Nous étions apparemment les premiers arrivés. Après moi, un flot de têtes polluent ma vue. Seules deux me sautèrent aux yeux. Swann. Ça faisait un bout de temps que je ne l'avais pas vue. Nos rires éclats de rires me reviennent en tête. Les temps ont bien changé, depuis. Je note aussi la présence de Volts. En l'apercevant, j'ai inconsciemment levée les sourcils. Cet endroit n'est pas vraiment le genre d'endroit où je l'imaginais. Voilà un bon moyen de me moquer de lui. Le Cracmol entouré de sorciers. Il faudra que j'en parle à Mère, cela la fera rire.

L'une des deux filles se présente. Élicia. Oui ! C'est elle, la nouvelle des Hel's. Elle nous propose d'aller à l'étage. Au début, je suis hésitante. Quelle raison aurais-je d'y aller ? Puis la deuxième se présente. L'amie d'Antonn, c'est elle. Lumah. Je ne la connais pas. Mais si Antonn est ami avec elle, alors elle doit être comme nous, et partager nos idéaux, non ? Avant que je ne me présente à mon tour, le père de Clémence lui chuchota quelque chose à l'oreille. Elle se tourna vers nous, nous apprenant qu'elle devait s'en aller. J'étais triste, au début. Elle était, pour l'instant, celle dont j'étais la plus proche. Il suffisait de regarder les autres.

Sans y accorder la moindre attention, je sens la main de Mère dans mon dos. Elle me pousse à suivre les deux filles. Je soupire doucement, et lâche la main de Louis. Intérieurement, je me dis que cela ne peut que bien se passer. J'avais cru comprendre qu'elles étaient amies, ainsi, si Antonn était ami avec l'une d'elle, la troisième devait savoir sur qui envoyer haine, et sur qui envoyer amour, non ? Je l'espérais. À mon tour, je me présentai.

- Lexa, dis-je, souriante.

Le plus discrètement possible, je lançais un regard vers Mère. Je n'avais vu aucuns signes, pour le moment, d'une quelconque impureté dans autres invités. Et je souhaitais que cela soit vrai.

D’une brise de silence je dévisage les quelques autres enfants à mes côtés. Je ne les connais pas. Ou peu. Ou simplement ma mémoire refuse de se souvenir de leurs traits. Je tourne légèrement ma tête vers la présence humaine qui brise d’une inspiration le calme installé. Je crois reconnaître le visage de l’arrivant. Ni son prénom, ni sa voix, ni son âge, mais je l’ai déjà vu. Ce constat peint de lui-même la nature de mes émotions sur mes pupilles maussades.

Enfin, une des inconnues se présente à la petite troupe que nous formons. D’un hochement de tête, je m’informe à moi-même connaître son identité. Elle joue au Quidditch avec l’équipe de Poufsouffle, les Hel’s. Presque inconsciemment, mon esprit me laisse envieuse de son poste. Mes songes récents me reviennent en tête.

Si seulement.

Une expression cruelle et si vaine à la fois. Reconnaître l’impossible. Puis soupirer, lassée. Le si n’est que l’horreur du désir. Il nous rappelle encore et encore comment l’Univers, aussi sublime soit-il, n’a su combler nos souhaits.
Je tente de me persuader que moi aussi, je peux le faire. Je peux réussir et m’envoler avec eux. M’évader au sein des Griffes Ardentes. Comme si cet éclat d’irréel faisait naître en moi la flamme de l’espoir.

Mes pensées se coupent lorsque un à un les Autres devenus Elicia, Lumah et Lexa adressent les quelques normes de politesse.



Je mentirais si j’osais dire que avoir mis un peu d’entrain dans ma voix, mais la proposition d’Elicia m’en procure tel un nouveau souffle.



Ma voix, gorgée d’ironie en désignant les adultes, laisse transparaître mon désir de déguerpir loin des yeux de Papa et Maman, braqués sur mon être furtif.

Un à un, les autres enfants se présentèrent. Élicia, son sourire illuminant toujours son visage, enregistra le nom de chacun.
Elle se retourna lorsque que la dénommée Clémence dû partir, elle lui adressa donc un signe de tête. Elles se recroiseraient très certainement à Poudlard de toute façon...

Une fois que la famille Lowen eut passé le seuil de la porte d'entrée, la rousse continua de mener le petit groupe dans les étages. Une fois arrivé en au du premier escalier, ils empruntèrent le second qui débutait juste en face, et montèrent tous les uns après les autres au dernier étage où se trouvaient les trois chambres d'enfants : celle de Neia et Emma, qui étaient toutes les deux restées avec les parents, celle de Raphael qui les attendait justement à sa porte, et celle de Lumah et de la jeune fille, où ils se rendaient tous.

Son livre posé sur son lit, c'était la seule chose qui ne semblait pas rangé à sa place. Élicia et Lumah avaient rangé leur chambre pour y accueillir les invités l'après midi même, à la demande de leur parents.

Toujours un peu timide, Boucle d'Or lança un regard rassurant à sa meilleure amie, mais doutait de sa sincérité. Qu'allaient-ils faire dans leur chambre ? Se regarder dans le blanc des yeux, et quoi d'autres ?

Elle entra à la suite des jeunes sorciers, qui étaient eux même suivi de Raphael, qui avait leur âge. Ils se connaissaient peut être au final, non ?
En tout cas, le jeune homme ne prit pas la peine de se présenter.
Élicia proposa à ses invités de s'asseoir sur le grand tapis au centre de la chambre, tout en réfléchissant vite à une activité qui pourrait être à la fois amusante et longue.
Elle s'assit à une place libre, et trouva une idée. Il y avait ce jeu moldu là, Action ou Vérité ! Même si c'était pas son fort, il fallait toujours proposer...
En jetant un nouveau coup d'oeil à Lumah, elle se lança donc.

Bon, alors euh...je vous propose de faire un action ou vérité !

Elle fit une petite pause. Et si certains d'entre eux n'aimaient pas les moldus ? Comme l'amie d'Antonn, Lexa...
Elle précisa :

C'est pas un jeu très très connu, donc pour ceux qui ne savent pas, le but c'est qu'un joueur propose à un autre action ou vérité. Le joueur visé doit répondre l'un ou l'autre. Si il choisit action, le joueur qui a posé la question lui donne une action à faire, et dans le cas d'une vérité, il lui pose une question auquel il doit donner une réponse sans mentir. Vous voulez y jouer ? Ça peut être marrant des fois...

Maintenant, elle commençait à douter...et à le regretter. Était-ce une bonne idée ? Ou pire, allaient-ils accepter ? Parce que sinon, elle avait pas d'autre idée d'activité...