Morrigan se tenait debout au centre du salon. Droite comme un I, la tête basse et les yeux vers le sol, elle ne disait pas un mot et encaissait en silence les reproches de ses parents au sujet de sa dernière mission au Chemin de Traverse. Elle n’osait pas affronter leur regard, ni même les affronter tout court d’ailleurs. Leur déception était immense et la honte rongeait la jeune femme qui resserra ses poings contre sa robe pour éviter de céder au désespoir.

-Pathétique... Commenta son père en faisant les cent pas dans le salon et en feuilletant le dossier que sa fille avait monté. Je n’avais encore jamais rien lu d’aussi pathétique ! Comment est ce possible que vous ayez échoué aussi lamentablement dans votre mission, Morrigan ?!  Lança-t-il avec rage en jetant en l’air les nombreuses feuilles de travails que la garde noire avait mis des heures à écrire. Vous êtes une honte en réalité.  finit-il par dire en ricannant

Sa mère, avec un verre de vin à la main, était assise sur une chaise longue en se tenant sur le côté en observant discrètement la scène. Silencieuse dans un premier temps, elle prenait son temps pour comprendre ce qu’elle venait de lire et posa un regard dur sur sa première fille qui avait toujours la tête baissée. Morrigan était sa favorite, la petite prodige qu’elle voyait prendre la tête de la famille Harrison après son mari, Ivelios. Mais avec cet échec, tout devait être remis en question. Ses compétences, sa loyauté, son sérieux et encore ! La liste de Miss Harrison était bien trop longue pour être établie complètement.

-Ivelios je vous en prie, inutile de vous montrez aussi dur envers Morrigan. Elle nous a tant habitué à l’excellence que la voir échoué était plus qu’inattendu. Cependant, Si je devais faire un commentaire sur ce qui s’est passé, je dois dire que je suis tout de même extrême déçu par votre performance, ma chère fille. Non seulement, vous avez montré un certain relâchement pendant votre mission mais en plus de cela vous avez mis en péril la vie de vos collègues en plus de la vôtre.  Vos décisions étaient plus que discutables. 

Les traits durcit par la colère, Ivelios finit pas se tourner vers sa fille et réduisit la distance qu’il y’avait entre elle et lui en quelque pas. Il dévisagea longuement pendant plusieurs secondes avant de reprendre dans un ton désinvolte.

-Est-ce donc cela que vous souhaitez mettre à la tête de notre famille, ma chère Dayla ? Si je devais céder ma place une personne comme elle en tant que leader, je m’inquièterais pour l’avenir de la famille. Pour tout vous dire, Je m’étonne même de ressentir de la déception en ce moment même . Voyez-vous depuis que vous protégez votre petite sœur, je n’en attendais plus grand-chose de vous. Vous vous êtes…Comment dire, adoucit depuis son renvoie. La Morrigan que vous étiez au début de votre carrière de garde noire n’aurait jamais échoué…

Morrigan serra encore plus fortement ses poings et ses dents. Sa mâchoire se crispa et son sang bouillonnait à travers tout son corps. L’humiliation était dure à encaisser et les paroles de son père n’étaient pas les plus tendres. Si celui-ci n’avait pas fait mention de Carry, la jeune femme aurait très bien pu encaisser les critiques de son père mais il a fallu qu’il ramène le sujet du renvoie de sa sœur sur la table.

- Carry n’a rien avoir dans cette histoire ! Rugit Morrigan en relevant la tête pour défier le regard de son père qui, lui était remplit de mépris et de déception.
-Ne parlez pas sur ce ton avec votre père, Morrigan ! Trancha sa mère avec un ton glaciale. Il a raison. Depuis que votre petite sœur est sous votre tutelle, vous êtes incapables de vous concentrer dans ce que vous faites. Observez de vous-même, vous avez commis des erreurs qui n’auraient jamais dû arriver ! Dayla leva sa main libre d’un geste las en levant les yeux aux ciels avant de prendre une gorgée dans son verre. Vous êtes devenues faible, ma fille et tout ça parce que vous laissez Carry attendrir votre cœur.

Le poing de Morrigan s’écrasa contre le mur, lui faisant craquer plusieurs os lui faisant ressentir une vif douleure au niveau de la main. Heureusement, très vite la colère lui fit passer outre la douleur. S’en était trop pour son cœur et ses sentiments.

-Je ne suis pas faible…Tout ce que vous me dites, là…Ce ne sont que des mots… du vent ! Vrai, j’ai échoué dans cette mission, vrai, j’ai été imprudente, vrai, j’ai sous-estimé mes adversaires ! Mais je peux vous assurer que plus jamais je tenterai de prendre qui que ce soit vivant ! La prochaine fois que la situation se présentera, je les tuerai tous ! Résistants, renégats, révolutionnaire, terroriste, né-moldus, Moldus et peu importe qui ils sont, s’ils se mettent entre moi et mes objectifs, cette fois je n’hésiterai pas et je les tuerai tous sans distinction ! Ils mourront tous !

-Votre détermination fait plaisir à voir, ma fille. Mais cela ne retire pas l’échec ainsi que la honte que vous avez jeté sur vous et sur notre famille.

En parlant, la mère de Morrigan ne daigna même pas de regarder sa fille dans les yeux. La déception était grande mais elle arrivait sans aucun mal à les dissimuler sous des traits indifférents et imperturbable. Dans un geste lent et soigné, Dayla Harrison se redressa et posa son verre sur une petite table basse qui était juste à côté et remit comme il fallait ses cheveux ténébreux lisses derrière elle. De l’autre côté de la pièce, Ivelios Harrison, les mains dans les poches et toujours avec le regard sévère, faisait face à l’une des longues double fenêtres donnant vu sur le jardin du manoir.

-Ivelios, mon chère ? Devrions-nous lui annoncer ? demanda la femme du chef de famille en croisant les jambes et en reprenant son verre à la main.

Le mari ne dit pas un mot et laissa un simple long soupire répondre à sa place. Ce jour était censé marqué l’histoire de sa famille, de sa femme, mais tout cela venait d’être gâchée par sa fille qui s’était montrée incapable d’accomplir une tâche qui lui avait été demandée. Agacée à son tour par l’attitude du père de sa fille, Dayla laissa ses yeux roulés vers le ciel avant de se lever de son canapé et s’approcher lentement de Morrigan avec un sourire remplit de mépris.

-Pendant que vous étiez en train d’exposer votre incompétence aux yeux du monde, nous avons reçu une réponse de la part de la Citadelle en ce qui concerne l’aide de notre famille entière pour le Conseil. Dayla marqua une pause pour prendre le temps d’observer l’état pitoyable de sa fille tout en s’assurant qu’elle réussisse à suivre ce qu’elle était en train de dire. Ils ont accepté notre aide et désormais, notre famille fait officiellement partie du Conseil Sorcier. Tous, sans exception, votre père, votre frère, vous, moi et… même votre sœur. Notre arbre généalogique au complet est désormais une partie intégrante du gouvernement Parkinson. Vous ne serez plus une Garde noir et désormais vous répondrez officieusement sous le nom de Sans-langue, comme tous les membres de la famille. Nous ferons partie du deuxième corps d’armée du Conseil.

Un lourd silence s’installa dans la pièce. Sans un bruit, Kredule avait pénétré dans là pour apporter une bouteille de whisky pur-feu d’un pas timide à son maître qui continuait de regarder l’horizon. Morrigan, l’air dubitative, passa son regard clair de sa mère à son père sans arriver à prononcer ne serait-ce qu’une syllabe. Elle était horrifiée par ce qui était en train de se passer, si sa famille entière avait bel et bien rejoint le conseil alors cela voulait dire qu’automatiquement Carry elle aussi faisait désormais partie du Conseil. 

-Par la barbe de Merlin, Carry n’est qu’une enfant ! Elle n’a pas l’âge de se battre ! Vous rendez-vous compte de ce que vous être en train de dire ?! S’offusqua la Garde noir en crispant encore plus sa machoir. Vous êtes prêt à engager votre fille de quatorze ans qui ne ferait de mal à personne dans une guerre qui la dépasse !
-Allez dire cela à la joue d’Alice Sangblanc. Cracha son père sans retourner laissant Morrigan cloué sur place. Que vous le vouliez ou non, Carry porte le nom des Harrison et de ce fait, elle fait partie du Conseil à travers notre famille. Mais tout cela prendra du temps, on vous expliquera tout le moment venu.

Ivelios, calme à l’extérieur mais haineux à l’intérieur, commençait grandement à être las de l’attitude de Morrigan. Il détourna son regard de la vitre et se servit un verre provenant de la bouteille que l’elfe de la maison lui avait rapporté avant de rejoindre à son tour sa fille et sa femme vers le centre de la pièce. 

-Nous avons déjà tout prévu pour Carry quand elle rentrera au manoir. Annonça la mère d’un ton calme et froid. Vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-même Morrigan, sans votre pathétique échec, mon attention serait restée sur vous, mais vous m’avez tellement déçu… Que mes derniers espoirs se tourneront vers votre sœur une fois que nous l’aurons remise sur le droit chemin. Quand l’année se terminera, ramenez Carry au manoir… Ah une dernière chose. Ce n’était pas une demande.

-Vous nous avez déjà assez déçu comme ça, essayer d’accomplir cette tâche sans faillir, histoire que cela ne devienne pas une habitude chez vous.