Maddie était très contente d'avoir retrouvé la chaleur de son foyer pour l'été. Cette année à Poudlard avait été pesante pour la jeune fille. Elle avait ressenti des émotions et douleurs qu'elle n'aurait jamais voulu éprouver. La sensation d'un cœur brisé, le sentiment d'être insignifiante, la perte de confiance en soi et bien d'autres. Tout cela l'avait chamboulé et elle n'avait pas trouvé grand monde vers qui se tourner. La seule personne sur qui elle aurait voulu poser sa tête sur l'épaule et s'épancher au château était celle qui lui avait le plus de mal. Difficile alors de trouver du réconfort. Elle avait donc patienté de longs mois, s'était battue pour relever la tête et terminer son année scolaire avec d'excellents résultats, mais ce fut éprouvant... Maddie avait pu retrouver le sourire auprès de sa famille. Elle avait laissé ses soucis de Poudlard derrière elle et se sentait à nouveau légère bien que tout dans sa vie n'était pas rose.

Ce matin-là, elle était tranquillement en train de prendre son petit-déjeuner quand le téléphone sonna. "J'y vaiiiis !" hurla-t-elle avant de se lever et de se ruer sur le combiné. Elle était trop contente de pouvoir se servir des outils technologiques qui lui manquait tant le reste de l'année. Elle décrocha et prononça un dynamique et solaire "Allo !" Une voix au timbre neutre lui répondit : "Oui, bonjour. Sarah de l'hôpital Tolworth. Pourrais-je parler à Lauren Joy, s'il vous plaît ?" Maddie se figea instantanément. Son rythme cardiaque, lui, accéléra. "Oui, je vais la chercher." dit-elle, désormais apeurée par la teneur de cet appel. Le téléphone à la main, elle se rendit à l'étage de sa maison. Son allure était rapide mais bien moins qu'elle l'aurait été dans un autre contexte. Elle tremblait. Elle se dirigea vers la salle de bain et toqua à la porte. Avant qu'elle n'eut le temps de parler, Lauren, amusée par l'impatience habituelle de sa fille, réagit directement : "J'ai pas encore fini, Maddie. Attends ton tour !". Elle avait sans doute oublié que le téléphone avait sonné quelques secondes auparavant. La jeune fille posa la tête contre la porte ainsi que la paume de sa main à plat et répondit d'une voix bien trop calme : "Non, maman. C'est l'hôpital au téléphone. Une dame veut te parler".

Sous l'effet du bruit précipité de la serrure, Maddie recula. Lauren, habillée d'un simple peignoir blanc, tendit la main vers sa fille. L'adolescente vit directement la peur dans le regard de sa mère. Son ventre se crispa et sa respiration se fit profonde mais douloureuse. D'un pas lent, Lauren prit la direction de sa chambre tout en prenant la parole au téléphone. Maddie la suivit. Bien qu'elle entendait la voix de l'interlocutrice de sa mère, elle ne comprenait pas les mots. Elle devrait donc uniquement se baser sur les paroles de sa mère et ils ne se firent pas attendre : "Oh non !" dit-elle en posant sa main libre sur son visage. Elle la retira ensuite pour trouver son lit et s'y assit. Maddie, spectatrice impuissante de la scène, remarqua alors les larmes qui coulaient sur les joues de sa maman. Elle comprit directement que le pire était arrivé. Son grand-père était mort.