·Apolline Smith [PNJ] ·
·28 ans·

Juillet 2045,
Rues d'Édimbourg
Début d'après-midi


Quel plaisir de revenir à Édimbourg, bien que Londres soit un endroit que j'apprécie, mon pays natal m'avait manqué. Mais je n'étais pas là par hasard, j'avais eu l'immense privilège d'avoir été choisi par mon chef de rédaction pour écrire un article dès plus captivant.

Cela changeait des recettes de cuisines, des voyages sans but précis ou des interviews monotones. Aujourd'hui, j'avais un réel sujet d'actualité et je n'avais qu'une hâte : voir mon article apparaître en première page.

J'admets avoir été toute euphorique quand mon chef avait prononcé cette simple phrase " Apolline s'occupera de l'article sur les sorciers". En me remémorant ces mots et l'allure qu'il avait prise pour les dire, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que mon chef était sûrement le plus grand stéréotype jamais vu. Il avait cet air sérieux qu'ils ont dans les films et sa petite moustache lui donnait du caractère, il fallait l'admettre.

J'avais commencer mes recherches à Édimbourg, où j'espérais trouver des personnes prêtent à répondre à mes questions. Lors de mes débuts, j'avais toujours été très gênée lorsque j'interpellais de pauvres inconnus qui n'avaient rien demandé. Mais au fil du temps, cette gêne s'était atténuée. Après tout, c'est notre métier d'interroger les inconnus.

J'espérais pouvoir finir cette article avant d'arrêter le travail. Je me forçais à retarder l'inévitable mais, je n'avais pas le choix, une futur mère a besoin de repos.

Décidément, il n'y avait pas un chat ! Je n'avais sans doute pas du choisir la bonne rue, ce n'était pas de veine. Quoique, serait-ce une tête brune que j'apercevais au loin ?

Armé de mon calepin, je m'avance vers cet inconnu. Je trottinais presque en sa direction.

« Excusez-moi ?! Ma..., j'hésitais à poursuivre, mais m'apercevant que c'était une jeune femme je repris, Madame ?! »

Je souffla un bon coup après cette petit course qui, ma foi, avait été assez épuisante. Une fois à une distance adéquate pour pouvoir lui parler sans crier, je continua.

« Excusez-moi, je voudrais savoir si vous voudriez bien répondre à quelques questions pour un article s'il-vous-plaît » Lui dis-je tout en cherchant mon stylo qui avait du tombé pendant mon périple.

Juillet 2045 - Après-midi - Édimbourg, Écosse

Moyra avait voyagé durant de nombreuses années voulant découvrir de nouvelles cultures, de nouvelles façons de manger mais aussi de nouvelles façons de vivre. Mais pourtant tout la ramenait à chaque fois sur sa terre natale, sur le seul endroit sur terre qu'elle pouvait appeler chez elle: Édimbourg. Cette ville qu'elle connaissait par cœur et qui pourtant passait son temps à la surprendre, il suffisait qu'elle parte pour quelques semaines pour que dès son retour l'ambiance avait changé. Qu'est-ce qu'elle aimait ça ! C'était sa ville, sa terre natale, son chez elle.

Lorsqu'elle avait déposé les pieds dans la ville le 1er janvier 2038, elle avait fait le choix de prendre un petit appartement plutôt que de retourner vivre chez ses parents. Elle avait vieilli, elle n'était plus un enfant, même si elle restait le leur. En plus d'avoir trouver un appartement, elle avait aussi trouvé un travail, au début elle travaillait dans un pub connu en tant que serveuse elle avait adoré cela mais il ne lui offrait la possibilité de travailler que la soirée, trop peu pour elle. Voilà pourquoi elle s'était rapidement retrouvée à travailler en plus du pub dans une confiserie artisanale, et ce fut le déclic, c'était ça qu'elle voulait faire et pour le reste de sa vie. Elle avait toujours adorée les sucreries, avait toujours eu des idées d'améliorations, et d'après ses amis à Poudlard, elle sentait le bonbon. Avec la guerre qui opposait Sorcier et Moldu, Moyra ne se sentait plus à son aise dans sa ville, et cette constatation lui avait brisé le coeur. Elle avait prit la décision de partir vivre dans le village qui avait participé à son enfance, Pré-Au-Lard, elle y avait trouvé une adorable petite maison qui était parfaite pour elle. Elle avait du y faire quelques travaux mais ce n'était pas très grave, elle avait son chez elle et il lui plaisait affreusement.

Aujourd'hui, la jeune brune avait dû se rendre à Edimbourg pour profiter d'un repas en famille, elle avait apprécié chaque instant de ce repas, elle aimait passer du temps avec sa famille, profiter d'eux et graver des souvenirs dans sa mémoire. Elle leur avait d'ailleurs apporté les desserts qu'elle avait fit maison, ils leur avaient plu, la rendant encore plus heureuse. Elle les avait quittés en début d'après-midi, elle avait eu envie de profiter de la capitale Écossaise. Il n'y avait que très peu de personnes dans les rues, malgré le beau temps, à cette heure cela semblait être normal, ils étaient en train de manger ou tout simplement profiter du beau temps dans les différents parcs de la ville. Moyra elle se baladait, elle était vêtue comme à son habitude lors des temps chauds, d'une robe qui lui arrivait au-dessus des genoux et de couleurs bleu clair avec quelques motifs dessus. On pouvait voir ses formes, mais cela ne la rendait pas provocante ou autre.

Alors qu'elle se promenait tout en faisant attention aux différentes échoppes de la ville, une voix retentit dans la rue, la jeune femme n'y faisait pas spécialement attention après tout la personne pouvait s'intéresser à n'importe qui. Mais la voix se rapprocha. En face de Moyra se trouvait une jeune femme de plus ou moins son âge, elle avait de jolis traits, elle était visiblement journaliste, car elle voulait un avis pour un article et elle devait être moldue. « Euh bonjour, elle était affreusement mal à l'aise, on ne lui avait jamais demandé son avis sur quoique ce soit et encore moins pour un article et en ces temps difficiles, elle devait faire attention à ce qui l’entourait, si je peux vous aider pour cet article pourquoi pas Miss ..., elle ne pouvait pas être contre cette jeune femme qui ne lui avait rien fait, je ne peux pas vous assurer répondre correctement à vos questions, mais je ferais de mon mieux » Pendant tout le long de l'échange elle lui avait souri, la jeune femme en face d'elle semblait être légèrement anxieuse, il valait peut-être mieux essayer de la mettre en de bonnes conditions.
Pardon pour l'attente

À mon plus grand bonheur, sa réponse fut positive quoique qu'un peu hésitante mais j'avais l'habitude. Cela peut-être très agaçant d'être dérangé sans n'avoir rien demandé. Dans ces cas-là, j'essayais de calmer le mal aise pour que mon interlocuteur se détende.

« Oh, ne vous en faites pas, cela ne sera pas long j'ai juste besoin de quelques témoignages. J'ai toujours un peu de mal à trouver des personnes volontaires. Je m'appelle Apolline Smith et vous vous êtes ? »

J'admets que les journalistes ont toujours étés un peu mal vu par le reste du monde et je ne peux pas les blâmer, ils ont raison. La plupart des mes collègues sont loin d'être sympathiques mais pour rien au monde je changerais de profession. J'aime l'interaction que je peux avoir avec les autres. Malgré mes échanges passés qui ont été assez tumultueux pour certains, j'en ressortais toujours aussi motivé.

J'espérais ne pas avoir été trop insistante, alors je me contenta de rajouter quelque chose avant qu'elle n'est le temps de répondre.

« Ne vous inquiétez pas, l'interview peut être anonyme, c'est juste que j'aime bien connaitre le prénom de la personne à qui je m'adresse mais ne vous sentez pas obligé, je ne veux pas être intrusive. » Avais-je dis joyeusement.

J'appréhendais un peu la réaction des lecteurs de mon journal, je savais que certains était favorables pour bannir les sorciers et d'autres de l'étaient pas. Mon chef m'avait explicitement dit de rester le plus neutre possible pour éviter les plaintes mais je ne pouvais pas m'empêcher de donner subtilement mon avis à travers les lignes. Parce que, oui, j'avais bien un avis sur la question et bien que ce soit une situation encore un peu floue pour moi, toute cette violence me désolais. Je préférais prévenir la jeune brune en face de moi pour être sure qu'elle acceptait toujours de répondre à mes questions.

« Je préfère vous prévenir que le sujet de l'article est un peu délicat : c'est sur les sorciers » Lui avais-je dit tout en haussant les épaules le sourire aux lèvres et toujours aussi fière d'avoir été choisi pour rédiger cet article.

Moyra n’avait jamais eu vraiment l’impression de pouvoir être considérée comme une personne chanceuse, enfin dans un sens elle l’était car elle possédait de la magie en elle, mais à aucun moment elle ne s’est sentie chanceuse. Et clairement, la vie venait de lui faire comprendre qu’elle ne l’était pas du tout. Après tout, il fallait que cela tombe sur elle, la seule personne présente dans cette rue, elle ne s’était même pas rendu compte qu’elle était seule prouvant à quel point ses pensées étaient sens dessus dessous. Mais quelle chance elle aurait pu avoir de tomber sur une autre personne dans la rue, et pas n'importe quelle personne, une journaliste, qui semblait être beaucoup trop heureuse. La jeune femme avait clairement l’impression qu’on venait de donner le premier vrai sujet à son vis-à-vis, elle n’avait même pas eu le temps de lui demander de quoi il s’agissait, qu’elle lui avait dit : les sorciers. L’article allait clairement parler de personne comme elle, mon dieu, elle n’avait aucune chance. Pourtant lors de ses voyages on lui avait toujours dit qu’elle était dotée d’une bonne étoile qui veillait sur elle, bah visiblement aujourd’hui, celle-ci avait décidé de la laisser vivre sa vie.

La journaliste s’appelait Apolline, c’était joli comme prénom, cela semblait être français, et cela semblait aller de pair avec la personne en face d’elle. « Enchantée Apolline, je suis Moyra, et si cela ne vous dérange pas, j’aimerais que l’interview soit anonyme… Je… » comment pouvait-elle lui dire cela "En fait je suis une sorcière et j’ai clairement peur pour ma vie si je réponds mal à vos questions, je n’ai rien contre les moldus mais là j’ai peur, et je suis seule avec vous, il suffirait que je vous frappe ou que j’élève la voix pour qu’on me tombe dessus." Non il ne valait mieux pas, elle devait la jouer fine, pour elle et pour sa famille et pour son frère qui était introuvable. « Je, je préfère faire cela de façon anonyme je n’ai pas envie que ce que je pense change la vision de certaines personnes sur moi, vous comprenez ? » elle avait essayé d’être douce pour bien faire comprendre que ce n’était en rien contre la journaliste en elle-même mais plutôt pour l’idée des personnes qui pouvaient lire le journal. « C’est votre sujet, je n’ai rien à dire de plus là-dessus, un petit sourire, si vous avez des questions à me poser, je vous écoute et j’essayerai d’y répondre, c’est un sujet comme un autre ».

La jeune femme était clairement mal à l’aise, elle souhaitait que ces questions soient posées et qu’elle puisse rapidement retourner chez elle, elle savait que toute cette peur pouvait être dans sa tête, mais elle avait tellement entendu et vu de choses affreuses, qu'elle préférait se méfier. « Je vous écoute » Elle n'avait pas perdu sa voix douce lorsqu'elle s'était adressée à la journaliste, celle-ci n'était pas responsable de ses peurs et du climat dans lequel le monde était.

Je me contentais d'acquiescer face à la demande de mon interlocutrice. En ces temps tumultueux, il me semblait plus que normal de garder cette interview anonyme. Je ne pus m'empêcher de sourire lorsqu'elle prononça son joli prénom, assez original. Elle ajouta qu'elle souhaitait faire l'interview anonymement pour des raisons de sécurité.

« Ne vous en faites pas Moyra, si je puis vous appeler ainsi, je comprends totalement. » Je lui tendis un sourire bienveillant. Cela pouvait sembler idiot mais une petite phrase résonnait dans ma tête "Ne la fait pas fuir Apolline".

Les interviews n'ont jamais été quelque chose que je trouvais captivant, je préférais écrire dans mon bureau, confortablement, plutôt que d'aller sur le terrain. Peu importe, à présent j'avais un article important à écrire et les lecteurs ont soif d'informations. Je me devais d'être parfaite et de faire mon possible pour que cet article soit lu et relu ; qu'il captive mes lecteurs et, encore mieux, mon chef de rédaction. Cela faisait trop longtemps que j'étais dans ce journal et je n'avais jamais eu l'occasion de faire mes preuves, alors je ne pouvais pas laisser filer cette opportunité.

Je remarquais quelque chose d'étrange, comme une gêne. Je l'avais regarder un instant en hésitant à poursuivre la conversation mais je n'avais guère le temps de trouver quelqu'un d'autre alors je pris la parole avant que Moyra ne me trouve louche.

« Bien, je raclais ma gorge et poursuivis, tout d'abord je souhaiterais savoir où est-ce que vous vous situez. Je veux dire pensez-vous que les sorciers soient une menace ? Ou au contraire pensez-vous que nous pourrions vivre en harmonie avec eux ?» Lui dis-je tout en me préparant à prendre des notes dans mon petit carnet.

La question était assez vaste, mais je me rendis vite compte que son avis m'intéressait vraiment. Ce que je voulais dire par là, c'est que j'avais plus l'impression de parler avec une inconnue que d'interviewer une inconnue. Je restais très attentive à ce qui allait suivre.

RPG abandonné