∾ Contexte ∾

Vendredi 17 mars 2045, au beau milieu de la nuit. Edward Penwyn est réveillé par une chaleur inhabituelle. Paniqué, il croit d'abord que sa cellule est en feu avant de réaliser qu'un brasero a seulement été installé au centre de la pièce. La silhouette d'Ursula Parkinson emmitouflée dans un manteau noir est assise sur un tabouret juste à côté.

∾ Participant (1) ∾

▸ Edward Penwyn, 33 ans, professeur d'étude des Moldus en captivité (fiche)

∾ Tour 0 ∾
Edward Penwyn

Cela fait si longtemps que vous n'avez pas ressenti la chaleur caractéristique d'un bon feu... mais votre captivité est bien moins terrible que ce à quoi vous vous attendiez. Certes, personne ne vous parle. Les repas sont sommaires et vous accusez quelques kilos en moins. Mais depuis votre seul et unique entretien avec Ursula Parkinson, vous n'avez subi aucun sévisse. Si ce n'est celui d'être parfaitement seul et coupé du reste du monde.
Couché sur votre paillasse, vous croisez le regard de la cheffe du Conseil des sorciers. Elle vous invite d'un geste de la main à prendre place sur l'autre tabouret disposé près du brasero. L'expression de son visage, troublée par la lumière vacillante du brasero, vous semble très différente de celle que vous avez affronté il y a plus d'un mois déjà (autant dire une éternité pour vous qui avez perdu toute notion du temps).
Plus ferme, plus dure, plus froide, à ne pas en douter... mais ses yeux rougis ne sauraient tromper même le plus fou des hommes. Elle a sans doute beaucoup pleuré avant d'entrer dans votre cellule.

@Edward Penwyn vous avez jusqu'au dimanche 5 avril (23h) pour déclarer vos actions

Depuis le début de sa captivité, Edward était resté dans la même salle glaciale que celle où le terrible interrogatoire avait été mené. Il lui avait fallu plusieurs jours pour accepter les modestes repas qu'on lui apportait, ayant peur que ceux-ci aient été assaisonnés pour le faire parler davantage ou pire encore, lui faire du mal. Ce n'est qu'une fois la faim devenue intenable qu'il s'était résigné à manger ce qu'on lui apportait, et étonnamment, la nourriture était saine. 

En ressentant une chaleur étrange durant son sommeil, Edward se réveilla en sursaut. Paniqué, il pensait que sa sentence était arrivée et qu'on voulait le brûler vif. Après avoir regardé autour de lui, il s'aperçut que l'incendie qu'il avait imaginé n'était qu'un brasier installé en plein milieu de la pièce. L'expression de soulagement sur son visage disparaît dès lors que son regard croisa celui d'Ursula Parkinson assise à côté des flammes. 

Il se leva doucement de son lit, le cœur battant la chamade et l'esprit toujours embrumé par le réveil si abrupt. Le prisonnier suivit les consignes de sa geôlière et vint s'asseoir sur le tabouret libre. En regardant la sorcière, Edward remarqua qu'elle avait pleuré, mais il se retint de commenter. 

« Bonsoir Madame Parkinson, dit-il d'une voix fatiguée, dépitée et dénuée de toute haine. »

∾ Tour 1 ∾
Edward Penwyn

« Bonsoir professeur, vous répond-elle d'une voix privée de sa force habituelle. »
Elle reporte son attention sur le brasero. Un silence tendu s'installe entre vous, ponctué seulement par les craquements, ici ou là, d'un morceau de bois.
« Petite, je pensais vivre pour l'éternité, poursuit-elle. Le monde me semblait si vaste. Les possibilités infinies. Mais les choses se sont très vite gâtées pour moi et aujourd'hui, je suis persuadée que la vie n'est qu'une lente agonie. »
Elle vous observe du coin de l’œil. Elle laisse de nouveau le silence vous entourer avant de le briser :
« Seriez-vous prêt à tuer pour sortir d'ici et retrouvez vos proches, professeur ? »

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Les deux mains levées vers le brasier pour se réchauffer, Edward écoutait en silence la sorcière parler. Il se demandait bien pourquoi Ursula Parkinson était venu jusque dans sa cellule pour confier des pensées si intimes à un inconnu, à un être à qui elle avait promis les pires souffrances. Il fut cloué sur sa chaise, demeurant bouche bée plusieurs secondes, en entendant la question que lui posa sa geôlière. Ses sourcils se froncèrent tandis qu'il analysait la portée de cette interrogation. Libérait-elle vraiment le chef de la résistance si il faisait ce qu'elle lui demandait ? 

« Je serai prêt à bien des choses pour revoir mes proches, Madame. Il laisse une quinte de toux s'échapper de sa gorge avant de reprendre : Seulement, le meurtre est un acte innommable. Je l'ai toujours envisagé comme étant la solution ultime, celle qui s'impose lorsqu'il n'y a plus d'autres choix. Il se doit d'être justifié. »

Dès qu'il eut fini de répondre, la peur envahit Edward. Non seulement il avait peur de voir partir la seule personne avec qui il avait pu discuter depuis le début de sa captivité, mais il avait aussi peur d'avoir manqué la seule opportunité qu'il n'aurait jamais d'être libre. Les yeux fixés sur le brasier, il dit :

« Qu'attendez-vous exactement de moi, Madame Parkinson ? »

∾ Tour 2 ∾
Edward Penwyn

Ce jeu des silences durant lesquels elle vous fixe longuement, Ursula Parkinson semble le maîtriser à la perfection. Après un énième silence, vous la voyez saisir quelque chose à l'intérieur de son manteau.
« Que vous abattiez deux personnes pour moi et que vous me rameniez le corps de la plus jeune. »
Elle sort ce qui semble être deux photographies malgré que vous ne puissiez en apercevoir que le dos.
« Bientôt deux mois que vous pourrissez ici et vous êtes méconnaissable. C'était un moindre mal, même si personne n'est censé connaître votre identité là où vous serez peut-être envoyé. »
Son pouce caresse le dos des photos tandis qu'elle regarde vers le brasero, pensive.
« Je ne vous poserais pas deux fois cette question, acceptez-vous d'accomplir cette mission en mon nom en échange de votre remise en liberté ? »

@Edward Penwyn vous avez jusqu'au lundi 6 avril (23h) pour déclarer vos actions

Une inhabituelle nausée s'empara d'Edward lorsque la cheffe du Conseil des Sorciers lui annonça qu'il devrait tuer deux personnes dont une personne jeune. Il arrêta de fixer le brasero du regard pour plonger son regard dans les yeux dorés d'Ursula Parkinson.

« Le corps de la plus jeune..., répéta-t-il comme si le dire à haute voix changerait quelque chose. Vous voulez que je tue une enfant ? »

Une expression de pure incompréhension transparaissait sur son visage. Un terrible dilemme s'offrait à lui. Il était face à une situation à laquelle il n'aurait jamais cru être confronté. Son regard balaya à tour de rôle le dos des photographies et les yeux de sa geôlière. Après un long moment d'hésitation, Edward prit une grande inspiration pour se donner du courage et répondit :

« À quoi bon être libre et retrouver mes proches si je ne peux même plus me regarder dans un miroir ? Non Madame, je n'accepterais pas d'assassiner aveuglément deux personnes. Et ceci même si je dois rester dans cette prison pour le restant de mes jours. »

Un frisson s'empara de tout son être. Comme il lui était impossible de soutenir plus longtemps le regard de la sorcière, il se mit de nouveau à regarder les flammes.

∾ Tour 3 ∾
Edward Penwyn

Ursula Parkinson vous sourit. Elle semble fatiguée tout d'un coup, mais elle se lève quand même et balance les photographies dans le brasero où elles partent instantanément en fumée.
« Il est toujours bon de cultiver plusieurs options. Je sais désormais que vous ne m'êtes d'aucune utilité, dit-elle comme une conclusion à votre entretien. Bonne nuit professeur. »
Elle se dirige vers la sortie.

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Tandis que la sorcière prenait la direction de la sortie, un rire nerveux s'échappa de la bouche d'Edward qui venait de prendre conscience du spectacle auquel il venait d'assister. Des yeux rougis montrés à un ennemi. Une proposition insensée. Des photographies à demi-cachées.

« Vous mentez encore plus mal que mes élèves de Poudlard, s'esclaffa-t-il de manière si hystérique que l'écho de ses rires fut répercuté contre les murs de la cellule. Vous n'êtes pas venu me voir dans le but de m'offrir la liberté contre des meur... pour que je ... »

Ne pouvant plus articuler le moindre mot tellement son corps était agité de tremblements et son estomac était noué, il prit plusieurs secondes pour se calmer en prenant de grandes bouffées d'air. L'homme n'en avait pas fini, alors il enchaîna avant qu'Ursula Parkinson ne parte pour toujours.

« À quoi bon vous servir d'un professeur de Poudlard, une personne qui n'est jamais allé sur le terrain, comme assassin alors que vous avez littéralement une armée à votre disposition ? Il s'éclaircit la gorge avant de reprendre : J'ai d'abord pensé que vous vouliez me tester, voir si je pourrais être à votre service. Mais... vous n'êtes pas sotte. Vous vous doutez bien que ce ne sont pas quelques mois de captivité qui vont me faire changer de convictions. »

Il éloigne ses deux mains de la proximité du brasier, et se redresse pour regarder sa geôlière droit dans les yeux :

« Il ne reste plus qu'une possibilité. Vous êtes une fine stratège. Vous vouliez que le chef de la résistance commette un acte abject pour ébranler la résistance et jeter le discrédit dessus. Une lueur d'espoir et un sourire espiègle apparurent sur le visage d'Edward : Et cela ne veut dire qu'une chose. Ils n'ont pas disparu avec ma capture, et ils continuent de se battre. »

Il était sans doute fou, mais cette simple idée lui avait redonné des forces.

∾ Tour 4 ∾
Edward Penwyn

Ursula Parkinson se fige pour vous écouter. Elle vous présente son dos. Une fois de plus, elle laisse le silence s'insinuer entre vous comme un lent poison dont elle contrôle la prescription alors que vos derniers mots tonnent encore dans votre tête.
« Votre vision est trop étriquée, professeur, déclare-t-elle sans se tourner, sans même faire le moindre mouvement d'ailleurs. Nous ne jouons pas au même jeu vous et moi. Vous et votre petite résistance courrez après vos chimères tandis que moi et mon armée courrons après un mal que vous et les vôtres n'arriveriez même pas à imaginer dans vos pires cauchemars. Vous ne connaissez absolument rien à la souffrance. C'est pour cette raison que vous êtes restés aveugles à celle qui se propageait lentement mais sûrement dans notre monde. »
Silence.
« Vous savez ce que les puissants craignent par-dessus tout ? Cessez de vous bercer d'illusions, vos foules dissidentes ne les effraient en rien. Ce qu'ils craignent c'est qu'une personne encore plus puissante frappe un jour à leur porte. »
Elle vous présente son profil par-dessus son épaule.
« Ignatus et Leontius. Ces prénoms ne vous disent certainement rien mais leur nom forcément. Ce sont les dernières pousses de la famille Beurk. Ce sont elles que je compte bien faire exécuter pour mettre fin à cette lignée dégénérée. Leontius n'a de Beurk que le nom, à dix-neuf ans il est déjà le portrait craché de sa mère. Une certaine Eva Sepulveda. Je suis sûre que même vous, vous avez déjà entendu ce nom. Quant à Ignatus, il est le fruit d'un viol vieux de cinq ans. Le mien. »
Elle reprend le chemin de la sortie.
« Votre résistance n'est qu'une épine dans mon pied. Or je n'ai pas besoin de mon pied pour mordre les Sept Lignées du Nord à la jugulaire. Quant à vos amis, j'espère pour votre conscience que le sorcier qui a enlevé un Moldu devant le ministère de la Défense en laissant derrière lui un bout de sa jambe et de son bras, il y a de ça un mois, ne se revendique pas des vôtres. »
Un Pénitent ouvre la porte de la cellule.
« Quelque chose me dit que nous ne nous reverrons plus dans ce monde, professeur. Ni dans le prochain d'ailleurs. »

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