Juillet 2044 dans un parc à Oxford. 

    Angélique lui tenait la main droite et son père la gauche alors que le reste de la petite famille marchait devant eux. Les jumeaux se retournaient fréquemment pour observer leur grand frère comme une bête curieuse sans sembler déranger par le fait qu'il les remarquait plus que bien. Ça le rendait partiellement mal à l'aise. C'était triste mais il s'y était presque habitué, à ces regards, à ces mots murmurés qu'il ne comprenait pas mais savait contre lui et au rejet quasi systématique de sa maman. Miss Loewy l'avait pourtant prévenu, mais pas comme ça. Elle avait dit que ses camarades pourraient être violents car ils le trouveraient anormal mais elle n'avait jamais dit que sa famille le regarderait comme ça. Il aurait presque préféré la douleur des coups plutôt que la douleur des mots et du rejet, du silence de sa mère et des regards en coin de ses frères et sœurs. Elle ne l'avait pas prévenu pour toutes ces choses, peut-être parce qu'elle n'avait pas prévu comment réagirait sa famille plus que ses camarades. Il aurait préféré les claques, comme l'autre jour plutôt que le rien qu'elle faisait très bien, trop bien. 

    Ils essayaient depuis ce jour là de faire plus d'activités en famille. Ils essayaient comme ils pouvaient de reprendre leur vie de famille là où elle semblait s'être brisée pour reconstruire des bases saines pour un futur proche. Il savait que son père faisait tout son possible pour faire en sorte que toute sa famille s'entende mieux, en vain. Le froid était toujours aussi présent et semblait augmenter encore et toujours plus fort chaque jour, comme si l'aire glacière de la Terre avait commencé plus rapidement chez eux. Le froid les entourait et semblait glacer les mots qu'ils auraient pu se dire et qui auraient arrangés toute la situation. Herschel avait beau s'excuser, faire tout son possible pour que sa mère lui porte la même attention qu'avant, rien n'y faisait et il n'arrivait jamais à rien. Ça le déprimait et il avait presque en permanence envie de pleurer. Ses yeux étaient presque aussi gonflés que ceux de Panthéa après la mort de son papa, sauf qu'elle avait pleuré et que tu essayait tant bien que mal de se retenir au moins la journée. La nuit, il pouvait pleurer comme il voulait. Il essayait de garder la face. Ça ne servait à rien. 

    Il arrêtait d'y penser aussi, le plus possible. Prétendre que rien ne s'était passé et que tout allait toujours très bien n'était pas facile, mais allongé dans les vergers en regardant le ciel, il pouvait presque imaginer tout ça et ça faisait du bien à son petit cœur. Même pour un instant seulement, imaginer que tout allait bien et qu'il n'avait pas détruit toute sa famille lui faisait du bien. 

    Ils s'étaient assis dans le parc, les jumeaux et les deux plus jeunes de la fratries courraient ensemble et jouaient au loup et leurs deux parents étaient assis plus loin sur un banc. Ils ne semblaient pas se parler. Soudain, Angélique pointa du doigt une petite fille avec sa famille et lui dit, sur un ton de confidence mais assez fort pour que l'autre puisse l'entendre puisqu'elle n'était pas loin sans vraiment le faire exprès : 
    -Tu vois la brune là bas ? C'est une véritable petite peste de sang pure, tu sais, c'est à cause des gens comme elle qu'on peut plus prendre le train et que Stolas peut pas venir à la maison. J'vais nous chercher des glaces, je t'en prends une à la violette ? Il hocha la tête. Ok, bien ! Elle s'éloigna.
    -Angie, cria-t-il à moitié, c'est quoi une sang-pur ? elle lui fit un signe pour lui dire de se taire en jetant un coup d’œil à l'autre fille, ou peut-être avait-elle mit son doigt sur sa bouche car les moldus tout autour les avaient regardé vraiment bizarrement. Il tira sur sa robe en baissant la tête, s'excusant sans mots. 

Une journée ensoleillée se profilait en ce mois de Juillet 2044. Les nuages étaient gros mais point menaçant et avec eux, une douce brise d’été qui avait de quoi faire sourire le plus malheureux des individus. Cependant, cette journée n’avait rien puissant faire sourire la petite Carry qui se promenait avec sa sœur dans le parc d’Oxford. Habituellement, elles se seraient parler entre eux au manoir comme elles le faisaient très souvent. Cette fois-ci, Carry ressentie l’envie de sortir, de prendre une grande bouffée d’air qui lui viderait l’esprit mais qui lui viderait aussi le cœur qui peinait grandement à retenir le sentiment de colère dont elle souffrait grandement. Après la coupe du monde de Quidditch, la jeune Sang-pur pensait avoir compris la raison qui poussait sa meilleure amie, Eileen Eastwood, à ne plus répondre à ses lettres. Tout cela n’était qu’une hypothèse qui avait fleurit dans sa tête lors de sa conversation avec Brett, mais elle ne voyait pas d’autre raison pour laquelle elle serait en colère contre elle.

Morrigan lui tenant la main, essayant tant bien que mal de calmer sa petite sœur qui ne daignait même pas de sortir un sourire. Elle était triste mais aussi en colère contre elle-même de ne pas s’être aperçue de la colère d’Eileen.  Le plus malheureux dans cette histoire était que Carry n’y pouvait absolument rien y faire pour les invitations car c’était ses parents qui géraient le tout et non elle qui aurait bien voulu rajouter des noms sur cette petite liste si elle en avait le pouvoir.

-Morrigan ? Demanda-t-elle en gardant une expression lugubre et en observant tout autour d’elle. Tu en penses quoi des “M“ et des “N-M“ ? Je veux dire, pourquoi est-ce que tu les méprises autant ?

“M“ et “N-M“. De simples lettres qui donnaient pour définition les Né-moldus et Moldus de ce monde. Après leur première sortie entre sœur dans le monde moldu pour trouver un cadeau, elles avaient toutes les deux remarqué qu’elles utilisaient beaucoup trop les termes magiques qui pouvaient à tout moment trahir l’existence du monde des sorciers. C’est pourquoi elle s’était mise d’accord sur un code que seule eux deux pouvaient comprendre même si à vrai dire ce code étaient assez simple à déchiffrer si on connaissait le monde magique.

Un gloussement sorti de la bouche de la jeune fille de 23 ans quand elle entendit la question de sa sœur. C’est vrai qu’elle ne lui avait jamais vraiment raconté pourquoi tant de mépris envers une espèce qui semble inoffensive à première vue. Mais Comment expliquer un point de vue avancer à une enfant qui va bientôt avoir quatorze ans ? Morrigan prit sa petite sœur par les épaules et la poussa doucement à continuer à marcher.

-Pourquoi cette question si soudaine ma très chère sœur ? Demanda-t-elle en souriant de toutes ses dents à sa petite sœur. Je plaisante, je vais t’expliquer pourquoi je les méprise. Nous méritons cette place au sommet de la chaine alimentaire de ce monde. Nous vivons cachés de tous alors que je suis quasiment certaine que nous pourrions soumettre ce monde à notre volonté. L’arrogance des “M“ et des “N-M“ m’exaspèrent parce qu’ils se pensent tout puissant alors que nous pourrions lever ce voile d’illusion dont ils aiment se couvrirent. Nous sommes en infériorités numérique c’est vrai, mais l’un des nôtres vaux bien une dizaine voire une vingtaine de Moldus !

Morrigan leva les yeux au ciels pleine d’indignation et ricana quand elle s’aperçut de la bourde qu’elle venait de commettre. Non seulement le mot qu’il ne fallait pas dire lui avait échappé de la bouche mais en plus elle s’apercevait que la colère commençait à s’emparer d’elle. Les deux filles s’arrêtèrent et la grande Harrison prit la petite par la taille et plongea son regard gris dans celui de sa petite sœur avant de continuer.

-Pardon…J’ai commencé à élever la voix et surtout j’ai rompu notre code… Morrigan s’approcha doucement de sa sœur et baissa sa voix avant de s’adresser à elle tout bas. Je suis peut-être paranoiaque mais J’ai cru qu’on parlait de toi pas loin de nous…J’ai entendu peste et sang-pure quand je te parlais et j’ai perdu un peu mon sang-froid… Morrigan se releva et regarda autour d’elle avant de pointer du doigt un petit truck pas loin d’eux. Je vais aller nous chercher des glaces, j’ai encore un peu d’argent “M“ donc ça devrait aller, va nous chercher des places pour nous asseoir Ry le temps que je fasse la queue.

Aussitôt dit, aussitôt fait. La grande sœur de Carry lâcha le bras de sa petite sœur et se mit en quête de cette fameuse crème glacée dont les deux Harrison raffolaient. Seule soucis, Carry n’avait pas envie de chercher des places en ce moment même. Si Morrigan n’avait entendu que ces deux mots, Carry avait entendu toute la phrase et Ce dont elle avait envie, maintenant, s’était de pourchasser la personne qui avait osé lui cracher dans le dos. *Peste de Sang-pure ? On va voir qui est la peste de sang pure. * Alors qu’elle vagabondait dans ses pensées, une autre personne, plus petite portant une robe s’écria sans aucune retenue dans tout le parc.

- Angie ! C’est quoi une Sang-pure ?

*Bingo* Pensa Carry qui remercia mentalement ce petit bonhomme de lui avoir livré sans le vouloir la coupable que recherchait la Serpentard. En essayant de faire le moins de bruit possible, elle s’approcha de celui-ci et une fois à porter de voix, Carry commença dans son oreille.

-La peste sang-pure dont parlait Angie, c’est moi petit moldu. Lui chuchota Carry  dans l’oreille tout en lui souriant de toute ses dents blanches. Je m’appelle Carry Harrison et vu qu’elle t’a parlé de ce genre de chose j’imagine que tu dois être au courant de ce qui se passe ici. Première règle de notre monde, ne rien révéler du monde magique au monde moldu et surtout ne pas le crier comme ça dans un lieu public. Je pensais que tout le monde connaissait cette règle mais on dirait que toi non… En tout cas ta pauvre copine Né-moldu semble avoir oublié de te le dire mais par contre elle est très forte pour insulter les gens dans leur dos… Enfin bref. Comment t’appelles-tu ? Tu connais mon nom il est normal que je puisse savoir le tiens, et je voudrai savoir  pourquoi ton amie me déteste autant, j'aimerai beaucoup lui parler....amicalement bien sur. Après avoir parlé avec toi bien sur. finit-elle par dire en lui présentant son  petit sourire taquin.

Lui parler ? Oui. Amicalement ? D’un certain point de vu. Carry n’allait pas lui rendre la monnaie de sa pièce à cette Angie, elle allait détruire cette sang de bourbe mentalement en s'attaquant en premier à ses proches.

    Il s'était rendu compte de sa grosse bourde seulement quelques secondes après l'avoir fait et avait plaqué ses deux mains sur sa bouche traîtresse en regardant tout autour de lui les gens qui reprenaient comme de rien n'était leur activité qu'il avait arrêté. Il souffla quand il comprit que personne ne s'intéressait plus que de raison à ce qu'il avait dit, et c'était tant mieux, parce qu'il n'avait pas envie de se faire enfermer il-ne-savait-où pour avoir osé révéler l’existence du monde des sorciers, quoi qu'il ne comprenait pas pourquoi après tout ce temps, il ne s'était pas encore mélangé au monde des moldus. Bien sûr, certains n'en voudraient pas mais il leur suffiraient d'avoir le soutient des gouvernements et, dans tous les cas, ça pourrait leur apporter plein de chose. Bien sûr ce n'était-là que la vision enfantine d'un gamin trop naïf, mais il ne pensait simplement pas que si quelqu'un devait se sentir supérieur, c'était pour quelque chose qu'il n'avait pas contrôlé. Le choix des parents ne devrait pas affecter leur progéniture, ils ne devraient pas se permettre de changer leur façon de penser juste sous prétexte d'un sang plus pur que les autres. Ils saignaient de la même façon, ils avaient peur, mal, ils étaient heureux, amoureux. Ils étaient des humains, tous autant qu'ils étaient et ça s'arrêtait là. 

    Il fit un bond et lâcha un petit cri de terreur quand il sentit quelqu'un lui parler dans le creux de l’oreille alors qu'il ne l'avait pas entendu et, en se retournant, il se senti comme une petite souri devant un gros chat affamé. Cela aurait été largement suffisant pour qu'il parte en courant, la queue entre les jambes pour rejoindre sa sœur, quoique, décida-t-il quand il remarqua la fille qui accompagnait "Carry Harrison" auparavant près du stand à glace qui se tenait comme en retrait forcé par rapport aux autres. A choisir, il semblait moins dangereux de rester ici que de se retrouver à côté des deux filles. Il s'avait qu'elle était à Poudlard, parce qu'après un an dans l'école, il savait approximativement placer un visage sur les élèves de Poudlard, même s'il en ignorait souvent le nom. Si elle ne faisait pas la même chose, c'est qu'elle devait être légèrement paumée ou dans sa bulle. Chacun l'était un peu à sa façon, ça ne changeait rien. 

    -Je suis pas un moldu, d'abord, je vais à Poudlard et les moldus peuvent pas y aller, et pis j'ai pas fais exprès de crier, baragouina-t-il. Et pis Angélique, c'est ma grande sœur, d'abord. J'm'appelle Herschel, moi, il tira sur sa robe quand il se releva, et t'es super malpolie, parce que quand on parle à quelqu'un, le truc c'est qu'il faut pas leur faire peur et qu'il faut dire bonjour. 

    Il croisa les bras en gonflant ses joues, comme s'il boudait avant de lever le menton. C'était méchant ce qu'elle avait fait, on ne faisait pas peur aux gens qu'on ne connaissait pas et on leur parlait encore moins comme ça. Il pouvait comprendre qu'elle attendait aussi du respect de sa part mais elle n'en avait pas fait preuve pour lui et c'était pas gentil. 

-Oh ! Je m’excuse grand prince, où sont donc mes bonnes manières devant le grand Herschel ?! S’offusqua Carry avec beaucoup d’exagération. Permettez-moi de réparer cet affront en vous souhaitant bien le bonjour milord. Souhaitez-vous que je m’agenouille et vous salut ? Demanda la Sang-pur en levant les yeux vers le ciel plein d’amusement.

*Et puis quoi encore ? Voudrait-il que je lui rapporte sa glace ? Crétin* pensa la jeune Serpentard en tournant le jeune Herschel par les épaules.  Vu sa taille et sa corpulence, il était surement en première année et surtout tout nouveau à l’école puisque lui-même l’avait dit. Mais c’était justement cette phrase qui avait fait tilter Carry. Si le petit Herschel ne savait pas ce que c’était une Sang-pur, qu’il vivait dans le monde moldue et que sa grande sœur parlait de ne pas pouvoir prendre le train à cause d’elle. C’était parce que lui-même était un Né-moldu et qu’il était en train de s’adresser à quelqu’un qui n’aurait jamais dû. La jeune fille, toute souriante, plongea son regard froid dans celui du petit ignorant qui n’avait pas l’air de réaliser dans quelle bêtise il s’était mis. Pas que pour lui, mais aussi pour sa grande sœur que Carry attendait avec impatience le retour

-Donc tu t’appelles Herschel et si tu n’es pas un moldu et que tu vas à Poudlard, ça veut dire que tu es un dans ses Né-moldus qui pullulent dans l’école, je me trompe ? Vu tes manières j’aurai dû m’y attendre. S’esclaffa-t-elle en grimaçant de dégoût. Ah pauvre âme qui n’a rien demandé, est ce que tu sais au moins à quel point, toi et tes semblables êtes en dangers ? Laisse-moi t’expliquer rapidement la situation Herschel. Personne ne souhaite le retour des Né-moldus à Poudlard. Personne ne souhaite ton retour car vous rendez ce lieu trop dangereux pour tout le monde et que personne ne vous aimes, vous les Né-moldus. Carry pointa du doigt avec fierté sa grande sœur qui devait risquer sa vie pour de la crème glacé.  Tu vois cette femme là-bas ? c’est ma grande sœur et elle travaille avec ceux qui chassent les Né-Moldus comme toi et ta grande sœur. Je pourrai simplement lui dire qui vous êtes et vous finirez vos jours à Azkaban. Mais Je suis d’humeur clémente aujourd’hui c’est pourquoi je te propose ceci : On attend ta grande sœur et tout les deux vous vous mettrez à genoux devant moi en implorant ma pitié et mon pardon. Si vous ne le faites pas, alors ma sœur s’occupera de vous deux personnellement comme les né-moldus que vous êtes.

Carry croisa les bras avec un petit sourire satisfait et tapa du bout du pied en regardant Herschel avec dédain. En vérité ; Carry ne savait pas si sa sœur pouvait faire ça, mais ce dont elle était certaine c’était qu’elle travaillait pour la glorieuse Ursula Parkinson et de fil en aiguille, la petite Serpentard en avait conclu qu’elle pouvait emmener qui elle voulait quand elle voulait. Maintenant tout ce qu’elle demandait c’était la soumission des deux vermisseaux qui avaient osé le traité de peste dans son dos. La lâcheté était quelque chose dont Carry avait horreur et aujourd’hui elle avait la gentillesse d’apprendre à un né-Moldu et une né-moldue ce qu’était le courage. Sauf que le courage dont Carry voulait qu'ils fassent preuves était le courage de se soumettre et de s’écraser devant des personnes nettement supérieures à eux.

    C'est comme un gouffre qui s'ouvre sous ses pieds et qui l'avale tout entier dans son immensité de noir, noir, noir. Que de noir, dans le regard de l'autre et dans son cœur qu'il semble voir couler hors de sa poitrine. Un cœur si noir qui coule de mots si violents, de méchanceté. C'est comme un gouffre qui s'ouvre sous lui et qu'il ne peut pas esquiver. Il ne s'offusque même pas de ses premiers mots, il ne se demande même pas ce qu'il a fait, il ne s'en veut même pas, il pense juste à son ventre qui se tord, ses tripes qui roulent les unes sur les autres, de son souffle qui se bloque dans sa gorge et des larmes qui explosent dans ses yeux et roulent presque à l'instant où elle finit de parler. Elle est comme un démon, avec ses grandes cornes et ses ailes qui la font s'envoler au dessus de lui pour mieux l'enfoncer. Tout hurle qu'il est la victime. Tout hurle qu'il n'a pas sa place devant ses yeux. Tout hurle qu'il n'a aucune chance. Tout hurle à quel point il est un affreux petit bonhomme. Tout hurle si fort dans sa tête et l'étoufe et, tout d'un coup, il ne peut plus respirer et recule de quelques pas juste pour ne plus sentir ses mains sur ses épaules. Ces mains là, en apparences normales mais qu'il voit comme l'affreuse vérité qui refuse de le lâcher. 

    -D-d-d.. j-j, bégaie-t-il avant de fermer sa bouche avec un claquement sec. 

    Ne parle pas, tais-toi. Fais-toi petit, merde, instinct de survie. Baisse les yeux, les épaules et tais-toi. 

    Personne ne vous aime, vous les nés-Moldus.

    Personne ne veut ton retour. 

    Personne ne vous aime.

    Personne ne t'aime Herschel. 

    Personne. 

    Il peut presque entendre à quel point son cœur explose en une multitude de petits morceaux. Il peut le sentir du fin fond de ses os. Ces mots, c'est pas n'importe lesquels, et même si elle ne sait pas ce qu'elle a fait, elle a tellement bien choisit. C'est brisé dedans sa poitrine. 

    Maman ne t'aime pas Herschel. Maman hurle sur toi Herschel. Personne n'aimera jamais un petit garçon comme toi. Personne ne vous aime, vous, les nés-moldus. Personne. Ne. Vous. Aime. 

    Elle est si proche. Elle pourrait l'écraser, petit moucheron qu'il semble être. Et cette femme aussi, si proche, trop proche. 

    DANGER ! 

    Elle est là, à côté de sa sœur. Angélique. Seule pilier de son petit frère, la première qui l'a aidé, celle qui hurle contre sa mère pour l'aider, qui accepte de briser sa relation avec elle parce qu'elle aime son petit frère. Et l'autre femme pourrait l'enfermer à Azkaban. Il ne pense pas à combien ces paroles pourraient être fausses, il ne pense à rien. Il ne voit dans sa tête que les barreaux et Angélique. Il sait qu'elle ne se mettra jamais à genoux devant quelqu'un, elle est trop fière, trop battante. Il sait que si elle revient, elle ne fera pas ça et qu'elle attaquera les deux autres. Il sait aussi que, malgré qu'elle soit forte en duel, elle n'a aucune chance contre quelqu'un de plus âgé et qui est en supériorité numérique. Il sait qu'elle est résistante et fière de l'être mais il sait au fond de lui qu'ils n'ont aucune chance contre le Conseil et ses partisans, aucune chance contre ceux qui se sentent supérieurs, aucune chance contre les deux autres. Il sait qu'elle essaiera quand même.

   Il brise sa famille en voulant être celui qu'il veut. C'est hors de question qu'il brise la seule qui a toujours été à ses côtés, même à Poudlard. 
    C'est hors de question. 

    Ses genoux claquent brutalement au sol. Est-ce vraiment sur de l'herbe ? Est-ce qu'il va salir sa robe ? Est-ce que c'est cassé ? Il baisse la tête et les épaules encore plus bas et pose ses mains sur ses genoux. Il fait en sorte qu'elle les voit, qu'elle sache qu'il ne fera rien contre elle. Elle pourrait l'écraser avec son pied. Elle pourrait l'enfoncer encore plus. Elle pourrait se sentir fière. Elle le fait sûrement. Il baisse encore sa tête. Est-ce qu'elle finira par toucher le sol ? De grosses larmes coulent sur ses joues. Il pleure tellement en ce moment, mais cette fois c'est autre chose. Il n'est pas triste. Il est choqué. 

    Terrifié. 

    Son corps tremble, ses mains agrippent ses genoux alors qu'il baisse encore la tête. De gros sanglots essaient de s’échapper de sa gorge mais il les retient comme il peut. 

    Une soumission totale. Est-ce qu'il est destiné à être comme ça, à terre ? 

    -J-j-j-j-j-j-Je s-s-s-suis d-d-d-désolé Carry Harrisson. Il souffle un peu. Pit-t-tié. Encore un souffle. Pitié, je suis désolé. 

    Longue vie au roi. 

*Le pauvre moucheron, il me ferait presque de la peine* pensa Carry quand elle vit le petit Herschel tombé à genoux et à implorer la pitié et le pardon de la Serpentard. Cette scène était un délice, un magnifique délice pour les yeux de la Sang-pur qui ne pouvait s’empêcher de sourire encore plus à chaque fois que le visage du petit bonhomme se rapprochait un peu plus du sol. Mais ce n’était pas assez pour son égo, elle en voulait plus. Beaucoup plus et elle savait quoi faire. Une fois Herschel complètement agenouillé, Carry leva doucement sa jambe droite et posa son pied sur la base du crane du petit Herschel qui continuait de gémir ses excuses tout en pleurant. Sans aucune gêne ni retenue, La jeune Serpentard frotta doucement et avec soin la semelle de sa chaussure contre les cheveux d’Herschel, toujours au sol, pour retirer la terre qui s’était collé contre elle. Quand la chaussure de Carry fut à peu près propre, elle remit son pied sur le dessus du crane du petit garçon et commença doucement à appuyer dessus le forçant à se pencher encore plus.

-C’est presque ça Herschel, lui dit Carry en exerçant une pression un peu plus forte sur son pied. Plus bas…Plus bas…plus baaaas…encore plus bas… Voilà, c’est parfait. Cette position te va magnifiquement bien ! je suis impressionnée, tu fais l’esclave extrêmement bien ! S’émerveilla la jeune fille en rigolant. Il va falloir que tu montres à ta grande sœur comment tu fais pour qu’elle puisse prendre exemple sur toi.

Herschel était toujours à genoux mais cette fois son front était directement en contact du sol avec comme maintient le pied de Carry sur le crâne. Quelle magnifique sensation, un sentiment de puissance mais aussi de bien-être. Savoir qu’elle avait presque tous les droits qu’elle voulait sur cette personne, de ce petit bonhomme qui n’avait rien demandé la remplissait d’une joie qu’elle n’avait jamais expérimenté auparavant. Le pouvoir, voilà ce que ressentait la petite Harrison quand elle regardait Herschel en train de pleurer en dessous d’elle. Il était à sa merci et désormais, Carry avait l’intention de faire du petit homme en robe sa nouvelle possession.

-Tu as compris Herschel où vous vous tenez toi et ta sœur dans ce monde ? Mon pauvre petit, quels horribles mensonges t’a-t-on raconté ? Laisse-moi te dire une chose, oui c’est vrai, personne ne te dira ce que je te dis au château et tu veux savoir pourquoi ? Parce que tout le monde est trop lâche pour admettre que les Né-Moldus sont les maux de l’école, parce que parmi ces élèves certains se sont attachés à eux tout en sachant qu’il/elle risquerait leur vie en étant avec eux. Tu sais pourquoi certains acceptent de jouer avec toi ? C’est parce qu’ils sont soit comme toi, des Sang de bourbes. Soit parce qu’ils ont pitié de qui tu es et essaye tant bien que mal de se donner bonne conscience.

Carry marqua une pause et regarda tout autour d’elle pour voir s’il n’y avait pas des moldus trop curieux dans les environs. Rien, personne. Juste le vent et le rire d’autres enfants qui se faisait entendre au loin. Après avoir vérifié deux trois fois, Carry posa de nouveaux ses yeux sur le petit corps d’Herschel qui ne cessait de geindre.

-Tu sais Herschel je ne suis pas comme eux. continua-t-elle en frottant son pied contre sa tête. Si eux ne veulent pas de ton retour, moi je ne suis pas contre. Tu pourrais me servir, m’être loyal las bas et en échange, je ferai en sorte qu’on t’accepte de nouveaux dans l’école et je te protègerai, je protège toujours mes biens… Enfin je ne te laisse pas vraiment le choix parce que si tu me déçois, si tu me désobéis, je ferai en sorte que toi et ta famille finissent tous dans cette maudite prison pour le reste de vos jours séparés des uns des autres !  Finit par dire Carry en élevant presque trop la voix. Maintenant, prosterne-toi et jure moi fidélité, jure moi fidélité et dit moi ce qui va se passer si jamais tu oses remettre ma supériorité en doute, Sang de bourbe.


Doucement, Carry retira son pied et croisa les bras en regardant avec un air hautain Herschel encore à genoux. Allait-il la défier ou allait il se soumettre ? Dans les deux cas, Carry allait beaucoup s'amuser avec lui.

    C'est l'escalade de la violence et son cerveau disjoncte. C'est violent. Elle n'utilise pas vraiment d'insultes comme sa sœur fait quand elle hurle sur cette fille à Oxford qu'elle aime pas. Elle n'utilise pas de sort entre les deux yeux comme Angélique à Poudlard. Elle ne hurle pas comme Angélique. Elle semble calme. Non, pas calme, ravie. Elle semble forte. Elle semble jubiler de sa situation à lui. Il lui semble que tout le poids du monde est écrasé sur son crâne et qu'il ne pourra plus jamais lever la tête de sa vie. De peur de croiser ces yeux qu'il sait emplis de haine, de supériorité ou simplement parce qu'il n'aura plus jamais la force de soulever la montagne qui semble s’être abattue sur sa tête et ses épaules. Il a arrêté de trembler, de pleurer. Ses yeux sont justes ouverts, presque collés à la terre qui macule son front. Il ressent le vide dans son cœur, comme si, tel un détraqueurs, les créatures qu'il avait vu dans les livres, elle avait aspirer toute son énergie. Et soudain, il ne peut plus penser à qu'une chose. 

Est-ce que mes cheveux sont sales ? Je vais devoir prendre une douche. C'est quoi un Sang-de bourbe ?

   Tu fais l'esclave extrêmement bien. Un esclave. De ceux qu'on apprécie même pas, qu'on a pas vraiment acheté, qu'on a trouvé comme ça et qui ne sont pas vraiment utiles, qu'on peut battre un peu et abandonner dans une benne à ordures comme un vieux vêtement parce qu'il ne sert à rien. Quand est-ce que l'esclavage a été aboli, déjà ? Il revoit sa mère qui lui dit que chaque personne est l'égale de l'autre, que personne n'est au dessus car on ne mesure pas la valeur d'une personne par sa force, son sang, son intelligence ou sa façon de penser. Sa mère qui lui dit qu'ils sont tous fait de la même façon et méritent tous le même respect, les mêmes droits. Sa Maman qui était sur un banc, qui est partie discuter avec son papa avec les jumeaux et les deux derniers enfants. Sa maman qui n'est pas là. Et son papa qui aurait fait disparaître l'autre fille en un claquement de doigt. Il revoit sa mère dans la cuisine alors qu'ils cuisinent et elle lui dit qu'elle l'aime et que personne n'aura jamais le droit de lui faire du mal. Sauf que maman hurle, maman ne dit plus tout ça. 

    Une violente nausée s'empare de lui et il se dépêche de mettre ses mains sur sa bouche. Pourquoi lui ? Il n'a jamais rien fait de mal avant. Peut-être qu'il a dit quelque chose de mal à sa mère et que c'est pour ça qu'il hurle, mais il fait plus de corvées qu'avant pour se faire pardonner. Peut-être qu'il a été méchant avec Azaël en début d'année, mais c'est arrangé. Peut-être qu'il a déjà oublié une de ses corvées un jour, mais on lui a toujours dit que c'était pas grave. Dieu ne punit pas les gens qui ne le méritent pas. Alors il le mérite. Il ne croit pas vraiment à dieu, juste, sa maman oui et elle leur a dit qu'il fallait être de bons enfants. Si on le punit comme ça, c'est qu'il le mérite. 

    Il écrase un peu plus ses mains sur sa bouche et avale difficilement sa salive. Sa gorge est brûlante et refait couler des larmes. Il n'a pas peur. Il a mal. Il n'est pas terrifié. Il a honte. Si honte et si mal dans son ventre. Tout se tourne désagréablement et il essaie d'étouffer ses sanglots derrière ses mains. Ses larmes sont salées, elle finissent par lui couler dans la bouche qu'il essaie de fermer sans succès. Elle est ouverte désagréablement dans une grimace de terreur pure. 

    Je protège toujours mes biens. Elle le prend pour un objet. On ne dit même pas que son animal de compagnie est un objet. Il est moins que ça pour cette fille. Qu'a-t-il fait ? Il veut s'excuser, mais il n'y arrive pas. Les mots restent coincés dans sa gorge. Il respire mal. Et si elle écrasait son pied plus bas ? Si l'envie lui prenait de lever son pied et de l'abaisser encore et encore ? Qui l'en empêcherait ? Où est sa grande sœur ? Où est Angélique ? Il veut sa grande sœur. ll veut se réveiller dans son lit dans ses bras et qu'elle lui chuchote que c'était un mauvais rêve. Il l'a veut près de lui pour vider toutes les larmes qui semblent fuir de son corps tellement il y en a. Il veut qu'elle le ramène à la maison. Pitié, il veut sa grande sœur. IL veut qu'elle le sauve, même si c'est pas viril pour un garçon de se faire sauver par une fille. 

    Et elle dit ça sur sa famille. Il a quatre petits frères et sœurs qui savent rien. Ils ont pas dix ans, le plus jeune en a 4. Elle menace sa famille. Ses parents qui peuvent pas se défendre contre la magie. Ses petits frères et sœurs. C'est que des gosses, encore plus que lui. Il peut pas les mettre en danger parce qu'il est trop fier pour faire ce qu'elle dit. Et puis, il a forcément fait quelque chose de mal pour qu'on le punisse ? C'est de sa faute, il doit réparer ses bêtises tout seul. Nouvelle nausée. Il se déteste pour ce qu'il est, maintenant, une larve à terre et il se déteste encore plus pour ce qu'il va faire.

     -O-o-o-o-ok, j-j-j-j'sais pas c-q-q-q-qqui va s'passer mais je le ferais pas. Pitié promit, je remettrai plus en question ça, promit, j'te le promet, pitié. Il ne peut pas lui jurer fidélité. C'est trop pour lui. Trop humiliant, beaucoup trop. Il va exploser en sanglots, il le sens. Mais c'est sa famille. Ses petits-frères et sœurs et leur bouille de gosses adorables, même s'ils comprennent pas ce qu'il va pas avec lui, même si les jumeaux sont contre lui, même si maman hurle. S'il les perd, il n'a plus personne. S'il les perd, il est tout seul, totalement tout seul. Elle n'a plus son pied sur sa tête, mais il se relève pas. S'il les perd, il n'aura plus personne pour lui. Personne. Et la solitude fait peur, autant que l'imagination de ce qu'elle serait capable de faire, elle et le Conseil dont il ne sait rien. Il est terrifié. Non, plus que ça. Il est mort de peur. O-o-ok, j'fr-fr-fr-frais c'q-q-q-que t-t-tu v-eux. Promit, j'te le promet, pitié. 

« - Leçon d’aujourd’hui, les né-moldus ne doivent pas être considères comme des êtres-vivants mais des outils. Oui c’est vrai, ils respirent, ils pensent, mangent et dorment comme nous mais eux…Ils détruisent tout ce qui se trouvent sur leur passage. Les moldus et né-moldus sont des outils qui ne font que répandre la destruction là où ils vont. En ce qui nous concerne avec les moldus revoyez le cours sur la chasse aux sorcières. 

La question du jour, comment affaiblir les moldus ? Et quand je dis affaiblir je parle comment les rendre inoffensif... J’ai l’exemple parfait qui pourra illustrer ma réponse. Voyez les choses ainsi, ma fille. Une baguette magique est un outil doté d’une personnalité qui est influencée au cours de sa création. Une fois qu’elle sera liée à son/sa possesseur, la baguette deviendra plus puissante et créera un lien intime.  Brisez la baguette et vous rendrez son possesseur inoffensif. Vous me suivez ? Le moldu représente le possesseur de la baguette, puisque c’est lui qui va rendre l’outil plus fort et destructeur tout en lui donnant une personnalité au cours de son enfance. Quant au sang de bourbe, lui, représente la baguette, il né avec sa famille moldu, grandit avec eux créant un lien intime le rendant plus fort, plus puissant…Plus…dangereux… Donc je le répète : Brisez la baguette et vous rendrez son possesseur inoffensif… Brisez les né-moldus et vous rendrez les moldus inoffensif. Gardez à l’esprit que nous pouvons seulement agir sur les ne-moldus.

-Mais père, pourquoi les détestez-vous à ce point ?

-Car ils ne sont pas à la place ou ils devraient être. Ils ont hérité d’un monde qu’il ne mérite pas. Par deux fois, les moldus ont plongé le monde dans le chaos et par deux fois nous sommes restés silencieux alors que nous aurions pu nous faire entendre. Depuis, ils se prennent pour les dieux de ce monde que nous partageons secrètement avec eux et se pensent intouchables. Mais tout ça changera un jour.
Je les déteste à cause de leur arrogance, je les hais parce qu’ils dirigent un monde qui aurait dû être notre. Les ne-moldus ne sont qu’une version améliorée de leur semblable, d’où le fait qu’il y’ait le mot moldu dans leur appellation. C’est notre devoir, né-sorcier ou Sang-pur de leur rappeler ou ils sont dans cette gigantesque chaine alimentaire et pour ça, nous devons les remettre à leur place…Peu importe leur genre, peu importe leur âge, peu importe qui ils sont…Nous ne trouverons pas le repos tant que notre race ne sera pas au sommet de ce monde qui mérite mieux.

-Je…Je comprends père… »



Carry ferma les yeux un instant et respira profondément l’air chaud que la nature lui offrait. Pourquoi se rappelait-elle ce souvenir avec son père avec autant de précision ? Pourquoi arrivait-elle désormais à ressentir la colère et la haine dans ses paroles a-t-elle point qu’une larme coula le long de sa joue qui pourtant, quelques secondes auparavant, ne ressentait que de la joie. Après des années, elle comprenait enfin ce que voulait dire son père à travers l’éducation qu’il lui a donné et aujourd’hui sa fille allait appliquer ses leçons à la lettre. La baguette allait se briser.

-Arrête de bégayer comme un imbécile ! Lui ordonna-telle en lui donnant une petite tape du bout de son pied. Si tu continues on va t’entendre et je vais devoir demander de l’aide a ma sœur. Et tu ne veux pas que je demande de l’aide à ma sœur je me trompe, sang-de-bourbe ? Allez lève-toi.


A peine « le lève-toi » dit, Carry soupira avec impatience et s’abaissa pour relever de ses deux mains le petit Herschel comme un sac a patate avec pas mal de difficulté. Une fois sur pied, Carry l’essuya sans faire grandement attention en le tapotant de toute part comme le ferai une mère. Mais rien à faire, il continuait de pleurer, encore et encore. Une vraie fontaine a larme qui continuait de couler et qui aurait pris la pitié de plus d’une personne. Mais Harrison n’était pas dupe et ne le serait jamais. Peu importe les réactions, s’était un ne-moldu et en plus de prendre sa revanche, son devoir en tant que Sang-pur était de le briser et elle avait justement la meilleure idée en tête. Le meilleur moyen de pression. Carry souri a la vue des larmes d’Herschel et lui pris sa main avant de faire signe en direction de sa sœur qui venait tout juste de récupérer les glaces.

-Morrigan! Cria Carry en balançant son bras ! J’aimerai te présenter quelqu’un, viens vite !

Au loin Morrigan leva les deux glaces triomphalement vers sa sœur pour lui montrer son succès et se dirigea d’un pas soignée dan sa direction. Morrigan Harrison était à une trentaine de mètres des deux enfants et si on ajoute le fait qu’elle marchait lentement pour ne pas faire tomber les glaces, ça donnait à Herschel deux voire trois minutes pour jurer fidélité à la petite Harrison qui se pencha vers lui et chuchota dans son oreille.

-Regarde…Ma sœur arrive, tu as trois minutes pour te soumettre complètement en me jurant que tu me seras loyal n’importe où mais surtout à Poudlard, petit Herschel. Si tu ne le fais pas je me ferai un plaisir de te présenter en tant que ne-moldu à ma très chère sœur qui se fera une joie de t’accompagner jusqu'a ton nouveau chez toi. Alors… J’attends…Tic …Tac…Tic…Tac

C’était gagnant, d’un côté Carry gagnait un nouvel esclave pour sa prochaine scolarité de l’autre elle remplissait le rôle que son père voulait lui donner, en soit il n’y avait pas de situation possible ou Carry se voyait perdre.  Chose qu’elle ne voyait pas souvent d’ailleurs.

    Il se prit une tape, un ordre, encore un. Il la tira vers le haut et épousseta sa robe avec quelques légères tapes avant de lui prendre la main pour hurler vers sa sœur. Il loucha sur leurs mains liées. Que faisait-elle ? Ce n'était pas comme s'il l'avait mit à genoux devant elle il y a juste quelques secondes ? Que faisait-elle à lui prendre la main et à l’épousseter comme s'ils avaient été amis depuis des années. Il en arrêta de pleurer sous le choc suite à ses paroles. Fidélité. Voulait-elle vraiment qu'il lui dise ça ? Mais ça n'avait aucun sens, ce n'était pas comme si elle était une dictatrice ou quelque chose dans le genre. Il y en avait bien assez dans le monde de toute façon. Elle n'était pas une dictatrice, alors qu'est-ce qu'elle foutait ?  Sa main dans la sienne n'avait aucun sens, son sourire faux non plus. Il sera sa main dans celle de l'autre. Que faisait-il ? Il se cacha un peu derrière elle. Morrigan était terrifiante. Et il voyait Angélique arriver à grands pas. Elle serait déçue de voir qu'il avait taché sa robe. 

    -Je serais loyal, ok, si tu veux, promis, même à Poudlard. Jura-t-il. Après-tout, ce n'était que des mots. Ça ne voulait rien dire, il n'y avait pas de contrat, pas de signature. Rien qui disait que ça allait durer. Dans sa tête, elle l'aurait oublié d'ici la rentrée. Il ne comprenait pas ce qu'il disait, pour lui, ce n'étaient que des mots aussi vides de sens qu'ils semblaient stupides. 
  

    Il n'y a pas de glaces à la violette comme les aime tant Herschel, c'est bien dommage. Elle se fait passer devant par une femme qui semble imbue jusqu'aux os, tellement qu'elle peut presque voir la suffisance lui sortir par les yeux. Angélique détourne les yeux et fini par choisir deux glaces à la vanille avec une boule à la fraise pour Herschel en plus de celle à la vanille. L'autre femme s'en va alors qu'elle paie et elle entend distinctement hurler le nom de l'autre. Morrigan ? Ça pue la famille aisée. Elle se retourne et voit la petite peste de tout à l'heure qui tient la main de Herschel qui semble avoir chialé. Sa robe est tachée au niveau des genoux. Est-il tombé ? Connait-il l'autre ? Pourquoi lui tient-il la main ? S'est elle trompée de personne et cette fille n'est pas la petite peste qu'elle pensait ? Ou, si elle l'est, est-elle tout de même l'amie de Herschel, ou plus ? Ils se tiennent la main, mais elle sait que son frère est un gamin. Elle raye mentalement l'option de la petite copine, cela ne ressemble pas à Herschel. Herschel ne semble pas vouloir s'éloigner de l'autre et, même s'il ne sert pas vraiment la main de l'autre qui sourit à peine, il n'a pas l'air vraiment dégoûté par l'autre. S'est-elle trompée de personne ? Après-tout, même si elle était sang-pure, elle pourrait être amie avec Herschel. Il était bien ami avec un sang-pur, alors avec lui, plus rien ne l'étonnait, il pouvait bien être ami avec un autre. C'était Herschel, il savait se faire des amis partout. 

    Elle avança à petits pas pressés pour ne pas faire tomber les glaces mais arriver près des deux enfants plus vite que l'autre femme, ce qu'elle réussit d'ailleurs à faire. Elle tendit sa glace à Herschel qui lâcha la main de l'autre fille pour la prendre en tremblant. Elle posa sa main sur son épaule.

    -Y'avait pas à la violette comme d'habitude, j'ai pris fraise-vanille du coup. Elle se tourna vers la fille. M'semble que j't'ai mal jugée, déso. Il est sale, il est tombé ? Elle se retourna vers son frère et lui essuya les joues. Il pleure souvent, excuse-le. Elle pointa leurs mains encore liées. T'es une amie de Herschel ? Je suis sa grande sœur.

   Herschel baissa les yeux. Que voulait-elle qu'il dise ? Oui ? Non ?  

-Oh non ne t’en fait pas, a sa place je pleurerai aussi souvent. Carry adressa un sourire d’ange à Angélique. Mal jugée ? Parce que tu avais déjà entendu parler de moi ? Si c’est le cas inutile que je me présente j’imagine. Mais oui je suis une amie d’Herschel, le pauvre est tombé et j’ai essayé de l’aider à se relever pendant qu’il pleurait le pauvre chou. Dit-elle en essayant de se débarrasser de nouveaux de la terre qu’il y’avait sur les habits d’Herschel.

Harrison souriait aux deux Ne-moldus qui tenaient leur glace. Elle ne pouvait pas rêver mieux comme proie, le petit mouton et sa sœur tout les deux dans le même enclos qui allaient bientôt se faire envahir par une louve qui serait très heureuse d’emmener les deux petits dans sa tanière. Tout ça n’était qu’une question de temps avant qu’elle n’arrive. Maintenant la mission de Carry était simple : Gagner du temps jusqu’à l’arriver de sa sœur. Elle prenait son temps en le nettoyant. Un peu de terre par ci, un peu de saleté par là. Carry faisait tout pour que le petit Herschel soit tout propre de nouveaux et elle le faisait avec délicatesse et précision…En prenant son temps.

Au loin, Morrigan marchait d’un pas sur et rapide avec un petit sourire au coin des lèvres nerveux. Elle n’était pas très heureuse de la tournure que les événements prenaient. Quand elle avait vu sa sœur l’appeler, elle avait remarque qu’elle tenait dan sa main un petit…Garçon qui portait une robe mais mieux encore celui-ci était le petit fou qui avaient crié la question au monde qu’est ce que c’est un Sang-pur. A quel point pouvait-il être ignorant ?

-Ry ! J’ai nos glaces ! une boule au chocolat, une à la vanille et à la fraise ! S’écria Morrigan en feintant d’être essouffler tout en lui tendant sa glace. Ça va tu n’as pas trop attendu ? demanda-t-elle en ignorant les deux autres dans son dos avec  de précautions.

-Merci beaucoup ! Carry s’empara de sa glace qu’elle prit à pleine main avant de tourner son regard en direction d’Angélique et Herschel. Non ça va j’ai fait passer le temps avec mes deux nouveaux Amis, Herschel et Angélique ils vont aussi a Poudlard ! Harrison sautilla en direction de sa sœur avant de se placer juste à coter d’elle. Je vous présente ma grande sœur, Morrigan ! Elle travail a la citadelle en tant que Garde Noir et fait en sorte que toutes les réunions importantes se passent sans problème.

Plus Carry en disait et plus elle souriait. Donnez ce genre d’information n’était pas là pour décorer le profil de sa grande sœur, quand bien même Morrigan ne put s’empêcher de sourire quand sa sœur la présentait. Non, si elle donnait cette information c’était surtout pour leur montrer à quel point le terrain sur lequel Angélique et son frère étaient sur le point d’emprunter allait être éprouvant.
Par signe de politesse, Morrigan leur adressa à chacun un sourire avant de les saluer en s’inclinant légèrement vers l’avant. Une fois fait, la grande sœur s’avança en direction d’Angélique et lui présenta sa main droite numéroté pour lui serrer la main dans le but d’établir le premier contact entre eux.

- Heureuse de faire votre connaissance a tout les deux. Leur adressa Morrigan d’un œil sympathique pour ensuite se tourner vers sa sœur. Ry je suis vraiment désolée, mais le devoir m’appelle, une audience va avoir lieu a la citadelle et comme il s’agit d’une famille entière de Ne-mol…N-M, tenta-t-elle de se rattraper en se souvenant du code, qui va être jugée. Et donc, ils vont avoir besoin de pas mal de personnel de sécurité si jamais ils se passent quoi que ce soit.

Le sourire de Carry s’effondra pour laisser à la place à un visage remplit de déception. Il fallait que sa sœur reste juste un tout petit peu pour mettre la pression aux deux, mais non ce que Carry voulait n’allait pas arriver. Elle était triste de voir sa sœur partir mais l’affaire pour laquelle elle travaillait piqua sa curiosité.

-Mais qu’est-ce qu’ils ont fait ? Qu’est ce qu’ils vont leur arriver ?

Morrigan se retourna en regardant sa petite sœur avec un air fatiguée et las. C’est vrai qu’après son acceptation a la citadelle, Morrigan Harrison avait fait la promesse a sa petite sœur qu’elle allait l’emmener au travail un jour en enchanté d’arrêter de poser des questions sur toutes les affaires dans lequel elle travaillait. Elle souffla doucement du nez et commença en lui souriant.

-Ils n’ont plus le droit de pénétrer au chemin de Traverse et ils y sont quand même y aller. Ils vont surement tous finir à Azkaban, sinon…Disparaitre, avec un peu de chance. Finit-elle en affichant un sourire satisfait à sa sœur. Bon, je te laisse avec tes amis, moi je file au travail ! Promis je t’emmènerai la prochaine fois.

Phrase finit, Morrigan jeta un œil autour d’elle pour s’assurer que personne ne regarder. Elle tendit sa main devant elle et quelques secondes plus tard, disparut dans un tourbillon, laissant les trois enfants ensembles avec leur glace. Carry posa son regard sur les deux Ne-moldus et leur afficha un sourire accueillant avant de briser le silence.

-Et sinon… Apres tout ca, Angélique, Herschel ? Est ce que tout le monde va bien ?