Autumn venait de sortir de son cours de potions. Elle détestait par dessus tout passer par les sous-sol du château. L'humiditié, le froid, les rats qui se faufilaient entre les élèves... D'ailleurs en parlant d'élèves. Ce couloir grouillaient de Serpentard. Cela déplaisait un peu à la jeune Poufsouffle. Jusqu'alors elle n'avait jamais parlé à des élèves de cette maison, et d'ailleurs elle essayait même de s'y tenir le plus éloignée possible. Nombreux étaient les élèves de Poufsouffle à l'avoir mise en garde: certains élèves de la maison du serpent sont tout aussi venimeux que leur symbole. 

Autumn était plutôt pressée, elle devait passer à la salle d'étude pour finir rapidement son devoir de botanique avant de rejoindre ses camarades dans sa salle commune. Plus vite elle y serait et mieux ce serait. Mais pas question de bacler son devoir. Depuis quelques mois ses études étaient devenues sa priorité absolue. Elle avait enfin trouvé sa place et désirait devenir forte. Elle avait pour but de devenir la meilleure sorcière né-moldue. Bien sûr c'était un peu prétentieux et même plutôt improbable mais la fillette y croyait dur comme fer. La jaune pressa le pas, essayant de se frayer un chemin entre toutes les capes noires qui grouillaient dans l'étroit couloir froid et sombre. Elle essayait au maximum d'éviter les élèves, de ne pas leur rentrer dedans, ce qu'elle réussit à faire sur quelques mètres. Soudain, un choc sourd s'abattit contre son épaule. Mince. 

Elle était rentrée dans une fille plus grande qu'elle, aux couleurs du serpent. Autumn déglutit nerveusement. Elle ne voulait pas s'attirer d'ennuis. En relevant la tête, la fillette s'aperçut qu'il ne s'agissait pas que d'une Serpentard mais de deux. Une pression supplémentaire. Surtout qu'elles ne semblaient pas très contentes... Autumn s'excusa rapidement d'une voix presque inaudible, la gorge nouée.

"J..je suis désolée... Je vous ai pas vues arriver... J'étais pressée et... Pardon!"

Autumn tremblait. Ses mains surtout, et sa voix aussi. Elle s'était excusée, alors elle pouvait partir maintenant non? La fillette, prise de panique, tenta de dépasser les deux Serpentard pour continuer son chemin.

Les vacances de Noel approchaient à grand pas. Tout le monde semblait exciter à l’idée de pouvoir rentrer chez soit pour enfin revoir leur famille et sûrement recevoir des cadeaux. Noël était dans toute les bouches, toutes les pensées sauf la mienne. Je n’avais plus le contrôle envers l’Autre et ma situation commençait à devenir critique. Jour après jour je commençais à devenir de plus en plus spectatrice de ce que mon autre moi faisait sans même y pouvoir faire quoi que ce soit. C’est étrange car, la sensation n’est pas désagréable, au contraire même, elle me donnait le sentiment de rêver. Aujourd’hui était un jour où ma fatigue laissa l’Autre prendre le contrôle…Depuis quand je l’ignore mais malgré tout mes efforts pour revenir, je ne pouvais être que spectatrice une nouvelle fois de ses méfaits.

Rose, une nouvelle amie que je m’étais faites récemment était avec « moi » dans le labyrinthe de couloir qui faisait le lien entre les salles de classes souterraines, notre salle commune et enfin le hall principal du château. Ensemble on trainait parmi les élèves qui allaient et venaient sans vraiment se préoccuper des personnes qui nous entouraient. Mais tout ça cessa lorsque qu’une petite Poufsouffle arriva par je ne sais quelle magie, à nous percuter Rose et moi mais ne nous faisant pas bouger d’un cheveu. En moi, je pouvais sentir l’Autre bouillonner de rage mais aussi de malveillance. N’importe quel prétexte était bon pour s’en prendre aux autres et la pauvre Poufsouffle venait de lui en donner une.

*Elle n’a pas fait exprès ! Laissez la tranquille *

Essayai-je en vain en sentant l’Autre sourire avec arrogance avec mon visage. Elle n’allait pas laisser passer ça et j’allais de nouveaux avoir des problèmes…Je regardais la pauvre Jaune en train de prendre peur face à Rose et « moi ». Je ne pouvais imaginer ce qu’elle pouvait ressentir et j’en étais vraiment désolée… Les sentiments de haines et de colères commencèrent à remplir ma bulle. En vain je cherchai un moyen de sortir de cet océan d’émotion pour reprendre le contrôle. Mais il était bien trop tard pour chercher une issue. L’eau vint finalement passer par-dessus ma tête pour enfin me submerger entièrement. Moi, nageant dans ma bulle avec désespoir mais ne faisant que m’enfoncer plus dans les abysses de mon esprit, je sentis ma conscience s’en aller… L’Autre…était devenue moi.

-Tu entends ça, Rose ? Elle est désolée de nous avoir presque arraché le bras, elle ne nous a pas vu arriver. " j'étais pressée et Pardon" Singeai-je grossièrement en posant ma main sur la tête de la petite Poufsouffle. Pourtant vu ta taille c’est toi qui devrais faire attention où tu vas, microbe. Les gens comme toi oublie où est leur place et je pense que ça mérite une leçon dont tu t’en souviendras…Qu’est ce que tu en penses Rose ? Lui demandai-je en la regardant. On devrait l’emmener dans un endroit où on ne la retrouvera pas…

Je ne vais pas mentir. Ça fait un bien fou d’être soit même, mais combien de temps est ce que ça allait durer avant que la vraie Carry ne revienne à la surface ?

Rose venait de sortir de son dernier cours de botanique et marchait lentement en direction du château. Elle était complètement gelée et ne supportait plus cette odeur de terre humide qui lui collait à la peau depuis plus de deux heures. Il ne lui tardait qu’une chose : retrouver l’atmosphère confortable de sa salle commune pour ensuite prendre un bain bien chaud. Par chance, elle avait été rejoins sur le chemin par son amie Carry Harrison, une autre élève de Serpentard qui avait deux ans d’avance sur elle.

Malgré cela, Rose broyait du noir. Cette journée avait été catastrophique et elle ne supportait plus les températures écossaises. Bien qu’étant de mauvaise humeur, elle écoutait patiemment ce que lui racontait son amie lorsque tout à coup quelque chose ou quelqu’un plutôt leur rentra brutalement dedans. Rapidement, Rose réalisa qu’il s’agissait d’une jeune élève de Poufsouffle qui était encore plus petite qu’elle. Sous le choc, Rose ne réagit pas. Elle sentait monter en elle le besoin de hurler et de se défouler sur cette inconnue qui continuait d’éviter à tout prix leurs regards.

« … Qu’est-ce que tu en penses Rose ? On devrait l’emmener dans un endroit où on ne la retrouvera pas. »

C’est à ce moment-là que le déclic se fit et Rose se souvint de ce visage qui n’était pas si inconnu. L’élève qui leur était rentré dedans était une jeune sorcière du nom d’Autumn et qui partageait certains cours avec les premières années de Serpentard dont Rose faisait partie.

« Oh oui Carry. Je pense que Salazar ne nous en voudra pas si l’on utilise sa chambre secrète pour s’amuser un peu avec une petite né-moldue qui ne sait visiblement pas à qui elle a affaire. »

Rose n’était pas forcément d’humeur à jouer avec des étudiants mais elle espérait que ses menaces auraient un effet sur la jeune fille. Au pire, elle se mettrait à hurler et s’enfuirait dans les couloirs en pleurs, leur offrant une nouvelle anecdote à partager avec leurs amis. Avec un sourire menaçant, Rose fit semblant de désigner l’entrée de la Chambre des Secrets à Carry tout en observant la réaction de la Poufsouffle.

La poisse. Autumn aurait pu rentrer dans n'importe qui, mais il avait fallu qu'elle tombe sur deux furies aux couleurs du serpent. Avec tous les élèves qui se bousculaient dans ce couloir il n'y avait qu'une infime chance que cela tombe sur elles, et pourtant... Autumn s'était excusée, par réflexe, par politesse et un peu par peur. Pourtant cela n'avait fait qu'énerver les deux filles. Avant qu'Autumn ne puisse s'enfuir, l'une des fille posa sa main sur sa tête, pour la stopper. Autumn était tétanisée.  La première prit la parole avec une voix rauque qui donna des frissons à la jeune Poufsouffle. Elle la rabaissa. Elle la qualifia de "microbe". Ce mot résonna dans son esprit et la blessa. Oui, elle était petite et elle n'était qu'en première année mais la Serpentard n'avait pas à lui parler de la sorte. Pourtant Autumn ne fit rien. Elle baissa la tête, convaincue que s'excuser une nouvelle fois ne ferait qu'aggraver sa situation. 

"...je pense que ça mérite une leçon dont tu t’en souviendras… Qu’est ce que tu en penses Rose ? On devrait l’emmener dans un endroit où on ne la retrouvera pas…"

Non... Pas encore... Blaze Rosenberg l'avait déjà emmené dans un endroit où elle s'était perdue. Et elle aimerait vraiment éviter de revivre cette expérience peu agréable. Cette fois, à la différence de la première, cela ne ressemblait pas à une blague mais à une bonne leçon que les filles voulaient lui donner. La chambre secrète de Salazar Serpentard. Voilà où elles voulaient l'emmener. Autumn ne connaissait pas cette endroit mais rien que d'entendre son nom lui fit froid dans le dos. Autre chose encore, elles savaient qu'elle était une né-moldue. Et ça, Autumn le savait, ça ne plaisait pas à tout le monde. La jaune avait peur, elle était terrorisée mais il fallait qu'elle dise quelque chose, elle n'allait pas se laisser faire comme ça. D'un pas hésitant elle recula pour se remettre face aux deux filles, obligeant par la même occasion la verte à retirer sa main de sa tête.

"J... Je suis pas un microbe. Et puis ça fait quoi si je suis né-moldue? Je n'ai rien fait de mal, en plus je me suis excusée alors... alors... laissez moi tranquille!"

Autumn avait vraiment espéré être convaincante mais dans les faits, son cœur battait beaucoup trop vite, sa gorge était nouée, son ventre se tordait dans tous les sens, sa voix partait dans les aigus, tout son corps tremblait et ses mains étaient moites. Son regard ne croisait presque jamais celui des deux filles. Elle voulait juste qu'elles oublient l'histoire et repartent dans le couloir. Pourtant, au fond d'elle, elle savait que ça n'allait pas se finir comme ça, elle allait passer un mauvais moment et la seule chose qu'elle pouvait faire était de s'y préparer mentalement. 

Une née-moldue ? Je l’ignorai que le petit poisson que nous avions attrapées était de nature sang impur. Ô merci à toi Destin de nous offrir sur un plateau d’argent cette minuscule sang-de-bourde pour nous divertir. Je te promets que ce sacrifice ne sera pas vain. Doucement, mes mains vinrent saisir la manche de la petite Poufsouffle pour la retenir en attendant que les couloirs se vident et qu’il n’y ait plus de témoins potentiels dans les alentours. Il fallait que Rose et moi emmenions cette petite dans un endroit que personne ne connaisse pour que nous puissions lui passer l’envie de continuer ses études ici, ou du moins, rendre sa misérable existence utile pour nous.

-Si tu cries, si tu bouges, je te promets que je défigurerai ton joli visage en t’inscrivant sang-de-bourbe en pleins milieu.

En vrai, qu’elle crie ou non ; j’avais vraiment envie de lui laisser un magnifique souvenir sur le visage. Mais j’avais déjà fait l’expérience sur Alice pendant le bal et on m’avait vu le faire…Si je le faisais aussi sur cette petite Poufsouffle je serais forcément accusé avec Rose du traitement qu’on lui aura fait subir. Non il fallait trouver autre chose, quelque chose qui ne nous inculperait pas et que personne ne pourrait forcément voir. Il fallait pour commencer la brisée et ce genre de chose est généralement facile à faire quand il s’agissait d’une première année car ils sont généralement niais et croient tous ce que l’on raconte. Avec un peu de chance c’était aussi le cas de celle-ci.

Après avoir attendu quelques secondes dans le couloir. La porte du couloir menant au cœur du château se referma une ultime fois, nous laissant toutes les trois seule dans le corridor froid et humide. Enfin, il n’y aurait plus personne pour nous gêner. Ma poigne légère sur la manche de la née-moldue vint se changer en une poigne dure et ferme sur son col pour ensuite la pousser contre le mur violement. Il n’y avait plus personne dans les couloirs, pourquoi je retiendrai-je ? J’allais faire de cette Poufsouffle notre esclave à Rose et moi.

-Une Sang-de-bourbe ? Qu’est ce que tu viens faire ici à Poudlard si ce n’est pour nous espionner ? Les gens comme toi n’ont rien à faire ici, née-moldue et si tu penses le contraire, tu dois comprendre que ta place n’est pas en salle de classe mais à nos pieds !

Paf ! Mes mains vinrent la secouer comme un prunier pour lui faire comprendre la différence de force qu’il y’avait entre elle et moi. En plus de la briser mentalement, il fallait que je la brise physiquement mais juste assez pour qu’elle nous soit complètement soumise. 

-Tu as raison Rose. Elle semble ne pas savoir à qui elle a affaire celle-là. Et si on mettait les choses aux claires maintenant ? On l’emmène dans la chambre des secrets, sa nouvelle maison. J’espère que tu as eu le temps de dire au revoir à tes parents parce que tu ne vas pas les revoir, sang-de-bourbe !

C’était du bluff pur et dur. Je ne connaissais pas du tout l’entrée de la Chambre et Rose non plus mais en tant que Serpentard, il était normal pour nous de faire comme si on la connaissait. Dire ce genre de chose avait pour objectif de créer la panique en elle mais surtout la briser mentalement pour qu’elle se soumette définitivement à nous. Je la voulais paniquer et Rose m’étais d’une aide précieuse.

-Tu m’aides Rose ? On va la trainer jusqu’à la Chambre et on va la sacrifier pour recevoir les grâces de Salazar.

Autumn semblait paralysée par la peur, les yeux baissés au sol tandis que les deux autres jeunes filles la maintenaient sur place. Rose comprit que Carry attendait que le couloir se vide afin qu’elles puissent jouer à leur guide avec la Poufsouffle sans risquer d’être attrapées. Une fois que ce fut le cas, Carry entraîna la né-moldue dans un cachot vide et Rose lui enchaîna le pas. Autumn n’avait peut être jamais entendu parler de la Chambre Secrète de Salazar Serpentard mais l’idée de se retrouver toute seule face à deux autres étudiantes n’était certainement pas rassurante. Rose ne voulait pas la blesser mais lui faire peur – en guise d’avertissement.

« Tu m’aides Rose ? On va la trainer jusqu’à la Chambre et on va la sacrifier pour recevoir les grâces de Salazar. »

Rose jeta un coup d’œil autour d’elle afin de laisser libre cours à son imagination sur la façon dont elles allaient pouvoir jouer avec Autumn. Le cachot en lui-même n’avait rien de menaçant ou glauque malgré les très faibles lumières. La pièce ne comprenait que très peu de meubles, quelques chaises empilées, une bibliothèque vide et une seconde porte. Rose fit un signe de tête à Carry puis se tourna vers Autumn.

« Tu feras une très belle offrande j’en suis sûre. Je veux dire par là que dans la Chambre des Secrets hiberne une créature monstrueuse, un Basilic qui se nourrit du sang des jeunes nés-moldus. Il s’enroule autour d’eux pour les immobiliser, puis il commence à leur aspirer le sang tout doucement … »

Les dernières couleurs du visage d’Autumn commençaient à disparaître et Rose se dit que son histoire devait faire son petit effet. Elle espérait que Carry ne ferait pas de remarque ou n’allait pas apparaître trop déconcertée. Après tout, aucune des deux ne connaissait l’entrée de la vrai Chambre des Secrets. En outre, tout jeune sorcier de ce nom avait appris un jour ou l’autre que le Basilic qui y avait résidé avait été tué par Harry Potter. Mais Autumn n’avait pas grandie en apprenant l’histoire du château, elle n’avait peut-être pas encore l’Histoire de Poudlard, et elle ne devait donc pas savoir que Rose bluffait.

« … jusqu’à ce qu’une fois rassasié, le Basilic les dévore tout entier ! »

Afin d’accentuer son effet, Rose termina son histoire par un bruyant rire qui se voulait terrifiant. Quant à Carry, elle maintenait solidement Autumn qui n’avait plus d’échappatoire maintenant.

La pire chose qu'Autumn craignait venait de se passer. Le couloir était vide à présent, cela donnait le champs libre aux deux furies qui lui faisaient face. Personne ne viendrait aider la petite Poufsouffle. Autumn n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que la plus grande des Serpentard la saisit brusquement et la poussa contre un mur avec force. La tête d'Autumn heurta violemment les pierres qui formaient les murs du long couloir. Sonnée, elle vit le regard meurtrier de la verte qui se mit à secouer Autumn comme un prunier. Elle crachait son venin, mais la jaune, sous le choc, ne comprit pas un mot de son monologue. Sa vue se brouillait, ses oreilles sifflaient. Une fois que la fille eut fini de passer ses nerfs sur elle, elle la traina dans un des cachots. Une odeur de renfermé remplit les narines d'Autumn, qui se força à reprendre ses esprits. Elle fixait les deux Serpentard qui la retenait dans cet endroit lugubre. 

La seconde verte entama à son tour un discours visant à effrayer Autumn. La fillette capta les mots les plus importants: "sacrifier", "offrande", "Basilic", "sang", "né-moldus", "dévore tout entier"... Tout était clair à présent. Ces filles voulaient vraiment sa mort... Et pourquoi? Sous prétexte que ces parents ne sont pas des sorciers? L'attention d'Autumn recommença à diminuer. Son regard était fuyant. C'est lorsqu'une des vertes entama un long rire glaçant, qu'Autumn comprit qu'elle ne sortirait pas d'ici indemne. Ces filles étaient vraiment malades. Blanche comme un linge, d'une voix peu assurée, elle réussit tout de même à balbutier quelque chose. De manière presque inaudible. 

" Vous n'aimez pas les enfants qui n'ont pas des parents sorciers... Ça j'ai compris... Mais je vous ai fait quoi pour mériter ça...? "

C'est vrai! Elle les avait un peu bousculer mais cela valait-il la peine de la sacrifier? C'était extrême comme idée! Autumn n'en pouvait plus, c'était trop pour elle. Elle fondit en larmes. De grosses larmes. Certaines venaient s'écraser sur les manches de celle qui la tenait contre le mur. Son nez coulait mais elle ne pouvait l'essuyer, complètement tétanisée.  Elle était dans un état pitoyable. Autumn eut soudain froid. Pas parce que des courants d'air s'engouffraient de temps à autre dans le cachot où elle se trouvaient avec les deux Serpentard, non. Mais parce qu'elle perdait du sang. Sa tête saignait. Quelques mèches de ses cheveux étaient devenues rouges foncées presque noires. Et entre les nombreuses larmes d'Autumn, on pouvait entendre quelques gouttes écarlates rencontrer le sol glacial du chachot. 

-Le simple fait que tu sois née-moldue suffit pour qu’on te sacrifie. Tu ne suis pas les cours d’Histoire de la magie de Miss Montmort ?  Salazar voulait se débarasser des née-moldus comme toi et on va exaucer son souhait !

Avec l’aide de Rose, Carry traina la petite Poufsouffle par terre en faisant bien en sorte qu’elle frotte le sol glacé du cachot comme il faut. Il fallait qu’elle comprenne que les nées-moldus n’avaient rien à faire dans cette école et s’il fallait employer des moyens moins ‘conventionnelles’ Alors elle le ferait en espérant être suivie par Rose qui s’était avérée être une vraie partenaire de crime. Dans un mouvement non sans violence, elle redressa la petite Autumn et enroula son écharper autour des yeux et fit un triple nœud pour lui couvrir la vue et l’empêcher de le retirer

-Surtout ne l’enlève pas petite sang de bourbe. On raconte qu’un basilique peut tuer d’un simple regard, ça serait bête que cela t’arrive, non ? J’ai envie de t’entendre crier quand tu seras dans sa bouche, pas toi Rose ? Carry laissa échapper un rire sinistre avant de laisser la première année contre un mur du couloir.

Sans un bruit, Carry s'approcha discrètement de la prisonnière et lui infligea un coup de poing dans le ventre avant de la mettre à terre pour l'écraser du plat du pieds avec force là où elle pouvait. Voir cette petite larve de poufsouffle gémir de douleur emplissait Carry de joie au point qu'elle se mit à taper de plus en plus fort sur la petite fille. C'était tout ce qu'Autumn méritait, elle n'avait rien à faire dans cette école et si les mots ne marchaient pas avec elle ,alors les coups feront surement l'affaire !

Rose regardait avec un certain dégoût la jeune fille en larmes qui n’essayait même pas de se défendre. Elle fut néanmoins un peu surprise par la force et vigueur avec laquelle sa camarade se déchaînait sur Autumn. Rose ne voulait pas s’attirer d’ennui, surtout que la jeune étudiante de Poufsouffle n’en valait pas la peine. Rose se tourna alors vers Carry, espérant la raisonner un instant.

« Carry attends ! Tu crois pas qu’il vaut mieux arrêter de l’amocher maintenant, sinon avec qui d’autre vas-tu pouvoir t’amuser de nouveau ? »

Espérant que sa camarade allait l’écouter et se calmer quelques minutes, Rose jeta une nouvelle fois un regard sur ses alentours avant de se précipiter dans une salle adjacente. Elle était parfaitement semblable à celle où Carry et Autumn l’attendaient, si ce n’est qu’elle comprenait également une grande armoire parfaitement vide. Rose se dit qu’elles pouvaient facilement y enfermer Autumn, leur laissant à elle et Carry assez de temps pour rentrer tranquillement dans la Salle Commune sans éveiller les soupçons. Rose reprit donc le chemin inverse pour retrouver les deux filles afin de proposer à Carry une alternative qui n’allait pas se terminer en retenues avec un peu de chance.

« Il y a une armoire vide dans l’autre salle. On pourrait l’enfermer dedans et tu reprends ton écharpe comme ça. Faut pas laisser de traces. »

Confiante en son plan, il impliquait néanmoins le fait de laisser un témoin et rien n’allait empêcher Autumn de les dénoncer toutes les deux, à moins qu’elle n’ait peur de représailles. Si les coups de Carry ne la faisaient pas réagir, elle espérait que ses menaces fonctionneraient. Tournant la tête vers le visage embué de larmes d’Autumn, elle lui lança un sourire glacial et dit:

« Ne crois pas que tu vas t’en sortir comme ça. Il n’y a jamais personne dans ces salles alors qui sait, peut-être que l’on finira par te trouver dans cinquante ans … »

Ce n’était bien évidemment pas le cas et Autumn finirait pas être délivrée. Mais avant que ce ne soit le cas, les deux élèves de Serpentard auraient rejoins le reste de leurs amis dans leurs cachots et Autumn aurait appris sa leçon. Rose se tourna vers Carry espérant que cette alternative lui conviendrait. Elle commençait à sérieusement s’ennuyer devant l’absence de réaction de la jeune Poufsouffle. N’avait-elle donc aucune fierté ou envie de vivre?

La Serpentard avait prit le temps de répondre à Autumn. Encore une fois, Salazar était la raison des agissements de la verte. La jaune, elle, n'arrivait pas à comprendre comment juste son status de sang pouvait justifier une telle agression. A peine Autumn avait-eu le temps d'enregistrer les mots de son bourreau qu'elle sentit une poigne se resserrer sur sa robe de sorcier. En un éclair le corps de la Poufsouffle heurta lourdement le sol glacé du sous-sol. Sa chute se répéta en écho dans le couloir. Ses genoux, qui avaient touché le sol en premier, étaient terriblement douloureux. Pendant de longues secondes Autumn fut traînée par terre, sans pitié. Choquée, la petite sorcière ferma fort les yeux en gémissant. Tous ses membres frottaient la pierre rugueuse du sol ce qui déchira ses collants et abîma sa robe de sorcier. Autumn avait l'impression que sa peau se décollait de sa chair petit à petit.

Soudainement, la Serpentard la releva brutalement et s'empressa de lui enrouler une écharpe autour des yeux. Autumn était immobile, une parfaite petite poupée. La fillette était petite, frêle, sans défense. Que pouvait-elle faire? Tout son corps lui faisait mal. Et elle sentait le derrière de son crâne se refroidir. La fillette entendait la voix des deux autres filles au loin mais comme pour la protéger, son cerveau fit abstraction de chaque bruit environnant. Tout n'était que silence. Les yeux fermés derrière l'épaisseur de l'écharpe en laine, la fillette ne vit rien venir. Une douleur intense s'écrasa dans son ventre. La fillette lâcha un cri déchirant en se pliant en deux. Autumn sentit deux mains se plaquer dans son dos et la pousser une nouvelle fois à terre. La chute se fit plus violente encore cette fois-ci. La jaune s'était rattraper au dernier moment sur ses mains dont les paumes étaient maintenant écorchées à vif. Sans avoir le temps de se redresser, Autumn était écrasée au sol par ce qui semblait être un pied. La pression était vraiment forte. Son souffle était coupé. A bout de force, Autumn fondit en larmes. Quelques balbutiements s'échappaient de sa gorge. 

" A... Arrêtez... S'il... vous plait! A... Aïiie...."

Les piètres paroles de la jeune Poufsouffle se noyèrent dans ses larmes et dans la morve qui coulait abondamment de son nez. Comme si cela ne suffisait pas, son bourreau se mit à l'asséner de coups de pieds, ou de poings ou de je ne sais quoi. Les coups pleuvaient sans cesse, sur tout son corps. Autumn avait l'impression que tout son corps se déchirait. Ses jambes ne lui obéissaient plus et ses bras étaient comme paralysés. Elle ne pouvait rien faire, de toute évidence. Elle devait juste attendre que ça se termine, si elle ne mourrait pas avant. Un coup atterrit à l'arrière de son crâne, pile à l'endroit où sa tête avait heurté le mur et d'où du sang s'échappait lentement depuis quelques minutes. Une douleur intense se répandit dans toute sa tête, puis dans son corps. S'en était trop. Lentement, le corps de la fillette se relâcha et ses gémissements et ses pleurs se turent. Autumn ne sentait plus rien, elle n'était plus consciente. C'était la libération. 

Dernier post pour moi. Merci à vous, je vous laisse sceller le sort d'Autumn