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31 déc. 2020, 15:46
 solo   T.S  Ne pas craindre les hyènes


30 novembre 2045
Domaine Sangblanc, landes irlandaises


« - Monsieur devrait faire attention à sa consommation d’alcool. Monsieur n’est pas un Abraxan.
- Et toi tu n’es pas en mesure de me faire quelque remarque que ce soit. Disparais de ma vue.  »

D’un geste las de la main, Thomas congédia Jenny qui le quitta de mauvaise grâce, ses petits pieds frappant le sol avec colère. Voilà quelques temps que l’elfe était maussade. Peu importait, en réalité. Quelque soit ses états d’âme, Jenny obéissait, mais il fallait bien reconnaître que contrariée, elle était de bien mauvaise compagnie. Thomas n’avait pas cherché à savoir ce qui pouvait bien déranger l’elfe, il s’en moquait éperdument, tant qu’elle faisait son travail et ne donnait pas son avis. Chose qu’elle faisait de plus en plus souvent, cependant.

Le sorcier se laissa aller dans le fauteuil du petit salon, son regard rivé sur le feu crépitant au fond de la cheminée. Parfois, dans la danse des flammes, Thomas y revoyait la mort à laquelle il avait échappé il y avait décela quelques mois seulement. Il pensait reconnaître les yeux flamboyants des Runespoor, sentir leur langue fourchu fouetter son visage... et finalement, plus rien, seulement un soupçon de terreur, là, bien dissimulé au creux de son ventre. Un soupçon de terreur qui le suivrait encore longtemps, il ne fallait pas se voiler la face. Morrigan avait réussi. Pas à le tuer, ça non, ni à le blesser, il en fallait plus pour cela. Elle avait réussi à lui faire peur. Après cet événement, comment pourrait-il refaire confiance à une femme ? Comment pourrait-il à nouveau se sentir en sécurité, endormi dans le lit d’une inconnue ? Peste soit de Harrison et sa famille d’illuminé.

Le choc de son verre sur la table basse de bois sorti Thomas de ses songes. Il releva ses yeux sur sa mère. Pas d’elfe pour le service ? Elle devait avoir des choses à dire à son garçon. Son pauvre garçon, de nouveau chez ses parents, sans domicile, et sans métier. Par la faute de ce nouveau gouvernement fait de traitre et de faible. Ce nouveau gouvernement que sa mère avait embrassé.
Thomas récupéra son verre, son regard se détournant des flammes.

«  Ce sera le dernier verre de la soirée » lança Renesmée, son regard perçant planté sur Thomas. « Je ne veux pas te voir ivre chez moi. »

Thomas lui avait pardonné d’avoir trahi Père, lorsqu’elle avait rejoint le Conseil de Parkinson, lorsqu’elle l’avait trompé avec ... qui, déjà ? Il ne se souvenait pas avoir entendu ne serait-ce qu’un nom de ce défilé d’inconnu. Pas un seul nom en un an et demi.
Mais cette fois ci, Thomas ne lui pardonnerait pas.

« Que je sois ivre ou que je ne le sois pas, vous ne serez pas présente ce soir pour le voir, je me trompe ? » Il jeta un bref coup d’œil à la robe satinée de sa mère. Elle était apprêté pour une soirée chic. Encore une fois.

Mère ne fit aucun commentaire, se contenta de regarder Thomas avec un brin d’agacement. Quoi qu’elle puisse dire, il s’en moquerait de toutes façons. Il bu une gorgée de son whisky, ses yeux se relevant sur le visage de sa mère. Il se laissait aller dans son fauteuil, attendait une réplique de sa mère. Mais rien ne vint. Rien que ce regard, toujours ce regard.

« Quelle faveur allez vous quérir cette nuit, hm ? L’argent ? Oh, vous l’avez déjà. Le pouvoir, peut-être ? Suis-je bête, vous l’avez obtenu. Alors quoi donc. Les relations ? Harrison, Sparks, Barckeley, Blackbirds... vous côtoyez déjà des Sang-Pur fort recommandables. Avec qui allez vous tenter le coup, cette fois ? Le vieux Malefoy ? Nott ? Étonnez moi ! »

Renesmée soupira avec lassitude. Pas un coup de sang ? Pas un seul ! Thomas s’en agaçait. Pourquoi ne réagissait-elle pas comme il l’attentait ?

« Ces petits jeux n’amusent que toi » trancha t-elle en tournant les talons sans même lui laisser le temps de répondre. Mais de toutes façons, qui avait-il à répondre à cela ? « Je rentrerai dans la nuit. Passe une bonne soirée. »

Thomas ne répondit pas, laissa sa mère quitter le salon, puis le domaine. Il la vit passer à travers l’une des fenêtres. Il aurait aimé savoir où se rendait Renesmée, quels autres amis pouvaient elle encore se faire. L’ambition de sa mère lui donnait le tournis. Rien ne l’arrêtait plus. Il lui fallait toujours un peu plus de pouvoir. Toujours, toujours un peu plus.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

04 janv. 2021, 09:42
 solo   T.S  Ne pas craindre les hyènes
La tête lui tournait. Pas suffisamment embrumer son esprit, mais suffisamment pour rendre sa démarche hésitante. Il n’était pas ivre, n’est-pas ? Seulement alcoolisé.

Son manteau jeté sur ses épaules, Thomas quitta le manoir, désireux de se rafraîchir dans la naissance de la nuit. Les arbres du jardin se dépouillaient a vu d’œil, il y avait fort à parier que le froid, le vrai, viendrait tôt cette année. C’est ce que Grand-Père dirait, lui savait quand l’hiver devait arrivé. Une faculté qu’il partageait avec tous les vieillards du monde, leurs articulations usées les alertant des chutes de neige par quelques grincements ou douleurs significatifs.

Le vent s’était levé au fil de sa marche dans le jardin. Qu’importe, le whisky lui tenait chaud.

« C’est ici que nous aurions dû nous marier. » dit-il en s’arrêtant dans l’allée longée de buissons, tous taillé à la feuille près. Il pivota sur lui même, imagina les invités, nombreux, si nombreux. Il imagina Morrigan vêtue d’une robe longue et blanche, une capeline de fourrure sur ses épaules, ses cheveux bruns noués en un chignon. Elle aurait été belle, si belle, là, dans le jardin enneigé, des flocons pour couronne. « Elle m’aurait mangé tout cru. » Les souvenirs de cette nuit de juillet lui revinrent à l’esprit. Morrigan avait essayé de le tuer, il ne devait sa survie qu’à ses bons réflexes. Une autre fois, un autre soir, il ne s’en serait peut-être pas tiré à si bon compte. Sa fiancée, son ex-fiancée, était une rose ardente aux épines aiguisées. Comme chaque femme, dirait Élise. Morrigan était bien différente de chaque femme.

Thomas cru entendre un choc dans la pénombre. Un choc contre le métal, sec, court. Il se tourna, convaincu qu’il pourrait voir quelque chose, quelqu’un dans son dos. Mais il n’y avait rien, rien que les arbres et quelques feuilles virevoltantes. Peut-être s’agissait-il seulement du souffle du vent percutant il ne savait quoi ? Ce n’était sans doute rien.

Mais un second choc lui assura qu’il n’avait rien imaginé. Ses doigts coulèrent à sa baguette. Un troisième choc, un quatrième. Quelqu’un frappait quelque chose, Thomas en était persuadé. Instinctivement, il pensa au portail en fer forgé qui gardait le domaine. Un visiteur, en pleine nuit ? Improbable.
Thomas s’avança dans la cour, ses yeux fouillant l’obscurité. Cette nuit, pas un seul nuage ne voilait la Lune, ainsi pouvait-il voir un peu. Pas suffisamment pour avancer d’un pas sûr, malheureusement. Thomas rejoignit le chemin de galets blanc , là où aucun obstacle quel qu’il soit pourrait le percuter. Il avançait, son regard droit sur le grand portail de fer. Son sang se glaça sous ses veines. Il y avait bien quelqu’un, là, derrière.

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04 janv. 2021, 12:43
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C’était un homme, du moins c’est ce que sa silhouette laissait supposer. Du bout de sa canne, il donnait des coups contre le portail. Le son était plus bien plus fort à mesure que Thomas avançait, il en grinçait des dents.
Lorsque le Sangblanc fut assez proche, l’homme s’arrêta, planta sa canne devant lui et appuya ses mains jointes sur sa poignée. Dans son dos flottait une cape, de belle facture semblait-il, ce n’était pas un vagabond, et pas non plus un Moldu. Il était plus petit que Thomas, aussi l’homme dû relever la tête quand ils furent l’un devant l’autre. Thomas haussa les sourcils en l’observant. Des cheveux blancs plaqués en arrière, des yeux d’argent, une peau lunaire ? Un Sangblanc, inconnu au bataillon ? Ici ? En pleine nuit ? Thomas en demeurait muait. Ce n’était certainement pas un Sangblanc, ça non. Thomas connaissait sa famille, chaque membre de sa famille. Elise, Pauline, Léon, Samuel, Daniel. La sœur de grand-père... Léandra, c’était cela ? N’avait-elle pas deux enfants, de l’âge de Père ? Cet homme si semblait-être dans ses âges, alors pourquoi pas...
Non, impossible. Ces deux cousins ne connaîtraient pas l’adresse du domaine.

« Yacop ? » demanda l’autre face au silence perturbé de Thomas. Yacop ? Qu’est-ce que c’était, yacop ? Voyant que Thomas ne comprenait pas, l’homme reprit : « Yacop Sangublank ? » Jacob ! Il pensait être face à Jacob ? Thomas haussa un sourcil. Et cet accent, qu’est-ce que c’était ? Il n’avait rien d’écossais ou de gallois. « Thomass ? »

« Oui, Thomas » répondit-il. « Qu’est-ce que vous voulez ? Qui êtes vous ? » Un poil d’agressivité, excusée par l’incompréhension. L’homme ne semblait pas s’en formalisé. Il étira même un sourire sans chaleur. Thomas remarqua alors, étrangement tard, qu’une balafre brunâtre sillonnait le côté droit de son visage. Curieuse cicatrice, épargnant de justesse son œil, mais pas le coin de sa bouche. Un frisson secoua l’échine de Thomas. Qu’est-ce qui avait pu lui faire ça ?

« Qui ye suiss? » répéta l’homme dans un anglais incertain. D’où est-ce qu’il sortait, ce type ? « Soen, Søren Sangublank» Donc, il s’agissait bien d’un Sangblanc. Un Sangblanc étranger. Pas un français, pas un italien, ni un espagnol. Rien de latin, ça non. Oh ça non ! Un type qui devait venir de loin. Pas un russe. Thomas connaissait l’accent russe. Celui ci lui était étranger.

L’homme attendait quelque chose, son regard insistant planté sur Thomas, ses doigts joints sur sa canne. Qu’est-ce qu’il attendait ?
« Oh, oui, vous voulez entrez j’imagine ? » Thomas se sentait idiot, dans cette situation. Il ne savait que dire, que faire. Il était incapable de savoir si ce type était bien un Sangblanc, si ce n’était pas un piège. C’était quelque chose de particulier, d’inédit. « Ja » répondit l’inconnu. « Nouss devons parler. Important»

Venir frapper ici, en pleine nuit, avec ce vent, en effet, cela avait l’air d’être important. Néanmoins, Thomas n’était pas rassuré. Il ne savait quoi faire, comment réagir. Søren Sangblanc, c’était seulement un nom, cela ne voulait rien dire pour Thomas. Il pouvait très bien être un membre de la famille Sangblanc, mais une tare dans l’arbre généalogique. Il lui faudrait vérifier mais, à cet instant, le temps lui manquait.
D’un coup de baguette, Thomas ouvrit les portes du domaine.

• FIN •

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Fondatrice du MERLIN