Mary sortie du Poudlard Express d'un pas pressé. Elle dit rapidement au-revoir à ses amies et à Hannah avant de franchir la barrière magique. Ses parents étaient là avec un grand sourire. Elle leur sauta dans les bras. Ça faisait tellement du bien de pouvoir être de nouveau près d'eux. Mary adorait Poudlard mais l'éloignement avec ses parents était toujours compliqué. Elle serra sa mère dans ses bras le plus fort qu'elle pouvait profitant de cette instant avec ses parents qui était si rare. Entre ses bras elle trouva sa mère toute petite et toute fine. Elle avait l'air fragile. Mary se redressa et l'observa : ses yeux étaient rouges et des profondes cernes encadraient ses yeux. Son père non plus n'avait pas l'air bien. Mary ne dit rien et monta dans la voiture direction la maison. A son plus grand étonnement ils allèrent ensemble dans la maison de sa mère au lieu de la déposer et de retourner chez son père. C'est comme ça qu'ils faisaient habituellement.

Mary ne dit rien et les suivis sagement jusqu'au salon. Ici Mary enleva son manteau et observa ses géniteurs. Il y avait clairement un problème. Sa mère fuillait son regard et son père qui avait l'air si fort d'habitude semblait tout petit et apeuré. Puis il s'assit sur le canapé et tapota la place à côté de lui pour indiquer à Mary de venir y prendre place. Sans un mot elle s'approcha et lui obéit. La tension dans la pièce était palpable et la jeune fille avait envie de fuir. Quelque chose n'allait pas et elle n'avait pas envie de savoir quoi. Elle préférait partir et ignorer. C'est si simple d'ignorer, faire semblant de ne pas voir la douleur. Mais ce n'était pas possible. Son ventre était tordu par l'appréhension et elle attendait comme on attend le verdict d'un juge : dans la peur et l'impatience.

Son père ouvrit la bouche, la referma, puis la rouvrit à nouveau :

- Mary...

Il semblait hésiter, chercher ses mots pour que le nouvelle soit moins dure sûrement.

- Ta mère est malade...

Ce n'est pas grave ? Plein de gens sont malades. Mary était aussi tombée très malade un jour elle avait dû rester au lit pendant une semaine ! Mais pourquoi ils étaient si inquiets si elle était juste malade ?

- C'est grave, un cancer du poumon... Elle va recevoir un traitement et habiter à l'hôpital pour quelques temps.

Ce mot résonna en boucle dans sa tête : cancer. Ce genre de chose ça arrivait aux autres. À ceux qui fument et qui ont une mauvaise hygiène de vie. Pas à sa mère. Une boule se forma dans sa gorge l'empêchant de parler. Ses yeux commencèrent à piquer et elle sera les poings et la mâchoire pour éviter de pleurer. Non ce n'était pas possible elle le refusait. Sa mère allait bien. Elle l'avait vu aux dernières vacances et elle allait très bien ! Il mentait. Son père voulut la prendre dans ses bras mais Mary le repoussa avec violence avant de se mettre debout :

- Non ! Tu ment ce n'est pas vrai ! Maman va très bien ! TU MENT !

Sa mère restait debout dans un coin de la pièce. Mary lui jeta un regard pour tenter d'obtenir son soutien mais elle ne bougea pas. Son père la regarda avec pitié et se leva pour tenter de la raisonner :

- Je sais que c'est dur mais...

- NON !! Mary avait hurlée cette fois.

Les larmes dévalaient ses joues et elle les essuya d'un geste vif. Puis elle se retourna ouvrir la porte et couru le plus loin possible de la maison, des problèmes. Plus rien n'a d'importance désormais. Mary courut à en perdre le souffle simplement pour se sentir vivante. Ses jambes la guidait au travers des rues de Warfield sans que son cerveau prenne conscience de l'endroit où elle se trouvait. Puis à bout de souffle elle s'écroula sur le sol dans l'herbe humide. Son souffle se dissipait en un nuage de fumée dans l'air ambiant. Il ne faisait que quelques degrés et pourtant Mary ne sentait pas le froid qui prenait peu à peu place dans son corps. Elle ne sentait en fait rien d'autre qu'un trou béant à la place de son cœur. Les larmes continuaient de dévaler ses joues comme une cascade impossible à arrêter.

Au bout d'un moment Mary lèva la tête pour voir où elle se trouvait et elle se figa. Elle se trouvait dans le parc. Celui ou il l'a abandonné. Avec un peu de recul sa situation est comique : il y a tous juste un ans elle se trouvait au même endroit et dans le même état de tristesse. Pourtant Mary ne riait pas elle avait juste envie de se rouler par terre en hurlant. Ça fait si mal. Pourquoi ça lui arrivait à elle ? Sa mère avait toujours été en bonne santé, elle n'avait jamais fumée et faisait du sport. C'était injuste. Si jamais elle venait à... Rien que d'imaginer cette possibilité son cœur se serra un peu plus. Non elle ne pouvait, elle ne DEVAIT pas mourir. La peur repris place. La peur de perdre un être aussi cher à son cœur.

Mary se roula en boule pour se retrouver un position fœtal. Sa joue toucha l'herbe froide et elle était désormais trempée mais ça n'avait pas d'importance. Un long gémissement sortie de sa bouche comme une ultime plainte et les larmes continuaient leur chemin. Elle resta longtemps ici allongée dans l'herbe avant que ses parents la retrouve. Ils ne l'avais pas fâché, ça n'aurait servi à rien. Ils avaient juste ramené Mary à la maison et commencé une longue discussion pour tenter de calmer la tempête qui secouait la jeune fille. Mais rien y fit elle restait toujours aussi triste et perdue. Le lendemain sa mère devait partir à l'hôpital elle avait déjà fait ses bagages. Mary se promis de la suivre partout et de rester à ses côtés.

J'ai si mal

Une semaine était passée. Une semaine de tristesse, de larmes et de cris. Sa mère avait entamé ce que les médecins appelaient une "chimiothérapie". Pour la soigner.
Mary ne les aiment pas, les médecins. Ils lui parlent comme on parle aux enfants qui ne comprennent rien. Mais elle comprend. Et il est bien là le problème. Elle comprend tout. Elle sait que sa mère peut mourir. Elle sait que ça peut arriver subitement. Elle sait également qu'elle souffre.

Elle était à l'hôpital le jour de Noël pour faire des examens afin de préparer son traitement. Désormais elle était revenue à la maison. Son père venait les voir quasiment tous les jours pour les aider. Ça gênait Alice, Mary le voyais bien mais elle ne disait rien.

La jeune fille arriva dans le salon et s'approcha de sa mère et attendie que celle-ci dise quelque chose. Au bout d'un moment elle lui dit :

- Tu n'a pas des devoirs à faire pour Poudlard ma chérie ?

Mary ne comprit pas. Qu'est ce que Poudlard venait faire ici ? Elle ne comptait pas y retourner pourquoi donc faire ses devoirs ? La brune répondit simplement :

- Si...

Sa mère enchaîna tout naturellement :

- Il faut les faire alors.

Mary ne comprenais vraiment rien.

- Pourquoi ?

L'étonnement se vit sur le visage d'Alice. Pourquoi faire ses devoirs ? En voilà une drôle de question.

- Tes professeurs ne vont pas être contents si tu arrives en classe sans tes devoirs.

Et là elle comprit. Sa mère voulait qu'elle retourne à Poudlard. Mais il en est hors de question. Mary doit rester avec sa mère. Sinon elle va se retrouver seule. Elle doit l'aider.

Et si elle retourne à Poudlard elle recevra ses amis et Hannah. Elle ne se voit pas faire comme si tout allait bien. Et leur dire rendrait le problème encore plus réel. Non il faut rester à Warfield.

- Non maman je doit rester avec toi. Si je pars tu sera seule.

Une seconde passa en silence pendant que sa mère assimilait ce que sa fille venait de dire. Puis un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Elle semblait amusée par la naïveté de sa fille.

- Mon bébé, je peux très bien me débrouiller toute seule. Et tu dois retourner à Poudlard sinon tu va rester ici à ruminer ton chagrin.

-Mais maman je n'ai pas envie d'y retourner ils vont tous vouloir savoir et je n'ai pas envie de leur dire !

Sa mère fronça les sourcils beaucoup moins amusée pas la situation.

-Ecoute Mary, tu ira à Poudlard à la rentrée un point c'est tout. Je ne te laisse pas le choix. On s'écrira des lettres comme avant. Et tu me reverra aux prochaines vacances.

Mary sentie une boule de former dans sa gorge et des larmes menaçaient de tomber. Elle ne voulait pas laisser sa mère car elle avait peur. Peur
qu'il lui arrive quelque chose pendant son absence. Elle ne s'en remettrait pas. Mais elle n'avait pas le choix sa mère lui avait bien fait comprendre alors elle hocha la tête et partie pleurer dans sa chambre.

Mary se tenait dans l'entrée ses valises pour Poudlard à ses pieds prête à partir. Depuis ce matin elle n'avait pas dit un mot appréhendant le moment de la séparation. Elle avait l'impression d'abandonner sa mère à sa maladie. De partir continuer sa vie comme si de rien était.

Elle savait que plus rien ne serait pareil. Sa mère avait commencée à perdre ses cheveux devenant une autre personne aux yeux de sa fille. La maladie prenait sa place dans leurs vies. Un fois par semaine elle allait à l'hôpital, recevait son traitement et partait. Elle avait des difficultés à respirer et des douleurs parfois. Un petit boîtier avait été placé sous sa peau pour les injections. Pas douloureux apparemment mais quand Mary l'enlaçait elle le sentait. Pour lui rappeler que la maladie était toujours là. Et la mort qui les guettaient près à surgir d'un moment à l'autre.

C'est pour ça qu'elle ne voulait pas partir. Pour soutenir sa mère dans cette épreuve. Elle qui avait déjà tant souffert... Des fois la vie prend plus qu'elle donne.

Son père arriva dans l'entrée et lui sourit.

- Tu est prête ?

Mary hocha la tête une boule dans la gorge.

Ha non tu ne va pas encore pleurer !

Non il faut rester forte ! Pour sa mère. Alors ils montèrent dans la voiture. Elle et son père. Il avait inventé une excuse pour que sa belle mère ne vienne pas et Mary l'en remercia. Arrivée devant la petite maison de sa génitrice ils rentrèrent. Elle les attendaient avec un grand sourire sur le visage malgré la fatigue qu'on y voyait. Mary sentie les larmes qui menaçaient de s'échapper. Elle n'avait pas envie de partir ! Elle n'avait pas envie d'être forte ! Elle voulait rester. Comme avant.

Sa mère le vit et s'approcha. Elle se pencha pour être à la hauteur de sa fille et la dévisagea.

- Dit moi.

Il n'en fallait pas plus pour que Mary fonde larmes. Et elle lui dit tout. Ses inquiétudes, ses peurs, son envie de rester, de ne pas l'abandonner, ses doutes quand à Poudlard. Et pendant tout ce temps sa mère l'écouta ne laissant aucune expression transparaître sur son visage. C'était juste ce dont sa fille avait besoin : d'être écoutée. Et quand elle eu finis elles se prirent dans les bras pour se consoler mutuellement. Sa mère se redressa ensuite et dit :

- J'ai quelque chose pour toi.

Elle sortie une petite boîte de sa poche et la tendit à Mary. La brune ouvrit la boîte doucement et y découvris un collier au bout duquel il y avait écrit en lettre cursives "Smile".



- Je veux qu'à chaque fois que tu te sente mal tu te force à sourire. Si tu souris tu verra tout finira par s'arranger. Reste la petite fille joyeuse que je connais.

Mary souris attendrit par ces mots. Elle donna le collier à sa mère pour qu'elle lui mette autour du coup. Une fois que ce fut fait ils s'enlacèrent de nouveau avant de prendre la direction de King's cross.