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05 déc. 2020, 21:58
 SOLO  Poings en sang. Coeur en vrac.
Disclaimer : Avant de lire ce rp, il faut savoir qu'il peut heurter la sensibilité des plus jeunes.
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15 Septembre 2045 - Édimbourg, Écosse
Edimbourg, comme j’aimais cette ville, c’était pour moi une vraie petite pépite, je n’ai jamais vraiment su d’où venait cet attachement pour cette ville et pourtant il était bien là. Lorsque j’en parlais, on me disait souvent que j’avais des étoiles dans les yeux, mais en même temps, comment pourrais-je faire autrement ? Cette ville m’avait vu naître et ensuite grandir, elle avait vu ma famille évoluer, mes parents s’y étaient mariés, pour finalement m’avoir moi et ensuite avoir mon petit frère. Cette ville, c’était la mienne, c’était là où se trouvait mon âme. J’avais voyagé à de nombreuses reprises, dans de nombreux pays, et y avais rencontré de nombreuses personnes pourtant à chaque fois, quelque chose m’attirait en Écosse, ici, chez moi.

J’étais de retour aux pays depuis quelques années maintenant, lors d’un voyage en Bolivie, j’avais ressenti le besoin d’arrêter de voyager, car depuis la fin de mes études à Poudlard, j’étais partie explorer le monde ainsi que ses habitants. J’avais appris énormément, sur les cultures, la nourriture, sur le monde qui m’entourait, j’en étais ressortie plus grande, ou du moins c’était l’impression que j’avais eue. Mes parents avaient été ravis d’apprendre cette nouvelle : leur fille rentrait au pays, pourtant lorsque je leur avais annoncé que je ne vivrai pas avec eux, ils avaient déchanté. Mais ce n’était pas le plus important, grâce à ces voyages j’avais eu la chance de travailler dans de nombreux domaines et ceux m’avaient aidé à trouver un travail. J’avais été serveuse dans l’une des plus célèbres tavernes de la capitale écossaise, malheureusement je ne travaillais que le soir, trop peu pour moi, alors rapidement j’avais cherché un travail en plus. J’étais tombée sur un fabricant de confiserie qui cherchait quelqu’un pour l’aider à gérer sa boutique, j’avais sauté sur l’occasion, abandonnant par la même occasion mon job de serveuse. Enfin pas pour tout le temps, en effet, Neil, le patron savait que s’il avait besoin d’aide j’étais là pour l’aider je ne tournais jamais le dos aux personnes qui m’avaient aidé.

Le travail dans la confiserie m’avait offert bien plus de possibilités que je l’aurais cru, j’avais toujours été attirée par les sucreries et par leurs confections alors là j’étais aux premières loges. Et pourtant, j’avais été obligée d’abandonner mon travail après 5 ans de bons et loyaux services, j’avais prétexté aux gérants une affaire importante à gérer avec ma famille, la vérité aurait été trop coûteuse. J’étais une sorcière, dans un monde où les personnes sans magie nous détestaient et nous traquaient, je ne voulais pas vivre cela. Édimbourg avait toujours été mon chez-moi, ma ville protectrice, pourtant, j’avais eu l’impression qu’elle aurait été incapable de me protéger. J’avais décidé de me réfugier dans le seul village de sorcier que j’avais connu et apprécier tout au long de ma scolarité, Pré-Au-Lard, le village était le refuge de nombreux sorciers et cela depuis des années, alors une de plus ou une de moins, cela n’aurait rien changé.

J’y avais trouvé une adorable petite maison, qui finalement me donnait l’impression d’avoir été construite pour moi, je la chérissais comme la prunelle de mes yeux. Mais je savais que je ne pourrais jamais vivre d’amour et d’eau fraiche, tout d’abord car il me manquait le premier. Lors d’une de mes longues balades dans les rues commerçantes, je m’étais dirigée tout naturellement vers l’une de mes boutiques préférées : Honeydukes. Le gérant Mr Flame, je n’avais jamais connu son prénom, avait repris la boutique de ses parents les créateurs, mais il se faisait trop vieux et surtout il n’avait plus le courage de s’en occuper seul, qui l’aurait eu après tout. Je pense sincèrement qu’il avait fait exprès de me le dire, comme si lui et moi étions de vieux amis, bon dans un sens il m’avait connu durant toute ma scolarité mais bon ! je me souviens que j’étais rentrée rapidement jusqu’à ma maison, et j’étais restée assise seule en plein milieu de mon salon à réfléchir. « Pourrais-je reprendre cette illustre boutique ? Est-ce que j’allais y arriver ? » Mon cerveau me hurlait des grands : OUI. « Avais-je assez d’argent en poche ? », non et c’était bien là le souci, je n’en avais pas assez. Oui j’avais travaillé et avais mis de l’argent de côté, mais pas assez pour reprendre une boutique aussi importante.

En me réveillant aujourd’hui, j’ai su au plus profond de mon âme qu’il y allait avoir du changement dans ma vie, je m’étais habillée rapidement, en fait j’avais tout fait en vitesse et m’étais clairement jetée contre la porte du magasin de confiserie. « Gardez-moi la boutique, je m’en occuperai, je vous le jure », je ne savais pas si c’était ma conviction ou bien les larmes sur mon visage qui avait fait hocher la tête aux propriétaires, mais il l’avait fait, il m’avait en quelque sorte donné sa bénédiction. Il ne me restait qu’une seule étape pour avoir cette boutique et pouvoir toucher du bout des doigts ce rêve, je devais aller voir mes parents et leur emprunter de l’argent ou alors piocher dans l’épargne qu’ils avaient toujours fait pour moi.

Voilà comment je me retrouvais, devant la porte de mon ancien chez moi, de ma maison d’enfance, la maison qui avait tant vécu à mes côtés, celle qui me rappelait ce que c’était d’avoir un foyer. Je n’avais même pas eu le temps de lever la main pour toquer à la porte que celle-ci s’était ouverte en vitesse et que j’avais été tirée avec force contre un large torse, papa. Il n’avait rien dit, il m’avait juste serré contre lui, comme s’il avait senti que ce jour était important pour moi. Avec maman, nous nous étions retrouvés dans le petit salon, un endroit que j’avais toujours aimé et chéri, il était rempli de livre et de couleur, je l’adorais. Je leur avais annoncé mon souhait de reprendre Honeydukes, au début, il n’y avait eu aucune réaction, et puis papa s’était levé et avait fait de nombreux pas dans la pièce, il faisait souvent cela quand il était tracassé. Maman elle m’observait avec douceur, elle semblait lire en moi, comme elle l’avait toujours fait. J’avais toujours été très proche des membres de ma famille, nous n’étions pas 4 membres séparés mais un ensemble, un tout.

Fergus Hewitt, que beaucoup considéraient comme un ours, restait mon papa ours à moi, celui qui prenait les meilleurs choix et qui surtout passait son temps à nous guider Odile et moi. « Nous t’aiderons, mais à une seule condition Moyra, sa voix était aussi tranchante que du verre, je ne devais pas prendre cela à la légère, tu ne gèreras pas seule la boutique, mais avec ton frère et tu as intérêt à le retrouver. » Il n’avait plus rien dit, il s’était rassis et s’était refermé. C’est ma mère, Margaret qui m’avait expliqué « On ne sait pas où il est Moyra, enfin on sait à moitié » papa l’interrompait « Londres, il est à Londres » et de nouveau le calme, lourd et dur, mon regard n’arrivait pas à s’arrêter sur l’un des deux, il faisait des allé et retour. Je levais mon sourcil droit leur signalant que j’attendais des explications « Depuis sa sortie de Poudlard, c’était maman qui parlait, je hochais la tête, il est parti à Londres et depuis on ne le voit que tous les 3 ou 4 mois, parfois plus ou parfois moins, il a changé, mais elle échangea un regard avec papa, on ne sait pas si c’est en bien ou en mal… ». Je m’étais ratatinée dans le fauteuil à la suite des explications, mon frère, mon Odile, je l’avais laissé, il allait mal et il ne m’avait rien dit alors qu’on se disait tout. C’était clairement de ma faute.

Je devais retrouver mon frère, et même si pour ça je devais me mettre dans de sales histoires je m’en foutais, je devais le retrouver. Mon Odile, mon Odile d’amour était seul et surement en danger, jamais je ne le laisserai je lui avais promis en étant enfant, ce n’était pas maintenant que j’allais le laisser.

Gérante de Honeydukes - Honey pour les intimes - Aussi douce que du sucre
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13 déc. 2020, 16:52
 SOLO  Poings en sang. Coeur en vrac.
15 Septembre 2045 - Londres, Angleterre
Dans la vie, il y avait deux types d’endroits : ceux qu’on adorait et ceux qu’on détestait, Londres, faisait clairement partie de la deuxième option. Je n’avais jamais vraiment su pourquoi, c’était juste comme cela, en moi, je me souvenais la première fois que j’y avais mis les pieds, je n’avais dit qu’une seule phrase « J’aime pas » et cette phrase et le sentiment qu’elle exprimait était resté. Mais je n’avais pas le choix, du moins je n’avais pas eu le choix. Quel genre de sœur j’aurais été de laisser mon petit frère, de 18 ans, seul dans les rues de la capitale Anglaise ? J’aurais été une sœur de merde, ça c’était sur et je ne voulais pas l’être, je l’avais déjà abandonné une fois, je ne ferais pas cette erreur une seconde fois.

Lorsque mes parents m’avaient annoncé la nouvelle, je n’avais rien dit, je n’aurais rien su dire de toute façon, on aurait dit que ma voix avait quitte mon corps, je me sentais vide et triste, mais surtout, j’avais eu l’impression qu’une partie de mon cœur, de moi avait disparue. Mais Odile n’était pas mort, ou du moins, pas encore, mais je ne savais pas ce qui lui était arrivé. Le monde était tellement en vrac pour l’instant qu’il aurait pu se retrouver n’importe où, et le pire dans tout cela, c’est que cela ne m’aurait même pas étonné. Comment aurais-je pu l’être, alors que depuis le début, je suis celle qui fait les choix réfléchis et lui qui fait des choix. Car aucun de ses choix n'était réfléchi, aucun. Sauté sur un balai en vol, mauvaise idée, résultat : bras cassé. Recouvrir la maison de peinture ? Mauvaise idée, résultat : punit pendant 2 mois.

Nous avions toujours été comme cela, à la fois différent et pourtant si semblable, ensemble on ne formait qu’un, séparé nous étions deux êtres survoltés. Maman avait toujours dit que nous nous comportions comme si nous étions jumeaux, on n'a jamais vraiment su d’où cela venait, mais c’était présent. J’étais le soleil, alors que lui était une éclipse. Lorsque j’avais décidée de partir voyager, j’avais cru qu’il serait mal, et pourtant j’ai eu l’impression qu’il était bien mieux, papa disait que c’était grâce à Poudlard. Mais pourtant, Poudlard, la merveilleuse école de sorcellerie ne l’avait pas empêché de faire ce choix irréfléchi d’être dans la ville la plus dangereuse pour les sorciers.

Lorsque papa était parti prendre l’air, maman m’avait glissé un nom à l’oreille, c’était un pub dans le « South Side » de Londres, les gros quartiers, ceux remplis de violence et de problèmes. Je n’étais qu’à moitié étonnée d’avoir eu cette adresse qui était maintenant inscrite au fer rouge dans mon cerveau. Il fallait que je rejoigne mon frère, mais comment ? Le plus rapide aurait été de transplaner mais je ne voulais pas me risquer avec les manteaux noirs, je devais utiliser la méthode moldue, après tout j’avais vécu avec ceux-ci une bonne partie de ma vie, il ne m’arriverait rien, du moins je l’espérais. J’avais réservé des billets de trains pour la capitale, le train partait dans la fin d’après-midi, le transport de capitale en capitales était assez rapide et surtout n’était pas très cher. Je serais à Londres vers le début de soirée, je n’étais pas très à l’aise de débarquée dans cette ville à cette période, mais je n’avais pas le choix. J’allais récupérer mon idiot de frère et lui faire passer l’un des plus gros savons de toute sa vie.

Lors de ma réservation de billets, j’avais secrètement espéré qu’il n’y ait pas de retard et que l’univers déciderait de me faciliter la vie, et pourtant encore une fois j’avais eu tort. Le train qui faisait la correspondance avait eu 3heures de retard, c’était énorme, j’avais passé ce temps à pester, à essayer d’élaborer un plan si jamais je me retrouvais face à des moldus en colère ou bien face à des manteaux noirs. Ces deux plans tournaient dans ma tête, avec les insultes que j’offrirai à Odile lorsque je le verrai, mon dieu. Ce garçon, enfin cet homme maintenant allait me faire avoir des cheveux blancs, je n’avais que 28 ans, mais j’étais sûre qu’à cet instant je devais en paraitre dix de plus.

J’étais arrivée en plein dans la soirée à la gare de Londres, il devait être vingt une heure. Je n’étais pas de nature à avoir spécialement peur de ce qu’il se passait au tour de moi, mais cette présence moldue contre les sorciers était beaucoup trop lourde, cela se ressentait presque dans l’air ambiant, comme je détestais cela. Avant de quitter la gare, j’avais été aux toilettes et avais décidé de cacher du mieux que je le pouvais ma baguette, j’aurais voulu la laisser chez les parents ou même à la maison, mais papa avait été contre, elle était cachée dans la doublure de ma veste. Il ne comprenait juste pas à quel point j’étais inquiète, je ne voulais pas me faire arrêter, que cela soit par les deux camps, j’étais juste venue pour rechercher mon frère, rien de plus.

Me retrouver à l’adresse avait été finalement assez facile, dès ma sortie de la gare, j’avais pris un taxi qui m’y avait amené, et j’avais passé le plus clair de mon temps à me poser mile et une question concernant Odile, je ne savais pas du tout comment j’allais le récupérer. Je me retrouvais devant un pub, il semblait vieux et usé, on aurait presque pu dire qu’il n’était même plus en état de marche. Pourtant grâce aux différentes fenêtres, je pouvais voir qu’il y avait de la lumière, d’ailleurs quelques hommes avaient quitté le pub me prouvant par la même occasion qu’il y avait bien des personnes à l’intérieur. Je soulais un grand coup avant de pousser la porte, je n’étais clairement pas à l’aise, et pourtant j’avais moi-même travaillé dans un pub, mais il ne ressemblait pas du tout à celui-ci. À l'intérieur la décoration était vieillotte et assez masculine, il y avait quelques affiches de femmes dénudées aux murs, quelques trous aussi à certains endroits. La seule chose qui semblait propre dans ce drôle de milieu était le bar, il était grand et quelques personnes y étaient attablées, des hommes de plus de quarante ans pour sur.

Ma présence dans le bar était clairement passée inaperçue, et j’en étais heureuse, je n’étais pas là pour me faire remarquer. Je me dirigeai doucement vers le bar, derrière celui-ci se trouvait un homme d’une cinquantaine d'années les cheveux grisonnants, les yeux gris et le regard froid, un gérant de bar dans toute sa splendeur. « Bonsoir, est-ce que je pourrais avoir une bière s’il vous plait ? » j’étais à mon tour accoudée au bar. Je n’avais eu aucune réponse en retour, juste un verre de 50cl devant moi, bien. Je buvais rapidement, j’avais l’impression qu’il me faudrait du courage, mon instinct me le disait. « Je suis désolé de vous demander cela, mais, je regardais à gauche et à droite de moi, je cherche quelqu’un, il se retourna vers moi et haussa un sourcil, visiblement je l’avais intrigué. Mon frère, peut-être que vous le connaissez ? » Comme réponse, je n’avais eu qu’un simple signe de main qui me demandait clairement de continuer à parler. « Je cherche un garçon de dix-huit ans, il s’appelle Odile, on se ressemble un peu ». Son regard ainsi que sa posture avaient changé lorsque j’avais prononcé le nom de mon frère. J’espérais sincèrement qu’il n’avait pas fait trop de bêtises, je ne serais pas capable de gérer cela, c’était beaucoup trop d’émotion pour une seule journée. « Il est en bas ». Une voix rauque m’avait répondu, le barman, à mon tour je ne comprenais pas ce qu’il me voulait. « Derrière cette porte, il me pointa du doigt une porte à l’arrière du pub à quelques mettre de lui, tu descends les marches, il se trouve en bas, fais attention à toi ma petite ».

Je l’avais remercié d’un simple mot, qui ressemblait à un murmure et m’étais dirigée vers cette porte, plus j’approchais plus je pouvais entendre des voix, des cris. Il y avait un bar clandestin en dessous ou quoi ? Il me semblait que cela n’existait plus depuis très longtemps. Je descendais les marches avec appréhension, la peur au ventre, j’avais l’impression de m’approcher, de presque toucher du doigt mon frère. Plus j’avançais, plus les cris se faisaient entendre, mon cœur battait à toute vitesse, à travers ma veste, je tenais de ma main droite ma baguette, j’étais morte de peur. Je me retrouvais de nouveau face à une porte toute noire en métal, aucun signe distinctif qui aurait pu la différencier de sa sœur jumelle au-dessus, je la poussais de ma main libre. Mon dieu, j’avais imaginé beaucoup de choses.

J’avais cru retrouver Odile mort ou mort saoul dans un bar clandestin, mais j’avais devant moi quelque chose de bien plus étonnant : un putain de Fight Club. Cela sentait la transpiration et l’odeur métallique du sang, la bière aussi, clairement cela sentait le repère d’homme, je remontais le nez signe que l’odeur était trop forte. Avec au centre d’un cercle créé par une trentaine de personnes, deux personnes qui se battaient. Je ne pouvais pas voir leurs visages, tout ce que je pouvais apercevoir était que l’un était couvert de tatouage et de bleu et l’autre avait lui aussi des bleus mais pas de tatouage. Je m’étais rapproché du cercle, captivée par leurs gestes, par leurs violences, par la douleur de leurs gestes, j’observais leur corps en mouvement lorsqu’un détail me fit tilt. Un tatouage identique au mien, c’était clairement une blague, l’homme tatoué qui se battait, c’était mon frère, mon Odile. « C’est une blague j’espère ? » je n’avais pas pu m’empêcher de crier cela, j’étais hors de moi. Ma phrase lui avait fait relever les yeux vers moi, nos deux regards gris se fixaient étrangement, se retrouvaient, dans les siens de l’incompréhension mêler à la colère, dans les miens une colère sourde, assourdissante tellement elle me faisait mal.

Gérante de Honeydukes - Honey pour les intimes - Aussi douce que du sucre
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