Inscription
Connexion

28 déc. 2020, 18:31
«Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous»
Image

Eté 2045 - Irlande
Feat @Craig Devon

Image
Nouvelle Lune

***

"Seven deadly ways
To feed the demons In our sleeping"


Image


Wexford - Au petit matin

Ses cauchemars étaient semblables à une vielle bobine qu'on aurait usé et abîmé. C'était décousu, passant d'un plan à un autre sans aucune transition logique. Il courrait en toute insouciance dans son jardin, avant de chuter du haut d'une falaise. Il était à table avec sa famille, avant de se retrouver piéger dans un ascenseur dont le plafond allait l'écraser. Il jouait dans la neige avec ses petits camarades de classe, pour finalement errer seul sur une route baignant de sang.

Et ainsi de suite...

Il était cinq heures du matin quand sa mère entra dans sa chambre. Elle ouvrit en grand les rideaux et les volets, laissant l'air frais s'engouffrer dans la pièce. Si Eugène était honnête, il s'accorderait à dire que cette fraîcheur était agréable, mais de si bon matin, il préférait s'en plaindre pour la forme. Emily roula des yeux et, avant de quitter la pièce, elle informa sa marmotte :

— Le petit-déjeuner est prêt dans cinq minutes. En descendant, n'oublie pas de poser tes valises devant la porte d'entrée.

Eugène bailla en guise de réponse. La petite famille se rendait à Dublin pour passer le week-end chez les grands-parents Lochlainn. L'enfant s'extirpa de son lit, mit la main sur des affaires propres et quitta la pièce pour rejoindre la salle de bain. Il glissa sous la douche une fois nu, non sans grimacer : l'eau ruisselait le long de son corps, glaciale. Ce n’était aucunement agréable, mais cela avait l’avantage de maintenir son esprit ancré, bien que des bribes de son cauchemar persistaient. C’était décousu. Crie. Rire. Klaxon strident. Choc. Boue. Douleur. L'odeur de l'essence. Eugène ne tarda pas sous la douche, se lavant rapidement en à peine dix minutes.

Une fois séché et vêtue, il regagna sa chambre pour y récupérer sa valise et surtout sa canne. Elle claqua contre le parquet, donnant ainsi la cadence à son pas boiteux. Il rejoignit le rez-de-chaussée avec précaution et posa sa valise à l'entrée, avant de se rendre dans la salle à manger où sa mère l'attendait. Pendant ce temps, leur chef s'activait derrière les fourneaux.

Eugène s'attabla et par réflexe, Emily arrangea ses cheveux encore mouillé. D'ailleurs, elle grogna à ce détail :

— Tu va attraper froid, si nous avons un sèche-cheveux ce n'est pas pour rien.
— Tu sais que ça abîme mes cheveux...
— Je préfère ça que de te savoir malade, rétorqua doucement Emily.

Une employé de maison servit le thé et les différents plats. Emily la remercia chaleureusement et congédia cette dernier, ainsi que le chef. Leur journée était à présent finit.

Eugène toucha à peine à son assiette, ayant l'estomac patraque. Néanmoins, il s'efforça de manger pour ne pas inquiéter sa mère. Mais cette dernière n'était pas dupe, bien qu'elle n'insista pas. Malgré leur complicité, il y avait des sujets qu'Eugène évitait. Ses cauchemars, l'accident, et plus récemment, la disparition de son père. L'enfant ne se livrait qu'à une seule personne : Eileen, sa pédopsychiatre. C'était déjà une bonne chose, avait conclut sa mère, car Eugène aurait pu s'enfermer complètement. Mais Emily aurait aimé connaître ses tourments et l'aider concrètement.

Une fois le petit déjeuné avalé, la petite famille quitta le domaine et prirent la route en direction de Dublin.

Image


Dublin - Après-midi

L'édifice était majestueux et imposant tant dans sa largeur que dans sa hauteur. Eugène se sentait minuscule. Ce n'était pas la première fois qu'il visitait la Cathédrale Saint-Patrick, mais le monument avait don de l'émerveillait à chaque fois. À l'intérieur, le silence était impérial, et tout comme la Cathédrale, il s'imposait. Sa mère s'en allait en direction des reliques et des statues, suivit de ses parents, tandis qu'Eugène se dirigeait vers les chaises.

L'une d'elle grinçait sous son poids et il balaya le nef du regard. Des touristes chuchotaient et découvraient les lieux, tandis que d'autres prenaient toutes sortes de photo. Un instant, il croisa le regard d'un jeune homme. L'inconnu se détachait de la masse de part sa grandeur et de part cet étrange demi-sourire qui était figé sur son visage. Il ne s'attarda pas plus longtemps sur l'homme, bien que perplexe.

Eugène sortie son chapelet d'une de ses poches. Il enroula le cordon le long de sa main, plaça ses coudes contre ses cuisses, avant de joindre ses mains. Ses yeux se fermèrent, il prit le temps de canaliser sa respiration et de se détendre, avant de réfléchir à ses prochains mots.

Il souffla :

« Ô bienveillant Archange, votre puissance est si grande sur le Cœur de Dieu qu'il ne vous a jamais rien refusé, et votre charité pour nous est telle que tous ceux qui vous invoquent sont assurés de votre perpétuel secours. Pleins de confiance en votre protection, je viens humblement demander votre aide. Dissipez les ténèbres, conduisez mon père dans la bonne voie, défendez le contre ses ennemis, guérissez ses plaies et permettez-lui de revenir auprès de nous qui sommes sa famille.

Ainsi soit-il. »


Le temps semblait se suspendre. Il se sentait serein entre ses murs. Il ne craignait plus l'infiniment grand, ni même la masse et la mort inévitable. Toutes les angoisses étaient à une vie de là et l'enfant se permit d'espérer que son père reviendrait.

Même si tout était sûrement perdu, il avait besoin d'y croire.

Eh bien, j'étais inspiré ! En espérant que ce poste vous convienne :) Hâte de continuer ce rp avec vous

Image

"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras

22 janv. 2021, 11:15
«Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous»
Tenue de Craig : fine marinière ; veste en jean sur son bras, éventuellement sur son dos le matin ; bermuda ; sac en toile. Apparence moldue.

Pas à pas passait la promenade du matin dans le port de Dublin. Je parcourais d'un regard sans hasard les bateaux sur les eaux bleutées. Méthodiquement, attentivement, observai l'ossature de ces bateaux, bâtissant hypothèse après hypothèse, mentalement, le modèle du futur bateau magique flottant transporteur d’enfants que je présenterai au prochain concours des jeunes inventeurs de l’académie de magie d’Edimbourg.

Je m’arrêtai pour prendre un café fumant au bar du port. Comme certains lisaient dans les marcs de café l’avenir, le café faisait remonter en moi les souvenirs. Je divaguai avec délectation un instant, laissant mes yeux piqués autant par les paillettes du passé rouge criard comme la Chine de l'an dernier que par la fumée du café. Mon regard retombait sur l'eau au travers de la vapeur du café où s'entrelaçaient les souvenirs flous rouges et bleus. Les rues chinoises et le port de Dublin. La délégation de Zuangyán à Poudlard et les années Serdaigle. Les affaires chinoises et les affaires Serdaigle se mêlant dans le cagibi de magie étendu par des "capacious extremis" de l'appartement moldu de mes parents de Dublin. En soufflant sur mon café, je tentai de souffler au loin les souvenirs et le souci de cacher sa magie dans le monde moldu.

Repartant pas à pas sur le quai, je constatai que de nouvelles échoppes ouvraient au petit jour, comme de nouvelles possibilités. Les premiers bateaux partaient, et avec eux je pensais de plus en plus sérieusement au nouveau départ de l'an prochain, explorant une à une les opportunités. Je poussai d'un coup de pied un caillou qui tomba dans l'eau dans un plouf retentissant, sans déclic en moi, encore incapable de balayer d'une pichenette les possibilités moins appropriées pour mon futur.

En même temps que le port s’éveillaient mes plans. Mon verre en carton pour café et ma veste à la main, je regardai l’installation progressive des artistes. Quant à moi plutôt artisan de plans qu'artiste, je capturai l’instant, comme dans un enregistrement, mêlant mes réflexions aux premiers bruits de conversation.

Passent les pas et passent les idées, me voilà arrivé. Le silence frais et symétrique de la cathédrale m’entoure. Je m’avance jusqu’à l’avant, au niveau du point d’ancrage près du choeur, au centre de la cathédrale, celui avec cette sensation de profondeur, de stabilité, qui me plaît. Je croise furtivement le regard d’un jeune. Après un demi-bonjour, je m’agenouille pas loin de lui, buvant ses paroles comme le café tout à l’heure. S’il était sorcier… s’il n’était pas irlandais… peut-être qu’il comprendrait l’étouffement de cette vie dans le secret. Mon rapport aux choses n’était pas émotionnel, et j’avais toutes les difficultés à m’y connecter mais à l’instant T des doutes et des troubles, il semblait que cette communion dans la prière était devenue ma tasse de thé.

Je vous ai suivi au format RPG+ Mr Harlow :wink:

Ex-champion des couvre-feux aux cheveux couleur de feu.
Ex- "brick in the wall" de l'EE.

23 janv. 2021, 17:26
«Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous»
Image

Eté 2045 - Irlande
Feat @Craig Devon

Image
Premier Croissant

***

"Seven deadly ways
To feed the demons In our sleeping"

Eugène sentit une présence à ses côtés, mais il ne lui prêta pas plus d'attention. Plus d'une âme allait et venait entre les murs de cette Cathédrale, qu'importe sa raison. Ici, croyant et touriste se côtoyait dans un ballet chaotique, certes, mais serein. Il y avait quelque chose de rassurant dans cette foule. Naïvement, Eugène avait la sensation qu'aucun malheur ne pouvait se produire à cet instant, ni même demain et les jours à venir.

Eugène répéta sa prière dans une litanie silencieuse. Les anges et Dieu l'avaient sûrement entendu, mais il voulait s'en assurer. Son père était perdu, ils devaient l'aider à retrouver le chemin. Sa prise se fit plus forte. Le métal formant la croix se planta dans sa paume, lui arrachant une grimace. Eugène s'était promis de ne pas s'abattre, mais il était si difficile de résister à cette tristesse sans fin malgré l'espoir.

Il relâcha son souffle, se surprenant d'avoir cessé respirer le temps d'une seconde. Eugène quitta sa bulle pour s'ouvrir au monde qui l'entourait. Sans grand-mère n'était pas loin, s'assurant que tout allait bien. Son époux était sûrement plus loin avec sa fille, prenant le temps de redécouvrir les lieux qu'ils connaissaient à la lettre. C'était ici que ses grands-parents furent marié et sa mère fut baptisé.

Ses mains retombèrent contre ses cuisses, tandis que ses yeux se posèrent sur son chapelet. Il caressa la croix de son pouce et le retourna, contemplant l'inscription qui avait été gravé. « Risen as an luaithreach », devise du Clan Harlow depuis ses prémices. Eugène tourna ses yeux en direction du plafond de la cathédrale, recherchant une réponse divine à ses tourments. Mais le silence s'honorait dans la maison de Dieu, à la fois rassurant et inquiétant.

En cet instant, la frustration remplit sa bouche d'amertume. La rémanence de cette prière se faisait lourde contre sa langue. Il voulait avoir foi en son Dieu et à sa miséricorde, garder espoir en ses anges et ses Archanges, mais le doute s'immisçait et coulait en lui comme ferait un poison. Et si rien ni personne ne pouvait sauver son père ? Pas même Celui qui gouvernait les cieux en Tout Puissant ? À ses yeux de mortel, Dieu semblait impuissant face à cette humanité déchue. Elle sombrait d'elle-même sans l'aide des démons et de Celui qui les gouvernaient.

Même son père était perdu malgré sa nature pieuse et sa grande foi.
Après tout, il avait du sang sur ses mains, et Dieu avait bien stipuler que l'Homme ne devait point tuer.

— « Ô Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous »

Sans savoir pourquoi, il porta son attention sur l'inconnu à sa droite. C'était l'homme qu'il avait vu un peu plus tôt. Eugène détourna le regard poliment, ne voulant pas paraître mal-élevé ! Ont lui avait apprit que dévisager les inconnus était malpoli. Il rangea son chapelet et jeta un coup d'œil autour de lui. Sa grand-mère avait disparu et sa mère était toujours introuvable. Peut-être bavardait-elle avec une connaissance ? Il songea à la retrouver, mais son corps n'était pas déterminé à bouger.

Image

"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras

25 janv. 2021, 23:09
«Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous»
Craig ferma les yeux un instant, les mains et les pensées jointes autour du souci de secret qui s’immisçait toujours plus dans son esprit. *Pourvu que Dieu me protège, moi et les miens* aurait-il pu marmonner musicalement, d'un ton de voix modéré, appelant de ses voeux l’apaisement à l'égard des sorciers. Il aurait aimé à cet instant que le silence apaisant de la cathédrale ait pu se répandre à la vitesse d’un cri dans un grand périmètre tout autour, onde de paix entre les Moldus, le monde de son père et les Sorciers, le monde de sa mère.

Craig glissa doucement le chapelet invisible sous sa chemise entre ses doigts en prononçant dans ses pensées la fin de sa prière, l'achevant en harmonie avec le garçon : *Père céleste qui êtes Dieu ayez pitié de nous*. Il ne pouvait s'empêcher de penser à un autre objet en bois autrement plus compromettant que son chapelet, qu'il cachait dans une des poches intérieures de son sac à dos, à la fois moyen de défense et preuve de culpabilité. Alors qu’il glissait de nouveau son chapelet dans la cachette sous sa chemise plongé dans de telles pensées, son regard dériva vers la droite pour tomber dans les yeux du garçon. Il était roux, comme lui. Et inconsciemment sans doute, Craig retrouva une partie de lui dans ce roux plus jeune.

Craig avait de l’aisance avec les modes moldues à son habitude, mais son séjour d’un an dans le monde sorcier en Chine avait créé une légère gêne qui se traduisit par un interstice de quelques secondes entre le moment où il ouvrit la bouche et le flot de ses paroles mâtinées d’accentuations irlandaises très légères : « Bonjour. »

Le jeune roux avait achevé sa prière, tel que cela apparaissait à Craig et Craig esquissa un hochement de tête affable pour appuyer ses paroles en marque d’intérêt pour un jeune homme qui avait tout l’air paisible. Il avança : « Je me rappelle du garçon que j’étais, à ton âge. Plein d’espoirs de réussite dans mon uniforme bleu et argent. Quels sont tes plus grands souhaits, à toi ? » Comme il lui sembla que sa question pourrait paraître intrusive, il se permit de continuer un tantinet : « Je veux dire, j'ai quelques difficultés à retrouver mes pensées à ton âge, à... me figurer les pensées qu'on peut avoir maintenant, quand on a ton âge. »

Le grand roux était dans cet entre-deux de celui qui a déjà obtenu ses BUSES il y a un temps certain, ses ASPICS il y a trois ans et pourtant n'a pas encore goûté pleinement à l'âge adulte. Comme dans cette cathédrale en somme, il éprouvait encore cette sensation de petitesse dans ce corps pourtant grand. Peut-être y avait-il un trouble de la vingtaine, finalement.

Ses yeux bleus étaient toujours posés doucement sur le jeune garçon. Le regard du plus jeune était bien plus expressif que celui du plus âgé, peut-être usé déjà par la consultation assidue des bibliothèques et autres lieux de savoir. Ou au contraire jamais entamé par le regard vers les autres, trop féru de travail en autonomie et de livres qu’il était.

Ex-champion des couvre-feux aux cheveux couleur de feu.
Ex- "brick in the wall" de l'EE.

26 janv. 2021, 14:54
«Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous»
Image

Eté 2045 - Irlande
Feat @Craig Devon

Image
Premier Quartier

***

"Seven deadly ways
To feed the demons In our sleeping"
Eugène abandonna l'idée de retrouver sa famille. Ses yeux vagabondaient, détaillant les colonnes et les vitraux qui l'entouraient. Il aimait les maisons de Dieu, tant dans son architecture que dans la sérénité dégageait. Ses petits tracas n'étaient qu'un vague murmure entre ses murs ; un instant de paix dans ce monde bourdonnant.

— Bonjour.

Son attention se portait sur l'homme à ses côtés. Il le dévisageait, surpris. Est-ce qu'il s'adressait à lui ? Semblerait-il, car l'inconnu continua :

— Je me rappelle du garçon que j’étais, à ton âge. Plein d’espoirs de réussite dans mon uniforme bleu et argent. Quels sont tes plus grands souhaits, à toi ?

Eugène hésita, pas vraiment à l'aise. Devait-il lui apporter une réponse ? Ses mots restaient en suspension, alors que son interlocuteur ajouta :

— Je veux dire, j'ai quelques difficultés à retrouver mes pensées à ton âge, à... me figurer les pensées qu'on peut avoir maintenant, quand on a ton âge.

Sûrement bêtement, Eugène cligna plusieurs fois des yeux. S'il devait choisir un mot pour décrire ses pensées, cela serait Chaotique. Un ballet sans queue ni tête, bourdonnante et parfois intrusive. Il pensait de trop, car un rien le rendait anxieux ou l'émerveillait, sans parler des questions existentielles à minuit passé. Ses pensées avaient perdu un brin de leurs insouciances à cause d'une multitude d'événements, mais aussi car il grandissait – sûrement un peu trop vite ? Mais malgré ses doutes et ses tourments, Eugène profitait pleinement du présent. Il était heureux, en grande partie grâce à ses proches qui sont un soutient sans faille. Les épreuves du quotidien étaient surmontables, même ceux qui le secouait avec force. Il n'était jamais seul, et Eugène veillait à rendre ce qu'il recevait.

Il détourna son attention de l'inconnu, trop intimider pour maintenir son regard. Les mots se bousculaient dans sa tête, sans pour autant passer ses lèvres. Eugène n'avait aucune réponse concrète à apporter. Alors, l'enfant se contentait de hausser ses épaules, ses yeux tournaient vers les vitraux. Le soleil cognait dessus, révélant au triple les couleurs vives. Il y avait quelque chose de divin dans cet art.

Eugène prit enfin la parole.

— Pour être honnête, monsieur... je ne sais pas quoi vous répondre.

Il marqua une pause et mâcha sa lèvre, avant d'ajouter :

— Je crois que, comme tous les enfants de mon âge, je rêve d'être pompier, astronaute et même paléontologue.

Eugène dévisageait à présent sa canne. Une partie de ses rêves sont devenues irréalisable à ses yeux, mais pas seulement à cause de sa boiterie. Il se voyait mal sacrifier sa jeunesse dans ses études. Le temps était trop précieux pour en prendre comme ça. Il préférait chérir ce qu'il aimait, et non rester enfermer pour étudier jour et nuit. Certes, il pourrait avoir un métier de rêve – et bien payer –, mais il ne serait pas heureux pour autant. Sa mère en était l'exemple parfaite ; une brillante carrière de professeur l'attendait, mais sans aucun regret, elle avait préféré donner son temps à sa famille. Mais il y avait aussi une autre raison ; quelle était sa place dans cet autre monde qui était maintenant le sien ? Il était un sorcier, et pourtant, il ne pouvait pas prétendre à ce statu à cause de son sang. Comment pouvait-il espérer un avenir et réaliser des rêves ? À la fin de ses études à Poudlard, qu'est-ce qu'il pourrait-il faire concrètement ? Aurait-il le droit d'avoir accès aux études supérieures, ou même à un travail dans le monde sorcier ? Si toutes possibilités d'avenir étaient impossibles chez les sorciers, Eugène devrait revenir chez les moldus. Seulement, il serait complètement à la ramasse. Aucun métier moldu nécessitaient des compétences en potion, en métamorphose ou en sortilège.

Il était dépité.

— Et peut-être que... comme tous les enfants de mon âge... j'ai peur pour mon avenir, disait-il plus pour lui-même.

Je ne sais pas si mon personnage répond concrètement à la question de votre personnage, mais c'est ainsi que je l'ai interprété ^^ En espérant que ma réponse vous convienne !

Image

"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras

11 mars 2021, 11:40
«Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous»
Craig appréciait l’ordonnancement de la cathédrale, visuellement. Il laissa son regard voguer un instant : les hauts piliers l'impressionnaient. Il les suivait des yeux, de la base aux ogives. Craig avait toujours désiré devenir plus droit, plus grand, atteindre les hauteurs par ses réussites. Cette élévation du regard était un réflexe ancien de sa jeunesse dublinoise.

Le silence profond tempérait patiemment ses desseins ambitieux. Il se laissa porter par les quelques vagues de mots de son vis-à-vis. Le métier de *pompier* lui fit entrevoir une nouvelle montée de l'échelle. Pas à pas, il souhaitait ardemment gravir les échelons de la hiérarchie, monter aussi haut que son dortoir dans la tour Ouest des Serdaigle, où étaient nés ses premiers grands espoirs.

Mais il ne s'agissait pas de se brûler aux risques d'une ascension trop immédiate, Craig calculait, anticipait, réfléchissait, évaluait, sous-pesait, estimait, mesurait les tenants et les aboutissants pour atteindre les étoiles et devenir l'*astronaute* de ses ambitions qui les survolerait. Le déséquilibre de repères brouillés, instables, en apesanteur, l'attirait magnétiquement, tout en produisant cette inquiétude troublante et fascinante des grands espaces inconnus.

A mesure que les mots du jeune homme arrivaient à ses oreilles, Craig se reprenait : son pragmatisme s'emparait petit à petit à nouveau à lui. Il posa un regard intrigué sur son voisin : *paléontologue ?*. Il s'imaginait l'espace quadrillé de la surface à fouiller, la structure des objets nécessaires au travail de découverte. Le goût de l'ordre et de la nouveauté étaient peut-être les deux pôles qui intéressaient le plus vivement Craig...

Du côté de l'ordre, les longues chronologies chiffrées d'histoire de la magie, l'ordonnancement de l'espace de l'architecture, la clarté d'une réflexion structurée avec soin, la délimitation précise des contours de l'objet dans l'espace lors de son étude à l'école d'inventeurs, l'exactitude des équations d'arithmancie, la précision linguistique ou juridique pour les codes de la grammaire et du droit à l'Institut Supérieur de droit magique.

Du côté de la nouveauté, la fascination pour les surprises de l'avenir, l'évolution des objets magiques et moldus, la progression de l'histoire, l'ambition de viser toujours au-delà de ce qui existe, d'atteindre ce qu'on supposait encore impossible avant.

Son regard se reposa sur la croisée d'ogives entre ces deux grands pôles qui produisaient la tension constante de son évolution et entre lesquels il avait tant de mal à trouver un point d'équilibre, un point ferme et stable sur lequel il se serait autant appuyé que ce banc de bois sur lequel il s'était désormais assis. En se remémorant les pierres apportées une à une à l'édifice de sa connaissance, il chercha à les synthétiser en une de ces brillantes formules d'arithmancie. Une de ces formules brèves qui concentrerait tout l'esprit d'une réflexion ordonnée en elle et dessinerait un sourire même sur les statues de pierre de la cathédrale.

Mais creuser dans sa mémoire et dans ses connaissances pendant ces quelques instants avec l'opiniâtreté d'un archéologue face à son terrain ne lui permit que de se retrouver en harmonie avec le vertige de l'avenir exprimé par le jeune garçon. L'avenir était une drôle d'équation sans solution exacte, une dérivation infinie d'un point originel en quelque sorte.

"J'étais aussi inquiet à ton âge. Je le suis toujours." Comme il vit le regard du jeune garçon s’attarder sur une canne, il ajouta : "Tu sais, on a tous nos faiblesses. La mienne était... l'autonomie. Même interne, je n'arrivais... je restais en retrait. Elles ne te rendront que plus fort. Je crois en toi." Craig aurait aimé recevoir un tel discours à l'âge du garçon. La vérité, c'est que ses premières années à Poudlard n'avaient pas été des plus légères à porter, notamment après le départ de Cameron. Avec ses parents au loin et sa grande "autonomie", dans une tour d'ivoire à l'écart de sa promotion et des autres élèves. Le travail avait été un refuge contre la solitude, les doutes, l'éloignement. Un ancrage quotidien, stable. Car l'objet -le livre, la plume- ne trompe pas : sa présence est constante, rassurante.

"J'ai suivi une formation d'histoire et droit des objets, puis de langues. Quelques années avant, j'étais persuadé de vouloir étudier l'histoire des hommes. Je suis sûr que tu trouveras ta voie, en réalité plusieurs pourraient te plaire. Il n'y a pas de mauvais choix ou de choix irréversible. Tu dois être au collège ? Tu envisages de continuer d'étudier à Dublin ?" Craig sourit légèrement au garçon. Confier sa faiblesse à un inconnu était étrangement plus facile... et l'histoire des hommes ! Spontanément dit à la place de l'histoire des sorciers. Craig était un sorcier bien adapté au Dublin moldu.

Ex-champion des couvre-feux aux cheveux couleur de feu.
Ex- "brick in the wall" de l'EE.

01 avr. 2021, 15:01
«Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous»
Image

Eté 2045 - Irlande
Feat @Craig Devon

Image
Gibbeuse Croissante

***

"Seven deadly ways
To feed the demons In our sleeping"
Le silence retombait, sans pour autant être lourd. Au contraire, il était même doux et conciliant et Eugène profita de cette pause pour peser ses propres mots. Craindre pour son avenir était naturel, personne ne sait de quoi sera fait demain, sauf peut-être Dieu, aussi Omniscient qu'il était. Un être avide de toutes connaissances passé et future, mais qui devait trouver l'instant présent bien amer. Dans tous les cas, Eugène ne l'enviait pas, mais paradoxalement, sa condition de mortel ne le faisait pas plus rêver. Au contraire, il en était angoissé.

Il n'était rien dans cette immensité, quoi qu'il fasse.

— J'étais aussi inquiet à ton âge. Je le suis toujours.

Eugène le regardait en biais et nota l'intérêt de l'inconnu pour sa canne. Ce dernier ajouta :

— Tu sais, on a tous nos faiblesses. La mienne était... l'autonomie. Même interne, je n'arrivais... je restais en retrait. Elles ne te rendront que plus fort. Je crois en toi.

Sa mère lui avait dit la même chose, mais inconsciemment, Eugène ne voulait pas y croire. Ses faiblesses ne faisait que de le tuer à petit feu, c'était un fait.

— J'ai suivi une formation d'histoire et droit des objets, puis de langues, expliqua l'inconnu, quelques années avant, j'étais persuadé de vouloir étudier l'histoire des hommes. Je suis sûr que tu trouveras ta voie, en réalité plusieurs pourraient te plaire. Il n'y a pas de mauvais choix ou de choix irréversible. Tu dois être au collège ? Tu envisages de continuer d'étudier à Dublin ?

Eugène ne répondit pas sur le coup. Les mots se bousculer dans sa tête, mais il devait soigneusement les trier.

— Oui, j'suis au collège, mais je n'étudie pas à Dublin, en fait, je ne vis pas ici.

Il voit sa grand-mère le saluer près d'une colonne, avant de repartir contempler le lieu.

— Je suis en vacances, rajoutait-il, et je ne sais pas quoi faire... Cela à l'aire bien d'étudier l'Histoire ?

Eugène regarda l'inconnu en posant sa question. Il était passionné par l'Histoire, tant par celle des Moldus, que par celles des sorciers. Mais une fois encore, pouvait-il prétendre à devenir Historien dans un monde qui lui était hostile ? Et là encore, comment combler ses lacunes s'il devait revenir auprès de sa famille ?

Pardonnez-moi pour mon temps de réponse ^^

Image

"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras

16 mai 2021, 19:10
«Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous»
*Moi non plus* Les rouges profonds de la Chine n'étaient pas comparables au rouge brique d'ici et l'ocre du Fleuve Jaune partageait peu avec le jaune éblouissant des bus dublinois. *Moi non plus. Moi non plus, je ne vis pas ici.*.

Craig avait cette capacité de se plonger dans les atmosphères des sites chinois ou dublinois avec un sens de l'observation digne d'un lynx émérite. Pourtant, l'homme de certitudes qu'il était n'avait bizarrement pas l'ombre d'une idée sur où on pouvait dire qu'il habitait. *Pas ici.*

Pouvait-on au juste se sentir attaché à quelque chose en général ? C'était une question nimbée d'obscurités et de complexités pour Craig. Il avait acquis, au fil des années, une rationalité sèche et détachée où il se complaisait, se protégeant des menaces du monde extérieur. Il sentait sa force dans son autonomie, dans sa faculté à résister aux mutations qui l'entouraient.

La chambre en haut de la maison où ses parents l'avaient élevé qu'il occupait de nouveau le temps d'un été ? Il en était tout aussi détaché qu'un comédien l'était d'un décor. Bien installé, le confort matériel lui était pratique, rien de plus. Il y était habitué. Voilà le juste terme qui aurait qualifié son rapport avec la chambre méticuleusement rangée.

Il lui arrivait d'observer les autres, mais de ce regard mi-inexpressif mi-pensif plus habitué aux livres. Quelles étaient ainsi les qualités du jeune roux d'à côté ? Les yeux très légèrement plissés, Craig l'inspecta un instant : "discret, patient, réfléchi... tu aurais les qualités d'un historien, toi aussi". Il haussa un sourcil.

Il laissa un petit moment passer avant de continuer, prêtant sa confiance au roux plus jeune que lui : "Et alors... comment se passent tes vacances à Dublin ? Je te conseille la promenade du port, elle est très agréable le matin." Le plus grand des roux posa encore une fois son regard sur la cathédrale, refuge de silence et de fraîcheur.

Projetant ses yeux au loin, il pivota : "Moi non plus je ne vivrai plus ici à la rentrée.". Ses pensées n'étaient peut-être pas si structurées et droites pour le futur que cette longue travée dans laquelle il se mit, debout, à avancer, vers le portail d'entrée.

Il posa après la réponse du plus jeune un "Au revoir" et le salua de la tête tournée vers lui, avant de reprendre son avancée d'un pas stable et maîtrisé. Ces moments où ces pieds se posaient sur les pierres du sol lui donnaient la sensation de fouler aux pieds le monde, de tout pouvoir maîtriser. C'était pourtant paradoxal de se sentir on ne peut plus maître de soi dans l'ouvrage qui le dépassait à tous égards.

Mais il ne le percevait pas ; et c'était dans cette sensation de contrôle que s'épanouissait la plénitude de sa joie.

[Fin de ce petit et agréable moment pour moi ! Merci à vous M. @Eugene Harlow]

Ex-champion des couvre-feux aux cheveux couleur de feu.
Ex- "brick in the wall" de l'EE.

23 mai 2021, 15:26
«Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous»
Image

Eté 2045 - Irlande
Feat @Craig Devon

Image
Pleine Lune

***

"Seven deadly ways
To feed the demons In our sleeping"
Le silence ponctuait leur conversation. C'était agréable, conciliante. Cela permettait d'écouter, d'enregistrer ce qui venait d'être dit et de savoir quoi répondre. Il prenait son temps, ici, il n'y avait pas lieu de se précipiter pour donner une réponse. Elle avait le temps de se construire dans sa tête tantôt pleine, tantôt vide. Elle avait le temps de mûrir, de trouver un sens. Dans tous les cas, ses parents lui on apprit de tourner sept fois sa langue avant de parler.

À côté de lui, l'inconnu avait plissé les yeux et l'étudiait. Après un moment de flottement, il dit :

— discret, patient, réfléchi... tu aurais les qualités d'un historien, toi aussi.

Eugène médita sur ce qu'il venait de dire, avant de lui répondre :

— En effet, je crois que je ferai un bon historien si ce sont de bonnes qualités... mais je pense que, pour être honnête avec moi-même, je manquerais de détermination.

C'était un fait et croyez-le, Eugène essayer de travailler sur ce point avec l'aide d'Eileen, sa psychiatre.

— Et alors... comment se passent tes vacances à Dublin ? Je te conseille la promenade du port, elle est très agréable le matin.
— Mmh, fredonna pensivement Eugène, je sais que ma grand-mère aime beaucoup marcher dans le coin, je devrais alors l'accompagner. Et mes vacances se passent bien !

En soit, ce n'était pas totalement vrai. Eugène faisait l'effort de bien se sentir, car il était chez ses grand-parents, mais à la maison, il était une vraie loque. Il était rongé par l'angoisse et l'amertume. Il en voulait au monde, comme à sa mère et à soi-même. Mais ça, il le gardait pour lui, enfermé à double tour dans son for intérieur.

— Moi non plus je ne vivrai plus ici à la rentrée, lâcha soudainement l'inconnu.

Poussé par sa curiosité enfantine, Eugène voulut savoir pourquoi il déménageait et où il comptait vivre à présent. Seulement, l'inconnu s'était levé en lui adressant un "au revoir", avant de se mêler à la foule. Eugène le perdit de vue et cette solitude soudaine lui laissa une étrange sensation désagréable. Il avait l'impression que la grandeur de ce lieu l'écrasait, lui qui était si minuscule.

Reducio
Je vous remercie pour cette danse ! J'espère pouvoir rp de nouveau avec vous et votre personnage, monsieur !


Image

"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras