déjà. Ce n'était pas sa nature de s'énerver ainsi sur un inconnu qui ne lui avait rien fait et rien demandé.
Mais lorsqu'il lui répondit d'un ton encore plus sec, elle fût encore plus surprise, et elle qui avait déjà commencé à se calmer commença à voir rouge.
Elle détestait qu'on lui parle sur un ton autoritaire ou qu'on lui donne des ordres.

Il replongea la tête dans son livre et rajouta quelques mots sans lever la tête.
Pour qui la prenait il donc ?
Était elle si énervante et sans intérêt qu'il ne perdait même pas du temps à relever la tête ?!

Oui il est vrai, d'un regard extérieur, elle devait sembler être une petite peste.
Mais la jeune Gryffondor n'était pas dans son état normal, et elle décida qu'elle continuerait à l'ennuyer, juste parce qu'elle n'avait pas aimé la manière dont il lui avait parlé.
Il ne voulait pas qu'il l'embête ? Très bien, elle ne parlerait pas.
Il voulait qu'elle se trouve une autre place ? Encore mieux ! Elle avait sa petite idée pour obéir à cette requête.

Sans se démonter, Sophie avança jusqu'au jeune garçon, et s'asseyait en tailleur, face à lui.
Puis, fouillant dans son sac, elle sortit son exemplaire de Orgueil et Préjugés.
Elle l'ouvrit à la page marquée par un cadeau de sa petite sœur, un marque-page orné d'une petite aquarelle de couleurs pastels.
Elle lut quelques lignes, puis releva les yeux furtivement, voulant voir la réaction du jeune garçon..

@Goran Willow c'est à toi !
Écrire les réactions de ma protégée a été très drôle pour moi elle n'a pas l'habitude de se voir comme ça, et moi non plus !