La fraicheur du soir commençait à se faire sentir et Deryn regagnait le château d'un pas léger. Elle avait passé une bonne partie de son après-midi perchée dans l'arbre de Tim à tailler un bout de bois. Malgré sa bonne humeur, l'irlandaise s'inquiétait pour Lilly, qui allait probablement bientôt être appelée pour ce stupide tournoi dans le dominion. Une chose était certaine, Deryn ne pourrait rien faire pour aider l'adolescente là-bas et les grands discours de soutien n'était pas non plus son point fort. Elle avait donc décidé de lui offrir un petit quelque chose pour la soutenir. En référence au temps qu'elles avaient passé ensemble l'an dernier, Deryn avait donc décidé de sculpter un petit hibou en bois. Le résultat qu'elle tenait au fond de sa poche n'était pas parfait mais, il avait le mérite de ressembler plus à un hibou qu'à une pelote de rejection contrairement à son premier essai.

Au détour du sentier, elle aperçut soudain une silhouette bien connue. Aussitôt, elle sourit à la vue de Chems, assis, dos à elle. Dire qu'il aurait pu être à la place de Lilly et partir lui aussi. Cette pensée la fit frissonner.

La vieille au soir, elle n'avait pas eu l'occasion d'aller danser avec l'irlandais pour la Saint Patrick ni même de trinquer d'ailleurs. Elle se mordilla la lèvre en se disant que c'était peut être là l'occasion d'aller le voir. Il était visiblement tout seul, sans le grand Jeff pour lui tenir compagnie.

Elle bifurqua donc et se dirigea vers son camarade de maison. Une idée soudaine lui vint et elle se mit à progresser sur la pointe des pieds tandis qu'un sourire malicieux grandissait sur son visage. Une fois toute près, elle s'avança d'un coup, plaçant ses mains froides sur les yeux de Chems. Petit jeu des plus classiques, elle attendit un instant qu'il devine qui se tenait derrière lui puis, histoire de ne pas se vexer parce qu'il annoncerait le nom de quelqu'un d'autre, la jeune fille ajouta.

- Alors comme ça, on évite la piste de danse pour la Saint Patrick ?

Il devrait bien reconnaître sa voix à défaut de son humour douteux.

Bon je manque d'inspiration pour le titre. Si une idée te vient...

Ce week-end, comme tous les autres avant lui, était parti trop vite. Trainer dehors donnait l’impression à Chems d'étirer le temps. De se rapprocher avec plus de douceur du terrible lendemain de cours. Le soleil se couchait moins vite lorsqu’il était là pour le voir, même si les lueurs de la grande salle annonçaient que le dîner n’était pas loin, et avec lui le coucher. En attendant, le ciel était encore assez clair pour voir jusqu’à la deuxième rangée de sycomore et d’if de la forêt interdite. Le soir, l’irlandais savait que même sa lisière était brouillée dans l’obscurité.

Mais alors qu’il était ici, à s’accrocher aux derniers rayons de lumière de la journée, quelqu’un avait cru malin de les lui masquer.

Il inspira profondément par le nez, se préparant à rouspéter. L’odeur du bois lui chatouilla les narines alors qu’une voix familière arrivait à ses oreilles. Deryn. Il bascula sa tête en arrière, s’extirpant du dessous des paumes de la farceuse.

« Considère ça comme une faveur, j’vous aurais tous ridiculiser avec ma technique impeccable de la jig » fanfaronna-t-il en contemplant le visage de sa camarade à l’envers.

Il l’invita à le rejoindre en tapotant l’espace à côté de lui, attendant qu’elle s’installe pour compléter : « Ou alors j’aurais envoyé mes sandales sur Helga par accident et me serais fait bannir pour toujours de la maison. » Il sourit en haussant les épaules. « Je ne pouvais pas prendre ce risque. »

Jetant un coup d’œil derrière lui, il ne trouva personne pour attendre la jeune fille.

« D'où tu r’viens ? »

L'adolescente ne put s'empêcher de rire à la remarque de son camarade. Pauvre Helga elle n'aurait sûrement pas apprécié. Deryn prit son air sérieux et hocha la tête pour appuyer les propos de Chems.

"Tu as bien raison. Le risque était trop grand. Pire que ton bannissement, les soirées Saint Patrick auraient pu être interdites à tout jamais en salle commune. Le drame."

C'est avec un plaisir non dissimulé qu'elle s'installa à côté de Chems, répondant ainsi à son invitation. Elle suivit son regard derrière. Que cherchait-il ? Elle comprit soudain suite à la question du garçon. Elle se retint de glisser sa main dans sa poche. Aborder le dominion et Lilly n'était pas forcément l'objectif du jour et ça impliquait de parler de Tim... elle pesa mentalement le pour et le contre avant de répondre.

"Je bricolais dans un arbre. J'ai... enfin, je m'occupe d'un botruc et j'aime bien passer du temps perché avec lui. Il est rigolo. Il aime bien quand j'apporte des livres ou quand je dessine. elle ajouta en riant. Bon je crois qu'il aime encore plus les cloportes que je lui apporte. C'est un vrai Poufsouffle."

Deryn sourit laissant ses yeux se perdre sur le paysage devant elle. La vue était belle en cette fin de journée. Elle reprit la parole après quelques instants de réflexion. C'était compliqué de parler de choses sérieuses avec Chems.

"Je rentrais mais je t'ai aperçu alors, j'ai décidé de faire un détour. J'ai un truc dont je voudrais te parler mais... je voudrais pas que tu te vexes ou que tu... me fasses la tête. "

Quelle formidable approche Deryn songea t-elle ironiquement. Tout en finesse. Chems allait s'imaginer qu'elle lui avait fait une crasse. Bon peut-être que ça allègerait la suite après tout.

« Naaa… » nia Chems de tout son faible accent irlandais sans avoir réellement l’intention de contredire. Fasciné par ce qu’il apprenait tout juste, il insista : « T’es en train de me dire que t’as réussi à l’adopter ? Il te reconnaît ? Et il s’approche et tout ?»

L’interrogea-t-il encore et encore, mais en vérité le sourire que portait la jeune fille en parlant de l’animal était assez indicatif. Savoir qu’elle était parvenue à faire de cette petite chose craintive un ami l'épatait. Suivant le regard de Deryn en pensant qu’il lui donnerait peut-être un indice sur l’arbre de son protégé, il observa l’air paisible de la brune quelques secondes en silence. Cependant, et plutôt rapidement, l’envie de le bousculer un peu lui fit ouvrir la bouche.

« Quel genre d’histoire ça aime entendre un botruc alors ? Aventure ? Fantaisie ? Ça serait marrant ça tiens… Ou alors les histoires d’amuuuur ?»

Il tira en jouant du sourcil. Envisager tout ce que Deryn racontait était déjà bien extraordinaire sans ajouter plus de détail mais il s’amusait à enjoliver cette image.

Déjà rendu quelque peu curieux par la première partie de la réponse, la seconde en revanche piqua cette curiosité d’une tout autre manière et éveilla vicieusement sa suspicion. Aussi il avait laissé à sa camarade le champ de poursuivre, mais forcé de constater que le silence s’imposait à la place, l’encouragea en bannissant au mieux la méfiance de son visage et de sa voix :

« Je t’écoute ? »

L'intérêt de Chems pour son ami de brindilles fit plaisir à Deryn qui s'apprêtait à lui répondre mais fut coupée net dans son élan par la suggestion de lecture du Poufsouffle. Savait-il déjà de quoi elle voulait lui parler ? L'irlandaise sentit ses joues chauffer un peu plus que de raison étant donné les températures du jour. Elle décida, cependant de parler encore un peu de Tim le temps de réfléchir à comment annoncer les choses.

"Pour le moment, ce qu'il préfère ce sont les livres documentaires sur les animaux. Surtout les livres magiques avec des illustrations qui bougent mais il déteste les rapaces. En ce moment, il est très pot de colle quand je viens le voir." Elle fronça les sourcils soudain sérieuse avant de reprendre sur un ton froid malgré elle. "C'est à cause de l'autre idiote de Gryffondor. Elle a bien failli le tuer l'autre jour. En plus elle me prend pour un troll et me menace de me foutre à l'eau. Elle est vraiment... enfin. C'est pas de ça dont je voulais te parler "

Deryn se mordilla la lèvre dans son petit tic habituel quand elle doutait ou se concentrait.

"Je suis amoureuse de toi Chems."

Bon voilà c'était dit. Ce n'est pas du tout comme ça qu'elle avait prévu de faire les choses. Pas du tout du tout même mais, c'était sorti sans qu'elle n'est vraiment le temps de se rendre compte de ce qu'elle faisait. Comme d'habitude finalement.

Deryn délaissa enfin le paysage pour poser ses yeux dans ceux du Poufsouffle assis juste à côté d'elle, guettant sa réaction. Elle sentit le rouge lui monter de nouveau aux joues tandis qu'elle se disait que le soleil du soir illuminait magnifiquement les pupilles vertes sombres de l'irlandais.

Quelque part, dans un coin très isolé de sa conscience, une part de lui savait, et avait envie d’admettre, qu’il avait été dans le camp adverse un jour avec Aizon, bien que les circonstances aient été différentes, le résultat des courses était à peu de choses près similaire. Néanmoins en dehors des raisons responsables de la condition du botruc, savoir que l’aversion de son amie pour les eaux profondes avait été utilisée contre elle l’horripila. Songeant qu’il voulait bien un nom à mettre sur cette description, et pourquoi pas un visage plus tard, Deryn fut prompt à lui rappeler qu’il y avait autre chose. C’est vrai… Cette chose qui inquiétait autant sa camarade, il devait lui prêter au moins une oreille attentive. Il souffla par le nez, pas parce qu’il n’avait pas envie d’écouter, mais pour se délester de sa frustration naissante. Ce n’était pas tous les jours qu’il avait l’occasion d’entendre les dessous d’une ruse dont il était la cible avant d’avoir le malheur d’en prendre conscience lui-même. Une ruse à faire se sentir coupable même son instigatrice visiblement.

Pourtant ce qui arriva à ses oreilles n’avait rien de malicieux.

Ce qui arriva à ses oreilles éclipsa son environnement, le parc, le château, les moustiques, tout s'affaissa autour du profil tendu de Deryn avec autant de temps qu’en aurait demandé un claquement de doigt. Ce petit botruc extraordinaire qui venait tout juste de l'émerveiller devint insignifiant. Comme son assaillante. De simples paroles portées par le vent, la déclaration prit corps complètement lorsque Deryn se retourna à son tour, faisant remonter un frémissement le long de l’échine du garçon au croisement de leur regard. « Tu… » Amoureuse ? Après l’avoir entendu en faire une blague deux secondes avant, elle en faisait mention avec tant de gravité... Les affaires du cœur étaient considérées par Chems avec ironie ou indifférence, et il n’y avait pas d’entre deux tant qu’il était inclus. Voir Deryn aussi chamboulé maintenant lui rappela assez brutalement sa propre insensibilité à cet égard. Mais distrait, il ne pensait pas à s’en lamenter, les mots ayant précédé l’aveu inattendu le perturbant davantage.

Pour n’avoir jamais invité ce sentiment à joindre ses préoccupations, il ne le pensait pas pour autant en être un que quelqu’un puisse se reprocher avant que la brune le sous-entende.

Il se tourna donc, repliant sa jambe droite pour bien faire face à sa voisine, sa camarade de maison et amie, sans avoir à tordre le cou. Au moins comme ça, il pensait montrer qu'il n'était pas prêt à faire la tête. Plus déstabilisé par cette rougeur qu'il était si peu habitué à voir chez elle, sa gorge se serra.

« Deryn j’ai pas envie que les choses changent. Tu comptes beaucoup pour moi et je t'aime fort... Mais pas comme ça. »

Instant suspendu. La Poufsouffle se sentait à la fois terriblement tendue, parfaitement stupide et en même temps tellement soulagée d'avoir enfin dit à Chems ce qui la tracassait depuis des mois. Maintenant que les mots avaient passé la barrière de ses lèvres, le problème était que c'est Chems qui allait devoir annoncer la suite et Deryn appréhendait soudain la réponse qu'elle qu'elle puisse être. Elle se mordilla la lèvre tandis que le garçon se tournait vers elle, l'air grave, n'osant pas le quitter des yeux une seule seconde.

Et puis soudain, la réponse jaillit provoquant chez l'adolescente une explosion étrange de sentiments. Une part d'elle même avait envie de pleurer là, tout de suite parce que, même si elle savait au fond d'elle même que c'était peu probable, elle avait espéré que Chems puisse partager cet étrange sentiment avec elle mais aussi parce qu'elle non plus ne voulait pas que les choses changent, surtout pas. Elle voulait pouvoir continuer à compter sur lui, à l'embêter et à jouer aux cartes les jours de pluie. Alors, contre toute attente, elle se redressa d'un bond et se jeta à son cou, trop contente qu'il ne lui fasse pas la tête ou qu'il ne lui demande pas de l'éviter jusqu'à la fin de leur scolarité.

"Merci Chems !"

Se rendant soudain compte que sa réaction pouvait être quelque peu gênante, elle s'écarta du Poufsouffle en souriant alors que quelques larmes coulaient toutes seules sur ses joues.

"Excuse moi. J'avais tellement peur que tu me fasses la tête parce que.. ça te gêne ou... je sais pas. Désolée je... J'ai le droit de continuer à t'embêter de temps en temps alors ?"

Rattrapant instinctivement Deryn d'un bras, se stabilisant de l'autre, il répéta bêtement son remerciement à sa suite. Merci pourquoi ? Interloqué, il laissa sa prise faiblir en sentant sa camarade s'éloigner, et immédiatement, en voyant les sillons mouillés sur ses joues, voulu la ramener dans une autre étreinte tandis qu’elle lui répétait une nouvelle fois les raisons de sa crainte. Assez rapidement, Chems ramena le même bras qui avait enserré la brune pour attraper une de ses mains et appuyer le fait que rien de ce qu'elle lui disait ne s'était passé.

« Alors c'est ça... Tu veux m'embêter. Et moi qui pensais qu'on s'entendait bien. »

Paré d'un rictus trop faux et trop faible à l'image de sa, soi-disant, désinvolture, il pensait pouvoir alléger l'atmosphère en faisant semblant de comprendre la question à l'envers. Cependant il s'avéra que même lui ne pouvait pas se convaincre de sa propre tentative, pas quand il savait qu'il avait blessé Deryn de cette manière. Deryn qui, si désintéressé, s'inquiétait de ses émotions à lui avant de prendre en considération les siennes. Ce sourire avait toujours été un qu'il aimait voir, seulement maintenant, il lui était déchirant alors qu'il l'observait entre ses larmes.

Doutant qu'elle soit consciente des signaux contradictoires qu'elle lui envoyait, Chems serra un peu plus sa paume avant de relever leur main conjointe pour essuyer du dos de la sienne les joues de l’adolescente.

« Bien sûr que t’as le droit. Je serais toujours là pour toi, d'accord » il lui promet dans sa tâche. « Toujours, peu importe quoi... ».

Sincère jusqu'alors, le garçon se ravisa beaucoup moins sérieusement pour ajouter : « Ssssauf si ça implique des bigoudis. Je trace la limite aux bigoudis ».

Une immense lassitude s'était emparée de la Poufsouffle comme si le fait de laisser larmes et mots s'échapper avait un coût d'énergie bien plus lourd que prévu. Deryn se sentait fatiguée physiquement et se rendait compte que son esprit lui-même manquait de légèreté. Les histoires sombres de Poudlard, le comportement étrange de ses parents, les menaces de la folle de Gryffondor et ce secret qu'elle avait gardé depuis quelques mois l'avaient finalement épuisée sans qu'elle s'en rendent compte. Heureusement que Chems était là pour la réconfortée à cet instant.

Ce n'est qu'en sentant le chaleur d'une main appuyer doucement sur sa joue qu'elle se rendit réellement compte de l'état dans lequel elle devait être. Elle attrapa le bout de sa manche de sa main libre et d'un revers rapide essuya les dernières traces d'humidité sur son visage tout en se concentrant pour ne pas relancer l'inondation.

Les paroles de Chems manquèrent de la faire replonger tant elle était submergée par toutes ces émotions contradictoires jusqu'à ce qu'il ajoute la mention des bigoudis. Le sourire de Deryn revint plus franc même si ses yeux gardaient quelques traces de la conversation précédente. Elle prit l'air le plus sérieux possible avant de répondre, refoulant rires nerveux et sanglots.

"Pourtant ça t'allait bien. Mais si tu insistes, je prends note pour les bigoudis."

Puis, sentant qu'un trop long silence allait vite devenir gênant, Deryn songea que Tim serait une parfaite diversion, d'autant que Chems avait eu l'air très intéressé.

"Et il faudra que je te présente Tim un de ces jours. Je suis sûre qu'il va te plaire. Tu pourras lui lire l'histoire de ton choix, on verra si elle lui plaît."

La Poufsouffle tenait toujours la main rassurante de son ami, profitant encore un peu de cet instant de calme retrouvé après la tempête.

L’effet qu’à la mention est très léger, bien qu’elle décoche tout de même une réaction qui donne envie à Chems de renifler un de ces rires spontanés que Deryn arrive trop bien à lui déclencher. C’est ça, payes toi ma tête. Pourtant, si les commissures de ses lèvres veulent réellement décrire un sourire, il ne parvient pas tout à fait à se départir de la contorsion soucieuse de son visage. Si “se payer sa tête” était ce qu'il fallait pour disperser ce qui persistait à embrumer l'expression de Deryn maintenant, alors il voulait bien étendre sincèrement cette invitation. La brune enchaîna ensuite sur un étrange Tim qui fit pencher la tête du garçon d'intrigue. Cherchant déjà dans sa mémoire s'il n'avait pas déjà entendu ce prénom, le contexte apporté par le reste de la phrase éclaira sa lanterne et redressa son cou tordu. Le botruc ! Wow, il lui semblait que ça faisait une éternité qu’elle lui en avait parlé après la révélation qui avait suivi.

Chems s'imagina cette rencontre dans l'instant seulement pour être freiner par le fait qu'il n'avait aucun livre, ni sous son lit, ni dans ses souvenirs, dont il aurait pu conter l'intrigue. Il pouvait remplir une journée entière de vieilles légendes terrifiantes ou des synopsis magnifiés de films moldus, même fredonner quelques mélodies portant des récits courts et entraînant. Par contre des livres imagés, à part ceux de ces cours, il n'en avait aucun… Refusant cependant de laisser ce contre-temps rappé cette occasion qui se présentait à lui, il acquiesça vivement de la tête. Il trouvera bien une histoire à bricoler ou un air à associer à un support papier même s' il devait le dessiner lui-même pour ça. Du moins il pouvait essayer.

« Oh j'ai hâte ! Tu me diras quand » répondit-il à Deryn.

Deryn et ses yeux un peu lointains qui firent vaciller légèrement son engouement pour la rencontre avec la brindille. L’esprit de la jeune fille s’aventurait vers un quelque part qu’il avait envie de suivre mais dont il avait l’impression de ne pas avoir l’autorisation… ou plus. Ce n’était qu’une impression ? L'irlandais s’en pinçait les lèvres rien qu’à imaginer que ça ne le soit pas. Soudain il entendit sa propre voix, railleuse, demandé après les histoires romantiques et se rattrapa de justesse pour ne pas se cacher les yeux dans sa main libre.

Quel boulet.
Il ravala la boule de honte bloqué dans sa gorge.

« Vous vous êtes rencontrés comment ? »