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23 déc. 2019, 22:57
 RPG++  Mettre à mort le drame  solo 
Bristol
Vacances de Noël 2044


Le vent froid


C’était principalement la surprise qui avait dominé quand Aliénor avait reçu cette lettre qui était toujours entre ses mains aujourd’hui. Le parchemin était légèrement abimé. Il devait être annonciateur d’une bonne nouvelle. C’était une bonne nouvelle, celle qu’elle attendait depuis longtemps. Mais vous savez, quand vous rêvez d’une chose ardemment, vous vous imaginez cette scène. Rêvant du meilleur en se disant que c’est impossible et réfléchissant sur le pire en constatant que c’est plus probable. Elle n’était donc pas si heureuse que ça d’avoir reçu cette lettre. Elle n’avait pas dormi de la nuit et elle se tenait droite comme un piquet devant la porte d’arrivée de l’aéroport. Ses parents revenaient et elle avait peur que le pire arrive.

Le pire pouvait prendre tout un tas de formes, mais dans son esprit, celui-ci résidait en sa mère. Elle ne savait absolument pas comment l’accueillir. Elle lui avait terriblement manqué, elle a souvent eu besoin d’elle cette année mais elle n’était pas là. Elle la laissé affronter sa féminité seule, ses doutes, ses relations, ses émotions. Toutes les questions auxquelles elle a essayé de trouver une réponse cet été étaient normalement destinées à sa mère. Mère qui l’a lâchement abandonnée à cause d’un passé qui pesait trop lourd sur ses épaules. Faible.

Le mot était dit et pensé. Aliénor trouvait sa mère faible et lâche. Elle qui prônait la force et qui faisait tout pour le devenir, elle se retrouvait avec une mère faible. Et pourtant n’importe qui dans ce hall d’aéroport, voyant Aliénor et Claire côte à côte aurait su qu’elles étaient mère et fille. Mais aujourd’hui et ce depuis quelques temps maintenant, Aliénor ne considérait plus Claire comme sa mère. Elle était devenue une ombre, une silhouette inconnue. Et elle allait revoir cette silhouette. Elle allait passer la porte d’un moment à l’autre et elle accompagnerait son père.

Ah oui par contre Cyril était la lumière pour Aliénor. Son père qui a tout fait pour la tenir au courant, qui la rassurait et qui lui avait offert cette pièce qui était aujourd’hui dans la poche de la fillette. Elle avait tellement hâte de le revoir, lui aussi lui avait manqué mais il ne l’avait jamais abandonné.

Le pouls de la fillette augmenta quand les premières personnes du vol espagnol passèrent les portes d’arrivée. Certains parlaient cette langue dont elle n’avait que quelques notions. Le regard de la fillette balayait frénétiquement ce qu’il pouvait se passer derrière ses portes de verre. Ils n’étaient pas compliqués à repérer, la chevelure noire de son père et son regard brun et franc. Il était complexe de ne pas le remarquer dans une foule aussi peu dense. Les doigts entrelacés dans son dos, elle faisait rouler son anneau d’acier autour de son annulaire. Un des seuls bijoux que la fillette portait. 3 bagues qu’elle mettait à tour de rôle, mais cet anneau d’acier simple était certainement celui qu’elle mettait le plus.

Soudain elle le vit passer la porte. Elle ne voyait que lui, grand et fort derrière un groupe, certainement une famille nombreuse. Les yeux de la fillette brillèrent et ses lèvres s’étirèrent en un sourire qui lui faisait un bien fou. Le regard de son père croisa le sien et comme un miroir, son sourire s’agrandit. Aliénor s’avança vers lui alors qu’il faisait de même. Plus rien n’avait d’importance. Ils s’arrêtèrent à quelques centimètres l’un de l’autre. S’il y avait une personne à blâmer pour avoir donné à la fillette cette gêne du contact physique c’était bien Cyril. Il n’était pas très tactile non plus. Mais il n’y avait ici rien d’autre à faire. Il attrapa les épaules de sa fille avant de l’enlacer avec tout l’amour du monde. Aliénor ferma les yeux et ses paupières closes laissèrent s’échapper une ou deux larmes. L’odeur de son père lui avait manqué, sa présence, sa force, Cyril. Elle respira un grand coup, profitant au maximum de cette étreinte. Mais elle ne pouvait durer éternellement et Aliénor savait bien que en explosant cette bulle elle allait devoir affronter sa mère qui était là, juste derrière à quelques mètres.

Son père s’écarta un peu de sa fille et Aliénor baissa les yeux. Elle avait cette appréhension d’affronter ce moment. Mais chaque moment de vie à ses complications et ses bonheurs. Aliénor lui en voulait tellement, elle n’avait même pas daigné écrire un petit mot à la fin des lettres de son père. Rien le noir total, et ce collier qu’elle lui avait donné à Noël ? Aliénor ne comprenait toujours pas ce geste.
Les doigts de son père passèrent délicatement sous le menton de la fillette pour qu’elle soit obligée d’entrer son regard à celui de son père. Il lui sourit jute en silence avant de s’écarter. Un frisson parcourut la fillette comme si on venait de lui enlever sa source de chaleur principale. Ses yeux toujours accrochés à son père, elle apercevait tout de même cette silhouette qui restait à quelques mètres d’elle.

Aliénor prit une grande inspiration avant de regarder Claire.

-Maman ?

-Aliénor…

-Tu m’as manqué.

Aliénor baissa les yeux vers ses chaussures admirant sans vraiment d’attention son lacet mal fait. Elle entendit sa mère s’approcher un peu, puis sa voix.

-Toi aussi tu m’as manqué ma chérie.

Elle était à un mètre d’elle à quelque chose près, Aliénor pouvait apercevoir le bout de ses chaussures. Elle releva les yeux et alors que sa mère approchait ses doigts de sa joue, Aliénor recula d’un coup.

-Tu m’as menti.

-Aliénor…

La fillette ne prit même pas en compte l’intervention de son père. Elle était énervée. Une colère sourde et froide, comme un vent glacial qui coupe la peau et gèle le cœur.

-Tu m’as menti, puis tu m’as abandonné. T’es plus ma mère.

-Aliénor calme toi.


Aliénor se tourna vers son père le regard sévère. Tout effort était vain. Elle était blessée, elle avait le cœur en miettes et ce uniquement par la faute de Claire. Alors long serait le temps pour qu’elle passe à autre chose.

-On doit y aller non ?

Sans un regard de plus pour sa mère, Aliénor parti en direction de la gare. Prendre le train, à cause de sa mère, c’était arriver moins vite à Bristol et moins vite à leur maison laisser si longtemps à l’abandon. Peut-être qu’Aliénor était dure avec sa mère. Mais elle avait grandi et Claire se prenait là une crise d’ado en plus des répercutions sur ses actions plus que contestables.

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

24 déc. 2019, 10:37
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Briser la glace


Bristol. Aliénor ne pouvait pas s’imaginant avant de revoir cette ville à quel point elle lui avait manqué. Elle était devant la maison avec sa valise et elle l’observait. Ça lui faisait chaud au cœur d’être de nouveau ici. Un léger sourire étira ses lèvres immédiatement retiré par le passage de sa mère dans son champ de vision.

Aliénor avait prétendu dormir durant tout le trajet en train puis en voiture jusqu’à la maison. Elle s’est même vraiment assoupie par moments, mais elle ne voulait pas croiser le regard suppliant de sa mère ni celui réprobateur de son père. Alors oui cette attitude n’était pas le moins du monde mature, mais elle n’en avait rien à faire. Elle était encore une enfant non ? Donc elle avait le droit voilà. Ah ça, retourner le mot adolescence comme on veut tant que ça nous arrange… Tout le monde le fait et elle ne savait pas si c’était une bonne chose mais tant pis. Ses parents devaient s’en douter vu qu’ils n’ont pas parlé d’elle durant le trajet. A moins qu’elle ait vraiment dormi comme un blaireau. Voilà qui ferait un bel hommage à sa maison, ou pas.

Mais maintenant elle était là et elle fixait le dos de sa mère qui ouvrait fébrilement la porte de la maison alors que son père finissait de décharger la voiture. Son père passa à côté d’Aliénor en posant une main sur son épaule.

-Tu m’aideras à décharger ?

Aliénor haussa les épaules avant de se retourner vers la voiture pour aller prendre quelques affaires supplémentaires. De toute façon ce n’était pas une vraie question et elle le savait bien. Elle aida sans vraiment d’entrain et s’enfuit dans sa chambre dès que le déménagement fut terminé et ce dans un silence religieux. Aliénor soupira en se laissant tomber sur son lit. Il était bon de retourner chez soi, mais elle avait une inconnue pour colocataire et ça, ce n’était pas des plus agréables. Aon aurait dit quelqu’un sous polynectar.

Aliénor passa ses mains sur son visage en fermant les yeux. Poudlard ne lui manquait pas, elle avait passé bien trop de temps là-bas. Elle avait sa dose de Poudlard en vacances. Mais ça allait être visiblement très compliqué ici aussi. Et puis elle avait changé et ça ses parents ne pouvaient que le constater. Ils n’avaient pas la transition, ils n’avaient que le produit fini et c’était très différent que ce qu’ils avaient laissé en plan dans l’école. Les bras de la fillette retombèrent en croix sue son lit. Les yeux toujours clos, elle respirait doucement calmant son rythme cardiaque qui était mis à l’épreuve aujourd’hui. Pourquoi sa vie devait être si compliquée. Tout est compliqué, la vie est faite d’épreuves à surmonter et dans chaque épreuve il y a à gagner et à perdre. Elle l’apprendra à ses dépens.

Mais alors qu’elle couinait sur son sort, sa mère appelait à table et quelques instants on frappa à la porte. Après un grognement caractéristique d’adolescent, le père d’Aliénor passa la porte.

-Aliénor, viens manger. Je ne te demande pas de nous parler, juste de manger.

Aliénor lança un regard blasé à son père en soupirant, toujours étendue en travers de son lit.

-Ta mère à fait de la salade de fruits.


Il se leva et parti en laissant la porte de la chambre ouverte. Aliénor grogna de nouveau et se redressa. Elle ne pouvait pas résister à une salade de fruits et de toute façon la grève de la faim trop peu pour elle… Elle était bien incapable d’avoir faim sans râler ou sans que son estomac exprime au monde entier qu’il était mal traité. Elle se leva et pour le principe uniquement traina des pieds jusqu’à la cuisine d’où émanait une bonne odeur de cuisine.

Elle s’assit sans un regard pour sa mère et avec une tête de six pieds de long elle tendit son assiette pour être servie en nourriture. Sa mère la servit et Aliénor reposa son assiette bruyamment sur la table.

-Aliénor fait attention.

La fillette leva la tête pour asséner à sa mère un regard glacial et noir. Puis ce regard dévia vers son père. Elle pencha la tête sur le côté en arquant un sourcil.

-Je croyais que j’étais pas obligée de lui parler…

Insolence que les parents de la fillette n’avaient pas encore vue chez Aliénor, mais qui pourtant évolue en elle depuis quelques temps maintenant. Evidement la réaction ne se fit pas attendre. Cyril lui envoya un regard noir alors que la mère de la fillette lâcha les couverts pour servir dans le plat.

-Tu ne parles pas comme ça à….

-Je m’en occupe.

Aliénor fronça les sourcils avant que son regard ne remonte sur Claire. Elle ne défia pas plus que ça sa mère n’ayant pas l’habitude d’aller si loin avec ses parents. Elle redoutait toujours leurs interventions. Ils étaient ses parents tout de même. Ils avaient toujours eu autorité sur la fillette et elle respecte toujours les figures d’autorité qui lui sont présentés. Mais sa fierté la retient de s’excuser.

-Je comprends que tu m’en veuilles, mais on n’arrivera à rien si on n’en parle pas.

Aliénor serra les poings sur ses couverts. Elle voulait résister à ce sentiment qui parcourait ses veines. Cette colère mais aussi cette tristesse. Elle était triste de ne plus retrouver sa mère, d’avoir été mise de côté, qu’elle ne sache rien.

-Aliénor parles-moi.

Un sanglot secoua la fillette et immédiatement la main de sa mère se posa sur sa nuque. Mais Aliénor repoussa cette main avec haine.

-Me touche pas !

Elle recula sa chaise qui vint heurter le plan de travail de la cuisine. Son dos claqua lui aussi contre le dos de sa chaise, mais la douleur de son cœur était trop grande pour qu’elle ne ressente quoi que ce soit d’autre.

-C’est moi qui dois parler ? C’est une blague ! JE dois parler alors que toi t’as pas mis un mot dans aucune des lettres ?

Aliénor se leva en secouant sa tête ce qui créa une barrière de cheveux sur les côtés de son visage. Les premières larmes coulèrent sur ses joues alors qu’elle essayait de les retenir. Elle avait une boule douloureuse dans la gorge et un poids étrange dans l’estomac. Elle allait exploser et elle avait peur de ça.

-T’es partie comme ça et t’as emmené papa ! Tu m’as laissée toute seule alors que j’avais besoin de toi et jamais tu m’as soutenue. Moi je voulais juste comprendre !

Elle essuya ses larmes d’un revers de manche alors que sa respiration était chaotique.

-Tu m’as abandonnée sans rien me dire et j’ai du tout gérer toute seule ! T’es la pire mère au monde ! Je te déteste.

Aliénor pleurait, sanglotait, criait, puis se calmait. Elle était fatiguée et en colère. Ses paroles étaient passées bien au-delà de ce qu’elle pensait réellement. Mais elle avait besoin d’extérioriser tout ce qu’elle avait pu ressentir pour sa mère.

Elle courrait presque pour retourner dans sa chambre. Elle claqua la porte de celle-ci et s’effondra de nouveau sur son lit. Elle enfouit sa tête dans son oreiller alors qu’elle avait l’impression de pleurer toutes les larmes de son corps. Mais étrangement elle se sentait bien plus légère. Un pieu dans le cœur, mais plus légère.

Le sommeil la gagna plus rapidement que la culpabilité et elle ne put résister à l’appel de Morphée.

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Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

24 déc. 2019, 16:04
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Désamorcer l’âme


Il devait être déjà 11h passé quand la porte de la chambre d’Aliénor s’ouvrit doucement laissant apparaitre la tête de son père. Aliénor grogna avant de se retourner dans son lit pour ne montrer que son dos à Cyril. Elle ne voulait voir personne. Elle se sentait stupide et injuste. Elle avait hurlé sur sa mère sans même lui octroyer le droit de s’expliquer. Alors elle restait enfermer dans sa chambre espérant qu’on l’y laisse mourir en paix. Bien sûr que c’était exagéré, mais elle était jeune et conne pour ne pas reprendre un titre de chanson.

Elle sentit son père s’assoir à ses pieds. Aliénor se retourna sur le dos et soupira en laissant son bras gauche sur ses yeux. Son père parti ouvrir les volets ce qui n’éblouit pas la fillette qui s’était préparée, mais ce qui annonça forcément l’arrivée de ce qu’elle fuyait en s’enfermant dans sa chambre. Son père s’assit de nouveau à ses pieds et la fillette lui risqua un regard. Il lui sourit avec douceur, ce qui poussa Aliénor à enlever son bras de ses yeux.

-Bien dormi ?

-Pas vraiment…

Aliénor se redressa avec l’attitude d’une otarie afin d’être presque assise pour parler à son père. Avec une moue gênée et après avoir fait passer son regard sur toute la pièce sauf sur lui, elle planta son regard désolé dans les yeux bruns de son père. Elle essayait de sonder son regard pour savoir à quelle sauce elle allait être mangée, mais elle ne trouvait pas de réponse sur le visage de son père.

-Désolée ?

-C’est pas à moi qu’il faut dire ça Aliénor.

Son regard dévia directement et elle se renfrogna automatiquement en croisant les bras sur sa poitrine. Elle n’avait pas vraiment envie de retourner voir sa mère. Même si elle avait été bien trop dure avec elle hier et qu’elle n’aurait pas dû dire tout ça, elle était toujours en colère contre elle. Son père sa rapprocha d’elle et passa une main sur sa joue. Ce geste si tendre dont elle n’avait pas l’habitude déjà auparavant mais qu’elle n’avait pas reçu depuis plus d’un an, la fit sursauter. Elle encra son regard à celui de son père.

-Tu sais, elle comprend bien plus que ce que tu le penses.

Aliénor afficha une moue dubitative les yeux toujours accrochés à ceux de son père. Il acquiesça de la tête en souriant. Ce sourire fit beaucoup de bien à la fillette. Il n’était pas énervé contre elle et elle avait besoin de son soutien. Sans lui elle se noyait de nouveau dans cette rivière, sans lui elle se laissait mourir dans son lit. Elle haussa les épaules avant que son père retire sa main de sa joue.

-Prends ton temps, mais promet moi que tu iras lui parler.

Aliénor soupira bruyamment ce qui fit froncer les sourcils de son père.

-Aliénor…

-Promis.


L’après-midi, Aliénor était assise sur le petit banc sur la petite terrasse de la maison de laquelle elle pouvait rejoindre l’Avon. Elle regardait droit devant elle, les yeux ans le vide. Alors qu’elle avait médité toute la journée les paroles de son père, elle n’avait trouvé ni la force ni le bon moment pour parler à sa mère. Elle ne savait pas comment aborder la conversation et sa fierté lui en faisait voir de toutes les couleurs. Mais alors qu’elle réfléchissait, une douce chaleur vint se placer à ses côtés. Elle n’avait pas besoin de tourner la tête pour savoir que sa mère avait pris place à sa droite. Aliénor ramena ses genoux à sa poitrine sans adresser un regard à sa mère. Déjà qu’elle ne maitrisait pas les sentiments simples alors ceux aussi compliqués… Elle planta son menton dans ses genoux et écoutait la respiration de sa mère à ses côtés.

-Je me souviendrais toujours. Je jouais ici avec mon frère.

Aliénor faisait mine de ne pas écouter en restant statique et en ne déviant pas son regard d’un point imaginaire qu’elle s’obligeait à ne pas quitter.

-Il s’amusait à faire voler les feuilles autour de nous. Je ne l’ai jamais trouvé étrange te pourtant je ne pouvais pas faire ce qu’il faisait. Lui aussi était insolent, il aimait passer outre les règles tant qu’il ne se faisait pas prendre. Il était doué pour ça.

La voix de Claire se tintait de mélancolie et d’une pointe de tristesse. Aliénor ne put pas plus longtemps tenir son point d’encrage au loin. Son regard se rabattu sur sa mère. Elle regardait devant elle comme si elle pouvait de nouveau voir son frère devant elle en train de jouer avec elle petite. Aliénor suivit se regard et s’imaginait deux enfant jouer avec les feuilles mortes.

-Il voyait le bon chez les autres, et jamais le mauvais. C’est ça qui l’a mené à sa perte. Et aussi parce qu’il aimait s’amuser, peut-être un peu trop. Il a toujours été l’indiscipliné de la famille. Tu me fais penser à lui souvent.

Aliénor tourna sa tête vers sa mère et se prit de plein fouet le regard azur de celle-ci. La douceur de ce regard qu’elle ne s’imaginait plus de cette façon depuis longtemps. Celui qu’elle avait retenu était fuyant et vitreux. Mais là, il était doux et percutant.

-Il est mort parce qu’il s’est retrouvé dans un engrenage de malheur. Je ne pouvais rien faire pour l’aider. Il m’a mis de côté pour me protéger et je lui en ai voulu durant des années. Je m’en voulais à moi-même de ne pas être rentrée et je lui en voulais de ne pas m’en avoir dit plus.

C’était exactement ce que ressentait Aliénor en ce moment. Elle se retrouvait donc dans la même situation qu’elle ? Aliénor ne comprenait pas. Pourquoi lui faire la même chose alors qu’elle savait que ça faisait si mal ?

-Mais j’ai compris. Quand ils m’ont retrouvé, quand la police est venue, je n’avais qu’une peur, une seule, c’est qu’ils s’en prennent à toi.

Elle se tourna de nouveau vers Aliénor les yeux pleins de larmes. Aliénor fronça les sourcils en laissa son regard se balader sur le visage de sa mère.

-Tu as le droit d’être en colère, je l’étais moi aussi. J’espère juste qu’un jour tu me pardonneras.

Elle avança une main vers Aliénor mais celle-ci se déroba. Aliénor se retrouva en moins de temps qu’il ne faut pour le dire debout puis dans la maison. Elle fuyait de nouveau. Mais elle avait besoin de temps pour assimiler ce qu’elle venait d’entendre.

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Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

25 déc. 2019, 17:51
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Lueur de douceur


C’est quelques jours plus tard qu’Aliénor prit son courage à deux mains. Elle ne pouvait pas rester comme ça, en faisant la gueule à sa mère. Elle se leva tôt ce jour-là, bien décidée à faire quelque chose de spécial pour sa mère. Enfin spécial à la hauteur d’Aliénor qui n’était pas la personne la plus attentionnée du monde. Elle se mit quand même au travail pour réaliser un beau et gourmand petit-déjeuner. Elle sortit la salade de fruit en la regardant presque amoureusement puis s’attela à faire du café, du thé et même des crêpes. Quiconque connaissant Aliénor savait que ses talents de cuisinière étaient lamentables. Un ragondin ligoté ferait mieux qu’elle en cuisine. Mais bon qui ne tente rien n’a rien. Elle prépara donc tous les ingrédients et s’attela à faire une pate correcte. Un fois son saladier correctement rempli d’un truc un peu près correct, elle commença la cuisson à la poêle. Relativement fière de sa pâte, elle se disait que c’était peut-être son jour de chance culinaire, si ça pouvait bien exister… Mais malheureusement ce n’était qu’un fantasme te rapidement la cuisine rappela son talent plus que médiocre en la matière. Au combien elle pouvait dessiner quelque chose d’acceptable les yeux fermés, elle était tout bonnement incapable de cuisiner correctement quoi que ce soit.

De la fumée sortit de la crêpe alors que la fillette essayait en vain de la décoller de la poêle. Le contenant commençait à prendre une couleur foncée quand le père d’Aliénor arriva derrière elle et en un tour de main lui prit la poêle des mains et envoya la crêpe sur le plan de travail enfariné de la cuisine. Aliénor regarda sa crêpe brulée trôner au milieu du carnage réalisé lorsqu’elle avait mélangé les ingrédients dans le saladier. Elle soupira lourdement en regardant le sol de la cuisine.

-Je voulais faire une surprise à maman… c’est raté.

La fillette était vraiment déçue, elle s’était enfin décidée à faire un pas vers sa mère et elle échouait lamentablement.

-Je vais t’aider, Claire n’est pas encore levée. Allez viens, t’as toujours été nulle en cuisine, heureusement que t’as un super papa.

Cyril venait d’arracher un sourire à la fillette qui s’approcha de son père pour continuer sa préparation. Il rajouta un peu de lait à sa préparation trop épaisse puis il continua la cuisson avec elle. Elle se sentait tellement plus proche de son père depuis cette histoire avec la famille de Claire. Aliénor se sentait en confiance avec Cyril et elle ressentait ce besoin de lui parler de sa magie. Surtout qu’elle n’était pas très douée même si depuis les vacances d’été de 2044, ça va mieux ce n’est toujours pas ça.

-Papa, comment tu fais pour rester fort et ressentir les bons sentiments pour ta magie ?

Cyril se retourna vers sa fille, il l’analysa quelques instants avant de faire voler une crêpe dans les airs et la poser sur une assiette.

-Tu sais Aliénor, les sentiments font partie de ma force. Tu dois les accepter pour avancer, apprendre à te nourrir de tes sentiments, de tes amis et de l’amour qu’ils te portent.

Aliénor arqua un sourcil dubitative. « Les amis » et « l’amour qu’ils peuvent lui porter » ne l’intéressent pas vraiment. Elle est à mille lieux à penser que ça peut s’associer à sa force. Elle croisa les bras sur sa poitrine et se mordit l’intérieur de la joue en réfléchissant.

-On ne t’a pas vraiment montré le bon exemple dans la famille, on cache beaucoup nos sentiments. Mais ce n’est pas pour autant qu’on en a pas et qu’ils ne sont pas forts. Ça viendra avec le temps, mais tu sauras les maitriser.

Toujours moyennement convaincue, Alors mis le plat de crêpes au milieu de la table. C’est à ce moment-là que claire entra dans la pièce. Un grand sourire illumina son visage alors qu’elle s’avançait vers la table pour partager ce repas. Elle sourit à Cyril avant de s’adresser à sa fille.

-Merci pour tout ça Aliénor.

Aliénor lui concéda un petit sourire avant de s’assoir et de manger comme si de rien était. Elle avait toujours du mal à passer l’éponge, mais elle ne considérait plus sa mère comme une étrangère et c’était déjà un grand pas.

C’est plus tard dans la journée qu’elle daigna passer un moment avec Claire. Assise sur les marches menant à l’atelier de peinture de sa mère, elle tripotait sa pièce. Demain, elle allait passer la journée avec ses quelques anciens camarades de classe avec lesquels elle avait encore un peu de contact. Elle voulait y aller le cœur plus léger que ce qu’il n’était là.

-Maman ?

Claire s’approcha de sa fille non sans marquer un temps d’arrêt en regardant la porte de son atelier. Pour ça aussi Aliénor lui en voulait, elle avait si facilement fait une croix sur leur passion commune pour essayer d’échapper à tout ça, ce qui n’avait pas duré très longtemps, elle ne pouvait pas vraiment s’en passer.

-Tu sais, j’essaye de te pardonner… Mais je n’y arrive pas. T’as même arrêté de peindre, j’ai l’impression que tout ce qu’on a vécu ensemble c’était du vent.

Le regard de la fillette se posa sur Claire qui s’installait à ses côtés sur les marches. Elle semblait réfléchir aux futurs mots qui allaient franchir la barrière de ses lèvres. Aliénor était en attente et plus ce silence durait plus elle serrait sa pièce entre ses doigts ses phalanges virant au blanc.

-Quand j’ai su que cet accident revenait dans ma vie avec les complications qui venaient avec je ne pensais plus qu’à ça. Dès que je peignais, c’était cette voiture et ma famille emportée loin de moi. Ca ranimait cette douleur en moi, je ne pouvais plus m’en défaire. C’était une vraie torture.

Aliénor écoutait sa mère avec attention. Elle était bien mieux qu’au dernier Noël qu’elle avait passé ici. Elle ressemblait bien plus à sa maman d’avant, la douce, compréhensive et attentionnée Claire. Celle qui faisait tout pour qu’Aliénor soit plus gracieuse et qui voyais en ses dessins une future artiste réputée.

La fillette se leva d’un coup et se posta devant sa mère. Les mains sur les hanches, un sourire en coin sur ses lèvres, les yeux rivés dans ceux de sa mère, elle avait une idée.

-On va peindre ensemble.

-Je ne sais pas si c’est une bonne idée ma chérie.

-Si.

Aliénor attrapa le poignet de sa mère et la tira vers le bureau ou devait être rangé la clef menant à l’atelier. Emportée par sa fille, Claire ne prit pas beaucoup de temps avant de prendre une décision. En un rien de temps, Aliénor entrait dans la pièce ouvrant les rideaux et la fenêtre faisant entre un léger vent qui souleva la poussière du lieu. La fillette ramassa les quelques peintures jonchant le sol et en fit un tas propre dans un coin. Elles feront le tri plus tard, là de suite, elle voulait peindre comme avant. Elle sortit une toile assez grande et les peintures en vérifiant qu’elles étaient encore pleines. Elle lança un sourire éclatant à sa mère qui regardait autour d’elle avec mélancolie. Aliénor fronça les sourcils avant de prendre un pinceau, de le tremper dans de la peinture bleu et d’en mettre un petit coup sur la joue de sa mère. Celle-ci se redressa immédiatement et s’empara d’un pinceau à son tour. Aliénor courait dans le petit espace afin d’échapper à sa mère. Celle-ci envoya une giclée de peinture en direction d’Aliénor qui se trouvait juste devant la toile. Les éclaboussures dessinèrent la silhouette de la fillette sur la toile. Claire regarda le résultat et elle décréta peindre comme cela. Aliénor debout devant la toile se prenait de la peinture alors que le chef d’œuvre se dessinait derrière elle. Après ce moment convivial, Aliénor était assise en gribouillant sur un bout de papier alors que sa mère s’attelait à nettoyer le bazar qu’elles avaient mis joyeusement. La toile était belle colorée, elle plaisait à la fillette. Elle n’avait pas ri comme cela avec Claire depuis longtemps.

Sa mère s’accroupit devant Aliénor et passa son pouce sur la joue de la fillette.

-Une douche s’impose mademoiselle.

Aliénor sourit et avant que la main de sa mère s’en aille loin d’elle, elle pencha la tête et attrapa la main de sa mère pour qu’elle reste en contact avec sa joue. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas apprécié que quelqu’un la touche. Ce contact était si doux, si agréable. Elle qui n’aimait pas être touché elle avait en ce moment même une autre dimension de ce côté tactile que peuvent avoir certaines personnes. Elle ne ressentait aucune gêne au contraire. Elle lâcha la main de sa mère et se leva sans plus de cérémonie.

Sa gorge se serra. Comment une seule personne pouvait lui faire autant de mal et autant de bien en même temps ? Elle fila se doucher sans plus un mot, elle avait encore du mal à oublier. Si elle parvenait à oublier un jour.

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Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

26 déc. 2019, 10:56
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On n’oublie pas


Allant rejoindre des anciens camarades, Aliénor marchait des écouteurs dans les oreilles. Voilà une chose qui changeait bien de Poudlard, toute cette technologie environnante. Ça n’avait pas vraiment manqué à Aliénor, mais elle n’aurait pas dit « non » non plus. Elle regardait les passants, slalomant entre les plus distraits. Ils avaient rendez-vous devant une librairie, ils voulaient montrer à Aliénor un nouvel endroit qu’ils affectionnaient particulièrement. Aliénor arriva rapidement en vue de l’enceigne où elle reconnut sans peine deux de ses camarades, Shirley et Dean. Ils étaient avec trois autres personnes qu’elle ne devait pas connaitre. Elle avait passé beaucoup de temps avec Shirley et Dean. Shirley qui avant habitait non loin de chez elle et chez qui elle passait beaucoup de temps petite et Dean qui trainait avec les filles à l’école moldue. Mais cela fait plus d’un an qu’elle ne les a pas vus, ils ont changé et elle aussi elle a changé. Elle traversa la route avec un peu d’appréhension.

Shirley se retourna vers elle avec un grand sourire.

-Aliénor qu’est-ce que t’as changé, ça fait plaisir de te revoir !

Aliénor sourit sans plus d’effusion, ce n’était pas vraiment son truc de courir vers les gens pour les prendre dans ses bras. Elle haussa des épaules en se postant devant la fille aux cheveux noirs. Sans crier gare celle-ci la prit dans ses bras ce qui surprit Aliénor qui se tendit comme un arc. La fille la lâcha rapidement tout sourire.

-C’est vrai que t’as jamais été très tactile… Mais du coup comment tu fais avec les garçons ?

-Euh…


-Laisse-là tout le monde ne pense pas qu’à ça Shirley…

Le regard d’Aliénor dévia vers Dean qui lui lança un clin d’œil. La fillette ne savait pas vraiment comment prendre tout ça. Ils avaient grandis dans des environnements tellement différents. Aliénor ne voyait en les personnes de la gente masculine que des amis, rien de plus, du moins jusqu’à maintenant. Elle ne se doutait pas une seconde pouvoir plaire ou alors vouloir se coller à une seule personne. Elle aimait papillonner entre les groupes d’amis et s’entendre avec pleins de gens.

Dean présenta à Aliénor Sarah, Alex et Matt avant d’embarquer tout le monde en direction de ce nouveau lieu de rencontre. Aliénor suivait sans trop se poser de question discutant avec Shirley. Elle n’avait pas tellement changé ce qui rassurait la pette Delphillia, mais sur certains points, elle semblait à des années lumières d’Aliénor. Parlant de soirée, d’alcool, de garçons…. Aliénor n’avait jamais vécu ce genre de chose et ses relations étaient bien plus simples que celles de sa camarade. Aliénor secouait la tête en entendant les histoires de cœur de celles-ci, de vraies séries télévisées.

Soudain Dean s’arrêta devant un escalier de secours et à l’aide de ses amis ils firent descendre l’échelle qui permettait d’accéder au dit escalier. Aliénor ne s’était jamais vraiment arrêtée parce que ce qu’elle faisait n’était pas autorisé, mais ici, elle était totalement libre, pas de Poudlard pour contenir ses gestes. Elle leva les yeux en regardant Dean puis Matt monter à l’échelle.

Une main se posa dans le dos d’Aliénor. Celle-ci se retourna instantanément et lança un regard noir à Alex qui leva immédiatement les mains en l’air en signe de rémission.

-Désolé… Tu peux y aller.


Aliénor grimpa sans grande difficulté au vu de sa condition physique. Quelques instants plus tard, elle se trouvait sur le toit de l’immeuble. Aliénor s’approcha du bord n’ayant pas la moindre peur du vide. En même temps quand on pratique un sport où le but est de voler à 15m du sol… Ca soigne. Elle regarda la ville qui s’étendait devant elle et un sourire se dessina sur ses lèvres. Cette ville était belle et elle lui avait manqué. Elle n’avait pas pu voir ça à cause de sa mère… Aliénor se mordit la lèvre. Elle ne savait pas si elle allait arriver un jour à pardonner vraiment à sa mère. Elle aimait passer des moments avec elle, elle avait besoin d’elle dans sa vie. Mais elle l’avait abandonné lamentablement sans rien dire la laissant enfermée au château. Pourtant une partie, même plus petite de sa vie était aussi ici.

-C’est beau hein ?

La voix de Dean ramena la fillette à la réalité. Elle acquiesça d’un mouvement de tête le regard toujours perdu dans la ville qui s’étendait à ses pieds.

-C’est bête que tu sois en internat…

Elle sentit le garçon se rapprocher d’elle. Aliénor tourna la tête vers lui avec un expression interrogative et le voyant si près, elle pencha son buste vers l’arrière et le détailla comme pour lui demander ce qu’il faisait.

-Fais pas cette tête je vais pas te manger !

-Mouais…

-Tu nous as manqué tu sais ? Je veux dire, tu m’as manqué.

Aliénor regardait le garçon qui la fixait étrangement. Instinctivement elle se recula s’écartant par la même occasion du bord. Elle le détaillait étrangement, enfin non, c’était lui qui était étrange là de suite. C’était quoi ce regard ? Et pourquoi il tient à s’approcher ? Aliénor n’était pas vraiment confortable avec cette attitude.

-Je… Je vais retourner avec les autres. Tu viens ?

-Ouais.

Aliénor n’attendit pas vraiment sa réponse avant de s’éloigner rapidement de lui. Il était bizarre et elle ne voulait pas rester trop longtemps seule avec lui. Elle s’assit aux côtés de Shirley qui immédiatement se pencha pour lui chuchoter quelques mots.

-Alors il te plait Dean ?

-Hein ? Non !

Aliénor avait presque crié, elle ne s’attendait pas vraiment à ça. Une relation de ce genre n’était pas le moins du monde prévu au programme. Elle se calma avant que son cerveau se mette de nouveau en marche. Elle n’avait rien fait pour plaire à Dean, alors pourquoi ? Et… Elle ? Non, c’est les filles douces et gentilles, belles avec des formes qui plaisent. Pas elle, la fille maladroite, franche, rentre dans le tas et pas vraiment réfléchie. Elle ne pouvait pas plaire à quelqu’un… Aliénor secoua la tête de gauche à droite, elle peinait à y croire. Elle pouvait plaire à quelqu’un… En voilà une nouvelle.


Une fois rentrée chez elle en début d’après-midi, Aliénor réfléchissait encore aux relations qu’elle pouvait avoir avec les garçons. Elle ne les voyait que comme des amis, sans plus ou alors elle se voilait la face sur certaines de ses relations. Après tout certaines de ses amitiés étaient différentes des autres. Elle traina des pieds alors que son regard se posa sur sa mère. Elle pourrait lui demander, lui poser des questions, mais quelque chose la retenait. Elle avait toujours réglé ses histoires seule, elle n’a plus besoin d’elle. Aliénor tourna pour partir dans sa chambre. Quelque chose était tout de même cassé entre elle et Claire. Comme quoi, on n’oublie jamais vraiment.

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Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

27 déc. 2019, 11:24
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Se redécouvrir


Les vacances n’allaient pas durer une éternité et Aliénor le savait bien. Elle allait retourner à Poudlard et pour l’instant, elle n’en savait pas plus sur ce qu’elle ressentait pour sa mère. Elle tira nerveusement sur son haut alors qu’elle finissait de ranger la vaisselle. Cette situation l’agissait et depuis la fameuse lettre, son côté colérique s’est particulièrement développé. Sa patience c’était aussi émoussée. En bref elle avait changé et ce loin du regard de ses parents. Il n’était pas complexe de voir ses changements, Aliénor n’avait jamais été vraiment douée pour cacher ce qu’elle était et malgré tous ses efforts, ses parents lisaient toujours parfaitement en elle. Ils s’inquiétaient donc naturellement pour leur fille. Ils étaient assis à table, fixant Aliénor. Celle-ci soupira avant de prendre place. Elle posa ses coudes sur la table afin de caler sa tête entre ses paumes. Les cheveux attachés en une queue de cheval, ils avaient presque repris leur longueur d’avant qu’elle ne les coupe. De toute façon les lubies capillaires de la fillette n’étaient pas vraiment importantes.

-Aliénor…

-Oui ?

-On n’a pas été là durant un an et je sais que ça n’a pas été une période simple pour toi.

-Ah bon ? Je m’en doutais pas…

-Aliénor, s’il te plaît.

Aliénor fit la moue avant de se taire pour de bon. De toute façon elle n’avait pas vraiment le choix, elle devait écouter ses parents, au moins durant quelques minutes avant de saturer. Et puis elle était bien curieuse de ce qu’ils allaient lui dire.

-Ton caractère change, c’est normal. Mais il va falloir que tu apprennes à te canaliser.

-Surtout pour ta magie.

+1 Point. C’était bien vrai et elle ne pouvait pas dire le contraire. Sa colère avait déjà fait des ravages par le passé. Que ce soit sa colère ou même ses sentiments en général. Elle se laissait déborder ou alors elle les planquait bien au fond de son cœur jusqu’à qu’ils explosent. Le résultat final n’était jamais vraiment très concluant.

-Je sais que dans la famille on n’est pas très expressifs, mais tes émotions ne doivent pas être recalées au second plan.

Ah que ça l’énervait ! Elle savait tout ça, c’est juste qu’elle ne savait pas comment faire ? Comment maitriser quelque chose qu’on se force à ignorer ? Et puis les émotions, les sentiments ça fait faire des trucs étranges et pas vraiment bons pour tout le monde. Ce n’est pas toujours bien… Mais c’était là le problème chez Aliénor. Les maitriser l’aiderait à en tirer le meilleur. Mais elle ne voyait que les extrêmes.

-Aliénor, on doit en parler, tu ne peux pas tout garder pour toi. Dis-nous ce que tu as dans ton cœur.

Son cœur ? Il était bien trop occupé à faire des loopings pour ressentir quoi que ce soit… Elle le sentait accélérer dans sa poitrine comme si celle-ci allait s’ouvrir pour le laisser partir à l’aventure tout seul. Ou alors c’était juste ce qu’elle ressentait en ce moment, ses émotions qu’elle avait enfouie depuis qu’elle avait reçu cette lettre.

-Je… Je ne sais pas.

Sans le contrôler, des larmes coulèrent sur les joues de la fillette. Il y en avait juste trop et on lui demandait de tout ressortir. Elle ressentait de la tristesse de savoir qu’elle ne pouvait partager tout ce qu’elle découvrait avec eux, qu’elle n’aurait peut-être plus de souvenirs en commun avec elle. Elle se sentait coupable de s’énerver pour rien et de crier sur sa mère au lieu de profiter de son retour. Elle était en colère parce qu’on la prenait toujours pour une enfant. Elle se sentait nulle de ne jamais réussir les sortilèges du premier coup et de ne pas être en phase avec sa baguette. Et elle avait peur de ne jamais réussir à trouver un métier qui assouvirait son envie de liberté. Elle se sentait étrange par rapport aux autres à ne pas s’attacher beaucoup aux autres et stupide en voyant les filles parler d’amour alors qu’elle n’en voyait pas l’intérêt. Ou alors qu’elle se protège ? Pourquoi se protéger de quelque chose qui visiblement apportait beaucoup de bonheur ?

-Tu crois que je ne suis pas normale ? Je suis nulle en magie, j’en ai marre d’être comme ça et pourquoi j’ai tant de mal à me dire que je peux avoir des amis ?


Ses mains étaient tombées sur la table et elle secouait la tête pour cacher son visage et ses yeux boursouflés.
Une main s’approcha d’elle et lui releva la tête pour que es yeux trouvent refuge dans ceux de son père. Ses yeux sombres qui ne craignaient rien.

-Aliénor… C’est normal de douter, mais regarde ce que tu es. Tu es une jeune fille forte, tu joues au Quidditch, tu n’as pas de mal à parler aux autres, tu as des notes tout à fait correctes même si ce n’est pas facile, tu es belle. Le monde s’offre à toi ma chérie et tu vas tout démonter quand tu arriveras dedans.

Un sourire se dessina à travers les larmes et elle renifla peu élégamment. Pourquoi on avait tant de facilités à voir ce qu’il n’allait pas et tant de mal à percevoir tout ce qui était bien chez nous ? Aliénor se redressa et resserra sa queue de cheval avant d’essuyer ses larmes.

-Promet moi de ne plus tout cacher au fond de toi.

Le regard de la fillette dévia vers sa mère. Ses yeux à elle reflétaient tellement ses sentiments, une mer dans laquelle tout pouvait être dit, un océan qui garde tous ce que nous ressentons. Et Aliénor est ce mélange explosif mais puissant de cette force et cette noirceur et de la douceur enivrante. Qu’elle ironie de lui avoir filé ses yeux là.

Elle savait qu’elle n’oublierait jamais cet abandon, mais elle réalisait peu à peu à quel point ça l’avait changé et fait grandir. Elle avait encore besoin de sa mère et elle répondrait présente. Mais elle savait qu’elle pouvait se débrouiller seule. Aliénor se sentait libérée d’un poids. Tout ce qu’elle entassait en elle, elle avait tout laissé sortir et sans même hurler de partout. Elle pouvait régler les choses pacifiquement visiblement.

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Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

28 déc. 2019, 10:53
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De complexe en complexe


Aliénor était assise auprès de la cheminée l’ayant allumée il y a quelques secondes. Elle regardait la petite flamme évoluer doucement avant de devenir un feu rassurant et apaisant. L’odeur de feu de bois commençait doucement à se rependre dans la maison délestant de leurs poids les épaules de la fillette. Cette odeur qu’elle aimait tant et qui l’apaisait plus que de raison ne lui rappelant que des endroits chaleureux et accueillant.

Cependant quelque chose occupait l’esprit de la fillette cet après-midi, quelque chose de primordiale et surtout sur lequel elle n’avait aucun pouvoir et dont elle ne comprenait pas grand-chose. Mais certainement que son père pouvait l’éclairer, autant profiter qu’il soit de retour. Claire avait dû aller à l’agence pour un problème urgent avec un client, par conséquent Aliénor était seule avec son père à la maison.

Celui-ci passa dans son dos. Aliénor se retourna sur sa chaise avant de l’interpeller. Son père s’installa sur un fauteuil non loin d’elle.

-Qu’y a-t-il Aliénor ?

-Dit, avec tout ce qui se passe dans le monde magique, tu risques pas de te retrouver en prison hein ? Il y en a plein qui travaillaient au ministère avant et qui sont à Azkaban…

Aliénor baissa les yeux, elle ne voulait pas que ça arrive alors qu’il venait de rentrer. Elle avait besoin de lui auprès d’elle, elle ne supporterait pas de se retrouver seule une seconde fois. Ses poings se serrèrent avant que ses yeux ne retrouvent le feu qui s’agrandissait dans l’âtre.

-Ma chérie, écoute moi…

Aliénor releva la tête vers son père. C’était un vrai roc, inébranlable dans la tempête, le seul qui ne l’avait pas totalement abandonné. Elle encra son regard à celui si profond de son père, presque noir, tellement envoutant.

-J’étais partit à ce moment-là, je n’étais pas au ministère et je ne compte pas retourner à Londres pour l’instant. Nous avons des choses à régler ici, mais surtout ne t’inquiète pas pour moi.

Un sourire rassurant ornait ses lèvres te la fillette s’y rattacha. Elle ne pouvait faire autrement que de lui faire confiance, dans tous les cas, il avait toute sa confiance.

-Ok…

La fillette se retourna vers le feu rougeoyant qui occupait maintenant toute la place dans la cheminée de fonte. Elle soupira en ramenant ses genoux vers elle pour y déposer sa tête. Son équilibre sur cette chaise n’était pas des plus stables, mais elle tenait dessus, donc tout allait bien.

-Dit papa, il y a des gens qui soutiennent cette bonne femme à l’école. Ils ont attaqué des gens lors du bal des sorcières à Halloween. J’étais pas là, mais bon… Tu crois qu’on risque vraiment quelque chose à Poudlard ?

Cyril laissa un moment de silence, examinant certainement de nouveau cette information qu’il avait eu en partie dans une lettre. Comme s’il cherchait les bons mots, il entrouvrit la bouche une première fois avant de la refermer. Aliénor ne le quittait pas des yeux dans l’attente d’une réponse. Elle avait besoin d’être rassurée, même si pour elle c’était bien plus simple que pour ceux qui l’avaient vraiment vécu. En soi elle pouvait remercier Rey pour ça… Enfin restons logique, elle ne le remercierait jamais pour avoir voulu lacer un sort sur quelqu’un, ça restait un acte inconcevable pour elle.

-Tu sais Aliénor, partout, où que tu sois, il y aura des gens qui auront une façon de penser opposée à toi. Et même s’ils en arrivent à faire des choses terribles, tu ne dois pas les laisser gagner. Ils gagneront si tu ne te sens plus bien à Poudlard et si tu ne veux plus y aller. Ne leur donne pas cette satisfaction. Poudlard sera toujours protégé et ça restera un des endroits les plus sûrs du monde sorcier, quoi qu’on en dise.

Aliénor fit la moue avant d’hocher doucement la tête pour acquiescer les dires de son père. Elle qui voulait être forte, elle ne devait pas les laisser gagner, jamais. Et elle se montrerait forte, pour tous, ceux qu’elle apprécie et ceux qu’elle ne connait pas. Et puis en cas de problème, ils ont juste à se barricader en salle commune, c’est certainement une des pièces les mieux protégées de Poudlard. Dans sa salle commune, elle se sentait toujours aussi bien, non Poudlard resterait sa seconde maison, une maison qui l’a accueilli en des temps bien compliqués. Un toit qui l’a abrité alors qu’elle remettait en cause la notion de famille. Mais maintenant que son père était de nouveau ici, elle savait. Elle savait qui était sa famille et ce qu’elle était capable de faire pour elle. Aliénor donnerait tout pour ses parents, même sa mère au combien elle a des rancœurs, elle se devait de l’aider et de la protéger. Protéger les autres, être fort. Ça avait toujours été son objectif, alors pourquoi le changer ? Après tout, elle s’améliorait en lancer de sort, elle s’améliorait au Quidditch, elle protègera.

Aliénor sourit à son père. Il était vraiment temps qu’il rentre à la maison, c’était bien mieux de le voir en vrai que de lui parler par des lettres. Elle se sentait encore bien plus proche de lui maintenant, ce lien si particulier représenté par deux pièces jumelles. Aliénor la sortit de sa poche. Le regard de Cyril tomba dessus et il attrapa la main de sa fille pour la refermer dessus.

-Toujours ensemble.

-Oui.

Le regard déterminé, un léger sourire sur les lèvres, elle retrouvait son père, son roc, son phare dans la tempête.

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Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

29 déc. 2019, 13:53
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Des lumières pour réapprendre à aimer


Sortir en ville pour aller voir les lumières et le marché de Noël. C’était ce qu’avait proposé Claire pour toute la petite famille. Aliénor ne montrait pas le plus d’entrain possible à cette activité du soir. Mais elle devait faire des efforts, pour son père et pour renouer des liens biens abimés avec sa mère. C’est donc quelque peu à contre cœur qu’Aliénor sortir sur le parvis de sa maison une capuche sur la tête alors que le froid saisissait ses membres. Elle souffla un grand coup ce qui fit apparaitre un nuage de fumée effacé par la main de son père qui lui retira sa capuche. Elle fronça les sourcils mais son père ne s’en formalisa pas. Aliénor croisa les bras sur sa poitrine avant de se mettre en route. La ville était parée de lumières pour les fêtes de fin d’année. Aliénor ne pouvait pas faire semblant, le spectacle était très beau et ce encore plus lorsqu’ils arrivèrent au marché. Des tas de guirlandes faisait briller le lieu et rendait cette nuit bien plus belle que froide. Les odeurs de marrons chaud et de vin chaud titillèrent les narines de la fillette. Elle inspira profondément alors que les lumières changeaient de couleur pour donner au lieu un aspect glacial avec ce bleu et ce blanc. Elle passa devant ses parents déambulant dans le lieu un léger sourire sur les lèvres. Elle arriva devant un bâtiment sur lequel était projeté un spectacle de lumières, elle s’arrêta et sa mère se positionna à côté d’elle. La petite sorcière était émerveillée, c’était d’autant plus magique que c’était réalisé sans magie. Elle ne put décoller ses yeux du spectacle que vers la fin ou elle tourna ses yeux vers sa mère. Elle aussi avait les yeux sur le spectacle qui éclairait son visage qui se dessinait avec perfection dans la sombre nuit. Elle était belle, Aliénor ne pouvait pas dire le contraire. Elle dégageait cette douceur et cette bienveillance qu’elle lui connaissait avant le Noël précédent. Comment pouvait-on avoir autant de faces cachées ? Le regard d’Aliénor tomba sur ses chaussures. Est-ce qu’elle aussi elle était comme ça ? Est-ce qu’elle dégageait quelque chose de si différent que ce qu’elle était ? Mais elle ne savait même pas vraiment ce qu’elle était, elle était en construction… Mais elle voulait être une fille vraie et entière, elle n’aimait pas tout montrer aux gens, mais elle ne voulait pas non plus montrer qu’un beau masque, parce qu’elle est loin d’être un beau masque.

Des mains se posèrent sur ses épaules ce qui fit sursauter la fillette qui chercha automatiquement à voir qui c’était. Mais ce n’était personne d’autre que son père qui se pencha pour lui parler à l’oreille.

-Les rouages de ton cerveau s’active un peu trop, tu risque d’avoir les oreilles qui fument…

-J’ai pas pris de pimentine.

Son père émit un petit rire avant de lui demander de profiter du moment et de la lâcher. Profiter du moment, il avait raison en soi. Le spectacle était merveilleux même s’il se finissait. La famille repartie se promener dans le marché et les yeux bicolores de la fillette se perdaient sur toutes les lumières accrochées aux murs et à des câbles qui donnait l’impression de rajouter des étoiles au ciel. C’était beau et ça ramenait toute la chaleur d’un foyer dehors. Elle n’était pas venue débordante d’entrain, mais finalement elle était heureuse d’être ici. Les lumières se reflétaient dans ses yeux et lui faisait tout oublier, même sa rancœur, pour un moment, rien ne c’était passé.

Elle observait sa mère qui faisait la queue pour des churros depuis quelques minutes déjà. Aliénor fit la moue, elle ne pouvait renier qu’elle avait besoin d’elle et que même si elle ne le disait pas, ça lui faisait un plus grand bien de passer du temps avec elle. Enfaite, même si elle ne le dirait certainement pas d’aussi tôt, elle l’aimait, elle l’aimait du plus profond de son être et elle avait si mal de se trouvée séparé d’elle par quelque chose d’irréversible. Elle garderait cette cicatrice à vie. L’amour qu’elle lui portait était toujours aussi grand, mais il était terni par cette douloureuse aventure. La distance éloigne les cœurs.

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Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

30 déc. 2019, 12:01
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Regrette pas ce que tu es


Faire le tri dans sa vie, savoir garder ce qui nous fais grandir et se débarrasser de ce qui n’est pas bon pour nous ou désormais inutile. C’était ce qu’elle faisait, assise en tailleurs sa mère étant allée se chercher un thé, elles triaient les œuvres qu’elles avaient pu faire ensemble ou alors celles de sa mère simplement. Toutes celles de l’accident étaient parties à la poubelle. Claire voulait faire une croix sur ce passé un peu lourd et elle avait bien raison. Mais il était plus complexe de savoir pour d’autres toiles. Aliénor découvrait des œuvres de sa mère petit à petit quand elle tomba sur un tableau. Elle n’avait pas l’impression que ce soit Claire qui l’ai fait. Il représentait un garçon blond et visiblement Claire, mais plus jeune. Ce serait donc Amaury, l’oncle d’Aliénor. Aliénor plaça la toile bien devant elle à plat sur le sol et regarda l’œuvre. Les enfants avaient l’air joyeux bras-dessus bras-dessous. Aliénor souriait s’imaginant ce que c’était de partager sa vie avec un frère ou une sœur.

Claire entra dans la pièce avec sa tasse de thé et elle s’arrêta pour regarder l’œuvre. Aliénor sourit à sa mère en la regardant d’en bas.

-Qui l’a fait ? On dirait pas ton style.

-Non ce n’est pas moi, c’est mon père. Il m’a tout appris.

Claire posa la tasse de thé sur un petit meuble avant de s’accroupir pour se saisir de la toile. Elle l’observa un moment sous l’œil amusé de sa fille avant de le reposer avec les toiles à garder.

-Tu as toujours eu ce même coup de crayon que lui.

-Toi aussi.

-Non, tu es plus douée que moi Aliénor.

La fillette se senti rougir, elle n’avait pas l’habitude de recevoir des compliments et d’habitude elle se cachait derrière ses piques. Mais face à sa mère, ce n’était pas pareil. Alors elle souriait débilement essayant de trouver un nouveau sujet de conversation pour balayer ce moment gênant. Mais une question arriva dans son esprit comme un cheval au galop.
Elle releva la tête vars sa mère qui continuait le rangement, elle prit une profonde inspiration avant de se lancer sans s’annoncer.

-T’as dit que je ressemblais à ton frère, mais si je fais les mêmes erreurs que lui ?

-Tu lui ressemble mais tu n’es pas lui, tu ressembles aussi beaucoup à ton père Aliénor. Tu n’es pas une copie de qui que ce soit. Tu es une jeune fille qui se construit, tu es Aliénor Delphillia et personne d’autre.

Les yeux perdus dans le vide Aliénor assimilait les réponses de sa mère. Elle était Aliénor Delphillia et personne d’autre. Non, elle ne ferait pas les erreurs de son oncle. C’était une fille bien et elle souhaitait le rester. Elle faisait ses choix seule et jusque-là, elle n’avait pas trop fait d’erreurs, mis à part participer au premier cours d’histoire de la magie en option. Aller s’entrainer pour le Quidditch était une bien meilleure idée.

Mais elle n’avait aucune idée de si elle avait fait le bon choix de filière, elle ne savait pas le moins du monde ce qu’elle voulait faire plus tard alors comment savoir. Elle était visiblement plus douée pour imaginer des bêtises que de se voir adulte avec un métier quelconque. Auror. C’était le nom de sa filière, mais être auror était différent…

Aliénor soupira en fermant les yeux, quelle idée de se poser ce genre de questions à 13 ans ?

-Et si ce que je suis n’est pas bien ?

-Aliénor, tu ne peux pas savoir de quoi est fait demain. Concentre-toi sur ce que tu peux faire maintenant comme tes notes, ton sport, tes amis…

« Amis »… Mouais. Aliénor décida de se concentrer de nouveau sur le rangement des toiles alors que sa mère souriait au-dessus d’elle.

-Je suis heureuse qu’on se parle.

Mouais, si elle savait tout ce qu’Aliénor ne disait pas. Mais peu importe, leur relation était visiblement plus au point mort. C’était un bon début. Mais même les blessures guérissent, les cicatrices restent visibles elles. Cette cicatrice restera à vie et Aliénor se tournera avec bien plus de facilité vers son père. C’est comme ça. Aliénor aimerait lui pardonner plus facilement, mais c’est ce qu’elle est et elle ne peut rien contre ça. Elle est ce qu’elle est et même si elle évolue elle ne changera pas profondément. Aliénor resta un moment en suspend une toile pas très belle entre les mains. Elle était une sportive artiste un peu bourrue et inconsciente qui rêvait de parcourir le monde en faisant du bien aux autres. Ce n’était pas si mal.

Mais parcourir le monde c’est bien, mais comment ? En jouant au Quidditch, en travaillant pour le ministère ? Non en ce moment ce n’était pas trop ce qui l’inspirait. En fait ça ne l’inspirait vraiment plus. Après tout une bonne femme est arrivée et à réussit à tout détruire si soudainement… Ce n’était pas fiable comme job. Aliénor secoua la tête. Le présent c’était bien, concentrons-nous sur le présent. Une chose était sûre, ce qu’elle voulait le plus au monde c’est protéger ceux qui comptaient pour elle.

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Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

03 janv. 2020, 10:22
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Grandis ma fille


Comme toutes les bonnes choses ont une fin, celles qui permettent de réapprendre à connaitre ceux qui nous ont manqué doivent aussi se terminer. C’était la fin des vacances et déjà la petite famille était sur le bord du quai de la gare de Bristol. En regardant autour d’elle, la fillette aurait certainement reconnu certains de ses camarades. Mais le cœur n’y était pas. Elle commençait à peine à vivre normalement avec sa mère, même si elle avait encore du mal à la regarder sans ce souvenir de cette personne étrange qu’elle était au Noël 2044 ou de l’abandon qu’elle avait fait subir à Aliénor. Mais elle n’avait pas le choix, elle devait retourner à Poudlard et reprendre sa vie de sorcier normalement. Normalement… Pourtant il y avait des choses qui avaient changé durant ses vacances et elle ne pouvait le nier. Elle avait réussi à pardonner à sa mère et sa patience avait retrouvé sa force d’antan. Elle avait toujours cette colère en elle, mais elle arrivait à la mettre de côtés parfois. Elle savait que même si elle cachait ses émotions et sentiments, ce n’était pas pour autant qu’elle devait les repousser et elle avait aussi appris qu’elle pouvait plaire. En somme des vacances bien remplies qui avaient fait grandir la fillette. Mais même si elle avait limité la casse, elle savait bien qu’avec sa mère, rien ne serait jamais plus comme quand elle était plus jeune.

Elle avait la main posée sur sa valise les yeux rivés sur les rails qui allaient accueillir le train. Son père posa une main sur son épaule. Aliénor accueillit se geste avec un sourire, oui, tous les gestes qui te touchent n’ont pas à te faire fuir. Ça aussi elle l’avait appris. Certains font même du bien. Mais il ne faut pas non plus croire qu’elle accueillera tout le monde avec un câlin à l’arrivée à Poudlard, mais elle évitera certainement de frapper quiconque essaye de la toucher, c’est déjà ça. Aliénor prit une grande inspiration, l’air frais du matin réveillant ses poumons et tout son corps par la même occasion.

-Ne t’en fait pas Aliénor, ai confiance en toi et tout ira bien.

Aliénor acquiesça d’un signe de tête alors que ces paroles faisaient échos en elle. Rey lui avait souvent dit ça et même si ce n’était que passager, ça lui faisait du bien. Elle devait être fière de ce qu’elle était et de ce qu’elle devenait. Elle se construisait elle-même malgré tout ce qu’elle avait pu vivre et même si les autres avaient plus de difficultés qu’elle, elle était fière.

Son sourire s’agrandit et elle leva les yeux vers son père. Elle était tellement contente de l’avoir retrouvé et Buho aussi. Tout rentrait dans l’ordre en somme. Elle osa un petit regard vers sa mère qui l’observait elle aussi. Son sourire s’estompa doucement alors que son regard se perdit sur le sol du lieu. Ça lui faisait toujours mal au cœur. Mais son père resserra sa main sur son épaule. Elle n’était pas seule. Aliénor releva les yeux et envoya un petit sourire à sa mère qui croisa les mains sur son cœur. Visiblement elle se contentait de peu. Aliénor n’avait pas encore la force de lui donner beaucoup plus, mais c’était déjà ça.

Et aussi, dans sa valise, il y avait un nouveau carnet, du cuir brun clair et des feuilles blanches pour une nouvelle partie de la vie d’Aliénor. Prêt à accueillir de nouveaux dessins parce qu’elle ne pouvait pas abandonner ça. C’était une Aliénor grandie qui allait à Poudlard aujourd’hui. Elle avait décidé de prendre le meilleur et elle savait que tout allait bien se passer.

Le train arriva et Aliénor se retourna vers ses parents pour leur dire au revoir. Cet au revoir n’avait rien à voir avec celui du Noël étrange qui ressemblait plus à des adieux. Non, c’était un au revoir, un vrai, à bientôt.
Aliénor entra dans le train en lâchant un dernier regard pour ses parents. Elle prit une grande inspiration avant de chercher une place. Elle était bien plus rayonnante qu’à son départ et Dieu que ça faisait du bien.

Fin

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