Tout était prêt pour accueillir Carry. Un matelas au pied du lit de la jeune Delphillia, le frigidaire était plein de bonnes choses pour quand ses parents partiraient, sa mère avait même prévu de préparer une salade de fuit avec les filles avant de partir avec Cyril. Aliénor était contente elle avait hâte que sa camarade arrive et de lui faire découvrir son petit monde à elle en dehors de Poudlard.

Assise sur le canapé du salon elle écoutait une dernière fois sa mère lui donner les consignes à respecter une centième fois. Elle devait partir au travail après, mais ça va, Aliénor avait compris en même temps quand on ne te répète que ça à longueur de journée depuis 2 semaines, tu ne peux qu’enregistrer. C’est avec un sourire aux lèvres qu’Aliénor dit au revoir à sa mère. Elle s’assit de nouveau sur le canapé alors que son père prenait place sur le fauteuil.

-J’ai deux trois choses à faire cet après -midi, donc je vous laisserais après le repas.

-Ok papa et je sais, j’ai bien écouté les consignes de maman.

-Elle est là pour donner les consignes et moi je suis là pour te dire de t’amuser avec ton ami.

Il offrit un clin d’œil à Aliénor avant de lui tendre la main. Il était bientôt l’heure, Aliénor et Cyril devaient aller chercher Carry dans une clairière de la forêt. Le lieu avait été indiqué avec précision par Cyril. La forêt non loin de chez Aliénor, elle la connaissait par cœur. Elle avait passé toute son enfance dedans mais elle ne pensait pas que c’était le lieu idéal pour des sorciers pour transplaner. Elle attrapa la main de son père un peu trop euphorique à son goût, un large sourire plaqué sur son visage. Elle devait se calmer. Mais c’était la première fois qu’une camarade de Poudlard venait chez elle. C’était différent que de rester au château, c’est un peu la maison de tout le monde, pas plus personnel que ça. Alors qu’ici à Bristol, dans la maison de ses parents, il y a des photos d’Aliénor plus petite, certains de ses dessins aux murs, toute sa vie. Elle rentra dans la voiture pour faire une dizaine de minutes de routes avant d’arriver à la forêt. En vélo elle mettait 20 minutes voire un peu moins en passant par les sentiers. Mais c’était mieux de prendre la voiture. Se balader seul n’était plus une chose à faire pour un sorcier de nos jours.

Ils arrivèrent dans la forêt, puis rapidement à la clairière indiquée par le père d’Aliénor. Celle-ci observait de partout, elle avait hâte de voir sa camarade arriver. Elle ne connaissait pas vraiment la manière de vivre de Carry, même si, vu ce qu’elle pouvait entendre au château, elle venait d’une famille entièrement sorcière, elle avait hâte de voir ça.

Elle tira sur son short nerveusement jusqu’à qu’un Plop ce fasse entendre. Aliénor se redressa cherchant sa camarade de Serpentard du regard. Ça y est, le moment était venu ! Elle s’avença un peu sous le regard protecteur de son père qui devait déjà être en train de tout analyser. Son cerveau ne s’arrêtait jamais à lui.

-Carry dépêche toi tu vas être en retard !
-C’est bon j'arrive ! Je suis preque prete ! Cria Carry à travers sa chambre en continuant de se brosser les cheveux.
-Ta valise est prête ? Tu as toute tes affaires ? Ton Basilic?
-Mais je t’ai déjà dit que oui et laisse mon doudou basilic tranquil !

La grand frère de Carry commençait à être impatient. Il était heureux de savoir que sa sœur n’allait pas passer toute cette fin de vacances à la maison, a vrai dire, c’était même un soulagement. Lui qui avait peur qu’elle n’arrive pas à se faire de connaissances ou d’amis, il était content de s’être trompée sur son compte. Alienor Delphillia, une étudiante qui est dans la même promotion que Carry, l’avait invitée a passée chez elle plusieurs jours. Bien entendu, pour avoir cette acceptation, il a fallut passer pour l’interrogatoire des parents, qui ils étaient, ce qu’ils faisaient dans la vie et surtout leur statut de Sang. Et malheureusement pour la petite Harrison, elle ne savait pas grand-chose de la vie d’Alienor en dehors de Poudlard ce que trouvait justement suspect les parents de la jeune Sang-pur.

Il aura fallut finalement des jours de disputes et d’arguments pour que finalement ils cédèrent l’autorisation à Carry. Caius, le grand frère, avait joué un rôle majeur dans cette victoire puisque c’est lui qui avait apporté les arguments nécessaires pour la laisser y aller. Le fait que cette famille n’ait pas de casier judiciaire et ne figurait pas dans la liste des nés-moldus recensée était un plus, mais évidemment en temps de guerre, Dayla, la mère de Carry, avait du mal à se faire à l’idée d’envoyer sa fille dans le monde moldue alors qu’ils étaient l’ennemis.

Depuis le début de la guerre, Dayla Harrison et son mari, Ivelios Harrison, avaient la charge de la sécurité intérieur de la communauté magique de Grande-Bretagne. Le problème avec cette surveillance constante, c’est qu’ils avaient tous deux apprirent à ne faire confiance à personne et encore moins envers ceux qui avaient ne serait-ce qu’un parent moldu. Finalement, l’une des rares conditions ce fut qu’en plus de son frère qui l’accompagne, une simple escouade de deux manteaux noir l’amènerait au lieu de rendez-vous avant de repartir. Si c’était le prix pour pouvoir allez chez une amie, alors soit.

Finalement prête, Carry se présenta devant la porte de sa chambre habillée d’un jean bleu, un sweat à capuche bordeaux et des Vans bleu sombre aux pieds. Avec sa valise dans sa main gauche, elle s’engagea dans le couloir principale et alla toquer à la chambre de son frère.

-Je suis prête ! Cria-t-elle à travers la porte en toquant une nouvelle fois.
Apres quelque secondes, Caius finis par ouvrir la porte et prit une seconde pour observer sa petite sœur de haut en bas avant de se mettre à rire, la faisant grimacer.
-Eh bien, tu as mis les habits que je t’ai offert ! On dirait une véritable petite moldue, ria-il toujours en la prenant par les épaules pour la faire se retourner. Si mère et père te voient habillées comme ça, ils tourneraient de l’œil tous les deux.
-Oui bon, c’est bon, je l’ai fait parce que je ne voulais pas attirer l’attention ! Est-ce qu’on peut y’aller maintenant ?

Caius acquiesça d’un signe de la tête. Quelques instant plus tard, le frère de Carry la retrouva au hall principale habillée d’un pantalon de ville et une chemise blanche attirant un regard remplit de mépris envers son frère qui compare à elle, n’avait pas vraiment l’air de faire d’effort sur sa tenue vestimentaire. Sans dire un mot et toujours avec cette petite grimace boudoir, Carry saisit la main de son frère. Finalement prêt pour partir, Caius lança un regard aux deux autres manteaux noirs pour leur faire signe et tous les quatre disparurent dans un plop et en un instant ils se retrouvèrent dans ce qui semblait être une forêt.

Après avoir attendu plusieurs minute debout dans l’herbe, un bruit alerta le petit groupe de sorciers. Les deux manteaux noirs se mirent en alertent tandis que le frère de Carry lui semblait plus détendu que d’habitude. Enfin au loin, deux silhouettent semblaient se rapprocher du lieu de rendez-vous. Etant presque certains qu’ils s’agissaient des amis de Carry, Caius s’avança avec la valise de sa sœur suivit des deux manteaux noirs prêt à réagir au cas où.

-Monsieur Delphillia ? S’écria-t-il en le saluant poliment en levant la main au loin. Caius Harrison, je suis le frere de Carry, ravis de faire votre connaissance ! Je crois que j'ai un paquet pour vous. Plaisanta-t-il avant de laisser passer une Carry toute rouge s’avancer dans sa petite tenue moldue.
-Bonjour…Monsieur DelphilliaLaissa-t-elle entendre dans une petite voix avant de se tourner vers Alienor…Salut Alienor !
-Veuillez nous excusez pour ce léger retard, il y’en a une qui a eut du mal à se préparer… Dit-il en regardant sa petite sœur du coin de l’œil avec un sourire. Est-ce que tout est bon ? Pouvons-nous vous la laisser ? A moins que vous ailliez besoin de quelque chose ?

Le sourire de la jeune Delphillia s’agrandit quand Carry s’avança vers elle accompagnée de certainement quelqu’un de sa famille. Il héla le père d’Aliénor qui immédiatement se retourna vers lui pour s’assurer qu’il ne faisait pas une tête de six pieds de long. D’un coup de menton en direction du duo qui approchait il demanda à sa fille si c’était bien les personnes attendues mentalement. La jeune batteuse hocha la tête avant de se tourner vers ses invités. Rapidement son père se plaça à ses côtés et posa une main sur l’épaules de sa fille.

-Bonjour monsieur, Cyril Delphillia lui-même. Enchanté de faire votre connaissance.

Le regard sombre du père Delphillia passa sur les deux personnes leur faisant face. Aliénor sautilla presque sur place quand Carry pris la parole pour dire bonjour.

-Salut Carry ! Bonjour monsieur, merci d’avoir accompagnée Carry ici.

-Ne vous en faites pas pour le retard, nous ne sommes pas pressés, l’estomac de ma fille ne s’est pas encore manifesté donc tout va bien.

-Papa !

Aliénor envoya une tape d’un revers de main sur le bras de son père avant de faire une moue boudeuse. Celui-ci lui fit un clin d’œil avant de parler des modalités du retour avec Caius. La jeune fille se concentra sur sa camarade et lui fit un signe de tête pour attirer son attention.

-On va à la voiture ?

Sans même vraiment attendre de réponses, Aliénor s’approcha de la valise de Carry pour l’aider à l’amener jusqu’à la voiture garée un peu plus loin.

-Je suis contente que tu sois là, tu vas voir j’ai prévu pleins de trucs à faire ! Mais t’as pris toute ton armoire où quoi elle est hyper lourde ta valise !

Elle laissa échapper un rire entrainant Carry à sa suite jusqu’au véhicule pour laisser son père gérer tous les trucs dont elle se foutait éperdument.
Elles arrivèrent rapidement à la voiture et Aliénor se laissa tomber contre le capot de la voiture abandonnant la valise devant le coffre. Appuyée contre le capot, une cheville croisée sur l’autre, les mains posés de chaque côté de ses hanches, elle laissa son regard courir vers la forêt de son enfance.

-T’as déjà voyagé en voiture ? C’est certainement pas aussi rapide que le transplanage mais bon, c’est pratique. D’ailleurs ça fait quoi de transplaner ? Ca doit être trop stylé.

Cyril arriva juste après la question d’Aliénor et déverrouilla la voiture. Aliénor décolla ses fesses de la carrosserie pour ouvrir la portière et laisser entrer Carry. C’était parti !

Le rire bref de Carry détendit son corps en entier. C’était la première fois qu’elle allait rester chez une amie pour une semaine et le traque la rongeait depuis qu’elle avait passé le pas de sa propre demeure. Lançant un dernier regard en arrière en direction de son grand, Carry lui lança un sourire plus pour se rassurer elle-même que rassurer Caius qui lui fit un signe de la main en souriant avant de disparaitre dans un flop bruyant avec les deux autres soldats de l’armée noire.

-Euh…La voiture ? demanda Carry avant de se reprendre ne sachant pas trop de quoi Alienor parlait. Oui ! … Oui ! Allons à cette…voiture…

Suivant Alienor de près, la Sang-pur se retenant a plusieurs reprise de se saisir du bras de sa partenaire. C’était la première fois qu’elle mettait les pieds dans le monde moldu hors Oxford et la gare menant au Poudlard Express. Une fois sortie de la vaste étendue d’arbre, Carry ne pouvait pas s’empêcher de sentir son regard se balader dans tous les sens. A première vue le monde moldu n’avait pas l’air si diffèrent du monde sorcier si ce n’est que cette drôle de sensation de ne pas appartenir au monde actuel.

-Mais je reste une semaine quand même ! Se justifia Carry en riant nerveusement. Tu pensais que je ramènerai un petit sac ? Je n’allais quand même pas porter tes vêtements voyons, ria-t-elle avant que son sourire ne s’éteigne pour apercevoir une sorte de véhicule avec 4 roues étranges.

S’approchant avec prudence de l’engin, Carry tourna lentement autour comme un prédateur essayant d’identifier ce qu’il avait en face. Finalement, elle s’arrêta en voyant Alienor poser sa valise juste a cotée devant l’arrière de la chose.

-Moi ? Voyage en voiture ? Bien sûr que j’ai déjà voyagée en voiture, pleins de fois d’ailleurs ! Menti Carry en reprenant se petit sourire nerveux alors qu’elle s’approcha de l’endroit ou se tenait Alienor comme si de rien était. Transplanner c’est…fatiguant…Ça t’essouffle et surtout ça te donne envie de vomir les premières fois, je t’avoue que moi-même j’ai crachée mes tripes la première fois mais c’est un secret !

Alors que l’homme qui s’appelait Cyril lui ouvrit la porte, Carry hésita un instant et l’observa dans les yeux. Quelques secondes, s’écoulèrent et finalement, d’un geste retenue par la peur, la fillette s’engouffra dans la voiture et prit un instant pour comprendre dans quoi elle venait d’entrer…C’était donc ça une voiture. Ça sentait le neuf accompagnée d’une légère odeur sucrée.

Soudainement, un rugissement se fit entendre juste devant la voiture arrachant un petit crie de la part de Carry qui se saisit de la main d’Alienor avant de la retirer aussi soudainement. Il ne fallait pas montrer qu’elle montre qu’elle avait peur, mais ce grondement était si imposant qu’elle ne savait pas si elle devait s’inquiéter ou non contrairement aux dire qu’elle avait déjà voyagé dans une voiture.

-Sinon…C’est quoi notre programme de la semaine ? Demanda Carry qui essaya de s’agripper la ou elle pouvait discrètement… J’ai pensée a cette semaine pendant tellement longtemps que j’ai vraiment hâte de…voir ce qu’on va faire !

Aliénor sourit à la confidence de la jeune Harrison et mima une clé qui ferme une serrure sur sa bouche, personne ne saura de Carry Harrison a déjà vomi à cause du transplanage même si certainement tout le monde l’a vécu aussi mal. Une fois dans la voiture la jeune Delphillia se mit à l’aise étendant ses jambes et faisant passer ses pieds sous le siège du conducteur. La voiture démarra et Carry émis un petit cri qui fit tiquer la batteuse. Elle a souvent voyagé en voiture hein… La joueuse de Quidditch détailla les réactions de sa camarade, mais celle-ci embrailla sur un sujet tout aussi passionnant : Ce qu’elles allaient faire de cette semaine.

-Ben t’imagine bien qu’on va beaucoup rester à la maison, avec les moldus dehors c’est pas évident.

Les moldus, y compris ses propres amis, ils ne feraient qu’une bouchée des deux filles s’ils en avaient l’occasion. Donc oui elles resteraient à la maison, mais elles avaient de quoi faire, Aliénor en était certaine et puis la jeune fille était bien incapable de rester sans rien faire.

-D’ailleurs la première chose qu’on a à faire c’est une salade de fruits. Papa nous aidera t’inquiète, je suis un boulet en cuisine…

La jeune fille avait hâte de commencer, elles allaient peindre, elles avaient des pistolets à eau à leur disposition, des films, des bonbons des ballons de baudruche, des vélos pour une balade en forêt, près de la rivière pourquoi pas ?



Le moteur de la voiture arrêta son ronronnement incessant devant la maison qui accueillait depuis toujours la famille de Claire, la mère d’Aliénor. La jeune fille sauta hors de la voiture et sautilla vers la porte de la maison. Cyril lui ouvrit le coffre pour en sortir la valise de Carry avant de venir ouvrir la porte. La jeune Delphillia observait sa camarade avec un grand sourire. Une fois la porte ouverte, et une fois que son père fut à l’intérieur Aliénor entra et se tourna vers Carry en ouvrant grand les bras.

-Voici le palace des Delphillia.

La maison n’était pas très grande mais c’était exactement ce dont ils avaient besoin. L’entrée arrivait directement sur le salon à droite, un endroit cosy dans lequel se trouvait une petite cheminée devant laquelle était disposée deux fauteuils et un canapé où pouvaient tenir deux personnes., un peu plus loin dans la pièce, une table puis une cuisine ouverte. Au niveau de cette table, dans le fond, une porte menait vers la petite terrasse où se trouvait un banc et un jardin modeste mais existant dans lequel trônait un unique arbre mais surtout, il y avait un accès à un chemin permettant de rejoindre la forêt à pieds ou en vélo. Sur la gauche de l’entrée trois marches menant à une porte, celle de l’atelier de sa mère. Et un peu plus en profondeur, un couloir desservant la chambre de la jeune Delphillia, et une salle d’eau. Celle de ses parents étaient à l’étage qu’on atteignait à l’aide d’un escalier en colimaçon en acier qui était disposer un peu devant le couloir dans le salon, en face de l’entrée.

C’était petit, mais confortable.

-Tu veux que je te fasse visiter et après on se met à la salade de fruits ? Hein papa ?

Cyril sourit à Aliénor passant une main dans ses cheveux.

-Faisons ça.

La gourde…Le petit cri qu’elle avait poussé avait surement mit la puce a l’oreille a Alienor qui sans grande surprise lui sourit d’un air malicieux. Elle savait maintenant, du moins, elle pensait savoir. Pour essayer de se rattraper, Carry tenta de rire en ayant l’air le plus naturel possible. Mais la grande question était, comment se forcer à rire alors qu’il y’avait un objet a quatre roues qui grondait sous ses fesses ? Se sentant mal à l’aise, Carry se blottit dans le coin de la voiture et serra aussi for ce morceau de cuir qui qui pendouillait au-dessus de son épaule. Au diable la honte, sa survie valait bien plus que tout au monde.

-Une salade…de Fruit ? Carry bafouilla dans sa mémoire en répétant sans cesse le nom de ce plat en essayant de visualiser autant que possible les différents ingrédients. Elle se souvenait d’en avoir déjà mangé mais comment en faire, c’était un véritable mystère. Je…Pense que l’aide de ton père sera plus que la bienvenue, je suis une terrible cuisinere, balbutia une Carry toute timide qui repoussa un petit cri en sentant la voiture faire un bon complètement imprévisible. Je ne voudrai vraiment pas vous empoisonnez… Essaya-t-elle de finir en riant.

Ne voulant pas s’humilier plus qu’elle ne l’était déjà, Carry prit une longue inspiration et risqua un regard a travers la vitre. A en voir le paysage, la voiture était similaire au Poudlard expresse avec moins de vitesse et moins de passager. Au finale après plusieurs minutes de trajets, les muscles de son corps se détendirent et son rythme cardiaque devint stable. La peur la quitta tandis que ses mains retrouvèrent leur douceur d’auparavant.

Après un temps incalculé passée dans la voiture, le monstre a quatre roues s’arrêta devant ce qui semblait être la maison d’Alienor. Voyant la petite jaune sortir en sautillant de la voiture, Carry ne se priva pas de faire de même et resta un moment debout devant la bâtisse pour l’observer dans les moindres détails. En termes de taille, ce n’était pas la même chose que le manoir Harrison et pourtant, malgré tout le luxe qu’il y’avait, Carry trouvait la maison des Delphillia charmante et beaucoup plus attrayante que la sienne car celle d’Alienor était moins m’as-tu-vu. Humble n’était clairement pas une qualité chez les Harrison.

Une fois dedans, Carry observa l’intérieur comme s’il s’agissait d’un musée, si elle possédait un appareil photo, elle n’hésiterait pas à en prendre dans chaque recoins. C’était si… Diffèrent de ce dont elle était habituée de voir. Alors qu’elle fit le premier pas, elle retira soudainement son pied en regardant Alienor.

-C’est vraiment merveilleux chez vous ! Et oui ce programme me va à merveille ! S’émerveilla Carry qui laissa son regard se promener dans la maison. Excusez-moi, reprit-elle en regardant le père d’Alienor puis Alienor elle-même. Est-ce que je peux retirer mes chaussures… ? Carry sonda les regards pour voir si sa question paraissait étrange avant de se justifier en paniquant. Je…ne voudrai pas salir l’intérieur de votre maison…

La vérité, Carry avait mal aux pieds depuis qu’elle était en voiture et elle ferrait n’importe quoi pour se débarrasser de ces maudites vans qui devait être une taille en dessous de sa pointure. Fichu Caius, il devait surement penser que Carry était encore petite.

La jeune fille offrit un grand sourire à son père. Il savait bien que lorsqu’elle était comme cela, il ne pouvait pas faire grand-chose devant ses directives de petite chef. Elle reporta son attention sur Carry qui était toujours sur le pas de la porte. Si elle pouvait enlever ses chaussures ? Aliénor baissa les yeux vers les siennes, elles étaient terreuses et elle en avait mis un peu sur le sol malgré le paillasson. Mais de manière générale, elle les balançait dans sa chambre.

-Euh ouais, vient les mettre dans ma chambre et prend tes affaires aussi, attend je vais t’aider.

La jeune fille sautilla jusqu’à la valise de Carry et l’attrapa. Elle passa devant la Serpentard en se dirigeant vers sa chambre passant à gauche de l’escalier de fer qui menait à l’espace de ses parents. Elle emprunta le couloir et ouvrit la porte de gauche qui menait à sa chambre. Elle plaça la valise de sa camarade dans le coin à droite juste à côté du bureau d’Aliénor qui était donc directement dans le coin à droite de l’entrée à côté d’une fenêtre donnant sur un petit espace entre la maison des Delphillia et le mur des voisins. Sur ce bureau on pouvait trouver un ordinateur portable, le vieux appartenant à sa mère ainsi qu’une boite à bijoux contenant toutes ses bagues, quelques coliers et bracelets et au-dessus du bureau des tas de dessins d’elle affichés dans tous les sens. Sur son bureau trônait une photo de la petite famille et une photo d’elle petite. Elle se laissa tomber à plat dos sur son lit qui trônait au milieu de la pièce. Lit deux places. Elle espérait que ça ne dérangeait pas Carry de dormir avec elle au fond, après tout elle ne lui avait pas demandé. A droite du lit se trouvait l’armoire dans laquelle Aliénor avait tout ses vêtements. Sur les portes de cette armoire il y avait tout un tas de choses accrochés, des photos principalement, d’elle et ses amis moldus, de quand elle faisait de la danse petite de son stage de karaté de cet été, et même quelques-unes de Poudlard, notamment sa photo de classe et une ou deux avec des amis, comme Rey, Eileen, Elizabeth lors de sa première année et Kévin. Il y avait aussi des pages de magasines qu’elle trouvait jolies, une affiche de Quidditch et une photo de l’équipe avec la coupe de cette année bien entendu.
Au-dessus de son lit, une guirlande électrique faisait un peu de lumière éclairant une affiche de l’équipe de Quidditch du Brésil ainsi qu’une carte du monde avec des punaises représentant tous les endroits que voulait voir la jeune fille.

Elle se redressa assise sur son lit et retira ses chaussures sans en défaire les lacets. Elle regarda Carry un instant avant de se remettre à parler.

-Voilà c’est ma chambre… Ca ne te dérange pas de dormir avec moi ?

Elle fit la moue plaçant ses mains derrière elle pour s’appuyer dessus. Une fois le tour de la chambre fait, elle entraina Carry à sa suite pour la visite de sa maison, elle lui montra la petite salle de bain dont la porte était en face de celle de sa chambre. Une douche simple, un lavabo et un meuble pour tout ranger sous le lavabo qui avait un petit espace sur lequel on pouvait poser des choses. Il était encombré par des affaires de la jeune fille notamment des élastiques en vrac et une brosse à cheveux. Su le coin du miroir il y avait une ancienne photo de ses parents qu’elle leur avait piqué.

Puis retour au salon qu’elle présenta sobrement, elle désigna l’escalier comme « l’antre de ses parents » puis elle présenta sobrement l’atelier de peinture de sa maman. Le tour étant fini elle se laissa tomber sur le tabouret de peintre.

-Voilà c’est tout ! Tu as des questions ? Sinon on peut aller directement faire la salade de fruits.

Soulagée de savoir que son calvaire allait prendre fin, Carry retira le nœuds fait à ses chaussures et ne perdit pas une seconde de plus pour les retirer laissant enfin la douleur qui la torturait s’en aller. Avec une chaussure dans chaque main, Carry suivit de près Alienor qui avait l’air plus qu’enthousiaste de sa venue. Son attitude la faisait sourire mais ce qui lui faisait encore plus plaisir, c’était de voir à quel point elle semblait décontracter de l’accueillir dans son petit nid privée.

-C’est très mignon chez toi. Si un jour j’arrive a fuguer de chez moi, tu penses pouvoir m’accueillir ? Plaisanta-t-elle d'un rire souriant.

Tout était si diffèrent. La première réflexion que Carry se faisait quand elle entra dans la chambre d’Alienor était que sa chambre était une chambre… qui respirait la liberté. Chaque meuble semblait être à la taille parfaite, rien ne semblait trop grand ni trop éloigné. Si Carry continuait de s’émerveiller devant cette chambre, quelque part au fond elle, elle en était jalouse. La chambre d’Alienor transpirait la joie, le silence mais aussi le calme.

-Dormir avec toi ? Demanda Carry qui sentie ses joues rougir. Euh…Non pas du tout, au contraire… ça me ferait plaisir de dormir avec toi, je ne voudrai pas prendre trop d'espace.

Carry recommençait à bégayer. Elle n’avait jamais partagée de lit avec qui que ce soit auparavant et encore moins dormi dans le lit d’une autre personne avec le propriétaire à l’intérieur. Était-ce quelque chose de commun quand des amies s’invitaient chez elle ? Mais étaient-elles amies ? La pensée traversa en un éclair l’esprit de la fillette qui ne savait plus trop ou se mettre et souhaitait se faire toute petite pour disparaitre à jamais. * Evidemment que nous sommes amies…Sinon elle ne m’aurait jamais invité chez elle…Dans sa chambre…A dormir dans son lit…* la gêne continuait à gagner du terrain tandis qu’elle déglutit en regardant Alienor en train de prendre ses aises, après tout, c’était sa chambre.

Après lui avoir fait la visite de la salle de bain qui se situait juste en face de la chambre, les deux fillettes revinrent au salon ou Alienor présenta ce qui semblait être l’endroit ou sa mère faisait de la peinture. Un père des plus marrants et une mère artiste, aux yeux de Carry, cette famille était tout ce qu’elle souhaitait secrètement dans son subconscient.

-Oui on peut commencer mais je me demandais. Carry chercha la cuisine des yeux. Est-ce que vous avez tous ce qu’il vous faut ? Car sinon, on pourrait aller chercher des fruits en ville ? Ah l'envie d'aventure...Carry savait que c’était dangereux d’aller en ville mais sortir de sa maison lui donnait cette sensation de liberté et visiter le monde moldu était quelque chose dont elle était devenue curieuse. Juste…Achetez des fruits si vous n’en avez pas et après on rentre aussitôt sans problème. Proposa-t-elle innocemment.

Toujours assise sur son tabouret, jouant avec ses pieds Aliénor écouta la proposition de sa camarade. Immédiatement un voile tomba sur son visage, les épisodes avec ses amis cet été étaient encore trop récents et douloureux dans son esprit. Toute cette haine qu’elle pouvait ressentir en dehors envers les sorciers et donc elle, son père, et par extension Carry. Aliénor soupira et baissa les yeux sur le sol. Elle ne voulait pas exposer sa camarade à ce qu’il pouvait y avoir là-dehors même si tout le monde n’était pas contre eux, ceux qu’on entendait le plus étaient les plus extrémistes comme toujours. Dans un geste nerveux et automatique, la jeune fille commença à jouer avec sa bague et à se mordre la lèvre avant de lever les yeux vers sa camarade. Elle ne voulait pas la décevoir, c’était la première fois qu’elle avait une personne de Poudlard à la maison mais le climat actuel n’aidait pas.

-Je sais pas si tu sais…. Mais dehors c’est pas la joie pour les sorciers. On vit encore ici parce que maman est moldue mais… Je suis de moins en moins rassurée quand je vais dehors et je crois que papa aussi.

Son regard se dirigea vers la vitre pour regarder l’extérieur. Il faisait beau, un temps d’été tout le monde était dehors ou entrain de barbotter dans une piscine pour le plus chanceux. Mais elle, elle était là, à l’intérieur presque à avoir peur de sortir. Non elle n’avait pas peur, elle ne voulait juste pas sentir cette ambiance pesante et elle ne pouvait accepter qu’on lui en veille parce qu’elle n’était pas née moldue.

-Du coup moi je suis pas très emballée par l’idée… Mais si tu y tiens vraiment je peux demander à papa.

Aliénor se leva saurant sur ses deux pieds et se dirigea vers le salon. Elle descendit les marches et se laissa tomber dans un des fauteuils s’assaillant en travers les genoux au-dessus d’un accoudoir et dos calé contre l’autre. Son père lisait un livre sur le fauteuil d’en face. Il lança un regard à Aliénor avant de poser son livre ouvert sur ses genoux. Foutu Serdaigle.

-Aliénor tiens-toi bien.

La jeune fille soupira avant de se remettre en place, elle planta ses coudes sur ses genoux et posa son menton entre ses mains.

-Papa ? Sortir en ville se serait pas prudent non ?

Cyril arqua un sourcil certainement étonné par cette question.

-Tu veux sortir toi ?

-Ben…

Il attrapa son livre et le jeta sur la table basse après avoir glissé un marque page là où il avait arrêté sa lecture. Il se leva en regardant Aliénor qui fuyait littéralement son regard. Et trouva Carry non loin. Il soupira doucement avant de fermer les yeux et de se pincer l’arête du nez.

-Je ne vais pas te dire que je suis favorable à cette idée Aliénor. Je ne veux pas que tu deviennes une cible, toi, comme ton invitée.

Bon ben c’était non.

-D’accord papa, je comprends. On se met à la salade de fruits ?

La réponse du père d’Alienor était logique mais elle n’empêchait de faire éprouver à Carry de la déception qui aurait adore voir comment faisait Alienor pour survivre avec la plèbe qui entourait sa famille. Mais ça serait pour une autre fois. Elle lui restait une semaine pour essayer de la convaincre de sortir ne serait-ce que dans la rue si ce n’était pas pour aujourd’hui, l’occasion se représenterait prochainement.

-Oui on s’y met. S’écria Carry cachant sa déception derrière un sourire avant de se diriger vers Alienor. Bon qu’est ce que tu as comme produit pour faire cette salade de fruit ? Demanda-t-elle en essayant d’observer les alentours aléatoirement. Quand je devais m’occuper de nettoyer les cuisines à Poudlard, je sais que les Elfes adoraient faire des salades de fruits pour vous. Ils mettaient généralement des morceaux de bananes, des morceaux de pommes coupées au carrées, des cerises du kiwi et de l’ananas.

Les yeux aux ciels, Carry fit mine de réfléchir en essayant de creuser aussi loin que sa mémoire lui permettrait d’aller pour essayer de se souvenir du moindre détail important.

-Apres si tu as d’autres fruits, on peut les prendre, la salade de fruit ça marche avec tout tu sais ! Cependant je crois qu’il va nous falloir de l’aide parce que les elfes, eux, coupaient tout d’un simple claquement de doigt. Et nous comme on n’a pas le droit a la baguette…On va devoir tout faire à la main. Un silence des plus amusants s’installa dans la pièce pendant quelques secondes. Bon, on va arrêter d’embêter ton papa et on va s’y mettre, ces fruits ne vont pas se couper tout seul. Dit-elle en la poussant par les épaules vers la cuisine. Allez, chop chop chop Ali, Allez !