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14 mai 2021, 11:07
La Moldue aux Camélias — Prologue  PV Siobhán B. 
PRESENTS DANS CE RP :

ELIAN KERNAC'H (personnage joué)
A treize ans dans ce RP (septembre 2044), il rentre en troisième année d'études à l'école de sorcellerie Poudlard.



EVELYN KERNAC'H (père)
Sorcier de quarante-sept ans, il est trésorier dans une entreprise de fabrication de chaudrons.



POPPY JONES (mère)
Moldue britannique de quarante-quatre ans, elle vit à Paris.





Image

« ...en marchant, il avait laissé tomber le long du chemin
les petits cailloux blancs qu'il avait dans ses poches. »
– Charles Perrault


1st September, 2044
Jardins de Saint Pancras
Aux alentours de la gare King's Cross


Pour la première fois depuis trois ans, les Kernac'h ne séjournaient pas au Chaudron Baveur, calciné avant le début des vacances d'été. Ils étaient arrivés par conséquent bien en avance à la gare King's Cross, ne sachant comment gérer leur nouveau temps de trajet entre Lavernock et Londres. Heureusement, le garçon voyageait léger. Seul le terrarium de son crapaud, dissimulé sous un foulard comme un accessoire de magicien, devenait assez encombrant au fil du chemin. Tout était si nouveau et exaltant pour Elian, toujours habitué à suivre des emplois du temps chronométrés les jours de rentrée ! De son côté, son père semblait beaucoup moins enthousiasmé par le changement, sortant sa montre à gousset pour en vérifier le cadrant toutes les dix minutes. Ne pas avoir prévu les deux heures trente de correspondance entre les deux trains, c'était une grave erreur en tant que comptable-trésorier, devait-il penser. Il n'avait cessé de lui répéter sa célèbre litanie : « Tu marches près de moi, tu ne fixes personne du regard, et surtout pas les Manteaux noirs dans la gare ». Ces derniers constituaient une énième nouveauté de cette rentrée, beaucoup plus inquiétante que les autres. En attendant de faire leur connaissance à la barrière qui leur permettrait de se rendre sur le quai 93/4, les deux sorciers continuaient leur promenade dans le jardin de Saint Pancras. Son père avait croisé un ancien collègue venu faire du tourisme dans la capitale, surtout pour constater les dégâts causés au vieux pub sorcier. Elian l'avait salué poliment avant que son père ne s'empresse de mettre fin à la discussion, lui expliquant par la suite que ce sorcier avait mal tourné et qu'il trainait derrière lui une mauvaise réputation, celle de pilleur. Le garçon n'aimait pas vraiment ce mot "réputation", c'était souvent un mélange de fantasmes et d'interprétations fausses qui servaient uniquement à alimenter le voyeurisme des autres sorciers, mais il savait que son père en était friand. Ils approchaient de l'église où jaillissait le Hardy Tree, un Fraxinus excelsior dont les racines entrelaçaient de nombreuses pierres tombales. Elian cala la cage de son crapaud entre deux tombes et étala sa connaissance sur l'arbre sans avoir besoin de lire le panneau d'information. « Fraxinus excelsior, tu dis... Et en anglais, ça donnerait quoi ? s'enquit son père en vérifiant une nouvelle fois distraitement sa montre.
– C'est un frêne élevé... ou frêne commun si tu préfères », répondit Elian sans hésitation. Son père acquiesçât d'un air entendu. Le garçon devinait sans mal à quoi il pouvait songer : au moins, il n'avait pas régressé en Botanique. L'enthousiasme du jeune sorcier s'évanouit soudain. Il observa par-dessus son épaule en tachant de se retourner le moins possible : depuis qu'ils étaient arrivés à Londres, il se sentait suivi. C'était sûrement cette histoire de Manteaux noirs postés à King's Cross qui lui retournait le cerveau, mais il avait également entraperçu une silhouette encapuchonnée tourner rapidement à l'intersection de Chenies Place et Pancras Road, juste avant que son père et lui n'entrent dans les jardins. Essayant de ne pas céder à la panique en établissant une connexion entre ces deux données, le garçon n'entendit les paroles de son père que de très loin : « On dit que les possesseurs de baguettes magiques en bois de frêne ne se laissent pas facilement détourner de leur objectif... J'ai connu un sorcier qui... Elian ?
– Mh ?
– On peut être certains que ta baguette n'est pas en bois de frêne, railla-t-il en le forçant à tourner la tête vers lui pour retrouver son attention. Tu cherches quelqu'un ? »
Cette question en déclencha des centaines dans son cerveau. Tout le monde cherchait quelqu'un à un moment donné dans sa vie. Solal Rosenberg le chercherait mais ne le trouverait pas cette année, s'il se débrouillait bien : loin de lui la douleur d'expliquer son choix. Le jeune sorcier secoua la tête en signe de dénégation. Admettre à son père qu'il se sentait épié, c'était faire une croix sur Poudlard, mais il dut se faire violence pour ne plus surveiller ses arrières. Etaient-ce les fenêtres trop nombreuses du bâtiment résidentiel adjacent au parc ? Non, c'était plus pernicieux encore puisque cette impression le suivait depuis la gare. « Tu as bu ton philtre Revigorant, ce matin ? » Le garçon acquiesçât faiblement. « Pour Poudlard », se disait-il à chaque gorgée. Et, surtout, pour le courrier qu'il pourrait enfin recevoir de nouveau.

L'année passée, en plus des lettres de sa grande sœur Edith - encore trop rares à son goût -, il avait reçu plusieurs fleurs séchées et des proverbes annotés sur de petits morceaux de papiers, dans une écriture qu'il n'avait pas immédiatement reconnu. Poppy Jones avait une façon bien à elle de revenir dans sa vie après deux ans de silence - si l'on ne comptait pas les onze autres années d'indifférence passées à ses côtés. On lui avait expliqué très tôt que cette mère n'arrivait pas à en être une pour lui. Pourtant, à la vue de chacun de ces petits signaux, une sorte de chaleur étrangère s'était insinuée en lui, le poussant à sortir un vieux manuel d'interprétation du langage des fleurs de la bibliothèque de Poudlard. Une Moldue capable d'ensorceler, même un sorcier aussi faible qu'Elian, c'était assez inédit. Elle devait en avoir fait du chemin, de son côté, à lui en faire mourir de honte de rester aussi dépendant du sorcier qui tirait chacune des ficelles de sa vie...
Dernière modification par Elian Kernac'h le 19 juil. 2022, 15:52, modifié 2 fois.

Septième année en RP - Avatar : chouravé à Herminie Peers-chou
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On a tendance à s'assimiler des choses et à les restituer en croyant que c'est de soi alors que c'est d'un autre. – Hergé

22 mai 2021, 20:28
La Moldue aux Camélias — Prologue  PV Siobhán B. 
Ugo Benedict, 44 ans, est un homme de très grande taille. Siobhán lui ressemble comme deux gouttes d'eau, excepté qu'Ugo a les cheveux d'un brun très foncé, grisonnant par endroits. Ils ont le même nez, la même forme de visage, les mêmes oreilles et la même démarche. Il porte une barbe courte et une moustache bien taillée, et aujourd'hui il est habillé d'un pantalon droit vert forêt (trop court) et d'un gilet de laine gris (trop large).

Siobhán est... Siobhán, 13 ans, un mètre et une soixantaine de centimètres, des cheveux châtains en pagaille, un visage oval, les yeux marrons et le teint
très légèrement hâlé (il y a beaucoup de nuages, en Grande-Bretagne).
Web Weaver's Dance - Asher Fulero

Siobhán est de bonne humeur : sa valise est faite, son sac est prêt, elle est propre, habillée, nourrie... et en avance. Vraiment, très en avance, tellement en avance que Ugo lui a proposé d'aller marcher plutôt que courir, ce matin. Bien sûr, elle a crié à l'injustice, maudit cinq fois son père et une fois de plus sa belle-mère, parce que c'est sa belle-mère et que Siobhán était en colère. Mais au final, elle n'avait pas dit non à la marche puisqu'elle était bien là, debout sur le seuil du bâtiment alors que son père fermait la porte derrière eux deux.

* * *

La jeune fille apprécie les promenades au parc. D'abord, parce qu'elle marche, et que la marche est toujours une activité agréable. Ensuite, parce qu'il y a dans le parc mille et une distractions qui font passer en douceur les remontrances et râleries de son père : des oiseaux, des chiens, des arbres, des fleurs et des gens. Donc pendant qu'Ugo lui expose les propriétés médicinales du gingembre et pourquoi elle devrait en faire des infusions une fois à Poudlard, Siobhán scrute les visages des hommes et les pelages des chiens en acquiesçant à intervalles réguliers et marmonnant des « Mmh... Ah oui, vraiment ? C'est intéressant... ».

Enfin, c'était jusqu'à ce qu'Ugo les mène droit à la rencontre d'un dos inconnu dans lequel Siobhán, concentrée sur le caniche qui urinait sur la stèle à sa droite, fonça sans avertissement.

UGO - Siobhán, regarde devant toi ! Tu viens de bousculer ce monsieur !

SIOBHÁN - ... (Le caniche s'attaquait maintenant à un morceau de la haie entourant le Hardy Tree.)

UGO - Excuse-toi, enfin ! Par Merlin, le collège t'aurait-il fait oublier la politesse ?

SIOBHÁN - Ah ! Pardon monsieur, j'ai pas fait exprès.

La jeune fille se grattait la tête, réajustait ses lunettes de soleil sur le dessus de son crâne et les mains dans les poches, elle prévoyait l'ennui des dix prochaines minutes, apercevant au loin, arriver à toute vitesse la conversation-pas-si-intéressante-mais-nous-avons-quarante-ans-c'est-de-ça-qu'on-parle entre son père et le grand monsieur barbu qu'elle venait d'importuner :

- Désolé pour ma fille, elle ne regarde pas où elle va. Monsieur Kernac'h, c'est bien ça ? Je vous ai vu à la dernière réunion des Parents d'Elèves de Poudlard, en mai dernier !

Là, Siobhán bondit (figurativement). D'abord parce qu'elle n'était pas au courant de la tenue de telles assemblées et s'inquiéta que son père ait pu y exposer ses dernières frasques et ennuis, ensuite parce Poudlard-parents-élèves-Kernac'h... Oh ! Siobhán reconnaît dans le gringalet blond à côté du grand barbu un camarade de promotion, agite la main en guise de salut et lui adresse un grand sourire. « Curieux endroit pour le croiser », elle songe. Elle n'avait pas imaginé un instant qu'un homme aux airs aussi austères et sévères que le proto-père Noël puisse être génétiquement lié au bout de rêverie que semblait être Elian Kernac'h. Enfin, Siobhán n'y connaissait pas grand chose, à la génétique.

alt+0225 || #5A0D0D || 5e année RP
Rendez le repos dominical

27 mai 2021, 19:42
La Moldue aux Camélias — Prologue  PV Siobhán B. 
Rentrer dans son père, c'était comme rentrer dans un mur en brique. Elian grimaça en voyant la collision arriver de son angle de vue - mais il ne prévint ni la fille, ni son père, trop occupé à se demander ce que le résultat allait donner. Bingo ! Son père bougea à peine de l'endroit où il se tenait, se retournant seulement sur lui-même pour comprendre ce qui l'avait "effleuré". Elian, lui, plissa les yeux de concentration. Il avait lâché la cage de sa crapaude, toujours calée entre deux tombes du Hardy Tree, pour arriver à la hauteur de son père et des deux personnes qui leur faisaient face. Il n'y avait aucun doute que l'homme était un sorcier, car rares étaient les Moldus qui juraient par Merlin. Il prêta une attention plus particulière à Siobhán Benedict qui s'excusait pour la bousculade. Il l'avait immédiatement reconnu puisque, étant de la même promotion à l'école de sorcellerie, ils avaient partagé nombreux cours communs entre étudiants de Gryffondor et Poufsouffle. C'était seulement étrange de la rencontrer en tenue de Moldus dans un parc Moldu. L'avait-elle reconnu ? Il la fixa sans cligner des yeux, l'une de ses méthodes de communication favorite. Son père avait refusé les excuses de la jeune sorcière : « Oh ça ne fait rien, j'ai l'habitude des tête-en-l'air ». Il avait souligné son propos en le rapprochant contre lui, bras autour des épaules. A présent, le père de Siobhán et son propre père discutait d'une obscure réunion de parents d'élèves, le genre de chose à laquelle son père était bien capable d'assister et même de présider tellement il avait de doléances à formuler sur le fonctionnement de l'école. Elian songeait au fait que ces réunions devaient être folkloriques. « Bien sûr, je me rappelle ! On avait bien discuté des moyens à mettre en œuvre contre l'humidité du domaine de Poudlard. » Elian considérait que c'était un sujet tout de même très spécifique pour s'en rappeler aussi bien, quand il surprit Siobhán lui adresser un signe amical de la main.

Il se dégagea doucement de l'emprise de son père qui, de toute manière, semblait trop absorbé par sa discussion pour faire attention à ce qu'il faisait, et se posta devant sa camarade.
« Alors, prête à affronter les Manteaux noirs ? » lui fit-il en mimant avec ses mains une sorte de spectre monter. Il n'avait aucune idée de ce à quoi un Manteau noir pouvait ressembler, mais puisque son père semblait craindre leur présence autour de la barrière magique, ils devaient forcément avoir un aspect effrayant... Il attrapa le poignet de Siobhán pour l'entraîner derrière le Hardy Tree. Le garçon avait déjà hâte de retourner à Poudlard, alors le fait de croiser cette camarade de classe avant même d'emprunter le chemin de la gare londonienne avait de quoi le rendre extatique ! Il sentit la tête de son père tourner comme un robot pour les suivre du regard. Elian n'oubliait pas la promesse qu'il lui avait faite : pas de distractions cette année, aucune. Une fois que son père se fut bien assuré du fait qu'ils n'étaient pas trop loin, il reprit comme si de rien n'était sa discussion avec le père de Siobhán. « Ils ont l'air de bien s'entendre ! » fit Elian à sa camarade avec un visage illuminé, avant de se figer soudainement. Ses yeux se fixèrent dans ceux de sa camarade et, après un court temps de réflexion, il lui expliqua ce brusque changement de comportement, sur le ton de la confidence : « Surtout ne panique pas et fais comme si de rien n'était... Mais je crois que quelqu'un nous observe, derrière mon dos. » Le garçon posa une main grave sur sa bouche, incapable de se retourner pour vérifier lui-même son impression. De toute façon, il était certain que s'il se retournait, il ne trouverait aucune trace d'une quelconque personne l'espionnant, comme depuis son arrivée à Londres. Le fait que sa camarade se trouvait dans le bon angle de vue pour lui confirmer ou lui infirmer cette sensation d'être - de nouveau - observé de loin était une chance inouïe. « Tu vois quelque chose ou bien je suis fou ? » demanda-t-il en essayant de se décaler discrètement vers la droite pour laisser le champ libre à Siobhán.

✿ڿڰۣ—


Depuis la vieille église paroissiale, à quelques pas du Hardy Tree, se tenait une dame assez élégamment vêtue. Son trench-coat rouge pouvait se fondre sans problème au robes écarlates des quelques musiciens de l'église qui avaient entamé un chant religieux à l'extérieur de l'édifice, menés par un curé. Ils étaient assis en cercle sur des chaises, contrairement à elle qui se trouvait en retrait, adossée sur un pan de l'église. Cette dame n'écoutait pas la messe comme le faisaient les passants attroupés, jetant des regards incessants au Hardy Tree. Elle observait avec une attention particulière les deux jeunes sorciers qui s'étaient abrités sous son feuillage tombant, ses joues rosies par l'audace dont elle faisait preuve. Elle laissa soudain tomber une fleur de sa poche - une simple fleur de géranium rouge - et parut esquisser de nouveau un geste, cette fois-ci d'éloignement, remettant sa main dans sa poche et adressant un sourire tout à fait énigmatique aux deux adolescents.

Septième année en RP - Avatar : chouravé à Herminie Peers-chou
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