Cela faisait quelques minutes que Wilson parcourait les couloirs avec son sac à dos. Il allait se rendre en salle d’étude pour faire ses devoirs. C’est pas l’activité la plus passionnante mais c’est une tâche obligé pour tout élève de Poudlard et encore plus lorsqu’on passe ses BUSE à la fin de l’année. Wilson n’était pas stressé à l’idée de passer ce diplôme, il pensait le réussir sans problèmes.

Alors qu’il arriva dans le couloir de la salle d’étude, il vit au loin Carry Harrison, l’ancienne élève de sa maison qui s’était fait viré pour ses actes anti-nés-moldus. Wilson ne l’avait jamais apprécié cette fille, et vu comme elle considérait les gens de son sang à lui, c’était plutôt drôle de la voir nettoyer le sol… sans magie. Le garçon avança vers elle et comptait bien l’ignorer. La voir presque tous les jours étaient déjà assez pénible comme ça, alors lui parler… c’est sur que la salle commune de Serpentard n’a jamais été aussi agréable que depuis elle n’y met plus les pieds. Pas de critique, pas de reproche sur les nés-moldus… de la tranquillité et de la sérénité.

Au moment de passer à sa hauteur, Wilson fit tomber un livre de son sac… il était mal fermé. Et si ce n’était que le livre… de l’encre coulait à présent sur le sol, il avait vidé son encrier. Son sac et ses livres étaient recouvert d’encre et si Wilson n’était pas un sorcier, il ne pourrait tous nettoyer tout seul. Profitant de la situation, le sorcier eut une idée pour embêter la fille de ménage du château. Il sortit sa baguette magique devant elle et lança le sortilège de nettoyage sur son sac et son livre tombé au sol qu’il venait de ramasser.

« Recurvite ! »

Aussitôt, le sortilège aspira dans la baguette toute l’encre du sac et des livres, rendant ces objets aussi propre qu’avant l’incident. Mais Wilson avait volontairement laisser la tâche d’encre au sol, sans utiliser son sortilège. Il tourna son regard vers Carry et lui dit :

« Avec de la magie, la vie est plus facile… dommage que tu sois contraint de laver le sol à la main. Tu peux nettoyer ici, s’il te plaît ! » Wilson montra la tâche d’encre « J’aurai pu le faire avec mon sortilège, mais c’est tellement plus marrant de te voir nettoyer sans magie. »

Et Wilson resta planté là, à regarder ce que Carry allait faire ou ne pas faire, à écouter ce qu’elle allait répondre, peut-être. C’est tellement bon de pouvoir se venger de cette façon.

Garder son calme. Carry devait tout faire pour garder son calme et ne pas céder à la colère. Elle avait travaillé si dur pour essayer de passer outre la hiérarchie du sang, mais cet imbécile de Wilson Kingson n’aidait clairement pas à la situation. Fait exprès ou non, cet empoté avait fait tomber ses affaires sur le sol et parmi eux, il y’avait un livre qui avait fait couler de l’encre partout, y compris le sol que Carry avait nettoyé un peu plus tôt. Et voilà que maintenant ce maudit sang-de-bourbe se mit à se moquer d’elle ! Il avait utilisé un sortilège de nettoyage sur ses affaires mais n’avait pas pris la peine de nettoyer la grosse tâche qu’il y’avait sur le sol et tout ça pour voir Carry nettoyer le sol de nouveau et le PIRE dans tout ça c’est qu’il ne partait pas, il restait à côté de la tâche et regardait la petite troisième année avec un sourire narquois pour la voir essuyer.

Retenant de lâcher un jurons grossier, Carry, serpillère et seau à la main, s’avança lentement en trainant des pieds vers la tâche tout en lançant un regard noir en direction de Wilson. Il n’attendait que ça, de la voir frotter avec sa serpillère la tâche qu’il avait fait, ce fourbe ! Une fois à porter, Elle trempa avec rage la serpillère dans le seau d’eau et commença à frotter la saleté que le né-moldu venait de faire. Après trois quatre coups de serpillère, Carry constata que la tâche ne partait pas du sol. Elle réessaya de nouveaux mais le résultat resta le même et plus elle regardait attentivement la tâche et plus elle avait l’impression que celle-ci grossissait.

-Wilson Kingson…Commença Carry avec retenu et à contre cœur. Il…il faudrait que tu utilises ta magie pour m’aider à nettoyer cette tâche s’il te plait… elle a séché… Ton encre....là sur le sol...

Ce n’était pas dans son habitude de s’en prendre à un élève à la limite du harcèlement. Mais Wilson avait tellement subit de réflexion de la part de Carry Harrison que désormais rien ne pouvait l’arrêter. Il adorait l’embêter et la provoquer de tout part, la transformant presque en bouc émissaire. Un évènement que Wilson ne maîtrise pas ? Faute à Harrison. Un devoir qu’il n’a pas pu réviser ? Faute à Harrison. Un match de Quidditch perdu ? Faute à Harrison. C’était son excuse magique pour tous et n’importe quoi, surtout quand elle est témoin de la scène.

Alors évidemment ce jour-là lorsqu’il fit tomber par inadvertance ses livres et son encre de son sac, c’est de la faute à Harrison également. Wilson avait entreprit de nettoyer le plus gros avec un sortilège assez simple de nettoyage mais il avait volontairement laisser le sol sale puisque Carry se trouvait à quelques mètres de là à nettoyer le sol. Voilà juste du travail en plus, pour elle. Wilson appréciait ce moment.

Ce moment où il regarda Carry nettoyer le sol de Poudlard. Il la regarda nettoyer le sol avec difficulté. En faite, il n’y arriva pas du tout. La tâche a du sécher. Mais Wilson ne l’aida pas pour autant, et qu’elle se plaigne qu’elle avait besoin d’aide et qu’il fallait qu’il utilise sa magie pour nettoyer la tâche ne changeait rien, au contraire, Wilson en profita pour lui répondre :

« Il paraît que les nés-moldus ne sont pas digne d’étudier la magie… donc je ne peux pas lancer de sorts… Va falloir que tu frottes un peu plus, du coup, les moldus n’ont pas d’autres choix. »

Que ça lui fasse les pieds. Et puis la magie n’est pas la solution de facilité à tous. Si un moldu se serait retrouvé dans la même situation, il n’aurait pas eux d’autres choix que frotter. Lui n’a pas de magies. Alors Carry Harrison pourra en faire autant. Cela lui apprendra les difficultés du monde moldu. Wilson continua de rester là, à regarder Carry galérer à nettoyer, sans aide de sa part.

Trop c’est trop. Wilson Kingson avait commis le blasphème ultime en comparant Carry à un moldu. Comment osait-il ? En termes de grandeur il y’avait clairement un ravin entre elle et un moldu lambda et c’était clairement le moldu qui était dans le fond du fond.

Mais elle devait quand même reconnaitre que quelque part, c’était de bonne guerre. Pendant sa scolarité, ok, elle n’avait pas fait de la vie de Wilson un enfant mais elle se permettait des petits commentaires à chaque rencontre qu’elle avait avec lui. Elle aurait bien supporté ses dires en ce qui concerne le fait que pour elle les né-moldus ne sont pas dignes d’étudier la magie, mais il y’avait quand même un petit public autour d’eux et Carry ignorait si parmi toutes ces personnes, il y’avait justement des né-moldus. Elle n’était pas en position de force, s’en était même loin de là. Beaucoup ricanait de voir la prédatrice prendre le rôle de la proie mais elle n’avait pas l’intention de s’abattre.

Il fallait la jouer fine avec une bonne grosse dose de sang-froid pour éviter d’exploser et de repeindre les couloirs de l’école avec du rouge sang. Harrison ravala extrêmement à contre cœur sa fierté et commença à s’exprimer avec un accent des plus mielleux possible avec en prime un sourire on ne peut plus sarcastique.

-Je n’ai pas d’ordre à recevoir d’un sang-de- La langue de Carry fourcha et elle se la mordit aussitôt la langue en réalisant ce qu’elle allait dire. Né-moldu. Est-ce qu’il y’aurait quelqu’un parmi vous qui voudrait bien utiliser la magie pour m’aider à effacer cette tâche ?

Un silence en premier prit place, puis la question de Carry fut accueillie par des pouffements discrets et des rires. Personne n’allait offrir son aide et Carry constata avec horreur qu’elle n’était qu’une attraction pour divertir ces imbéciles qui rigolaient. Le visage exprimant une profonde amertume, le regard de la fillette passa doucement d’élèves en élèves dans l’espoir de trouver un soutien quelconque. Beaucoup riaient, certains feignaient l’indifférence mais aucun n’offrait de solution. Kingson avait remporté cette manche.

-Je vois. Observa Carry la tête haute en prenant une posture fière et outrée. Dans ce cas, si tu te crois plus malin Wilson, pourquoi tu ne me montres pas l’étendu de ton ingéniosité moldu en me montrant comment tu nettoierais ? Après quoi, j’accepterai de reconnaitre le talent des né-moldus si ta méthode marche.

S’il y a bien quelque chose d’amusant pour Wilson, c’est lorsqu’il obtient vengeance d’une personne qui lui a causé du tort. En effet, une fille hurluberlu s’est moquée de lui car il était fils de moldus, donc de personnes dépourvue de pouvoirs magiques. Cette vision archaïque de voir les choses, a même valut à cette fille d’être renvoyé de l’école et de finir en bonne à tout faire. Même un elfe de maison est mieux considéré qu’elle puisse qu’eux à le privilège d’être payé, alors qu’elle non. Dommage qu’elle ne puisse pas faire sa valise, cela aurait fait des vacances à Wilson. En tout cas, cette situation doit piquée comme un cactus pour la fille qui n’accepte pas d’être rabaisser devant tout le monde : si elle était un cours d’eau, elle serait en bas du ruisseau à l’eau actuel.

C’est alors donc que Wilson vadrouillait dans les couloirs qu’il trouvait cette fille lavant le sol tel Cendrillon dans le conte de Disney. Mais cette fille n’avait pas la chance d’avoir de jolies rubans ou des talons pour l’aider à trouver un preux chevalier, à la place elle tomba sur Wilson, dans le rôle de la méchante belle-mère, qu’il adorait jouer. C’est donc ainsi que l’adolescent avait indiqué à la fille qu’il ne comptait pas l’aider et que la magie ne l’aiderait pas à en finir avec ses corvées. Elle allait devoir se débrouiller seule et sans magie.

Évidemment, comme on pouvait s’y attendre, Cendrillon se rebella auprès de sa belle-mère ou plutôt ici, son ex-camarade de maison Wilson. Et cette situation n’est pas comparable à celle d’Harry Potter dans la chambre des secrets, Cendrillon ne pourra pas non plus compter sur un phénix pour la sortir d’affaires, non non. Wilson tendit un sourire débile en écoutant Carry se plaindre. Wilson ne releva même pas l’insulte que Carry s’apprêtait à dire, après tout elle s’est reprise toute seule, il était bien content de vivre une situation pareil. Personne n’avait l’air de se soucier de Carry, tel un vraie Cendrillon, personne n’allait l’aider. Wilson aurait cru que certains avaient peut-être un peu de peine pour la situation de Carry, surtout les élèves né-sorcier ou sang-pur, mais même pas. Wilson élargit son sourire encore un peu.

Carry proposa alors à Wilson de montrer comment on nettoie, de déballer toute son ingéniosité moldu, comme elle disait. Wilson avait bien compris que Carry ne cherchait que simplement à lui faire faire le travail à sa place, chose que Wilson n’avait pas envie de le faire, ce n’est pas lui qui a été puni et renvoyé. Il avait également bien compris qu’elle utilisait son ignorance du monde moldu à son profit, faisant la bébête pour parvenir à ses fins. Un vrai combat de Serpentard… qui sera le plus rusé et le plus malin et qui parviendra à sa fin ? C’est donc ainsi que répondit Wilson :

« C’est pas écrit prof d’étude des moldus sur mon front ! Et puis d’abord, c’est pas moi qui a été puni. Moi je suis encore un élève de l’école, à Ser-pen-tard ! » Il avait prononcé ce dernier mot en articulant bien, comme pour montrer sa fierté d’appartenir à cette maison. « Tu es dans quel maison de Poudlard, toi déjà ? »

Il frotta son menton avec sa main en plissant les yeux. Évidemment, il provoqua Cendrillon, et évidemment, il connaissait déjà la réponse à cette question, mais lui faire rappeler qu’elle n’était plus Serpentard alors que lui, né-moldu, l’était encore, était quelque chose d’assez drôle et divertissant. Il avait hâte d’écouter ce qu’elle avait à répondre, pour l’enfoncer encore et encore...

Edwin était fatigué. Un peu comme un vieux con qui regardait les autres en se disant "Ils sont tous cons, tous immatures". Il l'était bien plus qu'une bonne partie de Poudlard, mais trop fier, trop borné pour se l'avouer en tout cas. Il était fatigué de beaucoup de choses, mais pas de se venger de ceux qui lui avaient fait du mal. De toute façon, il était pratiquement certain que c'était le moment où jamais de le faire : il n'était pas sûr de rester encore très longtemps à Poudlard avec tout ce qu'il se passait. Il savait même pas s'il avait vraiment envie de rentrer chez lui. Ni chez lui, ni à Poudlard. Edwin ça avait toujours été le genre de gamin a être pas mal rancunier. Le premier à se dire qu'à partir du moment où quelqu'un lui avait fait du mal, il pouvait lui en faire aussi ou le laisser dans la merde, alors forcément quand il s'était faufilé entre les élèves pour finalement voir ce qui les fascinait tous comme ça et les faisaient rire comme des hyènes, il n'avait pas bougé. C'était vil, méchant et ça n'avait aucune race, mais ça ne faisait pas grand chose. Elle l'avait bien mérité, n'est-ce pas ? C'était plutôt connu qu'elle n'avait été qu'une connasse avec les autres depuis sa scolarité, alors la faire travailler comme les personnes qu'elle détestait, c'était probablement mérité. Comme elle méritait aussi probablement les critiques des autres, comme des miroirs de ses critiques à elle. 

Mais au final, il repensa à ce qu'il avait dit lui aussi. Il n'avait pas été vraiment sympa non plus, avait peut-être été pire que l'autre sur le coup. Même si elle l'avait balancé durant le bal. En fait, elle était probablement celle qui allait le renvoyer chez lui. Après le bal, il avait envoyé une lettre à sa mère. Il savait qu'elle les avait gardé, même si elle lui avait promit ne rien recevoir. Il savait qu'elle avait lu tout ce qu'il y avait écrit, surtout les noms. Ils étaient un peu pareil, Carry et lui. Tous les deux des balances. L'une plus que l'autre, mais au final lui aussi avait sûrement foutu des gens dans la merde. Il passa une main sur son visage en dégageant un élève d'un coup d'épaule, se récolant un "Eh !" indigné. 

Ravale moi ton sourire Kingson ou j'te fais bouffer tes dents. Vous êtes pathétiques. grogne-t-il. En fait il sait très bien qu'il ne va rien faire à l'autre, parce qu'il n'a aucune chance de gagner quoi que ce soit s'il commence à frapper. Mais il se demande "Et si moi j'étais à sa place" ? Et il l'avait déjà été, que ce soit dans son école moldue ou à Poudlard, alors il comprend que c'est pas comme ça que les gens changent. Très intelligent de prouver que les Nés-moldus sont pas des vermines en en foutant plein sur la gueule à une meuf. Tu veux une médaille ? Il sort sa baguette et la pointe par terre, se mordant les lèvres. Recurvite. Forcément, ça ne fonctionne pas. Il tape son poing serré sur sa baguette dans son autre main, comme on le ferait quand un truc fonctionne plus. Taper dessus c'est un peu con, ça fonctionne pas en plus. 

Il grogne en croisant les bras sur sa poitrine. Placé comme ça, à côté de Carry devant Wilson, il se demande bien qu'est-ce qu'il fout. Certes, ça se faisait pas trop de lui en foutre plein la gueule comme ça mais il doutait que l'aider valait le coup. Il roule des yeux. De toute façon il pourra pas vraiment l'aider, il arrive pas à lancer un simple et tout petit sort. Il est un peu pathétique en fait. Ils le sont tous. Une sorcière obligée de faire les choses à la moldue, un sorcier qui ne sait pas faire les choses autrement et un dernier qui se croit supérieur parce qu'il a encore une baguette dans les mains. On pourrait presque penser à une mauvaise blague, mais c'est un peu ça. 

En étais-je réduis à ça ? Me faire défendre par un sang-de-bourbe qui m’avait lui-même agressée auparavant ? Dans ma tête, j’essayais d’imaginer ce que mes parents auraient dit s’ils voyaient la situation désastreuse dans laquelle j’étais. « Carry, vous êtes une fille indigne, vous me faites honte ! Vous trainez le nom des Harrison dans la boue ! Dites quelque chose ! Ne vous laissez pas faire par Circée ! » et toujours plus de phrases plus joyeuses les unes que les autres.

Est-ce que j’allais laisser ce né-moldu me défendre ? Je l’aurai fait s’il n’avait pas raté son sortilège de nettoyage. En temps normal, je me serais moqué de lui en lui expliquant que les gens de son espèce sont incapables de faire de la magie. Mais dans cette foule d’élèves qui regardaient la scène, c’était le seul qui avait décidé de se dresser à mes côtés pour m’aider contre Kingson qui prenait un malin plaisir à me rappeler la faute que j’avais commise ainsi que la punition dont j’avais écopé.
Parmi tous ceux que je n’imaginais pas prendre ma défense, Edwin était en tête de liste. J’imaginais même que ce petit imbécile allait être du côté de ceux qui allaient me faire la misère dans l’école depuis ma destitution de mon statut d’élève. Mais non, aujourd’hui, il se tenait de dos devant moi, prenant ma défense contre celui qui crachait son venin sur mon visage et m’humiliant devant une foule de gens qui se divertissait de mon malheur. Si Edwin avait essayé de m’aider, c’était à mon tour de l’aider et de prouver aux autres que j’étais capable de changer.

Ma main vint trouver l’épaule du jeune né-moldu qui venait d’essayer de lancer un sortilège et mes yeux se posèrent doucement sur sa baguette. Il y’avait une tonne de raison qui pouvait faire échouer un sort et en regardant plus attentivement mon sauveur, j’avais tout de suite deviné la raison qui l’avait fait échouer. Il se contentait de pointer sa baguette sans faire de gestuel.

-Tu…Tu n’as pas fait la gestuelle, essayais-je de lui expliquer dans un murmure timide. Si tu veux que le sort recurvite marche… Tu dois faire un « S » de haut en bas avec ta baguette si tu veux que ton sort fonctionne…

Je ne vais pas mentir, j’avais honte d’aider un Sang-de-bourbe à faire de la magie. Mais en ces temps dur pour moi, j’avais besoin de soutiens et peu importe de qui il venait. Il voulait m’aider ? Si c’était vraiment dans ses attentions alors j’allais lui rendre l’appareil le plus vite possible. Peu importe ce qu’en penserait mes parents, c’est de leur faute si je suis encore bloquée dans cette fichue école de bon à rien. cependant je devais garder à l'esprit que mon sauveur était un né-moldu et que cette race pouvait se montrer perfide quand ils le voulaient. Si je m’y prends bien, peut être que je pourrai faire en sorte qu’Edwin et Kingson se démolissent entre eux…Qui sait…Une pierre deux coup… ?

Wilson était en train de bien s’amuser avec Carry, la nouvelle elfe de maison humaine de Poudlard. Il la provoqua avec une certaine satisfaction de faire ce qu’il a toujours rêvé de faire. La fille devait nettoyer le sol et elle dut subir les reproches du cinquième année. Le tout sous le regard des élèves qui s’arrêtaient pour admirer la scène. C’était magnifique.

Malheureusement, c’était sans compter l’arrivée d’Edwin Wellhister, un première année. Aussi à Serpentard. Il prit la défense de Carry. Wilson fut surpris, surtout que lui aussi était un né-moldu et lui aussi avait eut des problèmes avec cette fille. Le garçon lui fit remarquer qu’il n’était pas très intelligent de prouver que les nés-moldus sont pas de la vermines en embêtant une fille. Mais la réflexion qui énerva le plus Wilson c’était son fameux « Tu veux une médaille ? ». Wilson leva les yeux en l’air, comme pour faire comprendre que ce garçon est idiot et qu’il ne vaut pas la peine d’apporter une réponse à cette question idiote.

Le cinquième année regarda ensuite ce même garçon tenter un sortilège, qu’il échoua. Et à sa grande surprise, c’est Carry qui lui vient en aide. Elle lui expliqua qu’il n’avait pas fait la gestuelle comme il fallait. A ce moment, Wilson fut ravit. Il avait embêter Carry pour se venger, mais finalement il a très bien fait car cela lui a permit de voir que Carry avait peut-être changé. Changer, dans le sens où elle s’était mise à aider un né-moldu. Ce n’est peut-être qu’une illusion ou de la naïveté de Wilson de penser cela de la jeune Harrison, mais il avait envie d’y croire. Si la pire des sang-pur peut changer, alors tous le monde le peut.

Wilson n’osait rien dire, il resta là à attendre le deuxième essai du jeune né-moldu. Il ne voulait rien de peur qu’on prenne ses paroles pour un énième reproche. Il savait qu’il était pas dans une situation favorable, que c’était tellement facile de continuer à embêter Carry comme il l’a fait depuis le début. Et il voulait surtout vérifier, que ce qu’il pensait de Carry actuellement, n’était pas une utopie.

Il tressaille violemment quand il sent une main taper son épaule, avant de prendre une respiration tremblante et de se détendre. Tout ça ne doit pas prendre plus d'une seconde, et il est bien content de savoir le masquer assez bien pour que personne ne s'en rende compte. Il ne sait pas pourquoi il a eu peur, parce que Carry n'aurait pas pu lui faire de mal, même si elle l'avait voulu. Elle n'avait pas de baguette, son avantage avait fondu, disparu, et il savait que si elle avait essayé de le blesser, il lui en aurait retourné une. Si elle savait bien mieux utiliser sa baguette que lui, lui savait à peu près se battre, et même si ses gestes étaient décousus, il y avait assez de force dedans pour lui laisser un joli bleu. Alors non, il n'avait pas à avoir peur, parce que la situation n'était pas contre lui, et pourtant, il ne pouvait s'empêcher d'être tendu parce qu'il y avait tellement d'autres élèves qui auraient pu faire quelque chose, l'autre Serpentard le premier. Mais contre toute attente de son cerveau paranoïaque, il ne se passa rien de méchant, de violent ou de brusque, juste quelques phrase chuchotées qui le firent loucher sur sa baguette.

Il se tourne vers Carry en penchant la tête sur le côté avant de lui frapper l'épaule. Ben eh, parles plus fort, j'vais pas t'manger ! Des souvenirs qu'il avait d'elle, timide ou renfermée n'étaient pas des mots qui lui convenaient. C'était bizarre. Et encore plus bizarre de se demander si, dans ce petit bout de femme, il y avait quelque chose d'autre qu'une vipère. Peut-être quelques cellules de bien, peut-être un peu de gentillesse. Personne n'était tout noir ou tout blanc, mais il devait avoué qu'il n'avait jamais vraiment vu les nuances dans l'être qu'était Carry Harrison. C'était même tout l'inverse. Et peut-être que c'était juste une autre ruse, un truc pour se faire passer pour la victime, mais même si c'était ça, il ne voulait pas être froid, pas quand il y avait un peu de lumière qui filtrait par son crâne dur de méchanceté. Ou de manipulation, peut-être, mais par qui ?

Un sourire vient surélever ses lèvres avant qu'il ne frappe à nouveau l'épaule de l'autre. Ce ne sont pas de lourds coups, ça ne fait pas mal, c'est juste une façon de remercier les gens, de les regarder et de se dire qu'ils sont biens. Merci ! Il se retourne à nouveau pour lancer le sort, mais toujours rien. Il se bloquait tout seul, alors forcément quand on pense que la magie est monstrueuse, on ne peut pas tellement réussir à en faire. Il a un rire nerveux avant de réessayer encore une fois, et puis une autre jusqu'à y arriver enfin au bout d'une petite dizaine d'essais. Ah ben, enfin ! Il range sa baguette sans y faire attention avant de se frotter les mains sur son jean. Il observe la fille quelques instants avant de passer son bras autour de ses épaules pour la prendre contre lui avant de regarder Wilson. Tu vois, elle au moins elle laisse pas les autres galérer comme des merdes au lieu de les aider, tu devrais prendre exemple un peu, parfois, au lieu de t'prendre pour le roi du monde juste parce que t'as une baguette et pas elle. Il la relâche avant de foutre ses mains dans ses poches. Bon, tu bouges ou tu comptes rester là, Kingson ? Il tapote du pied par terre, impatient.

Ce sentiment d’avoir un cheveu dans la bouche, c’était exactement ce que ressentait en ce moment précis Carry quand Edwin lui tapa l’épaule. Dans un sentiment de dégout qu’elle essayait de réprimer autant que possible avec un sourire, l’Exclue de Poudlard s’éloigna doucement en évitant le regard du né-moldu qu’elle venait d’aider. Qu’est-ce qu’il croyait ? Qu’après l’avoir aidé à lancer un sort cela faisait d’eux des amis ? Que ça lui donnait le droit de la toucher ? Un sourire gêné plus un simple hochement de tête en signe d’encouragement suffirait certainement.

-Je…Je dois y’aller ! Merci beaucoup Wellhister... Lança-t-elle en foudroyant une dernière fois Wilson du regard avant de partir en courant avec ses affaires de nettoyages.

Aider n’était pas le problème. Le véritable problème était ce qui se passait dans la tête de Carry. Aider un Ne-moldu allait à l’encontre de ce qu’elle avait appris et on avait appris que se faire aider par une race inferieure faisait d’elle quelqu’un de faible. Que se passerait-il si ses parents l’apprenaient ? Ils seraient certainement déçus et furieux de son attitude et cela ne serait pas la première fois que cela arriverait.

Et pourtant, malgré la menace que représentait ses parents, au fin fond-elle-même, le sentiment d’avoir aidé quelqu’un lui donna un sourire qu’elle préféra garder discrètement pour elle seule. Au fond, était-ce réellement une marque de faiblesse de se faire aider ? Harrison ne savait plus quoi penser. Elle qui pensait être seule, elle trouva en Wellhister un allié inattendu faisant terre beaucoup de ses opposants. Peut-être … Peut être que si elle rapportait cette bonne action, on lui pardonnerait plus facilement ? Non…Ce qu’elle a fait est beaucoup trop grave pour être pardonnée maintenant. Du moins pour l’instant.

sans jeter un regard en arrière et ne rencontrant plus aucun élève sur son chemin, Carry quitta le couloir avec un sourire soulagée qu’elle retenait depuis trop longtemps…Avec un peu de chance, cette rencontre sonnait un changement chez la jeune sang-pur qui commençait à se battre contre ses propres démons intérieurs.

Fin du RP pour moi ! Merci vous deux