Dans le silence du matin, le réveil de Stella indiquait 6h23. Mais pourtant, le lit de Stella était vide. Les draps soigneusement pliés, le lit était parfaitement fait… C'était une habitude pour Stella, de se lever tôt, de faire son lit, puis de commencer cette nouvelle journée de vacances avec un petit texte rapide dans son journal de vie. C'était une idée qui lui était venue à l'esprit il y a deux ans, de faire un journal de vie : elle y notait la date, son humeur, ce dont elle avait rêvé, et pour finir, ce qu'elle avait envie de faire le matin, l'après-midi et dans la soirée. En fonction de ce qu'elle avait fait, elle cochait ou non la case. Puis, après, elle écrivait quelque chose si l'envie la prenait. Pour aujourd'hui, le journal se résumait à ça :

13 Août,
Je me sens légère et de bonne humeur,
J'ai rêvé que quelque chose d'important allait se passer, quelque chose qui allait changer ma vie à jamais…
Le problème, c'est je ne sais pas encore ce que c'est…

Ce matin, j'ai envie de faire :

- une blague à ma sœur,
- jouer aux aventuriers,
- terminer mon livre de Gardiens des Cités Perdues,

Cette après-midi, j'ai envie de faire :

- jouer avec Louise Leloup et des Moldus,
- aller au parc avec Louise Leloup,
- faire des blagues aux Moldus de la Superette

Ce soir, j'ai envie de faire :

- un jeu d'Echec version sorciers avec papa,
- aider maman à préparer le repas

Stella se relu, hocha la tête, et jeta un coup d'œil vers son réveil : 6h42.

"Bon, pensa-t-elle, j'ai largement le temps de m'habiller et d'aller chercher le petit-déjeuner en vélo" .

Sur ce, elle mit un jean avec un sweat à capuche et des baskets, prit sa sacoche qui contenait un peu d'argent Moldu, et descendit dehors pour aller chercher son vélo.

Elle frissonnait un peu dans l'air frais. Il y avait un peu de brume… Elle enfourcha son vélo, et partit vers la boulangerie dans le silence du matin…

Stella pédalait avec force sur son vélo, le vent lui fouettait le visage, faisant danser ses cheveux autour d'elle comme une auréole noire… La brume s'écartait sur son passage, et les oiseaux s'envolaient précipitamment…

Elle avait l'impression de voler, elle se sentait libre comme le vent…

Reprenant ses esprits, Stella ralentit et se cala sur une allure régulière et tranquille. Quand elle arriva à la boulangerie, celle-ci n'était pas encore ouverte, Stella attacha son vélo et attendit la boulangère, à savoir, Mme Pannetier.
Celle-ci était toujours adorable, et les gens du coin la surnommait "notre petite bonne-fée". Elle avait des cheveux caramels, des petites fossettes et un sourire d'ange. Elle avait toujours un sourire et une parole gentille pour ses clients.

Stella commençait à s'impatienter un peu dans le silence matinal, lorsque le rideau métallique de le boulangerie s'ouvrit dans un grincement chaleureux. Bien contente de pouvoir se réfugier dans les senteurs de la boulangerie, Stella entra précipitamment, en lançant joyeusement à l'adresse de Mme Pannetier :

- Bonjour Mme Pannetier ! Comment allez-vous ?

Celle-ci était entrain d'allumer les dernières lumières du fond de la boulangerie. Elle releva la tête, et sourit en apercevant sa cliente préférée, elle lui dit :

- Bonjour ma Stella ! J'vais très bien, et toi ? Viens, j'vais t'servir un p'tit chocolat chaud pendant qu'tu m'diras c'que tu veux prendre pour aujourd'hui !

Ravie, Stella ne se fit pas prier : elle alla s'assoir à un tabouret au comptoir, et scruta attentivement les viennoiseries et autres délices qui trônaient là. Mme Pannetier lui apporta une tasse fumante de chocolat chaud, y ajouta des guimauves et s'assit en face d'elle :

- Alors ma p'tite Stella, les vacances ? Tu profites bien ? Qu'est-ce qu'il y a de prévu pour aujourd'hui ? Tu vas aller voir ta copine Louise ?

- Oui, les vacances, c'est hyper cool ! Je m'amuse comme une petite folle ! Aujourd'hui, je sais pas trop ce qu'il y a de prévu, mais en effet, je vais essayer d'aller jouer chez Louise. Peut-être même qu'on ira au Ch... Oups !

Stella se reprit brusquement : elle avait failli dévoiler le Chemin de Traverse à Mme Pannetier ! Or, c'était une Moldu ! Quelle gaffe ! Pour la couvrir, elle renversa un peu de chocolat chaud sur le comptoir. Mme Pannetier ne la gronda pas, elle se contenta de secouer un peu la tête, puis d'aller chercher un torchon pour nettoyer tout ça. Quand elle revint, Stella orienta mine de rien la conversation sur ce qu'elle allait prendre :

- Euh... Alors, j'aimerais deux baguettes viennoises, une baguette tradition, quatre croissants et quatre pains au chocolat, s'il vous plait Mme Pannetier.

Avec un sourire, Mme Pannetier alla chercher la commande de Stella, pendant que celle-ci vérifiait qu'elle avait assez pour tout payer. Oui. Le compte était bon, elle pourrait même laisser un peu d'argent à Mme Pannetier pour la remercier de sa gentillesse. Quand Mme Pannetier revint avec les achats de Stella, elle lui dit :

- Voilà ma p'tite Stella ! J'espère que t'as trouvé ton bonheur !

Stella sourit. Elle paya, récupéra la monnaie, mais en versa un peu dans la boîte en métal ou le nom "Pannetier" était écrit, comme prévu. Mme Pannetier sourit et alla ouvrir la porte à Stella, qui rangea ses achats dans son sac à dos, remercia la boulangère pour le chocolat chaud, et partit pour enfourcher son vélo et rentrer chez elle. Car à présent, il devait être aux alentours de 7h20 - 7h30...

Ainsi, Stella rentrait chez elle, le sac à dos plein de choses délicieuses pour le petit-déjeuner de la famille Ruewen...

Lorsqu'elle fut arrivée, les joues un peu rougies par le vent et les cheveux emmêlés, Stella déposa son vélo dans le garage, rangea ses chaussures dans le vestibule et entra dans le séjour de la maison des Ruewen.

C'était une grande pièce très chaleureuse. Quand on s'arrêtait à l'entrée, on voyait directement à la droite une grande étagère en bois dans laquelle trônait tous les livres mis en commun, tandis qu'à la gauche, il y avait la véranda qui possédait des fauteuils très confortables, ainsi que quelques plantes exotiques. Ensuite, à côté de la bibliothèque, perpendiculairement installé, se tenait le poêle à bois dans un âtre en pierre à l'ancienne. Le poêle avait été changé Noël dernier. Tout au fond de la pièce, il y avait le canapé et la réserve de plaids de la famille. Chacun possède le sien. Celui de Stella est blanc comme neige avec des motifs hivernaux dessinés dessus, celui de sa sœur Lydia est un peu vert-canard avec des plantes de la jungle dessus, celui de leur père est bleu nuit et dessus avec une chouette et ses petits , enfin, celui de leur mère est couleur jasmin un peu vapeur et avec une nuée de papillons cousus.

Dans le silence de la maison, Stella traversa rapidement le salon, caressa un peu leur chiot Lucky, un Berger Australien de quatre mois, caressa aussi leurs chattes Nala et Lana, des sœurs British Shorthair de quelques mois et à la robe rousse. Nala et Lana ronronnèrent, tandis que Lucky se mit à faire le pitre. Stella soupira et leur dit en chuchotant :

- Silence Lulu ! Tu vas réveiller toute la maison ! Et vous aussi les filles ! Pfff.. C'est fou ce que vous ronronnez fort mes belles !

Après une dernière caresse, elle attrapa Nala et Lana dans les bras et fit signe à Lucky de la suivre. Tous les quatre, ils se rendirent dans la cuisine ou Stella donna ses croquettes ainsi que la pâté à Nala et Lana, et ses croquettes pour chiot à Lucky. Pendant que les animaux mangeaient (ou plutôt dévoraient) leur repas, Stella préparait le petit-déjeuner en écoutant une musique sur son IPod fraichement acheté.

Elle sortit ses achats de son sac à dos et disposa les viennoiseries dans un grand plat un peu surélevé. Elle coupa le pain et la viennoise, puis elle les posa sur un plateau plus tôt long. Stella mit la nappe bleue lagon, et les belles assiettes de Mémé Marie. Elle apporta ce qu'elle avait préparé dans la cuisine, et ajouta de la confiture, du Nutella, quelques fruits dans leur corbeille, et la théière qui était à présent pleine de thé au jasmin.

Quand ce fut fait, Stella enleva les écouteurs de ses oreilles, rangea les affaires des animaux qui étaient à présent entrain de se chamailler, puis s'installa confortablement dans son fauteuil préféré de la véranda pour commencer son activité favorite : lire. Avec délice, Stella se plongea dans le fantastique monde elfique de sa série Moldu préférée, intitulée : "Gardiens des Cités Perdues"... Nala se pelotonna sur ses genoux, et Lucky se coucha à ses pieds…

"Quel délice… J'ai vraiment une vie parfaite… Quelle chance !" pensa Stella, bien que préoccupée par son rêve.

Secouant la tête, elle chassa ses inquiétudes et se mit à lire dans la véranda, accompagnée par deux adorables animaux, et pour seule musique, le chant discret des oiseaux au petit jour… Quelques rayons du soleil matinal vinrent timidement réchauffer ses joues… Elle sourit, captivée par le récit des aventures de Sophie Foster et de ses amis…

Stella était comme hors du temps, elle ne savait pas qui elle était, ce qu'elle faisait… Elle était juste avec Sophie Foster, Keefe Sencen, Fitz Vacker, Biana Vacker, Dex Dizznee, et tant d'autres de leurs ennemis, affrontant le danger où sauvant des espèces en voie d'extinction… Stella se sentait comme l'une des leurs, elle brûlait d'une envie de se battre pour ses amis, de les protéger,... Elle avait l'impression de faire partie du livre qu'elle était entrain de lire dans la véranda.

Elle n'entendait rien, ne sentait rien de ce qu'il se passait chez elle en ce moment, aussi, qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle fut brutalement tirée de son roman par une adorable petite peste nommée Lydia Ruewen, et qui n'était autre que sa petite sœur. Stella soupira intérieurement, elle aurait aimé pouvoir se détendre un peu plus avant que son énergumène de petite sœur ne revienne l'embêter.

Avec regret, Stella marqua la page où elle s'était arrêtée, et se concentra tant bien que mal sur ce que disait sa petite sœur :

- …frangine ! Tu sais ce que papa a dit : qu'aujourd'hui, il nous emmenait au Chemin de Traverse ! Et que Louise pouvait venir aussi ! Il m'a aussi dit que si elle était libre, Juliette aussi viendrait ! Alors, c'est pas cool ça ? Peut-être même qu'il va nous autoriser à nous acheter notre baguette ? Hein, Stella, tu m'écoutes ?

Stella peinait à comprendre ce que sa sœur disait, elle parlait beaucoup trop vite ! Comment cela était-ce possible ! Puis, voyant que sa sœur attendait une réponse à tout ce charabia, elle se redressa et lui dit le plus calmement possible :

- Alors, bonjour Lily, ça va ?, Lily était le surnom affectueux qu'elle donnait à sa sœur, C'est super cool que papa nous emmène au Chemin de Traverse, et c'est encore plus cool que Louise nous accompagne ! Pour Juliette, par contre, je ne sais pas, tu sais bien qu'elle doit rentrer de vacances que dans trois jours. Quand à la baguette, ça m'étonnerait franchement, mais on pourra visiter un peu si tu veux ! Allez, viens, j'ai acheté un petit-déjeuner ce matin !

Sa sœur fit la moue, déçue de ces réponses négatives, mais elle ne protesta pas quand sa sister la conduisit vers la salle à manger. Elle ouvrit grand les yeux, Stella s'était dépassée aujourd'hui ! Quelle bonne odeur.... Lydia se précipita vers le petit-déjeuner, ravie !

Stella éclata de rire, avant de s'installer à ses côtés, Lana sur les genoux, et d'empoigner une pâtisserie..

Toute détendue, elle oublia son rêve et ses angoisses, tout à son plaisir de manger d'aussi bonnes choses et en aussi bonne compagnie...

Un délicieux goût de pain au chocolat envahit les sens de Stella lorsque celle-ci mordit dedans à pleine dent... Quel délice ! A ses côtés, sa petite sœur avait jeté son dévolu sur...une immense tartine de viennoise avec du Nutella. L'ainée des Ruewen sourit : elle se demandait comment une bouche aussi petite que celle de Lydia pourrait avaler tout ça !

A ce moment là, les escaliers qui menaient à l'étage grincèrent. Les parents, enfin, au moins un, s'étaient réveillés. A moins que ce ne soit l'odeur du petit-déjeuner. Stella sourit. Elle aimait profondément sa famille. Ses parents étaient les meilleurs et sa petite sœur était comme un rayon de soleil dans sa vie. Toujours là pour elle, Lydia avait aussi toujours une oreille attentive à lui prêter.

les escaliers cessèrent de grincer et la jeune brune devina qu'ils étaient aller chercher le courrier du jour. Elle les entendit murmurer précipitamment puis sa mère - Astrid Ruewen - apparut. Comme toujours, sa mère était magnifique.
Ses longs cheveux presque identiques à ceux de Stella lui tombaient en cascade dans le dos, ses yeux bleus étincelaient et ses pommettes étaient d'une douce teinte rose pâle. Oui, Stella comprenait que son père soit tombé fou amoureux d'elle. Et la l'ainée des Ruewen était très fière de ressembler à sa mère.
Celle-ci portait un peignoir par-dessus sa chemise de nuit et avait aux pieds les pantoufles toutes douces que ses filles lui avait offertes pour son anniversaires.

Astrid sourit à ses filles, les embrassa puis se servit une tasse de thé au jasmin, son préféré. Elle adressa un grand sourire à ses filles et leur demanda :

- Bonjour les filles ! Alors, excitées ? Vous êtes prêtes pour votre première visite du Chemin de Traverse ?

C'est alors que Stella remarqua quelque chose : sa mère semblait tendue et légèrement inquiète. Puis son père - Thibaut Ruewen - arriva dans la cuisine et elle oublia ce qu'elle avait vu. Ils s'assirent tous à table et commencèrent le petit-déjeuner dans la joie et la bonne humeur. Entre temps, Nala et Lana s'étaient installées sur l'arbre à chat et Lucky était allongé dans son panier. Lydia en profita pour répondre à leur mère :

- Salut m'man ! Oui, je suis super excitée ! Je veux absolument tout voir ! Oh ! Tu crois qu'on pourrait acheter nos baguettes ? S'il te plaiiiiiit !

Elle lui fit les yeux de chats battus et tout le monde éclata de rire.
Stella sourit. Quoi de mieux qu'un petit déjeuner en famille ?

Lorsqu'elle eut fini de rire, Stella se servit du chocolat chaud dans sa tasse préférée - confectionnée par sa mère, c'est une photos en noir et blanc d'elle et Lydia qui devient colorée lorsque la tasse chauffe - et s'ajouta une grosse poignée de guimauves. Amusée, sa mère secoua la tête en souriant. Sa fille aînée savait qu'elle n'aurait pas dû mettre autant de guimauves, mais elle aimait trop ça. Le père de Stella partit dans la cuisine et revint avec deux Chocogrenouilles qu'il donna à ses filles. Elles les adoraient et collectionnaient les cartes ensemble. Tandis que Lydia engloutissait le chocolat, Stella le fit fondre dans sa bouche.
Thibaut répondit à sa fille :

- Désolée mon chat, mais pour la baguette il faut être en âge de rentrer à Poudlard !

A la fin de sa phrase, il jeta un discret regard dans la direction de sa femme, puis de Stella. Celle-ci le remarqua et lui fit une tête interrogative. Son père fit mine de ne pas la voir et se lança dans la discussion qu'avaient entamées Astrid et sa fille sur les Chocogrenouilles.
Tout en reprenant un croissant, Stella se plongea dans ses pensées et fit la liste de ce qui lui avait paru bizarre ce matin. Son rêve. Les chuchotements dans l'entrée. La mine soucieuse de sa mère. Le regard de son père.

Mais qu'est-ce qui se passait ?

Toujours plongée dans ses pensées, Stella ne remarqua pas la catastrophe qui se profilait à l'horizon. Elle était entrain de tourner et retourner sa tasse de chocolat dans sa main, quand.....l'inévitable arriva. Un peu du liquide brûlant se déversa sur la main de la jeune fille. Ce fut comme une alarme. La peau brûlée, Stella laissa échapper un cri. En même temps, elle lâcha la tasse.... Non ! Celle-ci allait non seulement se briser, mais en plus faire une grosse tâche de chocolat sur le tapis !

La jeune Ruewen réagit d'instinct. Elle se leva et tendit la main vers la tasse, bien qu'elle sache pertinemment qu'elle n'arriverait pas à la rattraper ou à retenir le liquide. Et pourtant......c'est ce qu'il se passa. La tasse et le chocolat chaud semblaient suspendus dans les airs. Pas une seule goutte ne s'était déversée sur le tapis et la tasse était intacte.

Aussitôt, le silence se fit à la table des Ruewen. Tous avaient le regard braqué vers Stella ou la tasse flottante. Astrid et Thibaut échangèrent un regard. Ils avaient compris. Alors, la jeune fille regarda d'un air affolé ses parents.

- Que....Qu'est-ce qui se passe ?!

Mais elle n'attendit pas la réponse. Elle reposa la tasse sur la table et monta d'un coup dans sa chambre. Pourquoi cette belle journée se retrouvait-elle gâchée par des événements sans beaucoup de sens ? Et surtout, pourquoi ses parents étaient-ils si tendus ?