Sont présents, dans l’ordre d’apparition :
- Adam, 18 ans (sort de sa 7ème année à Poudlard, entre en 7ème l’année suivante -redoublement-)
- Simon, 17 ans (sort de sa 6ème année à Poudlard, entre en 7ème année l’année suivante) : couleur #400000
- Tobias, 20 ans (sort d’un stage d’un an à Gringotts, vient d’être embauché dans une banque du Londres sorcier, commence à y travailler en septembre) : couleur #004040
- Ava, 42 ans (mère des quatre frères) : couleur #404000
- Jacob, 9 ans : couleur #BF8040.

Cinq personnes passent : l’une s’allonge tranquillement sur la couverture juste posée sur l'herbe, étend ses bras derrière ses épaules, s’étire et souffle de soulagement. Elle semble fatiguée de n’avoir rien fait.
La deuxième bondit sur la couverture pour s’y installer : les traits de son visage ressemblent au premier.
La troisième marche bien droit vers cette couverture, en se donnant l’air important : c’est le plus grand.
La quatrième, une femme, plus âgée, a une drôle de démarche pivotante, cherchant à croiser les regards des trois premiers et du garçon-satellite qui lui tourne autour.
Le dernier, le plus petit, tournoie, son avion à la main et des « vvvvvvv » continus dans sa bouche tout autour du petit groupe et ses yeux bruns croisent ceux d'une petite fille de sa taille.


*Flash-back, le matin-même*

Il avale comme un petit glouton son chocolat chaud et croque son petit pain à pleines dents. Le petit garçon a le grand sourire du grand gourmand et ses yeux pétillent, rieurs, lançant des « miam miam » à toute la tablée. Il a le sourire dans les yeux. Quand il se lève, un seul mot occupe sa tête : *cerf-volant*. Il ne pourrait pas partir au jardin botanique sans son cerf-volant… « imagine s’il y avait du vent, je ferais comment ? ». Au cas où le cerf-volant puisse l’aider à voler - comme Papa et Maman. Il virevolte dans la maison à sa recherche. « Jacob, tu es sûr que tu ne l’as pas rangé dans la malle de ta chambre ? ». « Non, sûr-sûr-sûr. » Evidemment, le cerf-volant était dans la malle - mais la course-poursuite, c’aurait été bien moins amusant en le trouvant tout de suite. Et l’enfant a l’art de faire ses petits yeux innocents pour faire tout oublier à sa maman, excepté l’emplacement du cerf-volant. Le cerf-volant placé dans le p’tit sac à dos, les jumelles autour du cou et l’avion en bois dans les mains - il avait essayé, c’était beaucoup plus difficile de le saisir avec les pieds -, le petit garçon était fin prêt. « Vioum, vioum, c’est partiiiii ! ». Il courait pour lancer son avion et rattraper les grandes jambes qui marchaient vite autour de lui - huit en tout, comme dans la comptine pour cueillir les cerises. C’était vraiment dommage que ses frères soient si grands, leurs épaules auraient fait de super arrêts pour l’avion vibrant pourtant.

Un labyrinthe de rues plus tard, le petit garçon franchit en bondissant la séparation entre la rue et le jardin botanique. Son attention papillonnait : « dis, Simon, on peut faire un tout-mini jeu de boules avec les cailloux si-te-plaît ? » « Adam, on pourrait dessiner un bonhomme dans les gravillons, dis ? » « Elle te fait penser à quoi la grosse pierre tordue Tobias, dis-moi ! » « vvvvvvvvv » « Mais pourquoi tu ne veux pas passer à cloche-pied dans les tournants, Sim... ? », « Moh ! Je suis sûr que t’as pas vu la poussette là-bas, regarde, regarde comme elle est rapide ! » « vvvvvvvvv ». Ici, tout était génial et ses yeux brillaient comme si y défilait une multitude d’images : l’herbe était un peu moins verte que celle dans Tom Sawyer, un peu plus que celle dans Michel Strogoff, mais en tout cas bien plus que dans la cour bétonnée de l’école.

*Fin du flash-back*


Les oreilles du petit garçon pendaient tout autour : « dis, ça veut dire quoi ta… euh… palissade ? » « j’suis sûr que c’est un cousin de glissade, non, allez, dis ! ». Il entendit un mot qui lui plut beaucoup pas très loin : « Oh oui la serre, on peut aller voir la serre ? » Mais cette fois, on était très proches de la famille en question et la mère jeta un regard d’excuses aux parents, de ces regards qui disent *Il est toujours comme ça, ne vous inquiétez pas*. Tobias lui, ne prêtait pas attention à ce que disait le plus petit, fixant ses mocassins et son avenir radieux à la banque. Adam allongé avait déjà les yeux semi-fermés et l’attention totalement fermée. Simon une fois qu'il eut atterri sur la couverture croisa le regard de Jacob et lui fit un petit clin d’oeil - le petit dernier l’attendrissait beaucoup. Puis Simon soutint le regard de sa mère plaçant une main à gauche puis une main à droite pour mimer le futur : « On peut faire deux groupes… si Adam veut rester là… Tobias tu viens ? Tu peux rester là aussi, Mam. Et je vais avec Jacob voir la serre. » Tobias compléta : « Je reste aussi ici » et plia doucement sa veste pour s’asseoir. Il ne voulait pas, lui, avancer dans le parc mais dans la société. La mère acquiesça, laissa comprendre par un regard vif à Simon qu’il lui valait mieux faire très attention à lui et à Jacob et se pencha pour s’asseoir : « Tu es responsable, Simon. Pas de bêtise. ». Le groupe se divise.

Jacob concentré sur son avion, suit un papillon qui passe à travers la famille-de-la-serre en trottinant, fasciné par ce drôle de vaisseau spatial jaune citron, plus léger, plus fin que ceux de Star Wars. Simon n’a le temps de lâcher qu’un « Papillon ! Attention ! » en voyant son petit frère trancher le groupe en deux en se faisant un passage avec son avion. La mère doit réintervenir : « Jacob, je te demanderais de dire bonjour et de ne pas traverser les groupes sans dire pardon. Et de marcher dou-ce-ment. » Elle articula beaucoup pour être sûre que l’information lui parvienne. Jacob mélangea les paroles de Simon et de sa mère en articulant : « Bonjour. Pardon. Avion ! Vvvvv ! Attention ! » et en adressant un grand sourire au grand monsieur, à la grande dame et aux enfants de son âge. Sa mère haussa les épaules et s’assit sur la couverture correctement.

Direction serre - Jacob et Simon / Megan et son père

Lorsque le petit garçon ouvrit grand ses yeux ronds, il découvrit qu'il était au milieu de huit grandes jambes, mais pas les mêmes qu'avant. Ce problème troublant de jambes n'occupait pourtant pas le centre de son attention. Le papillon avait échappé, et il resta quelques secondes stupéfait de la rapidité de l'insecte, le temps d’entendre s’entrechoquer dans ses oreilles les paroles de la fille de son âge.

Il posa un regard étonné sur la jeune fille qui lui avait adressé la parole : "Chez toi les avions ne font pas vvvv ?" Au-dessus de la maison des Tramontane, le bruit des avions était vvvvv. Dans Capitaine Flam, le bruit des vaisseaux spatiaux était vvvvv. Aussi le son venait-il spontanément aux lèvres du brun.

Les avions en papier étaient en fait une espèce que Jacob avait pris sous sa protection. Il trouvait qu'ils n'avaient pas beaucoup de chance. Ils étaient toujours portés par des Petits, qui, dès qu’ils devenaient Grands, les abandonnaient. Mais maintenant, l'avion était descendu en piqué dans son bras ballant et c'était la jeune fille qui avait capturé l'attention de Jacob, intrigué.

Où est-ce que les sons des avions étaient différents ? La question turlupinait, grattait la langue : "Tu viens d'où, alors ? J'habite rue du Baron San...". Il n'eut pas le temps d'articuler la fin que Simon finit : "rue du Baron Sanvoisin ? c'était notre rue à Londres, Jacob, tu t'es encore trompé.". Simon s'essaya à rire doucement pour couvrir la maladresse du plus jeune. Il retint le fait qu'ils étaient supposés avoir habité à Londres désormais.

Jacob avait déjà vogué vers une autre idée. Il avait bien envie d'aller avec la jeune fille de sa taille voir la serre. Ses yeux pétillaient de curiosité à l'idée de vivre une nouvelle aventure. Il hocha la tête avec enthousiasme pour assurer que le fait découvrir un nouveau lieu ensemble était très chouette.

Il esquissa un grand sourire, de ceux qui appelaient une remarque de sa mère indiquant qu'il fallait se laver les dents après avoir croqué dans une chocogrenouille. Justement, imaginer le regard de celle-ci le fit tout à coup basculer dans un ton sérieux, regardant les membres de la famille droit dans les yeux : "Jacob, enchanté !". Un rapide regard vers Simon pour savoir s’il avait bien prononcé le mot compliqué laissait deviner la spontanéité rafistolée du dernier terme. Il continua : "J’ai aussi un frère qui s’appelle Adam, comme toi ! Et lui, c’est Simon." Le regard de Jacob balaya la blonde et le grand monsieur derrière elle pour mémoriser les détails des visages.

Simon de son côté sourit pour signifier son accord : son petit frère avait tout dit poliment. Toutes les conditions étaient réunies pour qu'ils s'y rendent ensemble. Naturellement, Jacob n'en avait pour sa part pas fini. Levant un sourcil, il s'enquit tout de suite auprès de la blonde, en lançant ses premiers pas sur le chemin derrière Simon : "Dis, tu serais d’accord pour me dire ce que c'est, un brochet ?" L'esprit du brun se perdait en associations, façonnant un hybride, bizarre compagnon du capitaine Capitaine Crochet mais un peu plus bedonnant et barbu.

Jacob comprit que Simon s'adressait quelques dizaines de centimètres plus haut au père de la blonde mais lui, il était fier de déjà savoir que Simon avait 18 ans et qu'il aurait bientôt fini son "épreuve de fin d'études". Et il le savait : tant qu'on ne voyait pas de baguette, il fallait jouer au motus : pas de *Poudlard*, pas de *Gryffondor*, pas de *septième année*.

***

Côté plan d’eau - Adam T., Tobias et leur mère / Adam (Arrington ) et son père

Assis près du plan d’eau, Adam faisait le mort, ce qu’il avait fait toute l’année, qu'il allait redoubler. Tobias regardait dans le vague, il avait de grands, grands projets et assis sur la couverture, s’imaginait assis dans le fauteuil moletonné d’une banque donnant des ordres à beaucoup de subordonnés. La complicité des deux était partie loin, en vacances. En son absence, les deux partageaient leur silence.

Mrs Tramontane ne savait que faire de ces deux grands gamins et s’adressa au père resté là avec un enfant peut-être aussi curieux que son dernier fils. "Vous venez souvent ici prendre une bouffée d'air frais ?". Son langage moldu était fluide et spontané. Elle continua en souriant : "Le plus petit a 9 ans, il faut qu'il se dégourdisse les jambes pour ne pas être tout excité le soir - ou..." Elle se reprit en repensant à son dernier fils : "... l'être légèrement moins en tout cas. Une vraie pile électrique." L'usage de l'expression moldue consacrée vint couronner ses paroles.

Sans doute son regard un peu vague était signe de cette sensation bizarre de voir ses enfants grandir, son léger sourire trace de sa grande fierté. En l'absence de leur père autoritaire, la mère s'autorisait à laisser ses aînés allongés, et une plus grande proximité. Peut-être que la position allongée ne permettait pas de mesurer la taille de ces enfants qu'elle avait mis au monde, mais la taille de sa fierté, elle, était très élevée.

"J’ai aussi un Adam." Elle montra d'un léger coup de menton le grand garçon. "Le vôtre a quel âge ?"

Le regard de Jacob jaillit vers la gauche puis vers la droite, zigzagua en suivant son avion, glissant d'une main à l'autre de Megan en train de mimer la taille du brochet. Il imaginait les bonds du poisson. *Blup, blup, blup !*. Il connaissait très peu les poissons, si ce n'était ce petit panonceau affiché dans le préau de l'école où une autre classe présentait les résultats d'une classe verte.

Sa mémoire virevoltante n'avait saisi en vol que ses ailes un peu particulières battant comme des paupières, qui les propulsaient à la vitesse de l'éclair dans la mer. Et les cercles qu'ils soufflaient dans l'eau. Ses connaissances plus fines qu'une sardine, sa curiosité gonflée comme un poisson-ballon, il fixait son attention sur l'imitation de Megan.

Adam ? Nan. "Je connais un Arthur, c'est mon meilleur ami." Il désigna les cheveux de la fille du bout des doigts. "Il est blond comme toi. Et puis c'est tout. Pas d'autre Adam." Son regard grimpa aux arbres-pour-cache-cache qui se trouvaient au bord de l'allée comme pour y trouver l'Adam recherché ; la pointe de son pied poussa un gravier-pour-jouer ; son regard sautillant relevé croisa celui d'un autre enfant bondissant.

Puis retrouva le visage de Megan. "Le Baron San... ...voisin, c'est un fantôme !" Jacob étira les commissures de ses lèvres de ses deux mains, tira la langue. Mine tueuse, regard meurtrier, il tentait de toutes ses mimiques de l'imiter. Il tint une seconde, avant de réaliser un plongeon pour récupérer en vol son avion lâché avant l'atterrissage gravillons.

Jacob se déplaçait par pas désordonnés dans l'allée, faisant vibrer son avion à ses côtés. "Plantes ? Oui ! Les plantes carnivores !" L'avion prit dans ses bras de l'altitude jusqu'à atteindre les mains de Simon, là-haut. Les deux mains libres, Jacob écarta puis resserra les bras, imitant la plante carnivore croquant son repas.

Tobias avait une plante carnivore dans sa chambre. Et puis c'était tout. "Je ne connais pas les noms des plantes. Et toi ? Mais il y en a de jolies. En forme de T comme Tramontane ! En forme de J comme Jacob ! En forme de M comme Megan, je suis sûr ! Quelle est ta couleur préférée ? On pourra partir à la recherche de la plante qui te plaît !" Jacob était un spécialiste des trouvailles imprévues. Il aimait chercher, découvrir, se perdre, se retrouver.

Ses yeux parcouraient déjà l'avant de l'allée, ravis par avance de pénétrer dans la serre qui s'approchait pas à pas d'eux. Il posa son regard sur les bras-sans-avion de Megan : "Tu aimes faire quoi, toi, si tu n'aimes pas les avions ?". Il alternait son regard entre la blonde et Simon et le grand monsieur, s'accordant d'un pas vif et bondissant à l'avancement du groupe vers la serre.

Jacob hocha gravement la tête, de haut en bas, imitant un instant inconsciemment cette pose que les grands messieurs silencieux se donnaient pour approuver d'un air sérieux. Un peu comme les invités de Père, qui se croyaient experts en toutes les matières et dont Jacob ne comprenait que la façon dont on pouvait haïr cette morgue source chez eux d'un si malin plaisir.

Souriant insouciant, Jacob n'avait pas du tout leur tempérament. Il faisait de très grands pas vers l'avant pour ne pas laisser filer les deux Grands. Trottant le regard pétillant, d'un pas un peu sautillant, écoutant Megan parler de blanc.

"Orange et vert !" s'écria-t-il à son tour en pensant à l'uniforme avec lequel se pavanait Tobias dans la maison. Vert foncé, mystérieux et brillant comme la bague émeraude de sa maman. Orange, comme la teinte acidulée de ces *xotiques* intrigants qui éclaboussaient quand on les croquait après les avoir achetés dans l'épicerie avoisinant l'école franco-britannique où il était scolarisé.

Mais le brun fronça les sourcils : ses parents ne cuisinaient pas le *xotique*... Il connaissait surtout les céréales British sans vraiment de goût qui croustillaient sous la dent. C'était tout un spectacle de voir Jacob au petit-déjeuner s'écrier *Par Merlin*, imitant l'air imposant de son père, pour protester contre le refroidissement climatique produit par le lait frais sur les céréales qui les ramollissaient terriblement. La transformation des corn-flakes en corn-flaques, ou la pièce de théâtre du petit-déjeuner.

Les pensées de Jacob papillonnèrent un peu sur son petit-déjeuner en posant ses yeux sur les familles qui plaçaient leurs nappes de pique-nique sur la pelouse. Lui était dévoreur de sandwichs et de surprises ; glouton de nouveautés et de curiosités.

Puis son regard retrouva Megan en train de ramer. Il l'accompagna de toutes ses pensées : *Hissez haut ! Serres en vue mon cap'tain !* avant d'imaginer, l'œil rieur, le kayak dont elle parlait, qui ferait sur l'herbe un drôle d'effet.

"Non, pas d'kayak ! Mais j'ai commencé l'escalade !" *Haut, toujours plus haut les rames, camarade !* Jacob accourut pour franchir la petite marche qui le séparait de l'embrasure de l'entrée, doublant sans ménagement les deux Grands pour entrer le premier dans les serres.

Tenant la porte, il pointa du doigt les fleurs en forme d'oreilles [orchidées] dont la couleur tendait vers le blanc : "Oh ! Regarde, Megan. Ils ont écouté ton vœu : des fleurs blanches !" Un autre arbre avaient des fruits en forme de sourire [bananes] cette fois. Des *xotiques* aussi, sans aucun doute.

Jacob haussa un sourcil et baissa le ton : "Tu crois que les arbres sont en train de nous observer aussi ? Ils sont "magiques", tu crois ?" Il avait un vague souvenir d'un beau truc que Simon lui avait raconté sur cela, mais cela ne lui revenait pas.

Le orange des *xotiques* suivants lui plaisait beaucoup, il n'avait rien à voir avec les briques, du tout. Le vague flash de la rue de briques orangées comme des Lego dans laquelle il habitait se superposa dans ses pensées au vert des végétaux de la serre.

"Ca alors !", "Mon..."... Jacob ponctuait de petites exclamations sa découverte de la serre. Dommage qu'il n'eût pas connu "Sacrebleu" qui aurait été de parfaite circonstance pour la nouvelle plante que lui désignait Megan. Il avait décidé qu'il aimait bien cette fille blonde. Même sans la connaître bien, il avait la sensation de "partager" le moment avec elle, comme elle était curieuse et étonnée aussi, comme lui.

"Hum... Le bleu c'est la couleur du ciel. Peut-être 'Tempête' ?" Il trouvait que le mot sonnait plutôt bien, quelque part entre beau temps et trompette. Tempête avait l'air de se plaire par ici, avec ses larges feuilles. Jacob tourna un peu la tête pour l'inspecter d'un autre point de vue. Oui, pourquoi pas tempête. Il n'avait jamais eu de plante à la maison et il n'avait aucune idée de si on donnait vraiment aux plantes des noms en vérité.

Simon avait tenté de négocier pour avoir une grenouille, couac ! Les parents n'avaient pas discuté : le non était assuré, de longue durée, durement et fermement appuyé. Rien n'aurait servi de réessayer. Aussi Jacob ne s'y connaissait vraiment pas en plantes et en animaux. Arthur (1) avait un chat, mais le brun le voyait toujours à ras-du-sol, alors que lui, il voulait être grand, s'élever pour être enfin à la hauteur de ses aînés. Et ne plus être l'inévitable petit dernier. Ce qui était au niveau de sol, hum, cela ne déplaçait pas des montagnes d'enthousiasme.

Padam, padam, pam, un regard à Megan pour lui signifier des yeux son mouvement et quelques instants plus tard, il avait avancé, traversé l'allée, demandé à Simon d'ouvrir son sac et de récupérer la gourde. Même le plus important des aventuriers a soif ! De l'eau, pas de chance... Mais comme Maman n'est pas là, Jacob put suggérer : "Tu mettras du soda de branchiflore la prochaine fois ?". Simon secoua la tête. Le petit garçon était parfaitement irrécupérable.

Simon précisa au roi des gourmands : "Mais tu sais, Jacob, la branchiflore est une plante. Certaines plantes ici ont même des fruits qui se mangent." L'enfant de sept ans sourit de tout son regard et de toutes ses dents. Son regard s'attacha au visage de Megan pour partager son enthousiasme. Ses yeux contents, pleins de pétillements, se posèrent un instant sur son frère avant de s'élancer de nouveau en avant aussi souples que son pas bondissant : "Moi, mon fruit préféré, c'est les oranges."

Son regard fila tout droit sur la blonde : "Et toi ? Tu aimes quoi ?" Ses yeux restèrent quelques instants fixés sur sa voisine, comme pour une petite étape dans leur grande randonnée de découverte de la serre pleine de surprises.