Isaac - Fragments d'une vie
Isaac entra dans la boutique. Ça sentait bon. L'ambiance était agréable, on avait l'impression d'être revenu dans le temps, un temps où tout était fait de bois, on pouvait presque s'attendre à voir un bon feu dans une cheminée. Il y avait de la poussière un partout, ce qui accentuait cette impression d'ancienneté. Il savait que cette boutique datait d'il y a très longtemps, mais peut-être pas à ce point. Sous la poussière il y avait des étagères emplies de boîtes, contenant très probablement des baguettes, qu'Isaac n'avait pas remarquées au premier abord. Toutes ces baguettes allaient un jour tomber entre les mains de futurs élèves de Poudlard ou dans celles de ceux qui ont perdu ou cassé la leur.
Mais malgré cette ambiance rassurante, Isaac était stressé. Il allait recevoir sa baguette. L'outil qui lui permettrait de lancer des sorts, l'outil qui lui permettrait d'être sorcier. Et si aucune baguette ne lui convenait ? Et si Ollivander secouait la tête avec tristesse en disant qu'il n'était pas sorcier et qu'il y avait eu erreur, qu'il était juste cracmol. Il ne pourrait jamais s'y résoudre, ce serait trop dur. Ses parents l’avaient laissé entrer seul, ils avaient pensé que ce serait mieux pour lui qu'il découvre seul sa baguette. Isaac déjà avait vu plusieurs enfants sortir de la boutique, une nouvelle vie dans les mains. Il avait peur de ne pas vivre la même chose. Il n'y avait aucune raison qu'il n'ait pas le droit. Il méritait lui aussi d’avoir sa baguette, s'il n'était pas sorcier il n'aurait pas reçu la lettre de convocation à Poudlard. Il prit une grande inspiration.
Il s'avança vers le comptoir et attendit qu'Ollivander ait fini ce qu'il faisait. Il le voyait entrain de fouiller dans un amas d'objets pour la plupart non-identifiés. Il tourna la tête vers ses parents qui souriaient à pleines dents en lui disant par signes d'avancer, ce qui voulait probablement dire qu'ils voulaient qu'Isaac appelle Ollivander. Il ne pouvait certainement pas l'interrompre, ça ne se disait pas. Il resta debout devant le couloir pendant quelques dizaines de secondes qui lui parurent des heures. Pendant tout ce temps-là, son cœur battit à cent à l'heure tout en ne cessant de ressasser des pensées pessimistes. Et enfin Ollivander parut le remarquer. Il dit d'une voix calme allant parfaitement avec le lieu :
"Bonjour et bienvenue dans ma boutique. Tu vas bientôt rentrer à Poudlard et tu veux ta baguette je présume ?"
Isaac était trop intimidé pour répondre, il se contenta donc d’acquiescer mais Ollivander était déjà parti dans ses étagères en se demandant ce qui pourrait bien convenir au jeune garçon. Il revint rapidement avec une jolie boîte contenant surement une baguette. Mais serait-ce la baguette ? Le gérant ouvrit la boîte et tendit du bout des doigts la baguette à Isaac. Ce-dernier la prit donc, il essaya d'affirmer sa prise. Elle était un peu grande, et pas très confortable, en plus elle était pas super belle, il ne voulait pas celle-là. Il sentait qu'elle n'était pas pour lui. Pourtant Ollivander semblait attendre quelque chose de lui, mais il ne savait pas vraiment quoi. Il agita timidement la baguette pour tester sa maniabilité, elle était un peu lourde cette baguette.
"Mais plus fort voyons. Un peu d'énergie que diable."
C'était le gérant qui s'impatientait un peu. Isaac s'empressa d'agiter la baguette plus fort sans vraiment réfléchir. De grosses étincelles violettes coulèrent, c'est le seul mot qui convient, sur le bureau et le firent s'embraser. Ollivander l’éteignit machinalement avant de reprendre la baguette qu'Isaac avait quasiment jetée sur le bureau par surprise et s'en alla en chercher une autre sans au passage faire remarquer que visiblement celle-là ne convenait pas. Il revint après une quinzaine de secondes avec une deuxième baguette. Il la tendit à Isaac après l'avoir fait sortir de sa boîte d'un geste expert. Elle était déjà bien mieux, elle était très jolie et contrairement à l'autre, elle était légère, agréable à prendre en main, maniable. Mais ce qui lui fit comprendre que ce serait sa partenaire, ce fut les fourmillements dans son bras droit, il pouvait presque sentir la magie passer à travers elle. Isaac sourit. Cela sembla satisfaire Ollivander qui dit enfin :
"23.1 centimètres, en bois de vigne et ramure de jackalope, n'est-ce pas ? C'est une baguette élastique, attirée par les sorciers énergiques et qui se fera facilement conquérir si son maître devient paresseux. Bon choix, prends en soin."
Isaac, toujours souriant, se leva doucement, et sortit de la boutique sans cesser de regarder sa baguette toute neuve, les dernières sombres pensées évaporées depuis quelques secondes.
Dernière modification par Isaac Powell le 23 déc. 2021, 14:26, modifié 1 fois.
Dialogues : #113F49 | 6e année RP : Ma fiche - Filière Sciences inRP
Isaac - Fragments d'une vie
24 Décembre 2042
23h50
Glasgow - Chez les Powell
23h50
Glasgow - Chez les Powell
Noël. Isaac attendait tout le temps ce moment de l'année avec impatience : les décorations, la musique, la neige, l'ambiance quoi ! Il était à genoux à l'envers sur le canapé de manière à avoir toute la vue sur l'extérieur. Il faisait nuit, on voyait les décoration de Noël des autres maisons et il neigeait... Que rêver de plus ?
"Hey mon cœur, c'est l'heure des cadeaux, viens."
C'était sa mère, avec sa voix douce et gentille comme tout. Mais c'est vrai que ce qu'il pouvait rêver de plus c'était ce qu'il allait avoir comme cadeaux cette année ! L'année dernière il avait reçu entre autres un super jeu de cartes animées. Il fallait expliquer les règles du jeu aux cartes d'abord, et ensuite lorsqu'on les plaçait côtes à côtes les personnages passaient d'une carte à l'autre et se bâtaient, ou pas, selon les règles. C'était hyper amusant.
Le tout nouveau serpentard se dirigea avec une vitesse un peu trop élevée pour être raisonnable en intérieur vers le sapin qui trônait dans un coin de la pièce. Il s'assit sur son pouf préféré et se mit à attendre avec une impatience grandissante les présents qui promettaient être sensationnels.
"Joooyeuuux Noëëël !" cria sa mère en arrivant avec trois cadeaux dans les mains, son mari la suivant derrière avec le reste.
Les deux adultes s'assirent eux aussi. Isaac prit immédiatement un des cadeaux, vit l'étiquette, et le passa à sa mère, momentanément déçu.
"Ah, ça c'est de moi. Joyeux Noël ma chère."
Sans porter attention aux cadeaux de ces parents il prit une autre boîte, et après avoir bien vérifié que l'étiquette dessus arborait bien son prénom, il se mit à enlever du mieux qu'il pouvait l'emballage. Cependant l'objet qu'il y vit le rendit perplexe. Sa mère leva les yeux du magnifique collier qu'elle avait reçu de la part du père d'Isaac.
"On s'est mis à deux pour choisir ce cadeau-là tu vas adorer !"
Ce qui était contenu dans l'emballage ne pouvait être que décrit comme étant une montre, ça c'était évident. Cependant il avait très peur de ce que la couleur rouge pouvait bien signifier, parce qu'il n'y avait certainement aucun moyen de ne pas identifier cette nuance de couleur à celle des beuglantes. Il n'en avait jamais reçu lui-même mais ayant été à quelques places de quelqu'un qui avait été victimes de ces horreurs, il ne pouvait que s’inquiéter quand à la fonction de ce présent. La femme qu'il appelait sa mère lui confirma ses peurs avec un grand sourire :
"Tu écris sur un parchemin ce que tu as besoin de te souvenir et la date et l'heure à laquelle tu as besoin de t'en souvenir, et la montre fera ce qui est en son pouvoir pour que tu n'oublies pas."
"Et, emm, c'est quoi ce qui est en son pouvoir ?" demanda le jeune garçon, résigné, tout en connaissant pertinemment la réponse.
Le père d'Isaac le regardait avec l'air désolé de celui qui n'a pas réussi à empêcher un désastre naturel pendant que sa mère pouffa :
"Ça me paraît évident, elle te criera dessus." Puis elle reprit plus sérieusement. "Non mais en vrai, tu peux régler le volume, et elle peut aussi simplement gigoter quand tu enlèves totalement le son., c'est très pratique."
Le première année ne pouvait pas nier le fait que c'était effectivement très utile. Mais tout de même un détail le gênait. La montre était rouge, très rouge. Le bracelet semblait bien être en métal mais un métal rouge, pas peint, juste naturellement rouge profond. Les aiguilles et les numéros en chiffres romains étaient blanc mais le fond restait de ce rouge un peu plus clair que le reste. Pour résumer : c'était affreux, c'était hyper moche, il ne porterait jamais ça en public, quelle horreur esthétique sans nom.
Il releva les yeux et il vit sa mère qui semblait attendre une réaction de sa part. Isaac paniqua, il fallait qu'il réagisse, mais il ne pouvait pas dire que ça ne lui plaisait pas, elle avait vraiment l'air de penser que c'était un bon cadeau. Et puis c'est vrai que c'était un peu pratique, enfin dans certains cas, mais l'esthétique était quand même bien ratée, la volonté de faire ressembler ça a une beuglante était une très mauvaise idée.
Pour éviter tout problème le jeune garçon sauta autour du cou de celle qui lui avait offert le cadeau et lui fit un long câlin pour masquer le fait qu'il n'avait aucun moyen de parler de ce cadeau sans qu'elle se rende compte qu'il ne l'aime pas et qu'il restera dans sa malle pour le restant de sa scolarité. Elle lui rendit bien son câlin, elle semblait heureusement satisfaite.
La célébration se termina sans autre soucis, le père d'Isaac reçut de la part de sa femme un magnifique stylo plume argenté et Isaac fut poussé gentiment mais fermement vers son lit. Cette nuit-là Isaac s'endormit heureux.
Écrit dans le cadre du Tournoi de Noël de Serpentard
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