Arc 0: Plusieurs nuances de soi

En route vers Gleann Cholm Cille, Irlande

02 juillet 2044

Elizabeth Merrow et Lyam Fitzgerald

PDV Elizabeth

Ils étaient dans la voiture de M. et Mme. Merrow. Excitée et stressée à l'idée de passer un mois en compagnie de ses grands parents et de son meilleur ami, Lyam Fitzgerald, Elizabeth dessinait, à l'aide de sa mémoire, la ferme de ses grands-parents. Son petit frère était aussi là, mais ne resterait que jusqu'au moment où ses parents partirait, c'est à dire le lendemain. Toute la famille Merrow était invitée chez les grands parents, pour venir parler et rire ensemble. À ses côtés, Lyam semblait nerveux: sa main gauche tremblait légèrement, et il regardait le ciel d'un air vide. Elle lui donna un coup de coude pour le ramener à la réalité, et retourna à son dessin. Ses grands-parents aimaient beaucoup les animaux "normaux", et étaient éleveurs de dragons, quelques années plus tôt. La jeune fille avait hâte de revoir son oncle et sa tante, mais plus particulièrement son cousin, Trystan Tittensor, qui était à Poudlard en quatrième année à Serpentard. Elle avait un lien très fort avec son aîné, qui, à chaque fois qu'ils avaient l'occasion de parler, lui racontait sa vie à Poudlard. Ayant fêtée ses dix ans cette année, la jeune Merrow avait peur de ne pas aller à Poudlard, et d'être une Cracmolle: elle devait entrer à Poudlard en 2045, et la rentrée de septembre approchait à grand pas; aucune manifestation magique ne lui était venu en 10 ans. Son père l'avait rassuré en lui disant que ça allait lui arriver et qu'elle ne devait pas s'inquiéter. Mais au fond d'elle, Elizabeth savait pertinemment qu'elle avait encore un an pour qu'une manifestation magique lui vienne, et que son père s'inquiétait peu à peu. Sa mère... Bonne question. Était-elle au moins au courant qu'elle avait une fille ? La fillette s'arrêta de dessiner et regarda le paysage d'un air vide: elle imaginait toutes les réactions possibles et inimaginable que son père pouvait avoir. Pendant sa séance d'introspection, elle sentit à sa droite, son petit frère Steven s'agitter:
- On arrive bientôt ? J'en ai marre de rester assis...
Sa mère, au nom de Meghan Merrow, se retourna et lui sourit légèrement:
- Non, Steven, il nous reste encore une bonne heure de route. Tu n'as qu'à dessiner ou dormir en attendant.
Steven, c'était la prunelle de ses yeux. Elle le chouchoutait à la moindre occasion. Bien sûr, la jeune fille était heureuse que son petit frère reçoive autant d'amour... mais pourquoi pas elle au même âge ?
- Tu as su patienté pendant 10h sans te plaindre entre Londres et le port. ajouta Jack Merrow tout en regardant la route. Une heure devrait être un jeu d'enfant pour toi.
- Mais on avait passé plus de la moitié du trajet sur un bateau, répliqua Steven en s'agitant de plus en plus. J'ai mal aux fesses, je suis resté trop longtemps assis.
Elizabeth regarda son petit frère bouger sur son siège. Elle ne disait rien, elle ne voulait surtout pas se mêler aux crises de son petit frère. Elle retourna à son dessin, tout en essayant de ne pas se prendre de coup de coude de la part de Lyam. Le voyage n'était pas prêt de finir maintenant.

PDV Lyam

Il regardait le ciel d'un air vide. Il repensait encore à ses parents, désormais séparés. Il se souvenait encore du jour où son père et sa mère lui avaient annoncé leur séparation. Il avait également souvenance du jour où ses grands frères étaient venu lui tenir compagnie en sortant avec lui dans les rues de Londres, pour lui faire changer d'air, mais à l'intérieur du jeune garçon, il était brisé. Il ne savait pas comment réagir ni quoi dire. Pendant qu'il réfléchissait, il sentit un coup le faire revenir à l'instant présent. C'était Elizabeth. Elle continuait de dessiner une sorte de grande maison/ferme, tout en regardant autour d'elle. Lyam observa son dessin quelque minutes, et décida lui même de prendre une feuille, et d'écrire, il ne savait pas dessiner, tout ce qu'il ressentait pour se libérer:
Haine
Colère
Tristesse
Choque
Incompréhension
Soulagement ?

À la vue de ce dernier mot, il se sentit tourmenté: comment pouvait-il être soulagé de la séparation de ses parents ? Il regarda la feuille, puis la froissa et la jeta au fond de son sac: il était déjà assez embrouillé comme ça, il ne voulait pas se poser plus de questions sur lui, surtout qu'il n'avait pas les réponses. Il entendit le petit frère de sa meilleure amie, Steven, commencer à se plaindre et à bouger. Il écouta la discussion entre parents et fils, sans dire un mot, tout comme Elizabeth, qui observait la discussion sans rien dire non plus. Pour essayer de détendre l'atmosphère, Lyam se racla la gorge, et se tourna vers le plus jeune des Merrow:
- Tu sais Steven, tu n'es pas obligé de bouger pour pouvoir jouer et t'échapper dans un autre monde.
Le petit garçon se tourna vers Lyam, en le regardant intrigué:
- Oh c'est vrai ? Comment on fait ? Je veux partir de cette vieille voiture toute pourrite ! dit-il en donnant des coups de poings dans le vide.
- Un autre vocabulaire s'il te plaît, prévint M. Merrow en regardant dans le miroir de la voiture pour essayer d'attraper le regard de son fils, je ne veux pas de mal poli dans ma famille.
- Pardon papa, répondit Steven en grimaçant.
Il se tourna vers Lyam, et lui dit:
- C'est quoi la technique pour sortir de la voiture sans bouger ?
Lyam le regarda en souriant et dit:
- C'est très simple: ferme les yeux, et pense à un monde dans lequel tu voudrais être actuellement.
- C'est bon !
- Maintenant, décrit moi le monde pour que je puisse moi aussi venir, si bien sûr tu me l'autorise. répondit le jeune Fitzgerald en fermant les yeux.
- Alors... Je suis sur un bateau ! décrit Steven en souriant. Je suis un pirate et également le capitaine du navire. J'ai une carte aux trésors dans mes mains.
- Très bien je te vois ! Je suis aussi sur le bateau !
- Mais je ne te vois pas... dit le jeune capitaine d'une voix faible.
Les yeux toujours fermés, Lyam entendit Elizabeth marmonner:
- Tu es le maître de ton monde imaginaire, comme tout le monde l'est pour le leur. À toi d'être le capitaine de ton subconscient...
Le jeune garçon répondit:
- Alors attends... Je suis le maître... Oui je te vois ! Je suis devant le mât!
Le jeune Fitzgerald sourit faiblement: il réussit au moins à détendre la situation pour quelques minutes.

PDV Lyam

Ils étaient enfin arrivés. Passé plus de 10 heures assis sur un siège automobile, le jeune garçon avait mal à la colonne vertébrale ainsi qu'au bas du dos. Il sortit de la voiture, tout courbaturé, et essaya de s'étirer sans pousser de cris de douleurs. Elizabeth sortit également de la voiture en marmonnat:
- Je déteste la voiture... Mon pauvre dos va souffrir pendant pas mal de temps, je le sens...
- Au lieu de te plaindre, viens récupérer tes valises, coupa M. Merrow en sortant les valises du coffre. Elles ne vont pas s'envoler toutes seules jusqu'à ta chambre.
Lyam récupéra également ses bagages et se tourna vers l'énorme maison qui dominait l'ensemble du paysage: elle devait avoir au moins cinq étages, et des dizaines de pièces. Autour d'elle, s'étendait une énorme étendue d'herbe, et en face, une grande forêt sombre qui attirait le jeune garçon. Lyam la contempla jusqu'à ce qu'il sentit se faire tirer en arrière:
- Viens. dit Elizabeth en tirant sur la manche du jeune Fitzgerald. On va d'abord saluer les anciens, et ensuite je te présenterai la maison qui est un véritable labyrinthe.
Il la suivit jusqu'au pas de la porte, et remarqua qu'une dizaine de variétés de fleurs étaient plantées sur les côtés du chemin qui menait à l'entrée de la demeure: orchidées, tulipes, roses, Night-blooming cereus, il y en avait pour tout les goûts.
- C'est fou toutes ces variétés de plantes, marmonna Lyam en les regardant attentivement une par une. Je n'aurai jamais cru en voir autant dans un même endroit, à part au musée...
- Notre magnifique collection de plantes t'impressionne ? Cela me touche beaucoup. Moi aussi je les admire chaque matin en me levant.
Une voix inconnue parla à Lyam derrière son dos. Il se retourna en sursautant, et vit un homme d'un certaine âge regarder le jardin Merrow d'un air vide.
- Papi ! cria Steven en sautant sur l'homme, désormais connu sous l'identité du grand-père. Comment tu as fait pour venir aussi vite ? On t'a pas vu arriver...
Lyam détourna le regard vers son amie, qui était tout aussi surprise que lui. Elle s'avança vers le jeune garçon et lui chuchota:
- Il nous fait toujours le coup... C'est franchement bizarre, et ça me met très mal à l'aise...
Le jeune garçon acquiesça, toujours choqué de l'apparition soudaine du grand-père. Elizabeth le saluer de loin, comme si elle ne voulait pas s'approcher de lui, et quand vint le tour de Lyam, le jeune Fitzgerald s'inclina de 45° et dit:
- Bonjour à vous, M. Merrow. Je me nomme Lyam Fitzgerald et je suis enchanté de faire votre connaissance. Je souhaitais également vous remerciez d'avance, pour m'accueillir autant de temps.
Le vieil homme regarda attentivement Elizabeth avant de se tourner vers le garçon en souriant:
- Relève toi mon cher ami ! Heureux de t'accueillir dans notre si belle demeure ! Bienvenue à Gleann Cholm Cille !

À partir de ce moment là, tout se déroula très vite. Le jeune garçon ne se rappelait même plus de ce qu'il s'était passé entre le moment où il avait salué le grand père, et le moment où il était dans sa chambre. Il s'allongea sur son lit et soupira:
- Qu'est ce que je fiche ici... Je comprends rien à la situation... si ça se trouve, ce n'est même pas réel ?

PDV Elizabeth

À peine arrivée, la jeune fille sortit de la voiture avec un grand mal de dos, et lorsqu'elle vit son grand père, elle se sentit aspirer vers l'arrière, dans un endroit qui n'était pas Gleann Cholm Cille...

PDV Sunteogawu

Elle cligna plusieurs fois des yeux pour comprendre la situation. "Ah... lui.". "Lui" était le grand père de la jeune Merrow. Celui-ci était tout sauf un bon grand père. Sunteogawu le salua de loin, il était hors de question qu'elle s'approche de lui, il fallait rester sur ses gardes. Elle expliqua juste avant à Lyam qu'elle n'aimait pas le grand-père, ou du moins le disait de façon implicite. Elle faisait tout ce qu'Elizabeth ferait à sa place, le but ? Ne pas éveiller le moindre soupçon.

Tout comme Lyam, elle ne vit pas le temps passé, et ses souvenirs du reste de la journée étaient brouillés. C'était mieux ainsi. Elle avait vu trop de monde en si peu de temps. Sunteogawu n'avait pas peur du monde, au contraire, cela l'avait juste un peu fatiguée. Étant consciente qu'elle ne dormirait pas tranquillement cette nuit-là, elle se décida d'abord d'aller dans la chambre des parents d'Elizabeth, là bas elle trouverait Jack. Mais elle se rappelait de Meghan, et choisit de dormir dans la chambre de Lyam. Elle sortit dans le couloir et courut à toute vitesse vers la chambre du deuxième étage (elle était au troisième). Arrivée à destination, elle ne toqua pas, ouvrit grand la porte puis la ferma à clé. Elle se tourna vers le jeune garçon qui était dans son lit avant de lui dire:
- Impossible pour nous... pour moi de dormir seule pendant les vacances. Je reste dans ta chambre que tu le veuilles ou non.

PDV Lyam

Son amie fit interruption dans sa chambre sans même frapper à la porte. Elle lui expliqua qu'elle ne pouvait pas dormir seule pendant ces vacances, et qu'elle dormirait ici qu'il le veuille ou non. Lyam s'assit et l'observa en se grattant la nuque:
- Très bien... mais qu'est ce qu'ils diront s'ils nous voient dans la même chambre ? Je ne suis pas sûr que ton père approuverait...
Elizabeth réagit bizarrement. Au lieu de faire les cent pas et de réfléchir à un plan B, elle s'installa près de lui avant de lui dire:
- Boarf... M'en fiche, qu'ils pensent ce qu'ils veulent, j'veux juste pas que le vieux tourne en rond devant la porte de ma chambre.
Lyam fronça les sourcils et lui demanda:
- Le "vieux" ? Tu parles de ton grand-père ? Qu'est ce qu'il a ?
La jeune Merrow détourna les yeux vers la porte, comme pour vérifier si quelqu'un les écoutaient avant de chuchoter:
- Il est très très étrange... et me fait peur... j'ai mes raisons que je n'exposerai pas ici et surtout pas maintenant, mais le fait que tu me gardes dans ta chambre me sauvera la vie.
Le jeune Fitzgerald la regarda, perdu, avant de soupirer:
- Comme tu le souhaites... D'ailleurs, il me semble qu'il ne reste actuellement que tes parents, tes deux grands-parents et ton petit frère... tout le monde est déjà parti...
La fillette le regarda, les yeux pétillants.
- Qu'est ce qu'il y a... pourquoi est ce que tu me regardes comme ça...
- Il y a un endroit que je n'ai jamais visité, autant le faire MAINTENANT !
Changement brusque de la part de son amie. Décidément, le garçon était totalement perdu.

PDV Sunteogawu

Après avoir expliquer la situation très brièvement à Lyam, ce dernier lui expliqua qu'il ne restait personnel dans la maison. Enfin presque personne. Cela signifiait donc champ libre... Et ce qui signifia...
Sunteogawu se sentit réduire à rôle de spectateur dès que la pensée de "champ libre" lui traversa l'esprit.

PDV Iratus

Personne dans la maison. Pourquoi ne pas l'explorer ? Ses yeux pétillaient et observaient Lyam. Ce dernier lui demanda pourquoi est ce qu'elle l'observait de cette manière, et il répondit:
- Il y a un endroit que je n'ai jamais visité, autant le faire MAINTENANT !
Il se leva et s'approcha de la porte de la chambre. Il entendit des pas dans le couloir et se retourna vers le jeune Fitzgerald avant de lui chuchoter:
- J'entends quelqu'un dans le couloir... prépare une couchette pour qu'on puisse faire semblant de dormir... Il faut attendre environ 01h du matin pour que tout le monde dorme.
Le garçon s'exécuta et Iratus resta devant la porte, à écouter les pas. Quelqu'un approchait de la chambre des deux enfants. Il sauta dans son "lit" et se cacha sous sa couette. Il entendit quelqu'un essayait d'ouvrir la porte, sans résultat: cette dernière était fermée à clé. L'inconnu toqua et dit:
- Lyam ? Est ce qu'Elizabeth est avec toi ? Je ne l'ai pas trouvé dans sa chambre.
C'était le grand-père de la jeune fille. Iratus sortit la tête de sa couette et murmura à son ami:
- Tu lui dis que je me suis endormie ici, et que tu peux pas ouvrir la porte comme je dors.
- Elle s'est endormie dans ma chambre et je ne peux pas ouvrir la porte.
Ils entendirent le grand-père ruminer derrière la porte et lui répondre:
- Pourquoi tu ne peux pas ouvrir la porte ? Je peux toujours l'emmener dans sa chambre.
- Pas la peine, dit le jeune garçon en observant Iratus. Elle dort dans mon lit et je ne suis pas fatigué. Autant la laisser se reposer.
Iratus remercia Lyam du regard et se tourna vers la porte:
- Très bien... dormez bien alors...
Heave Merrow avait dit ça avec une pointe de colère dans sa voix. Lorsqu'il quitta l'étage, Iratus soupira:
- Il nous a enfin lâché le vieux... À nous l'exploration de la maison !

PDV Lyam

Il ne comprenait pas grand chose de la situation, mais il ne préférait pas poser de question à son amie. Il n'hésita cependant pas à lui demander:
- De quelle pièce tu veux parler ?
- Le grenier !
Bien qu'ils se trouvaient dans les étages supérieurs, Lyam ne trouvait pas l'idée si excellente que cela: et si quelqu'un les attrapaient ? Surtout si c'était le grand-père de la fillette... Il frissonna rien qu'à cette idée.
- Je ne pense pas qu'on devrait faire ça... marmonna-t-il en se tordant les poignets. Déjà que ton grand-père n'était pas très content tout à l'heure... Je ne veux pas lui faire de mauvaise impression...
- T'inquiète ! répondit Elizabeth en lui tapotant l'épaule. Au pire on pourra dit que t'es somnambule et que je cherchai à te faire retourner dans ta chambre. Ou un truc comme ça. Je trouverai une bonne solution, tu seras pas puni t'en fais pas.
Lyam secoua la tête: ce n'était pas l'excuse qui allait améliorer la vision des adultes sur le garçon. Il ne voulait pas causer de problèmes et vu comment la fillette se comportait, ce n'était pas gagné. Il rétorqua:
- Peut-être bien, mais je n'ai jamais informé tes parents que j'étais somnambule !
- Je dirai que je savais pas et que toi non plus. Ou que c'est des crises irrégulières et rares qui devaient pas survenir maintenant.
- Mais ta maman est médecin ! Elle saura qu'on ment !
- Mais on tombera pas sur elle. Elle dort, au pire mon grand père ou ma grand mère. Mais ma grand mère est géniale y a pas de soucis à se faire.
- Mais Eliza...
- Tu t'inquiète trop, le coupa-t-elle. Détends toi, on s'en fiche du vieux, au pire des cas s'il t'aimes pas c'est pas grave, moi je l'aime pas.
Lyam soupira en se frottant les yeux: il avait parfois l'impression de parler à une personne totalement différente. Là elle était déraisonnable et fleurtait bien trop avec le danger contrairement à d'habitude. Mais c'était dans son quotidien, il ne s'en plaignait pas. Pendant qu'il réfléchissait à une raison pour lui faire changer d'avis, Elizabeth ouvrit lentement la porte de sa chambre et sortit sur la pointe des pieds.
- Punaise, souffla le garçon. C'est pas possible.
Il marcha rapidement mais discrètement vers son amie et sortit la tête de sa chambre dans sa direction pour chuchoter furieusement:
- Eliza ! Eliza reviens ! Fais pas ça, ça sent pas bon ! Eliza pssst !
Mais elle se contenta de faire des signes pour lui dire de venir, et continua sa progression vers les escaliers qui menaient à l'étage supérieur. Lyam serra les dents et ne savait que faire: la suivre ou s'enfermer dans sa chambre en évitant les problèmes ? S'il choisissait la première possibilité, il allait se prendre les foudres des adultes. Sinon c'était celles de la fillette. Lesquelles étaient préférables ? Pendant qu'il réfléchissait, sur le pas de la porte, il entendit un râclement de gorge venir de sa droite. Elizabeth venait de se pétrifier lâchant un "zut" et Lyam tourna lentement la tête en direction de la personne qui venait de les surprendre. Il vit Jack Merrow, adossé au mur, dans un pyjama/chemise impeccable, tout comme ses cheveux, qui observait les deux enfants avec un visage impassible. Lyam baissa la tête honteux, et Elizabeth fit demi-tour à ses côtés. Le père de famille s'avança vers eux, et leur fit signe d'entrer dans la chambre. Ils s'exécutèrent silencieux, et restèrent debout près du lit. Jack entra et ferma la porte derrière lui avant de se tourner vers eux et de leur dire :
- Il est minuit passé et vous êtes toujours debout. Qui plus est, dans la même chambre et à priori jeune fille tu voulais t'amuser à, je suppose, explorer le grenier. Je me trompe ?
Lyam trouvait le père d'Elizabeth charismatique et charmant, mais également dur et cartésien. Le garçon hocha la tête pour confirmer les dires de l'homme, et la fillette se contenta de se pincer la joue gauche et de se mordre les lèvres.
- Ta joue jeune fille, remarqua le père, toujours aussi impassible.
Elle baissa sa main rapidement et la cacha derrière son dos. Lyam ne savait pas à quoi elle pensait, mais il était content d'être tomber sur son père. Il l'appréciait beaucoup et avait empêché sa fille de commettre une bêtise. Lyam ne put s'empêcher de bailler et le cacha du mieux qu'il peut: il n'était pas habitué à être debout à une telle heure, mais Jack allait croire qu'il s'ennuyait. Cependant, le père de famille lança, en quittant la pièce:
- Allez vous couchez, on en parlera demain.