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09 janv. 2021, 18:20
 ISDM  Dossier VV-2045-1/29-CSA-1  solo 
Edit du 28-06-21 :
Le RP qui suit a pour lieu objet central les études supérieures de Circéia au sein de l’ISDM. Mais il n’est pas canon, au sens où, ayant été construit avant la structuration des lieux par les autorités, il est par moments éloigné de ce qui existe dans « l’IRL poudlard.fr ». Alors… dystopie du monde de Rowling sans lien avec Poudlard.fr ? Uchronie ? Dans mon esprit, il était surtout l’occasion de mettre en scène un personnage. Je n’ai jamais cherché à créer les fondements de la structure apparue en Juin 2021 sur le site. Et si certains éléments ont été repris, ce qui me fait plaisir, il doit être lu comme un travail indépendant, une sorte de fan fic en décalage. Une fois encore, je remercie les autorités qui ont laissé ce projet être mené à son terme. Avoir pu construire un tel rp solo fut une chance.
Il m’a été proposé de transférer certains rps dans l’espace ISDM, j’ai demandé à insérer ces quelques mots en amont du texte afin que les yeux qui le parcourraient comprennent que c’est une sorte de libre interprétation, pensée à une époque ou le monde du supérieur était ici en friches. Ce qui explique les écarts avec ce qui est désormais le contexte officiel de l’ISDM.
Personne incarnant Circéia Alekhina.
Retrouver la saison 1 de ce rp
Circéia prolonge d’une année ses études à l’ISDM. Son rêve à peine interrompu par le drame vécu fin Août 2045 reprend donc même si la santé est au coeur de ses difficultés à tenir le choc. La trame est renouvelée, du moins dans le contenu. Il n’est plus question de vivre la vie d’une étudiante, le fil du quotidien devient le coeur du propos, un quotidien restreint, que la magie s’évertue à embellir. Certes, le squelette demeure universitaire mais passe au second plan, si tant est que cela ne fut pas déjà le cas durant sa première année.
Ce qu’elle a traversé l’a profondément marqué, à tout le moins. Cela a une influence importante concernant le paraître. Physiquement diminuée, malgré ses efforts pour ne pas le montrer, elle voit les choses d’une façon nouvelle, se refusant à écouter un spleen latent. Dans l’intimité, elle est bien plus ouverte, à moins que l’on doive s’en tenir à « bien moins fermée »…
Cette deuxième année vise à décrire, au-delà de la trame scientifique, la construction d’une vie aussi normale que possible. Diplômée, elle est désormais plus écoutée qu’avant, sa parole est porteuse d’un réel charisme et elle va en faire l’expérience.

Pour des raisons pratiques, je fais en sorte de :
- ne pas dévoiler trop de choses de l’ISDM, afin de ne pas entrer en conflit avec des constructions de l’univers Poudlard.fr décidées au-dessus de moi. Je ne peux proposer de construire ce lieu, je n’en ai pas la force. Aussi dois-je m’en tenir à en faire le centre du rp, ce petit bout de femme distante et mystérieuse, sans doute perçue comme une noiseuse.
- ne pas intégrer de données explicitement liées au contexte. Je n’en maîtrise pas le contenu, les évolutions. Et je ne peux attendre de savoir quoi intégrer, où alors je le fais avec délai. Mon impatience, veuillez m’excuser. Cela correspond bien à son tempérament, elle qui refuse de s’engager et pourtant passe son temps à foncer au coeur de ses passions.
… mais il est possible, en fonction des rps en cours, à venir, que certaines choses se passent. Cela, je ne le maîtrise pas.
- ne pas m’enfermer dans une routine. Aussi ai-je déjà cherché à écrire d’une autre façon, comme un défi, conserver et modifier. Cela se verra-t-il ? Ne devrais-je pas plutôt ne rien dire et laisser les yeux découvrir par eux-mêmes ? Disons que nous tenterons de traduire par les mots son imprévisibilité et les changements intervenus depuis sa « Near Death Experience ».

J’avais dans l’idée de faire des pavés russes, moins de « devoirs » mais plus longs… j’ai gardé le moins et tergéé le plus ^^ . Désormais, je sais ce qu’elle va faire, tenter de faire. Il me manque certains ingrédients pour écrire ce que j’ai en tête mais ceux-ci sont extérieurs à ma volonté alors nous verrons bien ce que la vie nous réserve. Ailleurs, j’ai commencé des choses qui n’ont jamais eu de suite. Promesse a été faite en moi de terminer ce rp solo ayant pour vocation de clore tout un cursus d’élève de Poudlard. Je ne sais en revanche rien du rythme de postage que je pourrai tenir, d’autant que j’ai engagé deux projets par ailleurs et que très vite, ils peuvent me prendre du temps. Là encore, je ne maîtrise pas l'avenir mais préfère ne pas avoir trop de choses à faire en même temps.



Image


Une baguette tourne en rond, lentement, dextrogyre. Dessous elle, la peau ; dont le mage extraie les scories de chairs mortes, décomposées. Le sort lui est inconnu pourtant… elle y assiste tous les jours...
La douleur qu’il provoque s’amplifie avec le temps. Elle la supporte de moins en moins. Ou plutôt non, elle l’encaisse avec la même ténacité qu’hier mais le mal est plus grand, plus intense à mesure que la souffrance s’accumule. L’effet est intimement lié à Circéia mais sa cause demeure un mystère. Des poussières d’elle, ablation impérative ont-ils décidé. Et les soignants ont toujours le dernier mot.
Dernière modification par Circéia Alekhina le 28 juin 2021, 23:11, modifié 1 fois.

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
Vivre sans faire de mal à personne qu'à moi-même...

15 janv. 2021, 21:04
 ISDM  Dossier VV-2045-1/29-CSA-1  solo 
Pieces of...

Edimbourg, 22 décembre 2045 - 14 Janvier 2046


- En êtes-vous sûre Mademoiselle Alekhina ?

Le ton ne permettait aucune autre interprétation. Hatsune Akinari doutait. Circéia devrait user de toute sa force de persuasion pour emporter l’affaire.

- Mon teint n’est pas le plus resplendissant possible. Et je boîte. Pour autant, je suis apte. Et les parchemins que vous tenez entre vos mains en attestent. Je veux reprendre les études.

La professeure, versée dans l’art des magies sombres, soupçonnait son collègue d’avoir usé de toute son influence pour forcer le passage. Durant l’année précédente, il n’avait cessé de louer les « immenses » qualités de l’étudiante. Et s’il fallait bien aller dans son sens au regard de l’acuité de son travail, sans parler de son acharnement, la sorcière japonaise avait fini par prendre en grippe le simple nom Alekhina. Dans son pays, on ne met personne en avant de la sorte, l’indécence, culturellement proscrite, transformait immanquablement ce genre d’insistance en rejet. A sa manière, elle voulait aussi la protéger. Au premier regard, il ne pouvait en être autrement. Desséchée, rabougrie, pâle…. Aucun mot ne correspondait exactement à son image présente, sauf à dire que leur accumulation rendait une copie assez juste du délabrement visible. Et sa tenue impeccable amplifiait le contraste.

- Mademoiselle, vous avez passé l’âge des caprices ce me semble. Vouloir n’est en rien synonyme de pouvoir. Ne croyez-vous pas raisonnable d’achever pleinement votre convalescence avant de reprendre une vie normale ?

Le stratagème, subtilement larmoyant, ne déstabilisa pas Circéia. Certes, son admiration pour Madame Akinari se trouva froissée par l’usage que la professeure faisait d’un certain sentimentalisme. D’après ses représentations du Japon, l’élevage à la dure constituait une norme ancestrale et l’entendre jouer de la tendresse paraissait en complet décalage avec sa vision supposée de la réalité. Il fallait en tout premier lieu ne pas affronter le refus de manière frontale.

- Je ne suis pas complètement remise, vous avez raison. Mais je peux. Et cela me motive. J’aime la difficulté…

Elle ménagea un temps de silence pour mieux poursuivre. Adulte, la jeune sorcière se frottait en égale à l’un de ses modèles. Sans chercher à la vaincre, il lui suffisait de convaincre.

… c’est une partie des soins auxquels je me plie. Depuis plusieurs semaines j’ai repris les études. Voulez-vous un résumé de vos travaux depuis Septembre ?

Dans ses yeux, une goutte de défi, deux feuilles de force, une grosse cuillère de bravade et des litres de courage. Circéia tenait là une potion des plus présentables.

- Oui… vous en êtes capable. A l’aide de Terrence, de ses fils et je ne sais qui encore… Vous êtes forte, cela va sans dire.

Hatsune réfléchissait. Laisser perdre une année de vie à son âge revenait à la maintenir à Azkaban, sans le dire. A l’évidence, elle pouvait réussir, au moins honorablement. Mais le mal dont elle souffrait, méconnu dans ses effets, s’opposait en tous points aux recherches, essence de la deuxième année. L’intégralité de soi devait se focaliser sur la recherche et une étudiante diminuée ne pouvait pas affronter sereinement cette épreuve.

- Avez-vous idée de ce que sont les travaux en spécialisation ? Etes-vous à ce point prétentieuse ? Ne gâchez pas votre vie pour gagner quelques mois.

- L’eau prend toujours la forme du vase.


La plus jeune changeait de terrain, préférant philosopher que de tenter d’infléchir un esprit circonspect. Conviction contre conviction, une façon de dire son refus du combat comme de la défaite. « Laissez-moi choisir ma vie ». Deux femmes, de petite taille mais au caractère d’ébène. Dans son kimono, et sous des cheveux impeccablement ordonnés, la plus expérimentée se donnait le temps de la réflexion. Deux expériences de la vie, deux générations. L’impétuosité contre l’acceptation du destin. A chacun sa forme, son contenu. Des réceptacles.

- Allez voir Amendola, si ce n’est pas déjà fait. Et félicitez le doyen d’avoir trouvé plus entêtée que lui.

Hatsune admirait Terrence et son art de la douceur. Céder, sans nommer le terrain de la défaite. Il ne lui restait que cela et le plaisir stupide de lire la joie dans les yeux d’une jeune femme réputée glaciale.



La canne qu’elle porte est magiquement conçue pour alléger l’effort, de sorte qu’un moldu peut parfaitement la percevoir comme une élégance, une démarche aristocratique. Ses vêtements verts, faits d’un velours épais, renforcent l’allure de la jeune femme. Et son petit chapeau, coordonné parfaitement au reste, fait d’elle une magnifique rose de Noël. La fleur des temps d’hiver, une sortie, sa première, le dernier jour de Décembre, du moins le dernier « jour d’école ». Circéia n’a jamais calculé, par chance, les gallions ne manquent pas et même si elle se refuse à piocher dans la fortune familiale, qu’elle estime souillée, elle porte toujours des tenues révélant une filiation relevée. Son sourire est factice, ses proches vous le diront, du moins le pourraient-ils. Comme elle, ils se tairont pourtant car on ne révèle jamais les secrets de famille dans ces milieux-là. Chaque pas lui coûte, elle le sait. Prix à payer pour continuer comme si de rien n’était. Comme si de rien n’était. Et ses satanées poches de glace, enroulées autour des jambes, pour les tenir fraîches tout en récoltant le pus. Car les sorciers lui ont bricolé des récupérateurs. A moins qu’ils ne siphonnent le trop plein. Ces agrégats-là ne sont pas expulsés, des contre-sorts complexes agissent en permanence, et le temps qu’il faudra. Comme à certains moments de sa vie, elle doit s’interrompre régulièrement pour en changer. Compresses magiques à stocker pour analyse, la voilà cobaye malgré sa rémission manifeste. Au regard de son état, elle demeure théorique mais en même temps, la sorcière devrait être morte. Peut-elle se plaindre la voir au loin, courir vers elle ?

- Circéia !!!!! Circéia !!!!!!!

Quand la jeune brésilienne est assez proche, son dernier appel est plus… effrayé. La peau, blanche dans ses meilleurs souvenirs, n’était pas blafarde. Et ses sens le lui soufflent, le parfum ravissant est un produit masquant, l’écume des sens.

- Bonjour Amendola.

Leur étreinte se prolonge mais déjà la plus alerte prend ses distances, les objets en porcelaine résistent mal aux effusions débordantes. Là se fait jour une distance qu’elle n’a pas ressentie avec Carry lors de sa visite. L’étudiante sud-américaine hésite, se retient par souci de la préserver. Alors les liens se distendent, dans l’inconscient des jeunes femmes, le poison du doute agit.

- Tu… nous ne savions rien.

- Et c’est mieux ainsi.

Circéia se refuse à évoquer le jour noir, sans intérêt et ne la blâmez pas, n’y cherchez pas une élégance, une gestuelle d’évitement. Carry Harrison a vu l’amie quand Amendola n’aperçoit que les ecchymoses. Impitoyables instincts qui nous rapprochent ou nous éloignent. Définitivement.

- Sais-tu pourquoi je suis douée aux échecs ?


Amendola n’en sait fichtre rien, même si les échecs sorciers sont le signe d’une tradition seigneuriale. Elle ne peut répondre et Circéia le sait. Il faut aller au bout de la démonstration entamée, poser le vernis.

- Je suis nulle en calcul mental, le défi tenait là, démontrer à Père mes possibilités, sans jamais le laisser comprendre la réalité. Peux-tu seulement imaginer les efforts nécessaires pour parvenir à quelque chose avec un tel handicap ?

Progressivement, la brésilienne sent le corps s’enfoncer sous la terre, bientôt, elle sera enterrée, sans autre forme de procès.

- Il ne suffit pas d’être jolie, intelligente ou exotique. On doit vouloir détruire l’autre, et seule la force, le travail t’y conduisent. Les échecs sorciers sont violents, les êtres meurent en même temps qu’ils perdent. Moi, je ne perds jamais.

Un immense sourire masque l’effort, rester droite ; l’étudiante écossaise triomphe, comprenant ce qui les sépare, et la rapproche de Carry. Ces filles-là ne calculent pas.

- Tu es…

- Je suis forte. Un peu folle aussi il est vrai. Amendola, je te remercie pour tout ce que tu as fait. J’ai pu grâce à vous suivre les cours autant que je le pouvais. D'ailleurs je conseille à tous cette thérapie.

Les derniers mots, susurrés, n’auront pas été entendus car le bruit augmente au fur et à mesure. Dans le couloir, les gens découvrent Alekhina revenue parmi eux. Sans doute a-t-elle de futurs ennemis autour d’elle car les places les plus convoitées sont très chères. Pour l’heure, ils sont tous encore jeunes et unis par leurs études similaires. Et au milieu, la tornade, prête à en découdre avec le monde entier, forte de cette promesse fait à elle-même. « Je réussirai ».



Son premier devoir, on pouvait dire qu’elle avait eu le temps d’y réfléchir. Surtout, la partie recherches, primordiale, constituait en soi la concrétisation d’un fantasme. Circéia savait devoir se préserver car en première année, elle avait amèrement découvert qu’on ne fouille pas dans le passé impunément. Finie la tentation de creuser les histoires de famille, encore plus avec cet outil formidable ; une JURISPENSINE. La jurispensine, réplique exacte de celle conservée au ministère. Toutes les décisions, de tous les tribunaux, depuis la création de ce fonds d’archives… Une pure merveille permettant en outre aux étudiants de plonger dans un immense savoir issu des sorciers d’hier et avant-hier. Ne pas se laisser impressionner pourtant. Et reconnaître le danger de la chose, l’infini. Car il n’était pas suffisant de savoir se préserver de ses racines, il fallait dans le même élan refuser l’exhaustivité illusoire, fruit défendu bien difficile à ne pas convoiter. Ses rêveries furent interrompues par un élancement douloureux dans ses jambes. Plusieurs fois par jour, l’impression qu’on lui traversait le corps de part en part à l’aide d’un sortilège Doloris la frappait. Et la vive souffrance s’envolait aussi vite qu’elle l’avait traversée. Le pire néanmoins se présentait la nuit. Réveillée par la même douleur insoutenable, spontanée, imprévisible, tapie dans l’ombre et la menaçant de mordre à nouveau, juste après ou des heures plus tard. Circéia "parvenait" à cacher aux autres ses problèmes moteurs, sa sudation anormale. Mais contenir ces spasmes lui était impossible. On a beau sourire aux autres, curieux du spectacle, interloqués ou juste inquiets. Le mal est fait, ils savent, comprennent ou s’en fichent mais ils savent. Certaines choses existent pour nous le rappeler, nous ne pouvons pas nous mentir à nous-mêmes.

- Par tous les sinistros, ça fait un peu mal….

Dans la bibliothèque, ce qui devenait un tic aux yeux des autres se voulait à ses yeux une manière nonchalante de faire passer la rupture du silence pour un moment d’agacement. Mais elle ne trompait personne. Circéia Alekhina ne s’énerve jamais quand elle travaille. Circéia Alekhina a eu un grave accident, son absence s’explique tout autant que sa convalescence inachevée. Circéia Alekhina est fière, l’aider revient au mieux à ne rien faire car les russes détestent la pitié. Et comme eux, elle prend tout avec le sourire dominateur des gentils aristocrates. Circéia Alekhina est un être dont il vaut mieux se préserver, la jurisprudence le confirme…



1. g3 e5
2. Cf3 e4
3. Cd4 d5
4. d3 exd3
5. Dxd3 Cf6
6. Fg2 Fb4+
7. Fd2 Fxd2+
8. Cxd2 0-0
9. c4 Ca6
10. cxd5 Cb4
11. Dc4 Cbxd5
12. C2b3 c6
13. 0-0 Te8
14. Tfd1 Fg4
15. Td2 Dc8
16. Cc5 Fh3!
17. Ff3 Fg4
18. Fg2 Fh3
19. Ff3 Fg4
20. Fh1 h5!
21. b4 a6
22. Tc1 h4
23. a4 hxg3
24. hxg3 Dc7
25. b5 axb5
26. axb5 Te3!!
27. Cf3 cxb5
28. Dxb5 Cc3
29. Dxb7 Dxb7!
30. Cxb7 Cxe2+
31. Rh2 Ce4!!
32. Tc4 Cxf2!
33. Fg2 Fe6
34. Tcc2 Cg4+
35. Rh3 Ce5+
36. Rh2 Txf3!
37. Txe2 Cg4+
38. Rh3 Ce3+
39. Rh2 Cxc2
40. Fxf3 Cd4!
Abandon des blancs.

Certains virus ne vous quittent jamais. Le sevrage a beau être tenté, réitéré, il ne fonctionne pas. En lisant le commentaire du professeur, le coeur battant, elle ne retient pas sa surprise. Tout semble comme avant. Comme avant. La position est confortable puisqu’ils ne se rendent compte de rien. Du moins le croit-elle.
La vie n’est qu’un jeu. On peut l’interpréter comme une suite de règles à appliquer, des stratégies, des dogmes. Certains s’essayent à l’élégance de l’improvisation (26), fondée sur une maîtrise totale du solfège, au service du jazz. Ceux-là inventent parfois des courbes idéales, tracées une fois pour toutes. Le plus dur ne sera pas de réussir à nouveau, c’est acquis. Cacher les lézardes sera le défi.

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
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27 janv. 2021, 15:47
 ISDM  Dossier VV-2045-1/29-CSA-1  solo 
Worst wishes.


Lundi 22 janvier 2046



Tous sont réunis dans la grande salle de cours, un amphithéâtre à l’ancienne, de taille en apparence modeste, les architectes de l’époque avaient pour consigne de permettre l’accueil de cinquante étudiants, moldus. Les évolutions ont fait que ce lieu, devenu propriété de la branche sorcière de l’université d’Edimbourg, lui est entièrement dévolu. L’objet consiste en la préparation du stage, partie essentielle de la deuxième année.

Comprenant seulement deux périodes de stage, et non plus trois, l’année de spécialisation est faite pour naturellement trouver le premier emploi du sorcier, en théorie les deux stages se font dans la même institution mais rien n’interdit une autre organisation. Il est cependant clair que seuls les stages en Grande-Bretagne sont possibles car par nature, la communauté magique a besoin de gens de haut niveau pour renouveler ses cadres. Si certains en sont encore à spéculer sur leurs affectations, les mieux classés sont tous courtisés. Et pour Circéia, la chose relève de la formalité. Ce sera le magenmagot, de toute manière. Et au meilleur poste possible pour quelqu’un comme elle. Les minutes s’égrainent et le doyen, imperturbable, donne à chacun les informations liées à ce qu’il obtient. Quand tout le monde est passé, alors qu’Amendola est médusée de ce qu’elle vient d’entendre, Monsieur d’Arby appelle Circéia. Plutôt non, lui demande de la suivre dans son bureau.
S’attendant à une mise en garde sur la situation politique et ses conséquences immédiates, elle ne s’inquiète pas. Il faut dire que son esprit est ailleurs. Le week-end qui vient de s’écouler a été bouleversant pour elle. En fait, clairement, elle ne pense plus qu’à ça. L’obsession est une affaire que l’on ne contrôle pas, et si vous vous y confrontez pour la première fois, la violence des souffrances qui vous traversent dévaste tout, occupe entièrement vos pensées. C’est avec un regard absent qu’elle a suivi toute la cérémonie des répartitions, se remémorant presque sa première journée à Poudlard. Dans le monde du supérieur, chacun reçoit ce qui existe de plus noble selon son mérite. Donc le magenmagot. La seule raison de s’en faire tient au samedi écoulé. Digérer les secousses. La sensation, pour pénible qu’elle soit au regard du contenu de son coeur, n’est pas si désagréable, presque une délectation. Rien jusqu’ici n’a pu lui faire quitter cet état. Circéia est ailleurs mais comme c’est la plupart du temps le cas, personne ne s’en est rendu compte
Une fois dans le bureau, un lieu qu’elle connaît bien à force, elle ne se rend toujours pas compte. « Oui je serai sage », « oui je ne ferai pas de provocation », « non je ne lancerai pas de sortilège impardonnable pour mettre un imbécile au pas »...si bien que les mots de Terrence, elle ne les comprend d’abord pas.

- ...c’est ainsi Circéia. Je suis profondément désolé.

- Pardonnez-moi Monsieur, je n’écoutais pas bien, pouvez-vous répéter ?

Elle le dit sans malice, révélant une part de son état, mais à lui, qui n’y verra aucune mauvaise intention et elle le sait.

- Vous êtes affectée au service externe, réception des demandes de procès.

Dans certaines circonstances, il lui est arrivé de la tutoyer. Bien des sorciers y verront une préférence indigne d’un doyen quand quelques uns comprendront la vraie nature de leur lien. Elle a du talent, à n’en pas douter, et qu’importe ce que les jaloux penseront, Circéia n’a plus rien à leur prouver. Qu’il la vouvoie en cet instant est d’après elle une insulte. Quand on doit annoncer une telle nouvelle, il est autorisé de se laisser aller à une familiarité, un réconfort. Peut-il seulement comprendre ?

- Mais Monsieur… c’est un service subalterne ? Je serai sous-employée ?

- Je sais.

- Pourquoi ? Dites-moi pourquoi ? Qu’ai-je fait de mal ? Comme si ça ne suffi….

Elle comprend. Et oublie un instant ces deux derniers jours merveilleux.

- C’est… ce sont mes jambes ? Ce qu’ils ont fait de moi ?

-…

Que peut-il répondre ? Le moindre mot sera déplacé, manifestation de l’exclusion dont sont victimes les estropiés. Car dans ce monde sorcier, si enclin à donner des leçons, le handicap n’existe pas. Officiellement. La magie peut tout réparer, tout contourner, elle peut tout. Sauf lutter contre la mauvaise foi officielle.

- Amendola.

- Elle est affectée assistante du président.

Etre trahie par ses propres amis, qui ne le sont plus… l’apprendre par son … protecteur, se voir dégradée, insultée, salie. Les mauvaises idées explosent en elle, d’autant qu’ils invoqueront des excuses fallacieuses. Ils ne veulent pas d’elle, un danger soit disant contenu dans ses jambes. Le voilà donc enfin, le sacrifice qu’il fallait consentir pour continuer à vivre. Le coup est très rude, elle sent les flots de colère frapper les murs de son phare intérieur. Humiliée. En rage. L’émotion est extrêmement violente, au point de sentir ses veines dans les jambes, sensation pour le moins déstabilisante…
Quand on perd la dame si tôt dans une partie, il est difficile de remonter la pente. Pas impossible, très délicat. Cela suppose surtout un immense sang froid car la tentation de se coucher est forte. Ce n’est pas son genre. Ne rien montrer, se réfugier derrière ses deux yeux noirs, tout en fusillant un professeur qui n’a pas su inverser la tendance. Il est, d’une manière ou d’une autre, acteur de la situation, coupable en complicité. Le sentiment d’en vouloir à la terre entière prend forme. Ainsi les choses seront-elles désormais. Réduite à un être de moindre qualité parce que limitée dans ses possibilités. Limitée… à leurs yeux. Comme s’il suffisait d’avoir un corps en bon état pour être une juriste de valeur. Représenter l’excellence ne suffisait plus, paria et rien d’autre. Telle était la leçon du jour, le handicap génère l’injustice. Contre les idées reçues, les a priori, personne ne peut rien. Elle en prend bonne note.

- Je comprends…

en posant sa main sur sa canne lui vient cette idée, tout à présent, découlera d’elle.

- Monsieur d’Arby, je vais déménager pour me rapprocher de mon lieu de stage. Je vous remercie d’avoir pris soin de moi.

Les paroles d’une Alekhin sont irrévocables. Et il le sait. Le ton définitif enfonce le clou d’un mauvais sort informulé. «  tu ne m’as pas défendue, je te chasse de ma vie ». Il est des limites à l’influence qu’on a sur les choses. Terrence Wright d’Arby les atteint. Il faudra toujours la protéger car elle se croit plus forte, guérie. Et le désaveu durcira la caractère. Il s'y met.

- C’est une mauvaise idée Circéia, vous…

- Je ne pourrai pas vivre si je ne reprends mon destin en main. Il le faut.

En se levant, elle ne le quitte pas du regard, pourqu’il prenne une fois encore la mesure de ce qu’il voit, une jeune femme dont on cherche à briser la baguette mais qui ne cèdera rien, surtout pas à ceux qui se confondent en bons sentiments à son endroit, sans rien faire de concret pour l’aider vraiment.

- Monsieur, je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour moi. Je sais ce que je vous dois.

Mais dans le ton, l’amertume suinte. Car il n’a pas su faire le dernier geste, la soutenir dans sa reconstruction professionnelle. Ainsi va-t-elle devoir accepter la double honte, travailler en dessous de son potentiel, et le faire à cause d’une atteinte à son corps qui ne demandait rien. Oui, c’est injuste. D’autant qu’elle croisera tous les jours son ancienne amie, qui ne pourra s’en sortir honorablement. Amendola est faible, très en retard en termes de connaissances. Son corps de rêve, elle a su l’employer. Mais nous savons tous que la beauté flétrit.


Reducio
(NDLR : Ce n’est pas à moi de déterminer où réside le Magenmagot en Janvier 2046, si une autorité légale peut m’en informer, je prends ^^)
Dernière modification par Circéia Alekhina le 15 avr. 2021, 18:15, modifié 5 fois.

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19 févr. 2021, 14:24
 ISDM  Dossier VV-2045-1/29-CSA-1  solo 
PREMIER STAGE


LES MAUX HORRIBLES (1/3) : Résilience



Réagir ne lui prit pas longtemps. En moins de deux jours, elle plia l’affaire. Et par une incroyable conjonction de planètes, Circéia trouva une solution à tous points de vue élégante.
En premier lieu, rien ne pouvait lui faire accepter de voir son « amie » Amendola occuper le poste qui devait lui revenir. Mais après tout, tant mieux pour elle. Tout le monde avait commenté la décision et l’écossaise, malgré l’agacement qu’elle suscitait le plus souvent, reçut un certain nombre de témoignages de sympathie de la part d’étudiants choqués par l’injustice flagrante de la situation.
Elle refusa de se laisser aller à critiquer les responsables. L’excuse de sa santé n’était à ses yeux qu’un paravent. Mais se laisser aller à la paranoïa ne l’aiderait pas. Une fois la nouvelle digérée, l’étudiante avait su trouver un excellent moyen de se montrer libre, quoiqu’il arrive.

Dans la liste des stages proposés, un seul poste avait été délaissé, et pour une raison simple. En théorie, le nombre de stages équivalait au nombre d‘étudiants. Mais il en restait un après la démission d'un étudiant parti en Australie. A Edimbourg… Pour eux tous, faire un stage dans le même lieu que son institut représentait en général une perspective peu reluisante. Pas de nouvelles découvertes, pas de rencontres, et souvent un travail fade. Circéia n’y vit que des avantages. Pas de problèmes de logements à résoudre, ni de déménagement. Une situation idéale, moins de cinq minutes de son appartement, le plus long serait de descendre l’escalier… Et… elle restait en Ecosse, assez proche de Poudlard, dans un lieu connu de lui. C’était parfait. Evidemment, la dernière raison, qui avait emporté sa décision, elle ne l’expliquerait à personne. Et si la chose finissait par se savoir, c’était le cadet de ses soucis. Perdu pour perdu, autant choisir.

« Bureau local des plaintes liées aux contrats magiques ; accueil des plaignants, traitement des dossiers mineurs, rendu des décisions... »

Ce poste infiniment important vous permettra d’être en contact direct avec la justice magique quotidienne. Vous rencontrerez des sorciers dont la rupture de contrat magique a eu des conséquences parfois fâcheuses, vous orienterez les cas les plus épineux vers la juridiction britannique supérieure adéquate, par l’étendue naturelle des dossiers traités, vous prendrez ainsi conscience de l’immense travail quotidien fait en Grande-Bretagne par le magenmagot. Premier des rouages de la justice sorcière, vous serez à ce titre un maillon essentiel de l’ensemble.

On lui aurait donné à balayer la cour, c’eut été identique. Ce qu’elle voulait tenait en une idée ; montrer à tous qu’elle demeurait libre de sa vie. Personne ne choisirait pour elle. Tant d’efforts pour se voir punie, l’idée intolérable lui permettait de conserver la dignité dont deux mages noirs l’avaient privée le 28 Août. Et puis au moins, elle allait rencontrer des gens. D’un certain point de vue, représenter la justice lui plaisait. Il allait falloir s’habiller correctement, s’adapter aux gens, et cela dépassait le simple cadre du service dans un pub, comme au George l’année précédente. Tact, clarté… elle trouvait tout cela intéressant.
Le vendredi de cette semaine décidément pleine d’imprévus, elle rencontra Madame Cunningham. Elle portait une part de responsabilité dans sa décision car Circéia avait déjà croisé cette sorcière l’année précédente, quand il s’était agi de vérifier son dossier de stage en Russie. Une femme précise, qui l’avait impressionnée par la rigueur de ses renseignements. On pouvait donc trouver sur le terrain des compétences appréciables. Circéia comptait sur elle pour donner un peu de sens à ces deux mois qui n’allaient pas se cantonner à une observation. Elle serait en outre payée, comme stagiaire, à savoir à peine le quart du travail réellement effectué mais les choses étant ainsi, et quel que soit le stage…
Lors de leur entretien, elle sut avoir fait le bon choix.

- J’ai contacté les sorciers qui vous soignent. Vous ne devrez jamais laisser passer une heure sans marcher au moins cinq minutes. Et le midi, vous disposerez d’un lieu pour changer votre… quel mot employer… sarcophage. Aucun dépassement d’horaire. Et ordre de signaler toute fatigue excessive. Comprenons-nous bien, je viens de vous donner votre première consigne. Et celle-ci est une cause de renvoi définitif. Suis-je claire ?

Dans les yeux de Circéia, une stupéfaction totale se dessina. Il existait donc des gens capables de rétablir les choses. Ces mots valaient tous les soins du monde. Les indications lui dictant une tenue simple, dénuée de fantaisie sorcière, « aucun chichi de jeunesse »… lui passèrent au dessus de la tête. Elle trouvait enfin une oreille attentive, tant pis si elle devait accepter de "marcher au pas". Mais ce point de vue excluait Monsieur d’Arby, l’homme qui l’avait protégée, recueillie, soignée. L’ingratitude est une faiblesse constitutive de cet âge de la vie. Et même si la sorcière affichait une résilience exemplaire, elle portait désormais en elle une blessure plus sournoise qu’un puissant sortilège de magie noire.

- Autre chose…ne maquillez pas votre état, tout le monde est au courant ici. Ménagez vos forces.

Circéia comprit la surface de ces mots, point n’était besoin de cacher sa démarche. Implicitement, il était pourtant question d’autre chose, incluant le doyen. Mais le pardon est un mot peu en usage chez les Alekhin.

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27 févr. 2021, 12:25
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PREMIER STAGE


LES MAUX HORRIBLES (2/3) : Bienveillance


Vendredi 23 février 2046



Il ne restait plus qu’une heure et si le vendredi constituait un jour chargé, entre les retardataires du dépôt de dossier et les sorciers pressés de partir en Week-End, elle savait ne plus devoir attendre longtemps avant de pouvoir rentrer et se reposer mais que cette dernière heure serait longue. Son travail l’intéressait, Circéia ne regrettait rien et tirait le maximum d’expérience possible de ce stage aux aspects essentiellement relationnels.

- Je tiens à ce que ce dossier soit remis en mains propres à Eléonore Cunningham.

Au bout de quatre semaines, elle avait déjà acquis quelques petites stratégies comportementales pour contourner les difficultés occasionnelles. Le public n’était pas autorisé à accéder aux étages. C’était la règle. Elle n’y pouvait rien et avait compris deux choses. Répéter la même idée, dans les mêmes termes, aboutissait le plus souvent au renoncement de la part du pénible. Mais elle avait aussi compris que les sorciers exigeant un traitement de faveur, imbus de leur personne, étaient des clients imbuvables.

- Je tiens même à vous accompagner pour m’assurer de la bonne livraison. Vous feriez mieux de m’écouter vous savez…

Faiblesse passagère, excès de gentillesse… elle accepta. Et, passant la première, elle indiqua l’ascenseur à l’homme venu déposer un dossier aussi crucial que la fin du monde. Toutefois, sa gentillesse n’alla pas jusqu’à lui faire remarquer qu’il bénéficiait d’un traitement de faveur. Tel était le cas mais elle se dit qu’il ne fallait pas flatter le sorcier.

- Vous êtes bien vive pour une hôtessse d’accueil, quel gâchis d’utiliser des sorciers pour des fonctions à ce point subalternes…

- Je suis une cracmol.

L’homme l’énervait de plus en plus, elle lui répondit cela pour se détendre et parce que ça l’amusait de s’imaginer ainsi le temps de sa convalescence. Elle avait parlé doucement, sans non plus donner l’impression qu’elle révélait un secret. Ni susurré, ni avoué, le ton monocorde des gens ne craignant pas la vérité.
Ils montèrent dans l’ascenseur et alors que les portes se refermaient, Circéia sentit clairement ce que toutes les femmes du monde nomment pince fesses. Il n’y eut pas de mots mais elle imaginait très précisément ce à quoi il pensait. En se retournant, les yeux noirs comme elle savait les faire, elle le vit, baguette en main, sourire dominateur.

- … Ce sera une faveur de t’accorder le droit de me toucher.

Tout devint pitoyable alors. Mais Circéia, en réel danger, fut obligée de se défendre. Informuler les sortilèges est vraiment ce qui fait la différence en ces cas-là. Elle désarma le sorcier en un instant. Et les flammes d’un dragon noir sortirent de ses pupilles.

- Alors comme ça, tu t’attaques aux plus petits que toi ? Par la taille, par l’âge et la faiblesse… Mais vois-tu, ton arrogance dépasse largement ta bêtise…

C’est par colère qu’elle le tutoya, elle pour qui ce n’était jamais la norme.

- Tu crois vraiment que je vais me laisser faire, espère de salaud*. Je vais te dire… Certains te traiteraient avec bienveillance, tu n’es qu’un être faible après tout. Il faut te pardonner…

Elle bloqua l’ascenseur.

- Ne t’avise pas de faire un scandale, je vais te dire ce que nous allons faire. Accio baguette !

Deux baguettes aux ordres d’une même sorcière. Etrange polygamie. Suave aussi…

- Nous allons discuter avec madame Cunningham, et tu vas lui dire que tu m’as forcée à monter la voir avec toi. Ma serviabilité, tu en témoigneras. Nous sortirons et ensuite seulement je te rendrai ta baguette. Et tu sais pourquoi ? Elle n’est plus à toi.

Abasourdi, l’homme s’exécuta. Et tandis que l’ascenseur arriva à destination, Circéia reprit comme si de rien n’était.

- Soyez sûr que votre dossier sera traité avec la plus extrême diligence Monsieur. Avancez je vous prie, le bureau est au fond du couloir.

L’école ne prépare jamais à ce genre de choses. Que toutes les femmes, moldues, sorcières, éprouvent un jour ou l’autre. Ce jour-là, elle s’en sortit bien. Mais tout peut toujours arriver. Un supérieur trop sûr de lui, des jeunes gens dans la rue, éméchés ou juste stimulés par la force du groupe… La magie peut servir le bien. L’a-t-elle d’ailleurs servi ? Pourquoi une jeune femme à ce point éprise de droiture a-t-elle rendu justice expéditive ?
Les crapules ne comprennent que leur langage.


Reducio
Additif : le mot grossier (*) employé ici est à mon sens le plus violent que l’on trouve dans l’heptalogie. Utilisé pour désigner James Potter aux yeux de Rogue, je l’ai réemployé par fidélité et volonté de m’en tenir à la charte de PFR. J’en aurais quant à moi écrit un autre bien plus acide mais bon…. Aborder le sujet du harcèlement quotidien est déjà une chose suffisante. Il me semble cohérent qu’elle ait pu croiser cet examen de vie lors d’un stage. Son côté Lisbeth Salander, que je ne soupçonnais pas, permet aussi d’instiller un certain doute sur ses motivations réelles. Ce pourrait être une piste… sans devenir Dexter non plus hein ^^
Je sais que malheureusement IRL ces choses arrivent extrêmement souvent. Et elle aurait sans doute été sidérée, n’aurait même pas su quoi faire. Et aurait laissé faire. Grave erreur, il ne faut jamais tolérer le premier abus. Mais nous sommes ici dans un monde irréel, on peut oser espérer que la vie de nos personnages, quelquefois, soit plus belle que la nôtre. Et nous fasse réfléchir au bien, au mal. Je n’irai pas plus loin sur ce genre de terrain, ni dans ce rp, ni dans un autre. Mais vous l’aurez compris, l’égalité (et donc le respect) est (sont) un autre concept cher à mon coeur.
Dans mon esprit, le rp stage est un tout, trois posts de rang ++, donc celui-ci ne devait pas être trop long. Mais je n’aurais pas fait plus long par complaisance, ni désir de rentrer dans des descriptions ciselées mais potentiellement taxables de complaisance. Je prends plus de plaisir à décrire des choses plus éternelles, chercher à… enfin nous savons.

Additif du 27-02-21 :
Ce post a été écrit il y a plusieurs semaines, en fait avant le début d'Enthalpie. Depuis, le travail sur les sujets sensibles a eu lieu. Qu'il soit clair que je n'ai pas écrit cela par bravade. La question est par trop importante. J'ai conçu les rps ISDM comme étant une manière de faire aborder le supérieur, l'entrée dans la vie adulte côté... travail. Après une année sur la question pure des études, l'année 2 est plus thématique, avec une dimension sociale, sociétale. Et une volonté de faire méditer ceux qui en auraient l'usage. Cette ellipse de rp doit en théorie se conclure avec la partie 3/3. Si les autorités du monde adulte estimaient que ce post est à refaire, il serait entièrement réécrit, avec un client "simplement casse pied". C'est un essai, en espérant conserver l'esprit JKR, civique sans morale, enfin vous voyez quoi.

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10 mars 2021, 09:53
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PREMIER STAGE


LES MAUX HORRIBLES (3/3) : A distance


Lundi 26 février 2046


- Circéia vous êtes la dernière des idiotes !

En entrant dans le bureau de Madame Cunningham, l’étudiante est loin de se douter de ce qu’elle va prendre. Une avoinée en bonne et due forme. Et elle s’en souviendra.

- Je vous mets aux arrêts, et vous savez ce que ça veut dire en langage moldu ? Au gnouf, en prison, dans la cage que vous méritez de subir pour le reste du stage…. Quand je pense que je vous avais prévenue. Je ne voulais pas vous voir vous fatiguer et vous, vous ne trouvez rien d’autre que de vous épuiser ! Je l’avais dit, interdiction d’être malade !

- Mais Madame, je ne suis pas…

- Taisez-vous, c’est moi qui parle. Vous allez m’écouter. Et jusqu’au bout sinon vous pouvez dire Au revoir à votre année ! Je vais devoir transférer votre bureau dans votre appartement. Trois sorciers sont déjà en train d’opérer. Et je vous garantis que vous allez faire ce que je vous dis maintenant, c’est clair ? Bon… alors écoutez… j’ai eu les médicomages face à moi, ils sont venus me dire que vous aviez lancé un sort puissant vendredi, trop exigeant en magie au regard de votre état. J’ai mené mon enquête, et vous savez, je vais vous dire, ce n’était pas bien compliqué… Alors… qu’est-ce qui vous a pris ? Vous ne pouviez pas le lui faire comprendre autrement ? En plus de l’humilier, vous avez usé le peu d’énergie que vous avez en vous ? Vous trouvez ça malin ? Quand je pense que j’ai tout fait pour vous faciliter la tâche, j’ai même dû embobiner ce vieux d’Arby. Je suis trop bête.

Elle prend une statuette dans la main et l’écrase, la déforme… l’étudiante stupéfaite finit par comprendre qu’elle est en plastique mou mais un instant, elle a bien cru que la poigne de Madame Cunningham est en acier.

- Ces choses-là se règlent plus sournoisement. Le choc frontal est toujours en la défaveur de la victime. Vous ne savez pas y faire ma petite. La prochaine fois, collez-lui une bonne infection et il n’y reviendra pas.

Les sourcils relevés, Circéia est scotchée par les propos d’une juge. Se venger ?

- Enfin bref, le mal est fait. Je vous exile chez vous pour deux semaines. Et je ne veux rien entendre, c’est compris ? Un coursier viendra chaque matin et reviendra le soir, façon moldue, pour ne pas éveiller les soupçons des voisins. Vous faites ce que vous avez à faire et ne reviendrez que lorsque les soignants auront donné leur accord. Pas de magie cette semaine, une sieste de deux heures. Et comme vous aurez du temps, commencez à rédiger votre parchemin d’évaluation. Au moins, vous y aurez gagné un peu de temps.

Le ton cassant impressionne Circéia. Personne ne lui a parlé sur ce ton depuis une enflammade de la professeure de Défense contre les forces du mal en première année à Poudlard. Elle ne provoque ordinairement jamais la colère des gens avec lesquels elle vit, travaille… une élève calme, sans histoires, un cadeau. « Tu parles d’un cadeau », semble penser l’autorité.

- Maintenant, laissez-moi vous dire… j’aurais bien aimé voir sa tête. J’ai espionné votre agresseur, par des moyens que la morale sorcière m’interdit d’expliquer. La scène devait être amusante. Vous avez bien fait mais en oubliant votre propre sécurité, c’est une faute grave. Je ne vous renvoie pas mais c’est mon dernier avertissement !

Sa manière d’avoir recouvré un calme qu’elle lui connaissait scie en deux la stagiaire. On dirait un sort qu’on a actionné pour éteindre un volcan. D’un coup. Evanesco.

- Circéia, vous êtes une sorcière extrêmement douée en droit magique, vous n’avez pas le droit de vous perdre en combats chimériques. Aller en Russie était une grosse erreur. Si la vie était plus simple, vous seriez déjà membre de l’institution c’est une évidence. Nous sommes en 2046, vous semblez l’oublier. Le temps des titans est révolu… Faites attention bon sang !!

Elle va à la fenêtre, pour chercher sans doute une manière de clore une débat n’ayant jamais commencé.

- Allez, ouste, rentrez chez vous, votre chat vous attend. Revenez en état, et avec le meilleur travail que je ne lirai jamais. Ils peuvent bien penser ce qu’ils veulent, vous êtes la meilleure qu’on ait vue depuis des décennies.

La voilà donc aux arrêts, à distance, quelle horreur.


Complément d’enquête : Le stage donne lieu à un échange entre le tuteur et un représentant de l’ISDM après coup. Aucun oral n’est prévu et Circéia n’aura pas à en effectuer un. Madame Cunningham et Monsieur d’Arby se rencontrent donc à la fin de ce mois. Ce qu’ils se disent reste leur vérité secrète. Le rapport rédigé par le doyen ne fait pas état de cet incident ni de ses conséquences médicales. D’ailleurs, elles sont minimes. Un simple retard dans la rémission prévue mais c’est plutôt une expérience constructive car l’étudiante en tire plusieurs enseignements (N’est-ce pas d’ailleurs le but de nos études ?).
- Elle a quelques soutiens dans le monde sorcier mais ils semblent autant liés à son sexe, solidarité entre femmes, qu’à ses talents, par ailleurs une fois encore loués.
- Son caractère incontrôlable commence à se savoir et ce n’est pas bon signe, être quelqu’un sur qui l’on ne peut pas compter la limitera forcément dans sa carrière, quelle qu’elle soit.
- Sa santé, elle peut en être actrice. Ayant du temps grâce à cette quarantaine forcée, elle fait des exercices de musculation et renforcement musculaire de ses jambes. Et très vite elle constate que cela lui est bénéfique. Ces « travaux », dictés par les médicomages et qu’elle fait enfin avec sérieux, elle les exécute scurpuleusement mais sans jamais en faire plus. De même, elle s’applique à ne plus lancer aucun sort, espérant ainsi contribuer au rétablissement qu’elle désire le plus rapide possible. Une motivation intime l’y pousse, elle ne sera jamais mieux que… mais au moins peut-elle espérer redevenir ce qu’elle était. Et ce serait bien.
- Reste le traumatisme de ce qu’il faut bien nommer agression. Tout semble gommé, oublié. Et c’est bien cela le principal danger, faire d’une simple infraction de seconde zone ce qui est l’un des pires crimes de l’existence, le déni du droit à l’égalité. Surtout quand la victime elle-même n’en a pas pleinement conscience, croyant à un simple débordement de cour d’école.

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12 mars 2021, 06:40
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PREMIER STAGE



LES MAUX HORRIBLES (4-1/3) : L‘incertitude


De part et d’autre de la fin Janvier 2046


Les premiers jours, l’espérance n’était pas entamée. Rien ne pressait et il lui semblait même préférable qu’il ait pris son temps. Très vite, elle avait développé des stratégies internes pour ne pas y penser. Son stage lui occupait l’esprit et trouver des raisons d’utiliser les temps morts de la journée ne manquaient pas. Mais Circéia ne tint pas longtemps et l’angoisse de ne pas avoir de hibou de sa part la gangrenait à grande vitesse. Le manque terrible ne trouvait réponse que dans une divagation ayant pour but de se remémorer ces heures passées à traverser une tempête de neige que même les moldus, pourtant amateurs de ce genre de phénomènes extraordinaires, avaient trouvé un peu excessive. Ce week-end du 20 janvier 2046, « on s’en souviendrait ! ». Elle la première mais l’étudiante avait des raisons extérieures aux aléas climatiques. En outre, en elle, c’était depuis lors un tourbillon permanent, que son éviction du poste qui lui était promis pour son premier stage avait encore amplifié. D’une certaine manière cette humiliation, qu’elle avait pris à revers en choisissant un stage finalement bienvenu dans son cursus, faisait un bon contre feu à son manque de lui. Hjúki Anastase… quel nom… quel sorcier… Rêvasser en pensant à lui se tolérait encore sur son lieu de travail, la perte de temps étant limitée par les clients l’interrompant régulièrement. Mais chez elle, la chose se comptait en heures... Douleur et inefficacité…

Et puis le paquet arriva. Fébrilité, voracité. Délicatesse surtout car elle attendait un hibou et ce que l’animal portait n’en était pas un. Circéia détacha le présent et congédia la bête non sans le nourrir royalement pour cet effort spécial. L’objet devait peser une centaine de grammes mais il arrivait en parfait état. Peut-être Hjúki l’avait-il envoyé de l’immeuble en face ?? L’idée ne lui traversa pas l’esprit et Circéia se mit à déballer avec soin le paquet. La concentration nécessaire au contrôle du tremblement des mains ralentit son effort et sans baguette pour opérer, cela prenait un peu de temps. Elle voulait tout garder de ce cadeau car était-il question d’autre chose ? En outre, elle n’en recevait que très rarement, le tam tam cognait dur dans son corps. Une fois l’emballage extérieur défait, un autre papier, bien plus soigné, entourait une boîte carrée d’une dizaine de centimètres de côté. En l’ouvrant, elle brisa un sort quelconque supposé maintenir l’objet en suspension dans la boîte. Ainsi, le contenu apparaissait sans défauts liés au transport. Et pour le reste, elle n’en vit aucun. Des fleurs… en papyrus...pliées soigneusement. Des fleurs… Sa mère étant une botaniste de grand talent, Circéia avait baigné dans cet univers et elle reconnut très vite des pensées. Morgane… il avait envoyé un signe. Des pensées, avec un raffinement inattendu. Au bout de quelques minutes, elle perçut un parfum. Certes elle les avait déballées, installées au milieu de la table où ils avaient mangé ensemble, une table au centre de la pièce, le centre du centre… Dans son empressement à les regarder, elle oubliait la pluralité des sens. Ou alors son jasmin oblitérait le jugement olfactif possible. Parfum délié, mais un côté naturel qui ne trompait pas. Hjúki avait envoyé un petit cadeau. Une attention travaillée, elle n’imagina pas un instant qu’il l’ait acheté tel quel, il était évident qu’il l’avait fait lui-même, elle n’en douta pas. Des pensées… la discrétion, la modestie… oui, elle comprenait. Ce garçon cachait bien ses sentiments, ses … pensées… Que voulait-il dire par là ? Ne devait-elle pas résoudre l’énigme par sa seule réflexion ? Je pense à vous, j’ai des pensées… Mes sentiments sont difficiles à exprimer mais ils existent. On peut considérer à raison qu’offrir des fleurs est une banalité. Une attention galvaudée, il se trouve qu’elle fait toujours énormément plaisir. Elle était sur un petit nuage et les aurait bien enlacées jusqu’à les écraser mais elle voulait les conserver. Quelle secousse. Il avait donné de son temps pour cela. Et elle… comment lui répondre… Aimait-il le quidditch ? Quelles étaient ses lectures ? Sans doute les écrits sur l’époque antique moldue remplissaient-ils sa bibliothèque, le risque était trop grand de faire doublon. Une idée… la poésie le touchait peu à ce qu’elle avait compris. Aucune idée ne s’imposait naturellement. Sauf à lui écrire. Etait-ce son élément à elle ? Son monde ? Rien n’était moins sûr mais pour dire, elle se sentait plus apte en agissant ainsi qu’en parlant.

Il fallait dans l’instant répondre, comme pour mieux se tenir proche de lui. Plus rien d’autre ne comptait que de coucher sur parchemin ce qu’il devait savoir. L’instant solennel fut ponctué par le dressage de la table comme pour un repas de fête. Au centre le parchemin, à gauche, l’encrier, une plume bleue après hésitation. Circéia estima que sa plume noire faisait un peu morbide. Il fallait écrire en gaieté. Le chat fut nourri puis externalisé manu militari afin d’avoir la paix. Sur sa chaise, assise comme si c’était un examen majeur de son cursus, elle écrivit.


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Avait-t-elle conscience de la bourrasque que constituaient ces mots ? Elle était en fusion, aurait pu écrire des kilomètres de mots, qui auraient tout dilué. C’était beaucoup mieux ainsi.

Une observation minutieuse permettra de détecter qu’elle a mis du parfum peu avant de se mettre à écrire. Involontairement, le papier est à peine imbibé, soupçons de jasmin. De même, il ne peut échapper que ce hibou n’est pas écrit sur parchemin vert clair… surtout, il n’a pas de protection spéciale, sans doute veut-elle que ce document soit considéré comme un serment car en laissant le hibou demeurer, elle va contre toutes les précautions habituelles… mais certaines choses doivent être marquées au fer… mauve.

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14 mars 2021, 15:27
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PREMIER STAGE



LES MAUX HORRIBLES (4-2/3) : La dépendance



Lundi 5 mars 2046

Un hibou. J’avais reçu un hibou de Hjúki. Sa… décortication avait pris de nombreuses heures, ayant réclamé les moyens de mieux connaître son monde, il m’avait écrit sous forme abstraite. J’aime la poésie, c’est vrai. Et ses mots, sans doute moins bien agencés que les plus grands mais pouvais-je raisonnablement le lui reprocher, me touchaient autant que son premier envoi. Il me fallait une abnégation réelle non pour entrer dedans mais bien pour comprendre le sens majeur des idées. Il m’apparaissait clairement qu’il faisait passer des messages au-delà des couches superficielles des strophes. Mais je devais en être sûre avant de répondre. Pas question de commettre un impair. Ces jours-là auraient dû être essentiellement consacrés à la rédaction de mon parchemin évaluation. Mais la chose était depuis longtemps bouclée. Pensant devoir occuper mes journées à réviser, j’avais cru bon de différer bien des choses. Et me retrouvais avec, en plus d’un certain retard pris sur les affaires courantes, une série d’énigmes plus ou moins touffues à résoudre.

La première d’entre elles, la plus fameuse, consistait en le fait de savoir s’il m’invitait bel et bien à passer du temps dans sa maison familiale en Irlande. J’avais beau douter de la chose, le texte était explicite. Mon coeur, à la lecture analytique de sa proposition, avait explosé de joie et instantanément entamé la liste des démarches à effectuer pour bien se préparer. Il m’invitait chez lui… Hjúki Anastase invitait Circéia Alekhina à passer quelques jours avec lui. Toutes les tempêtes du monde ne me résisteraient plus jamais après une telle nouvelle. Mais il voulait être sûr que je ne prendrais pas de risque avec ma santé. Après ce que j’avais fait vivre au monde le samedi 20 Janvier 2046, et à lui en premier lieu, je ne pouvais lui donner tort. Mais je me rendis vite compte que je ne savais pas comment m’y rendre sans passer par la mer, moyen moldu des plus aléatoires et agitant, ni user de ma magie. La dépendance qui était la mienne s’avérait ici… impossible à résoudre. Je tournai en rond plusieurs jours sans trouver de solution pertinente. Voilà pourquoi je ne répondis pas de suite. Il fallait avoir du solide sans quoi il refuserait tout net, cela se sentait.
Pour Nikita, j’avais une idée et de toutes les difficultés, c’était la moindre. Un chat peut bien rester sur les toits quelques jours. Je n’aimais pas bien cette idée mais s’il le fallait…

- Bonjour Circéia.

- Madame Cunningham !

Depuis le début de ma quarantaine, je ne l’avais plus revue. Et que ce matin-là elle vienne en personne surprenait mes yeux et, je dois le dire, mon coeur. Sa sollicitude à mon endroit me faisait croire qu’elle pourrait peut-être…
Dix minutes après son entrée dans mon appartement, alors qu’elle s’apprêtait à partir après avoir déposé le travail du jour et quelques provisions, je lui tendis l’ébauche finale de mon parchemin en lui disant :

- Dans les très grandes lignes, il est prêt, si vous pensez judicieux de m’en faire un premier commentaire… et puis..

Je n’avais pas encore lâché l’objet qu’elle tenait pourtant déjà.

- J’ai une requête à vous faire.

Et d’expliquer mon souci de transport.

- Qu’est-ce que vous allez donc faire en Irlande ? Vous ne trouvez pas qu’il peut suffisamment ici ?

Je n’eus pas l’impression de rougir pourtant…

- Mmmm… une mission de la plus haute importance… je vois… Circéia, je ne vais quand même pas vous empêcher de fréquenter, vous pouvez compter sur moi.

Nous prîmes alors un bon quart d’heure pour mettre en place l’intendance qu’il faudrait le moment venu. Elle semblait y trouver un certain plaisir et si son empressement rappelait celui de Monsieur d’Arby, elle insuflait une chaleur que j’appréciais au plus haut point. A ceci près que certaines de ses expressions surannées avaient le don de m’énerver, comme s’il fallait absolument me ramener dans un univers obsolète. Et d’abord, nous ne nous fréquentions pas Hjúki et moi. Jusque-là, seul mon coeur en avait décidé ainsi ; malgré mes efforts, nous pouvions dire que l’affaire n’était pas encore totalement… conclue. A ce titre, elle ne devrait pas, le moment venu, faire de gaffes et je dus m’en prémunir.

- Hjúki n’est pas ce que vous croyez Madame Cunningham. C’est un ami très proche, sans plus…

Elle ne sembla pas convaincue du tout mais finit par lâcher :

- Ne vous en faites pas Circéia, je ne ferai pas les andouilles. Ce que vous allez faire là-bas ne me regarde pas. Mais apprenez à ne plus rougir quand on parle d’un garçon qui vous est cher parce que là, c’était…

- Il est gentil avec moi vous savez !?!

Son regard peu engageant me déplut, sans doute car je ne savais pas en comprendre le sens. Après l’incident de l’ascenseur avec cet homme bien trop entreprenant, après m’avoir suggéré de ne jamais me laisser faire, me signifiait-elle un autre danger de l’existence ? Je n’avais pas peur et savais ne rien devoir craindre de sa part. Seule la souffrance inhérente à la situation représentait un problème. Je devais l’admettre et vivait au mieux cet éloignement. En fait… non, je le supportais mal mais justement, nous allions nous revoir, je devais lui écrire et cette simple idée me donnait l’énergie de sourire aux éclats.

- Vous vous inquiétez pour moi, Madame, ça aussi cela me va droit au coeur.

Cette dépendance-là ne me pesait pas. J’avais trouvé en elle une personne en qui je savais pouvoir compter. Il ne me restait plus qu’à gérer au mieux le temps nous séparant de cette « expédition ». Une fois seule, je dressai ma table d’écriture selon un cérémonial bien rôdé.



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Le papier qu’elle utilise est encore une fois dans les tons lilas. Elle n’a pas tout dit, de peur de trop en faire. En aura-t-il l’impression ? Elle se retient, beaucoup. Et fera en sorte de ne pas l’étouffer durant ce séjour. Il faudra se comporter comme elle sait le faire, dignement, simplement. Et surtout naturellement. La question du couchage est cruciale. Elle ne va pas en Irlande pour cela, en est même à mille lieues, un jour peut-être mais pas si tôt, pas… brusquement. Ses tristes expériences lui ont amené la compréhension qu’il faut prendre le temps de s’aimer à deux avant de tout gâcher. Oubliant que cette question peut le froisser, avait-il une autre vision des choses, elle sent devoir poser ainsi les jalons...
Quand elle accroche le parchemin aux pattes de Klinke, elle commande à son hibou de rester en vol au-dessus de la rue le temps qu’elle lui fasse le dernier signe. Elle veut ainsi se donner l’impression de s’envoler avec lui. Vers Hjúki.
Plusieurs jours plus tard, elle rédige un autre hibou.

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Il est dans les convenances qu’on lui a apprises de toujours bien se comporter en société. Cela passe entre autres par ce genre de gestes, naturels de sa part. Elle a aussi prévu un petit présent, modeste car il ne faut jamais trop en faire. Enfin, lorsque ce parchemin sera lu, les yeux qui auront posé leur attention dessus verront s’élever un petit chardon scintillant, qui s’évanouira vite dans l’air, un chardon de la couleur de l’encre. Petite concession de Circéia à son vœu de ne pas user de magie ces temps-ci. Mais il est des obligations qui vous poussent aux entorses.

- Opa, grand-père de Hjúki Anastase, quelque part en Irlande. Et ne le donne à personne d’autre. C’est compris Klinke ?

En regardant son hibou familial s’envoler, l’étudiante a une pensée pour son ancienne professeure de Botanique, Madame Kwon. Elle avait une classe folle, l’élégance et la discrétion dont rêve Circéia. Si seulement elle avait pu être un peu jolie, pour lui ressembler vraiment.

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15 avr. 2021, 18:32
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L’école à la maison.


1er Avril 2046


Plus que jamais, les rps décrivant la vie de Circéa sont imbriqués. Pour comprendre ce qui suit, il faut lire ce rp, surtout les trois derniers messages. Nous sommes toujours dans l’histoire d’une année universitaire mais comme prévu, la vie adulte prend peu à peu le pas sur l’enfance. Et c’est cela que les leçons décrivent en cette année ISDM 2. En fait, les stages sont le coeur de son apprentissage en cette année de spécialisation. Considérons ce post comme une leçon, ainsi que la cosmétique propre de ce RP l’indique depuis le début.


l’inconvénient d’avoir des gens qui tiennent à vous réside dans leur attachement sans bornes à votre survie. Seuls les êtres capables de se mettre en danger pour vous détiennent les clés de votre amour. Et il fallait reconnaître à Terrence une quantité d’affection énorme pour son étudiante préférée. Il lui avait a sauvé la vie, l’avait soigné, préservant sa place à l’institut. Puis un stage, par des moyens qu’elle ne soupçonnait qu’à moitié. Et il avait encore téléguidé Eléonore. Celle-ci accepta parce qu’elle aussi tenait à lui. Un véritable réseau d’amour plus ou plus conscient entre tous ces gens. Au service d’une brillante jeune femme certes. Mais un peu encline à l’effronterie. Braver la vie sans cesse devenait lourd. Tueuse en série. Mais sans réussite pour le moment. Et avec son corps comme unique cible.

Elle gisait dans ce lit, d’un hôtel sans nom de Killarney, pittoresque bourgade moldue sise en Irlande, pas si loin que cela de chez Cibellius Forteruine. Mais surtout le lieu d’où elle avait préparé un assaut infructueux. Les forteresses humaines sont plus dures à prendre que les bâtisses faites en pierre, le statut de sorcière ne change rien à l’affaire.
Les deux soignants étaient déjà en scène à son arrivée. Et leur diagnostic, simple, n’était finalement pas si alarmant. Du repos, sans doute une aggravation visuelle des séquelles à terme. Cette femme-là ne se promènerait jamais jambes nues sur une plage, à moins de vouloir affoler les enfants et faire fuir tout prétendant., Mais pour le reste, Circéia s’en sortait plutôt honorablement. Le corps avait résisté. Aucun d’entre eux ne pouvait imaginer son refus total d’user de la magie durant des semaines. Et que la dizaine de sorts lancés cette nuit-là ponctionnait finalement des réserves intactes. Quand ils eurent fini les soins, ils les laissèrent, Terrence et elle, en recommandant du repos. Une semaine sans bouger. Et quelques cataplasmes magiques assez contraignants. Plus un soin est douloureux, plus on se remet vite. Croyance de grand-mère, comme s’il fallait forcément souffrir pour obtenir un résultat.
Allongée, le corps recouvert d’un drap blanc immaculé, elle ressemblait à une banshee, la peau encore plus blanche qu’à l’habitude. Et se cheveux éparpillés lui donnait l’air d’avoir hurlé toute la nuit durant, les électrisant à jamais. Ce fut elle qui prit la parole en premier. Et elle lui parla longuement. Se rendant compte qu’elle n’avait pas beaucoup de proches, il lui fut apaisant d’enfin se donner, sans rien avoir de valeur à échanger. Sauf les secrets d’une vie infirme.

Sans ordre, expliquant sa honte d’être partie alors que l’indélicatesse venait d’en face. Ce ne furent pas ses mots, elle choisit des termes cliniques, des mots prononcés avec froideur, retraçant son arrivée, ce qu’elle espérait, l’étrange bâtisse qui ne donnait rien d’elle, ce corps en fuite. Et elle retourna alors à Portobello, expliquant ce merveilleux week-end. « C’est pour la vie, je le sais ». Elle lui révéla tout de ses émotions, jusqu’à la honte de défaillir, par le corps et par l’esprit. Mais elle devait se faire respecter. La leçon apprise dans l’ascenseur, elle en avait retenu le sens ; ne jamais se laisser piétiner, dès la première fois. Et comme il lui avait dans l’instant semblé préférable de ne pas être impolie par les mots, elle avait choisi de prendre sur elle, d’assumer, une fois encore. Pour le protéger. Terrence vit dans tout cela la fougue de la jeunesse, son caractère entier et peut-être aussi un début d’entêtement. Mais il fallait d’abord penser à elle, qui n’allait pas bien malgré ces dires. Lui devait l’admettre, il était épris d’elle. Dans une relation confuse, qui n’avait rien de sexuel. Entre eux, il sentait la confiance, même après l’affaire du stage précédent qu’il n’avait pu sauver. A imaginer qu’elle n’ait plus confiance, il se disait que jamais elle ne se serait ainsi confiée. Il constituait le maillon parfait entre la famille et l’être aimé, celui à qui on peut dire tout et parfois sans retenue, l’être auprès duquel on ne sera jamais jugé à l’aune du sang. Ni celui étant l’objet d’une lutte de pouvoir millénaire au sein de ce qu’il fallait bien appeler l’étau du couple. Pygmalion… même pas. Il eut fallu trouver un nouveau terme. Car elle menait la danse, sans le savoir.
Et lui de comprendre qu’il faudrait du repos et une présence qu’il ne pouvait assurer. Le stage allait commencer dans une semaine, le 9 Avril. Impensable de la faire revenir à Edimbourg pour si peu de jours. Elle pouvait vraiment s’en passer tant elle dominait son sujet. En fait, seuls les stages avaient encore un intérêt pour Circéia. Et celui qu’elle venait de « trouver » lui permettrait d’explorer une autre facette des possibles. La recherche. Mais pour cela, il fallait un esprit libéré. Et dans son cas un corps retapé.

- Si tu l‘aimes il faut le lui dire…

Terrence avait posé sa main sur une joue froide. Le contraste entre les deux peaux marqua le passage dans un autre monde. Pour la première fois, lui venait de la tutoyer vraiment. Et pour la première fois, elle n’en avait pas été surprise. Ni choquée. Dans son univers, certaines conventions étaient de mise, le vouvoiement entre générations par exemple. Qu’il franchisse le pas signifiait qu’elle le pouvait en retour. Ce qu’elle se garderait de faire mais elle pouvait. Et cela changeait tout. Peut-être était-ce une manière de lui dire merci d’avoir eu la confiance de révéler des affaires si intimes. Mais il manoeuvrait aussi pour l’aider à se comprendre. Il ne savait pas tout.

- Je lui ai dit déjà... Et je crois que je lui fais peur.

Terrence comprit. Entre ce garçon et la femme existait une barrière. Elle se savait prête. Mais lui avait besoin de temps. Si l’on partait du principe qu’elle ne se trompait pas sur la réalité de ses sentiments d’homme.

- Tu as peut-être été trop vite ?


- … Peut-être...mais je suis sûre de lui.


D’elle, cela allait sans dire, à l’évidence. Le doyen avait perçu depuis longtemps qu’on ne pouvait lui arracher une idée de la tête quand il s’agissait d’affaires privées. Pour des histoires de jurisprudence ou de droit magiques, elle écoutait encore. Mais sinon…

- Il faut t’armer de patience. Et penser au travail.

D’expliquer alors ce qu’il allait déclarer à l’administration de l’institut. Et comment il voyait la semaine. Ses recommandations quant à l’abstinence magique, il ne pouvait savoir que c’était tout sauf un problème. Elle avait juste besoin de s’organiser. Les vêtements, le logement, Nikita… A force d’y réfléchir, il décida de lui adjoindre un employé de l’institut, une personne de confiance. Et qui ne lui ferait aucun mal assurément. L’étudiante accepta en échange de la promesse de tout payer. Elle en avait les moyens, d’autant que ses dépenses habituelles n’avaient rien d’extravagant. Tout semblait se mettre en place. Mais Terrence sentait bien les pensées tournoyer dans ce cerveau incroyable, des volutes sournoisement destinées à vous vriller l’esprit.

- … Tu n’es pas encore guérie tu sais !?!

Ils étaient si proches. Sentant une vive inquiétude en lui, elle ne put résister. Lui enlaçant le corps, elle le serra, fortement. Longuement. Une affection oubliée, à force de vivre seule. L’émoi ne ressemblait pas à Portobello mais elle se rendait compte de l’importance de cet homme dans son existence. Elle ne pouvait décemment pas injurier la vie, ce réconfort n’avait rien d’un calcul. En cet instant, Circéia acceptait son aide, son amour aux formes à définir. Et se rendait compte de sa bêtise à voir en lui la raison de son éviction du meilleur stage possible. Désormais, elle le considérait comme un père de substitution. Sans les liens abjects d’un sang impur.

- Merci Monsieur.

Jamais elle ne pourrait le tutoyer mais le lui dire de si près valait toutes les audaces.

- Je serai sage, c’est promis. Et patiente.

Il ne pouvait se douter qu’elle pensait surtout au jour où elle recevrait un signe de Hjúki. Ce jour viendrait, fatalement. Elle n'en doutait pas un instant.

Edité pour modifier un embu
Dernière modification par Circéia Alekhina le 20 avr. 2021, 19:58, modifié 1 fois.

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
Vivre sans faire de mal à personne qu'à moi-même...

17 avr. 2021, 20:57
 ISDM  Dossier VV-2045-1/29-CSA-1  solo 
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DEUXIEME STAGE


LE GOÛT DU TRAVAIL BIEN FAIT (1/4) : Dégrossir


Lundi 9 Avril 2046, and the very next days


Résumer la Grande Bretagne à un archipel humide, où les jours sans aucune pluie n’existent pas est un mensonge. La diversité climatique est nette et une semaine enfermée dans sa chambre d’hôtel lui avait donné une idée, certes abstraite, de ce qui l’attendait. Aussi avait-elle pris soin de faire l’acquisition d’un duffle-coat typique, au sens où les couleurs étaient aussi vertes que le trèfle sur les maillots de leur équipe de quidditch. Avec des attaches Wengé, le prix n’importait pas, en revanche, arriver le premier jour avec ne correspondait pas du tout à son habitude. Le genre petite fille qui sort de son bois pour la première fois, comme on va au bal avec sa robe de baptême… Avait-elle le choix ? Personne ne lui fit de remarque, dans ces lieux, elle apprendrait très vite deux choses ; on ne juge pas les gens à leur apparence, et souvent les plus brillants sont les plus mal fagotés. Surtout, nos pensées sombres sur autrui, on les garde pour soi, comme les idées les plus révolutionnaires. On fait de la recherche, en équipe. Mais au final, c’est chacun pour soi.
Elle ne mit pas longtemps à percevoir cette ambiance. Si l’étudiante s’en moquait, elle prenait garde. En premier lieu son sexe même, pour la première fois, semblait poser problème. La seule femme dans cette aréopage de sorciers, jeune. Et parmi ces gens de talent, le sien propre n’impressionnait plus personne. Très vite elle se rendit compte qu’il lui faudrait faire ses preuves. Et pour une fois, l’intellect ne suffirait pas. La magie, pure, l’intuition...le neuvième sens, au-delà de la manière de travailler ensemble, plus important que l’extra-sensoriel… Aux origines. Ce que certains sorciers cherchent en vain, en ayant conscience de ce qu’ils font. Ce que d’autres, artistes, croient comprendre comme un retour aux sources. L’expression qui permet la découverte, la cristallisation.

D’abord elle observa, le pire eut été de poser ses valises et donner l’impression de pouvoir tout chambouler par sa seule présence. Un petit rat de l’opéra parmi les étoiles. Sans l’infantilisation que Poudlard et les autres lieux d’apprentissage imposent aux petits. Par chance, elle n’était pas la seule stagiaire, un jeune sorcier, qui avait été choisi sur des critères plus académiques au sens de ce que l’étude notariale attendait, lui faisait face dans un petit bureau du dernier étage. Une femme prometteuse dans le domaine juridique magique et un créatif hyper doué en magie pure ; métamorphose, potions, sortilèges. Et une discipline assez coriace, non enseignée à Poudlard, théoriquement simple à comprendre mais dont les conséquences, liées à ses effets, pouvaient avoir des résonances discutables, au regard de la loi, même à l’époque de ministres de la magie ouverts d’esprit, c’est dire. Alexandre Cardini, aux yeux bleus méditerranéens, descendant d’un illusionniste réputé, connu des moldus pour ses tours incroyables… une façon assez peu orthodoxe de gagner sa vie mais après tout, pourquoi pas. Dès le premier jour, il l’impressionna par sa rapidité d’analyse… et de calcul. On est toujours fasciné par les gens dont les talents nous sont étrangers. Tandis qu’elle s’escrimait à définir la stratégie optimale pour classer, lui s’en tenait à faire coïncider au mieux les choses pour que les sortilèges mis en place puissent fonctionner ensemble sans conflit. Une mécanique assez diabolique.
Chronologique, alphabétique, géographique, nominatif, thématique… rien ne lui convenait vraiment, Circéia trouvait systématiquement un moment où les choses coinçaient ; le plus difficile à gérer tenait en l’embouteillage, survenant toujours à un moment ou un endroit donné. Les années de crise, les noms les plus répandus, les lieux majeurs du monde magique...il lui semblait qu’une classification était condamnée à exploser par l’apparition d’une tumeur à une étape du raisonnement. C’était de la pure logique et il lui fallait trouver un moyen intellectuel d’assujettir la magie à l’intuitif d’une classification espérée lumineuse. L’idée de combiner les possibles avait ses faveurs. Mais il fallait trouver le bon dosage. Et élaborer un système simple à expliquer relevait du primordial. Circéia suait sang et eau et dans le même temps, son collègue de bureau marchait sur cette eau. Les étudiants précédents avaient bien laissé quelques pistes intéressantes mais aucune ne donnait de résultat satisfaisant à ses yeux. D’ailleurs, si de nouveaux étudiants chercheurs étaient sollicités, la raison tenait en cette évidence, personne n’avait rien pondu de sensationnel pour le moment…
Ils étaient assistés pour les tâches subalternes, la manutention surtout, par un vieil homme, la cinquantaine passée, Tarkan Heaslip, un irlandais pur jus, taciturne au premier abord. Elle apprendrait vite qu’en fait l’homme était d’une extrême réserve et elle en connaissait un rayon sur ce plan... Si d’un côté, elle était subjuguée, et parfois agacée par le français doté de l’arrogance typique des gens de ce pays, elle n’en oubliait pas l’arrière, le soutien. Tarkan, qui plusieurs fois avait apporté une aide opportune.

- Simplifiez les calculs.

Lors d’une fin de matinée passée à modéliser une fractale en un schéma « magique », elle cédait au découragement tant elle ne comprenait rien aux propos d’Alexandre. Et Tarkan d’ajouter, sans que le français ne capte rien, une fois encore…

- Contentez-vous d’imaginer le résultat que vous espérez… répondez-lui Fn-1 si Fn-2.

Circéia ayant bonne mémoire comprit le soir même. Tarkan était brillant, et si elle n’avait jamais vu sa baguette, elle savait désormais pouvoir compter sur lui.

(Vers l'herméneutique, 1/5)
Dernière modification par Circéia Alekhina le 05 mai 2021, 22:33, modifié 3 fois.

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
Vivre sans faire de mal à personne qu'à moi-même...