Un peu plus d’une semaine. C’est le temps qui s’était écoulé depuis son retour de Poudlard. Élicia avait dit au revoir à son cousin, retrouvé son père, sa mère et sa soeur. Et surtout, elle avait découvert sa nouvelle maison. Cachée au milieu d’une forêt, à quelques minutes de Nemphlar, qui se situait à 3àmin en voiture au sud de Glasgow. Une maison plutôt simple, avec deux étages. Elle partageait même sa chambre avec Lumah, au deuxième étage.

Mais depuis qu’elle était de retour de Poudlard, ça n’allait pas aussi bien qu’elle le voulait. Les évènements qui s’étaient passés à la fin de l’année tournaient en boucle dans sa tête. Elle avait peur. Mais elle ne disait rien, faisant comme si de rien était...Mais le sourire qu’elle portait d’habitude était peu présent.
Boucle d’Or passait beaucoup de temps dans sa chambre à lire, pour plonger dans un autre univers et oublier pendant quelques instants celui dans lequel elle vivait.

Quelques jours après le retour des vacances, son père lui avait annoncé qu’il ferait une petite fête avec d’anciens amis. Il avait rajouté que ces amis en questions étaient sorciers, et qu’ils viendraient avec leur enfants...qui se trouvaient jutement à Poudlard.

Lumah avait fait part de ses inquiétudes à Élicia, concernant ses parents. Les sorciers qui venaient à cette fête seraient sûrement contre les Moldus, et cela pouvait être dangereux pour les Greenleaf. La rouquine avait rassuré son amie, mais au fond d’elle, elle partageait ses inquiétudes.

Boucle d’Or se trouvait dans sa chambre, assise sur son lit,en train d’attendre les premiers invités.

Il faisait plutôt beau, aujourd'hui. Le fait que leur maison soit en recul de la ville, cachée derrière une légère forêt, leur avait permi à elle et Élicia de profiter de ce grand soleil pour s'entraîner au quidditch, avec leur frères et soeurs pour jouer les supporters. Ils avaient même fait quelques parties de cache-cache, et blagué le jour entier ; elle avait passé une agréable journée, de fait, sans accroc, ni rien d'autre qui lui soit déplaisant.
L'ambiance auparavant détendue et gaie avait cependant brusquement changé le soir, en même temps que le ciel devenait orageux - conservant une chaleur néanmoins presque insupportable -, puisque bientôt arrivaient les invités. C'était trop tôt pour Lumah, trop tôt pour accueillir des gens, quand bien même la situation s'était apaisée - le semblait, du moins. Elle avait déjà confié à Élicia ses inquiétudes, combien elle pensait dangereux cette fête pour eux, ses parents surtout, mais sa meilleure amie avait nié cette idée. Au fond, elle savait que la rouquine était peu convaincue elle aussi, pourtant son père, Kenric, leur avait assuré que ses amis n'avaient jamais montré de haine envers les moldus et nés-moldus, et qu'il était certain que ça n'avait pas changé . Alors elle faisait l'effort de porter le masque de l'indifférence.

Isabel avait demandé à Lumah de ne pas s'en faire, alors elle avait obéi à son tour - qu'aurait été la réaction des invités s'ils les avaient vus peu chaleureux ? Et dans cette même peau, elle observait à la fenêtre l'arrivée des invités. Ils avaient des enfants à Poudlard, apparemment. Les connaissait-elle ? Ils étaient d'après Mr. Caldin en première année, mais ce n'était que son souvenir, elles ne pouvaient pas s'y fier. Lumah avait tout de même fait une liste, dans son esprit, des premières années qui lui étaient connus. Peu, en vérité. Eileen, et ensuite ? Antonn... Mais non, ça ne pouvait pas être lui. Ça ne devait pas l'être, et elle se devait de ne plus y penser, de tout de manière : il haïssait les moldus, après tout. Lumah songea à la blondinette qui l'accompagnait toujours. Que ferait-elle si elle était là ?

La petite soupira et secoua la tête. Elle se torturait décidément trop l'esprit.

7 juillet, pendant la soirée.

À peine arrivée, j'avais du subir les questions et agacements de Mère. J'avais ramenée Dawn à la maison. Et je lui avais pas demandée. Evidement. Depuis qu'elle m'avait annoncée que j'allais avoir un second frère, je paniquais. J'avais peur. Peur de finir par le haïr comme je détestais Louis et Mère. Comme je détestais Père.

J'avais découvert la maison il y a une dizaine de jours. C'était différant. Moderne. Sombre. Très sombre. J'avais l'impression qu'il faisait nuit chaque secondes. Et Dawn. C'était elle qui éclairait la petite ville. Elle qui m'éclairait moi.

Ce soir, on avait rendez-vous dans une ville inconnue. Une soirée avec des amis de Poudlard, apparement. Au début, je voulais pas. Sortir d'ici représentais un perpétuel danger imaginatif et délirant. Parce que certains souvenirs ne s'effaçaient pas. La vision de ce corps... du sang... Rien que d'y penser, je sentais en moi un sentiment d'insécurité. Et si la même chose se produisait ? Non. C'était pas possible.

Mère m'avais fournit la tenue parfaite - à son gout en tout cas - aux couleurs de ma maison, avec un noeud ridicule qui ferait envier le premier clown de cirque qui passerait. Accompagnée d'un béret à la française, et d'une multitude de bracelets - comme si je n'en avait pas suffisamment, on étaient prêts à partir.

On avaient logés chez un ami de Mère le soir-même. Le chemin était trop long de la maison jusqu'à Nemphlar, et elle avait peur de croiser un Moldu. Alors évidement, le Magicobus avait été la meilleure solution, et surtout la seule. Et le ventre énorme qu'elle portait depuis quelques mois ne nous facilitait pas la tache. J'avais même du dormir sur le canapé avec Louis.

Il devait être 17h quand on étaient partis. Après avoir utilisés tout les moyens de déplacements possibles et imaginable, on arrivait enfin. J'avais peur. Qui serait là ? Des amis, peut-être ? Mère m'avait confiée que les hôtes avaient des enfants élèves à Poudlard. Peut-être que j'en connaissait ? De Crochets peut-être ? Ou des Serpentard ? J'avais peur de voir des gens que j'aimais pas. Ou qui m'aimais pas, moi. Et Merlin sait que le liste est longue.

Alors qu'on rentrait dans la maison, mes craintes disparaissaient. C'était absurde. Il devait y avoir un paquet d'élèves à Poudlard, pourquoi la petite poignée de personnes - aussi nombreuses d'après moi soit-elle - serait là ? La plupart étaient des Nés-Moldus. Ou des personnes que je ne pouvais imaginer ici. Mais ce dont j'étais sure, c'est qu'ils n'avaient rien contre ceux que je détestais. Les Moldus, Nés-Moldus. Toutes ces personnes contre qui j'étais engagée, aux cotés d'Antonn, Malya ou cette fille bizarre, Verseau. Peut-être qu'ils avaient changés d'avis, eux aussi ? Comme Mère l'avait fait ?

Je relevais la tête, auparavant fixée au sol. Elle. Cette fille bizarre qui était toujours avec Antonn. Cette fille qui me fixait comme si j'étais une collabo à chaque fois qu'elle me voyais. Peut-être que ma folie avait repris. Peut-être qu'elle me connaissait pas, qu'elle se fichait de moi. Cette soirée confirmerais peut-être mes craintes. Ou confirmerais ma folie. Evidement Reflet, même après des mois t'es toujours là.

Je restais collée à Mère, tandis que mon frère me collait, moi. Étonnant. Il devait peut-être se dire que je l'aiderais. Les enfants qu'il avait rencontré à Godric's Hollow n'était apparement pas comme lui. Des Sangs-Purs extravagants et mauvais. Comme moi. L'espace d'un instant j'avais de la peine pour lui. Puis la seconde suivante, je me rappelais des mots de ce petit insolant. Qu'il ne me considérais plus comme sa soeur.

J'offrais un large sourire aux deux filles présentes. La seconde était l'une des nouvelles recrues des Hel's. Sur ce point-là, je me sentais mieux. Peut-être qu'elle n'était pas proche de l'Autre, et que je pourrais parler avec elle de Quidditch ? Les féliciter pour leur victoire₁ ? J'avais espérée que les Rouges gagnent par pure compassion suite à leurs défaites contre les Crochets, mais les Jaunes c'était bien débrouillés.

₁ Sera changé ou laissé à la fin du match.

Non. Je ne veux mettre le masque. Je veux que leurs Sphères mirent mon visage maussade, peint d’une couleur terne. Je – suis – rentrée. Conscience était heureuse de les revoir. Papa. Maman. Tout comme Vue. Vue qui s’imprégnait à chaque instant de la profondeur de leurs yeux bruns. Ouïe était attendrie d’entendre le Doux son de leurs voix. Je pensais que Cœur serais heureux, lui aussi. Parce que Cœur les aime. Mais Cœur était heureux là-bas. Avec Eux. Avec Hannah. Maintenant, il sait qu’il s’ennuiera. Car maintenant, il connaît l’Autre-Monde. Sans Papa. Sans Maman. Mais aussi sans Solitude qui m’a rongée chaque instant de ma tendre enfance.



Invitée.
Pas moi. Eux. Mais je dois suivre Geôliers, comme toujours. Hypocrite serait de dire que cela me déplait. Car nous allons chez des Semblables appelés Amis. Il y a des enfants. Des enfants de Poudlard. Pointe de nostalgie m’irrite la gorge. Peut-être les connais-je ? Je laisse planer le doute. Peut-être que ces Autres tendront un brin de bonheur, involontairement, à Cœur ? Sais pas.



La nausée du transplanage semble s’être envolée. Semble. J’espère. Agrippée à Papa, le trajet m’avait paru long, sans penser aux haut-le-cœur sans fin, trottant dans mes poumons. Le principal c’est qu’enfin je puisse respirer l'air frais me séparant de la maison au loin.



Ça y'est.
Je peux enfin voir les Autres. Deux visages blonds chatouillent ma Mémoire. Filles. Celle de l'exploration, et l'autre, je crois l'avoir aperçue virevolter dans les airs lors du match. Je ne veux pas porter ce masque. Ce faux sourire. Oh ! Un nouveau visage me chatouille le regard. Lexa. Je lui adresse un sourire. Vrai et réel. Puis lâche la main de Maman pour souffler intérieurement. Et esquisse un arc de cercle sur mes lèvres, cette fois-ci en direction des deux blondinettes.

Cela faisait maintenant une semaine qu'avaient commencées tes vacances, mais aussi une semaine que s’était déroulée ta plus récente crise. Nombreuses pendant le mois de juin, elles semblaient s'être faites plus récurrentes pendant ce mois d'examen -perturbant quelques peu tes heures de révision. Une fois rentrée chez toi, tu avais simplement prétexté un manque de sommeil lié aux stress des examens, lorsque l’on t’avait interrogé sur les épaisses cernes marquant tes yeux.

Évidemment, tu aurais pu profiter de cette opportunité afin d’ -enfin- parler de ce problème à ton père, mais l’envie n’y était pas. Simplement pour ne pas avoir à revoir ces regards inquiets rivés sur toi, tu avais choisi de ne rien dire. Une semaine après, tu maintenais encore ce silence.

Et puis, si tu avais voulu en parler, l’instant semblait à présent mal choisi pour en discuter, le diner dont t‘avait parler maintes fois ta mère se tenant ce soir. Évidemment une excuse -pour toi- afin de cacher ton attitude que l’on pouvait facilement qualifier de lâche.

_______

Arrivée à destination, tu gardais un instant tes yeux clos, tentant de ravaler discrètement la bile t’étant montée à la gorge. Tout en pestant silencieusement contre ce maudit moyen de transport qu’étais le transplanage, tu lançais un rapide coup d’œil autour de toi -espérant apercevoir quelques personnes de ton âge.

Remarquant alors plusieurs jeunes filles se tenant non loin de toi, tu te permis un léger sourire, et les scrutais un instant. Bien que deux d’entre elles te semblaient inconnues, tu te souvenais avoir déjà adressé la parole aux deux autres. Tu avais eu une brève discussion avec cette brune -Swann, si tu te souvenais bien. Quant à l’autre … tu n’avais plus son nom en tête, mais savais qu’elle t’avait laissé une mauvaise impression la seule fois où vous aviez discuté.

La main de ton père, venant doucement serrer ton épaule, te coupa brusquement à ta "contemplation". Soufflant un instant, assez appréhensive quant au déroulement de cette soirée, tu te détachais de sa poigne, et te dirigeais alors vers ces filles, leur lançant un sourire crispé.

Une fête.
Qui pourrait s'y intéresser ?
Je sens que je vais m'ennuyer.
Heureusement, je sais comment tuer le temps.
Les larges poches de mon pantalon cargo cachent mon téléphone portable.
Et la capuche de mon sweat fait disparaître de la vue de tous mes écouteurs sans fils.
Gé-nial.
Je vais bien m'amuser...
Plusieurs heures en écoutant de la musique, tout en faisant semblant d'entendre les sorciers qui m'entoureront.

Pourquoi suis-je ici ?
Habituellement, j'aurais dit à Mère que je ne voulais pas venir.
Je serais resté avec Jacob.
Je lui aurais volé son excuse : le pauvre petit Antony ne peut pas rester tout seul, je devrais jouer mon rôle de grand frère...
Et je n'aurais pas été le seul de mes frères à aller avec Mère et son nouveau copain, m'sieur Berthelin.
Mais il faut que Mère soit de bonne humeur pendant toutes les vacances.
Sinon, elle m'obligera à aller à Poudlard.
Alors j'ai accepté de venir.

Aargh.
Le transplanage est vraiment un moyen de transport affreux.
Ma nausée se dissipe en quelques secondes.
J'ai peur de voir l'arrivée de Thomas et Percy, mes demi-frères...
Le transplanage avec des bébés de seulement quelques mois devrait être interdit.
Si je ne me suis pas senti bien, eux risquent d'être malades pendant plusieurs heures.

Je profite de la rapide absence de Mère pour enlever l'un de mes écouteurs et le glisser dans ma poche.
Grâce à cette idée que je viens d'avoir, je vais pouvoir écouter de la musique en entendant ce que dise les autres personnes présentes ici.
Si quelqu'un me parle, ce serait sympathique de lui répondre...

Mère m'a dit qu'il y aurait des élèves de Poudlard.
Pff...
Des sorciers.
J'espère qu'ils ne vont pas parler que de la magie.
Ce serait ennuyeux.
Je les cherche du regard.
Mince.
Queen, celle qui apprécie me gifler et me lancer des verres de Pimentine au visage, est là.
Je vais essayer de l'éviter.
Je reconnais quelques autres visages.
Une fille qui m'a renversé de la potion de Babillage sur la tête, et une autre dont j'ai oublié le nom.
Je ne connais pas les deux autres.

Clémence et sa famille se rendait à une soirée, organisée par un des anciens amis de son père lors de sa scolarité à Poudlard. La jeune fille était plutôt contente d'y aller, ce serait du temps en moins passée seule avec ses parents, une soirée durant laquelle elle n'aurait pas à subir les crtiques de sa mère. Mais elle avait aussi peur, elle savait qu'il y aurait des moldus à cette soirée, sa mère était déjà de nature froide, distante, menaçante, agressive, mais avec les moldus, c'était encore pire, son père avait déjà demandé à sa mère de restée polie, mais la jeune Lowen doutait que sa mère respecterait son engagement.

Ils s'y rendirent en transplanage, l'Écossaisse aurait préféré emprunter un portillon, elle trouvait la sensation moins désagréable. Son mal de ventre se dissipa en quelques secondes, Clémence défroissa sa jupe en jean qu'elle avait assortit à une blouse blanche avec des motifs en dentelle, elle s'avança vers les autres enfants présents, et les salua. Elle ne connaissait que Lexa, une fille de sa maison, ainsi qu'un autre garçon, sur qui elle avait déversée une potion de babillage. Du coin de l'oeil, elle aperçut son père, saluer chaleureusement les autres parents, tant dit que comme à son attente, sa mère était restée en retrait, lançant un regard froid et menaçant sur l'ensemble de la pièce. La jeune fille baissa la tête et marmonna pour elle même :

- Ça y'est, elle commence déjà.

@Élicia Caldin

Elicia avait refermé son livre et était descendue pour voir arriver les amis de son père et leurs enfants.
Elle se tenait à coté de Lumah et de sa petite soeur, qui lui tenait la main.
Les premiers invités étaient arrivés, et elle reconnu la première année. Même si elle ne connaissait pas son nom, elle savait qu’elle était proche d’Antonn, l’ami de Lumah...enfin, ancien ami. La rouquine jetta un coup d’oeil vers sa meilleure amie, et lui lança un regard compatissant.
La Serpentard leur souriait, et la jeune Caldin fit de même.
Une autre famille fit son apparition, et encore une fois, elle ne connaissait pas la fille, elle savait juste que celle-ci était à Gryffonfor. Tout comme les deux nouveaux élèves qui arrivèrent juste après. Et elle, elle restait debout, à tenir la petite main d’Emma qui semblait très intimidée, pour le moment, et a saluer d’un beau sourire les invités de ses parents.
Pour finir, une nouvelle famille arriva, et la jeune fille qui les accompagnait était de Serpentard.
Elicia remarqua le regard froid de la femme, mais ne dit rien et continua de sourire. Elle regarda en direction de ses parents, et sa mère lui fit un petit signe pour lui faire comprendre qu’elle pouvait emmener tout le petit monde à l’étage.

La rouquine se tourna vers les jeunes sorciers, son sourire ne la quittant plus.

Salut ! Je m’appelle Elicia. Et euh...ça vous dirait d’aller à l’étage, pour laisser les adultes à leurs affaires ?

Tout en parlant, elle fit un geste vers l’escalier. Ses pommettes avaient rougi, mais elle s’en fichait.

Un drôle de sentiment s'empara de la blondinette quand elle jura voir ses pensées prendre vie. L'imagination ne pouvait pas rendre les songes si réels, pas vrai ? Elle ne l'aurait en tout cas pas amenée jusqu'à visualiser l'amie d'Antonn se diriger vers leur maison. Déboussolée, la petite loucha et ferma les yeux un instant, avant de les ouvrir à nouveau. Rien n'avait changé. La voix de sa mère les interpella pour leur demander de descendre, et, mécaniquement, comme si elle laissait son âme dans cette pièce, Lumah obéit. Une partie d'elle semblait s'être néanmoins arrêtée - par angoisse, par stupeur ? Aussi, la petiote qui apparut au seuil de la porte pour acceuillir les premiers invités était dénuée d'animosité envers la fille et la salua normalement, mais il lui manquait également un certain naturel. Non pas qu'on aurait cru qu'elle se forçait, mais plutôt qu'elle était encore plus timide qu'à son habitude.
La petite était restée à fixer le sol, mais un acte de la fille la changea en un clin d'oeil. Elle ne l'avait jamais vu sourire, elle l'avait entendue profaner des horreurs. Connaître cette même fille avec une telle expression semblait faux aux yeux de la petiote, terriblement faux. Mais elle aussi savait être fausse ; elle lui rendit donc un sourire à son tour, un de ceux qu'elle avait appris pour cacher la réalité. Drôle de politesse, que de la mimer, mais elle étaot bien incapable de faire autrement quand dans sa tête défilaient ses regards et ses mots.

Une autre personne arriva par la suite, emplissant le coeur de Lumah d'espoir, et de réconfort lorsqu'elle la reconnut comme sa camarade d'exploration de la cabane. Elles s'étaient bien entendues, et elle supposait que cela tenait toujours. Elle n'aut pas eu à forcer un sourire en sa faveur, contrairement à Lexa.

Elle pria pour que le reste de ses invités lui laissent la même impression, la gorge serrée en voyant d'autres familles arriver par diverses voies, magiques ou non.

La troisième à arriver comptait une fille, inconnue aux yeux de Lumah - c'est dans ces instants qu'elle regrettait d'être aussi observatrice, mais sans mémoire -, suivie de près par un garçon qui doit avoir son âge. Il semblent se connaître, pour la plupart, en fait, mais ne laissent pas transparaître un ressentit plus fort que cela. L'athmosphère n'en est que plus étrange, mais qu'importe. C'était une soirée, et non pas une semaine. Il est le premier à rompre le silence instauré par une salutation.

Lumah est prise d'une soudaine inquiétude. Elle était sans nouvelles de sa voix depuis l'arrivée des premiers invités et avait l'impression qu'elle ne comptait pas sortir. Que faire ? Tousser ? Quelle discrétion !

« B'jour », marmonna la petite comme si c'étaient les mots les plus compliqués qu'elle n'ait jamais eu à prononcer. Au moins, c'était fait.

Un dernière silhouette d'adolescente (car ça semblait être une fille) s'approcha d'eux, et Lumah supposa qu'ils étaient au complet. Elle ne put s'empêcher de remarquer que tout le monde, ou presque, s'était très bien habillé, et qu'elle faisait presque décalée à être pieds nus et avec une simple saloppette par dessus son t-shirt à manches courtes couleur soleil. Mais son attention se reporta plutôt sur les parents, car il lui avait été impossible de ne pas remarquer que l'un d'eux se tenait en retrait. Elle déglutit, mais elle devait faire confiance aux parents d'Élicia, et aux siens aussi. Quand à sa petite soeur, elle avait dû se cacher ; c'est vrai qu'elle détestait les inconnus.

La voix chaleureuse et confiante de sa meilleure amie la réconforta en un instant et elle lui jeta un regard de gratitude. Elles put grâce à elle se présenter à son tour, parce qu'elle savait la rouquine tout aussi timide qu'elle. Or, si elle prenait la parole, c'est qu'elle devait avoir chassé ses inquiétudes.

« Moi c'est Lumah », dit-elle dès que Boucle d'Or eut fini de parler. « Et vous ? », leur demanda-t-elle sans viser quiconque, tout en suivant Éli.

La jeune Écossaise ne se sentait pas à l'aise parmi tout ces sorciers, mais elle faisait en sorte d'avoir l'air naturelle, déjà que sa mère devait faire un drôle d'effet, alors si la fille s'y mettait aussi, que penseraient ces gens des Lowen ?
Un coup d'oeil en direction de ses parents permit à la Serpentard de constater que sa mère s'était décidé à aller saluer les autres adultes. Clémence recentra son attention sur les jeunes qui l'entouraient, elle apprit que l'une des filles se nommait Élicia, et l'autre Lumah.
Elicia proposa aux jeunes gens de se rendre à l'étage, elle suivit alors les deux hôtes dans les escaliers, mais alors qu'elle posa son pied sur la première marche, elle fut retenue par son père, qui lui murmura :

- Il faut qu'on rentre, apparemment, ta mère ne se sent pas bien au point de devoir partir, enfin tu la connais.

Elle regarda les autres enfants, puis sa mère qui se trouvait déjà devant la porte, elle descendit de la marche et remis son manteau avant d'ironiser :

- C'était une super soirée, merci. Plus sérieusement, désolée, on doit déjà y aller.

Elle sortit donc après ses parents, et ils transplantèrent à nouveau, cette fois pour rentrer chez eux.
Une fois arrivés, Clémence vit son père jetter un regard noir à sa mère et partir dans leur chambre sans un mot.
Elle décida donc de monter dans sa chambre, elle irait chercher de la nourriture dans la cuisine plus tard.


Encore navrée pour ce départ précipité. Merci pour ce RP !