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30 juil. 2021, 17:01
 Borth   Solo++  Les Pieds dans l'Eau
30 juillet 2046,
11h25,
Borth,
SOUVENIRS
Suite de ce Rp

Le paysage défilait à une vitesse folle devant mes yeux. Les bruits du train sur les rails n’étaient maintenant plus qu’une musique de fond à laquelle je ne prenais pas attention. Je fermai les yeux, imitant maman qui s’était endormie quelques minutes après notre entrée dans le wagon. Je pensais qu’elle aussi avait besoin de vacances après tout ce qu’il s’était passé. Cela faisait quelques heures que je regardais inlassablement par la fenêtre, tentant d’accélérer le temps. Comprenant que je ne ferais que le ralentir – si toutefois c’était possible –, je tentai de m’endormir.

Les yeux fermés, de vieux souvenirs m’apparurent. Moi, à six ans, criant à papa d’arrêter de m’éclabousser d’eau de mer. Je me souvenais de ce jour-là. J’avais été dispensée de cours particuliers avec mon professeur et nous avions passé toute la journée dehors, à tel point que mes épaules étaient devenues rouges et douloureuses, sous les rayons du soleil.

J’ouvris les yeux, ma nuque me faisait mal : j’étais dans le train et mon menton cognait ma poitrine. Je la posai contre la vitre du train et refermai les yeux, ainsi plus confortablement installée.

Un nouveau souvenir s’imposa à moi. J’étais un peu plus grande – sept ou huit ans – et je faisais la course contre Stephen : le premier arrivé dans l’eau gagnerait un câlin de maman à notre retour à la maison. Stephen, plus grand que moi, plongea le premier dans l’eau. J’avais boudé longtemps, voulant avoir moi-aussi droit à une étreinte. Arrivée à la maison, je m’étais ruée dans les bras de ma mère, devançant Stephen qui riait aux éclats face à ma naïveté. Je me souvenais avoir été rassurée lorsque maman me dit qu’elle me câlinerait toujours, même si je ne gagnais pas de courses.

Je souris, avant de me rendre compte qu’un liquide gluant coulait sur mon menton. Je passai ma main dessus, puis me mis à rire, remarquant qu’il s’agissait de ma propre salive. J’essayai tant bien que mal de m’allonger dans une position plus confortable.

Ce que je trouvais étrange, dans mes souvenirs, c’était que je ne voyais jamais à-travers mes yeux, mais comme si j’étais une spectatrice de la scène. Une petite fille aux cheveux bruns emmêlés flottait sur le dos, les yeux fermés. Soudain, Stephen jaillit de l’eau en criant, ce qui effraya la jeune fille qui se mit à hurler elle-aussi. Je me souvenais avoir avalé une grande quantité d’eau salée, ce qui m’avait énervée au plus haut point. Tandis que Stephen riait aux éclats, je toussais et tentais de recracher toute l’eau que j’avais avalée.

Billets, s’il-vous-plaît.

Je sursautai. Maman fit de même. Le contrôleur semblait amusé de voir nos visages endormis le regarder avec hébétude. Maman sortit son sac et se mit à le fouiller avec frénésie. Elle en sortit deux billets chiffonnés et les tendit au contrôleur qui semblait avoir beaucoup de mal à se retenir d’éclater de rire.

Merci. Bonne journée à vous.

Sa voix trahissait son amusement, et quand il se dirigea vers d’autres voyageurs, je l’entendis pouffer sous cape. Maman regarda son dos, haussa les épaules et se rendormit. Je regardai par la fenêtre quelques minutes avant de faire de même.

C’était un matin d’hiver, je me regardais dans le miroir. J’étais fatiguée, mais j’avais envie d’aller me baigner, malgré la température de l’eau. J'étais sortie de la salle de bains et m’étais mise en route vers la plage. Mes pieds marchant dans le sable, je regardais les vagues aller et venir, apportant une forte odeur d'algues. Je pouvais presque la sentir encore maintenant.

Ivy... On est arrivées, entendis-je.

J’ouvris les yeux et baillai tout en m’étirant. Je regardai par la fenêtre : un paysage familier se tenait devant moi. Je souris et me dépêchai de prendre mon sac et de le jeter sur mes épaules. Je suivis maman dans la gare, jusqu’à la sortie. Elle s’arrêta et me regarda. Je promenai mon regard tout autour de moi. Une larme chaude comme la mer en été perla sur ma joue. Je me tournai vers maman et lui murmurai :

Merci...

Je remarquai qu’elle aussi avait libéré plusieurs larmes silencieusement. Elle me prit par la main et nous nous dirigeâmes vers des rochers situés près de la plage. Je retirai mes chaussures et posai les pieds sur la surface rugueuse du rocher. J’avais l’impression que cela faisait une éternité que je n’avais pas foulé du pied ce paysage. J’inspirai profondément, tentant de graver dans mes souvenirs cette odeur qui parfumait mes vêtements depuis ma naissance. Je sautai à pieds joints dans le sable brûlant, comme je le faisais il y a des années. Je regardai la mer s’approcher, puis reculer, hésitante, de mes pieds. Je m’avançai vers les petites vagues et m’accroupis. Je tendis mon bras et effleurai du bout des doigts la surface de l’eau. Une larme plongea dans l’eau tiède, suivie de plusieurs autres. J’avais retrouvé mon village, celui qui m’avait vue naître, et qui m’avait accompagnée durant dix ans.

#457898 · 4ème année RP

01 août 2021, 08:37
 Borth   Solo++  Les Pieds dans l'Eau
31 juillet 2046,
14h10,
Borth,
BAIGNADE
J’avançais lentement vers l’horizon. Au fur et à mesure que j’avançais, quelques centimètres de mon corps se retrouvaient sous l’eau claire. Je baissai la tête et vis mes pieds caresser le fond sablonneux. Quand l’eau arriva à ma taille, je décidai de me plonger entièrement dans l’eau. Je bloquai ma respiration et ouvris les yeux dans l’eau salée. Je m’avançai plus loin encore de la plage. Je sortis la tête de l’eau pour reprendre une bouffée d’air, puis replongeai.

Un petit poisson gris passa à-côté de moi. Je souris, ce qui me fit avaler un peu d’eau. Je refermai la bouche et poursuivis le pauvre animal. Je n’arrivais pas à l’attraper : à chaque fois que j’essayais de refermer ma main sur lui, il me filait littéralement entre les doigts. J’abandonnai la partie, le voyant déjà s'enfuir, et remontai vers la surface.

Je m’approchai un peu de la plage, de manière à ce qu’il n'y ait que deux ou trois mètres de profondeur sous moi. J’inspirai longuement avant de plonger, et de me diriger à grandes brassées vers le fond. Je tendis le bras et attrapai un peu de sable qui parcourait le fond. J’appuyai mes pieds sur le sable et poussai sur mes jambes à la manière d’une grenouille pour remonter à l’air libre. Je respirai, essoufflée par l’exercice et libérai le sable que j’avais attrapé.

Je répétai ce jeu plusieurs fois avant de m’en lasser. Je me mis nager la brasse, suivant la côte de loin. Finalement, fatiguée, je me mis sur le dos, bras et jambes écartés, formant une étoile, et je fermai les yeux.

Depuis que je savais nager, j’utilisais cette position pour me reposer ou, quand j’étais un peu plus proche de la plage, me laisser porter par les vagues. Au-dessus de ma tête, le soleil tapait fort. Il devait être midi. *L’heure du miam miam*, me dis-je. Je me mis sur le ventre et nageai vers la plage.

Arrivée sur le sable, je pris un essuie et l’enroulai autour de mes épaules. Maman regardait les vagues, les pieds dans l’eau. J’interrompis ses réflexions en lui demandant :

C’est lesquels, les sandwiches au fromage ?

Elle se détourna de ses pensées pour me dire d’une voix éloignée :

Ceux emballés dans une serviette bleue.

Je décidai de ne pas la déranger plus longtemps et attrapai un paquet bleu. Je l’ouvris, tout en me dirigeant vers un endroit à l’ombre, afin de me protéger des rayons du soleil – auxquels ma peu était très sensible. J’engloutis en quelques bouchées tout le sandwich. Je décidai de dormir un peu. Je m’allongeai et fermai les yeux. Les bruits qui m’entouraient me berçaient.

Lorsque je me réveillai, le soleil commençait sa descente dans le ciel sans nuages. Je me levai et m’étirai. Je secouai un peu mes cheveux remplis de sable. Je me dirigeai vers maman qui contemplait encore les allées et venues de la mer. Je m’assis à-côté d’elle et ne dis rien quelques instants, avant de rompre le silence :

Ça va ?

Elle ne dit rien. Je la regardai, guettant son regard. Elle ne détacha pas son regard de l’eau. Je levai mon bras et passai une main devant son regard. Elle cligna des yeux puis fronça les sourcils.

Hmm ? fit-elle, l’air vague.

Je répétai ma question, de plus en plus inquiète. Elle m’assura qu’elle allait bien, qu’elle était juste un peu fatiguée par le voyage. Je ne sus pas vraiment si je devais la croire, mais comme elle ne voulait pas me faire part de ses problèmes – si elle en avait – je ne dis rien. Regardant à mon tour les vagues, je soupirai.

Et toi ? me dit maman.

Je haussai les sourcils, souris et lui dis :

Ouais. C’trop bien d’être ici.

Elle sourit à son tour puis ferma les yeux. Le bruit des vagues et du vent enchantaient mes oreilles et sûrement celles de maman. Mes pieds creusaient le sable. Je me mis en tête de m’enterrer les pieds sous le sable. Mes mains tassaient le sable sur mes pieds et ajoutaient parfois un peu d’eau pour solidifier ma construction. Quand j’eus fini, je contemplai mon œuvre avant de bouger mes pieds, détruisant tout mon travail.

#457898 · 4ème année RP

01 août 2021, 08:40
 Borth   Solo++  Les Pieds dans l'Eau
31 juillet 2046,
18h40,
Borth,
RÉFLEXIONS
J’arrêtai brusquement mon geste. Que faisais-je ? Je détruisais mon travail que je venais à peine de terminer ? Alors à quoi bon l’avoir fait ? Je repoussai du pied les derniers restes de mon labeur. Maintenant que j’avais réduit à néant ces quelques minutes de ma vie, je réfléchis – autant en perdre davantage.

Je fronçai les sourcils face à la question qui me hantait : que fais-je ici ? C’était vrai. Je n’avais pas demandé à vivre, même si j’étais heureuse de pouvoir déguster la vie. Après tout, je n’étais que le fruit du souhait de mes parents à avoir un deuxième enfant.

Sur cette phrase, je me posai une autre question : les parents ayant mis au monde un – ou plusieurs – enfant étaient-ils « possesseurs » de ce dernier ? Les enfants ne pourraient-ils pas choisir leurs parents ? Les enfants étaient-ils des objets que l’on assimilait à leurs créateurs ? Étais-je donc un objet jusqu’à atteindre ma majorité ? Et que signifiait cet âge ? Assimilait-on la maturité nécessaire au monde adulte dès nos dix-huit ans passés ? Et pourquoi cet âge variait en fonction des pays et des communautés ?

Ma tête me bourdonnait, sous toutes ces questions sans réponses. Je tentai d’y répondre. Ma première question était : « que fais-je ici ? ». Je tentai de réfléchir. J’étais issue d’un amour entre deux personnes qui m’étaient inconnues à ma naissance. Pas totalement inconnues. J’avais entendu leurs voix durant les neuf mois de ma formation. Formation. Étais-je un robot dont on assemblait les pièces de métal ? Non, à la différence d’un robot, je possédais des sentiments et des émotions. Je me mis à penser à ces nombreux films de science-fiction où les robots possédaient les mêmes capacités que les humains. Un jour aurais-je du mal à différencier un robot d’un être humain ? J’espérais ne pas vivre assez longtemps pour connaître une pareille vie où les robots se mêleraient aux êtres humains sans problèmes. L’idée que les robots puissent remplacer les humains me faisait peur : je n’avais pas confiance en ces machines construites par d’autres machines.

Tout va bien ? Tu fais une tête bizarre..., entendis-je.

Je relevai brusquement la tête et haussai mes sourcils jusqu’alors froncés sous la concentration. Maman me regardait, inquiète. Je la regardai avec hébétude, sans savoir trop quoi répondre, l’esprit confus. Finalement, je bafouillai un petit :

Ouais, j’vais bien, j’pense juste… Et toi ? Tu vas bien ?

En lui retournant la question, je savais que j’écartais définitivement ses soupçons d’inquiétude. Elle me dévisagea encore quelques secondes avant de sourire à sa manière de maman poule et de répondre :

Oui, moi aussi, j’vais bien, ma puce.

Je retournai à ma contemplation du sable, tandis que maman s’allongeait et fermait les yeux. *Et les extraterrestres, pensai-je, ils existent ? Ils nous surveillent ?*. Je regardai derrière mon épaule, dans l’espoir de voir apparaître de derrière un rocher de petites têtes vertes aux yeux plus grands que leurs mains. Si on représentait toujours ces êtres de l’espace ainsi, était-ce parce que quelqu’un les avait déjà rencontrés ? Ou bien parce que ces voyageurs nous influençaient nous et notre questionnement ? Non, sinon, je ne pourrais pas me poser ces questions. Je souris légèrement, heureuse d’écarter cette possibilité pas des plus rassurantes. Ou bien tout cela venait d’une raison ridicule – comme une fête de Halloween qui s’est mal finie ? Et si tout cela remontait à une ancienne légende plus vieille encore que les antiquités qui trônaient dans notre ancienne maison ? Je n’en savais rien, je n’étais qu’une minable mortelle qui se posait trop de question. *Je préfère réfléchir à pleurer*, me dis-je. Étais-je obligée de choisir entre pleurer et réfléchir ? Ne pouvais-je pas avoir une troisième option ? La vérité était que je réfléchissais tout le temps, et que pleurer m’empêchait de réfléchir. Est-il possible d’arrêter de réfléchir sans se mettre à pleurer ? Pleurer était-donc le seul moyen d’échapper à l’énorme vague de pensées qui balayait mes neurones en quelques secondes – ou moins ? Ne pouvais-je donc pas seulement fermer les yeux sans que des films se dessinent sur mes paupières closes ? Je n’en savais rien, absolument rien et je ne pouvais pas continuer à réfléchir comme ça pour aboutir à un résultat inexistant : je perdais mon temps. *Arrête de réfléchir, pense, plutôt*, m’ordonnai-je. Je me posai une ultime question : comment penser sans réfléchir ?

#457898 · 4ème année RP

01 août 2021, 08:41
 Borth   Solo++  Les Pieds dans l'Eau
31 juillet 2046,
20h35,
Borth,
PENSÉES
Je reniflai, plus concentrée encore qu’en cours de métamorphose : chaque fois que j’essayais de penser, je me mettais à poser des questions. Étais-je donc aussi curieuse que pour ne pas arriver à penser ? Et voilà que je me reposais des questions. Je poussai un soupir rageur et serrai les poings. *Calme*, me dis-je. J’inspirai et sentis le calme parcourir mon corps à-travers mes veines. Devais-je attendre de mourir pour avoir l’occasion de penser ? Y arriverai-je ? Déjà, que signifiait « mourir » ? Je soupirai sous l’avalanche continuelle de questions. Au fond de ma tête, je sentais que la porte vers mes pensées se trouvait quelque part dans le noir où je m’avançais, posant des questions sans réponses. J’avais la clef sur moi, mais je ne voyais pas la serrure, ce qui me rendait encore plus froissée envers moi-même. J’eus une idée, pourquoi ne pas faire une sorte de « débat » dans ma tête ? Je me rendis compte que je n’arrivais plus qu’à me poser des questions et souris, fatiguée par ma faiblesse.

La mort. C’était un sujet dont les débats étaient éternels. La mort était un endroit obscur où plus de morts que de vivants étaient allés. Je plissai les yeux à cette pensée. Je voyais ma vie dans ce minuscule grain de sable composant la plage. Il vivait sa vie, et un jour, s’étant trop rapproché des vagues, il fut emporté par la mer. Mais je ne pensais pas que l’on pût comparer la mort à une vague et la vie à une plage : il manquait des éléments. De plus, lorsque je me baignais dans l’eau, je pouvais sentir le sable – soit des anciennes vies – sous mes pieds, tandis que je ne pouvais pas voir la mort dans la réalité. La mort était donc un état, et non pas une période, tout comme l’eau s’évapore lentement et ne disparaît pas subitement. Il y avait bien eu des fois où je m’étais demandée ce qu’il y avait dans la mort. Mais je ne m’étais jamais donné la mort par la simple et bonne raison que la mort me faisait peur. Ses mystères l’entourant ainsi, j’attendais qu’elle vienne à moi plutôt que l’inverse.

Je venais de réussir à penser sans réfléchir : j’étais fière de ma réussite. Néanmoins, je ne continuai pas sur ce sujet plutôt glauque et me décidai de « débattre » sur un autre sujet abstrait. Le sujet vint à moi tout seul, je ne dus pas chercher.

L’amour. J’avais lu une quantité impressionnante de livres où les personnages ressentaient cette émotion – ou sentiment – d’amour. Cet été, j’avais pu éprouver tellement d’émotions mélangées que l’amour avait lui aussi pu se faufiler parmi celles-ci. J’avais tout d’abord rencontré Profond qui m’avait apporté l’amour que maman ne m’apportait pas. Je n’avais jamais éprouvé de sentiments amoureux à proprement parler envers quelqu’un : j’avais eu quelques amis, mais jamais je n’avais ressenti plus que de l’amitié envers quelqu’un. Durant ma première Saint Valentin à Poudlard, j’avais eu un petit avant-goût de ce qu’était de ressentir des sentiments amoureux envers quelqu’un. *Repense pas à ça. Pas maintenant*, me dis-je. Je trouvai cela bien mieux, vu ce que j’avais pu lire dans les livres. Où les filles étaient prisonnières des yeux des garçons. Je ne voulais pas de ça. Je voulais être libre comme le vent, respirer l’odeur de la sagesse et pouvoir regarder ce que je voulais. Je haussai les épaules et réfléchis à un autre sujet.

Londres. Je ne pouvais pas vraiment débattre dessus, mais je voulais repenser à cette ville dans laquelle j’habiterai pour de prochaines et longues années. D’après ce que j’avais pu entendre, l’hiver était très froid là-bas et il pleuvait par n’importe quelle saison. Par chance, je pouvais rester à Poudlard pendant certaines vacances, évitant ainsi les pluies et les temps plus froids. J’avais pu visiter quelques bouts de cette si grande ville, monter dans ces énormes bus rouges qui faisaient du tourisme dans la ville. J’avais aussi pu visiter quelques parcs, voir le palais de la Reine de l’extérieur. Les militaires aux grands chapeaux noirs m’avaient amusée, mais je me demandais comment d’aussi imposants couvre-chefs pouvaient tenir sur les têtes des militaires.

Sortant de mes pensées, je baillai et m’allongeai sur le sable illuminé par le soleil couchant. Je savais qu’il faudrait bientôt monter la tente, mais je ne voulais plus bouger de là où je m’étais couchée.

#457898 · 4ème année RP

01 août 2021, 08:43
 Borth   Solo++  Les Pieds dans l'Eau
1 août 2046,
02h50,
Borth,
LUNE
___________________________

Toi, Fille de la Nuit, Amoureuse des Étoiles, oui, c'est à Toi que je parle. Lève la tête et regarde-moi. Tu vois ? Si j'ai des milliers de frères et sœurs, tu m'as remarquée tout de suite. Tu sais pourquoi ? Parce que je suis plus proche de Toi.

___________________________

J’ouvris un œil : il faisait noir. J’ouvris mon autre œil. La respiration régulière de maman m’indiquait qu’elle dormait encore. Je me mis en position assise et passai une main dans mes cheveux emmêlés. Aucun bruit ne perturbait cette atmosphère si calme. Il devait faire nuit. *Rendors-toi*, me dis-je, mais je n’avais pas sommeil. Je m’accroupis et ouvris la fermeture éclair de la tente le plus silencieusement possible. Je sortis de la tente et fermai le bout de toile imperméable. Je m’étendis sur le sable froid de la plage. Au-dessus de ma tête brillait une intense lumière blanche : c’était la Lune. Elle n’était pas complètement pleine. Je la contemplai.

Sans savoir si elle allait m’entendre, je lui dis de ma voix intérieure : *Salut*. Je crus la voir briller plus fort. Me répondait-elle ? Je n’en savais rien, peut-être que tout cela n’était que le fruit de mon imagination… *Ça fait longtemps qu’t’es là ?*, lui demandai-je. Je n’eus pas de réponse, mis-à-part le long silence qui régnait déjà à mon arrivée ponctué par le bruissement des vagues. Je soupirai : voilà que je me mettais à parler à un vulgaire cailloux de l’espace brillant. Un fin nuage passa devant l’astre avant de continuer sur sa trajectoire. Je frissonnai : la différence entre la température de l’intérieur de la tente et l’extérieure était importante. *T’as jamais sommeil la nuit ?*, demandai-je ne perdant pas espoir d’avoir une réponse de la part d’un non-vivant. J’eus beau tendre l’oreille, je n’entendis rien, et n’en vis pas plus. Je fermai les yeux et soupirai.

Ces vacances étaient les plus longues de ma vie. Je n’y voyais qu’un seul avantage : j’avais pu visiter Londres, de l’autre côté de sa toile à l’apparence si accueillante. La vision des ruelles sombres et de l’odeur de moisi près des poubelles m’avait en quelque sorte rassurée dans cette ville si « parfaite ». J’avais aussi pu y faire la rencontre de Profond, chat de gouttières qui a su me comprendre lorsque j’allais mal.

J’ouvris les yeux et plaçai une main devant la boule blanche qui flottait dans le ciel. Au bout de quelques secondes, de petits points blancs se dessinèrent sur la toile du ciel nocturne. Je clignai des yeux doucement, contemplant cet ensemble d’astres tous plus éloignés les uns des autres. Je me souvenais d’un de mes rêves de la moi que j’étais à trois ans, me voyant déjà grimper sur un cratère lunaire et d’y planter mon drapeau qui resterait là-bas pour l’éternité.

De la petite plage, la Lune me semblait plus inaccessible encore que d’habitude. J’avais l’impression qu’un mur invisible nous séparait, qu’il nous empêchait de nous contempler l’une, l’autre. *Ivy… La Lune ne te regarde pas, c’est toi qui la regarde*, pensai-je. N’avait-on pas le droit de rêver ? Croire que la Lune gardait un œil sur moi me rassurait. À Poudlard, elle était l’un de mes seuls souvenirs de chez moi. Partout où j’allais, elle me suivait et me surveillait quand mes yeux se reposaient.

Mes doigts dessinaient des traits abstraits dans le sable. Je continuais d’admirer le reflet de la Lune sur les petites vaguelettes qui allaient et venaient sur le sable de la plage. La lumière blanche ne cessait de danser, produisant de petits flash lumineux à la surface de l’eau. Au loin, je voyais déjà au loin la lumière rougeoyante de l’aube pointer son nez. Je savais que je devais dire au revoir à la Lune… *Dire au revoir à un caillou ? Faut dormir, Ivy…*, me dis-je, en secouant la tête. Mais j’étais décidée à ne pas retourner dans la tente sans avoir salué l’astre. Je me levai et fis face à la sphère blanche. J’hésitai, ne sachant pas trop comment souhaiter le bonsoir à un non-vivant. Mon pied droit creusait le sable, tandis que mes mains jointes dans mon dos devenaient nerveuses. *Heu… Bonne nuit… Heu, matin, j’crois...*, dis-je en bafouillant, ce que je pensais impossible, en me parlant dans ma tête. Je levai les yeux vers la Lune et écarquillai les yeux : je crus la voir arrêter de briller, puis se remettre à produire de la lumière, telle un immense œil qui se ferme puis s’ouvre. Je fronçai les sourcils et me glissai dans la tente, sûre d’avoir besoin de dormir. En me glissant dans mon sac de couchage, je bousculai légèrement maman qui grogna. Je stoppai mon geste et retins ma respiration. Au bout de plusieurs minutes, je fermais les yeux et m’endormais tout doucement.

Merci d'avoir suivi Ivy
durant ces deux petits Rp's :cute:

Fin du Rp

#457898 · 4ème année RP